01/03/2015
12:31:57
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✅ [Burujoa - Maronhi] I. Cycle préliminaire - Karaimu : « Pérégrination vers l'Ouest »

PÉRÉGRINATION VERS L'OUEST

CYCLE PRÉLIMINAIRE - KARAIMU
Empire du Burujoa / République Nationale-Socialiste de Maronhi


Cycle préliminaire - "Pérégrination vers l'Ouest"




蝉の声」
けしきは見えず
「頓て死ぬ

Rien ne dit
Dans le chant de la cigale
Qu’elle est près de sa fin.





Comme il en avait été convenu entre les départements des affaires étrangères du Burujoa et de la Maronhi, les officiels des deux pays s'arrangèrent pour organiser, début juin, une rencontre diplomatique à visée fraternelle à Karaimu entre l'Empereur Tadashi IV et la Gran Man Awara Kouyouri afin de sceller durablement la coopération renaissante entre un empire et ce qui fut sa création. Les évènements s'apparentaient d'ailleurs pour certains observateurs aux remarques mordantes à une réconciliation entre un père et sa fille après une longue mésentente. Les circonstances de leur rapprochement récent étant d'abord à incomber au hasard, la collaboration qui suivit n'en fut pas moins d'une efficacité et d'une rapidité sans précédent pour les deux partis. En effet, suite aux accords de février, puis à ceux de mars, l'Empire et la République se lancèrent avec un franc succès dans une première collaboration militaire à travers des exercices conjoints sur le Golfe de Biwa et l'Océan Carmin. Leur passé commun, bien qu'il fut parfois agité, ne perturba nullement ladite collaboration ; et à vrai dire, rien n'annonçait pour l'avenir qu'il en serait autrement. À l'étonnement des observateurs internationaux, la rancœur ne semblait point être de leur culture partagée. Pour ce qui est de cette dernière, il est certain que la correspondance de la langue et des mœurs contribua grandement à l'ouverture d'une relation de fraternité entre les deux pays en dépit de modèles politiques et économiques quelque peu divergents.

Awara Kouyouri, seconde Gran Man de Maronhi depuis 2002, avait accepté cette charge déléguée par son grand père alors qu'elle n'avait encore qu'une vingtaine d'années. S'il lui fallut bien de l'aide pour faire ses premiers pas en tant que politique et cheffe d'État, elle apprit rapidement à quel point les exploits de ses aïeuls provoquaient chez ses collaborateurs le plus grand respect à son égard. D'autant qu'il est vrai, et cela depuis tant de temps qu'il est difficile d'en estimer l'origine, que les Maronhiens accordent généralement une grande importance au nom et au sang de ceux qu'ils servent. Un de ces rares matins de juin ensoleillé de saison des pluies en Maronhi, Awara quitta tôt sa résidence pour se rendre à l'aéroport international de Siwa. Accueillie par des officiels du gouvernement et de l'aéroport, elle fut escortée jusqu'au salon VIP pour se préparer pour son vol. Après une brève réunion avec son équipe, la Gran Man embarqua dans l'avion privé réservé pour son voyage officiel. Depuis le début de son mandat, il s'agissait de sa deuxième visite à l'étranger, la première ayant eu lieu en 2008 au Grand Kah suite à une réouverture des relations entre les deux pays voisins. Elle prit place dans un fauteuil en cuir confortable, d'un blanc immaculé, et attacha sa ceinture de sécurité. Une fois que la délégation et les conseillers qui l'accompagnaient furent installés, l'équipage ferma la porte de l'avion et se mit à préparer le décollage. Awara ferma les yeux et se concentra sur sa respiration pour se détendre avant le vol, quelque peu soucieuse de faire un tel périple, d'autant plus pour se retrouver à la merci des Burujoa. Quelques instants plus tard, le jet privé décolla en douceur et prit rapidement de l'altitude. Awara observa par le hublot l'aéroport rétrécir peu à peu au fur et à mesure de leur ascension. Aux yeux de ses collaborateurs, elle semblait se réjouir à l'idée de prendre personnellement part à cette rencontre, espérant sans doute sincèrement que cette dernière mènerait à une coopération fructueuse entre leurs deux pays.

« Dame Kouyouri, puis-je vous poser une question ? », intervint alors un jeune conseiller gringalet qui tapait du pied.
« À vrai dire, c'est ton travail de répondre aux miennes. Mais je t'en prie.
– Qu'espérez-vous vraiment de ce rapprochement ?
– Tu n'approuves pas ?
– Ce n'est pas cela. Vous avez fait au mieux pour garder vos distances avec le fatras international jusqu'ici. Et puis quoi ? Vous vous laissez entraîner si loin pour faire ami-ami avec l'empereur ?
– Ne vois-tu donc pas que les choses changent Jibashi ?
– En quoi ?
– Le temps n'est plus favorable à ce que nous fassions encore la tortue recroquevillée dans sa carapace. Se cacher ne sera d'aucun secours. Alors soit, je peux volontiers défaire ce qui a été fait et reprendre là où il faut pour avancer dans la bonne direction.
– Mais le peuple... Ce pourquoi il s'est battu...
– Crois-tu vraiment les discours de mon grand-père ? Je ne te savais pas si naïf. Les petites gens n'ont que faire de la politique. Croire et manger, voilà leurs seuls besoins », ajouta-elle finalement, la tête penchée arborant deux yeux inquisiteurs.

Jibashi se tut alors et n'osa plus intervenir avant la fin du vol. Au bout de vingt longues heures et d'une escale à Tairopototo, après que Awara Kouyouri ait préalablement pris une partie du temps de vol pour travailler sur des documents importants avant la réunion ainsi qu'une autre partie pour se reposer et de se détendre, l'avion s'approcha de l'aéroport international de Karaimu. Alarmée, la Gran Man se leva de son siège pour jeter un œil par le hublot. Bien que consciente de l'importance de la capitale burujoise, cela ne l'empêcha pas de se montrer impressionnée par la vue de la ville depuis le ciel. Au moment de l'atterrissage, elle serra les accoudoirs de son siège en anticipant le choc des roues de l'appareil sur le sol. Elle sentit une secousse légère, puis l'avion ralentit progressivement jusqu'à s'arrêter complètement sur le tarmac de l'aéroport. Elle défit alors sa ceinture de sécurité et se leva de son siège pour se préparer à sortir de l'avion. Elle s'étira un peu pour détendre ses muscles et prit son sac à main posé sur le siège voisin. Awara vérifia rapidement son apparence, ajustant son tailleur et sa coiffure, et se dirigea vers la porte de l'avion. Lorsque celle-ci s'ouvrit, elle descendit lentement les marches, le regard concentré vers le point d'arrivée afin d'éviter tout faux pas, accompagnée de ses conseillers et des membres de sa délégation. Elle s'arrêta au bas des escaliers de l'avion, prenant une grande inspiration avant de redresser la tête et de se diriger vers la délégation burujoise qui l'attendait à quelques mètres de là.
Burujoa - Maronhi

Une rencontre pour l’Histoire

Effervescence. S’il fallait résumer en un seul mot Karaimu, la plus grande ville du monde et capitale de l’Empire Burujoa, ce serait bien effervescence. La capitale tentaculaire s’étalant sur des milliers de kilomètres carrés est un vrombissement permanent, une fourmilière dans laquelle chaque petit habitant est au service de la reine, ou en l'occurrence dans ce cas de l’empereur. Et c’était dans cette ville incroyable, que la Gran Man de Maronhi, Awara Kouyouri, était attendue dans la journée pour une rencontre diplomatique de la plus haute importance. Cet évènement, si anodin puisse t’il paraître pour la capitale, ne l'était pas tant que cela puisqu’il s’agissait de la première visite d’État d’une dirigeante d’une ancienne colonie du très grand Empire Burujoa. Qui plus est, pas n’importe quelle colonie, puisqu’il s’agissait tout de même de la Maronhi, ce grand pays sauvage du Paltoterra devenu plus fort, plus puissant et plus riche que ses colons. De plus, les relations n’ayant pas toujours été des plus cordiales entre les colons et les décolonisés, des dizaines de tentatives d’attentats furent déjouées des deux côtés, les échanges diplomatiques se limitant en ces temps-là au plus strict minimum.

karaimu

Mais tout cela relevait désormais de l’Histoire ancienne. Les efforts mutuels des deux puissances pour se rapprocher l'une de l'autre commençaient à porter leurs fruits, et les deux peuples passèrent en quelques années de lointaines connaissances à un mignon couple de jeunes amoureux transis. Ce rapprochement, non des plus naturels, fut grandement rendu possible par la seule volonté de leurs puissants dirigeants : Awara Kouyouri et Tadashi IV, ainsi que des deux cheffes de la diplomatie : Lyu Sato et Keiko Burujoa. Après des échanges diplomatiques plus que cordiales, il était enfin temps qu’une rencontre diplomatique soit organisée, pour montrer au monde entier l’entente amicale entre les deux pays.

Et c’était enfin le grand jour !

Karaimu l'effervescente, était fin prête !

Depuis plusieurs jours, les équipes de la gouverneure générale, Fuki Koizumi, avaient veillé à ce que les lieux fréquentés et traversés par l’empereur et la Gran Man soient des plus présentables. Des centaines et des centaines de drapeaux maronhiens et burujois furent accrochés au-dessus des voies empruntées par le cortège impérial, et nombre de commerces, de toute taille, avaient décoré leurs magasins avec des drapeaux des deux nations “cousines” ainsi que des photographies officielles ou retouchées des deux dirigeants. La gouverneure générale aurait, d’après la P-TV, personnellement souhaité que des végétaux aux couleurs de la Maronhi soient plantés dans toute la ville. Par ailleurs, plusieurs milliers de barrières mobiles furent disposées sur deux rangs tout le long des grandes avenues menant de l’aéroport de Kabuki à la cité impériale de Karaimu pour canaliser la foule très attendue afin d'observer le passage du cortège impérial.


Le matin de ce jour crucial, la princesse Keiko Burujoa se réveilla difficilement d’une courte nuit passée à préparer la rencontre. Habitant dans la cité impériale, comme nombre de princes et princesses burujois, la cheffe de la diplomatie burujoise rejoint aussitôt son frère, l’empereur Tadashi IV dans un salon du pavillon de son frère pour un dernier entretien.

- Bonjour ma petite Keiko, c’est enfin le grand jour !
- Ah ! Ne m’en parles pas, j’en n’ai pas dormi de la nuit, mais c’est bon, normalement, tout est près.
- C’est bien… Penses-tu que les maronhiens sont venus pour le même objet que nous les invitons ?
- Oui j’en suis convaincu, en parlant avec Dame Sato, j’ai vu combien ils estiment notre pays et aussi combien ils sont ouverts à l’extension de nos relations.
- Bien… Mais soyons prudent quand même, je ne sais pas comment ils vont accepter notre idée d’une confédération, même si l’idée me paraît attrayante j’ai peur que nous n'allons un peu fort en besogne.
- Mais non… Si nous y allons en douceur, en présentant les choses calmement, en expliquant bien les tenants et aboutissant de notre projet de confédération, tout cela devrait bien se passer. Comme tu aimes bien le dire “tout est affaire de franchises”.
- J’espère que tu as raison.
- Tu sais comment je peux être de bon conseil.
- Tu sais aussi que c’est moi qui ai voulu rétablir les liens avec la Maronhi.
- Je sais…

Keiko s’en alla alors pour retrouver sa belle sœur, l’impératrice Catherine Ière, Kathy pour les intimes, dans le reste du pavillon de l’empereur. La souveraine burujoise était également très affairée dans ses salons, en effet elle voulait encore une fois affirmer son rôle de maîtresse du palais impérial, en opposition au directeur de l’agence impériale. Ainsi, elle fait préparer d’importantes compositions florales, disposés dans tous les salons que Awara est amené à fréquenter. Elle veilla également à la bonne préparation du pavillon des invités, là où Awara est amené à passer la nuit, elle a ainsi personnellement choisi les draps et les serviettes mises à disposition de la Grand Man. Elle a enfin préparé un petit cadeau, posé sur le lit. Les deux femmes dirent un dernier tour des pavillons afin de vérifier si tout était fin près pour recevoir une des femmes les plus puissantes du monde.

Enfin, une fois tout cela terminé, les deux femmes allèrent se préparer pour être vêtue convenablement pour accueillir la dirigeante de leur état cousin. Catherine retrouva son mari et ils se parèrent de magnifiques vêtements dignes de leur rang, mais pas forcément des plus pratiques, alors que Keiko et son mari, Shu, s'habillaient plus simplement de vêtements contemporains. Quant aux enfants d’Ichiro et Catherine, ils firent comme leurs parents.

Ainsi l’empereur Tadashi revêtit “la robe du salut du roi” confectionné en 1832 par les moines du sanctuaire xinemanais de Liaoqang, une des cinq monastères du Xinemane habilités à créer les vêtements sacrés de l’empereur. Cette robe est constituée d’un haut de soie noire peinte et d’une jupe similaire. Les dessins représentent des feuilles, des fleurs et des dragons. La tenue est complétée d’épaulettes en cuir et en or, d’un collier de perles et de jades, ainsi que d’une ceinture de cuir de jade montés sur or et de deux grands rubans et d’une coiffe rouge.

L'impératrice porte quant à elle “la robe du salut de la reine” confectionnée en 1833 toujours par les moines du sanctuaire xinemanais de Liaoqang. Cette robe, pourtant “jumelle” de celle du salut du roi est toutefois plus sophistiquée. Ainsi, l’impératrice porte une grande robe de soie noire, décorée de grandes feuilles et de roses d’or, recouverte d’un léger jupon translucide noué par un ruban rouge. Elle porte également un grand manteau aux larges manches, similaire à la robe de soie et recouvert par un autre voile translucide et doré. La tenue est complétée d’une coiffe dorée.

Enfin, Leonhardt et ses frères se sont parés de la “robe de Kangxi”, un vêtement créé par les moines du sanctuaire de Longringlonglang, en 1967. La robe se compose d’une tunique de soie dorée peinte de scène marine. Une ceinture de cuir jaune sceint la taille et porte 2 bourses et des rubans. La robe est complétée par une cape jaune, peinte de dragons avec desépaulettes de cuir et un collier de perles et de jade.

Ainsi parée, l’empereur, l'impératrice et leurs aînés rejoignirent l’aéroport international de Karaimu - Kabuki dans un long convoi automobile comprenant la grande limousine impériale d'apparat, au toit décapotable, où on prit place l'empereur et l'impératrice plusieurs grandes berlines pour les autres membres de la famille impériale. Le convoi ne fut pas gêné par les bouchons de l'effervescente Karaimu, les avenues ayant été préalablement bouclée par la police locale et impériale.

peregination vers l'ouest
Arrivé à l'aéroport, un grand tapis rouge était déjà dressé entre la grande limousine de l'empereur et le vide, là où le jet d'Awara Kouyouri doit s'arrêter. Tout le long du tapis rouge, des gardes impériaux en uniforme d'apparat était placé à intervalle régulier, et sur la droite se trouvait un cœur masculin et sur la droite un petit contingent de femmes servant dans l'armée de terre, la veille aérienne et la marine impériale. Tadashi IV se plaça au milieu du tapis rouge, sa femme Catherine Ière à sa droite et son fils ainé, le prince héritier Leonhardt à sa gauche.
Enfin arrivée à quelques mètres de la famille impériale, Awara Kouyouri, suivie de la délégation maronhienne, s'arrêta d'un coup net. Prenant le pas sur ses hôtes, la jeune femme et sa suite inclinèrent leurs dos à deux reprises de manière à former avec leurs jambes un angle des plus droit qui soit.

« Votre Majesté. Votre Majesté. C'est un immense honneur », déclama la Gran Man en observant respectivement l'empereur et l'impératrice.

Awara, placée à l'avant du cortège, se redressa d'une traite, aussi semblable à un levier, et bientôt suivie par tous les membres de la délégation dans un ordre particulier et une rigueur martiale.
aéroport

A peine Dame Kouyouri avait posé le pied sur le sol burujois que l'empereur Tadashi IV s'approcha d'elle. Voulant l'accueil le plus chaleureux pour son hôte de grande valeur, il fut surpris d'une salutation si solennelle. Il suivit alors le ton de la Grand Man de Maronhi, il la regarda, inclina légèrement la tête puis dit :

"Votre Excellence, bienvenue dans ce bel Empire Burujoa, j'espère que vous avez fait bon voyage... Ce que le grand océan impérial peut être long...

L'empereur Tadashi IV invita alors Awara à remonter le tapis rouge et présenta tout d'abord sa femme.

"Votre Excellence, je vous présente celle sans qui le Burujoa ne serait plus aujourd'hui, ma charmante épouse, Catherine Ière.

L'impératrice, à la beauté encore saisissante et naturelle pour une quarantenaire, essaya de saluer la dirigeante maronnhienne le plus dignement possible, chose difficile avec une grande coiffe en or sur la tête, et lui tendit une délicate main, à la peau blanche immaculée.

"Enchantée Excellence Kouyouri, j'espère que vous saurez apprécier notre accueil."

Enfin, l'empereur était très fier de présenter son jeune fils de 17 ans, Leonhardt.

"Et voilà le futur de l'empereur. Mon brave garçon Leonhardt."

Le jeune homme, à la beauté digne du plus beau des dieux, au visage angélique et aux vêtements délicats avait déjà une présence dignes des plus grands de ce monde, à l'instar de ses parents, osa s'incliner devant Awara Kouyouri.

"Votre Excellence, c'est un vrai ravissement que de vous voir en ce jour, dans notre si bel empire."

"Maintenant que les présentations sont faites, continuons."
Kouyouri souria respectueusement en réponse à l'accueil solennel de l'empereur. Elle prit la parole avec une grâce naturelle et une courtoisie millimétrée qui démontrait d'un certain niveau de pratique et d'entraînement :

« Votre Majesté, je vous remercie pour cet accueil empreint de chaleur et d'hospitalité. »

Elle se tourna ensuite vers l'impératrice Catherine et saisit délicatement la main tendue, non sans un peu d'hésitation en raison de la rareté de la coutume en Maronhi, puis la salua avec une sincère reconnaissance :

« Je suis enchantée de faire votre connaissance. Votre beauté et votre grâce sont un reflet éclatant de la grandeur du Burujoa. Je suis honorée de partager ce moment privilégié en votre présence. »

Puis, Awara posa son regard bienveillant sur le jeune Leonhardt, le fils de l'empereur, qui faisait preuve d'une présence remarquable pour son jeune âge. Elle lui adressa un sourire encourageant :

« Jeune prince, votre courtoisie et votre présence empreinte de noblesse sont un témoignage éloquent de votre éducation et de vos qualités. »

Awara fit une légère pause, puis reprit d'un ton respectueux :

« Je suis impatiente de poursuivre nos échanges et de discuter des sujets qui nous réunissent ici aujourd'hui. Que cette rencontre soit le symbole d'une ère nouvelle. »

Elle acquiesca une nouvelle fois aux derniers mots de l'empereur d'un bref mouvement de tête en signe de respect et d'approbation, prête à continuer les discussions dans l'esprit de coopération et de compréhension mutuelle qu'une telle rencontre impose.
L'empereur marche à la même allure que Awara, l'impératrice et son fils les suivent 5 pas derrière. Ils remontent alors une longue file de militaires en uniforme d'apparat dont la tête suit leur avancée, cela impressionne toujours énormément les invités. Plus loin, un rassemblement spontanée de burujois a lieu et des centaines de sujets de l’empereur agite avec vigueur des drapeaux burujois et maronhiens. Arrivé au bout du tapis rouge, Tadashi IV indiqua à Awara de se retourner vers l'avion, à cet instant l'hymne de la Maronhi retentit suivi par l'hymne du Burujoa. Après cela, l'empereur invite la Grand Man à prendre place dans sa voiture, Catherine Ière s’assied également dans la voiture, dos à la route pendant que Leonhardt prend place dans un autre véhicule. La voiture de l'empereur est sans aucun doute un des véhicules les plus impressionnants du monde, une énorme voiture de plus de 6 mètres de long, pesant plus de 15.000 kilos à l'intérieur des plus confortables et au luxe incroyable. Une fois à bord et le convoi de 45 véhicules en route, Tadashi repris la conversation.

voiture

"Votre Excellence Kouyouri, j'espère que tout cela ne vous gêne, je n'oublie pas que vous venez quand même d'un pays "socialiste". Mais bon, quand le fond est bon, la forme importe peu. Nous pourrions discuter dans un cloaque en ruine que nous aurions peut être le même résultat."

Pendant que l'empereur était pris à plaisanter, Catherine Ière ouvrit le minibar et s'adressa à Awara avec un grand sourire.

"Votre Excellence désire t'elle quelque chose ?"
Awara, prenant place dans la voiture impériale aux côtés de l'empereur, remercia silencieusement les spectateurs enthousiastes et les drapeaux agités par la foule. Elle écouta avec attention les hymnes nationaux de la Maronhi et du Burujoa résonnant dans l'air, symbolisant l'union des deux nations. La jeune femme, gardant son calme et son sourire, répondit d'un ton serein aux plaisanteries de l'empereur sur ce qui s'apparentait à une divergence politique :

« Il n'y a aucun mal Votre Majesté, je ne suis pas venue faire des sermons sur la sobriété. Je suis convaincue que, malgré nos différences politiques, nous trouverons des terrains d'entente et des opportunités de coopération fructueuse. »

Elle détourna légèrement son regard vers l'impératrice Catherine, qui ouvrait le minibar avec un sourire aimable, et répondit avec gratitude :

« Je vous remercie. Un rafraîchissement serait le bienvenu après le voyage. J'ai confiance en votre choix. »

Awara resta attentive à la conversation, prête à poursuivre les échanges avec dignité et diplomatie.
Catherine prépare alors un petit rafraîchissement à base de sirop de sakura et le donne à Awara, elle en fait de même pour son mari et elle-même. Le “cocktail” de Sakura est d'une grande fraîcheur, subtilement sucré, à la couleur rosé unique et à la longueur en bouche incroyable.

Tout en sirotant le petit cocktail, Tadashi reprend le fil de la conversation.

“Je suis heureux de voir que ma vision de vous soit exacte. Je me doutais bien que vous ne seriez pas comme tous ces pays moralisateurs qui se permettent de nous donner des leçons alors qu’ils ne sont guère mieux que nous. Ils nous disent impérialiste mais ce sont eux les impérialistes à dire à un pays comment il doit être administré, comment doit être notre système politique. Vous savez Dame Kouyouri, je suis vraiment convaincu que nos peuples sont presque frères, il n’y a qu’à voir ce qui les anime dans la vie, la politique, la démocratie ne les intéresse guère. La seule chose qui les intéresse est ce qu’ils auront dans l’assiette matin, midi et soir, est l’éducation de leurs enfants et la santé de leurs parents. Ils sont également très attachés à l’ordre, aussi bien moral que judiciaire, ils veulent que les lois soient appliquées de la manière la plus juste possible à tous. Par ailleurs, ils veulent des rues sûres, propres, bien entretenues dans lesquelles ils peuvent se promener sans crainte et un environnement agréable. Mais si l’on regarde bien, les pays moralisateurs sont juste jaloux de nous, ils sont conscients que nous sommes plus forts dans les domaines essentiels de la vie et les dirigeants impérialistes essayent de masquer ça sous un vernis douteux de pseudo démocratie.”

Catherine interrompt son mari par quelques petites amuses bouches salées.

“Parlons de ça une fois arrivée à la Cité Impériale et admirons plutôt la ville.”

Par la fenêtre, le spectacle qui s'offre à Awara est des plus étranges. Tout le long de la route depuis la sortie de l’aéroport, deux rangées de grilles de police sont installés sur le bord des trottoires afin de contenir une foule dense, similaire à celle de l’aéroport, de nombreux habitants agitent des drapeaux, d’autres portent des vêtements à l'effigie des deux dirigeants ou encore tiennent des pancartes sur lequel est écrit “Vive notre empereur”, “Longue vie à la Maronhi”, “Bienvenue à notre soeur la Dame Kouyouri”. Sur chaque lampadaire, un drapeau du Burujoa ou de la Maronhi est accroché, les panneaux de publicités, papier comme numérique, affichent des visuels à la gloire de la visite.

Catherine, tout en regardant par la fenêtre, s’adresse à Awara.

“Toutes ces personnes, elles sont venues pour vous, votre Excellence, vous ne pouvez pas imaginer à quel point les burujois sont heureux de voir nos deux pays se rapprocher. Je ne veux surtout pas vous offenser mais je ne mentirais point en affirmant qu’une part importante de nos sujets considère encore votre pays souverain comme une colonie de notre empire.”
Awara, touchée par le geste attentionné de Catherine et savourant le délicieux cocktail de Sakura, écouta attentivement les paroles de l'empereur. Elle perçut la fierté qu'il ressentait envers son peuple et la conviction qu'ils partageaient des aspirations similaires. Elle répondit avec respect et diplomatie :

« Votre Majesté, je suis touchée par vos paroles et je comprends l'importance que vous accordez aux préoccupations quotidiennes de vos sujets. Il est vrai que la stabilité, la sécurité, l'éducation et la santé sont des valeurs essentielles pour tout peuple. Je crois fermement en l'importance de répondre aux besoins fondamentaux de nos populations respectives. »

Elle prit une bouchée des amuse-bouches salés que Catherine avait préparés, appréciant leur saveur raffinée. Puis, observant la ville à travers la fenêtre, elle fut saisie par l'accueil chaleureux et enthousiaste de la foule burujoise tandis que l'impératrice entretenait alors le feu de la conversation. Elle répondit toujours aussi poliment en s'assurant de ne pas s'engouffrer dans la faille sans fond que représentait la question coloniale :

« Je suis honorée de voir l'enthousiasme et l'affection que les habitants du Burujoa portent à notre rencontre et au rapprochement entre nos deux nations. C'est un témoignage de l'amitié et de l'espoir qui grandissent entre nos peuples. Je suis consciente que certains peuvent encore percevoir la Maronhi comme une dissidente, une effrontée, mais je suis convaincue que notre visite et notre coopération renforceront les liens de partenariat et de respect mutuel. »

Awara observa les drapeaux hissés sur les lampadaires et les panneaux publicitaires illustrant cette rencontre historique, témoignant de l'importance accordée à ce moment. Elle continua d'observer le paysage, imprégnée de l'atmosphère unique de cette visite historique, se faisant, par ses manières et son attitude, prête à saisir chaque opportunité pour renforcer les liens entre la Maronhi et le Burujoa.
Le convoi continue sa progression dans la très dense capitale impériale de Karaimu, la foule est toujours aussi nombreuse sur les trottoirs des larges avenues et les bâtiments plutôt sobre et sans prétention des quartiers du Kabuki laissent place aux bâtiments plus impressionnants et importants des quartiers de Kang Man, c'est le signe que la Cité Impériale est proche !

Dans la voiture, Tadashi continue son discours d'autocongratulation avec Awara.

"Excellence Kouyouri, je suis vraiment heureux de savoir que nous sommes encore sur la même longueur d'ondes. Même si nos discussions vont être techniques sur un certain nombre de sujets, je pense notamment à la libre circulation des biens, des marchandises et des personnes, j'espère que nous essayerons toujours de décliner le fruit de nos discussions en avancées concrètes pour nos peuples respectifs. Voyez vous, je n'ai rien contre les discussions très technocratique, elles sont nécessaires pour assurer le bon fonctionnement de nos Etats et de nos coopérations, mais je pense que tout cela intéresse très peu nos peuples."

Catherine continue également sa discussion sur la colonisation.

"En même temps, n'est-ce pas logique pour un peuple que de vouloir se renforcer ? N'est-ce pas logique pour un peuple que de se referrer à ses vieilles gloires du passé ? N'est-ce pas logique pour un peuple qui voit les grandes puissances de ce monde se coaliser en imposantes organisations, capable de mener des guerres à des milliers de kilomètres de chez soi que de vouloir également montrer sa puissance en imposant sa volonté à son petit frère, si j'ose l'expression. Catherine marque une pause, regarde la Grand Man de la Maronhi dans les yeux avant de continuer. Madame Kouyouri, jusqu'où êtes vous prête pour vous rapprocher de nous ? Jusqu'où êtes vous prête pour protéger le peuple de Maronhi ?"

Alors que la conversation suit son cours, le convoi fait son entrée sur l'Esplanade Impériale, sous les acclamations d'une foule immense.

Nous arrivons !

Tadashi et Catherine se redressent et arrangent rapidement leurs vêtements alors que la limousine de l'empereur fait son entrée dans la Cité Impériale en passant à travers le porche de l'immense "Porte du Soleil Couchant". La voiture continue de rouler dans la cité, de part et d'autres d'une petite route pavée, se trouve de somptueux pavillons, mesurant parfois plus de 10 étages. Presque chacun représente un style ou une époque différente mais tous sont recouverts d'or, de marbres, de sculptures remarquables... le tout est situé dans un charmant écrin de nature luxuriante. La voiture s'immobilise devant un somptueux pavillon, un domestique en costume ouvre la portière de la voiture, Tadashi décide de sortir en premier et invite Awara à sortir de la voiture, Catherine suit peu après. L'empereur salue le domestique et invite sa convive à remonter à ses côtés un long tapis, de style ancien, jalonné de soldats en costumes militaires anciens. Ils rentrent alors dans le magnifique pavillon, passent un vestibule et arrivent dans une immense salle au luxe époustouflant dans laquelle se trouvait nombre de personnes en costumes d'apparat.
Awara Kouyouri, impressionnée par le décor somptueux de la Cité Impériale et la chaleur de l'accueil, écouta attentivement les paroles de l'empereur et de l'impératrice. Elle prit un moment pour réfléchir avant de répondre, consciente de l'importance de ses mots :

« Votre Majesté, je suis ravie de voir que nos perspectives se rejoignent sur de nombreux sujets. Je partage pleinement votre conviction quant à l'importance de traduire nos discussions techniques en avancées concrètes pour nos peuples respectifs. C'est en mettant en place des accords pragmatiques et mutuellement bénéfiques, tels que vous l'avez énoncé, que nous pourrons renforcer nos liens et contribuer à la prospérité de nos nations. »

Elle écouta attentivement les réflexions de Catherine sur la colonisation, réfléchissant au moyen de répondre à l'épineuse question sans manquer d'assurance ou de maturité.

« Je comprends l'importance pour un peuple de se renforcer et de se référer à son passé glorieux. Pour ma part, je suis prête à œuvrer sincèrement et de bonne foi pour renforcer nos liens et protéger les intérêts de mon peuple, sans limite. Le rapprochement entre nos pays ne peut, en raison de notre histoire, ne se baser seulement sur l'équité, la compréhension mutuelle... J'oserai même dire, sur le respect de la souveraineté de chaque nation. Notre art de vivre commun, voilà qui est un ciment solide. Plus qu'aucun autre facteur, je suis persuadée que ce que nous pouvons couramment appeler "la culture" est le ciment le plus solide qui soit pour le renforcement de nos liens, des liens qui dépassent comme chacun sait la simple entente, la simple amitié. »

Awara se répétait ses mots dans son esprit, pas peur que sa pensée ne lui ait échappé. Alors que le convoi pénétrait dans la Cité Impériale, elle fut émerveillée par l'architecture grandiose et les magnifiques pavillons entourés d'une nature luxuriante. L'arrivée devant le somptueux pavillon était un témoignage éloquent de l'hospitalité de l'empereur et de l'impératrice.

« Je suis profondément honorée de fouler cette terre prestigieuse et d'être accueillie dans un lieu d'une telle beauté. Je suis certaine que les échanges qui se dérouleront ici seront porteurs de bénéfices pour nos nations et nos peuples. »

Awara suivit l'empereur Tadashi IV à travers le long tapis jalonné de soldats en costumes militaires anciens, pénétrant ainsi dans l'immense salle où se trouvaient des personnes vêtues d'apparat. Elle prit le temps d'observer les détails luxueux de la salle, tout en gardant un air digne et respectueux.
A peine, Tadashi, Awara, Catherine et Leonhard arrivent-ils dans la grande salle luxueuse qu’un silence complet s'installe en quelques secondes. Dans la salle, hormis les domestiques, presque tout le monde portait des vêtements traditionnels nazumis, ce qui a de quoi surprendre. On peut alors distinguer plusieurs groupes, quelques hommes et femmes âgés de 40 ou 50 ans, avec des traits physiques proches de Tadashi vêtu de robe d’apparat du Xinemane. On peut également distinguer des hommes d’un âge plus mûr, type eurysien, vêtu de vêtements plus locaux mais également quelques adolescents, d’une rare beauté, aux traits métissés de nazumis et d’eurysiens portant de sublimes robes dorées. Toutes les personnes présentes se tournent vers l’empereur, s’inclinent et disent, selon leur rang “Sa Sainteté” si ils sont des membres proches de la famille impériale ou “Votre Sainteté” pour les autres. Tadashi prend ensuite la parole.

“Mes très chers frères et sœurs, mes chers cousins et cousines, mes chers sujets, je vous prie d'accueillir notre très grande invitée, madame la Gran Man de Maronhi, Awara Kouyouri. Qui nous fait l’honneur de quitter sa lointaine terre exotique pour être avec nous aujourd’hui. J’espère, Dame Kouyouri, que votre visite sera le début de la plus belle ère de prospérité, de bonheur, de sagesse et de paix qui soient pour nos deux pays.”

Toutes les personnes présentes dans la salle applausissent, et une femme se détache alors des invités. Elle s’approche délicatement de la Grand Man, vêtue d’un curieux hambok, le vêtement traditionnel de Jinu, alors que la plupart des invités sont en kimono, le vêtement ancestral d’Ylma. De taille et de corpulence moyenne, cette personne sans prétention salue chaleureusement Tadashi, Catherine et Leonhardt avant de se planter devant la Grand Man et se présenter.

“Je suis enchantée de vous rencontrer Votre Excellence Kouyouri, c’est un vrai ravissement que de vous rencontrer en chair et en os dans ce cadre sublime. Laissez moi me présenter, Keiko Burujoa, princesse du plus bel empire du monde et directrice du département des affaires étrangères. Je serais présente à toutes les réunions de nos cycles de négociations.”

Après la présentation de Keiko terminée, nombre de directeurs et directrice de département vinrent se présenter à la Grand Man, qui devait sans doute avoir le tournis devant un tel ballet de personnes. A la toute fin, Catherine présente avec fierté ses 8 autres enfants.

“Bon… Maintenant, les choses sérieuses commencent !”

Une fois les présentations terminées, Tadashi emmène Awara à l’écart de la salle, sort du pavillon et rentre dans un autre pavillon plus moderne, mais tout aussi impressionnant. Elle découvre alors une immense salle, majoritairement décorée de rouge, au plafond encaissé époustouflant comptant des dizaines de lustres impressionnants. Le sol est recouvert d’une moquette blanche et bleue et de grandes tables sont disposées autour d’une immense composition florale.

salle

“Comment trouvez-vous cette salle ? Les premières négociations commenceront ici, j’espère qu’elle vous convient, elle peut paraître grande mais la liste des négociateurs s’allonge toujours plus qu’on ne le veut. Mais avant cela, allons manger.”
La Gran Man, réjouie par l'accueil chaleureux et les présentations dans la grande salle luxueuse, se sentait honorée et respectée par l'ensemble des invités. Elle écouta attentivement les paroles de l'empereur tout en observant les expressions de joie et d'approbation qui se manifestaient dans la salle. Elle acquiesça en silence, souriant alors à l'empereur ainsi qu'au reste de ses hôtes, et notamment à Keiko Burujoa qui, en tant que directrice du département des affaires étrangères de l'empire, c'était personnellement chargée de la coopération maronho-burujoise jusque là.

« Laissez-moi également exprimer ma gratitude envers vous, Princesse, pour votre chaleureuse présentation et votre implication dans ces négociations ainsi que dans nos coopérations passées. Je suis impatiente de collaborer avec vous et de travailler en étroite coopération avec le département des affaires étrangères. »

Alors que les directeurs et directrices de département se présentaient à elle, Awara les saluait avec respect et gratitude, consciente de l'importance de leur contribution dans les négociations à venir. Lorsque Tadashi emmena Awara dans un autre pavillon, une salle impressionnante s'offrit à leurs yeux, décorée de rouge et ornée de magnifiques lustres. Awara observa attentivement l'agencement de la salle et fut enchantée par sa beauté, reflet des aspirations du Burujoa à la grandeur.

« Cette salle est véritablement magnifique. Le cadre n'aurait su être plus propice pour ces négociations. Je vous remercie pour votre attention aux détails. »

Lorsque Tadashi mentionna le repas, Awara esquissa un sourire.

« Très certainement Votre Majesté. Cela nous donnera l'occasion de discuter plus informellement et de mieux nous connaître avant de commencer. »

Awara suivit Tadashi vers la salle où le repas était servi, consciente de l'importance des moments de convivialité et d'échanges informels pour favoriser une meilleure compréhension mutuelle et une coopération fructueuse.
Tadashi emmène alors Awara de nouveau en dehors de la salle de négociations pour revenir dans le pavillon de tout à l’heure. Ils traversent de nouveau le somptueux hall d’accueil, vide cette fois-ci, pour rentrer dans une petite salle, au style ylmasien. Cette salle oscille entre un dépouillement classique et une profusion de détails, il n’y avait ainsi qu’une simple table ronde en marbre, autour desquelles se trouvent 5 sièges en bois d’acajou recouvert de tissus blancs et avec aucun autre meuble. Toutefois, les murs sont d’une beauté exceptionnelle, avec de magnifiques peintures murales représentant une promenade de noble dames burujoises au milieu des cerisiers en fleurs. Le sol est recouvert d’un magnifique parquet en chêne du Vomogorod verni, disposé en chevron et le plafond est tout autant ravissant avec de splendides petits lustres.

salle à manger

La table ne comptant que 5 places, le déjeuner est donc très intime, il n'y a autour de la table que Catherine, Leonhardt et Keiko. Tadashi invite donc Awara à prendre place à côté de Catherine, il se place ensuite à côté d'elle. A peine sont-ils installés, que plusieurs domestiques viennent apporter des plats : Takoyaki (petites boules de pâte à base de farine de blé, d'œufs, de dashi (bouillon de poisson), de morceaux de poulpe, d'oignons verts), Unagi Kabayaki (brochettes de poisson grillé à base d'anguille d'eau douce badigeonnée d'une sauce sucrée à base de sauce soja, de mirin (un type de saké doux) servies sur du riz blanc), Samgyeopsal (fines tranches de poitrine de porc non assaisonnées, souvent grillées servies avec des légumes marinés (kimchi), des oignons, de l'ail, de la laitue ou des feuilles de périlla) et autres délices d'Ylma Jinu.

Chaque convive se servit à sa guise et la discussion commence rapidement sur des sujets non diplomatiques.

"Dame Kouyouri, vous n'êtes pas trop triste de quitter votre pays ? Même si vous y revenez dans quelques jours ça a du être un déchirement de quitter votre fils. Demande d'abord Catherine.

Vous étiez déjà venu au Burujoa ?" Demande ensuite Keiko.

Est-ce que nous aussi on ira en Maronhi ? Renchérit Leonhardt

Bon les filles on est là pour parler de choses sérieuses... Conclut Tadashi, sous un regard noir de son fils.
Awara, accompagnée de Tadashi, retourna dans le pavillon précédent pour rejoindre une petite salle au style ylmasien. Elle observa les murs décorés de magnifiques peintures murales et le sol en parquet en chêne, appréciant la beauté et l'harmonie de l'environnement. La table, avec seulement cinq places, créait une atmosphère intime pour le déjeuner. Awara fut invitée à s'asseoir à côté de Catherine, avec Tadashi à ses côtés. L'impératrice ayant ouvert la conversation, la Gran Man lui souriait doucement.

« En effet, quitter mon pays n'est jamais une tâche facile, surtout lorsqu'il s'agit de laisser derrière moi mon petit garçon. Cependant, ne vous en faites pas pour moi, je le sais entre de bonnes mains. »

Keiko, la princesse et directrice du département des affaires étrangères, poursuivit la conversation en posant une question sur les précédentes visites d'Awara au Burujoa. Cette dernière prit une bouchée de takoyaki avant de répondre.

« Non, c'est bien ma première visite au Burujoa. C'est que je ne voyage pas beaucoup à l'international, mais je suis honorée d'être ici et de découvrir le grand Karaimu. »

Awara, observant la petite scène de famille qui se déroulait devant ses yeux, garda le silence en imaginant, comme l'attitude de Tadashi l'indiquait, que celui en vienne aux sujets qui justifiaient cette rencontre.
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