11/05/2017
16:05:57
Index du forum Scène Internationale Diplomatie internationale Archives des Rencontres Internationales Rencontre abandonnées et / ou impliquant des pays disparus

Rencontre entre le Duché de Nouvelle Fides et la République Impériale Pétroléonienne.

20 Mai 2008,
Legkibourg,
Clovanie.



En voyant s'approcher Eugénie d'Evreux, la soeur du Duc accompagnée de la charmante Mademoiselle Anne-Marie de Longfort, les yeux de Pétroléon V brillèrent. Enfin la Clovanie pouvait à nouveau serrer la main des Néofidessiens ! Ce blason qu'il apercevait flanqué sur la vieil avion des arrivants, il ne l'avait vu que dans les livres d'histoire. La Clovanie avait longtemps attendu avant de renouer les liens avec ses camarades outre-océaniques, et c'était lui, Pétroléon V, que le destin avait choisi pour accomplir ce renouement inespéré.

L'Empereur baisa les mains des deux magnifiques femmes qui étaient arrivées à son niveau et les enjoignit à le suivre jusque dans les véhicules apprêtés pour l'occasion. Un serviteur glissa une lettre à Gaspard Razoumikhine, lui aussi présent. Ce dernier l'examina et reconnu immédiatement le sceau ducal qui signifiait une lettre écrite de la main de sa Majesté Charles V. En marchant, Pétroléon s'adressa aux deux femmes présentes à ses côtés pour leur tenir ce langage :

"Mesdames, Notre ravissement ne trouve point d'égal en ce moment de retrouvailles internationales. Nous avons déjà eu l'occasion de vous le signifier par courrier, par le biais de mon excellent intermédiaire Gaspard Razoumikhine, ce qui, malgré la prose sans pareille de celui-ci, ne vaut guère une exclamation de vive voix. Nous vous le répétons donc : ce moment d'amitié retrouvée est à marquer d'une pierre blanche et vous n'aurez qu'à vous promener en ville pour constater dans les yeux éblouis du peuple que cet enchantement est partagé dans toute la Clovanie. Nous avons grande hâte de vous faire découvrir ce magnifique pays, que vous n'avez eu l'occasion d'effleurer qu'à travers les atlas de vos bibliothèques. Vous y découvrirez tous les bonheurs qu'une personne conservatrice comme vous peut apprécier. Quant à votre pays, si sa beauté est à l'égal de celle de ses représentantes que j'ai actuellement à mes côtés, je ne peux que brûler d'envie d'y faire une visite."

Les deux dames sourirent à se compliment et Eugénie d'Evreux lui répondit en entrant dans le véhicule, aidée par la main forte de Son Excellence Impériale :
- Je vous remercie, majesté, de votre prévenance à mon endroit et je vous pris de croire qu'il n'est absolue pas nécessaire d'en user aussi précautionneusement avec moi...

Elle pénètre adroitement dans la limousine, ce qui est un exercice de style à part entière quand on porte une crinoline à trois arceaux, et non sans avoir réalisé au préalable une profonde et gracieuse révérence, accompagnée en cela par l'ambassadrice qu'elle congédie aussitôt. Une fois dans l'auto, elle prend une pose réfléchie tout en affectant de méditer, son regard se perdant dans le paysage que l'on devine à travers la fenêtre. Elle attend que l'empereur soit monté et que la voiture se soit mise en route, pour dire, non sans distinction :

- je suis la servante de sa majesté, qu'elle m'indique ce qu'elle attend de moi et de cette entrevue et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour la satisfaire de mon mieux.
L'Empereur, s'installa bien en face de Mademoiselle Eugénie d'Evreux et lui déclara non sans une assurance préméditée :

"Puisque vous Nous le demandez, ne perdons pas de temps et entrons directement dans le vif du sujet. Nous souhaitons que tous les échanges soient possibles et encouragés entre nos deux nations. Ainsi, un accord de libre échange et de libre circulation entre la Clovanie et la Nouvelle Fides Nous semble abordable. Qu'en pensez-vous ?"


Le comtesse d'Evreux opine du chef :

- Sire, vous êtes parfaitement libre, déjà, de commercer avec nos corporations, mais aller plus loin serait contre nos usages et nos lois, mon frêre ne dispose pas du pouvoir d'agir au nom des corporations. En ce qui concerne la liberté de circulation ... Veillez nous excuser encore, sire, mais nous sommes des gens très prudents et nous ne voulons pas avoir parmi nous des espions étrangers qui usurperaient la qualité de Clovonien... Si cela peut vous rassurez, sire, jamais mon frère ne refusera d'accepter des gens que sa majesté recommande à notre attention, mais une entrée massive de tous sans distinction ... C'est impossible sire.
La donzelle accompagne son refus d'une inclination de la tête pour en atténuer la rudesse.
L'Empereur, devant ce refus, comprit qu'il était allé trop loin dans ses ambitions avec la Nouvelle Fides. Sa proposition allait à l'encontre de ses propres valeurs et il dut se retenir de remercier chaleureusement son interlocutrice de lui avoir épargné la lourde besogne de revenir sur ses avances après y avoir réfléchi à tête reposée. Il était évident que la Clovanie aurait à souffrir d'une immigration massive, le marché que Pétroléon V proposait était un accord perdant-perdant dont les deux nations pourtant liées par les siècles auraient subi les dégâts. Ne voulant pas dévoiler sa juvénile erreur, l'Empereur affecta une mine circonspecte, tout en sachant bien que son écart avait été remarqué par la soeur du Duc.

"Bien, nous comprenons votre refus, et vous faites par celui-ci honneur à vos valeurs. Cependant, Nous aimerions que vous consentiez à l'autorisation de produire des objets culturels de toute sorte en Nouvelle Fides, évidemment soumis à votre comité de censure. De plus, nous pourrions garder les frontières de nos pays ouvertes, à raison de 100 personnes par an. Je comprends bien entendu votre crainte de voir s'immiscer parmi vos rang un espion étranger, mais sachez bien que nous exerçons un contrôle draconien sur les passeports et les pièces d'identité, la Clovanie étant, tout comme la Nouvelle Fides, hostile au laxisme frontalier."

Tandis que Sa Seigneurie Impériale déclamait, le véhicule s'était arrêté et les portières avaient été ouvertes par le chauffeur. On pouvait ici admirer un magnifique bâtiment à la façade flanquée de sept imposantes colonnes, couronnées d'un fronton orné d'un bas-relief mettant en scène les hauts personnages de la patrie. Sur les côtés, deux tours semblaient garder l'entrée de l'édifice et des statues de cuivre surveillaient les Clovaniens de toutes parts. Enfin, au sommet, une coupole en or massif, surmontée d'une croix et soutenue par un cercle de colonnes antiques, trônait et surplombait la ville de sa magnificence. C'était le Palais de la Gloire.

Une lourde double porte en bois massif attendait les visiteurs derrière la ligne de colonnes et s'ouvrit d'un bruit grave mais hospitalier, laissant le souverain et sa visiteuse pénétrer dans un couloir de marbre orné des plus beaux tableaux clovaniens. La soeur du Duc de Nouvelle Fides se fit conduire dans la salle de réception, où un confortable fauteuil l'attendait, disposé à côté d'une large table ovale.
Le poupée consentit sans difficulté à ce que cent clovoniens par an obtiennent un visa, de plus, elle assura que les studios de sa majestés pourraient sans aucun problème présenter au Concile leurs œuvres filmiques ou autres pour que celui-ci en permette la diffusion sur le sol de Nouvelle Fidès si toutefois lesdites n'étaient pas entachées d'immoralité.

Connaissant d'expérience, pour l'avoir beaucoup pratiqué, le parti qu'elle pouvait tirer à mettre ce souverain en valeur ainsi que le bénéfice, plus généralement, que l'on peut tirer à laisser un homme se persuader de sa supériorité, la demoiselle Eugénie feindra l'ingénue mais sa candeur n'outrepassera jamais le cadre des convenances, elle fera tout pour que l'empereur se sente le maitre absolu, opinant du chef à toutes ses affirmations, allant dans son sens à tout propos et ne contredisant rien.

Elle finira par lui faire entendre qu'il avait un fils et que le duché avait des filles, et qu'une d'entre elles, la première dans l'ordre de succession en cas de mort de son frère était devant lui,et que son frère était célibataire et sans enfants, et elle tentera de lui sous-entendre tout ce qu'elle pouvait se permettre de lui sous-entendre sur cette question successorale en s’efforçant de ne pas passer pour un monstre...
Ravi de la facilité avec laquelle Mademoiselle d'Evreux avait consenti à ses propositions, Pétroléon prit ses aises dans sa maison et se laissa bercer par les douces paroles de la plénipotentiaire Néofidessienne. Cette dernière le flattait en employant à chaque instant les mots les plus justes et l'Empereur commença tout doucement à se laisser charmer. Il fallait dire que son physique était attrayant, que ses manières étaient adorables, et que son phrasé était semblable au bruit d'un ruisseau coulant un matin de printemps. Mais Pétroléon avait une femme, la bien aimée Caroline de Solki.

A l'écoute des propositions maritales qu'Eugénie d'Evreux glissait tranquillement sur le tapis, l'Empereur sauta sur l'occasion de reporter les charmes qu'elle avait su exercer sur lui sur son fils, Eric Pétroléonévitch.

"De mon avis, un union entre votre splendide personne et mon bienheureux fils ne saurait qu'être bénéfique pour tout le monde. Bien sûr, il faudrait son consentement, mais je ne doute point de sa réponse, connaissant ses goûts dans le domaine du beau sexe. Mais avant tout, une question me vient à l'esprit. Vous me dites que vous êtes l'héritière du trône de Nouvelle Fides, mais si vous vous mariez à mon fils, ayez à l'esprit qu'il faudra renoncer à cette prérogative, Eric tenant absolument à sa position sur le trône Impérial, pour rester aux côtés de ce dernier ici même, en Clovanie. Eric est d'ailleurs dans le palais aujourd'hui. Vous avez de la chance, voulez-vous que je le fasse chercher ?"
HRP : Le duc est mort, et elle doit rentrer en Nouvelle-Fidès, où on va se saisir d'elle, déso ça a déjà eu lieu. C'est pas stricto sensu un coup d'état puisqu'il semblerait, de ce qu'on en sait, que la mort est naturelle, mais plutôt une prise de pouvoir opportuniste du camp des isolationnistes. On pourra reprendre quand ça sera calmé ou que le vieux Queslen sera mort.

Après de longues discussions et une rencontre entre le prince impérial et la sœur du duc, on se convint qu'il fallait laisser le temps au temps et les deux jeunes gens passèrent plusieurs jours à se côtoyer chastement et à échanger sur leur vision du monde et de la vie.

Quelque jours plus tard, tandis que l'on s’apprêtait à procéder à la célébration des épousailles, après que le prince se soit engagé et au moment où on lui demande sa déclaration d'engagement et que la demoiselles d'Evreux s’apprête à répondre positivement et avec enthousiasme à l'homme dont elle imagine devenir la bru, elle est interrompue brutalement dans son élan par un factotum de sa maison qui lui tend un papier sur lequel est transcrit un de ses fameux télégrammes dont les services néofidéssiens sont si friands :

" Retournez-immédiatement-au-palais-stop
Sa-maj-le-duc-mort-subite-stop
Queslen-arrangue-noblesse-stop
Revolution-de-palais-et-aucun-Evreux-ici-stop
Faites-vite-au-nom-de-Dieu-Terminé"

La précieuse, tenant le papier dans ses mains tremblantes, le laisse tomber et se retire brusquement, prétextant une indispositions subite qu'il ne lui fut pas difficile à simuler. Elle quitte le palais et rejoint son avions au plus vite, non sans donner une explication orale à un serviteur de l'empereur : "Il y a actuellement une révolution de palais chez moi, mon frère est mort, je suis obligée de partir, ne m'en veuillez pas Eric."
Haut de page