Posté le : 06 juin 2023 à 16:55:35
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Rai Itzel Sukaretto acquiesça et leva une main pour indiquer à ses interlocuteurs de patienter. Puis un de ses assistants lui fit glisser une mallette, qu'elle ouvrit pour en faire émerger plusieurs fiches qu'elle parcourut rapidement.
– Ah, oui. Bien alors. Le Grand Kah a déjà ce que nous appellerions une économie monde. Par là nous voulons dire une économie accédant à l’ensemble des ressources naturelles nécessaires au fonctionnement d’une industrie permettant elle-même l’approvisionnement de notre société en biens de consommation et en capacité industrielle et de service. La question du commerce prend chez nous une tournure relativement opportuniste puisqu’il s’agit, assez logiquement, de trouver des partenaires en mesure de faire baisser le prix de certaines ressources dans le marché intérieur kah-tanais, libérant plus de fonds à allouer à l'augmentation de la capacité de production, entrainant un cercle vertueux. Notre économie est gourmande en matière première, voyez-vous. Cependant un certain nombre de mesures visant à protéger l’autonomie et l’autarcie économique de l’Union limitent notre capacité d’importation de produits transformés, voir l’empêche dans le cas de quelques secteurs de pointe que nous ne voulons pas voir sujets à des pénuries en cas de conflits ou de crises économiques extérieures. En termes simples, nous important principalement des matières premières : pétrole, gaz naturel et manufacturé, engrais non chimiques, minéraux bruts, fibres textiles, matières brutes d'origine animale ou végétale, pâtes à papier, cuirs, peaux, bois, minerais métallifères, caoutchouc. Dans une plus moindre mesure nous importons des produits transformés pour faire varier les cours intérieurs de façon à ce que l'électroménager, les véhicules personnels, les articles manufacturés divers tel que les vêtements ou les meubles, restes accessibles aux citoyens.
Sur le plan de l’exportation, maintenant, nous priorisons l'exportation de produits transformés – aciers, produits pharmaceutiques, biens de consommations divers, optiques et fournitures informatiques, instruments scientifiques, machines outils, générateurs, engins de chantiers...
Pour être parfaitement honnête vous êtes une nation que nous considérons idéologiquement favorable, ce pourquoi nous devons réfléchir à ce qui pourrait être importé dans votre pays sans étouffer l’apparition d’un marché local : si nous inondons la république de vêtements ou de nourriture nous ferions du mal à votre industrie et agro-industrie. Par contre si nous nous entendons pour vous fournir des ordinateurs, des matrices de contrôle industrielles, des engins de chantiers ou des pièces industrielles, des circuits intégrés, nous vous aidons à obtenir les moyens technologiques nécessaires à l’amélioration de votre tissu industriel. Quant aux biens de consommations, nous pensons qu’outre les produits culturels – qui ne font courir aucun risque à aucune économie et permettront de rapprocher nos peuples, nous pourrions envisager des accords d’import-export sur certains domaines visant à assurer un cours bas du coût des produits de première nécessité – nourriture, vêtements – et une plus grande résilience de nos économies.
Shao Kai Yuhan secoua la tête puis enchaina.
– La commune exclave a des besoins différents de l’Union. Originellement nous sommes une cité entrepôt, mais depuis nous avons étendu le champ de nos opérations. Nous exportons moins d'articles que d'opérations. Nous faisons du change, de la finance, de la gestion d'actifs, de la recherche. La grande richesse de Heon-Kuang est sa capacité à exploiter l'avidité capitaliste pour produire des richesses utiles au prolétariat kah-tanais. C'est donc un port marchand, une technopole, une place financière... Mais pour être parfaitement honnête notre économie est caractérisée par une domination des services. Si nous exportons des quantités importantes de produits agroalimentaires, c'est que nous sommes simplement le port kah-tanais dans la région : notre production locale est rachitique et tout accord permettant de réduire le coût d'importation de la nourriture serait bénéfique à la commune. Il en va de même pour l'ensemble des produits manufacturés. Le Grand Kah est loin, la distance impose un coût sur l'importation des biens kah-tanais : si nous pouvons trouver des importateurs locaux, cela permettrait à la commune d'exister plus serreinement. Nous avons aussi un tissu industriel, mais limité à des opérations demandant peu de ressources matérielles et énergétiques. Optique, électronique, informatique, télécommunication, électroménager. Là aussi nous avons besoin de fournisseurs nazuméens de matières premières et de composants.
Nos coopératives, qui correspondent à ce que l'on pourrait appeler des petites ou moyennes entreprises pour celles travaillant dans l'industrie, se sont spécialisées dans les produits de luxe jouissant d'une grande image de marque et offrant des services fiables. Je ne suis pas sûr que cela vous intéresse fondamentalement. Reste cependant nos services, financiers, scientifiques, et la possibilité pour vos entreprises de s’implanter sur notre sol pour profiter de la synergie ambiante.