Rencontre des puissances frontalières du golfe sud-eurysien

Rio de l'Estuaire
C'est l'effervescence dans la semi-capitale de Manche Silice à l'approche du congrès international des voisins du Golfe. L'administration locale et les équipes des ambassades du Royaume-Soudé et de République Fédératrice Youslève peaufinent les derniers préparatifs. Les requêtes auprès des autorités d'Arcanie sont toujours pendantes. Voici le déroulé prévisionnel de l'événement :

Arrivée des délégations plénipotentiaires le 10 septembre 2008 et entame des discussions préliminaires
1) Echanges sur les questions de liberté de circulation des personnes
choix 1 : délivrance simplifiée de visas et passeport
choix 2 : levée de l'obligation de visas et de passeport
choix 3 : mise en place d'un passeport et d'un visa partagé
choix 4 : status quo actuel
choix 5 : autre, à vous de suggérer

2) Echanges sur les questions de liberté de circulation des biens
choix 1 : création d'un marché commun et d'une union douanière
choix 2 : création d'un marché commun sur certaines marchandises à choisir et avec une politique douanière commune sur lesdits secteurs
choix 3 : accord de libre échange (suppression des droits de douane et harmonisation normative)
choix 4 : status quo
choix 5 : autre, à vous de suggérer

3) Discussions sur la dénomination commune du golfe que nous partageons
choix 1 : oui à un nom en commun dans la mesure de la traduction en langue vernaculaire
choix 2 : non à un nom en commun
nos suggestions : Golfe Evasien (du nom de l'île au milieu du golfe), Leucygolfe (une contraction de mer Leucytalée et golfe), Golfe Yousourcanche (un genre de contraction de Youslève, Soudé, Arcanie et Manche)
vos suggestions :

4) Discussions sur la création d'une liaison physique entre la péninsule de Manche Silice et l'autre front du Golfe, à travers l'étendue maritime
choix 1 : oui, un pont
choix 2 : oui, un tunnel
choix 3 : oui, un pont-tunnel
choix 4 : non, développons les liaisons maritimes, aériennes et routières via le continent
choix 5 : non, status quo
choix 6 : autre, à vous de suggérer

26/09/2008

Du retard à l'allumage. Avec une dizaine de jours de retard sur la date fixée au 15 septembre, les délégations d'Arcanie, de Youslévie et du Royaume-Soudé sont arrivées à Rio de l'Estuaire pour participer à la rencontre régionale. De nombreuses discussions internationales sont menées simultanément par certains participants. Le personnel diplomatique travaille sous pression et il convient de le laisser souffler un peu pour ne pas bâcler les pourparlers.

La rencontre s'ouvre dans la grand'salle du palais de la tripublique par un discours de Carmenita Azafran, triumvire incarnew qui pour l'occasion, s'est drapée d'un toge cérémonielle aux couleurs du drapeau de la Manche Silice (bleu, blanc et rouge). "Excellences, chers voisins, nous vous remercions d'avoir répondu à notre invitation. Rares étaient jusqu'à présent les occasions de nous rencontrer. Nos peuples n'ont pas attendu le réchauffement de nos relations pour se côtoyer. Ils expriment chaque jour un peu plus leur volonté d'aller et venir librement de part et d'autre du golfe que nous partageons. Les embouteillages constatés chaque année pour l'obtention de visas sont des facteurs de mécontentement. De nombreux citoyens renoncent parfois à leurs projets de vacances, certains s'exonèrent de leur obligation de documents et se retrouvent en délicate posture, les échanges sont ralentis. Je pense qu'il est temps de convenir d'un système offrant davantage de fluidité, tant pour les personnes que pour les biens".

La dirigeante s'interrompt un instant pour reprendre son souffle et boire une gorgée d'eau.

"La prérogative de la puissance publique est d'apporter une réponse là où l'initiative privée ne peut aboutir. En gardant toujours à l'esprit cette volonté de nos peuples d'échanger davantage, il nous apparaît nécessaire de connecter par une ou des voies de transport notre péninsule à vos côtes. Nous avons aujourd'hui une difficulté, il y a une discontinuité territoriale entre le territoire Youslève et la Manche Silice, une terra incognita. Je ne pense pas que nous puissions nous arroger le droit de créer des routes et voies de communications sur un espace qui pourrait un jour ou l'autre être peuplé par un Etat souverain. C'est la raison pour laquelle, il nous est apparu logique de créer une voie terrestre via le golfe. Notre administration soutient un projet de liaison directe de l'Estuarial à Triastro (Royaume-Soudé) et Baltos (RFY) via un système de tunnel qui ferait une halte à Caynova (Ile Evasie en Arcanie)".

Carmenita Azafran jette un œil à l'horloge massive de la grand'salle. Elle se rend compte qu'elle parle déjà depuis un quart d'heure. "J'achève mon propos par un ultime point qui est loin d'être anecdotique puisqu'il concerne la toponymie commune de notre golfe. Nous avons aujourd'hui un problème d'identification. Il est important pour nos Etats de pouvoir nommer cet espace commun tant pour assurer une meilleure administration (un nom est nécessaire pour l'inscrire dans la loi ou les contrats) que pour gagner en visibilité au plan international.
Bien, j'ai déjà beaucoup trop parlé. Aussi, je vous laisse la parole".

Il ne restait que quelques jours de mandat à Heran Romeretegui avant de redevenir un membres du Congrès comme les autres, il avait finit par presque espérer et attendre ce moment du 1er octobre 2008 où il allait se libérer du pouvoir et de son étreinte. Cependant, il lui restait quelques choses à faire afin de terminer son oeuvre comme il se doit. Parmi ces derniers objectifs, il y avait notamment le parachèvement de l'ouverture de la Youslévie au monde, et cela passe par cette rencontre entre l'Arcanie, nation voisine de la Youslévie mais trop méconnue même si un rapprochement serait de bonne augure, le Royaume-Soudé, un des nouveaux amis de la RFY et la Manche-Silice, pays à la croissance impressionnante qu'il vaudra sans doute mieux avoir de son côté dans le futur.
Le Directeur du Conseil suivait le mouvement et écoutait patiemment les triumvir, après que Carmenita Azafran ai fini son sa présentation, il s'éclaircit la gorge et commença :

"Tout d'abord, je souhaite vous remercier chaudement pour ce magnifique accueil. Votre pays est en tout point fabuleux. Pour ce qui est des échanges de biens et de personnes, je suis d'accord avec vous cependant avant de se mettre d'accord sur une solution quant à ce problème je dois vous prévenir que quelle que soit la décision prise lors de cette réunion, je devrais me tourner vers le parlement ou le Conseil de la République Fédératrice de Youslévie afin de valider cette même décision.
Pour ce qui est de cette voie terrestre, il faudra être assez convaincant, en effet un pont et des aménagements autoroutiers conséquents sont déjà en cours en Youslévie et le coût d'une entreprise tel que vous nous la présentez risquerez de plomber les caisses youslèves. Cependant nous sommes ouverts à la discussion et attendons l'avis de l'Arcanie et du Royaume-Soudé.
Enfin nous appelons depuis toujours le golfe que nos pays partagent le golfe d'Evasie, cette île ayant une histoire commune avec notre pays nous souhaiterions conserver cette dénomination dans notre pays du moins, mais nous ne forçons personne à faire de même.
J'espère avoir répondu à toutes vos propositions, si c'est le cas je laisse alors mes homologues arcans et frialans s'exprimer."

Romeretegui en avait clairement par dessus la tête de devoir rappeler à chaque rencontre qu'il n'avait aucun pouvoir exécutif mais pour se calmer il se disait qu'une démocratie où le chef d'Etat n'a presque aucun pouvoir, et que les décisions reviennent soit au Conseil (constitué par le Directeur et validé par le Congrès) soit au Congrès (le parlement youslève), est une notion bien abstraite dans la quasi-totalité des pays.

Selame Artajo et ses conseillers se tenaient dans la salle. Selame Artajo était exténuée en raison de la situation en Arcanie, mais elle savait que cette rencontre était très importante pour l'Arcanie et pour tous les pays présents.
L'Arcanie avait plus que jamais besoin de s'ouvrir.
Après avoir écouté attentivement les discours de Carmenita Azafran et de Heran Romeretegui, Selame Artajo se leva et prit la parole :
"Bonjour mesdames et messieurs, je voulais commencer par remercier la Manche Silice d'avoir organisé cette très importante rencontre.
Il faut, effectivement, impérativement, faciliter les échanges des biens et des personnes entre nos pays. Il me paraît donc intelligent de permettre à nos citoyens de pouvoir se déplacer entre nos pays sans visas, ni passeports. Ce serait une aubaine pour le tourisme et une grande amélioration de la liberté de circulation. La simplification de la circulation entre nos nations implique forcément la création de liaisons entre nos pays, la construction d'un tunnel me parait intéressante, mais très coûteuse, les liaisons maritimes et aériennes quant à elles me paraissent plus simples à mettre en place, mais sont certainement plus contraignantes sur certains points.
En ce qui concerne le nom du golfe commun à nos quatre nations, il n'y a pas de nom officiel en Arcanie et chaque région lui a donné un nom qui diffère, selon moi le nom de Golfe d'Evasie est le nom le plus évident à lui donner.
Je pense avoir répondu à tout, je voulais seulement vous dire que j’espère profondément que la collaboration entre nos nations continuera à évoluer dans les prochaines années et améliorera au mieux les relations entre nos pays.
Merci beaucoup de m'avoir écouté"

Selame Artajo regagna sa place.

Adolfo Carini, Conseiller d'État chargé aux Affaires Étrangères avait fait le déplacement accompagné de la Princesse Onorina, héritière du trône du Royaume-Soudé, la Reine Graziella étant en voyage pour affaires et voulant laisser sa fille commencer son apprentissage du rôle de Reine qu'elle occupera plus tard. Elle était vêtu d'une robe simple et noir, avec l'écharpe de la couronne Frialane ainsi que d'une couronne simpliste ornée de petits diamants. Elle écoutait attentivement ce que les dirigeants des pays voisins avaient à dire, il est vrai que la position du Royaume-Soudé importait dans ce type d'échanges et elle se devait de maintenir la politique de la couronne qu'elle portait et du pays qu'elle représentait. Elle prit alors la parole après Selame Artajo.

- Chers voisins, tout d'abord veuillez excuser son Altesse la Reine Graziella IX du Royaume-Soudé qui n'a pas pu faire le déplacement pour affaires, et m'a confié la tâche de venir représenter le Royaume-Soudé. Je suis la Princesse Onorina, Infante du Royaume-Soudé et Princesse del Alto Frial, héritière du Trône Frialan. Je représente ce jour mon pays, mais aussi la Couronne, accompagnée du Conseiller d'État chargé aux Affaires Étrangères, Adolfo Carini à ma gauche. Je tenais à saluer toutes les personnes présente à cette table ronde, et suis heureuse de pouvoir vous rencontrer en ce jour. Nous partageons la dénomination de la Youslévie, car le Golfe d'Évasie est la terme que nous utilisons aussi, Golfo di Evasia en italien. Pour suivre, la position du Royaume-Soudé est claire, nous souhaitons continuer de développer notre réseau d'alliances avec les nations Eurysiennes, c'est dans notre volonté de créer des relations diplomatiques fortes avec nos voisins, comme nous l'avons fait avec la Youslévie, dont je me permet de saluer Heran Romeretegui, et comme nous tentons de le faire depuis quelques temps maintenant avec l'Arcanie. Nous posons cependant un véto, nous souhaitons que cette discussion soit possible dans l'optique où les tensions qui durent depuis plus de 2 mois maintenant en Arcanie cessent. Nous ne pouvons autoriser cela, en effet, nous avons fermé les frontières avec l'Arcanie et déconseillons à nos ressortissants l'accès au pays. Maria Paulini, Ambassadrice du Royaume-Soudé en Arcanie a déclaré que le pays traversait une crise politique avec des émeutes, nous souhaitons le rétablissement de la paix et de la loi avant de pouvoir entamer ces négociations. Nous sommes de tout coeur avec le gouvernement et les citoyens Arcans et apportons notre aide au besoin. Sur le papier, nous sommes plutôt pour une liberté de circulation, nous l'avions proposé à notre ami Youslève, mais souhaitons tout d'abord faire un essai avec notre voisin et ami avant de libéraliser à d'autres États. Quid de la liaison entre la péninsule de Manche Sicile et notre Gofle, nous souhaitons développer des liaisons aérienne pour commencer avec notre compagnie nationale AirFrial qui souhaite de développer à l'étranger, mais aussi maritime. Merci de m'avoir écouté.

A l'issue de ce premier tour de table, un grand banquet est donné permettant aux délégations de rompre avec la solennité de la rencontre et partager des moments plus informels.

A cette occasion le directeur Heran Romeretegui a pu tirer sa révérence en portant un toast souhaitant "longue vie au partenariat du golfe d'Évasie". La princesse Onorina a remis un bouquet de fleur au chef d'État aux joues rougies par l'émotion.

Le lendemain, les délégations diplomatiques se sont retrouvées pour tenter de conclure les tractations.

Le roi Vittorio IV Podestat a tenu à résumer les positionnements exprimés jusqu'à présent. "Je relève que nous étions les seuls à ne pas appeler ledit golfe du nom de l'île arcane. Nous allons donc nous aligner sur la toponymie unaniment usitée. Je pense que cette appellation commune va nous donner davantage de force au plan international pour vendre nos marchandises, nos savoir-faire et nos destinations touris, tourix, touri".

Le monarque ne parvenant pas à prononcer correctement le mot, Carmenita Azafran tente de l'aider. Initiative qui a fait entrer Vittorio IV dans une colère froide. "Vous me laissez développer s'il vous plait ?". Un ange passe dans l'assistance. Le roi léandrais poursuit.

"Nous tous semblons nous accorder sur un système intégré sans frontières pour les biens et les personnes. J'entends les précautions exprimées par la princesse Onorina sur l'Arcanie mais nous pensons qu'il est injuste de léser notre voisin qui pâti simplement d'une frange d'extrêmistes. Sans s'autoriser d'ingérence, il faut se poser la question du message que nous envoyons au peuple arcan qui est appelé à renouveler son parlement sous peu. Cela dit, j'entends qu'il existe un projet préalable et expérimental de libre-circulation entre la couronne Frialanne et la république fédératrice de Youslévie. Nous pourrions de notre côté ouvrir une phase similaire d'expérimentation avec l'Arcanie. A l'issue d'une clause de revoyure, nous pourrions ainsi mettre en commun nos expérience pour envisager une généralisation du système. Enfin, s'agissant de la liaison directe, j'entends que le coût de l'infrastructure et l'alternative très compétitive de l'avion et du bateau bloquent tout projet à ce jour. Nous tâcherons inviterons nos gestionnaires d'aéroports et de ports d'accroître l'offre de transport régional"

"Permettez moi de rectifier quelque chose, il n'y a malheureusement pas d'accord pour une libre circulation des biens et des personnes entre la Youslévie et le Royaume-Soudé. Cela a été rejeté par le Congrès de la République Fédératrice de Youslévie il y a maintenant six mois. De plus nous sommes juste avant un changement de pouvoir dans notre pays, les élections législatives ont en effet lieux dans moins d'une semaine. Je pense donc qu'il faudra en rediscuter avec mon successeur.
Cependant, si cela peut vous redonner du baume au cœur, les Libéraux sont en bonne position pour l'emporter et ces derniers semblent très ouverts à ce genre d'accords.
Je vous invite donc à revenir vers la Youslévie d'ici quelques semaines afin de pouvoir parler de ce sujet de manière plus sereine."

Heran Romeretegui avait tenu à rajouter la phrase sur les législatives youslèves afin de mieux faire passer la pilule. Les siliciens devaient finir par croire que le Directeur du Conseil était de mauvaise volonté mais la Youslévie est en plein trouble démocratique avec ces élections, rajoutez à cela le système démocratique du pays et vous avez un H.R obligé de botter presque systématiquement en touche.