25/02/2015
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Activités coloniales au Nazum

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Activités coloniales au Nazum

Ce topic incarne les actions internes de l'Empire Listonien sur les colonies du Nazum. Il permettra notamment de répondre aux actions menées au sein du topic des activités étrangères dans l'Empire Listonien. C'est aussi un recueil des actions listoniennes et des scénarios associés dans la région.
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Guide pratique colonial
Péninsula de Tartugà


Nazum


Contexte historique :
Contrée mythique du bout du monde, la péninsule de Tartugà prend son nom de sa forme particulière rappelant vaguement les contours d’une tortue marine. Les occidentaux découvrent pour la première fois cette terre hostile en 1736 lors de la seconde expédition du célèbre explorateur listonien, Edouardo Macao. Devant la férocité des indigènes celui-ci préfèrera d’ailleurs s’installer à Macao plutôt que sur cette terre impie. Auparavant la péninsule avait été un centre culturel et commercial pour les nombreux peuples environnants, en effet, sa position stratégique au cœur de la Mer Azur était déjà connue des puissances locales. Portant le nom de Hachūrui en burujois et de Kanawa en tahokais, la péninsule avait été l’épicentre d’un conflit meurtrier entre les deux empires. Elle est finalement conquise en 1772 par les listoniens sous l’effet d’une campagne de christianisation forcée menée par des aristocrates fortunés et quelques officiers impériaux ambitieux. À partir de 1785, la couronne commence à s’intéresser à la région et proclame officiellement Tartugà comme une colonie de plein droit. Dès lors, la péninsule deviendra un véritable bastion listonien et subira les effets du programme impérial de repeuplement et de rééducation des populations colonisées. C’est son port qui permettra à la colonie de prospérer durablement comme une rivale de Macao, luttant pour la part du lion dans le commerce à destination de la métropole eurysienne.

Contexte contemporain :
Depuis le début des années deux-milles, Tartugà voit sa situation économique dégradée par l’affaiblissement du système colonial impérial. La lente agonie de Listonia engendre des répercutions inattendues dans la colonie qui se retrouve ainsi particulièrement isolée au milieu d’un écosystème géopolitique hostile. Ce n’est d’ailleurs que grâce à la fierté maladive et à la résilience des locaux que l’économie locale ne s’est pas totalement effondrée. C’est dans ce contexte difficile que le Gouverneur Dayto Kodama est arrivé au pouvoir en 2001, véritable loyaliste, il multiplie les décrets pour maintenir l’influence impériale dans la région et il impose alors un rationnement pour compenser la diminution du ravitaillement en provenance du reste de l’empire colonial. C’est avec la crise de 2006 entre le gouvernement métropolitain et la superpuissance locale du Jashuria, qu’il obtient finalement des renforts impériaux et un élargissement de ses prérogatives. Dès lors son autorité devient indiscutable et ses hommes de main remplacent progressivement la police locale grâce au soutien des garnisons impériales renforcées. Depuis il dirige la colonie d’une main de fer profitant de l’impunité que lui apporte les nouveaux privilèges accordés par la Couronne. Grâce à un rationnement du ravitaillement et à un régime policier de surveillance de masse, il maintient artificiellement à flot cette colonie qui en apparence se porte bien. Les rues sont propres, le chômage est inexistant et la criminalité sévèrement réprimée. Bien évidemment toutes les contestations sont rapidement étouffées par les hommes de Dayto qui profitent largement de ce système.

Contexte géographique :
La péninsule de Tartugà est une colonie-côtière située au cœur de la Mer Azur d’une superficie de 9 315 km². Elle est pratiquement entièrement entourée par le littoral si ce n’est au Nord par une bande de terre d’environ 55 km qui la rattache au reste du sous-continent. Sa topographie se divise en deux grands ensembles : des collines forestières au Nord et une plaine fertile au Sud. Le point culminant de la péninsule est le Mont Ryujin avec ses 1 854 m et qui se trouve au Nord-Ouest. Son climat semi-tropical est plutôt humide et doux. Sa capitale, la ville de Tartugà (Kaiju en patois local) est située tout au sud de la pointe de la péninsule. C’est une communauté urbaine de près d’un million d’habitants divisée en treize districts et profitant d’un port commercial de grande envergure.

Contexte socio-démographique :
Les statistiques ethniques sont interdites par décret du Gouverneur, néanmoins la majorité de la population semble être issue de la culture nipponne tandis qu’une minorité de listoniens pur souche se maintiennent dans les zones les plus urbanisées. Le christianisme catholan est prééminent mais il existe encore de nombreuses communautés bouddhistes et shintoïstes notamment dans la campagne.

L’industrie de la pêche est le poumon économique de la colonie, la plupart des populations locales travaillent en lien avec ce secteur. La campagne intérieure accueille majoritairement le secteur agricole notamment la riziculture. Tandis que dans les collines septentrionales, les bucherons extraient un bois rare qui se vend plutôt bien en Métropole. D’ailleurs la fabrication de meubles exotiques à destination des aristocrates métropolitains est une activité très lucrative dans la région. Enfin, parmi les populations urbaines, c’est le fret maritime qui se place en pole position.

La population locale est plutôt travailleuse et docile, traditionaliste à la campagne, moderniste en ville, elle est constellée d’une myriade de traditions et de mythes qui survivent malgré la démocratisation de l’éducation à la listonienne. Sa position enclavée au milieu de plusieurs empires hostiles a permis le développement d’une sorte de paranoïa collective face aux menaces voisines. Un sentiment bien évidemment renforcé par la propagande impériale retransmise par le Gouverneur local.

Contexte sécuritaire :
La menace frontalière que représente le Tahoku et les autres puissances environnantes n’a jamais été sous-estimée par les autorités impériales. L’importance de cette colonie pour le maintien des intérêts listoniens dans cette partie du monde s’est accrue au fil des ans avant de retomber progressivement. Néanmoins c’est grâce à cette méfiance que de nombreuses infrastructures militaires ont été construite dans la péninsule à travers l’histoire.

La frontière nord qui s’étend sur près de 55 km est sous surveillance permanente et elle est fortifiée à ses points les plus critiques notamment en prenant avantage du terrain vallonée de cette partie de la péninsule. De nombreux bunkers sont installés sur les flancs des collines et les forêts abritent quelques avant-postes retranchés. Le littoral est lui-aussi sous surveillance active par des radars et il accueille plusieurs garnisons fortifiées disséminées à travers le contour de la péninsule. Elles campent dans d’anciennes forteresses héritées de l’âge d’or impérial. La péninsule accueille aussi une base navale de la Marine Impériale à seulement une vingtaine de kilomètres de la capitale au Sud.

Les forces de sécurité se divisent en deux branches distinctes : la Police du Gouverneur et l’infanterie de la Marine Impériale. La police s’occupe principalement du maintien de la paix civile et du contre-espionnage tandis que les militaires campent dans les positions défensives de l’armée en se mêlant peu des affaires civiles. Les forces militaires répondent surtout aux ordres du Colonel Alvès, le Gouveneur Militaire du Nazum qui siège à Macao. La police locale est entièrement sous la coupe du Gouverneur Dayto Kodama.

Brève description du Gouverneur :
Dayto Kodama est le Gouverneur Impérial de la Colonie de Tartugà, il est nommé en 2001 par décret de la Couronne après la mort du précédent gouverneur. Sa nomination fait polémique dans les milieux aristocratiques puisqu’il est de culture nipponne et issu d’une bourgeoisie indigène. Le zèle loyaliste de Dayto fait rapidement changer d’avis les plus craintifs, surtout que celui-ci profite d’excellents états de service dans l’administration coloniale. Certaines rumeurs évoquent d’ailleurs que le Général Cortès aurait appuyé personnellement la nomination de Dayto auprès de l’Empereur. Grâce au soutien métropolitain, Dayto se comporte comme un véritable dictateur local, implacable et intransigeant. Il profite de la force d’une milice policière locale qui lui obéit aveuglement et de sa profonde connaissance de l’écosystème régional. C’est un homme manipulateur, paranoïaque et parfois même cruel, il cultive néanmoins un discret culte de sa personne auprès des couches les plus aisées de la société locale en se montrant notamment très généreux avec eux.

Aide HRP : En prenant en compte sa superficie et sa population, la péninsule peut se comparer à l'île de Chypre. Bien évidemment elle est de culture japonaise et donc elle peut prendre l'apparence esthétique d'Okinawa.

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Écusson de la Compagnie des harpies
Compagnie des harpies, "Nuit noire, aube rouge."


20 juin 2011 - Arrivée du Capitaine Vítor Zezé Da Cruz Dantas, le commandant de la compagnie des Harpies, à Tartugà.


Avion de transport tactique listonien
De nouvelles troupes placées sous le commandement du capitaine Cruz sont arrivées ce jour.


Espace aérien impérial listonien, au large de Tartugà.

Natif d’Aleucie du Sud et coutumier des destinations afaréennes, le capitaine impérial Vítor Cruz avait reçu de nouveaux ordres pour son affectation au Nazum. Le Nazum, un continent réputé paisible par excellence, voyait malgré tout sa scène politique locale rencontrer quelques heurts qu’on ne lui prêtait pas jusqu’à présent. Révolution et contre-révolution au Mokhaï, délitement de la société civile iskandriane et affrontements armés, multiplications des expéditions étrangères aux abords de la forêt de Padure, si les raisons préalables aux troubles intervenus au sein de ces états ne trouvaient pas de correspondances réelles avec l’actuelle situation politique dans les colonies impériales du Nazum, force est de constater que ces tensions locales avaient des facilités à venir déstabiliser sur des degrés divers, le paisible havre de Tartugà. Tartugà n’a jamais été une colonie d’intérêts ou simplement de préoccupation, majeures pour l’Empire listonien, car la région entretenait déjà son lot de tensions aux abords de Macao, une autre colonie listonienne au Nazum, qui avait souffert de différents points de discorde avec des états frontaliers tels que le Jashuria.

Néanmoins, les crises successives et les actes d’indépendance, d’insurrection et de traitrise diront les plus fervents serviteurs de l’Empire, ont eu raison de l’intégrité de plusieurs espaces territoriaux, comme les anciennes colonies du Pontarbello, de Port-Hafen, ou de Porto-Mundo. Dans ces circonstances, les autorités impériales et le renseignement listonien ont appris à faire preuve de davantage de scrupules en ce qui concerne des événements localisés et de nature à redistribuer les cartes politiques régionales.

“Il n’y a plus de petites crises” avait énoncé, avec une certaine ironie, l’officier de liaison chargé de coordonner les opérations pour le compte de Vítor Cruz, peu avant de lui annoncer que la colonie impériale de Tartugà, devait être accompagnée “au gré des données politiques mouvantes qui touchent actuellement différents états nazuméens proches de lui”. Un argument joker sur lequel peu de soldats avaient matière à affirmer le contraire et qui fit passer la pilule à Vítor Cruz, comme à de nombreux autres avant lui et pour d’autres destinations. “Le Nazum n’est pas si terrible et Tartugà, comparativement à Macao, c’est destination vacances !” Lui avait dit sur le ton de la plaisanterie, le lieutenant Euclio Metennes, le commandant adjoint pour la compagnie des Harpies, dont Vítor avait le commandement.

En effet, ce sont plusieurs centaines de soldats qui étaient affectés conjointement à leur capitaine, bien qu’il existe sur place une garnison de l’armée régulière dont l’état et le caractère opérationnel restait à préciser une fois arrivés au sol. Et l’approche des terres nazuméennes ne tarda pas, se faisant sentir alors que les teintes orangées et bleues qui composaient le panorama en formation derrière le hublot, avaient peu à peu laissé leur place à un dégradé de vert, captant l’attention du capitaine Vítor Zezé Da Cruz Dantas, que beaucoup appelaient Capitaine Cruz par facilité.

Le capitaine Cruz détacha sa ceinture, pour remonter lentement les bancs de soldats assis à bord de l’avion cargo, leurs visages lui faisant face. Une tape amicale du capitaine sur l’épaule du lieutenant Metennes vint trouver un rictus spontané, gageant que l’impatience d’atterrir était palpable sur bien d’autres esprits que celui de Vítor. Il faut dire qu’au-delà de la destination, le capitaine Cruz était entouré d’une partie de ses hommes et de ses femmes qu’il avait vu mûrir et évoluer au sein de l’institution. Des soldats dont il pouvait raisonnablement avancer la fiabilité et la loyauté envers l’Empire listonien. Des combattants à commander sur le front, mais qu’il espérait malgré tout également, comme à même de se présenter en ressources au contact de l’armée régulière déjà présente sur place et dont il appartiendrait peut-être à Vítor d’en redresser les torts et les négligences. Dans le sillage de leur avion de transport, un autre avion, de ligne cette fois, venait affréter le reste du contingent.

Les deux appareils fendirent l’air à mesure de leur approche des pistes d'atterrissage, l’avion de ligne fut invité à poursuivre ses manœuvres aériennes, le temps que l’avion cargo puisse atterrir et libérer la piste qui leur était dédiée. Le capitaine Vítor Cruz se tenait droit derrière les pilotes en cabine, en dépit des règles de sécurité qui prévoyaient de voir tout le monde attachés. L’officier dédia en effet ses premières minutes en Tartugà à l’examen scrupuleux des dispositifs militaires et plus globalement sécuritaires, encadrant l’activité sur place. Un regard quasi-inquisiteur, qui le questionna d’emblée sur la présence des dispositifs d’urgence, en cas d’accident d’aéronefs à l'atterrissage ou encore la présence de système défensif antiaériens, chargés d’abattre en vol, un quelconque appareil indésirable qui n’aurait pas de légitimité à se poser sur l’aérodrome.

Ne partageant pas aux pilotes assis devant lui, l’émotion de ce qu’il avait vu, taisant son appréciation globale sur les dispositifs intégrés au plan d’urgence de l’aérodrome, le capitaine accompagna du regard le nez de leur appareil venir se frotter au tarmac avant de s’immobiliser plusieurs dizaines de mètres plus loin. Ses yeux étonnement d’azur et contrastant son teint ébène, perçaient l’horizon et la large baie vitrée au devant du cockpit. Les deux pilotes officiers se tournèrent vers lui, partageant un sourire de satisfaction à l’égard de leur sentiment du travail bien fait.

L’esprit de l’officier Cruz, un brin plus critique malgré une expression avenante de façade, se dit à lui-même que les pilotes qui l’avaient amené ici ne finiraient certainement pas dans l’aéronaval, considérant la distance parcourue qui leur avait été nécessaire de franchir avant l’immobilisation complète de l’appareil. Une appréciation qui se joignait à de futures autres évaluations, tandis que ses premières minutes passées à Tartugà commencent à s'égrener.

En approche a écrit :1 avion cargo tactique
1 avion de ligne
3 avions de chasse pour escorte
1 avion ravitailleur

Aérodrome militaire de Tartugà

Le grondement sourd des moteurs qui les avaient porté jusqu’ici, vint à cesser, laissant chacun des passagers se concentrer sur la suite des évènements, à mesure que la porte de la soute s’ouvrait, laissant s’infiltrer une lumière étincelante à bord de l’appareil. Une fois l’avion au sol et à l’arrêt, le commandant de la Compagnie des harpies retourna à l’arrière de l‘appareil, ordonnant à ses hommes de se détacher prestement pour permettre à l’aéronef de quitter la piste et d’en dégager l’accès pour l’avion de ligne qui les suivait.

Les soldats débarquèrent peu à peu avec les armes et le matériel qu’ils convoyaient, des soldats maintenant rendus maîtres de leur mobilité après l'atterrissage. “J'imagine que c'est ce mélange de puissance et de fragilité qui rend l’excitation si palpable.” se permit d’avancer le lieutenant Metennes, commandant en second la compagnie. Une analyse des plus rudimentaires, qui trouvera néanmoins gain de cause auprès du Capitaine Cruz, ostensiblement revigoré de poser le pied sur l'asphalte des pistes.

Les regards des deux officiers transpercèrent momentanément l’horizon avant de se porter à nouveau sur les troupes ainsi fraîchement débarquées. Les premiers éléments de la compagnie vinrent alors se mettre en rang tandis qu’on libérait la piste de l’aéronef pour en poser un nouveau. Les uniformes impeccablement ajustés, les officiers ordonnèrent à la compagnie d’entrer en formation avec discipline, le paquetage de chaque soldat déposé à leurs pieds.

Une brève cérémonie militaire, saluant l’arrivée d’un contingent impérial, fut organisée, permettant un premier contact entre le capitaine Cruz, le lieutenant Metenes, et les officiers de l’armée impériale coloniale. Une occasion supplémentaire de présenter la compagnie des harpies à la garnison locale et d’en promettre la démonstration d’une excellence et d’une exemplarité aux autres unités militaires locales.
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Écusson de la 3e Companhia de Para-Quedistas (parachutistes)
3e Companhia de Para-Quedistas, "La lanterne qui va devant éclaire deux fois plus"


2011 - Capitainerie Coloniale du Nazum


Hélicoptère Polyvalent Listonien sur la base de Macao
Hélicoptère de la 3e sur la base de Macao



La femme pianotait sur le clavier. Un écran à tube cathodique laissait transparaître les registres des équipements demandés par le capitão, sa main sur le bureau et le buste et la tête avancés afin de bien lire ce qui défilait au fur et à mesure que la sous-officier de logistique jouait avec la molette de la souris. La femme tourna légèrement la tête vers Duarte et maugréa qu'elle avait du travail avec les nouvelles arrivées à venir et en cours à Macao et surtout à Tartugà.

Merci Sergent, j'ai ce qu'il me faut.
Passez mes salutations à votre lieutenant, je vous dois à tous les deux une boîte de pasteis.


Le capitão réajusta son beret et franchit le bureau bondé du Département des Logistiques Coloniales Nazuméennes.
Les ventilateurs et plafonniers travaillaient de concert afin de permettre à l'environnement d'être vivable lors des fortes chaleurs saisonnières et surtout afin de sécher ce qui pouvait l'être dans cet air saturé d'humidité, douze mois de l'année.
A travers des persiennes sur des larges fenêtres de ce bâtiment colonial, on entendait marteler la pluie, ces averses qui ne duraient que quelques minutes pour laisser ensuite un soleil de plomb sur fond bleu blanc.

Sur le mur longeant le bureau, des cartes, des affiches, des registres et surtout un immense drapeau de l'Empire Colonial de Listonia avec le portrait du Roi, de l'Empereur.
Duarte regarda un instant les couleurs délavées de cet immense drapeau qui avait sûrement été utilisé précédemment dans la grande cours de la caserne et qui ne perdait néanmoins point de sa superbe. Malgré l'exigence du climat, les couleurs vives impériales listoniennes perduraient.

Un officier salua Duarte qui lui rendit avec respect et amabilité.
Ils étaient presque tous jeunes et de ce fait reflétait parfaitement les attentes de cette nouvelle génération.

Le capitão grimaça un instant pour lui même.
Les jeunes Listoniens avaient subi des évènements exceptionnels, mettant à mal l'idéal inculqué dés le plus jeune âge de l'Empire fort et légitime.
Elevés dans une nation bâtie dans l'honneur et la fierté de ses aïeux et hérauts, l'Empire était un ensemble de territoires historiques ayant tenu l'étendard de la couronne à travers les siècles de conflits, de paix, de développement, de prospérité, vers un avenir commun et uni. Les peuples de l'Empire avaient obtenu pour et par l'Empire les recettes du succès, du grandissement de la société et de l'amour de ses couleurs ancrées à travers le monde.

Toutefois les difficultés économiques, sociales s'étaient multipliées et les crises de ces dernières années avaient démultiplié les aspirations étrangères à démanteler l'Empire, à détruire les étoiles de notre drapeau.
Et c'est dans ce désarroi que l'armée rassembla, telle une étoile dans une nuit sombre, montrant la voie aux navigateurs perdus.
Les nouvelles recrues, ces jeunes soldats meurtris dans leur amour propre et national, affluèrent et convainquirent l'armée de ses desseins impériaux, de cette nécessité de défendre la patrie prise pour cible.

Acculé, dos au mur, il y a de cela trois ans, l'Empire bombe à présent le torse.


Quelques jours auparavant, il avait fait une demande auprès de son supérieur régional et de la métropole afin d'obtenir de nouveaux équipements fraîchement sortis des usines nationales... Une demande acceptée en partie et pour laquelle il attendait une réponse pour les entrainements et toute opération héliportée à venir.



Capitão Estudiante,

Nous avons bien reçu votre demande d'appareils neufs pour les opérations des paraquedistas.
Les formulaires ont été transmis à l'Etat Major et au Colonel Alvès.


En sortant des bureaux, il rejoignit la base principale de la 3e Companhia, collée à l'aéroport civil.
Voilà plusieurs années qu'il connaissait Macao et qu'il avait renforcé le dispositif défensif local.
Duarte ne le savait pas encore, mais ses suggestions et ses entraînements tactiques étaient très novateurs et s'adaptaient parfaitement aux contraintes de conflits modernes.
Aussi éloignés de la métropole et des capacités de projection Listoniennes principales, la 3e Companhia des Paraquedistas étaient un atout majeur dans le dispositif militaire régional et continental, permettant à Listonia de compter sur une flexibilité opérationnelle aérienne, terrestre et navale sans aucun doute indispensable face aux pressions étrangères.

Duarte descendit de son véhicule et rejoignit ses parachutistes s'entrainant dans la cours intérieure avant l'exercice de simulation militaire trimestrielle.
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Écusson de la 3e Companhia de Para-Quedistas (parachutistes)
3e Companhia de Para-Quedistas, "La lanterne qui va devant éclaire deux fois plus"


2011 - Capitainerie Coloniale du Nazum


Base de Macao
Base de Macao



O FLANCO !!

Les soldats avançaient méticuleusement et prestement à travers la végétation sèche, la terre ocre, portant des bérets ou des casques très spécifiques, légèrement évasés, avec doublure et mentonnière, rappelant un certains trait du siècle précédent.
Les détonations et déflagrations sur la cible étaient continues, l'expertise de la compagnie déployée à travers la précision et le roulement endurant des soldats aux mortiers.


MIRA A LASER !!

Un parachutiste pointa son appareil de visée derrière les bombardements tandis que ses confrères d'armes désinstallaient une mitrailleuse lourde aussi vite qu'elle avait été installée, se ruant sur le flanc de la cible, passant derrière arbustes et s'enfonçant dans les aspérités du terrain, emportant facilement les 32 kilogrammes et les boîtes de munitions.

Un officier se plaqua à côté du viseur et porta sa main à son oreille pour écouter les transmissions.
Le viseur leva la main gauche sans bouger l'appareil en direction de la cible.
L'officier atteignit un appareil attaché au côté de sa poitrine et appuya sur un bouton et annonça en criant à travers le brouhaha des armes automatiques et les percussions des mortiers que la cible était acquise.

A plusieurs centaines de mètres, presque immédiatement, un missile sortit à travers un bosquet et fonça à vive allure en laissant une trainée blanche pour toucher avec une force puissante et fatale l'objectif.

Et dés lors, tout s'arrêta, les tirs, les détonations, les cris.

Le silence se fut, l'ensemble des officiers sur le théâtre d'opération ayant levé la main en même temps pour demander de cesser les tirs.


Au centre de l'action, un paysage ponctué de cratères noirâtres, criblé d'échardes et derrière une cible en bois presque entièrement dévastée. Plus rien ne restait de la maquette de la division blindée.

A l'origine de la traînée blanche, derrière le bosquet, un hélicoptère léger s'éleva et repartit en direction de la base militaire de Macao.

La radio crépita dans les oreillettes un instant et la voix du Capitão Estudiante congratula ses troupes.


... vous avez bien mené l'assaut. Retournez à la base, nous devons débriefer, les séquences et coordinations peuvent encore être améliorées.





Face au Colonel Alvès, le Capitão Duarte Estudiante se tenait bien droit.
Les ventilateurs plafonniers tournaient à régime moyen tandis que le soleil filtrait à travers des persiennes hautes et larges.
Le bureau en acajou jouait un peu avec le décorum de la caserne, toutefois avec le portrait de l'Empereur accroché au mur et les drapeaux et étendards nationaux et militaires, il y avait presque un sentiment d'être dans le bureau du Ministère des Affaires Etrangères, et plus spécialement du prédécesseur de Dona Maria Anterra.

Les coudes sur le bureau, les traits tirés, le Colonel engageait la discussion avec sérieux.



Ecoutez, je comprends que vous insistiez. Les conclusions de la réunion de travail étaient limpides.
Votre transfert au Nazum était bien entendu d'importance afin de permettre une réévaluation des capacités défensives de notre Empire Colonial dans la région et nous considérons votre opinion.

J'attends de vous que votre Companhia soyez opérationnels avec les moyens à disposition.
Laissez moi la responsabilité de faire les demandes de matériels et effectifs à Listonia.


Le "vieil homme" se détendit et s'adossa à son fauteuil qui grinça en se basculant délicatement vers l'arrière. Il leva un papier avec un rapport et une longue liste d'équipements.


... de l'artillerie moyenne, okay.
... un ou deux lance missiles mobiles... mmhh... est ce que vous savez combien de ces bijoux nous disposons à travers le monde ?
...un ou deux hélicoptère d'attaque... pareil, et puis je vais les envoyer à Tartugà surtout, le Capitão Dantas est prioritaire.
... pour ce qui est des effectifs navaux et de notre armée de l'air, je ne peux pas vous donner de réponses. Ce sujet est bien entendu lié aux capacités de vos Paraquedistas à être effectifs sur le champ de bataille. Pas de couverture aérienne et vos moyens héliportés ou aériens en général sont mis à mal. Laissez ce sujet avec moi.


Il posa un doigt sur un paragraphe et regarda le Capitão Estudiante, un sourcil relevé.
Il resta silencieux pendant une bonne minute.



Ecoutez, pour votre demande "especial", accentuant le mot et le "c" surtout, j'ai déjà une réunion prévue pour cette semaine avec le Général Cortés.
Je souhaite que vous soyez présent à celle-ci. Il est hors de question que je me prenne la foudre seul.
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Écusson de la Compagnie des harpies

25 février 2012 - Débrief à 8 mois suivant l'arrivée et pose d'un diagnostic.


Soldats impériaux dans la colonie de Tartuga
Soldats impériaux de la garnison territoriale de Tartuga, retrouvant le goût de l’effort, pour supporter celui amer de la guerre.


Le capitaine Vítor Zezé Da Cruz Dantas avait pris ses quartiers à Tartuga depuis maintenant plus de 6 mois et conclut là les premiers rapports de sa phase observatoire. Une mission délicate pour qui se souciait de faire du politiquement correct, en occultant tout ou partie des lacunes jusqu’ici admises dans le développement d’un programme de défense pour les colonies. Sur le sujet, le capitaine Dantas avait effectivement dressé la liste de quelques officiers et sous-officiers impériaux qui, par leur éloignement de la capitale et leur pouvoir surdimensionné pour leurs fonctions locales, avaient pu directement ou indirectement, déliter l’enthousiasme des unités en faction sur place et entretenir la médiocrité par facilité ou pire encore, par profit.

Bien qu’il n’eut pas à proprement parler, de réticences quelconques à se faire l’ennemi de quelques officiers coloniaux peu engagés sur leurs fonctions, le capitaine Vítor Zezé Da Cruz Dantas voulait profiter de certains “pots aux roses” découverts pour s’acheter leur loyauté aussi longtemps qu’il leur serait nécessaire. En effet, certains d’entre eux avait pu nouer des contacts privilégiés avec les locaux, pour glaner des biens issus de l’artisanat local, qu’ils pouvaient ensuite rediriger illégalement vers la métropole à des tarifs prohibitifs. Des magouilles anodines, qui ne feraient manifestement pas d’eux des traîtres à leur pays par temps de guerre, mais constituerait une sacrée ombre au tableau d’avancement s’ils venaient à briguer des postes plus importants.

Évidemment, certains des officiers ou des sous-officiers en poste à Tartuga souffriraient de son rapport car épargner l’ensemble des comportements fautifs le rendrait à proprement parler, lui-même corrompu ou définitivement inefficace. L’enjeu pour lui était donc de choisir avec une certaine minutie, les comportements déviants qui lui importaient de mentionner au rapport ou d’occulter.

Le cercle s’agrandit.

Dossier 1 a écrit :
Portrait du lieutenant Olva Albuquerque
Tenente Olva Albuquerque, faussaire.


Le lieutenant Olva Albuquerque faisait réaliser auprès d’un réseau d’artisans locaux de Tartuga, de fausses œuvres tribales qu’il destinait à la revente dans l’Empire métropolitain, et à des prix prohibitifs. Présentées sous formes d'œuvre d’art, les locaux impliqués dans son réseau avaient pour combine d’aller récupérer un certain nombre de matériaux spécifiques au cœur des espaces tropicaux de l’île, pour donner à leur création un aspect plus rustique et vieillissant. Un réseau d’artisans appréciable, en ce sens qu’il avait acquis dans leur quête de matériaux, une certaine connaissance des espaces naturels de l’île, profitable dans le cas où les forces coloniales fraîchement arrivées de métropole, auraient à s’y positionner, à s’y battre.

Soutien à développer : éclaireurs locaux en zone tropicale.

Dossier 2 a écrit :
Portrait du sergent Cíntia Sá
Terceiro-sargento Cíntia Sá, gérante d‘établissement de charme non déclarée.


Le vice qui avait touché la sergent Sá se voulait quant à lui un brin plus discutable puisque beaucoup de politiciens positionnés dans sa situation justifieraient la fâcheuse posture par un malheureux oubli né d’une phobie administrative. Effectivement, le sergent Cíntia Sá a monté un club de strip-tease avec des hommes et des femmes locaux qu’elle a placé derrière un tenancier de façade, connu pour des délits divers mineurs comme violences en état d’ébriété et en réunion. Son contrat signé auprès de l’armée prévoit que son employeur exclusif soit, sauf cas dérogatoire, l’état, et qu’elle communique en sa qualité de fonctionnaire si dérogation il y a lieu d’avoir, tout contrat et toute activité annexe de sorte à pouvoir apprécier la susceptibilité d’un conflit avec son emploi principal. Malgré le caractère incongru que génère une telle dualité des emplois, le sergent Cíntia Sá a pour elle, de voir passer des routiers mais également des figures notables de la vie en société à Tartuga, ainsi que des militaires, tous les grades confondus, en garnison sur l’île.

Soutien à développer : emprise sur des politiciens locaux, canal de renseignement/contre-renseignement.

Dossier 3 a écrit :
Portrait du sergent-chef Raimundo Guimarães
Segundo-sargento Raimundo Guimarães, braconnier.


Le Segundo-sargento Raimundo Guimarães n’a pas été à proprement démasqué par le Capitaine Dantas car il a fait sa connaissance dans les geôles de la prison militaire de Murakami, après s’être fait arrêté et mis aux arrêts pour avoir utiliser du matériel militaire dans le but de traquer et tuer des animaux dont il destinait les dépouilles à la revente. Le sergent-chef Guimarães utilisait effectivement des lunettes infrarouges et thermiques, issues des stocks militaires de son régiment, pour accomplir des actions de chasse et de braconnage sur le territoire. Pour faciliter sa sortie de prison, le capitaine Dantas lui a confié être prêt à considérer le caractère opérationnel de sa sortie à travers la jungle de Tartuga et en possession d’équipements de dotation impériaux, les deux heures précédant son arrestation par la police militaire impériale.

Soutien à développer : Installation de pièges et défenses type whip trap, punji trap, spike trap pour bonifier les équipements défensifs type mines antipersonnels et mines antichars, aide à l'exécution de tirs de précision pour assassiner des cibles désignées.

Avec ces personnalités peu recommandables mais chacune brillante par ses initiatives et l’exploitation faite des failles laissées ouvertes par un système roupillant, le Capitaine Dantas espérait se constituer un “deuxième cercle” autour des compagnons d’armes qui l’avaient accompagné dans le déroulé de sa carrière à la tête de l’unité irrégulière qu’était la compagnie des harpies. Le tenente (lieutenant) impérial listonien Euclio Metennes était de ce premier cercle.

Commandant adjoint pour la compagnie des Harpies, dont Vítor avait le commandement, le lieutenant impérial Euclio Metennes était pleinement investi sur la formation des éléments de la garnison territoriale. L’officier s’était d’ailleurs fait secrètement maudire par un bon nombre des soldats affectés à la garnison territoriale dont il supervisait l'entraînement, après avoir amorcé sans crier, l’élévation du niveau d’exigences opérationnelles attendues pour le contingent sur place.

Il faut dire que simuler une attaque d’un baraquement de la garnison territoriale, avec trois grenades à plâtres et deux cartouches à blancs, était un pari risqué mais gagnant, compte tenu du fait qu’il avait assuré en fin de simulation, avoir techniquement pu tuer huit hommes avant que l’armurerie ne soit ouverte. Un exercice nécessaire mais qui avait pu entamer l’amour propre de certains, jusqu’ici cloitrés dans une situation idyllique, loin de la crise pontarbelloise, ou encore celle de Port-Hafen. Un épisode houleux, de prime abord pour l’officier et commandant adjoint de la compagnie des harpies mais qui ne tarda pas à l’être ensuite pour l’encadrement direct des troupes de la garnison territoriale que la compagnie des harpies avait vocation à encadrer.

Lieutenant Euclio Metennes : “Ces jeunes ont oublié le goût de la guerre.” avait assuré le second à son supérieur direct.

Capitaine Vítor Zezé Da Cruz Dantas : “Je te crois volontiers, je l’ai su à la minute même où nous avons atterri. Aucun détachement au sol, pour établir un contact visuel à la sortie de l’avion. On aurait été jashurien qu’ils ne nous auraient pas vu avant qu’on prenne possession de la tour de contrôle…”

Lieutenant Euclio Metennes : “S’ils étaient nés mille ans plus tôt ceux-là, l’Empire serait une putain de principauté. Que Dieu nous épargne encore un tantinet soit peu la guerre.”

Capitaine Vítor Zezé Da Cruz Dantas : “Ô ça oui alors. Une pensée émue pour l’officier de la tour de contrôle dont il m’a été permis de voir la couleur du caleçon. Un soldat qui n’a pas le temps de se préparer ne l’a pas non plus pour ses entraînements… Mais je compte bien leur rappeler le goût de la guerre, même s’il me faut personnellement leur pisser dans la bouche pour qu’ils ne l’oublient pas.”

Lieutenant Euclio Metennes : “Rah, ouais, le caleçon rouge vif du Major, il t’aurait fait capoter une opération de camouflage en deux minutes. Rappelle-moi de le mettre dans ton équipe si l’on doit simuler un contact ennemi avec ces gars…”

Capitaine Vítor Zezé Da Cruz Dantas : “Je ne pense pas que je vais m’encombrer de tous les officiers de la garnison pour superviser notre programme de… maintien opérationnel…”

Lieutenant EM : Mmmmh… Pourtant, je suis le premier à penser que l’on va avoir besoin de renforts à tous les étages pour secouer ce bananier...”

Capitaine VCD : “J’y travaille. Si tu ne peux pas manger une pomme rassie en tarte, fais-en une compote !”

Lieutenant EM : “Hein? Qu’est-ce que tu as dit?” Un rire guttural perça le sérieux accordé à leurs échanges.

Capitaine VCD : “T’es vraiment un muscle sur pattes, dès qu’on enlève le mot casse, tir et cours de ce qu’on a à te dire, tu ne pipes plus un mot !”

Le capitaine Vítor Zezé Da Cruz Dantas secoua mollement la tête, faussement irrité par la tournure donnée à cette conversation.

Capitaine VCD : “Je disais travailler à trouver quelques soutiens au sein de la garnison locale, pour secouer tout ça et remettre tout le monde dans le feu de l’action. Pendant que tu jouais la nounou auprès des autochtones, eux-mêmes affairés à s’amuser à la guerre, j‘ai identifié quelques têtes brulées locales qui ne sont pas dépourvues d’atouts.”

Lieutenant EM : “Des têtes locales? Pas d’autochtones j’espère?”

Capitaine VCD : “Possiblement, les colonies sont des ressources et les autochtones de Tartuga, aussi.”

Le capitaine Dantas tira plusieurs chemises cartonnées du tiroir de son bureau, s’installant ensuite plus aisément sur le fauteuil, tandis que son adjoint s’était positionné face à lui, prêt à poursuivre le débrief.

Capitaine VCD : “J’ai identifié un faussaire du nom d’Albuquerque qui, sur un plan technique, n’a pas beaucoup d’utilité je le conçois mais travaille avec un réseau de locaux chargé de s’approvisionner en matériaux dans la jungle tropicale. Ils connaissent les environs et pourront être une aide sérieuse à la reconnaissance tactique du terrain pour l’installation de mesures défensives.

Ce qui nous amène par conséquent à débriefer celui-ci, Raimundo Guimarães. Un foutu braconnier qui est passé par la case prison pour avoir tiré quelques bêtes avec une lunette infrarouge pour ensuite dépouiller les carcasses et revendre les fruits de son dépeçage, empaillage…”

Lieutenant EM : “Charmant, comme ça si je veux un poulet rôti au milieu de la pampa, je lui demande…”

Capitaine VCD : “Tu le supplieras surtout de te sortir d’une fosse à piques. La police militaire qui a attaqué sur sa zone de chasse, a relaté qu’il y avait posé une dizaine de pièges, tous mortels ou à même de mettre hors d’état de nuire un combattant hostile. Pièges à fouet, fosses à piques… un policier militaire a même confié failli se prendre un tronc d’arbre sur la tronche en marchant sur une corde, tu y crois toi?

Lieutenant EM : “Vrai que ça fout les jetons, ce type doit ressembler à un ours…” Le capitaine lui montre la photo de Raimundo Guimarães, visiblement convaincu par les spéculations ouvertes du lieutenant Euclio Metennes.

Lieutenant EM : “Ce type est assurément un ours…” manifestement et définitivement convaincu par la photo qui lui était présentée.

Capitaine VCD : “Un ours capable de survivre dans l’enfer de la jungle et de poser des pièges pour chasser le fauve, imagine seulement une jambe dans cette foutue fosse.” Le lieutenant Euclio Metennes bougea ostensiblement la tête pour marquer son approbation, ne trouvant manifestement rien à redire au pedigree du sous-officier qui lui était présenté.

Capitaine VCD : “Et la dernière, Sá, c’est un sergent qui a monté son affaire en marge de ses obligations militaires. Elle fait tenir l’établissement par un tenancier en façade mais les dividendes touchés ne trompent pas même si elle n’occupe pas les lieux. Elle voit passer là-bas un peu de monde, nul doute qu’elle pourra nous mettre en relation avec des appuis locaux possibles…”

Lieutenant EM : “Sacrée compagnie de têtes brûlées que tu nous présentes là… Et tu leur fais confiance?”

Capitaine VCD : “Leur carrière tient à un fil et il est suspendu à mon doigt. Pour le sergent-chef Raimundo Guimarães qui fait déjà pénitence, je suis certain d’avoir des billes pour faire arrêter son fils et son neveu pour braconnage, tout en m’offrant le luxe d’une sortie anticipée si j’en fais la demande aux autorités militaires territoriales, de sorte à ce qu’il puisse participer aux actions de sécurisation du territoire… Mais allons-y doucement, tu vas les intégrer à tes entraînements, si tu ne les sens pas investis, je ne crois pas qu’ils seront prêts pour la suite et on s’en débarrassera si c’est le cas.”

Lieutenant EM : “Je les essore et je te dis s’ils étaient à fond, ça je sais faire!”

Les deux officiers se quittèrent sur cette note, les exercices des forces territoriales impériales ayant bientôt vocation à reprendre, sous la houlette du bras droit au Capitaine Vítor Zezé Da Cruz Dantas.
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