Aéroport San Lorenzo, Rivoli,
Sérénissime République de Fortuna,

La façade de l'aéroport San Lorenzo di Rivoli est à l'image du reste de la ville emplie de décorations diverses, ici de la verdure, agissant ainsi en tant que vitrine de ce haut lieu de la culture en Fortuna.
Rivoli à l'image de ses consoeurs de métropole était une cité merveilleuse à bien des égards, disposant d'une histoire riche et s'étalant sur des siècles et des siècles, dont les instants les plus glorieux remontaient à l'aube de l'époque moderne et durant le moyen-âge à l'époque où ladite ville était encore indépendante et disposait d'une influence non négligeable sur le monde médiéval de l'époque. Pionniers dans les divers domaines de l'art allant de la peinture à la gravure en passant par la mosaïque ou la fonte, les Rivoliens avaient en toute époque su mettre au monde des virtuoses de la création, de l'interprétation ainsi que dépasser toute forme de concurrence, peu importe sans provenance, dans le mécénat. Un état de fait que l'on devait aux puissantes banques de la ville dont les usuriers avaient les bras long et des contacts dans toute l'Eurysie fut un temps, celle des Mancini, les princes locaux en tête de file entre autre.
Fait amusant, même après plusieurs siècles de passage à travers les âges, s'adaptant et agréant à l'usage et la mise en place de nouvelles techniques, de nouveaux savoirs, la cité en elle même n'avait pas tant que ça changé en vérité. Joyaux de patrimoine, son identité était déjà marquée et définit depuis le règne du prince Federico le Sublime, un des coeurs du mouvement de la renaissance qui avait vu les grands esprits de l'époque s'envoler dans une épopée artistique encore jamais vue à travers tout le continent tout en trouvant sa source ici, à Rivoli sous les encouragements et les financements bienveillant dudit Prince. Qu'il s'agisse de l'architecture typique de l'époque que l'on décrivait sous le terme de "Destinienne" en référence à la péninsule de la Destina sur laquelle la cité siégeait, où des ajouts postérieurs à l'époque moderne et en particulier des monuments d'anthologie pourrait-t-on dire tel que le Grand Opéra de la Spalla construit sur la fin du XVIIIe siècle ou encore des Grandes Galeries qui avaient pour ainsi dire pris possession au début du XXe siècle du pont de Santa Regallia, le plus grand édifice traversant le fleuve du Rialdo qui coupait la ville en deux, il y avait en fin de comptes pleins de choses à voir et à contempler. L'on ne comptait plus accessoirement les villas d'époques parfaitement conservés et encore habités pour la plupart, les églises et notamment la Basilique de San Monica en plein coeur de la ville ou plus simplement les très nombreuses places et allées richement décorées et espacés afin de permettre une fluidité de mouvement des plus harmonieuses. En d'autres termes, la ville elle même était une oeuvre d'art contenant des oeuvres plus petites.
C'était d'ailleurs l'un des intérêts majeurs du choix de cette ville afin que se tienne la rencontre officielle entre les instances dirigeantes de la Sérénissime et leurs estimés invités de la République Impériale Pétroléonienne, d'une part car il était toujours plus agréable de discuter dans un environnement agréable à l'oeil, et d'autant plus entre gens sachant apprécier l'art à sa juste valeur, mais aussi et surtout car cela permettrait de faire bonne figure devant la presse. En effet, il était plus doux à l'oreille d'entendre dans la bouche des vendeurs de canards que cette rencontre officielle c'était déroulée sous les auspices d'un Gala artistique avoisinant une exposition de peintures romantiques ou même dans une longue visite de la campagne destinienne et tout le charme pittoresque qui la caractérisait plutôt que dans les antichambres isolés du Palais des Doges où l'on aurait à tout les coups soit disant discuter d'affaires martiales et autres complots et divers. On les connaissait après tout les chercheurs du sensationnels, il n'en avait jamais assez et les suppositions douteuses étaient leur fond de commerce en somme.
Quoi qu'il en soit, rien n'était moins sur que la teneur des sujets qui seraient abordés durant cette journée, seul le temps le dirais mais d'ores et déjà la Sérénissime par l'intermédiaire de ses représentants avaient quelques idées en tête. Et quitte à parler des représentants autant les nommer, siégeant dans l'un des salons VIP de l'aéroport, attendant l'arrivée des estimés Clovaniens, c'était sa Grâce le Doge, Francesca Federica di Fortuna elle même qui allait recevoir ses derniers, car c'était là la coutume que de procéder ainsi en plein coeur de la métropole Fortunéenne, qui plus est cela montrerait l'estime de la Sérénissime vis à vis de ses interlocuteurs en plus de changer les idées de sa Grâce qui commençait pour ainsi dire à "saturer" quand à un certains nombre de dossiers épineux qui allaient et revenaient régulièrement sur son bureau à Fortuna même. Ceci dit, ne demeurait jamais loin dans le cadre de relations diplomatiques officielles le visage humain de la diplomatie Fortunéenne, Il Signore Patrizio Derrizio, qui avait tenu d'une main ou plutôt d'une plume de maître les relations épistolaires avec le ministre des affaires étrangères clovanien serait aussi de la partie, l'occasion pour le maître de la Torre Bianca de converser avec son homologue éventuellement autour d'une lampée d'hypocras.

Sa Grâce Francesca Federica di Fortuna, Doge Sérénissime de la République Fortunéenne et Patricienne affiliée à l'Albergo della Res Publica

Il Signore Patrizio Derrizio, Ministre della Terra Incognita, Maître della Torre Bianca et Patrice de Fortuna affiliée ausi à l'Albergo della Res Publica
Concernant ladite rencontre, la Sérénissime avait mis les petits plats dans les grands, ayant presque privatisé la moitié de l'aéroport de Rivoli afin de permettre un accueil officiel en bonne et dû forme incluant autant les portes-étendards que les fanfares et la garde républicaine traditionnel afin e souhaiter la bienvenue à leur estimés invités. Inutile de dire que les lieux grouillaient littéralement de policiers, gardes du corps et même de militaires, quelques officiels de l'amirauté accompagnant aussi les patriciens, assurément afin de discuter de sujets bien précis pour leurs part. En vérité, seuls les Mancini, les Princes de la Ville manquaient à l'appel, ou tout du moins pour l'instant car si Dame Clarissa, la Matriarche e la dynastie avait à faire au sénat fortunéen car disposant d'un siège perpétuel là bas, son fils, Diamantaire de Renom tenant la Diamanterra Sérénissima, compagnie internationale renommée de joailliers dont les quartiers principaux se trouvaient dans les quartiers des affaires de Miraglia, le coeur économique de la métropole, devait faire une apparition à un moment donné de ce qui se disait. En l'état, l'on murmurait surtout à son égard qu'il s'affairait à achever un présent pour les représentants étrangers mais que son oeuvre avait pris un peu de retard, l'on verrait bien ce qu'il en était plus tard.
Toujours est-il que l'heure tournait et qu'il serait bientôt temps de débuter les formes, car voilà désormais que à l'horizon se profilait l'ombre d'un bâtiment aérien imposant. Les valses diplomatiques allaient pouvoir commencer sous peu.