11/05/2017
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[Clôturé] Sommet de Pylaée entre le Valheim et les membres du Liberalintern

Sommet de Pylaée
Valheim-Liberalintern

Les évènements suivant ont lieu le 16 février 2009 uniquement, et ne sont connus que des personnes présentes.

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Konrad Kreutzwald, Préfet du Valheim, avait convié l'ensemble des membres du Liberalintern afin de discuter de l'orientation qu'allait prendre la diplomatie valhémienne, notamment vis-à-vis du Valheim.

Les membres du Liberalintern ont répondu à l'appel, et le sommet a été organisé le 16 février 2009, dans le château de Pylaée, à quelques kilomètres d'Aphalstèmes.

Lorsque chaque membre est arrivé, Konrad Kreutzwald les a menés vers l'ancienne salle du trône du château, réaménagée en une grande salle de conférence, à l'abris des oreilles et des regards.
Présentation des délégations :

Délégation pharoise a écrit :
  • Capitaine Maunu
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Officier supérieur de la C.A.R.P.E. (58 ans)

Ancien pirate ayant fait carrière comme corsaire pour les services secrets du Syndikaali, se taille une réputation dans le milieu en projetant du venin sur ses ennemis en cas de danger. Petit et rapide.

  • Point fort : sa barbe fait réverbération.
  • Point faible : mange salement la soupe.


Délégation kotioïte a écrit :
  • Capitaine Varpu
https://www.zupimages.net/up/23/06/2h9r.jpg
Amirale de la flotte noire. (42 ans)

Amirale trois fois élue à la tête de la flotte noire qui porte son nom, Varpuvchtchina ! A ramené dix milliards à Kotios en 2008, prévoie d'en faire autant à nouveau d'ici peu. Vient gratter le buffet au château.

  • Point fort : beaucoup d'humour.
  • Point faible : anarchiste.


Délégation albienne a écrit :
  • Madame Marjo
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Présidente de la Musta Akatemia d'Albigärk. (61 ans)

Présidente redoutée de la Musta Akatemia, l'Académie noire. Elle est désignée comme porte parole d'Albigärk aux réunions du Liberalintern afin de l'éloigner de la Commune. Ancienne professeur de mathématique.

  • Point fort : redoutable.
  • Point faible : non.
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Konrad Kreutzwald prend la parole une fois que tous ses invités sont installés

Mesdames, messieurs,

Je tenais d’abord à vous remercier pour votre présence à ce sommet, que je salue avec reconnaissance.

Je vous ai invité aujourd’hui pour dialoguer avec vous sur la situation valhémienne, dans la région, dans le monde mais surtout vis-à-vis de l’Internationale libertaire. Je voudrais vous faire part des faits, mais aussi des intentions du Valheim. Enfin, j’aimerais connaitre les vôtres, pour entamer une potentielle coopération.

D’abord, quelles valeurs défendons-nous ?

Avant tout, la démocratie. L’Etat valhémien et le peuple valhémien ne font qu’un. Le citoyen valhémien participe activement à la vie de sa commune, en votant pour ses représentants, en initiant des référendums, en participant à la vie associative, syndicale et partisane, et en participant aux débats publics réguliers. La politique valhémienne est pluraliste, si bien que l’Etat tolère même la présence de la pire opposition qu’on puisse faire à ses valeurs au sein de ses institutions : le fascisme.

La séparation des pouvoirs est assurée, et fonctionne toujours à deux échelles : locale et nationale. Le pouvoir législatif local est représenté par les Conseils communaux, qui élit le pouvoir exécutif local incarné par les Régents. Le pouvoir juridique local est incarné par les Tribuns, fonctionnaires d’Etat, indépendant des logiques partisanes. A l’échelle nationale, le pouvoir législatif est représenté par la Grande Assemblée, qui élit les Triumvaires. Les deux premiers titres triumviraux constituent le pouvoir exécutif national : c’est le Premier Consul, assurant la politique extérieure, et le Protecteur, chef de l’armée garantissant la cohésion nationale. Le dernier titre triumviral, celui du Grand Gardien, forme avec la Table des Gardiens le pouvoir juridique à l’échelle nationale. Le Valheim fonctionne donc sur un système de concessions entre des pouvoirs souvent opposés, garantissant un véritable débat démocratique.

La démocratie est aussi visible dans les corporations de métiers. Les entreprises dirigées par des capitalistes oisifs n’existent plus en Valheim. Les travailleurs élisent leurs patrons. Les bénéfices de la corporation sont distribués parmi les travailleurs. Les travailleurs possèdent leur corporation.

La seconde valeur que nous défendons est celle de la liberté. Les libertés individuelles sont garanties en Valheim, et nous faisons en sorte que l’individu soit le plus libre possible avec pour seule limite de ne pas porter préjudice au bien-être des autres. Nous garantissons la liberté de la presse, la liberté de réunion, d’association, la liberté de déplacement, la liberté d’opinion, la liberté d’expression, et bien d’autres.

Aussi, le Valheim défend la culture et les communautés locales. Nous pensons que la diversité des communautés en Valheim est une richesse inestimable. Nous pensons aussi qu’il est impossible que la démocratie existe dans un Etat centralisé, dans lequel chaque individu est éloigné du pouvoir et relié à une seule communauté nationale qui n’existe qu’hypothétiquement. Nous prônons la diversité, d’abord sur le plan géographique. Le Valheim est divisé en quatre Communes, et, s’il s’étend, d’autres Communes seront créées. Nous prônons aussi la répartition des pouvoirs dans la structure laborieuse, à travers un système pluraliste de syndicats et de corporations. Ce système de division constante permet de mieux avancer, car la pluralité des idées nous permet de nombreuses innovations née grâce aux concessions. Surtout, nous permettons à chacun de trouver sa place dans notre société, aucun citoyen n’est mis à part.

Pour finir, le Valheim est internationaliste. Nous pensons que nos valeurs et notre système devraient être exportés au-delà de nos propres frontières. Des communautés, des peuples, de futurs citoyens valhémiens attendent d’être libérés du joug de leurs oppresseurs.

Je pense que vous comprenez sûrement, par cet exposé, l’antagonisme que nous entretenons avec le gouvernement libéral de l’Etat kaulthe. Un état centralisé, qui ne défend qu’un petit nombre de possesseurs en sacrifiant le bien-être des travailleurs. Les citoyens de l’Etat kaulthe ne sont pas libres, peu importe ce que raconte Jörg Feigenspan. Et, bientôt, ils risquent d’être noyés sous la propagande capitaliste, qui les plongera dans l’illusion en les faisant entrer dans une société invivable de consommation. Le temps presse, et, nous, Valhémiens, souhaitons libérés nos frères.

Toutefois, la Révolution valhémienne relève encore du miracle, et de la surprise. L’Armée libérale est largement supérieure en nombre et en armes. À tous moments, les Libéraux peuvent envahir le Valheim, et malgré toute la détermination que nous y mettrons, l’épopée valhémienne sera finie. Sûrement pour toujours.

C’est pour cela que le Valheim se tourne aujourd’hui vers l’Internationale libertaire. Nous partageons les mêmes valeurs, de démocratie et de liberté. La vraie démocratie, et la vraie liberté, pas celle de l’ONC. Si l’Internationale libertaire ne soutient pas l’effort de guerre valhémien pour reprendre le territoire aujourd’hui contrôlé par les Libéraux, le Valheim s’effondrera.

Mes frères, je crois en mon projet, notre projet, et je sollicite votre aide.
Les délégués du Liberalintern écoutèrent avec attention le discours fleuve de Konrad Kreutzwald. Une véritable profession de foi qui, à bien des égards, donnait tous les gages nécessaires pour un engagement plus en avant au sein de l’Internationale Libertaire. Demeurait que tous ces beaux projets déroulaient in fine le tapis rouge à quelque chose de beaucoup plus grave : l’invasion de la Kaulthie, qu’on pouvait aussi appeler « protection du Valheim » selon son humeur, ça ne changeait pas grand-chose, le gagnant finirait par écrire l’histoire.

Sauf qu’on parlait d’un conflit entre deux des plus puissantes organisations du monde, car il n’y avait plus aucuns doutes quant au fait que les libéraux intégreraient l’ONC avec la bénédiction de tous les impérialistes du monde. Une révolution victorieuse était de nature à faire de l’ombre à un paquet de gens sur cette planète et peu étaient disposés à la laisser se produire sans réagir.

Comme on était poli, on attendit le tour de parole pour réagir, après quelques consultations à voix basses des services diplomatiques, dont quelques-uns étaient secrets, les délégations s’avancèrent vers le micro pour répondre à Konrad Kreutzwald.

Hasard de la répartition, ce fut la Commune de Kotios qui reçu la parole la première. Il y avait là plusieurs de ses représentants dont certains de ses juges, mais surtout la capitaine Varpu qui dirigeait la flotte noire et tenait la Commune à l’aide des forces de la Fraternité des mers du nord.

Varpu :

« Nous aurions tort de parler ici d’un conflit entre le Valheim et la Kaulthie, tout comme il n’y a pas eu de conflit entre Kotios et l’Empire Latin Francisquien. Ce qu’il y a, ce sont des hommes et des femmes qui se lèvent un jour pour leurs libertés, pour mettre fin à l’oppression de l’Etat et de la marchandise, souvent alliés par ailleurs. »

« La Fraternité des mers du nord dont j’ai été élue représentante, ne peut qu’apporter son soutient au Valheim, y compris dans toutes ses entreprises offensives. N’oublions jamais que c’est sur le pacte de défense de Kotios que s’est inventé le Liberalintern : un petit territoire anarchiste, menacé de toute part, et que plusieurs nations se sont engagées à défendre. »

« Si nous abandonnons la Révolution aujourd’hui, comment pourrons nous demain attendre des peuples qu’ils se soulèvent avec confiance et espoir ? Nous avons le devoir moral de ne jamais abandonner une Révolution car c’est à ce prix qu’elle se propagera encore et encore ! La Révolution est un acte de subversion, de renversement de l’ordre, ne pensons jamais que nous pourrons vivre en défense, nous sommes toujours à l’initiative ! Il n’y a donc pas à craindre d’armer le Valheim, pas à craindre de marcher sur les forces libérales, à vrai dire notre existence elle-même est déjà une conquête et la guerre est déjà déclarée. »

« Ce sera vaincre ou périr, la Kaulthie sera un drapeau planté au cœur de l’Eurysie, un de plus, auquel les prochaines générations de révolutionnaires pourront se référer. N’oubliez jamais que notre temps est celui de l’avenir et que nous posons aujourd’hui les fondations de demain. Il est de notre devoir de porter ce message impérissable : ici des hommes et des femmes se sont battues pour la liberté, ou sont morts en essayant. »

Il y eut des applaudissements du côté des pirates de Kotios mais déjà la parole était donnée au Capitaine Maunu, délégué du Pharois Syndikaali.

Maunu :

« L’expérience du Prodnov a montré à tous les clairvoyants de ce monde que l’ONC pouvait sans frémir déployer avec la plus grande violence une force coalisée et implacable pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée. Le rôle du Liberalintern n’est pas d’être un vecteur d’idéologie, en cela je ne peux approuver la Capitaine Varpu, nous ne portons pas le flambeau de la Révolution. Ce que nous faisons en revanche, c’est de défendre les peuples contre la réaction. Pas contre l’oppression, nous ne sommes pas des curés, mais contre la réaction. Celle qui broie et écrase les initiatives, celle qui nivelle les rêves et contraint les corps. »

« Aussi, partout où l’ONC ou n’importe quelle force d’oppression, avancera ses pions, le Liberalintern se doit d’être une force d’opposition crédible pour empêcher son extension. Voilà pourquoi je ne m’opposerai pas à l’intégration du Valheim à notre organisation, au contraire. Il faut faire savoir au monde que tout territoire, toute population menacée trouvera à nos côtés la puissance nécessaire à sa propre survie et ce à la condition qu’elle ne soit pas elle-même oppresseur. »

« La question en revanche se pose franchement du projet de guerre ouverte avec votre voisin. J’ai peine à imaginer qu’on puisse libérer un peuple de lui-même et je crois au contraire que c’est dans ses propres forces qu’une population doit trouver la puissance de se soulever. Parlons franchement : la réussite, l’exemplarité du Valheim sont autant d’armes que les fusils, et s’il est évident que nous protégerons votre pays contre toute attaque étrangère il sera bien plus difficile de justifier une agression portée contre vos voisins. »

« Bien sûr nous ne sommes pas naïfs au point de penser que les modèles de société soient parfaitement comparables et que le plus vertueux triomphera, voilà pourquoi nous apporterons notre soutien, mais je pense que si guerre doit être menée, elle doit d’abord l’être sur le plan économique et politique, et non celui des canons. L’adhésion du Valheim à l’ONC serait déjà en soi un bouclier contre ses ennemis, inutile de le munir d’une lance pour le moment. »

Ce n’était sans doute pas exactement ce que Konrad Kreutzwald espérait entendre mais déjà la déléguée d’Albigärk prenait le micro.

Madame Marjo :

« J’ai tout écouté, voici ce que j’en pense. D’abord, Albigärk n’a ni le pouvoir ni le rôle de soutenir une guerre d’une quelconque façon que ce soit. Nous accueillerons vos réfugiés et vos orphelins au mieux. »

« Ensuite, tout projet politique fondé sur un critère de vérité est nul épistémologiquement parlant. Vraie démocratie, vraie liberté, il faut revoir votre copie cher monsieur, car nous parlons là d’engager des milliers de vies dans cette affaire et vous voudriez les parier sur une affaire de nuance sémantique ? Ce n’est pas sérieux. »

« Enfin, et je limiterai mes critiques à ces trois points. Il s’agit non seulement de frères et sœurs en humanité, mais aussi en culture, que vous projetez de tuer aujourd’hui. La Kaulthie est un pays déchiré dans une guerre civile qui semble se solder sur un statut quo que vous vous proposez d’embraser à nouveau. Il y a la une dynamique anthropophage inquiétante à l’œuvre, monsieur Kreutzwald, et j’aurai quelques connaissances expertes en psychologie sociale qui craindraient le pire car nous allons tout droit vers l’épuration et le génocide, à vouloir vous purger vous-même de vos scories. »

« Cela étant dit, je conçois l’importance de la souveraineté territoriale pour développer un projet humaniste. L’homme est pétri d’espoir, on ne se construit pas dans la précarité d’une menace militaire. Voilà pourquoi Albigärk soutiendra votre entrée au Liberalintern, mais j’insiste également sur le devoir moral que vous avez d’engager sans délais de nouveau des pourparlers avec la Kaulthie et de figer définitivement ce statut quo. Quant à savoir si les Kaulthes éliront demain un gouvernement de réunification nationale, c’est leur affaire, j’ai toute confiance dans les services secrets des pays-membres de l’Internationale Libertaire pour peser en ce sens. »

« Je vous remercie de votre attention. »
Chez les kah-tanais c’était la citoyenne Meredith qui avait fait le déplacement. Avocate d’une part importante de l’actuel programme de la Convention Générale de l’Union, elle avait une double réputation de pragmatique et d’organisatrice de la défense de Kotios – au moins concernant le côté kah-tanais et, dans une certaine mesure, milicien. Pourtant, sa proposition de programme avait été largement modifiée pour assurer une alliance avec celui du Citoyen Caucase, fermement pacifiste et porté sur les questions internes de développement de l’Union. Si celui-là n’était pas présent, il était évident que son influence se ferait sentir.

Citoyenne Meredith :

« Pas des curés, pas des curés... Parlez pour les Pharois. Le Grand Kah se sent très bien dans l’Église de la liberté. Enfin, nos prêches ne concernent que ceux qui les écoutent, et nos croisades sont rares.

Sur le plan des valeurs et des institutions, le Valheim est une nation amie. Je ne suis pas sûre qu’il soit utile d’épiloguer sur notre position et son origine : la Convention s’est prononcée pour l’intégration de votre Union au Liberalintern. Il aurait été agréable que nous puissions aussi rencontrer le Grand Gardien – si j'ai bien compris garant des valeurs libertaires du Valheim – et l'éventuel Protecteur, quoi que ce poste n'a pas encore été pourvu depuis l'assassinat de la citoyenne Mushi, de ce que j’ai compris ? Je suppose qu’avec la tournure que prennent les évènements, cela deviendra rapidement utile. »

On voyait très mal, au Grand Kah, la tendance réelle ou fantasmée qu’avait le citoyen Kreutzwald à concentrer les pouvoirs à la tête d’un triumvirat dont on observait les luttes internes avec un certain agacement. Le ton de Meredith, cependant, était resté cordial. Elle n’était pas ici pour reprocher quoi que ce soit aux révolutionnaires kaulthes, quand-bien même elle devait porter la voix d’un peuple peut-être moins patient qu’elle.

« Concernant la question Kaulthe, maintenant. Je tiens à dire les choses de façon extrêmement claire. Le Grand Kah n’est pas en mesure, ni moralement, ni militairement, de se lancer dans un projet pouvant à terme déboucher en une guerre totale entre l’ONC et le Liberalintern. Et si je comprends que votre position vous force à un certain empressement, nous ne considérons pas non-plus que la survie et la victoire finale du Valheim dépendent d’une attaque rapide contre la Kaulthie. Vous dites vous-même ne pas être en mesure de mener cette guerre seuls. Hors si vous la menez avec nos hommes, ce sera une guerre d’invasion menée par le Liberalintern contre une nation ou neutre, ou membre de l'ONC, sujette à un cessez-le-feu. »
Elle marqua un temps. Il y avait chez elle quelque-chose de la grande dame. Au moins on pouvait admirer sa franchise. Son ton dépassionné, presque compatissant, s'éloignait radicalement des violentes prêches anti-fascistes qui avaient fait d'elle la "voix" de Kotios, mais on devinait encore une certaine dureté, sous la surface.

« Nous ne pensons pas que cela soit souhaitable. D’une part le Liberalintern est une organisation visant à protéger la liberté. Ce qui signifie, notez-bien, que vous avez notre soutien total et inconditionnel pour toutes les questions de défense. De l’autre, l’une de nos principales forces est la sympathie immédiate que nous vouent les nations neutres. Une sympathie que nous perdrions en nous élançant dans des aventures offensives. Ce pourquoi, d’une certaine façon, je me rallie à ce que disent certains des représentants s’étant exprimés avant moi.

Vous pouvez remporter ce conflit sans tirer le premier coup. Nous avons plusieurs cartes à jouer. »

Elle joint les mains devant elle.

« Pour commencer la Kaulthie ne peut intervenir sur l’ensemble de votre territoire sans traverser une Tchérie dont nous savons désormais de façon sûre qu’elle ne le laisserait pas faire. Il y a de forts courants communalistes au sein de la jeune république, et si son système représentatif l’éloigne de nos préceptes, la sympathie de la population vous y est acquise. Le gros du Valheim est donc hors d’atteinte.

Ensuite, la Kaulthie elle-même est isolée à l’intérieur des terres, limitant théoriquement la capacité de nos adversaires à y déplacer massivement et rapidement du matériel. Enfin, la Kaulthie est dors-et-déjà en train de se décrédibiliser. »

Elle croisa les jambes.

« Vous savez sans doute que des initiatives ont été prises pour rapatrier les déplacés de la guerre civile depuis la Tchérie. Cette initiative a trouvé un certain écho au sein de vos communes, mais aucun dans le gouvernement Kaulthe. Ce qui nous ouvre littéralement une autoroute de communication. Je crois que les parents, frères et amis des déplacés ne seront pas ravis d’apprendre que leur gouvernement ne fait rien pour leur permettre un retour au pays.

J’ai conscience que ce n’est pas ce que vous voulez entendre. Je compatis entièrement à votre besoin d’action et de victoire sur un ennemi qui, c’est inévitable, voudra frapper à nouveau. Mais nous jouons à un grand jeu contre l’ONC, et une victoire aujourd’hui peut signifier deux défaites demain. Empoisonnons la Kaulthie. Précipitons son effondrement sous le poids de ses propres contradictions… Et préparons le Valheim à cette guerre qui aura lieu lorsque la crise de légitimité du gouvernement libéral les poussera vers la guerre ou dans la révolte. Le Valheim sera plus fort, plus apte à encaisser le choc, à renverser la donne, à marcher sur ses ennemis… Et la communauté internationale marchera avec vous. C’est la proposition kah-tanaise. »
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