25/02/2015
16:37:33
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Missions de Pădure

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Missions de Pădure

Ici seront contés la façon dont vos expéditions tentèrent de survivre à la forêt.

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Une lune rouge...

Première mission : exploration des environs.
Journal de Zahariel :

C’était ma première mission, un moment particulièrement important dans la vie d’un adepte. Quoi qu’il arriverait, c’était l’occasion pour moi de faire mes preuves auprès de mes frères. Bien évidemment, je tentais de cacher mes inquiétudes aux yeux du reste de l’équipage mais les sourires moqueurs des vétérans dont je croisais le regard ne trompaient pas. Je n’étais chevalier que depuis quelques semaines, ma cérémonie d’intronisation n’avait d’ailleurs été réalisée que trois jours auparavant. Pour ces hommes, j’étais clairement de la chair fraiche et malgré mon rang, il me semblait encore devoir gagner le respect de mes compagnons. Ma surprise avait été grande en apprenant qu’on m’envoyait directement sur le terrain, habituellement les nouveaux frères du Militarum ne mettaient pas les pieds à l’extérieur avant un long moment. Mais l’Ordre avait besoin de nombreux bras pour cette opération inédite : établir une forteresse-monastère si loin de notre zone d’influence et aux abords d’un peuple notoirement hostile, c’était complètement fou. Je ne comprenais pas vraiment les motivations du Librarium mais si une légende comme le Seigneur-Commandant Loken devait mener l’opération, c’est que l’objectif réel était bien plus important qu’il n’en paraissait. Et puis cette forêt ? Il y avait de nombreux mythes à son sujet, je ne savais pas quoi en penser… mais une angoisse profonde me tenaillait à l’idée même de me retrouver seul au milieu des bois hantés.

Le vrombissement sourd des moteurs de l’avion me sortait soudainement de mon songe, l’appareil commençait les manœuvres en vue de l’atterrissage prochain. Après plus d’une heure de détour afin d’éviter les frontières aériennes transblêmes, tout ça dans un étrange noir complet, nous entamions finalement la descente vers la vallée de "Kandahar". Une bande de terre enclavée à la lisière occidentale de Padure et à seulement 150 kilomètres du territoire blêmien. L’absence de lumière rendait la descente particulièrement terrifiante, j’observais l’extérieur à travers le hublot de l’avion, on ne pouvait rien distinguer, aucun signe de civilisation à l’horizon, simplement une forêt qui s’étendait à perte de vue. « Tenez-vous prêt, cela va secouer ! » siffla une voix inquiète à travers la radio de l’appareil. L’homme ne mentait pas, l’atterrissage fut si violent, que j’envisageais la possibilité que nous nous écrasions pendant quelques instants.

« Frère Zahariel, venez-ici. » ordonna une voix dans mon dos tandis que je tentais de remettre de l’ordre dans les caisses de ravitaillement qui s’étaient renversés pendant l’atterrissage. Cette voix, c’était celle du Chevalier-Capitaine Antovian, un homme taciturne qui avait la réputation d’être exigeant avec ses hommes. J’avais récemment rejoint sa compagnie et il s’était montré particulièrement intéressé par mes résultats pendant l’initiation. Bien sûr, je n’avais rien de spécial par rapport à mes jeunes frères, seuls les meilleurs novices pouvaient espérer être admis au sein d’un chapitre du Militarum. Après-tout c’était tout l’enjeu de notre parcours depuis l’enfance : devenir la crème de la crème, les élus de Baal. Mais Antovian connaissait mes doutes, il savait que je souhaitais plus que tout faire mes preuves tant ma nomination avait été un sujet de controverse pour les examinateurs. Un esprit rebelle, avaient-ils dit… heureusement le Capitaine m’avait curieusement appuyé. Je n’attendais donc pas plus longtemps et me présentait à lui au garde-à-vous.

« Le Seigneur-Commandant souhaite envoyer une escouade en reconnaissance à l’extérieur. Nous devons nous assurer qu’il n’y a aucun espion du Grand-Duché dans le secteur. Prenez Gaius et Cato avec vous et revenez me faire votre rapport dès que possible. » Annonçait-il avec fermeté.

« À vos ordres, Frère-Capitaine. » Je m’inclinais rapidement avant de rejoindre la soute où m’attendaient mes compagnons. Ils avaient déjà reçu un briefing, sans un mot, ils acquiescèrent à mon arrivée et me tendirent mon fusil et des jumelles à vision nocturne. Quelques minutes plus tard, nous étions dehors… la pénombre était profonde et nous avancions difficilement à travers les hautes-herbes. Il y avait un silence de plomb qui n’était interrompu que par les quelques grincements mécaniques des moteurs de l’avion qui refroidissaient désormais. Une voute étoilée impressionnante s’élevait au-dessus de nos têtes tandis qu’une lune aux teintes écarlates donnait aux environs une allure inquiétante. Je trouvais finalement une sorte de colline qui dominait notre piste d’atterrissage, la gravir ne fut pas aisée dans cette obscurité mais les efforts physiques intenses n’étaient pas un problème pour nous. D’aussi loin que je me souvienne, les instructeurs de l’Ordre nous forçaient déjà à effectuer des treks nocturnes sous diverses conditions climatiques. Cette mission n’avait donc rien d’inhabituel pour nous… la seule différence était la possibilité d’un guet-apens. Heureusement rien ne nous attendait au sommet de cette colline si ce n’est une vue édifiante sur la lisière de Padure, cette forêt qui semblait n’avoir aucune fin. Rapidement, nous nous mettions à position à plat-ventre, fusil à lunette et jumelle à vision nocturne, nous examinions le paysage avec vigilance et discipline. « R.A.S » dis-je finalement. Les environs semblaient totalement inhabités, il n’y avait aucune trace d’espions ni rien d’inhabituel. L’endroit était plutôt sauvage et je réalisais seulement que nous allions devoir travailler dur pour que Kandahar ressemble à une véritable forteresse-monastère.

Tandis que nous arrivions près de notre avion, la centaine de frères du Militarum s’affairaient déjà à déballer le matériel que nous avions en soute. Je retrouvais le Chevalier-Capitaine auprès du Seigneur-Commandant, les deux hommes semblaient en profonde discussion autour des premières décisions à prendre, ils firent silence à mon approche. « Monseigneur Loken, Capitaine Antovian. Nous sommes de retour de notre exploration, nous n’avons repéré aucune menace, il n'y a d’ailleurs aucune trace de vie humaine dans les environs. » Le Seigneur-Commandant m’observait pendant un instant qui me sembla particulièrement long. « Très bien, je vous crois, chevalier. Notre opération ne fait que commencer mais si les cavaliers ne sont pas encore au courant de notre manœuvre, c’est déjà une réussite. Ce soir, prenez du repos. Nous allons avoir beaucoup de travail pour que ce camp de base ressemble à quelque chose avant l’arrivée des adeptes et des scientifiques de l’Institut. » Je m’inclinais avec véhémence avant de rejoindre mes camarades. Tout autour de nous, nos frères mettaient en place les premières barricades qui allaient constituer les fondations de la future forteresse-monastère de Kandahar, la semaine allait être longue…
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Emblême de l'Ordo Negrum

Deuxième mission : Jour 2 à Kandahar
Rapport du Chevalier-Capitaine Antovian


Seigneur-Commandant, vous trouverez ci-dessous le rapport de nos manœuvres en ce deuxième jour à la lisière de Padure.

Conformément à vos ordres des éclaireurs ont été envoyés pour mettre en place des postes d’observations dans les basses-terres au sud de Kandahar. Sept équipes de deux surveillent les soixante-dix kilomètres qui forment la frontière naturelle de ce territoire. Le mot d’ordre est bien évidemment la discrétion, ils ont pour instruction de limiter les communications au strict minimum et de construire des campements dissimulés dans la campagne. Nous avons d’ores et déjà repérés quelques grottes, bosquets et escarpements qui vont nous permettre d’abriter nos hommes et d’y cacher des armes et du ravitaillement en cas de besoin. Ces équipes seront relevés toutes les soixante-douze heures par de nouveaux frères d’armes.

• Nous étudions actuellement le terrain pour organiser nos patrouilles afin d’établir un périmètre de sécurité autour du campement-de-base de la future forteresse de Kandahar. Une équipe s’occupe d’ailleurs de construire un mirador sur la colline qui surplombe le camp, nous y placerons des tireurs d’élite pour surveiller la lisière de la forêt et le chantier en contrebas.

• Nos hommes vont commencer à creuser la terre pour mettre en place les fondations des premiers quartiers d’habitations, d’un entrepôt et d’une infirmerie en premier lieu. C’est un chantier difficile mais prioritaire qui nécessite de nombreux bras qualifiés, heureusement une centaine d’ouvriers de l’Adeptus devraient arriver d’ici demain lors du prochain passage de notre pilote.

• Afin de faciliter le débarquement de nos colons, nous avons mobilisé plusieurs équipes pour délimiter une piste d’atterrissage et dégager un peu le terrain en attendant qu’on nous livre des machines. Des projecteurs ont été installés pour éclairer le terrain depuis le sol, les opérateurs ont pour consigne de n’allumer la piste que lors de l’approche de notre avion, nous devons limiter les risques d’attirer l’attention.

• Le Frère-Intendant s’occupe actuellement de dresser un inventaire du matériel que nous avons à notre disposition. Il réfléchit à la mise en place de nouvelles procédures pour rationner les vivres et le matériel. Nous ne devons pas prendre de mauvaises habitudes dès les premiers jours.

• L’architecte de l’Adeptus est déjà au travail pour établir les plans de notre future forteresse et du camp attenant. Il souhaite prendre un peu de temps pour analyser la topographie locale, espérons qu’il sera prêt avant l’arrivée des gros moyens.

• Le moral des hommes est bon, mais il va rapidement falloir construire des logements décents. Cela devrait être notre priorité dès lors que nous aurons des ouvriers à notre disposition.

• Nous avons envoyé Zahariel et ses compagnons en éclaireur dans la forêt. Pour l’instant, ils doivent ne pas trop s’éloigner et commencer à cartographier les abords de la lisière qui fait face au camp. Ils devraient être de retour avant le début de la soirée.

Frère Antovian.
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Chevalier-Capitaine Sidonus
Troisième mission : Jour 3
Choix de mission : Privilégier les infrastructures logistiques.


Trois jours. Trois journées harassantes à préparer le terrain pour un projet fou qui dépassait toute notion de rationalité. Dès le départ, Sidonus avait été contre l’opération kandahar, il ne pouvait concevoir le gaspillage d’autant de ressources dans une mission dangereuse bien loin des bastions de l’Ordre. Il était convaincu que le Librarium perdait son temps au Nazum dans une quête vaine, alors que ce qui se préparait en Eurysie était bien plus important. Malgré ses doutes, les maîtres avaient requis sa présence sur le terrain, après-tout lui et ses hommes comptaient parmi les meilleures compagnies combattantes du Militarum, ils étaient le fer de lance de la branche novigradienne. Il n’avait donc pas le choix, le crédo lui imposait d’accepter sa mission et de tout faire pour satisfaire les intérêts de l’Ordre. Mais ce n’est qu’à cet instant qu’il réalisait pleinement le défi qu’allait représenter la construction d’une forteresse-monastère au milieu de nulle part.

Il se tenait au sommet de la crête de la colline qui dominait le campement, en contrebas il distinguait l’amoncellement difforme de tentes militaires qui constituaient pour l’instant ce bastion en devenir. Plus loin, il pouvait aussi apercevoir le labeur des ouvriers de l’Adeptus fraichement débarqués qui s’affairaient déjà pour creuser les fondations du futur campement. Et encore après, la lisière de la forêt de Padure qui s’étendait indéfiniment à l’horizon. Des nuages menaçants se dessinaient d’ailleurs au loin émanant de la cime de la forêt comme si celle-ci était la source de l’orage à venir. Sidonus n’aimait pas ça, une atmosphère malsaine se dégageait de Padure, il avait constamment l’impression qu’on l’épiait depuis les profondeurs de la forêt. Les bruits sourds d’un marteau qui s’abattait sur le bois le sortirent de son songe, un ouvrier lui faisait signe.

« Chevalier-Capitaine Sidonus, le mirador devrait être prêt dans l’heure. La structure est un peu rustique mais nous aurons l’occasion de la renforcer au fil des jours, ce ne sont pas les ressources en bois qui manquent dans les environs. » Annonçait l’ouvrier, un homme dans la force de l’âge qui arborait les emblèmes de l’Adeptus sur sa tunique.

« Très bien, cela fera l’affaire. Commencez à monter quelques barricades pour protéger le mirador, je veux que mes hommes puissent investir ce poste de surveillance avant la fin de la soirée. » Déclara le capitaine d’une démarche autoritaire. L’ouvrier sembla pendant un instant vouloir se plaindre mais il se ravisa rapidement face au regard glacial de l’officier.

Sans perdre plus de temps, Sidonus se mis en tête de reprendre le chemin du camp de base, il avait encore fort à faire avant la tombée de la nuit. La descente fut plus longue qu’il ne l’imaginait, son équipement lourd était particulièrement encombrant et il manqua plusieurs fois de dégringoler la pente. Après plusieurs longues minutes d’effort, il atteignait finalement le bas de la colline où quelques-uns de ses hommes l’attendaient déjà. « Au rapport. » Siffla-t-il à bout de souffle. Un soldat de haute-stature et au visage balafré le salua et s’approcha de quelques pas. « Frère-Capitaine, nous avons établi un périmètre de sécurité autour du campement. Nos hommes patrouillent près des points stratégiques que vous nous avez soumis. Il serait profitable de commencer à mettre en place des installations défensives pour renforcer nos positions. » Sidonus acquiesça l’air satisfait. « Oui c’est ce que je m’en vais dire au Seigneur-Commandant. Nous sommes vulnérables, il faut remédier à cette situation au plus tôt. »

Aussitôt, il se mit en route vers le campement. La tente de commandement n’était pas très difficile à repérer dans ce labyrinthe, elle avait été dressée au cœur du camp de base et plusieurs étendards de l’Ordre s’élevaient tout autour. Deux gardes le saluèrent respectueusement à l’entrée de la tente qu’il pénétra sans prendre le temps de s’annoncer. Le Chevalier-Capitaine Antovian était apparemment déjà présent, il s’entretenait à voix-basse avec le Seigneur-Commandant en pointant du doigt une carte posée sur une grande table. « Frère Sidonus, vous nous gratifiez de votre présence. » Dit Antovian lors de son arrivée dissimulant à peine un rictus moqueur du coin de ses lèvres. Sidonus lui lança un regard noir, il ne l’avait jamais aimé, il considérait de toute façon que tous les adeptes de la branche élassénienne étaient des mollassons irrespectueux des traditions ancestrales de l’Ordre. « Seigneur-Commandant, excusez mon retard. Je supervisais personnellement la mise en place d’un poste d’observation sur la colline. » souffla Sidonus tout en ignorant le rictus provocateur d’Antovian. L’officier supérieur acquiesça avant de prendre la parole. « Frère Antovian vient de m’annoncer que ses éclaireurs rapportent l’existence d’un autre campement dans les basses-terres près des frontières du Grand-Duché. »

« Rien de surprenant, nous savions que nous ne serions pas les seuls à vouloir investir la forêt. Ce qui est étonnant c’est qu’ils aient pris le risque de s’installer aussi près des transblêmes. » Dit Sidonus.

« Dans tous les cas, je préconise que nous restions à l’écart d’eux. Cela ne sert à rien d’annoncer notre présence pour le moment. Mes hommes les surveillent, nous verrons ce qu’il advient de leur campement » Annonça Antovian.

« Je suis d’accord » Déclara aussitôt le Seigneur-Commandant. « Comment avancent les préparatifs pour les travaux du campement ? »

« Une centaine d’ouvriers de l’Adeptus ont été débarqués à l’aube par le pilote, c’est une bonne nouvelle surtout qu’ils apportent des outils qui vont nous être utile pour creuser les fondations. L’ingénieur-en-chef est toutefois inquiet, les pluies abondantes des derniers jours ont rendu le sol difficile à exploiter et nos travaux risquent de prendre du retard. Cela devrait être notre priorité dans les prochains jours. » Souffla Antovian.

« Je ne suis pas d’accord ! Notre position est vulnérable, notre priorité devrait être de mettre en place des installations défensives pour renforcer notre position. Seigneur-Commandant, mes hommes ont déjà repérés plusieurs points stratégiques où établir nos défenses. Nous ne devons pas sous-estimer le risque que représentent les espions du Grand-Duché ! » Monta au créneau Sidonus.

« Rien n’indique que les transblêmes savent que nous sommes ici. Nous avons profité de la diversion qu’offraient les nombreuses expéditions internationales pour nous établir dans le plus grand secret. Si nous voulons que ce terrain devienne un jour un véritable bastion nous devons construire des infrastructures logistiques dès maintenant ! » Répliqua Antovian.

Sidonus voulait répondre que ce plan était stupide mais le Seigneur-Commandant coupa net le débat d’un geste autoritaire de la main. « Je suis d’accord avec Antovian. La première semaine est cruciale, nous devons rapidement établir un campement viable. Il sera plus facile de le défendre par la suite et je fais confiance à vos hommes pour faire leur travail jusqu’à l’arrivée des équipements lourds. »

« C’est une erreur… nous allons le regretter. » Fulmina Sidonus. « Ce sont mes hommes qui prennent tous les risques ! » Mécontent, il quitta la tente. Désormais ils allaient devoir redoubler de vigilance pour défendre le chantier contre les potentielles menaces qu’abritaient Padure.
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