Les Cimetières Cachés des Enfants Perdus, le combat des Matriarches du clan des Abéquins en Northerlands
L’anthropologue et expert en culture autochtone Thørgal Irkanriel et deux membres de la communauté clanique des Abéquins les Matriarches, Kahentinetha et Kwetijikuna, devant le Finthrandir Memorial Institute, un ancien centre hospitalo-universitaire spécialisé dans les maladies mentales, co-administré par le Theng du Fylke de l’ Alfheim et de la firme Thylacine Corporation dans le Northerlands
Les Matriarches estiment que des centaines de sépultures d’enfants autochtones victimes d’expérimentations scientifiques dans les 50ies et les 60ies se trouveraient sur le site de l’ancien hôpital Finthrandir Memorial Institute, une institution psychiatrique subventionnée par les autorités locales mais largement administrée en toute autonomie par des employés et personnels de la Thylacine Corporation
Les bulldozers sont de nouveau à l’œuvre sur le site de cet ancien établissement de santé qui s’était spécialisé dans le traitement des pathologies mentales chez l’enfant, et plus particulièrement chez les enfants des minorités ethniques, mais les Matriarches Abéquins n’ont pas dit leur dernier mot. Ces femmes luttent sans interruption depuis plus de deux ans pour y faire suspendre un projet immobilier de l’
Université Vilkas Imlarith et du gouvernement de l’Alfheim et demandent de nouvelles fouilles archéologiques et anthropologiques pour retrouver les corps d’enfants autochtones disparus il y a environ une soixantaine d’années, ceux que l’on appelle désormais
“les Enfants Perdus”.
« Ils ont pris nos enfants et leur ont fait subir toutes sortes de choses horribles », raconte Kahentinetha, 85 ans, l’aînée de ce groupe de quatre femmes issues de la communauté du clan des Abéquins de
Mørvik , la capitale du Fylke de l’Alfheim. Elles s’appuient notamment sur des archives et des témoignages suggérant que le site pourrait receler des sépultures de fillettes et de petits garçons autrefois internés à l’hôpital
Finthrandir Memorial Institute qui abritait alors à l’époque l’une des plus grandes institutions psychiatriques du Northerlands
Des expériences peu éthiques avec des issues tragiques auraient eu lien dans cette institution mentale le Finthrandir Memorial Institute, sous couvert d'un programme de recherche scientifique spécial parrainé par le F.S.D. il a été abandonné en 1975Expériences inhumaines avec la complicité des pouvoirs publics : Dans les années 1950 et 1960, derrière les murs austères de cet établissement psychiatrique bâti au début du XIXe siècle, le gouvernement local mais surtout le F.S.D, avec le concours et l’expertise des chercheurs et médecins de la Thylacine Corporation, ont financé le grand projet
WONDERLAND (ndlr : “Pays des merveilles”). En ce début de guerre idéologique contre l’eurycommunisme et le communalisme qui commencent à faire ses premières victimes de par le monde, l’objectif était de voir s’il était possible d’anéantir la personnalité d’un individu pour ensuite le « reprogrammer » et le contrôler mentalement. Le but ? Envoyer ces agents subversifs, sans attache, sans volonté propre, dans les dictatures communistes eurysiennes principalement pour y accomplir des missions et tâches spécifiques, pilotés par le F.S.D. Des expérimentations ont alors été menées dans plusieurs Fylker, notamment les plus pauvres, ou ceux qui comptaient le plus de communautés et de minorités ethniques, où des panels de patients, notamment des enfants autochtones, vulnérables, et peu éduqués, ont subi à Mørvik des thérapies à base d’électrochocs, d’inoculations de drogues hallucinogènes, de substances médicamenteuses expérimentales, de privations sensorielles et d’autres techniques que même la science médicale rejette aujourd’hui comme la lobotomie… Pour Kahentinetha,
« ils voulaient nous effacer en tant que peuple ». Cette figure de proue du mouvement de défense des droits autochtones, s’était rendue dans les années 70 notamment en Akaltie où elle avait fait la rencontre de plusieurs représentants tribaux autochtones et bien entendu en
Ligue Anti-coloniale pour dénoncer une nouvelle forme de
“colonialisme scientifique et médical digne des expérimentations Carnavalaises”. Le combat
« le plus important » de sa vie.
Une difficile et lente réconciliation : Bien que le sort et la considération pour les peuples autochtones se soient nettement améliorées depuis, un juge fédéral du 2ème District de Mørvik a permit aux Matriarches Abéquins d’obtenir une injonction du Tribunal Fédéral pour mettre en pause les travaux destinés à créer sur le site un nouveau pôle de recherche scientifique et une cité universitaire, un projet de 870 millions de
Dråkks ₭, financés en partie, ironie de l’histoire par un fonds d’investissement dont la Thylacine Corporation est actionnaire majoritaire.
« Nous avons dû nous battre pour ne pas avoir d’avocats car, dans notre tradition, personne ne parle en notre nom », explique Kwetijikuna, 52 ans, la plus jeune des militantes. A proximité des vastes bâtiments délabrés, des chiens renifleurs et des sondes spécialisées ont permis d’identifier trois zones d’intérêt pour mener des fouilles, et ce grâce à la persévérance de l
'Association de défense des Minorités Autochtones du Fylke de l’Alfheim, une structure du CNA, le
Conseil National Autochtone qui tente de fédérer toutes les associations et organisations de défense des droits des clans dit natifs . Mais selon le Recteur de l’
Université Vilkas Imlarith, Erwyn Dillinger
« aucun reste humain n’a été découvert, ni à proximité, ni en profondeur. Je ne nie pas que des choses peu recommandables ont pu se produire ici par le passé, et je trouve cela tout à fait regrettable, mais je ne vois pas pourquoi aujourd’hui en faire imputer les conséquences à notre vénérable université ». Un des porte-paroles du chantier responsable de l’excavation rajoute
”tout a été réalisé conformément à la réglementation du Fylke, aux règles de l’art et à l’entente trouvée avec les Matriarches après leur première victoire en justice. » Une conclusion que ces dernières contestent vigoureusement. Elles accusent l’organisation universitaire privée, les autorités locales, mais également des employés de la Thylacine Corporation, présents sur le chantier des fouilles, d’avoir rompu
« l’entente » en renvoyant les archéologues bien trop tôt et en choisissant elles-mêmes l’entreprise d’excavation archéologique pour les recherches, une entreprise dont certains membres sont…des anciens étudiants de l’
Université Vilkas Imlarith.
« Ils se sont donné le pouvoir de mener l’enquête sur des crimes qui auraient été commis par leurs propres employés dans le passé », dénonce Thørgal Irkanriel, un anthropologue travaillant avec les Matriarches Abéquins, et un fervent défenseur de la cause autochtone.
Alors qu’elles viennent, il y a quelques jours à peine, d’être déboutées en appel, les Matriarches ont promis de poursuivre leur combat jusqu’au bout. Pour elles, il faut que tout le monde sache ce qui s’est passé là.
Les Dieux seuls savent ce qui a pu se passer entre ces murs. Découvrira t on un jour la vérité ? Le F.S.D a systématiquement et vigoureusement toujours nié que des tortures sur des enfants avaient été réalisés dans le cadre de recherches secrètes.Des milliers d’enfants disparus, très peu ont décidé de porter plainte ou de déposer des mandats de rercherche auprès des autorités locales :Depuis de nombreuses années les Provinces-Unies portent un regard très critique sur les politiques menées contre les natifs, et les Lofotèns ouvrent les yeux sur leur passé, et beaucoup dénoncent avec force la politique d’assimilation forcée des premiers peuples, considérée par beaucoup comme un
« génocide culturel ». De nombreux arrêtés et décisions de justice ont permis aux autochtones de recevoir beaucoup d’argent de la part de l’Etat Fédéral et des autorités locales en guise de réparation et dédommagement, en plus des excuses et de la reconnaissance de ces crimes. Si la situation paraît aujourd’hui apaisée, des faits divers viennent douloureusement réveiller d’anciennes blessures pas si lointaines.
En mai 2011, la découverte macabres des restes de 215 corps d’enfants enterrés dans une fosse commune du pensionnat religieux pour orphelins autochtones de
Korlaqé, dans le Fylke de
Borderfolk , dans le sud du pays, avait défrayé la chronique et ravivé la douloureuse blessure d’une page très sombre de l’histoire des Provinces-Unies. Il s’est avéré par les analyses médico-légales que tous avaient subis des lésions dûes à des mauvais traitements infligés par les religieuses de l’Eglise Réformée du Lofoten, et que plus de la moitié d’entre eux avaient probablement succombés à leurs blessures et actes de torture répétés.
Les autorités protestantes avaient d’abord nié que le personnel religieux s’adonnait à ces pratiques barbares avant de finir par reconnaître l’incontestable. La plupart d’entre eux étaient des enfants
Tegulicans, dont le clan est réputé pour sa force de caractère et son esprit de résistance.
L’Evêque de la Congrégation d’
Harrenhall, la capitale de ce Fylke considéré comme l’un des derniers bastions protestants en Sutherlands, largement athée, avait finit par se confondre en excuses puis démissionner par
“Honte et chagrin” selon ses propres mots.
Au total, 150 000 enfants ont été scolarisés dans des pensionnats religieux et des établissements sociaux-éducatifs, sous administration de l’Eglise Protestante mais également des pouvoirs publics tout au long du 19ème et du 20ème siècle. Plusieurs milliers d’entre eux n’en sont jamais revenus vivants
Kwetijikuna rappelle elle que
« cela ne concerne pas seulement les pensionnats, mais aussi les hôpitaux, les sanatoriums, les églises, les orphelinats, les écoles, les institutions spécialisées, et même les familles d'accueil. Combien de dépouilles d’enfants des Clans Natifs, sans sépulture, loin des terres où sont enterrés leurs familles et leurs ancêtres demeurent sous nos pieds ? ». Avec elle, les Matriarches restent très mobilisées avec un seul but,
« recréer l’harmonie qui existait avant l’arrivée du système colonial et cicatriser les plaies d’avec le peuple des Provinces-Unies ». dont elles louent par ailleurs
“ la lucidité et la volonté de réconciliation manifeste.”