11/05/2017
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Missions de Pădure

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Missions de Pădure

Ici seront contés la façon dont vos expéditions tentèrent de survivre à la forêt.

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Jour 1 :

Je sortis de l'avion le premier, histoire de donner exemple aux soldats avec moi, mais également d'inciter les autres membres à sortir des autres avions. Moi, Cyrille d'Aboville, il y a quelques mois seulement, général de compagnie dans l'armée impériale terrestre, me voilà propulsé au rang de généralissime des armées impériales en Nazum du nord et par ailleurs préfet de la région militaire de de Camp Phoenix, officiellement appelé : Région Militaro-Scientifique Impériale (RMSI). Des noms qui font rêver, mais qui ne sont pourtant que les premières syllabes d'un long calvaire. Mais commençons par le commencement, il y a de cela maintenant 3 mois et quelques, lorsque que la nouvelle que l'explorateur teylais était revenu vivant arriva aux oreilles de l'Empereur, celui-ci a, selon la rumeur, directement convoqué un conseil pour définir le rôle que jouerait l'Empire dans cette nouvelle aventure. Il jouera un rôle, décisif. J'ai 47 ans, je suis général de compagnie depuis 7 ans dans l'armée Antimarienne (nom donné à l'armée spécialisée en combat montagneux dans la zone nord de la métropole, c'est-à-dire vers les Dômes d'Antimart". Lors de l'organisation de l'expédition, je pense que l'Empire a jugé bon d'envoyer un général de compagnie pas trop important au cas où on me perd, et dégarnir les armées au nord de la métropole, car zone sans tension. Officiellement, c'est pour "mon expérience des terrains difficiles" et ma "résilience aux aléas des zones compliquées". Tu parles... Ils me refilent le bébé, certes important, mais dont personne ne veut. Mais je compte bien mener cette expédition à bien et servir les intérêts du trône d'obsidienne ainsi que de mon empereur. Pensez bien qu'à l'annonce d'une expédition militaro-scientifique au Nazum, l'armée qui était déjà quasiment fanatique envers l'Empereur, a bondi de joie et les volontaires n'ont pas mis de temps à affluer en masse. Mais trêve de rêvasserie : le débarquement. Je descendis les premières marches jusqu'au sol, ma botte s'enfonça légèrement dans l'humus imbibé d'eau. La pluie tombait à seaux et je mis mon chapeau. Je criai "Allez tout le monde ! Ce n'est pas deux trois gouttes qui vont nous empêcher d'oeuvrer à la gloire de l'Empire ! Montrons à cette pétasse de nature qui commande dans ce monde."... En temps normal, avec les téléphones partout et les réseaux sociaux, je me serais fait allumer par l'opinion populaire pour avoir dit ça "ouais sale ecocriminel" mais là, les membres avaient besoins d'un peu de motivation. Bien que ceux-ci soient parmi les plus braves. Notre équipe compte au total 350 membres dont 20 chercheurs et 20 assistants, 5 représentants officiels pour l'administration et 3 secrétaires, 5 survivalistes reconnus, 200 soldats, 97 personnes diverses en charges de la maintenance du camp, de la construction, de l'aménagement de chemin... donc ingénieurs, cuisiniers, menuisiers, bucherons, médecins, agriculteurs..., nos soldats étaient disciplinés et habitués aux environnements montagneux, forestiers, pluvieux et des conditions extrêmes en général, mais le reste des habitants moins. Les militaires descendirent en premier et un détachement de 15 soldats explora les 250 mètres autours de l'avion, en attendant leurs retours, l'ensemble de l'équipe déchargea les moyens communs en formant un tas à une dizaine de mètres des avions puis déchargèrent les affaires individuelles qui se résumaient généralement à deux sacs à dos. Je supervisais ça en donnant des consignes à tout bout de champ pour s'organiser "toi va chercher ça", "toi va plutôt prendre ça", etc. Je m'accordai une petite minute d'observation autours de moi. Le terrain était en partie dégagé et selon les pilotes, nous sommes à, à peine deux kilomètres du commencement de Padure. Je voyais déjà de grands sapins et arbres divers, familiers des montagnes nordistes, bien que plus grands. Cependant, la pluie continue à tomber, le sol est imbibé d'eau et à chaque pas, je sentais mon pied s'enfoncer dans la boue et de l'eau sortir comme si je marchais sur une éponge. Le brouillard était en train de s'épaissir, il ne faudra pas trainer pour installer le camp. Une petite demi-heure plus tard, tout était déchargé lorsque les éclaireurs sont revenus. Je l'ai est vu revenir en marche forcée pour ne pas perdre de temps, ils m'ont dit qu'ils avaient trouvé un terrain avec une petite cuvette entourée de rochers facile à aménager et avec des petits réseaux de grottes que l'on pourra transformer en entrepôts et logements de fortunes. Pas de temps à perdre, les quatre seuls véhicules furent mis à l'avant avec, pour ouvrir la marche, les deux véhicules tout-terrain apportés avec dedans, les éclaireurs qui connaissent la route, derrière notre bulldozer et notre camion de transport, ce dernier chargé à bloc de tout le matériel dont nous pouvons nous alléger. Une grande partie de l'équipe se mit en route, car nous ne pouvions emmener tout en une seule fois. Cinquante personnes restèrent avec le matériel restant, attendant notre retour. Après au total avec tous les aller-retours, trois heures de déchargement et transport, nous étions enfin tous arrivés à notre future maison pour un temps indéterminé. La conquête pouvait commencer !


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Arrivée vue par un scientifique


La journée fut épuisante et palpitante et je peux enfin me poser pour commencer mon journal de bord.

Il était aux alentours de 22 heures 30 quand nous avons pris l'avion depuis Asakura en Fujiwa pour aller à notre destination en Padure. Nous étions là-bas depuis trois jours et je dois admettre que cette ville et ce pays sont très jolies. Quoi qu'il en soit, le trajet fut long et nous étions fatigués. Je crois que nous avons volé durant huit heures. Étrangement, j'ai trouvé ça excitant ! On s'est occupé comme nous avons pu, personnellement, j'ai préféré lire les documents historiques sur Padure que j'ai pu emporter, des recueils de survies et surtout des livres de sciences botaniques pour continuer à préparer nos futurs travaux. Environ une heure avant l'atterrissage, nous avons commencé à ressentir des turbulences et des secousses. Nous nous sommes tous empressés d'aller voir aux hublots dès que la forêt était à porter de vue, chose qui n'a étrangement pas été vécu de la même manière dans l'avion dans lequel se trouver Cyrille d'Aboville. Militaire relativement froid et avec un accent aussi grand qu'un sombrero sur la discipline, les passagers se sont contenter de jeter quelques regards furtifs sans bouger de leurs sièges. L'atterrissage a commencé et nous eûmes une sacrée frayeur, se demandant si malgré la boue autours de nous, nous allions vraiment pouvoir se poser. Au final cela se fit sans trop d'encombre et nous virent la "marionnette", comme on appelle d'Aboville, descendre en premier et nous encourager à sortir. Ce que nous firent et pendant que quelques soldats s'éloignaient au loin, j'aidai à décharger nos affaires sous la pluie, en me posant des questions sur le but de l'escapade du contingent. Une caisse, puis une caisse, puis un autre caisse et encore d'autres caisses... cela me semblait infini, mais au bout d'éprouvantes dizaines de minutes, nous avions tout déchargé et la pluie commençait petit à petit à se calmer, mais pour un temps seulement. Nous fîmes tous un point sur la marche à suivre, et nous conclurent que la pluie allait revenir et qu'il fallait se dépêcher d'aller s'abriter dans la zone que les soldats avaient repérée. Certains devaient cependant rester avec la partie des bagages et affaires, qu'ils ne pouvaient pas transporter pour le moment, et je fis partie de ces gens-là. Nous avons donc poireauté durant plusieurs dizaines de minutes avant de les voir revenir.

Pendant l'attente, j'ai pu observer un peu les alentours, faire deux, trois croquis, et surtout me poser des questions. Nous étions à quelques centaines de mètres du commencement de la vraie forêt et autour de nous, se dressait déjà des pins immenses, mais nous étions dans des sortes de plaines un peu rocailleuses çà et là, mais notamment extrêmement verte ! La pluie devait y être assez forte et de manière régulière. Quelques chose qui peut s'avérer aussi positif que négatif pour nous. J'ai tellement hâte de faire nos premières études... Mais j'ai des doutes sur l'organisation du camp. Il nous sera difficile pour un groupe de tout de même 350 personnes d'être réunies en un seul camp, mais en même temps éparpiller nos forces et manquer de certains métiers sur certains points, car ils sont autres pars... pas un bon plan.
Bon, le groupe étant revenu, nous avons pu partir à notre tour et cette fois au complet jusqu'au site. Une sorte de cuvette rocheuse avec des corniches, des renfoncements et des petites galeries de grottes en apparence, il faudra voir à l'exploration. De quoi stocker une partie de notre matériel pour les premiers jours sans avoir à trop explorer. À y réfléchir, on dirait une ancienne mine... mais non, il n'y a pas d'ours dans les grottes, ne vous en faites pas. Enfin, il n'y en a plus étant donné que les militaires en ont croisé un et avant qu'il ne puisse les atteindre, il reçut un projectile entre les deux yeux et se demanda qui avait éteint la lumière.
Je suis confient, anxieux, excité et pétrifié ! Nous nous lançons dans une aventure qui peut s'avérer très dangereuse, mais aussi palpitante et qui pourrait faire grandement avancer la recherche. Je, vous raconterez tout par la suite. Au fait, je ne suis pas présenté, je suis Christian Thévenin, assistant du docteur Gábor. Spécialiste de la botanique essentiellement, bien que je m'intéresse beaucoup aussi, la chimie et la raison principale de ma venue ici est l'étude des fameuses graines ayant un grand pouvoir nutritif, ce qui pourrait totalement révolutionner le monde. Bon, je dois aller dormir, des journées harassantes nous attendent.

Vu par un militaire :

J'avoue ne pas avoir mesuré directement l'ampleur de notre tâche quand on m'a annoncé que j'allais partir en mission militaro-scientifique dans une forêt que jamais personne n'a réussi à exploiter ou à en sortir vivant, du moins très longtemps... Pour nous, c'était l'occasion de mener la première grande opération militaire de l'Empire en dehors de ses frontières depuis plusieurs années. Avec la certitude d'avoir du fil à retordre, ça nous a pas mal plu. Nous commencions à tourner en rond dans nos casernes, non pas que nous souhaitions la guerre, mais qu'une expédition était la bienvenue. Nos voeux ont été exaucés. Préparation de plusieurs semaines, composition du paquetage... mais le temps est passé vite et nous voilà à quelques minutes de notre destination. Nous avons tous nos espérances. Certains aimeraient découvrir des restes d'anciennes civilisations, des restes d'anciennes expéditions et d'autre carrément trouver des survivants. Certains voudraient que les scientifiques découvrent des choses qui révolutionneront le monde. Pour ma part, je n'ai envie que d'action ! De l'exploration, des campements dans les bois au coin du feu, tirer à la mitrailleuse sur des prédateurs... le paradis quoi ! Les secousses commencent à se faire ressentir, l'avion va atterrir. Il pleut comme vache qui pisse comme on dirait dans mon village !
à venir...
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Jours deux et trois, "Le matin est clair et plein de joie"


Alors que d'Aboville se réveillait, il vit un pâle soleil d'automne et un tout petit peu de brume. Il faisait frais, mais moins qu'avant. Il y avait de la brume légère, mais du soleil et pas de pluie. Vite ! Vite ! Il ne faut pas perdre une minute, il faut installer un vrai temps, ranger le matériel et élargir l'exploration. Les quelques ressources qui avaient commencé à être récolter ne suffiraient pas. Un bon coup de clairon à l'ancienne, et on réveille tout le monde. Chacun s'habille en vitesse, il doit être sept heures maximum, chacun va au centre du grand camp de fortune qui s'est formé et s'installe en mangeant sa ration. Cyrille balaya le camp du regard, c'était quasiment certain, il n'y a pas assez de place pour autant de personnes, il faudra diviser le camp en deux.

"Chers camarades ! Nous avons un temps dégagé ce matin, nous ne devons pas perdre une minute. L'essentiel de nos forces va se mobiliser afin de couper encore plus de bois. Une partie de l'armée va cartographier les zones alentours, une autre va repérer des endroits où nous pourrons collecter des ressources comme des fougères, de l'argile, et surtout de l'eau. Une autre partie de nos forces va commencer à aménager les corniches et petites grottes pour stocker le matériel. Encore une autre va récupérer de quoi isoler les futures cabanes et tentes et enfin le reste va commencer quelques plantations."

Durant plusieurs heures, tout le monde s'affaira. Les ingénieurs pour les plans des camps, l'administration pour savoir comment gérer de camps en simultanés, les militaires explorèrent, cartographièrent et après plusieurs heures, ils avaient enfin fini de tout mettre sur une carte et de repérer une zone parsemée des quelques roches idéales pour y appuyer le campement n°2. Les agriculteurs firent, avec quelques menuisiers, des bacs et des espaces pour planter un début de champs. Plusieurs dizaines d'arbres furent abattus et transportés jusqu'aux abords du camp, pour être transformer en planches, encadrement...

À 14, arriva enfin l'heure de manger pour tout le monde. De grandes quantités de ressources avaient été collectées et les plans définitifs. Une palissade en bois allait être érigée autours du camp (intégrant également la grotte), autours des palissades, un fossé et des pics dedans, mais cela se fera plus tard. Un espace commun avec des tables, de la terre battu et un grand feu au centre. Des miradors dans les coins du camp, une infirmerie à côté de la grotte et dans la même zone, un grand espace de travail. Au total, le camp principal devrait faire 135 mètres sur 90. Il y avait suffisamment de place pour le 350 personnes à l'étonnement de certains. Il y aurait de grandes rangées de tentes et dans les espaces restants, des petits carrés de plantations. Il faudra du bois, beaucoup de bois ! Les stocks avaient presque tous été déplacés dans les grottes et nous avons même pu y loger le Quartier Général de l'administration.

La première étape était la palissade. S'ils voulaient être protégés, il leur fallait une palissade. Celle-ci allait tout de même prendre du temps donc en simultané, des tentes furent déplacées selon les plans, le centre commençait à être transformer en espace commun et on vit tout de même l'apparition de cloisons de fortunes dans les grottes et de quelques cabanes en bois et fougèrent à l'extérieur. Étonnamment, il fit beau toute la journée et aux alentours d'une centaine d'arbres fut abattu. Cela recommença le jour d'après, de 7 heures à 14 heures, de 15 heures à 22 heures. Je peux vous dire que tout le monde dormait bien à la fin de la journée. Et à la fin du troisième jour, nous avions presque réussi à avoir assez de bois pour construire toute la palissade, celle-ci d'ailleurs avançait bien. Une largeur avait été posée à peu près, elle devrait être terminée dans moins de cinq jours. Toutes les tentes avaient été déplacées, c'est ça qui prit le moins de temps. Des morceaux de champs avaient été mis en place autours du campement qui prenait forme. Le drapeau nordiste flottait fièrement au milieu, d'ailleurs les occupants ne savaient même pas qu'en territoire national, le drapeau avait changé. En fait, ils n'avaient pas encore de nouvelles de la métropole. Cela ne posait pas de problèmes particuliers pour le moment et avec 350 personnes, tu avais de quoi parler si tu t'ennuyais, et on ne s'ennuie pas ici, trop de chose à faire. Plus le temps passait, cependant, plus les regards se tournaient vers la forêt, tout le monde se posait la même question tout bas : quand iront nous dedans ?
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Jours deux et trois, "Le matin est clair et plein de joie (suite)"


15 heures 30 : tente principale

Le camp était une vraie fourmilière depuis hier matin et tout se construisait autours d'eux. Les neuf personnes de l'administration étaient réunies dans la tente principale du camp. Une sorte de conseil d'administration. Au programme : fonctionnement politique du camp, projet de scission, organisation de l'expédition, relation avec les camps alentours et autres choses moins notables de la vie courante.

Cyrille - Rebonjour ! C'est la seconde réunion du conseil du camp et maintenant que celui-ci se termine dans ses grandes lignes, il nous faut aborder plusieurs sujets. Le premier sera donc la vie politique au sein du camp et de l'expédition ainsi que le fonctionnement et les institutions de ces derniers. Nous avons eu carte blanche afin de gérer le camp alors comment allons-nous faire ? Je vous laisse lever la main bien sûr pour prendre la parole.

Il se rassit et fit rouler ses poils de moustache d'un air grave. Il toussa deux trois fois dans son coude, il s'était un peu enrhumé à leur arrivée. Il but une gorgée d'eau puis interrogea une femme qui levait la main. C'était la DGC, directrice générale du camp, Mathilde Astrael. Une femme un peu ronde avec des cheveux entre le châtain et le roux, avec des lunettes carrés qui lui tombent souvent du nez. Elle a un t-shirt rose rose/mauve et un gilet en laine entre le rose pâle et le beige. D'un très mauvais goût. C'est une femme qui a entre 40 et 50 ans, une administratrice. Très nerveuse et parfois un peu colérique, elle est tout de même d'une nature bienveillante et globalement appréciée par ses collègues et subordonnés. Elle est donc en charge de la vie du camp, donc des activités proposées, des taches en son sein, des repas (conjointement avec le DRM).

Mathilde - Je pense qu'éviter l'incompréhension ou le mécontentement des membres de l'expédition est très important. Donc, ils devraient avoir des représentants au sein du conseil et des cahiers de doléances. Nous ne remettons pas en question le rôle de l'administration, mais il ne nous faut pas être déconnecté des ouvriers, des militaires et autres.

Cyrille - Oui, c'est une bonne idée, notez bien vous ! Autre chose.

Ce rappel était à l'attention des secrétaires présentes. Un d'entre eux était chargé de noter aujourd'hui et écrivez à toute vitesse. Puis un homme d'environ 35 ans leva la main. Le généralissime lui donna la parole. Il s'appelait Bertrand Reynard, blond avec les yeux verts. Une barbe parfaitement taillée, lui aussi avait des lunettes, en demi-cercle cette fois. C'est le Directeur en Communication. Chargé de la communication avec le camp, avec les camps voisins et avec la métropole. Il était assez énigmatique et impassible. Mais il maniait les lettres et les mots avec une très grande habilité.

Bertrand - Je pense également qu'il nous faut avoir le fonctionnement politique du camp noir sur blanc. Une sorte de constitution. Le conseil d'administration de la mission doit être le seul organe parlementaire et le seul conseil reconnu. Chaque directeur à son bureau rattaché et peut prendre des décisions en toute conscience et est responsable auprès du conseil. Le préfet peut légiférer sur tous les sujets et est seul garant auprès d'Estham. Nous pourrons rédiger cela afin d'avoir un fonctionnement clair.

Cyrille - Très bonne idée ! J'écrirai une ébauche que je vous présenterai dans la soirée. D'autres idées ?

Cette fois, c'était le DRH, le directeur des ressources humaines qui demanda la parole. Un homme de 45 ans, à la barbe broussailleuse et noire, des cheveux très, très courts. Un tatouage sur le bras. Il devait mesurer un mètre 90 au moins et peser dans les 100-120 kilos. Il s'appelait Frédéric Ottason. Pas de lunettes, mais une cicatrice en dessous de l'œil qu'il s'était fait durant son service militaire.

Frédéric - Concernant les élections des représentants, cela devrait se faire par secteur. On a deux-cent militaires alors il nous faut au moins trois représentants. Le personnel scientifique, c'est 40 personnes, donc au moins 1, génie civil et survivaliste, c'est 20 personnes, donc 1 représentant minimum et pour le reste, c'est 75 personnes, donc un, voir deux représentants. Avec donc 3 représentants militaires, 2 scientifiques, 1 ingénieur et spécialistes, et 2 civils, plus nous les 8 membres de l'administration, ça fait 16 membres. Ça me parait pas mal. Ensuite pour le mode d'élection donc c'est par secteur. Candidatures auprès de l'administration avec les suppléants. Présentation des candidats, petits débats et vote. Ceux qui remportent le plus de voix gagnent. Ça vous va ?

Cyrille - C'est ok pour moi. On va passer maintenant à un sujet sensible. Faut-il oui ou non faire deux camps pour ménager notre espace ? Certains ont la crainte que nous serons trop nombreux, et ont proposé de faire deux camps. Oui Marie ?

Marie, c'était la directrice des ressources matérielles. Une femme de 30 ans, fine et aux yeux marrons. Les cheveux châtain clair. Une personne assez lambda par sa personnalité, mais très belle et qui attire beaucoup les regards.

Marie - Effectivement, à 350 il va nous falloir une organisation solide et un camp assez grand, mais faire deux camps nous compliquera la tache. Déjà pour l'administration, on a une équipe réduite. Ensuite, où envoyer qui ? Comment se répartir le matériel ? Communiquer efficacement et trouver un terrain propice ? On a déjà commencé la construction du camp principal, on ne va pas repartir à aller batifoler ailleurs alors que l'objectif principal est quand même d'explorer et de conquérir la forêt, pas ses alentours !

Frédéric - Elle a raison, il vaut mieux se concentrer sur le camp ici que de s'éparpiller.

Cyrille - Bon et bien, on va faire un vote. Qui est contre la scission ? Ok, qui est contre ? Bien. Le résultat est donc 5 contre et trois pour. On ne quitte pas le camp. L'expédition dans la forêt, je propose de reporter la discutions, car nous avons d'autres préoccupations. Les relations avec les camps voisins ? Je laisse la parole avec le directeur à la communication.

Bertrand - Et bien pour le moment, c'est compliqué de savoir précisément où sont nos alliés. Nous savons qu'ils ne sont pas très loin, mais il faudra explorer. Je propose que lorsque nous aurons moins besoins de mains d'œuvre sur le camp, on envoie des hommes avec des véhicules et de fusées de détresses afin de se faire repérer et de trouver les campements.

Cyrille - Très bien. Nous aborderons les plus petits sujets ce soir. Je vous souhaite une bonne après-midi.
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Pădure – 4 : premières visions


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Cyrille d'Aboville - Nous faisons ce que nous pouvons !

Louis Hébras
- Ce n'est pas suffisant, il nous faut des mesures plus fortes !

Cyrille d'Aboville -
Ce n'est pas en nous criant dessus que vous ferez avancer les choses doc.

À l'installation, la direction a vite compris qu'on n'avait pas prévu assez de groupes électrogènes, de générateurs et, de manière générale, sous-estimé le besoin en électricité. Pannes régulières, besoin de chauffage et besoin d'énergies en tout genre, la direction aller devoir prendre des mesures drastiques.

Le général se passe la main dans ses cheveux et souffla un coup.

Cyrille d'Aboville -
Bien, nous allons devoir faire des choix. Il nous faut impérativement des dortoirs et des locaux secs si l'infirmerie ne veut pas être débordée, nous allons donc prioriser la construction d'endroits étanches et garder une quantité vitale pour l'infirmerie.

Frédéric Malas -
Super ça ! Et que fait-on pour la cuisine ? Que fait-on pour la lumière. Niveau bouffe, ce n'est déjà pas la joie ici alors là...

Cyrille d'Aboville
- Vous cuisinerez au feu de bois, et une partie du chauffage sera également au bois. La lumière, pareil, une partie sera assurée par des torches.

Frédéric Malas - Mais ce n'est pas aussi efficace ! Nous avons besoin de...

Cyrille d'Aboville - Je ne veux pas le savoir ! Nous n'avons pas assez de groupes électrogènes, point. Il y a un problème, je donne de solutions.

Un représentant du corps civil pris la parole.

Hugo Feuillard - On n'a qu'à voter. Si nous sommes ici, c'est pour débattre et trouver des solutions par la démocratie.

Cyrille d'Aboville -
Vous êtes surtout ici pour nous donner les besoins de vos corps respectifs. Vous êtes plus des délégués que des députés, sachez-le. Nous avons fait un effort quant à la démocratie au sein du camp, cela devait être une administration militaire entière de base, nous pouvons y revenir si cela ne fonctionne pas. De toute manière, il n'y a rien à voter. Nous faisons face à une pénurie énergétique, il y aura donc des restrictions. Une partie du chauffage et de la lumière seront assurées par des feux de bois et la cuisine sera faite également avec. Nous accélèrerons la construction de zones étanches et fourniront l'énergie strictement nécessaire à l'infirmerie. Nous ne sommes pas en métropole et le confort de vie est différent, il faudra que tout le monde s'y habitue et face des efforts.

Marie Mateu - Certes, mais comprenez qu'il y a des besoins vitaux et que tout le monde est un peu à cran. Il faut faire des efforts comme vous l'avez dit, mais cela compte pour vous aussi. Nous vous proposons des solutions, il faut aussi en tenir compte.

Cyrille d'Aboville - Nous reparlerons de la distribution de l'énergie quand les zones étanches seront construites. La réunion est terminée.

Les membres sortirent et Cyrille resta seul dans la tente. Une fois dehors, des remarques fusèrent. Certains le trouvaient trop autoritaire, mais la majorité était satisfaite pour le moment de la réponse apportée. L'humanité avait réussi à survivre sans électricité, ils allaient bien surmonter quelques pénuries. Le bois ce n'est pas ce qui manque par ici, cela leur donne une source d'énergie illimitée.
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