11/05/2017
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TERMINEE [Grand Kah/Negara Strana] Rencontre à Kotarakyat

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Rencontre à Kotarakyat entre le Grand Kah et le Negara Strana


13h45 - Kotarakyat
L’avion kah-tanais venait d'atterrir sur le tarmac de l’aéroport de Kotarakyat. Depuis le début de la journée, le temps était capricieux et il pleuvait des cordes, prévisible en ce mois d’août. Kawaya Haryanto (Première Commissaire du Peuple), Siska Widiastuti (Commissaire aux Affaires Etrangères), Calista Haryanti (Commissaire délégué à la Coopération Socialiste) et Silvia Utami (Commissaire délégué au Wilayah-Baru, région frontalière à l’exclave d’Heon Kuang) attendaient la délégation kah-tanaise à l’abri. Lorsque les portes de l’avion furent ouvertes, Kawaya Haryanto pris un parapluie pour accueillir Shao Kai Yuhan, Commissaire aux Affaires des Exclaves, qui sortait tout juste de l’avion, suivi de près par Rai Itzel Sukaretto, membre du Comité de Volonté Publique et Commissaire aux Affaires Culturelles.

Kawaya Haryanto [relativement fort pour couvrir le bruit de la pluie]: “Mes chers camarades [elle leur serre la main], c’est un honneur de vous accueillir au Negara Strana aujourd’hui malgré ce temps. J’espère que vous avez fait bon voyage. Je vous propose d’aller nous mettre à l’abri où nous pourrons nous saluer plus aisément.

Ils rentrent dans le convoi devant les emmener à l’Eksekuassan où se réalisera l’entretien.

Kotarakyat sous la pluie
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S’ils ne sortaient pas du même avion, on aurait pu croire que les deux kah-tanais représentaient deux pays différents, tant ils étaient différents. En un sens on pouvait le mettre sur la longue distance séparant Lac-Rouge, la capitale de facto de la confédération, et l’exclave de Heon Kuang, mais c’eut été une explication simpliste, et bien éloignée de la réalité. Celle-là était que le Grand Kah était une confédération à l’horizontalité assez unique, et que ses délégués se vivaient moins comme les avatars, tous similaires, d’un État monolithique que comme autant d’individus, portant certes la parole de leurs camarades mais autorisés pour autant à exister dans une forme totalement détachée des carcans qu’aurait imposé un État classique à ses agents.

Shao Kai Yuhan était un homme de taille assez moyenne, portant un trois pièce boutonné et des petites lunettes à monture circulaire. Ses cheveux courts étaient plaqués sur le côté, et il aurait en fait pu sortir de n'importe quelle administration du monde. Rai Itzel Sukaretto, pour sa part, portait une veste de costume jaune or à rayure noire, par dessus un ensemble tissus-cuir rouge carmin, des gants résille, des bracelets épais, un collier en chaine. Tout l'attirail du néo-punk kah-tanais. Elle se pencha et glissa une remarque à son collègue, qui sourit vaguement.

"Au moins nous ne sommes pas dépaysés, qu'en dites-vous ?"

C'est qu'elle avait quitté Lac Rouge sous une pluie battante, et que lorsque son avion s'était posé à Heon Kuang pour réceptionner le commissaire, il y pleuvait aussi. L'homme secoua la tête. Ils approchèrent des stranéens pour leur serrer la main. D'instinct, Rai parcourut les lieux du regard, cherchant d'éventuels photo-journalistes. Ce fut Shao Kai qui s'occupa de répondre, lui aussi en parlant plus fort que la pluie.

"Très bon voyage, je vous remercie camarade !
Le temps nous fait une fête, c'est plutôt bon signe, non ?"

Puis ils suivirent sans rien ajouter, le voyage jusqu'à l'Eksekuassan fut surtout l'occasion de discussions badines sur l'actualité.
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Arrivés à l’Eksekuassan, les représentants stranéens et kah-tanais sortirent rapidement de la voiture pour s’abriter.

Kawaya Haryanto: “Bienvenue à l’Eksekuassan! Mon bureau se trouve juste dans ce couloir.”

Contrairement à son habitude, la Première Commissaire du Peuple semblait un peu stressée, intimidée par la présence des représentants kah-tanais. Comme ses trois autres collègues, elle portait un tailleur aux couleurs du Negara Strana avec une cravate noir. Arrivé dans le bureau, on pouvait apercevoir les drapeaux du Negara Strana, du Grand Kah et de l’exclave de Heon-Kuang côte à côte. Haryanto fit asseoir ses collègues et ses invités autour d’une table ronde, où tous étaient assis au même niveau. Siska Widiastuti et Sylvia Utami étaient assises bien droite et donnaient une impression de discipline comme à leur habitude. Calista Haryanti, la plus jeune membre du Conseil des Commissaires du Peuple à qui était promis un avenir radieux dans la politique, était souriante et semblait aussi excitée que fière de se trouver dans cette salle à ce moment. Kawaya Haryanto l’ayant remarqué, elle lui fit un signe de tête afin qu’elle commence l’entretien.

Calista Haryanti: “Camarades, au risque de me répéter, c’est avec grand honneur que nous vous rencontrons. Nous vous remercions d’avoir accepté notre demande. Cette rencontre et une potentielle coopération entre l’Union et le Negara Strana est une excellente nouvelle pour les peuples que nous représentons. Nous partageons une frontière mais également des valeurs communes telles que l’égalité. Ainsi, il serait possible de réaliser de nombreuses choses ensemble.

Voyant qu’elle eut terminé, Kawaya Haryanto prit la relève.

Kawaya Haryanto: “Nous pouvons d’ailleurs commencer à discuter de potentiel politique coopérative dès à présent. J’aimerais commencer par mettre en avant notre frontière partagée, séparant nos peuples. Peut-être pouvons-nous réfléchir à la rendre plus poreuse. Cela augmenterait les libertés de déplacements de nos citoyens, la liberté qui est une valeur dont je sais que vous êtes attachés. Cela stimulerait également les économies locales, et ceux sans mentionner qu’une cohésion culturelle pourrait se mettre naturellement en place.
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Les kah-tanais semblaient heureux d’être là. Ils étaient tout deux assez différents de l’impression générale qu’on pouvait avoir des habitants de l’Union hors de ses frontières. Ils passaient souvent pour des militants ou des intellectuels froids et minutieux, avec sans doute un léger complexe de supériorité et une tendance regrettable à l’impassibilité.

Shao Kai Yuhan, faisait simplement penser à un administrateur comme un autre, et pas mécontent d’être là. Quant à la citoyenne Sukaretto, elle souriait franchement et appréciait ouvertement cette petite visite dans un pays que l’intercommunale avait déjà catalogué parmi les puissances alliées (ou en bonne voie de l’être). Ce fut elle qui répondit en premier.

– Et c’est un grand honneur d’être ici. Nos deux nations ont beaucoup de choses à se dire, la solidarité des citoyens n’est pas un mot creux pour nous-autre. En tout cas je sais, nous savons – et au citoyen Yuhan d’acquiescer – que ce sera productif.

Le commissaire aux exclaves continua d’un ton léger.

– L’Union a une longue tradition d’immigration. Nous avons des frontières mais ça ne nous a jamais vraiment enchanté. C’est avant tout une mesure de protection pour éviter les tentatives d’infiltration de pays ou mouvement mal-intentionnés. Il secoua la tête. Les Stranéennes et Stranéens seraient les bienvenus sur le sol de l’exclave pour y travailler ou y habiter. Et je suis sûr qu’ils seraient aussi les bienvenus dans le reste de la Confédération.

– C’est évident.

– Naturellement de nombreux kah-tanais seraient ravis de pouvoir travailler au sein de votre République. Dans les communes paltoterranne, notamment, ils ont cette image du Nazum comme d’une terre d’avenir, et veulent participer à la construire. Que voulez-vous c’est notre culture, nous aimons nous trouver au même endroit que l’action.

Rai approuve d'un signe de tête, puis tapota la table du bout de ses doigts parfaitement manucurés.

Des accords bilatéraux concernant les douanes et la frontière ne devraient poser aucun problème. Nous nous assurerons aussi que les stranéens et stranéennes passant la frontière soient accompagnés par l’intercommunale pour trouver des logements, un travail, puissent s’adapter harmonieusement au système communal et propriété collective.
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Discuter avec les kah-tanais était aussi plaisant que facile. Malgré le fait qu’ils semblent froids, ces gens avaient une vision de la vie aussi singulière qu'intéressante. Kawaya Haryanto était heureuse de voir que ces interlocuteurs étaient autant réceptifs.

Une coopération entre l’Union et le Negara Strana était essentielle. En tant que troisième puissance mondiale, le Grand Kah n’était pas n’importe quel invité.

Kawaya Haryanto: “Ce sera avec plaisir que nous signerons ces accords bilatéraux ! Les peuples de l’Union et du Negara Strana sont des peuples amis et nous accueillerons tout citoyen issu du Grand Kah sur nos terres. Bien que nous fonctionnons différemment avec un Etat centralisé, nous pouvons très bien abaisser nos frontières pour vous afin de former naturellement cette fameuse harmonie entre nos peuples.

Silvia Utami approuva d'un son, avant de prendre la parole.

Silvia Utami: “Cela sera d’autant moins compliqué que la vie au Wilayah-Baru est la moins "structurée" du pays. La plus grande ville de la région est constituée seulement de 860 000 habitants. La plupart des Wilayahais vivent en petite communauté. En tant que Commissaire délégué à cette région, je peux vous assurer qu’une levée des frontières ne posera aucun problème à l’ordre public.

Kawaya Haryanto: “Merci pour cette précision Silvia. [elle se tourna ensuite vers les deux Kah-Tanais]. Dans cette logique d’harmonie des peuples, peut-être pouvons-nous envisager l’ouverture d’un ou plusieurs consulats kah-tanais, en complémentarité de votre ambassade, afin d'ancrer des points de repères pour vos concitoyens ? Nous pouvons aussi envisager l’installation de centre culturel dans nos territoires respectifs.
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C'est une bonne chose, approuva la kah-tanaise. Son collègue acquiesça aussi.

Et Si Heon Kuang prouve bien une chose c'est que les kah-tanais sont adaptables, y compris à la vie urbaine. Nos camarades citoyens ne vous poseront pas de problèmes. Après tout nous avons tant des nôtres partout dans le monde...

Oui, la diaspora est un sport national. Mais pour un pays d'immigrés ça a un certain sens. Elle toussota poliment, le commissaire continua après avoir pris le temps de jeter un coup d’œil à un assistant électronique sur lequel il avait fait s'afficher une carte de l'Union et quelques schémas statistiques.

Un consulat par région, cela aurait du sens, en effet. De notre côté nous avons énormément de communes supérieures et il ne serait pas nécessairement utile de toutes jouissent de leur propre représentation consulaire mais... Au moins une par commune exclave, et quelques-unes en Paltoterra, enfin cela pourrait s'avérer utile selon l'ampleur des visites et migrations stranéennes.

La citoyenne chargée des affaires culturelles secoua la tête.

Nous avons l'Institut kah-tanais, qui se charge de défendre les cultures kah-tanaises, d'organiser des opérations de médiation culturelle, ainsi que les échanges artistiques et la diffusion de la culture scientifique. Traditionnellement ces missions sont menées en collaboration avec les structures culturelles de nos missions diplomatiques, mais je sais déjà qu'ils seraient ravis de pouvoir bénéficier d'une antenne locale pour travailler plus directement avec vos instances. Puis, après avoir doucement tapée la table du plat de sa main. Et le commissariat aux affaires culturelles serait ravis d'accueillir vos missions. Nous sommes ? Comment dire. Toujours très heureux d'enrichir la famille des cultures défendues au sein de l'Union. Évidemment je prêche pour ma paroisse mais nous sommes intimement persuadés que la protection et la diffusion des cultures est une étape importante pour aboutir à une harmonie mondiale durable.

Que souhaiteriez-vous faire précisément ? Nous envoyer une équipe dédiée à la question ?
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Kawaya Haryanto: “C’est avec plaisir que nous installerons plusieurs missions consulaires dans les différentes communes du Kah. De plus, nous accueillerons à bras-ouvert l’Institut Kah-tanais et ses opérations culturelles au Negara Strana. Établir des liens culturels entre nos peuples est aussi une bonne idée pour les rapprocher.

En disant ces paroles, elle se tourna vers sa collègue aux Affaires Etrangères.

Siska Widiastuti: “Effectivement. Nous informerons le Commissaire de la Culture et de l’Identité Stranéenne de toutes nos opérations. Ce commissariat vous contactera également afin de préparer des missions culturelles étrangères dans le Grand Kah.

Calista Haryanti: “Nous sommes dans la même optique que vous lorsqu’il est question de culture. Nous pensons également que la diffusion des cultures est importante afin d’aboutir à une harmonie entre le peuple. Nous avons beau ne pas avoir la même idéologie directrice, c’est bien dans le socialisme que nos deux doctrines prennent racines.

Silvia Utami, issu de l’aile droite du Parti de Libération du Peuple, semblait quelque peut exaspérer par ces phrases de la Commissaire délégué à la coopération socialiste qui lui semblait niaise. La Première Commissaire du Peuple le remarqua et décida de changer de sujet pour éviter que les réactions de madame Utami ne soient visibles par ses hôtes.

Kawaya Haryanto: “Bien. Nos politiques culturelles sont manifestement en accord mais restent d’une avancée majeure. [elle bu un peu d’eau]. Désormais, je vous propose de discuter d’affaires commerciales afin de lier davantage nos peuples et de partager les avantages de chacun. Il n’est évidemment pas question de tomber dans les travers du capitalisme que nous combattons tous ici, mais seulement de faire bénéficier nos peuples d’une prospérité économique commune. Nous pouvons envisager une coopération économique commune à deux niveaux: entre le Grand Kah, dans sa grande partie situé en Paltoterra, et le Negara Strana, puis entre la commune exclave de Heon Kuang et le Negara Strana. Je vous en prie, par quoi voulez-vous commencer ?
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Rai Itzel Sukaretto acquiesça et leva une main pour indiquer à ses interlocuteurs de patienter. Puis un de ses assistants lui fit glisser une mallette, qu'elle ouvrit pour en faire émerger plusieurs fiches qu'elle parcourut rapidement.

Ah, oui. Bien alors. Le Grand Kah a déjà ce que nous appellerions une économie monde. Par là nous voulons dire une économie accédant à l’ensemble des ressources naturelles nécessaires au fonctionnement d’une industrie permettant elle-même l’approvisionnement de notre société en biens de consommation et en capacité industrielle et de service. La question du commerce prend chez nous une tournure relativement opportuniste puisqu’il s’agit, assez logiquement, de trouver des partenaires en mesure de faire baisser le prix de certaines ressources dans le marché intérieur kah-tanais, libérant plus de fonds à allouer à l'augmentation de la capacité de production, entrainant un cercle vertueux. Notre économie est gourmande en matière première, voyez-vous. Cependant un certain nombre de mesures visant à protéger l’autonomie et l’autarcie économique de l’Union limitent notre capacité d’importation de produits transformés, voir l’empêche dans le cas de quelques secteurs de pointe que nous ne voulons pas voir sujets à des pénuries en cas de conflits ou de crises économiques extérieures. En termes simples, nous important principalement des matières premières : pétrole, gaz naturel et manufacturé, engrais non chimiques, minéraux bruts, fibres textiles, matières brutes d'origine animale ou végétale, pâtes à papier, cuirs, peaux, bois, minerais métallifères, caoutchouc. Dans une plus moindre mesure nous importons des produits transformés pour faire varier les cours intérieurs de façon à ce que l'électroménager, les véhicules personnels, les articles manufacturés divers tel que les vêtements ou les meubles, restes accessibles aux citoyens.

Sur le plan de l’exportation, maintenant, nous priorisons l'exportation de produits transformés – aciers, produits pharmaceutiques, biens de consommations divers, optiques et fournitures informatiques, instruments scientifiques, machines outils, générateurs, engins de chantiers...

Pour être parfaitement honnête vous êtes une nation que nous considérons idéologiquement favorable, ce pourquoi nous devons réfléchir à ce qui pourrait être importé dans votre pays sans étouffer l’apparition d’un marché local : si nous inondons la république de vêtements ou de nourriture nous ferions du mal à votre industrie et agro-industrie. Par contre si nous nous entendons pour vous fournir des ordinateurs, des matrices de contrôle industrielles, des engins de chantiers ou des pièces industrielles, des circuits intégrés, nous vous aidons à obtenir les moyens technologiques nécessaires à l’amélioration de votre tissu industriel. Quant aux biens de consommations, nous pensons qu’outre les produits culturels – qui ne font courir aucun risque à aucune économie et permettront de rapprocher nos peuples, nous pourrions envisager des accords d’import-export sur certains domaines visant à assurer un cours bas du coût des produits de première nécessité – nourriture, vêtements – et une plus grande résilience de nos économies.

Shao Kai Yuhan secoua la tête puis enchaina.

La commune exclave a des besoins différents de l’Union. Originellement nous sommes une cité entrepôt, mais depuis nous avons étendu le champ de nos opérations. Nous exportons moins d'articles que d'opérations. Nous faisons du change, de la finance, de la gestion d'actifs, de la recherche. La grande richesse de Heon-Kuang est sa capacité à exploiter l'avidité capitaliste pour produire des richesses utiles au prolétariat kah-tanais. C'est donc un port marchand, une technopole, une place financière... Mais pour être parfaitement honnête notre économie est caractérisée par une domination des services. Si nous exportons des quantités importantes de produits agroalimentaires, c'est que nous sommes simplement le port kah-tanais dans la région : notre production locale est rachitique et tout accord permettant de réduire le coût d'importation de la nourriture serait bénéfique à la commune. Il en va de même pour l'ensemble des produits manufacturés. Le Grand Kah est loin, la distance impose un coût sur l'importation des biens kah-tanais : si nous pouvons trouver des importateurs locaux, cela permettrait à la commune d'exister plus serreinement. Nous avons aussi un tissu industriel, mais limité à des opérations demandant peu de ressources matérielles et énergétiques. Optique, électronique, informatique, télécommunication, électroménager. Là aussi nous avons besoin de fournisseurs nazuméens de matières premières et de composants.

Nos coopératives, qui correspondent à ce que l'on pourrait appeler des petites ou moyennes entreprises pour celles travaillant dans l'industrie, se sont spécialisées dans les produits de luxe jouissant d'une grande image de marque et offrant des services fiables. Je ne suis pas sûr que cela vous intéresse fondamentalement. Reste cependant nos services, financiers, scientifiques, et la possibilité pour vos entreprises de s’implanter sur notre sol pour profiter de la synergie ambiante.
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La stratégie stranéenne vis-à-vis de ses voisins nazuméens était simple: la coopération. Cela était d’autant plus vrai avec les entités socialistes, au sens large. Cet entretien avec les représentants du Grand Kah étaient d’or et déjà fructueux pour le Negara Strana. De toute manière, le gouvernement avait tout à gagner et devait faire donner la meilleure impression. Cependant, lors des nombreuses propositions du Kah, ce n’était pas l’avidité de profits qui motivait et satisfaisait les Commissaires du Peuple mais bien un sentiment de gratitude envers une grande nation qui reconnaissait le pays encore fébrile qu’est le Negara Strana..

Kawaya Haryanto: “Je dois avouer que toutes les perspectives dont vous venez de nous faire part nous semblent attrayantes de façon évidente. Je vous remercie également de nous avoir témoigné des différentes problématiques que présente l’Union quant à la production et au commerce. Concernant les échanges avec le Grand Kah platoterran, il est tout à fait envisageable de vous donner priorité sur nos exportations en matière première tel que le pétrole, les minerais métallifères ou le bois, ainsi que sur nos exportations de biens tel que produits électroménagers, véhicules personnels et vêtement, bien que vous en ayez moins besoin.

Siska Widiastuti: “Aujourd’hui, les matières premières citées représentent près de 20% de nos exportations actuelles. Ce sont des secteurs où la production pourrait être augmentée et où une partie des exportations pourraient se tourner vers le Grand Kah. Concernant les biens cités par ma collègue, ils représentent 18% de nos exportations. Ainsi, nous avons de quoi soulager votre économie intérieur si besoin.

Kawaya Haryanto: “Je vous remercie de ses précisions madame Widiastuti. Le Negara Strana se voit également fortement intéressé par ce que vous proposez, notamment en ce qui concerne les machines industrielles et outils techniques et informatiques. Les technologies avancées du Kah bénéficieraient nécessairement à notre Nation. De plus, cela pourrait permettre à notre économie d’avancer davantage ce qui se révélera un atout pour l’Union dans le temps. En outre, l’échange de bien culturel n’est que gage d’harmonisation qui, comme évoqué plusieurs fois, incarne seulement du positif. Nous sommes également favorable à la mise en place d’accords d’import-export ayant pour but de balancer les prix et de les réduire au maximum. Le Commissariat du Socialisme Économique, du Commerce et de la Mer sera ravi de collaborer avec les organes commerciaux du Kah.
[Elle prit une pause, puis se tourna vers Shao Kai Yuhan]. Quant à la commune exclave voisine, nous pouvons aussi nous adapter à ses besoins afin de mieux progresser ensemble. L’exportation des produits agroalimentaires représente presque un tiers de nos exportations et c’est avec plaisir que nous vous permettrons de bénéficier de notre secteur agricole, bien plus proche que du Kah paltoterran. Comme pour ce dernier, Heon Kuang se verra proposer un plus grand accès aux matières premières stranéennes. Notre secteur financier est cependant bien moins développé que le vôtre. A l’instar du luxe, j’ai bien peur que vous ne trouvez pas en nous un client satisfaisant dans ce domaine. Néanmoins, vos exportations informatiques nous intéressent toujours. De plus, la recherche est un domaine que nous aimerions développer. Peut-être pouvons nous songer à créer des coopérations entre nos groupes de recherche. Peut-être que nous pouvons aussi envisager des accords universitaires afin d’encourager la coopération à travers nos universités. Je pense notamment à l’Université des Sciences et Techniques de Pradipta qui dispose du plus grand pôle de recherche du pays.
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Shao Kai Yuhan acquiesça, après avoir jeté un regard à la citoyenne Sukaretto pour s'assurer qu'elle n'avait rien à redire. Celle-là lui fit signe de continuer.

"Heon Kuang à pour projet de devenir l'une des plus importantes technopoles du continent. Ce qu'il ne pourra accomplir seul et sans d'importantes coopérations multilatérales avec les pays voisins. Et pour ce qui est des programmes d'échanges universitaires...
L'Union maintient l'un des plus importants réseaux inter-université au monde, repris joyeusement Rai. Le programme avait été initié pour former des officiers étrangers, à la base, mais nous avons rapidement pris la mesure de son intérêt dans un contexte plus civil. Plus apaisé.
Il va de soi que les étudiants kah-tanais seront ravis de ce nouveau partenariat. Nous communiquerons toutes les informations sur nos universités, les mesures d’échange, les places à pourvoir, enfin les détails, à vos services.

Nous reste-t-il quelque-chose à voir ? Je crois que nous avons déjà fait un sacré tour. Si nous signon déjà pour les échanges dont nous avons discutés il suffira d’un peu de temps pour que nous nous déclarerions partenaires clefs dans la région. Ce n’est pas pour nous déplaire, notez-bien.
"
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Après avoir laissé finir les kahtanais, Kawaya Haryanto afficha son sourire caractéristique. En effet, la Première Commissaire du Peuple ne pouvait qu'être heureuse des accords conclus lors de cette entrevue. De plus, le Negara Strana pouvait s'estimer heureux car, avant même de faire affaire avec la troisième puissance économique mondiale, il avait fait affaire avec un régime ami du socialisme stranéen. Cette nouvelle avait l'air de satisfaire également Siska Widiastuti, bras droit de Kawaya Haryanto, qui avait perdu son air boudeur habituel.

Kawaya Haryanto: "Je suis ravi d'entendre que nous avons pu s'entendre sur autant de sujet. Il est vrai que cette entretien a été très fructueux, et nous suffit également autant qu'il nous convient. Nous vous remercions d'avoir accepté notre invitation et de faire preuve de confiance envers notre Nation."

Elle sourit et les raccompagna à la sortie. Après quelques salutations supplémentaires, elle laissa les Commissaires aux Affaires Etrangères escorter jusqu'à leur avion. La chaleureuse Calista Haryanti fit la discussion lors du trajet, n'hésitant pas à faire des éloges aux kahtanais et leur système que la Commissaire délégué à la coopération socialiste avait pu étudier durant ses plusieurs années universitaires.

Bien que silencieuse, c'est Siska Widiastuti qui eut les derniers mots sur les remerciements et les au revoir.

Enfin, une fois leur avion décollé, les kahtanais laissaient sur le Negara Strana une grande éclaircit, à l'image du futur radieux attendant les deux Nations.
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