21/02/2015
17:38:30
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[POLITIQUE - RP] Le Daryl, cœur du pouvoir wanmirien (législation , RP et votes)

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Le Daryl, cœur du pouvoir wanmirien.


Qu'est-ce que le Daryl ?

Le Daryl est l'unique Chambre de la République Démocratique du Wanmiri, et possède le pouvoir législatif dans son ensemble. Il est composé exclusivement de membres du peuple, élus au suffrage universel proportionnel. Ses membres sont au nombre de six-cents (600), dans une volonté de représenter au mieux le peuple. Cette Chambre peut proposer et voter les lois, nommer le chef d'État, et voter la composition de l'Enea (organe exécutif).
Le Daryl est l'organe politique le plus puissant du pays, puisque le Wanmiri est un régime parlementaire. Il peut renverser le gouvernement (l'Enea) mais, en contrepartie, il peut être dissous par le Kys.

De la durée d'un mandat et de l'immunité des membres du Daryl

«Tout pouvoir est provisoire ; celui qui l'exerce doit savoir qu'il aura un jour à rendre des comptes.»

Le mandat des membres du Daryl est de six ans. Il se fait selon une triple rotation : les membres sont renouvelés par tiers tous les deux ans. Ainsi, les alliances politiques sont en perpétuel changement, empêchant à l'une de dominer trop longtemps la scène.

"Nul n'est au-dessus de la loi"

De ce fait, tous les citoyens wanmiriens sont soumis au lois wanmiriennes, et aucun membre du Daryl ne possède d'immunité réelle. S'ils possèdent une immunité provisoire durant leur mandat (sauf exception, seule une demande du Kys peut leur retirer cette immunité), ils doivent savoir que, dès la fin de leur mandat, ils pourront être jugés pour leurs actes.

De la composition du Daryl

Composition du Daryl actuelle et suppositions concernant l'évolution future

De la législation actuelle au Wanmiri

Situation au Wanmiri en 2012. Celle-ci est amenée à évoluer au cours du temps.
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Législation d'identité et âge

Majorité civile : Officiellement, c'est-à-dire selon la loi de l’Etat wanmirien, la majorité civile est acquise à l’âge de 20 ans. Dans les faits, la vie au Wanmiri étant essentiellement rurale et l’Etat wanmirien n’ayant pas les moyens de contrôler l’âge de chaque individu, ce sont souvent les réglementations des peuples et ethnies qui s’appliquent dans les campagnes (dans les villes, la loi est plus facilement mise en place, d’autant que les considérations de peuples s’effacent face au sentiment nationaliste). Ainsi, les individus sont souvent considérés comme adultes par leur communauté à un âge allant de 14 à 50 ans. Parfois, la majorité est obtenue par un rite de passage, ou certaines ethnies considèrent qu’il existe plus de périodes dans la vie que la dualité enfant/adulte, ce qui tend à complexifier les choses. Cela se traduit en général par une interdiction faite aux “jeunes” d’user de leurs droits de citoyens, puisque les “anciens” les en empêchent. Si ces pratiques ne sont pas reconnues par l’Etat, il n’empêche qu’elles gardent une forte emprise sur les jeunes et les populations en général, dans des milieux où le pouvoir central est faible.

Majorité judiciaire : La majorité judiciaire est fixée à l'âge de 15 ans, mais cela reste variable : certaines situations peuvent abaisser ou réhausser l'âge requis lors d'un jugement légal. Ici aussi, ce sont souvent les réglementations locales qui s'appliquent, pour les mêmes raisons que précédemment, ce qui donne parfois lieu à des jugements d'enfants de moins de cinq ans ou au jugement d'une famille entière pour un crime commis par un seul de ses membres. Là encore, ces jugements locaux ne sont pas reconnus par l'État, qui ne reconnaît que le Redo.

Majorité sexuelle : Non définie dans la législation pour le moment. De facto, les choix des peuples s’appliquent selon les régions.

Service militaire : Le service militaire est obligatoire pour tous (sauf exceptions : certificat médical d’incapacité, engagements familiaux empêchant le déplacement, travail actif dans une entreprise publique pouvant fournir une dérogation, etc) et dure deux ans. Il peut être effectué sur une période allant de 18 à 25 ans (il peut donc être réalisé sans nécessité d’être majeur). Il s’organise en deux temps : un an d’entraînement militaire actif et théorique, puis une année d’étude du droit et de service public. Le service public consiste en une aide humanitaire apportée à un endroit du pays décidé par l’Etat en fonction des besoins.

Droit de nationalité : La nationalité wanmirienne peut s’acquérir de différentes façons. Par droit du sang : si au moins un des parents est de nationalité wanmirienne, l’enfant acquerra immédiatement la nationalité (à moins d’un refus par les parents, cas encore jamais observé). Par droit du sol : toute personne étant née au Wanmiri et y ayant résidé au moins 6 ans (même de façon discontinue) pourra recevoir la nationalité à sa majorité. Par naturalisation : toute personne ayant vécu au moins 6 années consécutives (ou qui a rendu des services exceptionnels au pays) et qui en fait la demande peut recevoir la nationalité.
La nationalité peut être perdue, c’est le cas notamment pour les prisonniers (perte temporaire) ou en cas d’exclusion de la communauté (perte définitive, il est à noter que c’est une peine grave encore jamais appliquée).

Laïcité : Suite aux déboires du précédent régime (empire théocratique de droit divin), la laïcité a été inscrite dans la Constitution wanmirienne. Les différentes religions sont tolérées, mais leur pratique ne peut se faire dans un lieu public.


Droits fondamentaux

Liberté d'expression : Garantie, sous conditions. Le soutien au régime précédent (l'Empire du Viswani), même dans le cadre de la liberté d'expression, est interdit et fortement puni.

Liberté de culte : Garantie, dans la mesure où la pratique n’est pas réalisée dans un lieu public.

Liberté de rassemblement : Garantie, sous conditions : il est obligatoire de prévenir les institutions locales lors d’une manifestation ou de tout autre événement de grande ampleur.

Liberté d'association : Garantie, sous conditions (quel type d’association, organisation, etc).

Droit de grève : Non défini dans la législation pour le moment. En cours de traitement par le Daryl. Dans les faits, personne n’est puni pour faire grève, mais les entreprises peuvent librement rompre les contrats des grévistes.

Droit d'entreprendre : Garanti, sans réglementation pour le moment, en cours de traitement par le Daryl.

Droits des femmes : Garantis officiellement, mais variables selon les peuples dans les faits. Il est à noter que par endroit, il serait plus correct de chercher les “droits des hommes”.

Droits des enfants : Non définis dans la législation pour le moment. En cours de traitement par le Daryl.

Droits des animaux : Non définis dans la législation pour le moment.

Droit d'héritage : Compliqué. Le Daryl (et donc le pays) est actuellement divisé sur la question, entre les libéraux d’origine jashurienne voulant le maintenir (comme c’était le cas sous l’Empire), les révolutionnaires les plus convaincus qui veulent le supprimer et ceux, plus neutres, qui souhaitent l’autoriser mais avec une meilleure redistribution des richesses. Dans les faits, il s’applique toujours.

Double nationalité : Autorisée, sous conditions.

Esclavage : Interdit, et fortement sanctionné (peine de mort).


Législations morales et civils

Divorce : Non défini dans la législation pour le moment. Le mariage civil n’existant pas (ou pas encore, la question étant débattue au Daryl) au Wanmiri, et l’Etat ne voulant plus traiter avec la religion, le divorce tel qu’on l’entend n’existe pas pour le moment. Certains peuples autorisent la séparation des individus, d’autres non (hindouistes notamment).

Relation sexuelle hors-majorité sexuelle : Non défini dans la législation pour le moment. La question est souvent laissée aux peuples ou aux ekios. Les hindouistes l’interdisent catégoriquement, tandis que les adeptes du culte de Saeri n’y voient pas d’inconvénient.

Relation sexuelle hors-mariage : Le mariage civil n’existant pas au Wanmiri, la législation ne se préoccupe pour le moment pas de ce genre de questions. Dans les faits, tout dépend des peuples et des religions.

Relation extra-conjugale : Le mariage civil n’existant pas au Wanmiri, la législation ne se préoccupe pour le moment pas de ce genre de questions. Dans les faits, tout dépend des peuples et des religions.

Relation et mariage consanguin : Le mariage civil n’existant pas au Wanmiri, la législation ne se préoccupe pour le moment pas de ce genre de questions. En revanche, si la loi n’indique rien de précis, peu de peuples autorisent les relations consanguines ou incestueuses.

Polygamie : Le mariage civil n’existant pas au Wanmiri, la législation ne se préoccupe pour le moment pas de ce genre de questions. Au niveau des religions, l’hindouisme l’interdit catégoriquement, mais d’autres peuples sont plus laxistes. Enfin, certaines femmes ont plusieurs hommes.

Contraception : Autorisée, et même recommandée au regard de la croissance démographique du pays.

Adoption : Non défini dans la législation pour le moment. Malgré tout, les orphelins étant nombreux depuis la guerre civile, beaucoup de familles ont adopté des enfants pour leur fournir un toit, sans que les autorités y trouvent à redire.

Avortement : Non défini dans la législation pour le moment. De toute façon, aucun hôpital ne peut fournir un tel service.

Euthanasie : Non défini dans la législation pour le moment.

Homosexualité : Non défini dans la législation pour le moment. Variable selon les régions et les peuples.

Mariage homosexuel : Le mariage civil n’existe pas au Wanmiri, et peu de religions autorisent le mariage homosexuel.

Adoption homosexuelle : Non défini dans la législation pour le moment. Le cas des adoptions et de l’homosexualité n’ayant pas été traités pour le moment, les adoptions homosexuelles restent en attente.

Transgenrisme : Non défini dans la législation pour le moment. Mal vu ou compris par la plupart des gens.

Prostitution : Officiellement illégale : nul ne doit avoir à vendre son corps.

Pornographie : Non défini dans la législation pour le moment. Les services photographiques et audiovisuels étant trop peu développés au Wanmiri, la question ne se pose même pas. Malgré tout, nombre de peuples et de religions condamnent cette “hérésie”, cette “impureté” dont il “faut se laver à tout prix”.

Sectarisme :
Le sectarisme est totalement interdit et combattu, et ce sur l’ensemble du territoire. L’Etat craint particulièrement les fanatiques impériaux, dont l’endoctrinement extrême ne permet aucun espoir


Législations sur la sécurité

Possession d'armes à feu : La possession d’armes à feu est totalement interdite, l’Etat devant seul posséder le monopole de la violence. En cas d’invasion du pays, il est toutefois autorisé d’en posséder une, pour la défense de la patrie (guérilla défensive). Les ekios disposent donc de réserves à travers tout le pays.

Espionnage domestique : Non défini dans la législation pour le moment. Variable selon les régions et les peuples, mais souvent condamné.

Torture : Totalement interdite en théorie. Largement appliquée durant la guerre civile dans les faits, mais plus depuis.

Peine capitale : Autorisée par la loi, toutes les formes d’exécution étant acceptées. Largement utilisée durant et après la guerre, dans le cadre notamment du jugement des partisans de l’Empire.


Législations supplémentaires

Clonage : Non défini dans la législation, la question ne s’étant encore jamais posée au vu de l’état des capacités médicales wanmiriennes.

Recherche génétique : Non défini dans la législation, la question ne s’étant encore jamais posée au vu de l’état des capacités de recherche wanmiriennes.

Organismes génétiquement modifiés : Non défini dans la législation, la question ne s’étant encore jamais posée au vu de l’état des capacités de recherche wanmiriennes.

Jeux de hasards :
Totalement interdits. Nul individu ne doit pouvoir risquer ses conditions de vie au jeu, et encore. Dans les faits, il en existe en sous main, mais aucun établissement n’y est consacré.

Consommation d'alcool : Autorisée. La consommation est toutefois réglementée dans certaines régions, certains ekios sont d’ailleurs dits “secs” car l’alcool y est interdit en dehors des pratiques religieuses.

Consommation de tabac :
Autorisée. Dans les faits, plutôt restreinte aux pratiques religieuses, les cigare(tte)s étant très peu répandus au Wanmiri.

Consommation de cannabis : Interdite, pour quelque raison que ce soit.

Consommation de stupéfiants : Interdite dans la majorité des cas. Autorisée pour certaines pratiques religieuses ou coutumes ancestrales propres à certains peuples, et qui en nécessitent (il s’agit souvent d’opium). Ceci dit, il est tout de même obligatoire pour ces communautés de faire une demande officielle pour obtenir le droit d’en consommer, et celle-ci est très contrôlée (quantité, fréquence de prise, etc). Pour ce qui est des autres drogues, et en l’absence d’autorisation expresse, la production et la consommation sont interdites.

La théorie du Darwinisme à l'École : La théorie de l’évolution darwinienne est pour le moment uniquement connue des élites du pays. Elle a été instaurée dans les nouvelles écoles, mais son introduction est progressive : les jeunes vivent depuis des années en croyant que les dieux ont créé le monde et les animaux, et que ceux-ci n’ont plus évolué depuis lors, chaque âme devant pouvoir se réincarner en une espèce existante.

Engrais et pesticides dans l'agriculture :
Non défini dans la législation pour le moment. Actuellement, leur utilisation est faible, leur coût étant en effet élevé et les paysans wanmiriens disposant de techniques naturelles.

Additifs alimentaires dans les aliments : Non défini dans la législation pour le moment. Leur utilisation précise est inconnue, mais est forcément faible, les Wanmiriens consommant la plupart du temps la nourriture qu’ils ont eux-mêmes produite dans les champs ou rizières du pays.

Des décisions récentes du Daryl

  • 17 novembre 2009 : Proclamation de l'Acte de nationalisation des biens impériaux et ecclésiastiques. Création de la Régie Nationale des Biens Impériaux et Ecclésiastiques (RENBIE).
  • 20 décembre 2012 : Réaffirmation de l'Acte de nationalisation des biens impériaux et ecclésiastiques sur demande du Kys. Ajout de la mention que les biens peuvent être vendus à l'étranger.
301
Séance du 20 décembre 2012

......Le Daryl, seul représentant du peuple, a aujourd'hui [20 décembre 2012] réexaminé le décret suivant, daté du 17 novembre 2009, suite à une demande du Kys. Nous le réaffirmons en ce jour, et y rajoutons la précision que les biens nationalisé peuvent parfaitement être vendus à l'étranger dans le cadre de l'Operasi Renaisans.
« Le Daryl, seul représentant du peuple, décrète ce qui suit :

[1] Que tous les biens et reliques impériaux ou ecclésiastiques sont désormais propriété de la nation. Celle-ci pourra en disposer selon son bon vouloir, et notamment les vendre à l’étranger dans le cadre de l’Operasi Renaisans.

[2] Que le Culte de Saeri, pour services rendus à la nation, n’est pas concerné par le présent décret et reste en pleine possession de ses biens et reliques.

[3] Que les terres ne sont pas concernées dans l’appellation « les biens » ci-dessus. Par conséquent, et sauf ordre contraire émanant des autorités locales, les terres appartenant à des religieux restent en leur possession.

[4] Que si les autorités locales décidaient de récupérer une partie des terres ecclésiastiques, elles [les autorités] se devront de laisser a minima suffisamment de terrain afin de nourrir les individus dépossédés.

[5] Que seule la Régie Nationale des Biens Impériaux et Ecclésiastiques est autorisée à disposer des biens nationalisés ci-dessus. Tout achat, vente ou autre transaction ou modification des/réalisé sur les biens cités doit impérativement passer par elle.
Séance du 09 novembre 2013

Un léger bruit de fond émanait de l'assemblée du Daryl. Les parlementaires, nombreux aujourd'hui, remplissaient presque intégralement l'amphithéâtre et, discutant entre eux, créait un vacarme sans nom. De fait, et bien qu'ils murmurent, la salle avait été conçue pour une propagation optimale du son, ce qui avait tendance à l'amplifier un peu trop dans ce genre de situation.

Eddonna s'approcha de l'estrade, et y monta. Elle donna quelques coups sur le micro, le testant, avant de prendre la parole :

"Mesdames, messieurs, bonjour. Je vous prie tout d'abord de m'excuser, car le sujet que je vais vous exposer n'est pas à l'ordre du jour. Vous m'en voyez navrée, mais il s'agit d'une chose importante, et qui va nous demander du temps : il est donc nécessaire que nous commencions à nous y intéresser assez tôt. Je ne viens donc pas aujourd'hui vous parler en tant que présidente du Partai Sosialis Wanmiria, mais en tant que Première Ambassadrice, et représentante diplomatique de notre nation à l'étranger. J'ai reçu hier une communication de l'Empire constitutionnel de Drovolski. Cette communication, émanant plus précisément de la Compagnie Minière de Drovolski, et encore plus précisément d'une filiale, SCM, spécialisée dans l'exploitation du cuivre et de l'uranium, nous demandait si nous étions prêts à accorder une concession minière à la société. Ils auraient, d'après leurs modèles, décelé la présence d'un gisement à Harada qui, je cite bien que de faible teneur, serait de grande taille, et intéresserait donc l'entreprise."

Elle fut coupée par la reprise des murmures.

"De l'uranium ? Ou du zinc ?
- Un gisement de faible teneur ? A Harada ?
- Qu'en dit le CRENWA ? Quels sont les derniers rapports ?
- Il me semblait qu'ils n'avaient trouvé que du charbon jusqu'ici...
- Oui, et les fujiwans l'exploitent ! S'il y avait autre chose, on aurait été prévenu tout de même !"


Elle tapota sur le micro.

"S'il vous plaît, un peu de respect. Je souhaiterais continuer. Oui, je vous l'accorde, je n'ai pas reçu ces nouvelles là non plus de la part du CRENWA. De plus, je voudrais bien savoir sur quoi est conçu leur modèle, puisqu’a priori ils ne sont jamais venus au Wanmiri pour faire le moindre relevé, mais soit, laissons leur le bénéfice du doute, nous contacterons le CRENWA plus tard : la question du jour n'est pas là. En effet, ce gisement les intéresse. Par conséquent, ils nous demandent une concession minière dans la région. Bien évidemment, et malgré le fait que l'on puisse s'y attendre de la part d'Eurysiens, ils n'ont pas réclamé sans contreparties."

Des rires, d'abord discrets puis de plus en plus francs au fur et à mesure que la tension se relâchait, parcoururent l'assemblée. Non, vraiment, les Eurysiens n'étaient pas très appréciés, et l'on se moquait allégrement de leur arrogance. On les admirait pour leurs technologies, mais on leur reprochait bien des choses à d'autres égards. Entre autres, d'avoir essayé de coloniser le Wanmiri, il n'y a pas si longtemps. Les rires se calmèrent, et finirent par se taire. Eddonna reprit la parole :

"Je disais donc qu'ils ne sont pas venus les mains vides. La compagnie nous propose, en échange de l'autorisation d'exploiter les ressources du sous-sol d'Harada, d'électrifier les villes voisines du complexe, et d'entamer un processus de progrès social par l'emploi de la population. Ils disent pouvoir dynamiser l'économie locale et améliorer les infrastructures existantes."

Elle marqua une pause le temps de reprendre son souffle, but un peu d'eau, puis reprit.

"Voilà, il me semblait important de vous soumettre ces informations. Tout comme les accords avec le Negara Strana ont dû être ratifiés par vous, ceux-ci doivent d'abord avoir votre approbation. La direction du Hall des Ambassades a réuni les informations pertinentes dont nous disposons actuellement sur Drovolski, et j'ai pris la liberté de contacter Ranjan Ayyar au CRENWA pour demander ce qu'il en est concernant les ressources évoquées. Il me faudrait dans l'idéal une réponse ouvrée sous deux semaines. . Je vous remercie de m'avoir écouté, et vous laisse donc reprendre la séance du jour."

Elle finit en levant le poing, clamant la devise wanmirienne :

"Par la raison ou par la force !"

Ce à quoi l'assemblée lui répondit :

"Nous vaincrons ! Mort à l'Empereur et à toute forme de dictature !"

Puis le brouhaha habituel repris tandis qu'Eddonna sortait de la salle pour retourner à ses activités.
Séance du 13 novembre 2013

Le même brouhaha habituel régnait dans la salle où se réunissait le Daryl. Aujourd’hui, l’ordre du jour avait été modifié expressément pour traiter la question de la concession minière de Drovolski. Actuellement, un membre du Parti de la Renaissance Wanmirienne semblait vouloir monopoliser le crachoir depuis quelques minutes déjà.

« … Cela me semble être un argument supplémentaire pour soutenir cette idée. De fait, les proposition de Drovolski ne sont pas dénuées de sens, et tout à fait correctes. Nous proposer d’électrifier le secteur aux alentours de leur exploitation prouve un réel intéressement aux contraintes et difficultés que nous rencontrons ! Certes, ils sont eurysiens, mais il ne faudrait pas faire des généralités et faire preuve de xénophobie : tous les eurysiens ne peuvent pas être mauvais, et ceux-ci n’ont pas tenté de nous asservir par le passé. De plus, ils ont tout à fait raison lorsqu’ils disent pouvoir dynamiser l’économie locale. Regardez comment Harada se transforme autour des mines de charbon fujiwanes ! Les salaires augmentent, le niveau de vie se développe ! Les commerces se multiplient ! Il s’agit d’un miracle économique ! Nous devons poursuivre sur cette voie, et cela passe par le fait d’autoriser la CMD-SCM à exploiter les ressources ! Que ce soit de l’uranium ou du zinc qu’ils ont trouvé, leur découverte ne peut être qu’un avantage pour nous. Aussi, et en prenant en compte tous ces éléments, il me semble qu’il est d’une extrême nécessité d’autoriser ce projet, qui s’inscrit d’ailleurs parfaitement dans la continuité de l’Operasi Renaisans. »

Il descendit de l’estrade pour retourner à sa place dans l’amphithéâtre. Des murmures s’élevèrent dans la pièce. Rappeler l’Operasi Renaisans n’était peut-être pas l’idée du siècle. En effet, les députés travaillaient sur le projet depuis des mois, et étaient sur le point de le finaliser, quand ils avaient dû reporter les derniers ajustements à cause de la missive de Mesolvarde. Oh, certes, celle-ci pouvait s’inscrire dans la continuité du projet. Peut-être était-ce vrai. Mais cela ne changeait rien au fait qu’on les avait coupé dans leur élan, et reporté le moment où, peut-être, ils allaient terminer le travail de leur vie. Et cela les énervait profondément.

Une député du Partai Sosialis Wanmiria – pas Eddonna, occupée ailleurs – s’approcha de l’estrade pour prendre la parole. Ce parti était jusqu’ici celui qui s’opposait le plus fermement à l’implantation de la concession. Et ce n’était pas rien, car ils représentaient à eux seuls un quart des sièges.

« Amis ! Après ce brillant exposé, que dire de plus ? Que dire de plus, hormis que cette concession serait la vente de notre âme ? La soumission aux démons ? Oh, non, il ne faut pas faire de généralités, et se montrer par la même xénophobe, je vous concède bien ça, mais je vous rappelle aussi que vous étiez parmi les premiers à rire l’autre jour lorsque madame la Première Ambassadrice faisait une plaisanterie sur les eurysiens. Je me permets donc de dire que je vous trouve un tantinet hypocrite. »

Des murmures – de colère comme d’approbation – s’élevèrent de l’assemblée. Il était particulièrement vexant d’être ainsi insulté en public, mais la plupart des personnes se rappelaient effectivement avoir vu le député du Parti Renaissance lancer la vague de rire l’autre jour.

« Je m’insurge ! Ceci n’est pas un débat, mais de la provocation pure et simple ! »

Il allait continuer, quand un membre de son parti le força à se rasseoir et lui murmura quelques mots à l’oreille, comme « ne cède pas à leurs provocations : ça ne t’apporte rien, et pire, cela dessert ta cause. Laissons-les dire, et voyons où cela nous mène ».

« Merci monsieur, reprit la député socialiste, je vous ai toujours su plus sage et avisé que votre collègue.
- Pas de ça entre nous madame. Reprenez, mais avec un peu plus de retenue je vous prie.
- Très bien. Je disais donc que, s’il ne fallait pas faire preuve de xénophobie, il fallait tout de même se montrer prudent. Car, oui, Drovolski n’est pas le pays radieux venu nous sauver que l’on pourrait croire. Non, loin de là ! Il s’agit en effet d’un empire ! D’un empire totalitaire, sans la moindre petite forme de démocratie réelle ! Un empire à l’image de celui que nous combattions il n’y a pas si longtemps encore ! Un empire sans libertés ! Où le peuple est maltraité, et dont la vie est millimétrée comme du papier à musique ! L’on raconte même que l’État déciderait du moment où vous avez le droit d’aller aux toilettes ! N’est-il pas effarant de voir que de tels régimes existent encore d’une part, et d’autre part effrayant que certains d’entre nous veuillent traiter avec eux ? N’est-ce pas terrifiant ? L’on pourrait légitimement se demander s’ils ont perdu leur foi, leur volonté de lutter, et s’ils n’ont pas rejoint l’ancien ennemi !


Le député précédent se leva, rouge comme une tomate, prêt à hurler à l’infamie, quand son collègue le rassit de force, le forçant à se taire. « Elle te provoque, espèce d’imbécile ! C’est leur méthode favorite ! » Dans le même temps, la député reprit, empêchant quiconque de parler pour la réprimander sur ses propos.

« Mais je ne me permettrait évidemment pas de faire de telles accusation, qui relèveraient de la haute trahison. Il m’apparaît comme évident que jamais vous n’auriez fait cela, et que vous n’étiez juste pas averti de la totale réalité des choses à Drovolski. »

Si ses paroles semblaient à première vue sincère, un auditeur attentif y aurait peut-être décelé une point d’ironie. Mais discrète, camouflée : il y avait un monde entre insulter publiquement et accuser de haute trahison.

« Outre, donc, la situation politique drovolskienne, il est important de rappeler un autre détail : si les mines fujiwanes ont développé l’économie, elles se sont faites au prix de nombreuses vies, et de territoires entiers. Le charbon a déjà commencé à polluer les sols, et – nous le savons, rappelez-vous vos cours au Jashuria – il détruira bientôt la santé de tous les mineurs ! Or, le Fujiwa respecte déjà des normes d’exploitations strictes, ce qui n’est pas le cas de Mesolvarde. Le pays est, du moins de ce que l’on raconte, devenu une mine à ciel ouvert tout entier, et des nuages noirs s’élèvent haut dans le ciel, rendant l’ensemble du territoire invivable. On raconte que là-bas, voir à plus de quinze mètres dans les rues tient du miracle ! Voulons-nous de cela ? Voulons-nous détruire le paradis pour lequel nous nous sommes battus ? Non ! Non, nous ne le voulons pas ! Nous ne voulons pas que nos enfants héritent de ruines et de charniers, sous prétexte qu’au moins, ils seront riches ! Et encore que ce dernier argument est discutable : en effet, pas plus que l’environnement n’est respecté là-bas, la vie humaine ne vaut que très peu. Nous savons de source sûre que l’espérance de vie y est catastrophique, pire encore qu’en notre nation, et que les services de santé se contentent de doper une population toute entière esclavagisée, pour lui permettre de survivre un peu plus longtemps ! Ainsi, il me paraît être totalement contre-indiqué de traiter avec cette nation, du moins en ce qui concerne ces sujets. »

Elle quitta l’estrade pour retourner à sa place. On annonça l’arrivée d’un membre du CRENWA. Ranjan Ayyar, convié pour cette séance (ou plutôt convoqué de façon impérieuse), était là pour donner l’avis des scientifiques quant à la présence – ou non – des ressources évoquées par Mesolvarde. Il s’avança jusqu’au micro, le testa, puis prit la parole :

« Mesdames, messieurs, bonjour. Comme vous le savez certainement, j’ai été convié (l’insistance portée sur ce mot sous-entendait clairement qu’il ne voulait pas être là et avait autre chose à faire, mais qu’il avait bien été obligé de venir) à cette séance concernant l’affirmation du pays eurysien Drovolski sur la présence de zinc ou d’uranium à Harada. Je m’étonne déjà que le pays n’ait pas fourni plus de précisions sur le minerai recherché, mais soit. Voici les conclusions, bien que provisoires, du CRENWA. Nous avons en effet trouvé du zinc dans la région, mais pas encore dans des quantités suffisantes pour envisager une exploitation. Nous ne doutons pas que cela ne saurait tarder, et attendons juste de tomber sur un bon filon. Pour le moment, donc, notre correspondant avait peut-être vu juste. Mais, en ce qui concerne l’uranium, je pense devoir dire qu’il s’est gravement trompé. En effet, nous n’avons pour le moment trouvé aucune trace du minerai, où que ce soit et en quelques proportions que ce soit. Il est, certes, possible que nous en découvrions par la suite, car nous n’avons pour le moment exploré que la surface, et que de nombreuses fissures et galeries parsèment le plateau, et peut-être la composition des roches plus en profondeur est-elle différente, mais à ce jour, aucune trace d’uranium*.
- Alors, monsieur, se pourrait-il que Drovolski nous ait menti ?
- Je ne le pense pas. Il m’apparaît plutôt que leur modèle était erroné, et qu’ils feraient mieux de le revoir. Et de le combiner à des forages sur le terrain plutôt que de se fier aveuglement à des calculs. »


Il remballa ensuite ses affaires et sortit de la pièce. Les députés, eux, avaient repris leurs débats par petits groupes.

« Alors comme ça, il n’y a rien ?
- On aurait perdu autant de temps pour… ça ?
- Oui !? Ils nous auraient empêché de poursuivre sur l’Operasi pour rien ?
- Mesdames, messieurs, silences s’il vous plaît.
(Le silence se fit dans la salle.) Suite à ce qui a été dit, il me semble que nous pouvons procéder au vote. »

Chacun vient ensuite apporter son vote dans l’urne, puis commença le décompte. Après quelques temps, il apparut clairement que la majorité des députés n’étaient pas favorables à la concession d’une exploitation minière à Mesolvarde.

Résultats du vote :

POUR : 71
ABSTENTION : 46
CONTRE : 483


Le mesure est rejetée. Drovolski ne disposera pas d’une concession minière en Harada.


*Il y a bien de l’uranium au Wanmiri, mais dans les Adwani (montagnes), plus à l’Est du pays. Les grandes difficultés pour accéder à certaines vallées et le manque de moyens (humains comme matériel et financiers), font qu’aucun gisement n’a été trouvé pour le moment.
Séance du 15 novembre 2013

« Le Daryl, seul représentant du peuple, décrète en ce 15 novembre 2013 ce qui suit :

[1] Qu'afin de permettre les reconstructions d'après-guerre et le développement économique du Wanmiri, ainsi que le rattrapage du retard technologique, l'Operasi Renaisans a été officiellement lancée.

[2] Que ladite Operasi Renaisans consiste en un plan de relance économique et de construction d'infrastructures.

[3] Qu'il est désormais possible à des entités extérieures à la République Démocratique du Wanmiri d'investir dans des projets liés à l'Operasi Renaisans.

[3.1] Les entités souhaitant investir pourront être contrôlés par le Daryl, qui doit valider en amont les investissements. Le Daryl se réserve le droit de refuser les investissements de toute entité pour des raisons politiques.

[3.2] Les entités investisseuses ne sont pas propriétaires des infrastructures.

[3.2.1] L’État wanmirien seul possède les infrastructures ainsi construites.

[3.2.2] Les entités investisseuses possèdent tout de même le capital des infrastructures, et reçoivent de ce fait bel et bien les recettes liées à ce privilège*.

*Note HRP :Cette dernière précision est purement RP. J'ai retiré cette partie de l'Operasi Renaisans, trop compliquée à mettre en place.
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