
Bonjour, je m'appelle Abdus Samad el-Mahfouz. Je suis l'exemple parfait de l'homme parvenu. J'ai de superbes dents blanches, un rasoir dernière génération et un ascenseur de fonction. J'adore l'appeler comme ça, et à vrai dire c'est vrai, je l'utilise tous les jours pour aller travailler au dernier étage de mon immeuble d'homme parvenu : le Al Modhal, l'Incroyable. Comme moi, littéralement. Tout y est propre et j'ai une superbe vue. J'adore les ascenseurs, ça monte vite, mais tout en douceur et comme ça je peux admirer la vue sur la baie d'Abunaj et tous ces concurrents pitoyables qui ont un étage de moins que moi. Hahaha, que c'est plaisant d'être riche. Ca me change pas trop de la maison, mais depuis la réouverture du Banairah à l'international, il faut avouer que j'ai changé de standing. Fini la petite bourgeoisie marchande, place aux grands apparats et aux spots publicité à Novigrad ! Ma famille m'a bien aidé, oui, c'est vrai, mais ça n'empêche pas que je suis la raison même de mon succès. Eh oui, rien que ça. On est fait pour réussir ou on ne l'est pas, c'est comme ça. Depuis mes 5 ans j'ai un sourire radieux et séducteur, le sourire des vainqueurs, le sourire des publicitaires. Des dents à l'architecture de livre de médecine, à la blancheur éclatante, à l'émail épaisse et lisse, à la gencive saine et équilibrée.
Pourquoi est-ce si important ?
Eh bien, c'est simple, pour conquérir, il faut sourire ! Souriez à la vie, et vous aurez son assurance-vie ! Et si vous l'avez toujours pas compris, oui, c'est moi dans vos pubs de dentifrice : Dr Samad, ou Dr Sam'aide dans les pubs franciennes, pour le reste, vous chercherez vous-mêmes. Helléniques, hispaniques, nippons, ils courent tous dans les magasins se gaver de fluor et d'expertise pharmaceutique abjun. C'est tout simplement magique. Et comme si ça suffisait pas, ma compagnie d'ascenseurs a enregistré des ventes record cette année. Haa, quel bonheur. Samad Mikaniki, Samad Mécaniques, ma petite aventure entrepreneuriale de 2002, a fini par percer, et avec tous les gratte-ciels qu'ils bâtissent au Faravan et la fureur d'investissements des Kah-tanais, ça n'allait pas s'arrêter. Sans compter la RLP, bien entendu. L'exportation de mon petit commerce fait rage, et je compte bien en profiter pour contempler mon succès depuis le dernier étage de ma tour.
Ah, et aussi : inutile de m'appeler par mon nom complet. Appelez-moi Abdus.