Il est donc aisé de comprendre que le dossier que s'apprêtait à ouvrir Leone Vaillancour était plus que brûlant, surtout si on prend en compte le fait que ça sera la première entrevue officielle entre deux dirigeants youslève et afaréen du Nord depuis la scission, il y a de ça plus de cent ans.
La Directrice du Conseil ne faisait pas ça de gaieté de cœur, elle estimait en effet avoir d'autres chats à fouetter que de s'excuser ou quoi que ce soit dans le genre, elle devait gérer Kronos et plein d'autres problèmes déjà suffisamment contraignants.
Cependant c'est Oedipo Abeyta qui lui avait demandé ça, enfin demander est un éuphémisme. Le chef de file du Parti Socialiste youslève avait déjà dû ronger son frein pendant pas mal de temps et avait dû larguer du lest sur de nombreuses questions économiques et son parti commençait doucement mais sûrement à lui tourner le dos au profit d'un jeune et opportuniste concurrent, Icaro Devisani. Il avait donc fait jouer son moyen de pression, qui était ses quelques 150 membres du Congrès qui avaient permis aux Libéraux de notamment faire passer la candidature à l'ONC, pour en quelque sorte sommer Vaillancour de faire quelque chose concernant les wahdaoui.

Les voilà donc, lui, elle et Hermione Aviles, la Secrétaire aux Affaires Etrangères de la RFY, debout sur le perron du Palais de l'Union de Sedjan à attendre la délégation wahdaoui dans cette matinée douce et ensoleillé du mois d'octobre.
Justement, les grilles donnant sur l'extérieur s'ouvraient à l'instant laissant passer des voitures blindées et un cortège de motos. La rencontre historique allait commencer.