Dr Vicénzos Kornáros,
Historien spécialiste de l’ère antique agréé par le CIRASH,
Enseignant-chercheur titulaire auprès de l’Université fédérale d’Helladēs.
De la diffusion de l’hellénisme pendant l’Antiquité.
Vestiges d'un temple hellénique du panthéon en Apamée près de Théodosine.
Mais comment pouvons-nous alors réellement estimer l’origine d’une civilisation si plurielle et dispersée ? C’est la question à laquelle tentent encore aujourd’hui de répondre de nombreux historiens et archéologues aguerris. On retrouve néanmoins certains indices en Eurysie du Sud-Est sur un territoire aussi vieux que le monde, celui de l’antique civilisation novirienne. Avant de devenir ce qu’elle est de nos jours, c’est-à-dire une nation helléno-slavique, Novigrad était la terre d’accueil de l’une des plus importante civilisation hellénique du monde antique. C’est sur ce territoire qu’on retrouve d’ailleurs certains des vestiges les plus anciens du continent eurysien, parmi lesquels l’antique cité d’Aros fait office de pièce-maîtresse et de sujet d’excitation pour des générations d’archéologues.
Construite vraisemblablement à la fin du VIe millénaire av. J.-C, la cité d’Aros-la-Vieille ; nom que lui donnent les locaux ; semble être la plus ancienne preuve de sédentarisation précoce découverte en Eurysie et peut-être même dans le monde. C’est en creusant profondément sous les ruines de la cité antique que les archéologues découvriront des fondations antédiluviennes datées du néolithique ainsi que plusieurs idoles de marbre travaillées à l'obsidienne et supposées appartenir au culte hellénique de la première heure avant son institutionnalisation et la création de son récit mythologique. Longtemps avant de devenir une puissante cité hellénique, Aros semble donc avoir été le point de rendez-vous de plusieurs tribus du néolithique qui peuplaient les environs. La légende de la fondation d’Aros est d’ailleurs le fruit d’une tradition orale millénaire qui s’est transmise jusqu’à nous par le biais des philosophes et autres conteurs antiques. C’est une histoire intéressante pour les historiens puisqu’elle permet de dégager certains indices quant aux origines des peuplades helléniques primitives et de comprendre les conditions qui ont amenés à la construction de cette cité légendaire sur les bords du fleuve bayrön et aux pieds des collines.
Conformément au récit mythologique comme on le rapporte toujours dans les vieilles traditions, les premiers hellènes auraient été guidés par Kràtos, le roi des divinités du panthéon des hellènes, qui prenant forme humaine aurait fait traverser les Monts Olympus à son peuple pendant un terrible hiver. Cette ascension montagneuse aux nombreux périls semble avoir été un véritable traumatisme culturel qu’on retrouve pour l’ensemble des tribus de cette époque lointaine, on peut donc ici supposer que cet épisode peut s’apparenter à une migration massive des tribus nomades venues de l’Ouest pendant le néolithique tardif. La figure d’autorité représentant l’enveloppe mortelle de Kràtos pouvant alors être simplement la perception mythique d’un chef charismatique de jadis oublié de tous. Mais le récit ne s’arrête pas à cette traversée mythique, moins connue, une version trouvée dans les archives impériales de Théodosine aborde un épisode quasi oublié de cette histoire. Celle-ci évoque ainsi la construction d’un palais gigantesque que Kràtos réclama aux hellènes en guise de tribut pour le passage des monts alors enneigés de l’Olympus.
Certaines théories analysent d’ailleurs cet épisode mystérieux comme le résultat d’une confrontation entre deux civilisations inconnues, les hellènes ayant alors subit l’asservissement de cette mystérieuse entité. Néanmoins la présence de ruines au cœur des Monts Olympus n’est aujourd’hui toujours pas attestée et l’épisode de l’esclavage des hellènes n’est pas non plus reconnu par la communauté des historiens hellénophiles. La théorie la plus vraisemblable et admise restant celle d’une simple invention mythologique organisée par quelques conteurs de l’ère antique en mal de reconnaissance artistique. Toujours selon les mythes, la cité d’Aros fut fondée dans des temps immémoriaux par deux jeunes frères d’une tribu locale. Ces derniers auraient alors fait la rencontre d’un immense taureau écarlate, représentation physique du Dieu Minös, qui leur inculqua la culture de la terre et des bêtes. Les premières installations humaines à Aros coïncident donc avec une potentielle découverte de l’agriculture par les locaux profitant notamment des terres noires et fertiles qui abondent aux abords du fleuve bayrön.
Comme vous pouvez désormais probablement le comprendre, il est toujours utile de porter son intérêt vers les mythes et légendes qui entourent les premières peuplades helléniques. Ce sont tout autant de matériaux historiques qu’il convient alors d’analyser avec patience et logique tant les sources divergent et arrangent parfois l’histoire à leur convenance. Les historiens de l’ancien monde n’étaient pas exempts d’une volonté de propagande, n’oublions jamais que c’est le vainqueur qui écrit l’histoire. L’histoire d’Aros est néanmoins en définitive, le témoignage le plus proche de l’origine de l’hellénisme dont nous disposons à l’heure actuelle. La cité d’Aros jouit donc d’une grande influence dans le développement de l’hellénisme à travers l’histoire même si ce sera finalement la cité de Novir qui volera complètement la vedette à Aros pendant le reste de l’antiquité. Novir est-elle aussi une cité de première importance dans le monde hellénique antique, c’est même la principale rivale d’Aros, une situation qui mènera à de nombreuses guerres entre les deux cités occasionnant même la destruction d’Aros à la toute fin des conflits qui ébranlèrent la civilisation hellénique. Construite sur la rive droite de l’embouchure du fleuve bayrön, à l’endroit où il se jette dans la Mer Leucytalée, la fondation de Novir est estimée au IIIe millénaire av. J.-C. Selon la version rapportée par le philosophe novirien Hecaton le Sage, la création de Novir serait la finalité de l’exil forcé de plusieurs familles d’Aros qui se seraient rebellées contre le pouvoir alors en place. Dès lors, Novir, va rapidement devenir la plus importante des cités helléniques du premier millénaire av. J.-C grâce notamment à son accès maritime et au contrôle de l’estuaire du bayrön. Grands navigateurs, les noviriens vont être les premiers à se lancer à la conquête des mers et des terres jusqu’alors inconnues des hellènes donnant par ailleurs naissance au monde hellénique antique.
Il convient donc dans la suite de notre étude de porter notre réflexion plus en avant sur les évènements qui vont permettre la diffusion de l’hellénisme à travers le pourtour leucytaléen et même jusqu’au Banairah pendant le premier millénaire av. J.-C. La suprématie navale de la cité de Novir n’est pas étrangère au développement de l’interculturalité hellénique, profitant d’un esprit de syncrétisme religieux étonnant pour l’époque, les noviriens vont rapidement réussir à s’implanter durablement sur des territoires qu’ils considèrent pourtant alors de « terres barbares ». Les expéditions noviriennes vont donc fortement participer à la diffusion de l’hellénisme et à son ouverture sur le monde, elles sont l’objet de notre étude suivante.