Pădure - Jour 1 : premières visionsJournal de bord
de Margaret Owens,
Directrice Générale de la colonie.Jour Un.Tu me pardonnera cher journal, des ratures qui pourraient apparaître ici et là, noircissants tes pages.
Notre avion commença à survoler la zone que nous nous étions attribués vers les coups de vingt-deux heures. Mais il a bien fallu aux pilotes une trentaine de minute en plus afin de trouver un endroit où atterrir... atterrir, et sortir de cet avion. C'était la seule chose que j'avais en tête. L'appareil dans lequel la première équipe et moi-même étions, est un modèle des années 1940, décennie à laquelle la Fédération est restée au niveau des technologies militaires d'ailleurs... Enfin bref, il s'agit d'un
Bliksem Wind, un avion de transport militaire qui a l'avantage de ne pas avoir d'électronique à son bord, mais comme tout appareil de l'armée qui se respecte, il n'est pas connu pour son confort non plus. Non pas que cela me dérange, mais pour un long voyage, qui plus est assez... venteux, au bout d'un moment, les corps finissent par s'endolorirent, suivis des esprits. Du moins, ça c'était le cas pour moi et les ingénieurs qui composent l'agence civile de la colonie. Quant aux quinze gendarmes de la compagnie, là pour la sécurité, eux n'ont pas eu l'air dérangé par l'inconfort ou la douleur, je les envies encore pour cela...
Enfin bref, vers vingt-deux heures trente, les pilotes ont réussi à poser leur appareil sans trop de problème, quoique, avec l'obscurité, l'atterrissage fut assez secoué. Avant de sortir, l'officier des gendarmes chargés de la sécurité du camp nous a fait un dernier débriefing sur l'importance de ne pas faire de bruit, de limiter au maximum les éclairages et si par malheur, l'un de nous avait à croiser un cavalier Transblêmien, on prévient le reste du camp de base. Bon, ce dernier ordre était surtout à destination de nos anges gardiens. Une fois le débriefing terminé, je sortie la première de l'avion. Ça me fit un bien fou de pouvoir sentir l'air frais sur mon visage, bien que notre transport était lui aussi... "bien aéré".
Après m'être étirée et remit les idées en place, je pouvais enfin observer l'étendue de verdure qui s'étendait en face de nous. Rien qu'en la voyant, je me suis demandé, et me demande encore, si une armée avait réellement put entrer à l'intérieur de cette forêt, tellement elle était immense et semblait compacte, oppressante même. Mais je me repris rapidement. Ce n'est pas le moment de flancher. Cette forêt en est une parmi tant d'autre, j'ai l'habitude de ce genre d'endroit. Après tout, n'ai-je pas fait le même travail de prospection dans les profondeurs de la forêt tropicale Paltoterrane, hmm ? Quand on y réfléchit, toutes ces légendes à propos de
Pădure ne sont là que dans le but de dissuader des intrus d'y pénétrer ? Ou alors, les disparitions s'expliquent par le fait que le niveau technologique des expéditions de l'époques ne permettait pas d'explorer ce lieu ? Alors que maintenant, on peut.
Je sais ce que l'on peut répondre à ça. Comment ce fait-il que les appareils électroniques ne fonctionnent pas ? La réponse la plus rationnelle serait que l'activité électromagnétique du sol soit très élevée, comme dans les pôles. Évidemment ce n'est qu'une théorie, mais c'est l'hypothèse la plus rationnelle d'un point de vue logique.
Mais pardon je divague, je ne suis pas une logicienne, et ce genre de discussion théorique n'est pas ma spécialité. À la sortie de l'avion donc, était venu le moment de monter les tentes. Comme il faisait maintenant nuit, ce fut les seules choses que nous montions à notre arrivée, à la lumière de nos lampes frontales, au moins en terme d'éclairage on était pas resté dans les années quarante, pendant que dix des agents de sécurité qui étaient dans l'avion, patrouillaient le périmètre alentour, leur officier en tête.
Cette arrivée à l'orée de la forêt se solda le lendemain matin, lorsque l'on s'affairât à monter les Barnums qui nous serviront en attendant d'avoir des bâtiments en dur ; et à ranger matériel et ration. L'aéronef, lui, était déjà repartit juste après nous avoir déposé.
Finalement, ma seule vraie déception fut de ne pas avoir pu voir la forêt depuis l'appareil qui nous y conduisait à cause de l'obscurité de la nuit qui arrivait. Mais comme on dit, c'est un mal pour un bien, cela nous permis d'atterrir sans rencontrer de mauvaise surprise.
J'ai ici fait un croquis de notre appareil. Il n'est pas aussi technique que les plans originaux imaginés par ses concepteurs, mais j'en suis tout de même assez fière.