DEFENSE - Lancement de la première classe de sous-marins pour la marine faravanienne - 15/03/2011
La classe « Fateh » (Conquérant) dans sa cale sèche, premiers sous-marins de la marine faravanienne - 2011Ce 15 mars est un grand jour pour la Marine faravanienne en général et la Force des Sous-marins Océanique [FSO] en particulier puisqu’il marquera le début officiel de l'assemblage, dans les chantiers des Constructions Navale Faravanienne [CNF], du
« Fateh »(Conquérant), le premier des six sous-marins d’attaque [SSK] prévus par le programme éponyme
« Fateh », lancé en 2008 par le Bureau pour la Recherche et le Développement de l’Armement [BRDA] et dont le coût [développement et construction] est estimé à 13 milliards de kran dont 1,8 milliards de kran pour la seule construction d'une unité.
Ces sous-marins seront les premiers de la marine faravanienne, ils permettront à la nouvellement créée Force des Sous-marins Océanique [FSO] de disposer d'un vecteur technologique et capacitaire, étant donné les innovations et les armes qu’ils embarqueront.
Ainsi, le
« Fateh » aura un déplacement en surface de 1.600 tonnes et de 2.000 tonnes en plongée. D’une longueur de 60 mètres [soit presque l’équivalent de trois terrains de tennis] pour un diamètre de 6,2 mètres, il sera mis en œuvre par un équipage mixte de 31 marins. Pouvant rester en plongée à une profondeur supérieure à 350 mètres, son autonomie [50 jours] sera utilisée pour mener des missions hauturières en toute autonomie. En outre, son constructeur, les chantiers des Constructions Navale Faravanienne [CNF], assure que sa disponibilité sera de 270 jours par an grâce à une maintenance « optimisée ». L’industriel indique qu’une interruption pour entretien et réparation [IPER] sera toutefois nécessaire tous les 10 ans environ.
Pour évoluer dans les profondeurs, le
« Fateh » est doté d’une propulsion diesel-électrique, qui, combiné à des batteries haute performances, fournirons la puissance nécessaire pour naviguer a plus de 20 nœuds sous la surface. À ce sujet, précise les Constructions Navale Faravanienne, « notre propulsion permettra au
Fateh de naviguer en toute discrétion grâce à sa propulsion ultra silencieuse ». Enfin, il dispose également d'une turbine de propulsion, d'un turbo-alternateur et de moteurs électriques d'urgence.
S’agissant des évolutions technologiques par rapport aux sous marins d'ancienne générations étrangers, l’intelligence artificielle [IA] sera présente à bord du
« Fateh ». Certes, comme l’a souligné l’amiral Hashem Pirouzfar, le commandant de la FSO, lors d’une récente audition parlementaire, elle est déjà implémentée sur d'autres sous-marins.
Le système d’exploitation du
« Fateh » permettra « de commander et de surveiller, à distance, la totalité des installations [moteur, propulsion, électricité, sécurité plongée systèmes auxiliaires, stabilité] », explique les Constructions Navale Faravanienne.
Il sera ainsi le « un des premiers sous-marins a proposé un tel niveau d’automatisation », l’équipage étant en mesure de « conduire » le navire et de « gérer la vie à bord, à distance », depuis deux pupitres, dont « le poste de conduite propulsion [PCP], dédié à la conduite de l’usine électrique et de la propulsion, et le « poste central navigation opérations » [PCNO], dédié au contrôle et au commandement du sous-marin.
Doté d’un système de combat entièrement digitalisé, le
« Fateh » sera dépourvu d’un équipement jusqu’alors considéré comme étant une caractéristique des sous-marins. Exit, donc, le périscope… remplacé par un mât optronique de veille et un mât optronique d’attaque non-pénétrant, munis de caméras jour haute définition, infrarouge et à intensification de lumière. Cela lui permettra d’observer la surface de jour comme de nuit.
Doté de liaisons de données tactiques assurant son interopérabilité et transmises par un système de communications modernisé, ce système de combat « intègre de nombreux sous-systèmes [sonar, radar, navigation, armes] assurant des capacités de veille et de lutte au-dessus et au-dessous de la surface de la mer », assure les Constructions Navale Faravanienne.
Ces évolutions technologiques ouvrent le champ des possibles en matière capacitaire. La discrétion étant fondamentale dans le combat sous-marin, le
« Fateh », malgré sa masse et sa longueur, et grâce à un système de « tuiles anéchoïques », il sera cinq fois plus silencieux que les SSK de génération précédente. Dans le même temps, la performance de ses sonars sera largement augmentée… Un atout de taille quand on sait que les sous-marins en service sont toujours de plus en plus nombreux tout en étant plus performants.
Le
« Fateh » pourra dans le futur aussi être optimisé pour les opérations spéciales, grâce à son « Dry Deck Shelter » [hangar de pont], qui est une sorte de sas qui, utilisé par les commandos de la marine, pourra emporter une dizaine de nageurs de combat.
Par ailleurs, ce « Dry Deck Shelter » pourra autoriser la mise en œuvre de drones sous-marins.
Un bon capacitaire conséquent, s'il est validé, concerne l’action vers la terre, avec les missiles de croisière navals que pourraient emporter les sous-marins de la classe
« Fateh ». Cette évolution n'est pas prévue dans le calendrier bien replis de la classe, néanmoins des officiels n'excluent pas d'intégrer cette capacité dans la prochaine génération de sous-marins, ce qui fera d'eux le premiers sous-marin faravanien à être dotée d’une « capacité stratégique de frappe dans la profondeur ».
En outre, pouvant emporter un stock conséquent de munitions, il sera en mesure de mettre en œuvre des torpilles lourdes d'un type encore indéterminé et, plus tard dans le développement de la classe, des missiles antinavires.
Le cout développement et la construction du
« Fateh », effectué sur appel d'offre de la marine faravanienne, sera amorti par son possible export, espère l’amiral Hashem Pirouzfar. La conception du
« Fateh » est telle qu'il « rend le
Fateh très attractif à l'export pour nos alliés. Ses technologies avancées et son cout abordable en font une solution de choix pour toutes les marines qui souhaitent se doter d'une telle capacité», explique les Constructions Navale Faravanienne.
D’ailleurs, la complexité d’un tel sous-marin a donné lieu à quelques retards… le
« Fateh » ayant dû initialement être lancé en 2010. Ce qui a contraint la Marine faravanienne à se passer de cette capacité pour ses opérations. Il y a trois ans, Aida Shariati, alors directrice du Bureau pour la Recherche et le Développement de l’Armement [DRDA], avait évoquéé un « problème de qualité du travail » pour expliquer ce contre-temps.
Quoi qu’il en soit, le
« Fateh » entamera ses essais au deuxième semestre 2011. Et sa mise en service fera entrer la marine faravanienne dans une nouvelle ère… qui devrait durer une bonne quarantaine d’années.
Photo : FNA