Centres urbainsNorjaNorja est la capitale de la République Fédérale de Tanska.
Continent : Euryisie
Localisation : x : 30331.9 ; y : 10766
Population : 2 457 760 (2011)
"Pour y entrer, il faut traverser les Portes de Guðdómlega. Simples monteux rocheux finissants abruptement dans le golfe de Norja, ils étaient autrefois craint. Difficiles à naviguer au temps de la voile, les Portes offraient un sanctuaires à l'abri du vent, des tempêtes et des ennemis aussi. Au-delà de celles-ci s'ouvrait une crique profonde, dominée par des versants toujours abrupts. Désormais, on y trouvait le Grand Port. Nom peu original pour un complexe impressionnant d'entrepôts et de quais qui avaient empruntés quelques espaces à la mer. Tout au fond, quelques kilomètres plus ou loin, la "bourgade blanche", la vieille ville, s'accrochait à la pierraille, dominé par des contreforts qui, on le devine, fournissait une solide position défensive. Les maisons claires étaient empilées les unes sur les autres.
De cette vieille ville, il n'en restait pas grand chose. Autour de la "bourgade blanche", un amoncellement d'apparence chaotique d'immeubles plus ou moins élevés avaient en quelques siècles et surtout décennies emporté les positions défensives d'autrefois. Des canaux qui traversent encore la "vieille", lui donnant de sa superbe, les quartiers postérieurs n'en possédaient quasiment aucun. La densité croissait au fur et à mesure que l'on s'éloignait de ce qui pouvait s'apparenter à un ancien village troglodyte. Mais la vieille cachait bien sa réalité. Une fois passée les bâtiments du vieux ports et les premières ruelles, la véritable vieille ville se donnait au passager, touriste, citadin ou pillard. Là, en contre-bas, sous le niveau de la mer, les marais avaient été asséchés entre les XII et XIIIe siècles. La véritable Norja y régnait. Les canaux, via d'ingénieuses écluses dont il ne reste aujourd'hui qu'un exemplaire historique, descendait pour rejoindre la somptueuse vieille cité - la vraie. Les immeubles, ne dépassant pas cinq étages, n'étaient pas visible au visiteur ou à l'envahisseur venant de la mer. Norja conservait ses meilleurs secrets.
Elle n'était pas très étendue. Tout au plus un millier d'hectares d'après certains. La réalité était supérieure. Dans cette cuvette dominée de part et d'autres par quelques monticules et aux vallées distinguables, la cité s'était dressée, épanouie. Aux entrées terrestres l'étranger était accueilli par quelques portes fortifiées amèrement conservées par la population au malheur des modernisateurs. Sur les six collines que l'on apercevait depuis la mer, des forts. Aujourd'hui musées ou attractions touristiques, ils rendirent autrefois la cité quasi imprenable. Chaque fort gardant les autres. Les trois vallées observables hors des murs et tours de la Vieille accueillait aujourd'hui, en plus des immeubles amoncelés sur les versants de la profonde crique, l'écrasante majorité des deux millions d'habitants de la métropole dans une densité aussi affolante que difficilement distinguable tant les parcs étaient nombreux.
La Vieille avait gardé de sa superbe. la pierre blanche était aussi jaunâtre, rose pâle par endroit, peinte en verte ou en bleu par d'autres. La richesse de l'Empire colonial d'Antan s'exprimait à chaque coin de rue bien plus que dans tout le reste de la Capitale. Au centre, le Congrès Fédéral. Autrefois Palais du Bourgmestre, devenu palais ducal, puis palais royal, il accueillait désormais l'institution législative par excellence. Son aile ouest accueillait le Parlement Central, nom trompeur et usurier du Parlement provincial de Norja. Le Congrès occupait près du dixième de la Vieille. Peu élevé bien qu'atteignant les 70 mètres à son point culminant cela le rendait faiblement, mais néanmoins visible pour l'œil chanceux et expérimenté d'un marin dont le navire approcherait parfaitement aligné avec l'Avenue de la Fédération. Il était d'un style néogothique classique. A l'image de la Vieille. Si celle-ci, autrefois, était simple, la richesse l'avait embellie avec les âges. L'on pouvait encore trouver, bien accompagné dans les vieux quartiers aux rues uniquement praticables à pieds, quelques colombages des premiers temps. Passer une ruelle, un balcon inaccessible aux colonnes néoclassique surprenait. On tournait à droite, un immeuble à la façade orné d'une statue néogothique jumelée de ce qu'un ignare qualifierait "de style oriental" trahissait une ancienne demeure notariale dont les revenus traversaient les Portes.
Chaque rue racontait une histoire que l'époque récente ne marquait que faiblement. Trop selon certain. Déjà, certaines baies vitrées étaient apparues sur quelques immeubles à la vue somptueuse. Sacrilège ! Pour les Anciens, les conservateurs, les puristes ou les cons - il en faut pour chaque opinion - cela devait rester confiner en dehors de la Vieille. Les quelques modernisations de la "bourgade blanche" trahissait une modernisation que les habitants, peu nombreux (quelques dizaines de milliers) de la Vieille freinaient à grand pas. Pour autant, à s'y attarder, le XXIe siècle s'observait pas des indices. Quelques rez-de-chaussées trahissaient des "cavernes commerciales". L'ère du supermarché pénétrait lentement. L'éclairage public était encore ornementé. Les grandes maisons du luxe Tanskien n'avaient pas changés les façades. Pour les intérieurs il en était tout autre et à la nuit tombée les néons reflétaient sur l'eau traversant la Vieille. Mais sur les quelques avenues canales (surnom donné aux avenues avec canaux), là, sur ce trottoir anormalement large, une bouche de métro. Le rail, cette merveilleuse invention qui reliait Norja au reste du continent, restait absent d'apparence à la Vieille. En réalité, de 1910 à 1976, plus d'une douzaine de lignes de métro avaient été construites. 9 traversaient la Vieille. Aucune n'était apparente. 1976 marquait sans doute la fin d'un âge d'or des Grands Travaux.
En empruntant la Voie Harald II puis la Rue du Fort au Levant on arrivait sur la Porte Centrale. Plus grande sortie de la ville. Suffisamment large pour permettre à 3 voitures de la traverser. Elles n'iraient guère plus loin dans la vieille ville. L'automobile, dominant par les autoroutes reliant les grandes villes, restait majoritairement exclue de la Vieille. Reprenons. En passant la Porte Centrale, l'immense Gare Centrale (l'originalité du nom en surprenait plus d'un, a commencer par le rédacteur de la présente description) se présentait.
La voûte en berceau, légèrement surbaissée était dominée par un immense dôme d'acier, de fer et de verre légèrement verdâtre. En contrebas, la structure était tenue par un immense complexe d'inspiration classique teinté d'art nouveau. Huit colonnes supportaient une entrée surplombant même la hauteur de l'ancienne partie de muraille toujours conservée. Deux statues en bronze, "La Paix triomphant de la Tempête" ainsi que "La Mer dominant les Cieux" trônaient sur les sommets. La première donnait sur les vallées et les terres du pays, le trident de la seconde pointait vers les Portes de Guðdómlega. Peut être plus encore que le Congrès Fédéral, la Gare Centrale pouvait, à juste titre, être considérée comme le bâtiment de Norja par excellence.
Mais elle restait une gare. En y pénétrant, les Trains à Voyage Court (TCV), frôlant les 300km/h se présentaient, après quelques portiques, au curieux voyageur, quand il n'en descendait pas. En dessous du plancher des vaches, le réseau métropolitain y trouvait son coeur. Et son cerveau. Evidemment, deux autres gares de moindre importance reliées à des villes plus proches existaient. Mais la Gare Centrale dominait. Le curieux ou le cultivé, ou simplement l'enfant s'étant trop éloigné de ses parents perdu dans les dédales de la gare, pourrait y remarquer que le caractère ultramarin de Tanska s'illustrait. Des statues Afaréennes aux peintures Aleuciennes, les présences de la République par delà les mers. La mer, elle, mère de la richesse du pays, était partout. Du trident qui acceuillait le passager au bleu discret mais constant qui tapissait une partie de l'intérieur en passant aux proues de navires illustres qui constituaient aujourd'hui l'entrée des quais. Ah, je rêve de revoir à nouveau, sous cet angle singulier, le TVC se fondre avec la proue de l'
Astrolabe pour, d'apparence, ne former qu'un. Particularité bien tanskienne, chaque TCV avait son quai - et un seul quai avec ses TVCs - et était légèrement peint à l'occasion. Le voyageur entre Norja et Lillehavn pourrait ainsi découvrir le voyage de l'Astrolabe. Premier navire tanskien a avoir accompli une circumnavigation.
Prendre un TV permettait de sortir du cœur de Norja. Et avec ça, de rentrer dans la réalité. Aux sublimes bâtiments ornés de richesses maritimes, la ville, la vraie, celle qui est peuplée, apparaissait. Les premiers quartiers n'étaient pas moches. Loin de là. Sans doute parce qu'ils n'étaient pas pauvres. La fin de la ville, celle où au cours du XXe siècle il fallut loger le million d'habitant supplémentaire de la cité dépaysait. Des tours, plus ou moins hautes, abritaient le norjien moyen. Ca n'était pas moche, ça n'était pas beau non plus. Les parcs fontaines et rares ruisseaux embellissant d'un peu de nature un béton dominant. Là résidait la véritable Norja, ou plutôt, celle de sa culture, de ses festivités Fjordiennes, de sa gastronomie authentique. Là résidait la République où le touriste ne se rendait pas."
[Chronique d'un voyageur anonyme, 2007, auteur inconnu]
Norja, 1921