Mademoiselle de Peslun était une femme qui pouvait prétendre au Neuvième Échelon des tentations terrestres, selon l'ouvrage ''Des charmes féminins'' de Saint Méthode. Sans tenir de la Succube, elle avait tout de la Courtisane du Temple. On l'aurait dit éduqué pour charmer et plaire sans même avoir l'air d'essayer. Son audacieux décolleté laissait voir des épaules et de la poitrine des atours bien exotiques pour un Juste de la Nouvelle-Canaan. Ses cheveux bien plus longs que ne l'aurait voulu la Tradition étaient à eux seuls capable d'émoustiller un jeune Séraphite sans expérience.
A la Porte, on la reçût à la manière des Princes et Princesses des Nations Amies. On parsema le sol de pierre de la salle de réception de pétales de roses séchées conservés normalement à des fins liturgiques. On la coiffa d'une couronne de buis pour faire honneur à sa virginité. Finalement, on la fit asseoir dans une cathèdre en bois massif qui avait tout d'un trône, avec son haut dossier représentant la lutte entre Jacob et un Ange.
Trois fois huit Séraphites entonnèrent en son honneur un chant latin pour honorer sa noblesse que l'on supposé surement royale. Le Capitaine vint à elle alors qu'elle était assise et mis un genou en terre pour s'adresser à elle. Le pauvre jeune homme se soumettait à une lutte de volonté intérieure pour arrimer son regard sur les yeux de la dame plutôt que sur sa gorge.
- Princesse Judith, soyez l'honorée invitée de la Porte des Kerubims. Veuillez savoir que huit Chérubins descendirent des cieux et se transformèrent en pierre pour former ce fort et ainsi nous protéger des vices du monde extérieur. En ces murs, sous ma garde, vous ne sauriez rien craindre. Je suis Paul, fils de Paul, fils de Daniel, de la Tribu de Massané. Vous, fille de Peslun, veuillez recevoir mes respects.
Suite à cette déclaration, il y eu un silence maladroit... et la demoiselle pu alors se rendre compte de l'absolu certitude de ses hôtes qu'ils étaient en train de recevoir une Princesse de Sang, et pas une simple diplomate.