11/05/2017
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Rencontre diplomatique entre Priscyllia et Jashuria

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Station d’Accueil Diplomatique

Première rencontre diplomatique entre la République Autonome de Priscyllia et la République de Jashuria


Ce matin là, Aërola n'était pas plus ou moins propre que d'habitude. Pas plus ou moins effervescentes. Les citoyen-es vaquaient à leurs occupations tranquillement sous le soleil printanier, dans la fraîcheur matinale.
Pourtant, une rencontre sortant de l'ordinaire se préparait dans la ville. La toute nouvelle station d’accueil diplomatique ouvrait ses portes à une délégation de la République de Jashuria pour la toute première fois.
Pour l'occasion, certains axes routier avait été fermés aux abords du Théâtre de l'Assemblée Générale et de la SAD. Quatre bataillons différents étaient représentés pour renforcer la sécurité de la ville et de la délégation, afin d'éviter tout problème, bien que tout s'annonçait exceptionnellement calme. Les porte-paroles quittaient petit à petit leurs logements du Théâtre de l'Assemblée Générale pour rejoindre la Station d'Accueil et son parlement semi-circulaire, spécialement pensé pour les relations diplomatiques. Tout ce personnel commençait à générer une petite foule au pied de ce haut bâtiment circulaire et blanc, perché au dessus du littoral Aërolien. La délégation jashurienne devait arriver d'un moment à l'autre.
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Il n’y avait rien qui ne ressemblait plus à une rencontre officielle qu’une autre rencontre officielle dans un pays étranger. C’en était presque devenu monotone et les services diplomatiques étaient si engoncés dans leurs habitudes et le décorum traditionnel qu’ils en oubliaient que la diplomatie était aussi un art de recevoir et d’impressionner. En ce sens, la République Autonome de Priscyllia ne brillait guère par sa tentative de paraître stupéfiante aux yeux des Jashuriens. Le voulait-elle simplement ?

Il fallait dire que la délégation jashurienne avait été jusqu’à présent reçue avec froideurs par les habitants du nord. L’exemple du Plantar et du Stampgrad résonnait encore dans les mémoires et bien que ces nations instables soient depuis tombées, il restait dans les mémoires le fait que le Jashuria avait plus ou moins participé à leur chute … ou du moins qu’il avait tiré son épingle du jeu une fois ces pays démantelés. Les Jashuriens savaient que la méfiance des gens du nord était culturelle, mais il fallait désormais montrer patte blanche et faire en sorte de repartir du bon pied avec les locaux.

La station d’accueil diplomatique accueillit l’arrivée de Lalana Preecha et de son cortège diplomatique. La Première Ambassadrice, resplendissante dans sa robe rouge et noire, observa avec attention le bâtiment flambant neuf. Derrière ses lunettes noires, elle eut une pensée émue pour l’architecture brutaliste et ses formes osées, malgré la rugosité des matières employées. Les architectes brutalistes avaient encore le vent en poupe dans le nord du Nazum, pour une raison qui lui échappait encore. Cette esthétique datait des années 70 et pourtant, de nombreux pays s’y accrochaient encore. C’était comme si l’aspect brut des matériaux et leur expression naturelle recélait pour les locaux des vérités que les bardages et les dorures ne faisaient que masquer. Il y avait, dans le Brutalisme … une certaine forme de pureté, qui ne laissait pas indifférent.

Le cortège diplomatique jashurien sortit peu à peu des voitures. Lalana s’avança vers le perron du bâtiment, tandis qu’une foule compacte de représentants se massait au pied de l’édifice. Probablement les représentants élus de la République Autonome. Ils étaient diablement nombreux … Faudrait-il discuter de vive voix avec l’ensemble d’entre eux par respect des convenances ?

Faute d’indications supplémentaires, la jeune femme fit quelques pas dans leur direction et, sans plus attendre, les salua respectueusement.

« Représentants de la République Autonome de Priscyllia. Je suis enchantée de vous rencontrer en personne. Je suis la Première Ambassadrice Lalana Preecha, représentante de la Troisième République du Jashuria. Votre invitation nous honore. »
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De la foule des porte-paroles sortit un homme petit, mince, au visage creusé et aux yeux d'un noir transperçant.
Idriss Koliman, Rapporteur Général de l'Assemblée Général de la République Autonome de Priscyllia s'avança vers madame Preecha.

"Idriss Koliman, pour vous servir. Nous avons déjà échangé auparavant."
Il se tourna et désigna la petite foule derrière lui.
"Je vous présente les porte-paroles de la République Autonome de Pirscyllia. 5 par collectivités, pour 9 collectivités. Ils composent l'Assemblée Générale de notre république, et organisent leurs conseils de collectivités respectifs. Ils sont la bouche et l'oreille du peuple priscyllien, et c'est avec eux que vous allez vous entretenir. Nous allons d'ailleurs nous diriger de suite vers l'assemblée centrale de la Station d’Accueil, dont vous pouvez admirer l'architecture encore quelques instants !"

La foule commença à entrer dans la station par une haute porte vitrée tenue ouverte par deux soldats portant l'uniforme des FRAP et l'écusson des brigades de protection des personnalités publiques.

Idriss Koliman resta près de l'ambassadrice en attendant que les porte-paroles ne soient tous-tes entré-es, discutant avec un autre soldat qui semblait lui exposer avec de grands gestes toute la complexité du dispositif de sécurité déployé. Idriss ne paraissait pas rassuré par le soldat qui faisait pourtant tout son possible pour rassurer le rapporteur général.
Finalement, Koliman tapota l'épaule du soldat et celui-ci s'éloigna vers un poste de garde non loin de l'entrée.

"Madame, si vous permettez, nous allons pouvoir entrer dans la station. Je vais vous conduire jusqu'au parlement diplomatique dans lequel les porte-paroles devraient maintenant être installés."

Le petit groupe entra dans la station. Après les grandes portes de verre, un immense hall d'entrée accueillit la délégation. Le plafond était haut perché, et les murs immenses affichaient des fresques, pour certaines en cours de fabrication, représentant différentes étapes de l'histoire de Priscyllia. Le drapeau noir et rouge flottait aux quatre coins de l'immense salle, et de nombreuses portes fermées trouaient les murs. Toutes fermées, sauf une, disposées en face avec l'entrée, mais cette fois-ci sculptés dans un lourd bois de chêne et gravé du "A" anarchiste. Elle était maintenue ouverte par deux soldats armés de fusils d'assaut, le poing levé faisant office de salut militaire.

Cette porte donnait sur un escalier descendant entre les gradins remplis du parlement diplomatique jusqu'à une surface plane au centre de la pièce circulaire. Il y avait trois rangés de gradins autour de cet espace de prise de parole. Idriss avança, précédant Lalana, jusqu'à la première rangé, tout en bas du parlement, où se trouvait sa place et celle de la délégation Jashurienne. Les sièges était en velours rouges, choses rares en Priscyllia, et chaque siège disposait d'une petite tablette en bois disposées devant afin de permettre la prise de note.

"Madame Preecha, voici vos places, installez vous confortablement."

Idriss Koliman attendit que la délégation Jashurienne s'installe, puis se dirigea au centre de l'assemblée.

"Camarades,
Nous sommes ici afin de négocier avec la délégation Jashurienne ici présentes, présidées par madame Lalana Preecha, les conditions de relations diplomatiques saines entre nos deux pays. Nous savons toutes et tous, autour de ce parlement, les différences fondamentales qui divisent nos idéologies et nos systèmes politiques, mais nous voulons croire, pour la paix au Nazum, qu'une amitié cordiale puisse surpasser ces différences. Nous avons pour notre part réfléchi à certaines conditions pouvant conduire à cette amitié diplomatique, mais nous les exposerons, honneurs à nos invités, après que madame Preecha nous ait présenté les attentes de la république de Jashuria qu'elle représente."


Idriss s'approcha de l'ambassadrice et se pencha vers elle :

"Vous pouvez maintenant prendre la parole, ou la déléguer à une ou un membre de votre délégation si vous le souhaitez."

Il alla s'asseoir sur son siège. Un silence respectueux et attentif régnait dans l'assemblée.
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