-Bonjour monsieur Bruggink, je suis ravie de vous voir. Avez-vous fait bon voyage ?
En même temps que se faisaient les traditionnels échanges de politesse, la délégation invitée fut conviée à suivre les hôtes vers une limousine assez élégante. De facture étrangère, l'intérieur semblait tout de même avoir été personnalisé par les soins des sylvois, avec notamment l'intégration d'un judicieux mobilier en bois dans le large véhicule.
L'engin progressait avec une souplesse paradoxale pour ses dimensions le long des rues du Bourg des Mahoganys. L'architecture de la ville mêlait pierre et bois, avec une très faible proportion de béton. Et quand ce matériau répugné par les sylvois était utilisé, on le cachait derrière de la peinture ou des habillages de médium, voire des plantes.
La végétation était d'ailleurs omniprésente dans la ville qui, au lieu de s'étendre de façon compact en écrasant la forêt, se répandait en tentacule entrelacé dans les bois. La ville était alors parsemée d'une végétation omniprésente, esthétique, mais aussi fonctionnelle : les rues restaient fraiches même sous les plus écrasants soleils d'été (qui avait lieux en décembre).
Alexandra continuait d'échanger, faisant à l'occasion une introduction des sujets qui seront abordés mais sans aller dans les détails.
-Comme dit dans nos lettres, je souhaite notamment aborder les questions d'échange d'ambassade, d'ouverture économique, et d'échanges culturels. Je serais également à votre écoute concernant les éventuels points non évoqués que vous pourriez aborder.
La limousine ne s'arrêta pas à l'Ambassade des Mahoganys, mais au palais de la Duchesse. Centre politique de la région, c'était un vaste bâtiment toujours dans un style très sylvois. Il était notamment caractérisé par des charpentes de pierre, faites de colonnes reliées ensemble par des voûtes et arcs brisés. Mais les murs et planchers alternaient entre la pierre, brique et bois, sans une espèce de mélange qui rendait malgré tout assez bien. L'aération était aussi typique de Sylva et des pays tropicaux : des fenêtres partout, grandes, ouvertes pour laisser passer l'air et rafraîchir les pièces (quoiqu'avec une certaine parcimonie pour le moment à faute du temps).
La délégation fut conduite jusqu'à une grande salle de réunion, qui avait un ameublement plus moderne que l'architecture.
-Tout d'abord concernant les échanges d'ambassade, vous êtes si je l'ai bien compris favorable à cette initiative, ou au moins à en discuter ? Disposer de représentants permanents est quasiment nécessaire, sachant que votre province en Paltoterra fait de nous des voisins directs. Il nous faudra juste définir les modalités de l'opération, s'il y a à préciser les zones d'établissement des ambassades, les contraintes. Il va de soi que Sylva serait avant tout favorable à établir son ambassade dans votre métropole en Eurysie. Ceci dit rien n'interdit de le faire en Zelandia paltoterraise... à condition que vous y ayez des représentants qualifiés en permanence.
Elle s'arrêta pour boire une gorgée d'eau, faisant par ailleurs signe à ses interlocuteurs qu'ils disposaient à volonté de jus de fruits locaux ou d'eau (mais pas d'alcool... pas avant la fin de l'entrevue) tout en les invitant à prendre la parole.