25/02/2015
15:49:48
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Activités intérieures en Zélandia

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Activités intérieures en Zélandia.
Prière de ne pas poster à la suite de ce message.
4097
RP important.


Sud d'Amstergraaf,
Frontière Auccois-Zélandia,
Dans la soirée.



Quand David Heurneman s'était engagé dans le Corps Expéditionnaire, il ne s'était pas imaginé à devoir potentiellement ouvrir le feu sur ses concitoyens. Venant tout juste de sortir de l'École Naval d'Amstergraaf, la seconde École Militaire de la Fédération, David et ses jeunes camarades avaient été déployés le long de la frontière Auccoise afin d'empêcher les extrémistes de la Division Loadewyck de Grutte de créer un incident avec les douaniers Auccois.

En effet, ces derniers formaient l'avant-garde de la marche royaliste qui partait de Blankenvoorde, la capitale, dans le but de protester contre les revendications territoriales des royalistes Auccois. Mais les hommes qui se trouvaient à l'avant-garde de la marche n'étaient pas de simples manifestants. C'étaient des fanatiques, prêt à tout pour parvenir à leur fin, même si cela impliquait de déclencher une guerre.

Afin de ne prendre aucun risque, le Secrétariat à la Marine et aux Armées avait pris la décision de mobiliser le Corps Expéditionnaire dans un périmètre autour de la commune d'Amstergraaf, à la frontière Auccoise.


La nuit était déjà bien avancée lorsque la 79ᵉ compagnie d'infanterie était arrivée à la limite du secteur qu'elle devait patrouiller. Alors qu'à l'allée, la tension était telle que seul le bruit des bottes se faisait entendre dans la campagne Zélandienne, c'est quand les soldats s'arrêtèrent que le sergent Egtbers prit la parole.
- Camarades ! Nous avons fini de patrouiller la zone qui nous a été attribuée. Malheureusement pour vous, la mission ne s'arrête pas tout de suite. Maintenant, nous devons attendre la relève qui est en chemin pour notre position.

C'est ce moment que choisit Sofie Weitkamp, une amie d'enfance de David qui s'était engagée en même temps que lui, pour se plaindre, elle qui n'avait pu le faire pendant tout le voyage aller.
- Oi ! On peut pas faire demi-tour sergent. On se les gèle ici ! Allez, soyez sympa.

- Ben alors, tu n'arrives plus à te retenir de te plaindre ? La taquina David.

Elle allait lui répliquer quand des bruits de tir en rafales se firent entendre.

Sophie s'exclama donc : - Putain de merde ! C'est pas juste un incident qu'ils vont créer ces cons. À ce compte-là, c'est une guerre !
Tout le monde avait compris de qui provenait les tirs. L'une des unités de la Division Loadewyck de Grutte, bras armé de l'U.R.R.Z. était déjà arrivée sur place. Peut-être même que d'autres unités étaient aussi en train d'ouvrir le feu sur les douaniers de l'autre côté de la frontière.
- Appelez des ambulances, vite ! Camarades, la surprise ressentie lors des premiers coups de feu est maintenant passée ! Alors tous en position et ouvrez le feu sur les royalistes ! Il me faut aussi une dizaine de volontaires. Qui se présente ?

Sophie, suivie de David et de huit autres soldats se présentèrent au sergent Egtber.

Ce dernier reprit : - Écoutez moi bien vous dix. Pendant que le reste de vos camarades et moi-même faisons feu sur l'ennemie, vous allez les contourner et les prendre à revers compris. Des questions ?

- Non sergent ! S'écrièrent-ils en cœur.


Aux lueurs du jour.
À la frontière Auccoise.

À l'aube, l'unité royaliste se rendit enfin. À court de munition, encerclée par les douaniers Auccois d'un côté et la 79ᵉ compagnie d'infanterie de l'autre, renforcée pendant le combat par la 81ᵉ compagnie qui devait prendre sa relève. L'unité de la Division Loadewyck de Grutte n'avait plus aucune chance. Avec une dizaine de morts et le double de blessé. Cependant, pour les survivants fais prisonniers, ces derniers seront jugés par les citoyens d'Amstergraaf dans un tribunal populaire. Et pour leur crime liberticide, ils rejoindront probablement leurs camarades tombés durant cette nuit, s'ils ne sont pas condamnés à des travaux d'"intérêt général".

Quant aux pertes subies par les deux compagnies Zélandiennes et les douaniers Auccois, ces derniers ont eu cinq et sept blessés respectivement pour la 79ᵉ et la 81ᵉ compagnie. Les Auccois, eux, ont eu neuf blessés, touchés au début des combats lorsque la surprise était encore palpable. Ces derniers seront remplacés par des soldats Zélandiens pendant leur convalescence.

À l'Internationale, la Fédération de Zélandia a envoyé ses excuses à la République d'Auccitone et s'occupe de financer le coût des guérisons des blessés Auccois, en plus de demander aux communes fédérées, plus de restrictions concernant la Division Loadewyck de Grutte. De plus, le Secrétariat à la Marine et aux Armées a pris la décision de rallonger la durée du dispositif de sécurité à la frontière, le temps que tout rentre dans l'ordre, et au grand damne de Sophie, qui préférait être envoyée sur des théâtres d'opérations plus dangereux, que juste patrouiller sur son propre territoire.
6004
RP pouvant être important pour le Miridian.


06h02,
Nij-Blankenvoorde,
Aleucie.


vue de nuit

Jared Graham attendait sur le quai, cigarette à la main l'arrivée des autres marins qui composaient l'équipage de l'Aleucieen. Au moment où il était en train de tirer une nouvelle bouffée, Jared vit ses camarades descendre la grande rue qui menait au port, où en partait selon le point de vue. D'autres marins, eux, sortirent des auberges et maisons closes qui n'avaient pas encore mis la clef sous la porte. Car c'était ça Nij-Blankenvoorde. Malgré son port moderne, adapté à la mondialisation, la ville avait encore un air de ces cités portuaires de la métropole à partir de la décennie 1910. De grandes et larges avenues pavées comme celle qui partait du port pour distribuer toute la commune telle une importante artère du corps humain, entourées par des bâtiments professionnels et des habitations dans un style art déco. Le port lui, est considéré comme un quartier de la commune, composé de quais, d'entrepôts, d'une capitainerie et des bureaux locaux des compagnies maritimes et industrielles. À côté, se trouvent quelques habitations, mais surtout des bars, des auberges et des bordels, arrivant à tenir le coup grâce à la vieille clientèle et aux marins étrangers faisant escale. Mais retournons à l'Aleucieen et son équipage dont fait partie Jared Graham. Une fois que tous étaient présents sur le pont, le capitaine fit son entrée et prit la parole.
–– Vous savez tous autant que moi qu'en juillet dernier, notre gouvernement et celui de la République de Miridian ont signé un traité afin de délimiter les eaux territoriales de chaque État...

–– Ouais et c'est honteux ! Nous imposer ce traité sans même nous consulter.

–– Il est vrai que ça peut paraître injuste. Néanmoins, nous ne pouvons tout de même pas jeter la pierre sur nos élus de métropole. Ils ont signé ce traité afin de nous éviter une crise.

Le capitaine s'arrêta afin que chacun puisse réfléchir à ses paroles. C'est ce moment que choisit Jared pour prendre la parole à son tour.

Et donc ? Qu'est-ce que vous avez prévu avec les autres capitaines au Syndic' ?

Avec les autres syndicats des communes littorales de la côte nord, il a été décidé de réunir toutes les flottes de pêche en haute mer, dans ce que les Miridiens considèrent être comme leur ZEE, afin d'y faire notre boulot habituel. Les syndicats de la côte sud feront de même de leur côté. Dans le cas donc, où il y aurait des altercations avec les gardes-côtes Miridians, la journée d'aujourd'hui ne sera pas obligatoire. Ceux qui ne veulent pas prendre de risque et qui ne sont donc pas volontaires, peuvent rentrer chez eux. Vous serez quand même payé. Pour les autres, montez à bord ! On commence à partir.


08h06,
En haute mer, au nord de Nij-Blankenvoorde,
Aleucie.

Pêche à l'aube.
Image d'illustration.

Alors que chacun des chalutiers et leurs équipages commençaient à étendre leurs filets dans une ambiance bonne enfant, le capitaine de l'Aleucieen donna à ses hommes (et femmes, bien que plus rares dans le monde de la pêche) un dernier avertissement.

Et surtout, on évite tout incident avec les gardes-côtes Miridians que l'on pourrait potentiellement croiser. Bien qu'individuellement, cela ne sera heureusement pas possible, puisqu'à part, si vous voulez rentrer à la nage, vous êtes obligé de rester sur le navire, si jamais un navire des gardes-côtes nous accostent, je veux que vous soyez polis et courtois. Donc pas d'insulte, suis-je bien clair ? Cependant, vous pourrez toujours faire vos pitreries si vous le souhaitez. Ça ne devrait insulter personne.

La matinée se passe sans accroc. Les navires font de bonnes prises, des micros-compétitions sont organisées entre certains équipages afin de savoir qui pêcheras le plus, l'équipage perdant devra payer sa tournée le soir même au gagnant. En d'autres termes, l'ambiance est bonne enfant. Mais dans l'après-midi, une vedette de la Marine Miridienne, de classe Memphis est aperçue par l'Aleucieen.
Oi ! Capitaine, navire Miridien à tribord !

Un navire Miridien tu dis ? Le capitaine regarda dans ses jumelles.

Hmm... Ce ne sont pas des gardes-côtes. Il s'agit d'une vedette. Bien ! Remontez les filets ! On part à leur rencontre savoir ce qui les amènes.

Pendant que l'équipage de l'Aleucieen s'activait, ce dernier s'avança à tribord, rejoignant la vedette Miridienne. Une fois au niveau de cette dernière, le capitaine Miridien de la vedette commença dans un haut-parleur.
Je ne sais pas ce que vous et les autres navires faites, mais sachez que les eaux dans lesquelles vous vous trouvez actuellement font partie de la ZEE Miridienne. La pêche y est donc interdite pour les pêcheurs nons Miridiens, saufs si accords, ils y a. De plus, ces mêmes eaux sont actuellement le théâtre d'exercices navals conjoins entre les Marines Miridienne et Zélandienne. Pour la sécurité de tous, nous vous prierons de retourner à votre port d'attache dans les plus brefs délais.

Le capitaine de l'Aleucieen répondit alors. Vous avez dit ne pas savoir qui nous sommes. Nous ne sommes que de simples pêcheurs Zélandiens de Nij-Blankenvoorde. Nous ne faisons que notre métier selon notre simple et humble idéologie. Y avez-vous quelque chose à y contredire ? Par contre, qu'un exercice naval se déroule actuellement, cela change toute la donne. Nous partons donc de ce pas, rassurez-vous, nous pourrons revenir plus tard. Le capitaine Zélandien terminant sa phrase sur un petit air moqueur.

Personne ne sut jamais quelle aura été la réaction du capitaine Miridien tellement celui-ci fut impassible. Cependant, ce dernier reprit sur un ton neutre.

Bien. Mais juste par curiosité, qu'elle est donc votre idéologie ? Que je la rapporte à mes supérieurs politiques. Cela pourrait les intéresser.

Notre idéologie. Notre philosophie même ! Nous autres Zélandiens, pensons que la mer appartient à tous et, paradoxalement, à personne. La mer est sa propre force. Elle nous laisse le droit de l'utiliser pour vivre, mais elle peut aussi nous reprendre ce droit. Et ce, même aux plus gros des porte-avions ou autres géants des mers.

Intéressant, merci d'avoir répondu à ma question. Par contre, vous avez dit que vous pourriez revenir plus tard ? J'ai bien peur que cela ne soit possible, votre philosophie est certes intéressante, mais ces eaux restent pour l'instant et légalement Miridiennes.

Oh, vous savez ? Le "légalement" est très subjectif chez nous. Répondit le Zélandien.

Sur ces derniers mots, le capitaine de l'Aleucieen salua avec respect et déférence son homologue Miridien, pendant que le navire fit demi-tour. Dans le même temps, le marin chargé de la radio transmit au reste de la flotte de pêche, l'information comme quoi un exercice naval avait lieu dans la zone. Chaque navire prit donc le chemin du retour. Mais que chacun se rassure. Le marin Zélandien est têtu, et reviendra à l'assaut faire valoir ses droits en mer. Au même moment, plus loin en mer, l'A.G.S. Frijheid, l'un des nouveaux patrouilleurs de la Marine Zélandienne sur place, détecta dans le cadre de l'exercice naval conjoint le sous-marin Miridien de classe écume : Le conquérant...
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Exercices maritimes conjoints entre Zélandia et Miridian.
Vue d'un marin Zélandien.



Journal de bord de Dan Veerman,
Jour 0.

Cher Journal,

Ce va être la première mission à laquelle je vais participer. Tout juste sorti de l'école navale, j'ai été assigné à l'équipage de l'AGS Anargy, l'un des deux patrouilleurs sortis dans les premiers des C.N.S.A. (Chantiers Navals Syndiqués d'Amstergraaf) avec son sister-ship : l'AGS Frijheid. À peine devenus Matroos der 3e klasse, l'on nous confit déjà, à moi et aux autres recrues, de quoi faire nos preuves. Cette mission sera un exercice conjoint entre les marines Miridiennes et Zélandiennes en Aleucie. Nous allons d'ailleurs bientôt prendre le large pour Nij-Blankenvoorde ; hâte d'y être.
Jour 1.
Cher Journal,

Il est tard au moment où j'écris ces quelques lignes. Le premier jour de l'exercice est enfin arrivé. Le capitaine du vaisseau nous a fait un dernier débriefing avant d'entrer en contact avec les Miridiens. Il nous a rappelé l'importance de faire bonne impression à ces derniers et que cet exercice permettra à la Fédération de montrer à ses partenaires internationaux la cohésion et l'esprit de camaraderie de ses soldats, à défaut d'avoir du matériel dernier cri... Pour ce premier jour, donc, nous avons quitté le port de Nij-Blankenvoorde à l'aube. La première partie du voyage a été faite aux côtés d'une flotte de pêche qui allait rejoindre une zone assez poissonneuse vers le nord-ouest. Je croyais que ces eaux étaient sous autorité Miridienne. Ceci dit, ces pêcheurs sont assez grands pour savoir ce qu'ils font. J'espère qu'ils feront de bonnes prises.

Quand nous sommes arrivés dans la zone d'opérations, nous avons pris contact avec les navires Miridiens. Le temps que les capitaines s'accordent entre eux, le reste des équipages ont pu faire connaissance. L'ambiance était au beau fixe, chaque marin expliquant son rôle sur le navire aux autres. Vint ensuite le moment tant attendu : le début des exercices conjoints. Le premier était plus un test du bon fonctionnement et de la bonne qualité des navires et/ou des équipements et "accessoires" acquis pour ces mêmes navires. Ce furent surtout les Miridiens qui s'engagèrent dans cet exercice. Par ailleurs, ces derniers ont pu démontrer une puissance de feu bien plus impressionnante que celle de nos patrouilleurs. Quant à la vitesse et la maniabilité des vaisseaux, les vedettes Miridiennes de classe Memphis, ont aussi démontré une importante vitesse et une grande maniabilité. Cependant, nos patrouilleurs, n'étaient pas en reste dans ce domaine, principalement par leur petite taille. La corvette Miridienne Brise Marine a aussi testé un tir de missile mer-sol qui a parfaitement fonctionné.

L'exercice de l'après-midi fut une simulation dans laquelle un sous-marin non identifié : Le Conquérant, naviguait dans la ZEE Miridienne. On lança alors une petite compétition avec l'équipage de l'AGS Frijheid. Le but, trouver le sous-marin en premier, l'équipage perdant devant payer sa tournée à l'équipage gagnant. Au bout de trois heures de recherches, ce fut le Frijheid qui détecta le sous-marin, à notre grand damne. Cependant, cet exercice permit de tester la qualité des appareils de détection comme les sonars des navires, en particulier nos patrouilleurs, ainsi que la furtivité du sous-marin. Après cet exercice, les deux flottes regagnèrent le port de Nij-Blankenvoorde. On fit d'ailleurs, par un pur esprit de camaraderie, découvrir la ville aux marins Miridiens, ainsi que les meilleurs pubs, tout comme les meilleures fumeries pour ceux qui étaient, ou qui se sont laissés intéressés...

Jour 2.
Cher Journal,

Aujourd'hui, je ne te cacherai pas que le réveil fut difficile... Le contre-maître nous passa une soufflante afin de bien faire comprendre à nous coucher tard. J'ai l'impression d'être revenu dans mes années de lycée... Enfin bref ! La matinée de ce deuxième jour fut consacrée à une simulation de piraterie, ce rôle revenant aux vedettes Miridiennes. L'exercice fut réussi, y comprit avec les changements de scénar' que nous concoctaient nos états-majors. Quant à l'après-midi, l'exercice était cette fois une simulation dans laquelle nous devions reprendre un navire contenant des stups', à une bande de mafieux armés. Pour cela, les Miridiens mirent à disposition un hélicoptère polyvalent permettant le transport de nos commandos-marines respectifs. Pour cette fois, ce furent les nôtres qui se mirent en avant grâce à leur cohésion, leur esprit de corps et leurs tactiques, parfois conventionnelles, parfois... Très farfelues... on ne va pas se mentir. Nos camarades des commandos-marines donnèrent d'ailleurs des conseils à leurs homologues Miridiens.
Jour 3.
Cher Journal,

Ce dernier jour fut entièrement consacré à des simulations de sauvetage. Dans la matinée, les scénarios étaient : soit des navires qui coulent, soit des plateformes pétrolières qui brûlent. Les résultats étaient plutôt corrects. Quoique les Miridiens ont mieux réussis le sauvetage du personnel des plateformes pour la simple et bonne raison que ce genre de sauvetage demande plus d'organisation et de logistique... Ce que les Miridiens ont. Quant à nous, on a mieux réussi les sauvetages des équipages faisant naufrage.

La simulation de l'après-midi était plus ambitieuse. Cette fois, nos états-majors ont inventé un scénario "catastrophe naturelle", dans lequel on devait évacuer le plus rapidement possible une ville Miridienne de la côte. La réussite escomptée n'était pas de la partie... 25 000 personnes seulement ont pu être évacuées, 3 000 laissées sur le carreau faute de place d'embarquement et d'organisation. En plus de cela, deux des vaisseaux ayant procédé à la simulation ont été fictivement perdus, car pris dans la "tempête". Parmi eux, l'AGS Frijheid pour des raisons internes à l'équipage et que je n'ai pas cherché à approfondir.

Enfin bref, ces exercices conjoints se sont bien passé et on s'est très bien entendu avec les Miridiens. Des gars honnêtes et franchement sympas. Suite à ces exercices, l'AGS Frijheid est reparti en Eurysie en prévision d'autres exercices conjoints en Manche-Blanche avec la Marine Fédérale Tanskienne. Quant à l'AGS Anargy et son équipage, dont je fais partie, les Pontes nous ont proposé une mission au Nazum. Avec l'instabilité qui commence à y régner depuis le Mokhaï & Cie, notre Secrétariat s'inquiète d'une augmentation des actes de piraterie dans la région et demande l'escorte de nos convois marchands là-bas. Du coup, on a accepté à la majorité, alors... direction Nij-Amstergraaf !
9153
ketterdam

Amstergraaf,
Dimanche trente septembre,
En fin de soirée.

La nuit commence à tomber sur la commune d'Amstergraaf. La brume fait sa descente habituelle sur la ville ; enlaçant les cinq ports de cette dernière, ajoutant comme une aura de dangereux mystère sur les bas-fonds de la cité. Comme chaque dimanche a lieu l'Assemblé de Conseil de la commune. Cette dernière a lieu en soirée, afin de, démocratie oblige, faire en sorte qu'un maximum de citoyen puisse y participer... ce qui n'empêche pas certains d'espérer l'indisposition de leurs adversaires politiques.

En cette soirée de septembre, seul six cent vingt-huit citoyens se sont rendus à l'assemblé, répartis comme suit au sein de l'hôtel de Ville. Un bâtiment de style Art Déco construit en 1914 afin de remplacer l'ancien qui est complètement rasé afin de laisser l'endroit libre à son successeur, faute de place. Le bâtiment respire la richesse de la ville. D'un blanc presque éclatant comme au premier jour ; à peine griser des fumées et suies des cheminées des usines des quartiers Sud.

Ainsi, chaque citoyen entre dans la salle de conférence de l'hôtel de ville dans un certain brouhaha pas des plus agréables. Les hommes d'affaires de la ville et d'ailleurs - encore dans leur costume-cravates d'un noir de jais - parlent de leurs affaires du jour, de leurs investissements dans les compagnies étrangères inscrites à la Bourse d'Amstergraaf.

"Tient, vous saviez que la compagnie Sylvoise de mode : Paruline est, sans mauvais jeux de mots, à la mode en ce moment".

"Ah oui ? Personnellement j'ai investi pas plus tard que ce matin même chez la compagnie maritime Velsnienne Laurenti Alfonso".

"Mais n'avez-vous pas peur qu'elle ne supplante notre bonne vieille Seelân Overseas Trade Compagny dans son quasi-monopole ?"

"Oh, je vous en pris ne craignez rien ! La S.O.T.C. n'a rien à craindre. Elle a le gouvernement fédéral derrière elle".

Voilà donc ce que l'on peut entendre chez une partie des arrivants. Chez les autres, c'est surtout des badinages sans grand intérêt pour les simples citoyens, des débats enflammés et engagés entre les Eurycommunistes Zélandiens et les communalistes Kah-Tanais (l'idéologie, pas la citoyenneté), débats arbitré par les communalistes Zélandiens avec dans le fond les anarcho-capitalistes qui restent dans leur coin entre-eux afin de, comme ils aiment à le répéter à tout va, "ne pas être contaminer par l'idéalisme de leurs cousins rouges.

Enfin, entrent dans les derniers la frange des Amsterlografois (gentilé d'Amstergraad) que l'on pourrait qualifier d'extrême-droite ; l'Union pour le Renouveau Royal de Zélandia : parti royaliste et traditionaliste, ainsi que le Parti National-Monarchiste : parti nationaliste, raciste et de facto royaliste car n'ayant pas trouvé d'homme fort pour les mener ; ces derniers pensent donc qu'un roi serait la meilleure solution.
Là, pas de discussion animée entre chacun des citoyens des deux partis, qui s'ignorent royalement.

Une fois, chaque citoyen installé à sa place, est organisé le tirage au sort d'un président d'assemblée afin d'orchestrer la séance du jour, et surtout de limiter les abus de paroles, ou de calmer les débats si ces derniers s'emballent trop. En ce trente septembre, c'est la camarade-citoyenne Teresa Salzer, Kaulthe d'origine, qui fut tirée au sort. Elle prit donc la parole la première.

Bien ! Maintenant, que tout le monde est bien installé, nous allons pouvoir commencer. Si j'ai bien compris, nous ne sommes que six cent vingt-huit à avoir indiqué notre présence par une signature. Bon... ce ne sera pas l'assemblée la plus démocratique de la commune par rapport à sa taille, mais soit ! Nous ferons avec.

Il n'y a actuellement aucun ordre du jour précis pour le moment. Aucun des Secrétariats Fédéraux ne nous a soumis quelques propositions que ce soit, ni à notre commune, ni à l'ensemble de la Fédération. Alors ! Quelqu'un, aurait-il une proposition à faire ?


Une fois la prise de parole de la présidente d'assemblée terminée, une femme se lève dans les rangs des ultras-libéraux.

Camades-citoyens ! Permettez-moi de me présenter. Jasmijn van Os. Actionnaire à la Bourse d'Amstergraaf... comme une bonne partie d'entre nous ici présent par ailleurs. Après avoir discuté dans la semaine avec mes camarades libéraux ici présent, nous avons pensé à une proposition à soumettre à la commune. Voici donc ladite proposition ; comme vous le savez, les communes doivent se gouverner elles-mêmes, indépendamment des unes des autres ainsi que de l'État fédéral, principalement par le consensus de l'ensemble des citoyens résidents dans une commune. Seulement, et aujourd'hui en est une autre preuve, sans compter les citoyens mineurs, les Assemblées de Conseil ne sont jamais au grand complet. Pour preuve, regarder la salle dans laquelle nous nous trouvons. Nous ne sommes qu'environ six cents. Suite à cet "état des lieux", voilà ce que nous proposons : l'abandon de ce système, maintenant défaillant et qui freine les avancées économiques de la commune pour...

— C'est honteux ! Ça se dit libéral, mais tout ce que vous voulez, c'est tuer, non que dis-je ! C'est assassiner la démocratie !


La présidente de l'assemblée intervient.

Mr. Florentijn Pijpers, s'il vous plaît ! Veuillez ne pas interrompre la citoyenne-camarade van Os. Vous prendrez la parole quand cette dernière aura terminé son intervention. Camarade-citoyenne je vous prie, vous pouvez reprendre. dit-elle sur un ton posé.

Bien, je vous remercie. Comme je le disais précédemment avant d'être interrompu [elle fixe l'endroit où se sont installés les deux citoyens communistes], mes camarades et moi-même proposons d'abolir le système politique actuel de l'Assemblée de Conseil. Quand on y pense, tous les citoyens n'ont jamais, au moins une fois participé à l'une de ses assemblées. De plus, comme, et c'est humain, chacun de ceux qui participent n'y va que de ses intérêts propres, lorsque le moment de prendre une décision importante pour la commune arrive, nous sommes incapables de propre une décision efficace, car nous sommes obligés de diluer ce qui est proposé pour que ladite proposition convienne à tous.

Elle s'arrête et un de ses compère : le citoyen Christiaan Philips qui prend la relève.

À la place, nous pensons à former ce que nous appelons un "Conseil des Marchands". Ce conseil sera composé des vingt familles les plus riches de la commune. Pour qu'une décision soit prise, elle devra être votée à la majorité absolue. Et afin de vous rassurer ceux qui, je les entends déjà, vont crier à la dictature, ce, pour l'instant, hypothétique Conseil des Marchands ne pourra pas s'attaquer aux libertés fondamentales. De toute façon, ce n'est pas dans nos intérêts - bien au contraire -, ni notre volonté. Contrairement à une minorité ici présente. Il tourne alors son regard, tout en plissant les yeux, à sa gauche, vers les membres des deux partis monarchistes.

Teresa Salzer, la présidente de l'assemblé reprend alors.

Bien ! Avant que l'on ne passe au vote, quelqu'un, a-t-il quelque chose à ajouter ? Une autre proposition à faire ?

Du côté des simples citoyens, des anarcho-capitalistes, et même des communalistes Zélandiens, aucun son ne sort, autre que des murmures dans l'objectif de savoir pour lequel du oui ou du non, ils voteront concernant la proposition faite par les ultra-libéraux.
Chez les libéraux et les ultra-libéraux ; peuvent être entendus des murmures de satisfaction quant au fait que pour l'instant, il n'y est pas de contre-mesure proposée.

Chez les communistes, le deuxième individu prend la parole à la place de son camarade.

Camarades, permettez-moi de me présenter : Leonie Camstra. De notre côté, nous n'avons pour l'instant pas de contre-proposition n'y d'autre ordre du jour à soumettre à cette assemblée. Nous nous contenterons de voter. Les communalistes Kah-Tanais acquiescent.

Prend alors la parole l'un des membres du Parti National-Monarchiste.

Camarade-citoyens ! Puisqu'il est ainsi d'usage de s'appeler dans notre vénérable Fédération, permettez-moi de me présenter : Walter van Heek, président de la section Amsterlografoise de notre honorable parti. Tout d'abord, je tiens dire, au nom de mes homologues ici présent, que nous félicitons les libéraux et les ultra-libéraux pour leur initiative, et sommes d'accord avec eux sur le fait que ce système des Assemblées de Conseil est obsolète, tout du moins pour de grandes communes comme Amstergraaf... il est interrompu par les huer des deux communistes, ainsi que par celles des communalistes Kah-Tanais et d'une partie des simples citoyens et des communalistes Zélandiens. La présidente (re) intervint alors pour rétablir le calme. Cependant, comme j'allais le dire avant d'être interrompu... nous pensons que... pour diriger, tenir les rênes de l'économie, c'est bien ; mais comprendre les arcanes de la politique, c'est encore mieux. Ainsi, nous proposons d'ajouter en plus des vingt familles les plus riches, cinq des plus grandes familles de l'ancienne noblesse de la cité à ce "Conseil des Marchands", et donc de le renommer sobrement : "Conseil des Sages".

Jasmijn van Os reprend alors la parole.

Pensez-vous réellement, que parce que nous sommes des "bourgeois", de "simples marchands", nous ne comprenons rien à la politique ? Monsieur van Heek. Nous au moins avons encore les pieds sur terre.

Mais avant que le principal intéressé ne puisse répliquer, Salzer : la présidente intervient.

Bien ! Plutôt que de nous balancer de petites piques acides, ayons un dialogue et un débat constructif. Elle frappe ses mains entre elles. Si personne d'autre n'a un ordre du jour à soumettre, nous allons pouvoir passer au vote ! Donc ; voterez-vous pour, premièrement un "Conseil des Marchands", deuxièmement un "Conseil des Sages" ou troisièmement aucune de ces deux propositions, et donc par extension pour garder le système actuel ?

La présidente de l'assemblée : Teresa Salzer reprend alors.

Bien ! Il semblerait donc que la majorité aille dans le sens de l'instauration d'un "Conseil des Marchands". Ainsi, si quelqu'un à quelque chose à dire qu'il se manifeste... sinon, on peut considérer cette séance comme terminée. Cette dernière séance même, puisque dorénavant, il n'y aura plus d'Assemblée de Conseil à Amstergraaf.

Elle attend quelques instants...

Bien ! Dans ce cas, je déclare la séance de cette assemblée, levée !

Et c'est donc dans le même brouhaha insupportable du début, que cette assemblée prend fin, entre les félicitations des libéraux et ultra-libéraux, et les huées - voir même quelques noms d'oiseaux rares - des grands perdants du jour.

Ce qui est sûr, c'est que dorénavant la commune d'Amstergraaf est maintenant sous le contrôle effectif de son élite économique.
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Prémices d'un ordre nouveau — partie I.


peinture

La nuit était tombée depuis un certain temps sur Blankenvoorde : commune-capitale de Zélandia. Le ciel est dégagé, d'un joli bleu marine sombre parsemé d'étoiles. La lumière des lampadaires se reflète sur les canaux de la cité et les embarcations flottant avec légèreté. Nous sommes dans le district gouvernemental, devant le Secrétariat Général de la Fédération, quelques jours après l'entrevue entre l'Ambassadeur Velsnien en Zélandia : Vittorio Vinola, et le Secrétaire Fédéral aux Affaires Étrangères : Giel Rutter. Ce dernier attend sur le quai - qui sert aussi de trottoir piéton, nous sommes en Zélandia après tout -, pensif. Mis à part les fois où il avait des questions à poser, Rutter était toujours le premier à sortir des réunions inter-secrétariats tardives. Lesdites réunions étaient les moments qu'il détestait le plus dans sa fonction politique. Il n'était d'ailleurs pas le seul. Même Friedy, comme il aimait à appeler le Secrétaire Fédéral à l'Économie et l'Industrie, car cela l'agaçait, essayait de s'absenter desdites réunions.

Donc Rutter attendait. Il attendait jusqu'à ce qu'il se retourne dans un sursaut au moment où il entend son homologue au Commerce Extérieur : Mlle. Fleur Wessel saluée avec gaieté et légèreté ses collègues, tout en prenant sa bicyclette dans un grand fracas.

Ça va Giel ? T'as l'air pensif. Enfin, plus que d'habitude. Tu ne penses pas à te jeter dans le canal rassure moi ?

— Ah, nan nan, du tout. Puis-je t'accompagner jusqu'à chez-toi ?

— Mais quel homme galant tu fais dit donc ! Bien sûr que tu peux, pourquoi tu ne pourrais pas ?


Les deux secrétaires enfourchèrent donc leurs bicyclettes respectives et s'élancèrent sur le quai.

J'imagine que si tu m'as demandé de pouvoir m'accompagner jusque chez moi, c'est que tu dois avoir une idée en tête, non ? Oh ! Et d'ailleurs, comment s'est passé ta rencontre à Velsna. Les Velsniens, ont-ils toujours en bouche le goût de la raclée qu'on leur a mis au large du Wetter, hmm ?

— T'as dernière phrase à elle seule pourrait bien faire augmenter les tensions.
Répondit Giel à sa consoeur dans un petit rire. Mais plus sérieusement, ma visite, c'est très bien passé. J'ai même été accueilli par quelques sénateurs peu discrets qui avaient l'air outrés qu'un Zélandien entre dans leur sacré hémicycle. Sinon, pour répondre à ta question ; oui, j'ai une idée en tête, mais il faut que ça reste entre nous. Pas besoins d'en parler aux autres. D'accord ?

— Hm, d'accord. Motus et bouche cousue alors !


Ils continuèrent de pédaler sur encore quelques mètres avant que Giel ne reprennent la parole.

Alors voilà. Il y a quelques jours, j'ai convoqué l'Ambassadeur Velsnien en Zélandia pour lui demander plus de précision sur quelque chose que j'avais remarqué à Velsna. Jusque-là rien d'anormal. Seulement, lors de cette convocation, il m'a avoué vouloir empêcher la nomination d'un nouveau Patrice suite à l'assassinat du précédent afin que, en accord avec le droit Velsnien, un triumvirat soit proclamé. Et il aimerait être dans ce triumvirat afin de pouvoir commencer à changer le système Velsnien actuel en profondeur. En sachant que si un changement devait avoir lieu, cela serait plus que bénéfique pour Zélandia.

Bah okay, mais qu'est-ce que je viens faire dans cette histoire moi alors ?

Justement, j'y viens. Pour qu'il devienne Triumvir, il faut qu'il soit élut par ses pairs. Seulement, à Velsna, le vote d'un Sénateur s'achète. Pour acheter des votes, notre cher Ambassadeur s'est mit dans la poche des grandes compagnies Velsniennes afin de se servir de leur influence au sénat Velsnien. En échange, il leur sert de "porte d'entrée" afin d'effectuer une capitalisation en bourse à Amstergraaf.

Hein hein... et ?

Mais ces compagnies, pour acheter des votes, ont besoin d'argent, et donc de plus d'investissement ; notamment Zélandien. Et c'est là que tu interviens. Le commerce et l'éco', c'est ton pré carré. Tu dois donc sûrement connaître une bonne poignée de traders et autres investisseurs, fortunés et qui seraient intéressés pour investir dans des compagnies Velsniennes. Une notamment : le groupe Laurentti Alfonso.

Fleur pédala un moment sans rien dire, réfléchissant à ce qu'elle venait d'entendre.

Ça doit se faire oui. Et oui, je connais pas mal d'investisseurs qui serait intéressé. Mais si je comprends bien, lesdits financements doivent être rapidement trouvés avant l'élection des Triumvirs, c'est bien ça ? Et d'ailleurs seconde question. Pourquoi tu me demandes à moi et pas à Friedy ? Lui-aussi, l'éco', c'est sa came.

Avant qu'un Sénateur ne propose l'élection d'un triumvirat en effet. Et pour répondre à ta seconde interrogation, très probablement parce que notre cher Friedy n'aurait jamais accepté de faire un coup en douce de la sorte. Tu le connais non ?

C'est vrai que parfois, il peut être un peu coincé, hon hon. Sinon, pour notre investisseur, il en faudrait un qui a déjà une très grosse somme d'argent directement sous la main. Elle continue de pédaler en silence le temps de réfléchir. Hmm... et que dirais-tu, mon cher Giel, que je propose ces investissements à la plus grosse fortune de la Fédération, hum hum ?

À dire vrai, j'ai aussi pensé à lui, ma chère Fleur.

Bien. Oh ! Ça me fait penser ! Après-demain, j'organise un gala pour ma société de joaillerie. Je n'aurais qu'à l'inviter, et je lui en parlerai à ce moment-là ! Ah tient, je crois que l'on est arrivé devant chez moi.

Bien ! Alors dans ce cas, je te fais confiance. Moi, je continue jusque chez moi, bonne soirée !

Et il s'éloigna en pédalant de plus belle, tout en faisant un geste de salut de la main. Fleur, quant à elle, était déjà en train de refermer son portail. Maintenant habitué au fait que son confrère ait quelques (beaucoup de) problèmes de communication avec ses semblables (les êtres humains).
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Prémices d'un ordre nouveau — partie II.


peinture
Blankenvoorde,
Non loin du District Gouvernemental,
Deux jours après la discussion entre Giel Rutter et Fleur Wessel.

Il fait nuit noire dans le ciel de la commune. Pourtant, dans les entrailles d'une petite maison bourgeoise, surmonté du classique toit à pignon des villes Zélandiennes, on n'aurait pu se croire en plein jour. La raison : un gala était entrain de se dérouler dans les pièces du bâtiments, qui avaient été refaites dans un style bien plus moderne ; les moulures et les papiers peints fleuris du XXe siècle remplacés par des murs et du mobiliers épuré, d'un blanc étincelant.

Alors se déroulait dans cette maison un gala, comme il y en a tant dans les districts —très— aisés de la capitale. Un gala comme tant d'autre pour fêter un nouveau cap passer par la compagnie de joaillerie appartenant à la propriétaire des lieux. L'évènement est donc anodin, certes, mais certains des individus présent à cette soirée sont loin d'être des visages inconnus de la haute société Zélandienne, à commencer par l'organisatrice de ladite soirée : Mlle. Fleur Wessel P.D.G. donc, de la compagnie du même nom et Secrétaire Fédéral au Commerce Extérieur accessoirement.

À cette soirée, est aussi présent le Secrétaire Général de la Fédération : Mr. Siert Bruggink, ainsi que les Secrétaires Fédéraux à la Marine et à l’Économie et l’Industrie : respectivement Mme. Willemijn Gijsbers et Mr. Friedrich Engelbrecht. Parmi les autres membres du gouvernement, seuls, manque à l’appel les Secrétaires Fédéraux aux Affaires Étrangères ainsi qu’à l’Innovation et la Recherche, à savoir respectivement Mr. Giel Rutter et Mme. Wilhelmina van Blerk ; ces derniers préférant rester au sein de leur(s) Secrétariat(s) respectif(s) jusqu'à tard dans la nuit, bouclant des dossiers et répondant à ses homologues étrangers pour le premier, et chercher de nouvelles innovations pour la Fédération pour la seconde.

Ainsi, la maîtresse de maison allait et venait entre ses invités de marque, discutant avec ces derniers de leurs affaires ainsi que de la pluie et du beau temps. Mais parmi lesdits invités, un attire particulièrement son attention.

Comment allez-vous, mon cher Albert ? Ou peut-être devrais-je vous appeler “Votre Majesté” ? J’ai appris que vous aviez pris votre retraite en tant qu'Admiraal en ce début d’année.

Le dénommé Albert, de son nom complet Albert van Seelân-Amstergraaf, Admiraal de la Federal Marine fan Seelân jusqu’en 2012, Secrétaire Fédéral aux Affaires Étrangères durant la décennie 80’s et accessoirement ancien prétendant à la couronne Zélandienne, se retourne vers son interlocutrice, un grand sourire aux lèvres.

Mademoiselle. Je vais très bien et vous ? Comment vous portez-vous ? J’ai en effet pris ma retraite. La Fédération n’est certes pas en guerre, mais les tensions autour du globe s’accumulent, et il y a un âge où il devient plus difficile de gérer des responsabilités. Mais sinon ne vous donnez pas cette peine de m’appeler de la sorte, Zélandia est une république, les privilèges abolis.

Bien ! Dans ce cas, comme vous voudrez, “Votre Majesté”, dit-elle, un sourire en coin. Sinon auriez-vous un peu de temps à accorder à une jeune femme dans le besoin ? J’aurai à vous parler.

Mais bien sûr. Qu’aimeriez-vous me dire ? Dit Albert, le sourcil droit s’élevant plus haut que le gauche. Votre mystère pique ma curiosité.

Bien. Alors, par quoi commencer ? Comme vous le savez peut-être en lisant la presse internationale, la Grande République de Velsna a été frappée il y a de cela un mois par l’assassinat de leur Patrice : monsieur Dandolo. Seulement, il s’avère que le Sénat Velsnien n’arrive pas à s'entendre sur l’élection d’un nouveau Patrice, et qu’un Triumvirat risque fort d’arriver au pouvoir. Il s’avère aussi que mon confrère Monsieur Rutter, Secrétaire Fédéral aux Affaires Étrangères de son état, s’est engagés à soutenir l’un des candidats à la fonction de Triumvirat, un certain Vittorio Vinola : actuellement Ambassadeur en Zélandia et moi, je me suis engagée à aider mon confrère dans son soutien. Jusque-là, me suivez-vous ?

Ah Velsna ! La Grande République a soutenu ma famille par le passé afin de la remettre sur le trône. En effet, je vous suis. J’imagine que vous voulez me demander de soutenir à mon tour cet Ambassadeur dénommé Vinola, non ?

C’est en effet ce que j’allais vous demander. Vous êtes la première fortune de Zélandia, et je sais que vous investissez dans plusieurs compagnies inscrites à la Bourse d’Amstergraaf. L’idée serait que vous investissiez dans plusieurs compagnies Velsniennes cotées en bourse. Une en particulier : le groupe Laurenti Alfonso. C’est l’un des grands soutiens et financeurs de V.Vinola.

Hmm, oui, je vois. Et ce Vinola, si votre confrère le soutient, j’imagine que c’est en rapport avec les intérêts de la Fédération ?

En effet ! De ce que m’a dit Rutter, Vinola est démocrate. Giel pense d’ailleurs qu’en le soutenant, cela pourrait donner des avantages à la Fédération.

Hmm, je vois, dit Albert en se tenant le menton de son pouce et son index droits, je vois. Dès que je serai rentré chez moi, comptez sur ma personne pour me renseigner sur ce groupe : Laurenti Alfonso, ainsi qu’y acheter des parts.

Bien ! Je vous remercie que vous acceptiez de nous prêter main forte. Si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit, surtout n’hésitez pas ! “Votre Majesté”.

Mais ce n’est rien. Si je peux rendre service à mon pays, je le fais.

Et ils continuèrent leur discussion sur d’autres sujets, certains sérieux, d’autres moins jusqu’à ce que d’autres invités ne les interpellent.

La fête, Elle, continue.
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