Pădure – Jour 2 & 3 : premières visionsAu lendemain d'une première journée calamiteuse sur le camp des Héros de Pădure, l'équipe de tournage conditionne les participants pour obtenir rapidement des séquences croustillantes. ManCanalTV diffuse 15 heures par jour de flux continue sur une chaîne spécialement créée pour l'occasion. Elle propose également sur sa chaîne principale une émission quotidienne compilant les moments marquants et proposant tous les dimanches soir une émission en direct.
Jour 2
Séquence 1
Premier réveil sur le campement
Brume matinale épaisse
Quelques rayons de soleil percent
Temps humide et froidPlans larges sur les deux abris des candidats. Illustrations sonores pour planter le décor d'un cadre paisible et agréable avant interruption brutale par de mystérieux mugissements allant crescendo. On enfume les cabanes.
Intention : créer un sentiment de panique chez les participants, les pousser dans leurs retranchements
Les candidats sortent en catastrophe par toutes les ouvertures à leur disposition. Certains toussent. D'autres pleurent. Suite à une erreur de l'équipe technique, la machine à fumée a été chargée d'un gaz non identifié, probablement lacrymogène. Intervention du staff médical pour aider des participants à se nettoyer à l'aide de sérum physiologique.
Demande aux candidats de rejouer la sortie des habitations. Refus général.
Tournage de la séquence de briefing matinal avec Vermond Zatimco, le présentateur vedette. Lancement d'un magnéto sur les exploits d'aventuriers de Zatimco et réactions enthousiastes de quelques participants visiblement fans du personnage. Contraste saisissant entre l'allure du présentateur, en tenu camouflage de la tête aux pieds, hyper-équipé, et les candidats vêtus pour la plupart des habits portés la veille pour le long voyage en avion.
Dialogues a écrit :
Vermond Zatimco : Bonjour à vous, Héros de Pădure, je me doute que cette première nuit n'a pas été de tout repos. Je vous dois également des excuses pour ce réveil inattendu. Vous êtes sûrement encore déboussolés par le démarrage erratique de cette expérience. C'est bien normal. Pour que vous preniez vos marques, vous disposez encore de trois jours de répit durant lesquels, nos équipes techniques préparent la suite de l'aventure. Nous profiterons de ces 72 heures pour faire davantage connaissance. Vous serez ensuite répartis en cinq équipes vivant dans des campements et se livrant à des épreuves physiques et intellectuelles pour vous départager et désigner un vainqueur. Avez-vous des questions, des remarques ? Oui Ceserina. Je crois par ailleurs que vous avez été désignée chef de chambrée par vos camarades hier soir si mes informations sont correctes.
Ceserina Pinheiro : C'est exact. Je pense pouvoir parler au nom de nous toutes en disant que les trois jours auxquels vous venez de faire référence détermineront notre volonté ou non de poursuivre le jeu. Les conditions de vie sont précaires. Les manquements aux règles élémentaires d'hygiène et de sécurité sont flagrants. Je peine à croire que quiconque ait pris du plaisir depuis le départ.
Vermond Zatimco : Je peux comprendre vos doutes, mais vos inquiétudes ne sont pas fondées. Accordez-vous donc le temps de la réflexion. Aujourd'hui de toute façon, c'est relâche et nous vous offrons un véritable banquet ! Ne vous y habituez pas, hahaha.
Une grande table a été dressée et Filip Matzapan, le chef cuisinier, apparaît tout sourire. Plusieurs membres du staff déposent des plats qui ont fait le voyage de la Manche Silice et ont été réchauffés sur place. Il s'agit de "
rations de luxe" bien présentées. Des vins et spiritueux sont également servis. L'humeur des participants s'améliore bien que quelques-uns restent sceptiques.
S'ensuit un après-midi farniente avec musique, bar à cocktail, charmeur de serpent, karaoké, tir au pigeon. Un service de sophrologie est aussi proposé à ceux qui le désirent par Procope Flamagern, coach de vie qui gagne rapidement la confiance des aventuriers les moins à l'aise.
La journée s'achève par un repas au coin du feu autour du chef Matzapan qui a troqué ses ustensiles de cuisine pour un accordéon. Le groupe entonne des airs populaires dans l'Ostremont.
BACKSTAGEDans le car-régie de la production, les langues se délient déjà "
Gazer les participants pour leur premier réveil ? Ils sont sérieux ? Qui a eu cette idée à la con ?", maugrée Daria Cuistax, assistante-réalisatrice, qui craint la mise en danger des participants. "
On ne maîtrise pas le terrain, nous ne savons pas où nous mettons les pieds, le concept de l'émission est bancal. Nous allons les perdre si nous tirons trop tôt sur la corde", prévient-elle. Un long silence succède à cette prise de parole. Les cliquetis des monteurs appuyant sur les boutons de leurs consoles sont le seul signe de vie dans le car-régie.
Gaspar Padesat, le réalisateur, s'isole et murmure un message dans l'oreillette de Vermond Zatimco. "
Je compte sur toi pour nous rattraper le coup. Essaie de gagner un peu de temps, rassure-les". De retour au milieu de l'équipe, il intime publiquement Cuistax de garder ses commentaires pour elle-même, puis retourne s'isole afin d'appeler Procope Flamagern. "
Tu fais ce que tu veux mais tu me requinques ceux qui veulent déjà abandonner".
Coup de pression et changement de décors :Fulgence Divisio est machiniste-constructeur. Rien ne se passe comme prévu. Il pensait disposer de plus de temps et de matériaux pour bâtir les abris des candidats. Le résultat n'est pas au rendez-vous et le régisseur général, Otto Neuf, lui a donné 72 heures et vingt bras pour mettre sur pied de nouveaux campements. Divisio prend sur lui, mais dans ses équipes, la cadence infernale de travail dans des conditions difficiles (il faut défricher des zones froides et humides difficiles d'accès et les rendre habitables) tend les relations. Plusieurs bagarres éclatent et une grève menace d'éclater. Le machiniste-constructeur n'a pas la poigne alors Otto Neuf demande à Michal Korlan, le chef de la sécurité, d'aller "
mettre un coup de pression" aux équipes qui redémarrent rapidement leur besogne sans sourciller.