Missions de Pădure

Missions de Pădure

Ici seront contés la façon dont vos expéditions tentèrent de survivre à la forêt.

Pădure – Jour 1 : premières visions

Une obsession maladive. Tel étaient les termes les plus exactes à employer lorsque l'on devait définir la relation du Trône impérial vis à vis de ces bois aussi antique que mystique réputés hantés et possédés par quelques esprits démoniaques venues tout droit de l'outre-monde afin de tourmenter les humains de milles manières. L'on aurait pu croire que des siècles entiers d'échecs répétés à pénétrer au coeur des interminables étendues boisées auraient permis aux différentes Dynasties ayant régné sur le Céleste Empire des Ushong, dont plusieurs s'achevèrent en déroutes pour ne point dire des désastres monumentaux rarement vus à travers l'histoire, auraient pu dissuader quiconque avec un tant sois peu d'influence à Beiyfon d'éviter de réitérer les erreurs d'autrefois. En soit, tous les signaux indiquaient jusqu'à récemment que c'était le cas, et que les priorités avaient changés.

Sauf que... Il avait fallu que ces terres oubliés soient de nouveau sous le feu des projecteurs. Audebert, un audacieux, et surtout le symbole vivant de décennies de hontes car il avait réussi là où tous avaient échoués. Dans une certaine mesure. Mais pire encore, en dépit de sa mort prématurée aussi satisfaisante que suspecte, son héritage avait relancée une vague d'enthousiasme pour l'exploration d'un des derniers territoires terrestres inconnues de ce monde, un enthousiasme mondial cette fois. Le verdict était unanime, Pădure était amenée à être assiégée par le genre humain, par le monde entier, par des étrangers, et ce de toute parts dans les temps à venir. Si la jeune garde et les plus pragmatiques des fonctionnaires n'en avaient cure, l'Aristocratie Ushong et plus généralement sa frange la plus conservatrice ainsi que d'éminents ministres au fait de certains secrets d'états, entrèrent dans un accès de rage inédit qui interloqua jusqu'à la Régence. Puis, tous se souvinrent alors de ce que l'Ordre de la Tortue n'avait jamais oublié. En dépit des ressources limités, en dépit des autres priorités, il était urgent de dépêcher des hommes de confiance au sein de la Forêt éternelle immédiatement. Aux yeux de l'Empire, il y avait en effet quelque chose dans Pădure qui ne devait certainement pas tomber entre de mauvaises mains, et personne au sein de la vieille garde n'entendait laisser faire sans réagir.

De surcroît, Pădure était au regard des revendications, et d'innombrables documents et autres traités historiques, un territoire de Jure du Grand Duché de Transblêmie et donc de l'Empire par extension, que eux seuls reconnaissaient, mais cela leur suffisait quelque part. Ne point se joindre aux festivités aurait été autant une preuve de faiblesse qu'une insulte faites à ceux qui comptaient parmi les derniers loyaux sujets par delà le coeur du Céleste Empire.

Sans attendre, l'on avait ainsi dépêché en toute hâte une expédition, non pas à visée scientifique et encore moins à envergure colonisatrice, mais ni plus ni moins qu'une force armée spécialisée dans les manoeuvres au sein des environnements forestiers et montagneux avec des ordres édifiants et on ne pouvait plus clair. Deng Dengxin, à la tête de la XXXIIIe Bannière Impériale avait ainsi pris le premier avion en partance pour Pădure avec son avant-garde afin d'établir une tête de pont pour les opérations futures. Général fils de Général, petit-fils de Général et descendant de Général, dont l'un d'eux était connu pour avoir cartographié les contours et l'orée de l'immense Forêt il y a plus d'un siècle de cela, sa loyauté et celle de sa famille n'était plus à démontrer, de surcroît la symbolique qu'un Dengxin soit à nouveau le fer de lance de l'Empire dans Pădure avait quelque chose de séduisant. Mais ladite symbolique n'était guère plus qu'un bonus en l'état, il y avait plus important que l'image des Ushong en jeu.

Et l'arrivée sur site en était déjà un avant-goût caricatural.

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Le Général Deng Gengxin

Beaucoup à la place du Général Deng aurait dépêchés un sous-officier ou tout du moins un représentant à l'orée Pădure afin de superviser les premiers préparatifs et notamment l'établissement d'un camp de base. Mais pas lui, non. Comment diable les hommes sont-ils sensés suivre des ordres d'un fantôme ? Cela est impossible. C'est là le rôle du commandant que de mener par l'exemple, et non de se cacher tel un couard à l'arrière en délaissant la plupart de ses responsabilités à d'autres. Aussi, lorsque la porte de l'avion s'ouvrit, ce fut le Général lui même qui en émergeant le premier, suivit de près par son aide de camp, quelques officiers et une poignée de "civils" dont les soieries traditionnels tendaient à laisser penser qu'ils s'agissaient de mandarins. Le regard sévère et l'allure altière. Le Général salua sobrement le Garde-Chasse du Grand-Duc tandis que ce dernier lui rendait compte. Fronçant les sourcils dans des angles improbables à mesure que les mots allaient et venaient jusqu'à atteindre son paroxysme lorsque l'on en vint à la demande d'instruction. Prestement, le général frappant deux fois ses mains l'une contre l'autre, s'exprimant en mandarin à l'attention d'un de ses subalternes.[/i]

Général Deng Gengxin - Capitaine Ji, à vous la charge de débuter les opérations afin d'établir le camp. Exécution.

L'intéressé s'exécuta non sans opérer un salut militaire réglementaire avant de s'éclipser en direction de la soldatesque qui s'employait déjà à débarquer le matériel emportés pour l'occasion et qu'il faudrait certainement compléter par quelques ajouts réalisable grâce à quelques actes de bucheronnage visant à ajouter quelques édifices en bois supplémentaires. Ceci fait, le Général s'en retourna au Garde-Chasse.

Général Deng Gengxin - Envoyés de l'honorable Grand-Duc de Blême. Je suis le Général Deng Gengxin, et par la volonté de sa Majesté l'Empereur, je commande la force armée dépêchée par Beifyon en ce jour afin de pénétrer dans Pădure. Il y a plusieurs siècles de cela, de nombreuses expéditions ont disparus sans laisser de traces dans ces bois, des expéditions envoyés par les précédents tenants du mandat céleste, mais aussi par des bandes armées de pillards et autres malandrins qui gorgés de butins après des maraudes en rases campagnes ne trouvèrent comme échappatoire face au juste courroux des armées impériale que les profondeurs obscures de cette forêt. La dernière grande rapine a causé un immense tord au Trône Impérial, des reliques et des artéfacts très précieux ayant été dérobés et à ce jour n'ayant jamais refaits surface, tant et si bien qu'il apparaît plausible qu'ils soient toujours à l'intérieur de Pădure, perdus et attendant d'êtres retrouvés.

Le Général marqua une pause, adressant un regard en coin, l'espace de quelques secondes, à destination d'un des mandarins dont l'on pouvait deviner qu'il arborait un large sourire derrière l'éventail aux motifs d'une carapace qu'il agitait frénétiquement tel un tic, ce en dépit de tout bon sens au vue de l'humidité ambiante.

Le mandarin en question.
Général Deng Gengxin - Le Trône et la cour sont, ô envoyé, parfaitement conscient de l'état des frontières à la lisière des étendues profondes. C'est à ce titre que les Bannières ont reçu la charge de se déployer ici aujourd'hui. Les fonctionnaires et les prélats n'entendent rien à la nécessité d'affirmer sa volonté par la force autant que par le caractère, c'est là le rôle des soldats. Mon rôle, qui consiste ici et séant à servir le Mandat Céleste et à faire en sortes que sa volonté soit faites, et à ce titre les ordres que j'ai reçu sont très clairs. En aucun cas, les reliques d'antan ne doivent tomber entre des mains ennemies. Or, Pădure est territoire Légitime du Grand-Duché depuis des temps immémoriaux et qu'importe ce que peuvent prétendre les puissances étrangères, cela demeure encore le cas aujourd'hui, ce qui signifie que par extension, Pădure appartient à l'Empire.

Serrant le poing sur ces mots et levant ce dernier alors que sa voix s'imprégnait d'une détermination autant que d'une fougue sincère, le général embraya.

Général Deng Gengxin - J'ai reçu carte blanche afin de réaliser la volonté impériale. Et après concertation avec mes aides de camps et conseillers, je ne vois que deux manières d'arriver à cela. L'idéal serait "simplement" de parvenir à retrouver la trace des reliques et à les exfiltrer. Mais ne nous voilons pas la face, cela revient à chercher un grain de riz dans une immense étendue. Et si j'entends tout de même mener des recherches et chercher des pistes concrètes, force est de constater que le temps joue contre nous. De ce fait, il ne nous reste qu'une option envisageable. La voie de l'acier et du sang. Si le Trône ne peut recouvrer ce qui lui appartient, alors il faut s'assurer que nul ne puisse s'en emparer, et certainement pas ces engeances étrangères qui ne sont rien d'autres que des envahisseurs parasites.

Accomplissant quelques pas, le Général se tourna alors vers la forêt tout en joignant ses mains derrière son dos, contemplant l'immensité boisée quelques instants avant d'en revenir au Garde-Chasse.

Général Deng Gengxin - Nous avons fort à faire à ce titre, comme vous l'avez dit la frontière est contestée et le temps joue contre nous. Il va nous falloir agir vite, et avec discernement si nous voulons accomplir une victoire décisive en ces terres. Pour autant, nous précipiter n'est pas une option acceptable non plus. Comme l'a dit un de nos grands philosophes d'antan, "Qui connaît son prochain et se connaît lui même ne pourra que triompher.". Mes troupes vont avoir besoin de temps afin de convenir aux préparatifs logistiques nécessaires à cette campagne, et cela va les mobiliser dans leur quasi-totalité. Or, nous devons absolument savoir à qui nous avons à faire, qui à l'impudence de faire concurrence à la volonté des cieux eux même en cette terre.

Un sourire carnassier se forma sur le visage du Général, ce n'était pas un hasard si on l'avait envoyé lui, pas seulement de par ses compétences et son charisme, mais surtout car il comprenait les aspirations des serviteurs du Grand Duc et entendait user de ces précieux alliés afin de mener à bien son oeuvre.

Général Deng Gengxin - Des instructions claires vous disiez n'est-ce-pas ? Elles sont très simples à dire vrai, nous allons bouter les envahisseurs hors du domaine du Grand-Duc, mais nous allons le faire dans les règles de l'art. J'ai besoin de certaines informations afin de planifier une stratégie cohérente et... Chirurgicale dirons nous. Pendant que nous mettons en place notre base d'opération et préparons le terrain pour l'arrivée de nos futurs renforts, j'ai besoin de l'on aille courir les étendues voisines afin d'investiguer l'état de ces... Points d'invasions. Qui sont-ils, combien, où, leurs moyens. Toute pièce d'information est un élément essentiel afin d'élaborer un châtiment exemplaire que nous leur infligerons par la suite de tel manière à ce que leurs rêves de gloire ne disparaissent dans les tréfonds de l'obscurité. Comme vous dites... La forêt ne se suffira pas à elle seule afin de s'épurer de ces intrus, c'est là notre rôle que de parachever le cycle naturel des choses. Ainsi, envoyé, serez vous, ainsi que vos hommes mes yeux, les éclaireurs dont j'ai besoin à cet instant afin d'obtenir ce qu'il me manque ?

Sur ces mots, le général se tourna partiellement une dernière fois vers le Mandarin, terminant ses propos par un dernier point de détail.

Général Deng Gengxin - Par ailleurs, si d'aventures vous arriviez à trouver un gibier n'ayant pas sa place dans cet écosystème, nous disposons d'experts en acupuncture détenteurs de pratiques millénaires qui ont... Déjà fait leurs preuves afin d'arracher des vérités.