11/05/2017
16:12:00
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Les deux républiques, Banairah et Faravan

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président Arash Farajpour a écrit :
https://focus.courrierinternational.com/2022/02/05/0/0/1920/1273/1280/0/60/0/83c11c9_1644027346904-bandarhan-business.jpg

La ville millénaire de Bandarhan n'avait pas connu pareille activité depuis des années, , c’était la première fois depuis trop longtemps qu'une délégation d’officiels étrangers y étaient en visite. Il ne faisait nul doute pour les habitants de la capitale que les temps étaient en train de changer. Cette rencontre était en effet le résultat direct du récent changement de paradigme du gouvernement. Un pays moderne, ouvert vers l'extérieur et tourné vers l'avenir, tel était le message qui voulait être envoyé.

La situation avait imposé de nombreux débats protocolaires aux seins des instances dédiées de la république, et le ministère des Affaires étrangères avait même débloqué un budget exceptionnel pour assurer que l’essentiel de la rencontre diplomatique se fasse dans les meilleures conditions possibles. Dara Sahdavi, le ministre des Affaires étrangères, s’était impliqué personnellement dans le dossier. Son ordre du jour était des plus chargés et les dossiers s'accumulaient en préparation de la rencontre. Diplomatie, économie, éducation, recherche, culture et défense, surtout défense, le programme était complet.

La délégation étrangère arrivèrent à l'Aéroport international Bandarhan-Karahbad, à une heure avancée de la soirée. L’avion, passant par le nord, traversa le ciel d’une ville qui avait peu d’égale à travers le monde, et encore moins sur le vieux continent. C’était comme l’image d’Épinal de cette cité, une ville millénaire chargée d'histoire qui se mélangeait, curieusement, avec un style moderne et lumineux typique des grandes places financières. Les immenses buildings du nouveau quartier d'affaire de la ville qui contrastaient avec les majestueux sommets enneigés en arrière plan. On devinait aussi le quartier historique de la capitale, se dressant fier au pied du massif montagneux. Lorsque l'avion se posa, tous ses passagers purent observer, non loin de l'aéroport, le nouveau quartier d'affaire en construction. Symbole de modernité, les tours en construction ne semblaient pas vouloir s'arrêter de grandir vers le ciel et parmi elles, la tour Azadi, illuminée.

Sur le tarmac, l’air avait une qualité électrique. De gros nuages noirs apparaissaient au dessus des sommets montagneux, poussés par l'air marin, annonçant sans doute un orage nocturne. Le vent sec descendait des pans de montagne, ramenant les odeurs distinctes de la ville. Un eurysien avait donné son nom à ce phénomène, celui de Foehn. Mais ici on le qualifiait simplement de vent chaud, un nom attribué voila bien des années, des milliers d'années. Une garde d’honneur composées de deux compagnies d'un régiment de la garde républicaine quittèrent une position de rang pour former une haie d’honneur, que traversa à pas vif Arash Farajpour. Arrivé devant la délégation banairaise, marquant un temps de pose, avant de tendre la main aux représentants tout en arborant un large sourire.

– Salam aleykoum wa rahmatullah wa barakatuh.

Son arabe était un peu rouillé, il n'avait pas eu l'occasion de l'apprendre lors de ses études. Il restait néanmoins compréhensible, ayant fait le choix de donner bonne impression à ses invités. Souriant, il fit signe à ses hôtes de l’accompagner.

– J'espère que vous avez fait bon voyage, nous sommes très fier de pouvoir vous recevoir chez nous. Au vu de la météo qui s'annonce, j’ai jugé que vous préféreriez peut-être esquiver tout le décorum d’usage si cela ne vous dérange pas.

Il toussota poliment et s’arrêta en bout de piste, où attendaient deux voitures, et fit signe à ses invités de monter dans celles-là. Il monta dans la voiture de tête avec les principaux représentants, laissant à leurs secrétaires et autres gardes du corps celle de derrière. Le cortège, escorté par des motards de la police, démarra rapidement, empruntant une voie réservée coupant à travers ville.

– Je crois que vos chargés du protocole vous ont déjà informés des dispositions que nous avons prises. Nous allons d’abord discuter diplomatie – nous souhaitons normaliser nos relations diplomatiques officiellement afin de pouvoir partir sur des bases saines. Nous nous dirigeons vers le palais Hadish, c'est notre ministère des Affaires étrangères, je pense que vous y apprécierez le cadre. Nous pourrons échanger autant que vous le voulez, nous avons tellement à nous dire. Ensuite, si vous voulez profiter de votre séjour, nous avons préparé une visite des points clefs de la ville pour votre délégation.
Il pencha la tête sur le côté.

– Nous espérons que vous apprécierez votre séjour. Notre capitale est en pleine transformation, j'imagine que vous avez pu voir quelques uns des chantiers qui définiront l'image de cette ville dans un futur proche. Néanmoins nous souhaitons conserver avant tout nos centres historiques, ils sont d'une immense valeur pour nous, bien plus que tout ça en tout cas.

Il se tut brièvement, lançant un regard circonspect aux chantiers d’une immense tour de gratte-ciel, puis émit un grognement approbatif lorsque la voiture émergea hors du quartier d’affaire pour s’engager sur une grande avenue encerclée d’espaces verts. Les lieux alliaient modernité détonante et l'activité joyeuse d'un vieux quartier. Des marchés jonchaient la rue, les commerçants préférant cependant ranger leurs étales en prévision de l'orage a venir, commun en cette saison. Des bâtiments anciens, voire des ruines, apparaissaient régulièrement au détour de rues et d'avenues.

Désormais, le convoi se rapprochait des quartiers plus "traditionnels", la fréquence des bâtiments qui dégageaient une aura ancienne augmentait. Un observateur aguerrît aurait pu saisir tous les détails qui attestaient que cette ville était chargée d'histoire.

Enfin le convoi arriva dans la cour du ministère des Affaires étrangères. Là, un petit contingent d’officiels et de militaires rendirent les honneurs à l’ensemble de la délégation, puis tout le monde se retrouva enfin dans un salon diplomatique du plus bel effet, et dont les grandes vitres donnaient d'un côté sur les immenses pics montagneux – où se déployait corps et bien un orage – ainsi que de l'autre sur les tours lumineuses de la ville. La plus haute d’entre elles étant la tour Azadi, symbole de la modernisation du pays et aperçue aux abords de l'aéroport.

Le reste du salon était tout à la fois moderne et emprunt de culture locale : une bonne partie des murs étaient ainsi marqués par des motifs peints avec des couleurs vibrantes, dont le bleu dominait. Une table de réunion, où se trouvait un service à thé et aux chaises magnifiquement ornées, occupait le centre du salon, on y invita les représentants à s'y assoir.

Comme prévu, le ministère des Affaires étrangères, Dara Sahdavi, choisit ce moment pour se joindre aux discussions. Relativement âgé, c'était un homme grisonnant et mal rasé. Pour autant, il dégageait une énergie très vive et communicative. De manière notable, ce fut lui qui servit le thé, avant de s’installer comme les autres à la grande table où se tenaient les discussions.

– Très chers frères banairais. J’espère que vous avez fait bon voyage !

– Je vous présente mon ministre des Affaires étrangères, il me semble que vous avez dors et déjà pu échanger avec lui.

– Tout à fait. Et maintenant je suis tout à votre écoute. Nous avons un programme chargé à aborder, je crois. Elle prit un ton de confidence. Je vous propose de commencer immédiatement par la normalisation de nos relations diplomatiques si cela vous convient ?

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Bandarhan était, en effet, une ville particulière. Entre tradition et modernité, la capitale faravanienne devait à coup sûr surprendre plus d'un visiteur : entre deux grands immeubles aux larges vitrages, on pouvait contempler quelques maisons et villas traditionnelles s'imbriquant entre les tours. Plus loin, d'anciens jardins mettaient en valeur plusieurs gratte-ciels à l'esthétique à la mode, avant de venir étayer l'atmosphère des quartiers du centre-ville historique. Voilà qui est bien mieux, pensa Saroud Al Tenhè. A vrai dire, il s'étonnait toujours devant l'ingéniosité humaine devant ce spectacle grandeur nature de physique appliquée, mais il ne pouvait s'empêcher de se sentir bien plus chez lui dans les quartiers médiévaux d'Al Kara, sa ville de naissance. Et même s'il vivait désormais à Abunaj, la capitale banairaise, pour l'exercice de ses fonctions de Khasser, le chef d'état de la République Directe, l'effet était le même : il flânait dans le centre-ville aux multiples détours de rue et aux jardins traditionnels arabes, pas dans le quartier des affaires. Ici, à Bandarhan, c'était pareil. Il fallait croire que le savoir-vivre se communiquait mieux via les belles bâtisses et les vieilles pierres que par les titans d'acier dont les riches fortunes de la côte banairaise raffolaient. Toujours est-il que le rapide coup d'œil lui avait plu.
A ses côtés, mis-à-part ses homologues faravaniens, on trouvait sa Ministre des Affaires Extérieures, Siriam Amza, qui était en quelque sorte la femme de la situation. Elle s'était faite une bonne réputation au poste de ministre, chose qui lui permettait sans trop de doutes de continuer à occuper son poste pour le mandat qassenide suivant, de 2011 à 2018. Certes, il y avait plusieurs franges d'opposition à sa politique extérieure, mais rien d'étonnant. De toute manière, du fait du système de la République Directe, les assemblées locales pouvaient voter un avis de réserve quant à toute décision diplomatique importante, comme des contrats de coopération ou l'adhésion à une organisation internationale, un avis résultant à sa consultation par les autres assemblées et qui déboucherait sur une renégociation entre le Ministère et les assemblées. Bien-sûr, le Ministère des Affaires Extérieures, du fait de la nature de son exercice politique, était beaucoup fidèle aux principes de la démocratie directe que le reste de la politique du pays, ce pour des raisons de stabilité, de praticité et d'appui à la décision plutôt fondé sur l'avis de groupes d'expert du ministère plutôt que via les citoyens qui ne pouvaient, sauf utopie irréalisable, s'enquérir parfaitement de tout sujet en plus d'aller travailler, s'occuper de leurs amis et de leur famille et participer activement au restant de la vie politique. D'autant plus que les actions à l'international pouvaient avoir de graves conséquences, et qu'il valait mieux prendre ses précautions et ne pas changer ses statuts au moindre changement d'humeur, chose qui techniquement pourrait arriver si tenté que les décisions soient intégralement prises collégialement. Pour ce qui était des oppositions à Siriam, elles étaient multiples, mais pas trop inquiétantes : les franges libérales, plusieurs grands groupes privés et des mouvements intellectuels de mercantilisme et de mondialisme étaient enthousiastes de l'adhésion du Banairah en tant qu'état-fondateur à l'ONC, l'Organisation des Nations Commerçantes, et se plaignaient régulièrement de la lenteur et d'un manque de volonté, selon eux, de la part du Banairah pour engager des accords et des réformes internationales pour favoriser les échanges entre les pays-membres. Certains allaient même jusqu'à voir d'un mauvais œil les relations cordiales entretenues avec le Grand Kah, une grande puissance en concurrence permanente avec l'Alguarana, un membre de l'ONC et surtout une manne financière bien plus importante que l'Union des Communes. De l'autre côté, les mouvements nationalistes, souverainistes, pan-afaréanistes et pan-arabiques très influents soutenaient avec ferveur la participation active du Banairah au Liberalintern, des activités stimulant l'échange théorique, scientifique et sur la démocratie pleine et directe, et surtout aidant à l'émancipation du continent afaréen de ses persécuteurs. Et justement, d'après eux, c'était plutôt l'Alguarana le problème plutôt que le Grand Kah. Après, bien-sûr, tout se déclinait : pas de démocratie sans maëlstrom indescriptible, disait-on, et il y avait autant de pensées différentes que de citoyens, ou presque. Peut-être un peu moins quand même. Par exemple, il y en avait beaucoup pour dire qu'au final -toujours sur le même exemple- c'était la même fumisterie pour les deux, et que de toute manière, tout le monde faisait son petit impérialisme et son juteux opportunisme dès qu'il le pouvait. Ceux-là comprenaient donc parfaitement qu'on puisse "tenir le cul entre deux chaises" comme aimaient dire les détracteurs à l'adhésion à deux supposés groupements géopolitiques qui seraient sensés être distinctement séparés et en concurrence frontale, alors qu'au final, rien ne disait que l'un excluait l'autre, et que comme quoi, les gens se faisaient des histoires pour pas grand-chose. Être pour la liberté complète des peuples et pour le commerce, c'est possible, et c'est pas parce que des lobbys financiers existent lorsqu'on abolit des lois restrictives qu'on va arrêter de financer le pays et ses grandes causes. Inversement, favoriser les échanges et le balances commerciales attirantes ne signifiait pas renier ses principes pour un bonus de retour sur investissement : la mesure avant tout, et pour tout. Ah, et bien-sûr, il y avait bien d'autres pensées sur la manière dont devaient être gérées les Affaires Extérieures, devait-on être interventionniste, pacifiste, pratiquer l'économie de prédation, soutenir des pays concurrents juste parce qu'ils sont du même continent, fallait-il s'aligner avec les grandes puissances, proposer une voie alternative, favoriser les échanges de population...En politique, tout se débat, et la maxime a d'autant plus de sens au Banairah, le pays des débats intellectuels sans fin, des théorisations sur 500 pages, des modèles socio-bio-technico-économico-politiques à 250 variables et autres documentaires sur le bien-fondé de l'exportation des dattes en Eurysie du Nord. Toujours était-il que malgré quelques réticences, sa politique n'avait jamais été sérieusement remise en question, une preuve amplement suffisante du bien-fondé du positionnement banairais sur la scène internationale.
Evidemment, ce n'était pas la seule ministre dans la voiture : après tout, vu l'importance de la rencontre, le Qasse ne s'était pas gêné et avait purement et simplement proposé à la Ministre des Armées et de la Défense de se déplacer au Faravan pour superviser les opérations. Flanquée de plusieurs conseillers qui suivaient dans la voiture suivante, la Ministre avait de la carrure, comme, à vrai dire, tout soldat au service de la République Directe. Bien bâtie, aux épaules franches et au dos musclé, elle en imposait partout où elle allait et rien que pour cela, elle bénéficiait d'une bonne réputation auprès de la population, dont celle engagée sous les drapeaux. Fervente patriote, elle se donnait corps et âme dans son travail, et cela se voyait : après tout, c'est sous son mandat que l'armée banairaise s'était relevée de son état pitoyable du début du millénaire. Désormais, tout ennemi de la nation et de ses alliés devrait avoir affaire à 165 000 soldats professionnels appuyés par une marine aux effectifs respectables -l'une des plus grandes marines du monde, après tout, même si les écarts entre les différentes puissances pouvaient être vertigineux-, une aviation en plein essor et des moyens terrestres conséquents. Certes, tout n'était pas parfait, et pour un pays de la taille du Banairah, on pouvait toujours faire mieux, et ce surtout lorsqu'on prétendait protéger le pays et le continent des grandes puissances coloniales : rien que la Listonie faisait peur à n'importe quel état-major, fut-il bien équipé, alors toutes les compter faisait froid dans le dos. Toujours était-il que la coopération militaire et les accords de défense mutuelle parvenaient à combler les déficits, à s'assurer ses arrières tout comme à travailler sur le long terme, et le Faravan, voisin direct du Banairah à peu de choses près, avait tout le potentiel d'un allié de confiance, et ce notamment sur l'épineuse question de la défense de la région des Bohrins et de la corne est de l'Afarée du Nord.
Pour le reste de la délégation, on s'était contenté de premiers délégués, de hauts représentants et autres statuts comparables qui, à part l'absence de symbole diplomatique fort, n'avait que peu à envier de leurs supérieurs. Il fallait reconnaître que la situation militaire régionale était un sujet plus qu'important et justifiait en tous points la présence de la ministre : la guerre civile larvée d'Iskandriane commençait à s'enflammer, et personne ne voulait d'un deuxième Varanya. Dans les représentants, on trouvait donc des délégués ministériels du Ministère du Commerce et des Transports, du Ministère de l'Education et de la Recherche, du Ministère de la Culture, ... Tout ce beau monde avait de quoi raconter depuis la reprise des relations avec la République de Faravan, c'était donc sans surprises qu'il y avait autant de monde présent.

Tout ce beau monde, justement, avait fini par arriver à destination, et à s'installer confortablement avec un thé fort bien servi, pratique qui rappelait celle que l'on avait également au Banairah. Toujours de bons souvenirs. Saroud adorait le thé, surtout celui cultivé à Destanh, sur les collines. Un thé qui se déclinait en plusieurs goûts, dont le fameux thé au chocolat qui renversait toute personne ayant un bon goût en matière culinaire. Mais enfin, là n'était pas la question, et quand bien même l'accueil était fort apprécié, Saroud avait besoin de toute sa concentration et de tout son sérieux pour la longue rencontre qui s'annonçait. Il ne s'agissait pas de prendre les choses à la légère. Alors sans plus attendre, on commença la conversation, et surtout le programme de la rencontre.

Oui, un fort bon voyage, répondit Saroud. Lui et sa ministre avaient l'habitude, comme la coutume le préconisait, de partager la représentation diplomatique du Banairah, et par conséquent se passaient la parole et co-rédigaient les missives. Cela permettait au Khasser de représenter le pays avec plus de crédibilité, une chose importante vu qu'il s'agissait du chef de l'état, une figure instinctivement prise pour importante -ce qui était plutôt le cas. Vous savez, il est très agréable de voyager plus proche de chez soi, et le plaisir est d'autant mieux lorsqu'on visite un pays auquel on se sent proche. La région des Bohrins recèle de diversité, mais on sent, lorsqu'on y passe du temps, que l'Histoire commune de cette région lie ses pays par bien des aspects. Puis, remerciant Dara de l'avoir servi : Mais oui, bien entendu, commençons par la normalisation de nos relations. C'est par là que nous pourrons commencer à poser les bases d'une coopération solide entre nos deux pays. Nous proposons tout d'abord de mettre noir sur blanc l'essentiel, à savoir la reconnaissance mutuelle de nos territoires terrestres et maritimes, l'obligation d'une non-ingérence dans les affaires étatiques -concrètement, toute action pouvant réduire l'agentivité de nos gouvernements et de nos régimes, ou leur légitimité- et la signature d'un pacte de non-agression et d'amitié. Evidemment, cela ne représente que les bases de notre coopération, certains points pourront être améliorés ultérieurement à l'aide d'un traité plus poussé, je pense par exemple à un traité de défense mutuelle.


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président Arash Farajpour a écrit :Excellent ! répondit Arash avant d'ajouter : président Arash Farajpour a écrit :Nous sommes contents que vous ayez pu effectuer votre voyage dans de bonnes conditions. C'est pour nous la première fois que nous recevons une délégation venant d'un pays aussi proche que le votre. C'est d'autant plus vrai quand on compte les pays culturellement similaire au notre. En ce sens, c'est un honneur pour nous de vous recevoir ici, à Bandarhan. Il marqua une pause, appuyant son propos. Puis, répondant à Saroud : président Arash Farajpour a écrit :Nous consentons bien entendu à la reconnaissance mutuelle de nos territoires terrestres et maritimes, l'obligation d'une non-ingérence dans les affaires étatiques ainsi que la signature d'un pacte de non-agression et d'amitié. Nous souhaiterions également étendre cet accord initial à l'installation d'une représentation diplomatique permanente dans nos pays respectifs. Cette proposition s'étend également à l'installation future de consulats lorsque le moment opportun se présentera. Nous pouvons également aborder la question des visas afin de faciliter les déplacements entre nos deux pays. Vous le savez peut être, notre pays est très attaché au principe de libre circulation des personnes. Je peux dés lors vous faire la proposition d'établir une procédure de visas simplifiée et généreux pour que nos citoyens puissent se déplacer comme ils le souhaitent. Il prit une nouvelle pause, en profitant pour prendre une gorgée de thé. Il faut dire qu'il était vraiment bon, ce thé. président Arash Farajpour a écrit :Votre mention d'un traité de défense mutuelle me semble être l'opportunité de vous révéler que ce sujet est en effet à l'ordre du jour. S'il vous en conviens, nous pourrons l'aborder ultérieurement lors de cette rencontre, notamment lors de nos échanges dans le domaine de la défense. Il regarda ses notes avant de continuer : président Arash Farajpour a écrit :Dans un autre registre, il serait a notre sens bénéfique de capitaliser sur les points communs qui unissent nos peuples. Ainsi, nous serions favorable à l'ouverture de centres culturels dans nos pays respectifs afin de pouvoir permettre des échanges a ces niveaux. De plus, nous pourrions organiser des compétitions sportives communes via des rencontres. On peut également imaginer l'organisation d'expositions présentant la culture de nos pays respectifs, avec sur le plus long terme des échanges d'œuvres et de pièces historiques pour nos musées. Nous restons bien entendu ouvert à toutes suggestions que vous pourriez avoir dans le domaine.
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-Oui, la représentation diplomatique permanente va sans dire, mais vous avez raison de le souligner. C'est un point-clé dans notre démarche de rapprochement.
[...]
Parfait, nous pourrons prendre tout le temps nécessaire pour aborder ce sujet. Nous avons plusieurs choses à aborder à propos de notre stratégie de défense commune, nous vous en parlerons.
[...]
Le Ministère des Affaires Extérieures avait justement réfléchi en amont avec le Qasse, à savoir le conseil des ministres, et celui-ci avait fini par s'accorder sur le bien-fondé d'une telle ouverture. La dynamique économique du Banairah avait besoin de diversification, notamment via le tourisme, et l'arrivée facilitée de touristes faravaniens pourrait grandement aider cette démarche. Pour ce qui était des échanges culturels, cela plairait aux étudiants, universitaires et aux chercheurs des sciences humaines et sociales en plus de satisfaire les professionnels du tourisme culturel et intellectuel. Et qui sait, peut-être que quelques-uns de ces visiteurs viendraient s'installer et travailler au sein du pays. L'attractivité d'un pays, ça s'entretient, aussi les deux propositions étaient-elles tout-à-fait souhaitables. Il ne restait que la question sécuritaire qui devrait être abordée, et en ce sens une communication accrue entre les services de police des deux états pourrait aider à palier l'augmentation du risque de criminalité internationale du fait de l'assouplissement des échanges de populations. Dans l'ensemble, on gagnait également un bonus sympathie, utile pour la conservation de l'image du Banairah, qui comptait bien garder sa place de pays-modèle et protecteur de sa région. Enfin, promouvoir la coopération avec les états voisins donnait de la crédibilité au pays, mais aussi, indirectement, au Forum de Coopération d'Afarée du Nord qu'il représentait partiellement, du fait de son Secrétaire Général, de nationalité et citoyenneté banairaise. Une chose utile, en connaissant l'utilité du FCAN en tant qu'outil de soft (voire hard) power banairais.

Nous serions d'accord pour une simplification de l'obtention des visas et l'ouverture d'un programme d'échanges culturels. Nos deux pays apprendraient à mieux se connaître, et agir ainsi ferait figure d'exemple. Malheureusement, la corne bohreïn d'Afarée est aussi connue pour l'agitation et la violence de certains pays : Farisistan, Varanya, Majanda...connaissent des difficultés sociales et économiques importantes, et leur manque d'échanges et d'écoute au niveau national entre les différentes factions qui les compose risque toujours d'enflammer les campagnes. Il s'agit de favoriser la paix plutôt que les conflits.

Néanmoins, une facilitation d'obtention des visas nous fait craindre une augmentation de la mobilité des criminels, que ce soit ceux sur notre territoire comme ceux sur le vôtre. Afin de prévenir une baisse d'efficacité de nos services de sécurité respectifs, nous aimerions vous proposer de mettre nos services de police en communication. Cela devrait les aider à garder la main sur d'éventuels suspects à appréhender ou tout simplement à contrôler le passage à la frontière plus aisément. Qu'en dites-vous ?
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président Arash Farajpour a écrit :Nous partageons tout à fait votre vision de valorisation de la paix plutôt que les conflits. C'est par ailleurs avec grande attention que nous suivons les actions de nos voisins. J'ai espoir que la situation puisse se stabiliser suffisamment pour que des acteurs étrangers ne puissent pas profiter de l'agitation pour s'immiscer dans nos affaires régionales. Il semble en effet que nous ayons pour le moment été relativement épargnés des conflits sanglants, mais nous ne sommes pas naïfs quant à la probabilité qu'une situation de crise émerge a nos frontières.
Justement à ce propos, je dois vous confier notre intérêt pour intégrer le Forum de Coopération de l'Afarée du Nord. Mais nous connaissons mal cette organisation, nous pensons donc qu'il serait peut être plus judicieux de se placer en tant que simple observateur pour le moment.

Mais retournons aux visas. Je suis tout a fait d'accord avec votre proposition d'instaurer un dialogue entre nos services de police et de douanes. Nous ne serions d'ailleurs pas fondamentalement opposés à la signature d'accords d'extradition, dans la mesure du raisonnable, pour les criminels qui abuseraient de nos libertés de circulation. Enfin, il serait envisageable d'aller plus loin dans la coopération de nos services sur un plus long terme, avec par exemple des bases de données communes, des entrainements joints ainsi que d'autres détails de ce genre. Il faudra néanmoins s'assurer de la compatibilité de nos systèmes judiciaires avant cela, afin de limiter les complications qui pourraient émerger de ce genre de coopération.

Autre sujet, bien que lié avec celui des visas dans une certaine mesure, nous souhaiterions aborder la question des collaborations culturelles. Comme nous avons pu le constater, notre proximité géographique implique également des similitudes dans nos cultures et histoires. Je pense qu'il serait intéressant de capitaliser sur le sujet et d'en profiter pour rapprocher d'avantage nos deux nations qui ont, je le crois, beaucoup à échanger. Ainsi, nous serions favorable à l'ouverture de centres culturels dans nos pays respectifs afin de pouvoir permettre des échanges a ces niveaux. Nous pourrions par ailleurs organiser des compétitions sportives communes via des rencontres. On peut également imaginer l'organisation d'expositions présentant la culture de nos pays respectifs, avec sur le plus long terme des échanges d'œuvres et de pièces historiques pour nos musées. Cette énumération est bien entendu non exhaustive et nous restons ouvert à toutes suggestions que vous pourriez avoir dans ce domaine.
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