11/05/2017
16:12:39
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Rencontre Primo-cannanéenne

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Posts précédant l'ouverture du RP :

Premier post : la lettre primaine aux autorités cannanéenne
Deuxième post : Réponse cannanéenne



Et la suite immédiate du RP coté Prima :

La demoiselle Marie Judith de Peslun glissa discrètement quelques mots à l'oreille de la nonne en charge d'attester de sa virginité lui disant que si cette inspection de son hymen était facultative, elle aimerait en être dispensée, arguant du traditionnel « j'ai fait de l'équitation » pour justifier le craquage malheureux et accidentel de son hymen, elle ajoutera que si la chose est un peu plus compliquée, il serait bon de se passer de cette formalité et qu'au besoin elle peut donner de sa personne sous forme de bijoux ou de pièce d'or, et elle accompagne cette dernière confidence en glissant discrètement une pièce d'or primaine dans la main de la nonne. Puis se tournant vers les prêtres, elle dit avec une voix haute et emprunte de noblesse :
- Messieurs les abbés, je vous prie de bien vouloir informer le noble Capitaine Paul que nous acceptons toutes ses conditions sans réserve aucune. Et que nous nous tenons totalement à sa disposition, nous ne doutons pas un instant que ce monsieur en usera le mieux du monde avec nous.

Puis la dame se fait donner par ses gens un élégant fauteuil sculpté sur lequel elle parvient à s'assoit fort élégant en dépit de l'encombrement de sa crinoline, après quoi elle s'évente calmement avec un éventail de soie que l'on devine d'un grand prix et qui est brodé très finement aux armes de la famille Peslun, à l'instar de l'ensemble de la toilette de la damoiselle.
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Le Capitaine Paul n'avait eu de cesse de penser à la demoiselle de Peslun. Il y songer sous le soleil et en rêvait sous la lune. Pour lui, cette fille d'un grand guerrier étranger devait forcément avoir du sang noble dans ses veines. Peut-être même était-elle parente ou cousine du Roy de Prima. Il ne pouvait que s'imaginer ses traits, qu'il se représentait fort féminin. Avec la chance de l'Ange, elle serait même rousse avec des yeux d'un vert de lac en été. Elle aurait des hanches larges et une poitrine lourde. Fille d'un soldat, elle aurait peut-être un once de férocité et de bravoure dans le cœur. Elle ne serait pas docile, mais rétive.

Puis les messagers envoyés à sa rencontre revinrent à lui. Il pressa la Sœur Edith de lui faire un portrait aussi précis que possible de la femme. A sa déception, elle était brune. Mais du reste, elle demeurait fort belle. Il n'osa guère en demander plus sur sa virginité... cela aurait été mal placé.

Il décida alors d'aller à sa rencontre, même si cela revenait à abandonner son poste de gardien de la Porte. Avec lui, il prit huit de ses braves pour chevaucher vers la dame de ses pensées...
La raison de cette escorte était double. La première volonté de Paul était de la protéger des sorcières. La seconde... de pouvoir la voir en personne avant tout autre dignitaire de l'armée.

Mais que lui dirait-il quand il la verrait ?

Paul
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RP Prima

Assise aussi gracieusement que commodément dans le large voltaire adapté à la grande toilette de représentation primaine, la demoiselle s'éventait avec grâce et noblesse bien que ce mois de février glacial ne le justifiait absolument pas, bien au contraire. Comme il n'est pas question d'avoir froid en représentation mais qu'il s'agissait tout de même de ne pas attraper mal, ses gens avaient monté des braseros dans lesquels brûlaient les bois ramassés ça et là aux abords des bosquets alentours. Les crépitements qui émanaient de ces bouches d'aciers, la lumière qui inondait les alentours et surtout la chaleurs qui la réchauffait en chauffant ses lainages sous le tissu, tout cela lui faisait un plaisir et un réconfort incroyable bien que naturelle elle n'en laissa rien laisser paraître mais elle était bien contente de constater, in fine, que sa position d'attente était confortable (selon les standard primains ...).

Elle était de fort bonne humeur car cette ambassade, même dans un pays aussi pitoyable que la Nouvelle Canaan, était pour elle une prodigieuse élévation sociale. Par cette affectation aussi incroyable qu'inespérée, elle s’élevait au rang prestigieux de diplomate, elle qui était la cinquième fille d'un petit noble dont la seigneurie se bornait à la possession d'une misérable place forte insalubre et humide autour de laquelle il devait organiser la vie rurale d'une petite centaine d'âmes et dont la pauvreté lamentable imposait (elle se souvient bien de cette humiliation) qu'elle mette elle aussi la main à là pâte pour les travaux des champs comme la moisson ou les foins, et c'est ainsi qu'elle avait passé une bonne partie de son enfance à participer aux taches agricoles que l'on avait pas encore les moyens de mécaniser totalement ou efficacement. Et la voici à présent membre officiel de la cour royale et la fierté de son père et de sa famille !

Cela sonnait comme un conte de fée bien que ça n'avait, en vérité, pas grand chose à voir avec le merveilleux … Elle avait passé toute son enfance misérable comme hoberelle de fin de fratrie, ramassant les carottes, participant aux moissons et faisant le feu dans l’âtre à la manière de la domestique que l'on avait pas les moyens d'entretenir à l'année ... Ce n'est qu'une fois en pension pour jeunes filles nobles, institution gratuite dans le comté d'Heurtemont, vers ses quinze ans, qu'elle avait fait connaissance avec le beau monde et notamment la fille du suzerain de son père le comte de Heurtemont, la demoiselle Jeanne-Amélie, dont elle parvint non sens effort (et quelques abaissement assez peu compatibles avec l'honneur) la demoiselle de parage officielle. Elle dut payer de sa personne, notamment en pratiquant avec sa suzeraine ce qu'il est d'usage d'appeler en Prima « les jeux de pensionnat » et qui n'est en définitive qu'une impureté assez banale au regard de certaines autres qui se font ailleurs pour réussir quand on a trop peu de cartes dans la main...

Enfin sa suzeraine et amante de pensionnat la conserva avec elle au titre de dame de parage et de compagnie, ce à quoi le père, le chevalier Peslun, ne fit aucune objection, il avait là un moyen glorieux et honorable de se décharger de l'entretien d'une de ses filles et ce sans rien avoir payer, c'était encore mieux que de la mettre au couvent lesquels demandaient tout de même un petit pécule.

Dès que la régence Queslen prit fin et que Charles II vint aux affaires, on rouvrit les relations diplomatiques et la demoiselle Heurtemont se crue honorée en recevant l'ambassade en Lofoten alors qu'il s'agissait vraisemblable d'une manœuvre de la Princesse pour l'éloigner de son royal frère. Marie Judith la suivit évidemment en Lofoten et grâce à l'influence de sa suzeraine amante elle obtint enfin son ambassade. Concrètement, quant il fallut trouver une ambassadrice pour ce pays pauvre, pudibond, dangereux et potentiellement hostile que l'on nomme Nouvelle Cannaan, on ne trouva personne parmi les filles des comtes qui se porta volontaire.

C'est cette désaffection de la haute noblesse mêlée à l'insistance de sa protectrice et amante qui lui valu cette promotion sociale aussi prodigieuse que peu commune. Évidemment, elle devenait aussi un agent d'influence des Heurtemont, lesquels étaient les chefs de fil du parti Traditionaliste Agrarien, protecteur de l'ancien monde, mais la chancellerie n'avait pas cru devoir écarter ce parti de cette ambassade et elle ne fit aucune résistance. Marie Judith ne savait pas exactement ce que ça impliquait concrètement mais elle aurait à obéir à certains mots d'ordres et instructions secrètes qui sont les conséquences des intrigues de cour permanentes qui se jouaient sans interruption dans les lieux de pouvoir en Prima.

Pour l'heure, elle attendait patiemment sur son voltaire que l'on veuille bien la convoquer à l'intérieur, au chaud. Elle vit arriver un jeune homme et sa garde, il s'agissait certainement d'un puceau au vu de sa gêne et de sa droiture excessive. Elle acquis rapidement la certitude qu'elle pourrait certainement s'en servir, mais il fallait d'abord le laisser parler et puis seulement on verrait le parti avantageux que l'on pourrait en tirer. Elle ne serait pas contre une petite romance avec un blanc bec inoffensif et ridicule, à la manière des unions des courtisanes quand elles se décident à vouloir aimer. Elle avait besoin de se divertir et, le recul de l'age aidant, elle n'aimait guère les amours saphiques que lui avaient imposées ses inspirations d'élévation sociale.

A l'approche du puceau, elle se leva et fit une révérence solennelle, un sourire radieux volontiers charmant et le laissant parler le premier, comme il convient, lui manifesta un attention si intense que l'on n'aurait pas pu deviner qu'elle le méprisait et se préparer à jouer avec lui.


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Annexes :

Les pnjs cités sont décrits ci-après, ils ne sont pas adhoc, ce sont des pnjs importants.

Le comte de Heurtemont :

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La Fille Heurtemont :

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Mademoiselle de Peslun était une femme qui pouvait prétendre au Neuvième Échelon des tentations terrestres, selon l'ouvrage ''Des charmes féminins'' de Saint Méthode. Sans tenir de la Succube, elle avait tout de la Courtisane du Temple. On l'aurait dit éduqué pour charmer et plaire sans même avoir l'air d'essayer. Son audacieux décolleté laissait voir des épaules et de la poitrine des atours bien exotiques pour un Juste de la Nouvelle-Canaan. Ses cheveux bien plus longs que ne l'aurait voulu la Tradition étaient à eux seuls capable d'émoustiller un jeune Séraphite sans expérience.

A la Porte, on la reçût à la manière des Princes et Princesses des Nations Amies. On parsema le sol de pierre de la salle de réception de pétales de roses séchées conservés normalement à des fins liturgiques. On la coiffa d'une couronne de buis pour faire honneur à sa virginité. Finalement, on la fit asseoir dans une cathèdre en bois massif qui avait tout d'un trône, avec son haut dossier représentant la lutte entre Jacob et un Ange.

Trois fois huit Séraphites entonnèrent en son honneur un chant latin pour honorer sa noblesse que l'on supposé surement royale. Le Capitaine vint à elle alors qu'elle était assise et mis un genou en terre pour s'adresser à elle. Le pauvre jeune homme se soumettait à une lutte de volonté intérieure pour arrimer son regard sur les yeux de la dame plutôt que sur sa gorge.

- Princesse Judith, soyez l'honorée invitée de la Porte des Kerubims. Veuillez savoir que huit Chérubins descendirent des cieux et se transformèrent en pierre pour former ce fort et ainsi nous protéger des vices du monde extérieur. En ces murs, sous ma garde, vous ne sauriez rien craindre. Je suis Paul, fils de Paul, fils de Daniel, de la Tribu de Massané. Vous, fille de Peslun, veuillez recevoir mes respects.

Suite à cette déclaration, il y eu un silence maladroit... et la demoiselle pu alors se rendre compte de l'absolu certitude de ses hôtes qu'ils étaient en train de recevoir une Princesse de Sang, et pas une simple diplomate.

Paul
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RP PRIMA

Le demoiselle Peslun pris de souffrir toute la mise en scène un peu grotesque qu'on voulu lui imposer, convaincu qu'elle était, en quelque sorte, le centre d'une fête de village telle qu'on les pouvait donner en la seigneurie de son père, au temps de son enfance, avant que Prima n'opta tout à fait pour l'archéofuturiste. « C'est d'un rural » se disait-elle en son cœur tandis qu'on lui posait sur la tête un couronne de virginité, ce qui indiquait au passage que l'explication équestre ou tout du moins la pièce d'or qui l'avait accompagnée avait été acceptée par la sœur.

Quand elle posait ses regards autour d'elle, elle était effarée par l'environnement frustre qui l'entourait et elle comprenait maintenant pourquoi les filles des maisons comtales avaient toutes décliné cet office d'ambassadrice en Nouvelle-Canaan … Quand elle est était dame de parage de la demoiselle de Heurtemont en l'ambassade de Prima de Lofoten, le faste suivait le faste, l'argent coulait à flot, l'on organisait bal sur bal et l'on pouvait toujours trouver une occasion pour revêtir une toilette de gala et se lancer dans de poétiques romances. Ici le bas de sa pauvre robe était déjà tout crottée, il faisait froid, tout était moche et la seule personne qui lui adressée la parole était un jeune puceau bizarre et intimidé …

Enfin, elle se rassura en se disant qu'il fallait mieux un petit chez soi qu'un grand chez les autres et qu'à tout prendre elle préférait porter des robes crottées que de passer sa vie à en revêtir une autre de robes propres et à la regarder une autre danser depuis un couloir de domestique... Et puis, qui sait, on était encore qu'a la frontière, la capitale était peut être moins frustre que ne l'était la campagne, c'était comme ça en Prima, ce devait donc l'être aussi en Nouvelle Canaan. Eden était peut-être une concentration d'honnête gentilhommière comme l'était celle de la seigneurie paternelle : des paysans frustres mais un château convivial (bien que délabré).

Elle allait répondre aux attentes de ses hôtes et prononcer un discours qui montrerait toute son importance quand elle fut interrompu discrètement et respectueusement par une de ses servantes vint à elle avec un coffre en marqueterie fort élégant et dit à son oreille : « un message de toute urgence, il est de mademoiselle de Heurtemont ». On ouvre le coffre et l'on voit une radio longues ondes de composition artisanale et faite si fort élégamment que l'on dirait une boite à musique. La demoiselle se saisit de ladite boite, pianote maladroitement sur un clavier d'ivoire qui est incrusté sur un des bord et lit le message suivant :

« Ma petite Judith,si je t'envoie ce message urgent c'est parce que le chef de ces ploucs donne sa sœur en mariage, mon père a montré le portrait au Roy et il a paru emballé, il aurait même rougie, ce qui est vraiment inhabituel compte tenu de son tempérament de sombre et froid. Il parait que la princesse est furieuse, apparemment elle avait interdit qu'on le lui montre ou même que l'on lui parle de cette proposition (comme de toute offres de mariage qu'elle juge toujours prématurées ou irréfléchies...). Si mon père s'est lancé dans ce projet c'est que cette union sera utile pour notre parti, tu dois obtenir la main de cette dinde et si possible rapidement, n'échoues pas sinon tu retourneras astiquer les cuivres cabossés de ton père. Bisous. Melle de Heurtemont. »

La demoiselle de Peslun eu un instant la mine contrariée et elle reposa doucement la radio dans son écrin puis referma délicatement le coffre et, se redressant à la manière d'une écolière s’apprêtant à prendre la parole en publique et prenant un faux air enjoué clairement forcé, elle dit :

« Monsieur de Manassé, je suis sincèrement heureuse et honorée de vous connaître, mais j'ai hélas l'impérieuse et urgente mission de me rendre en Eden pour proposer à votre Hiérophante que mon Roy épouse sa royale sœur. C'est une chose qui ne peut en aucun cas attendre. Pouvons nous y aller maintenant ? Nous reprendrons notre petite sauterie champêtre après cela. »

La demoiselle lui fit alors un sourire charmant et radieux auquel, normalement, seul un courtisan aguerrie peut résister. Et conclue avec une révérence magnifique et un charmant :

"S'il vous plaît, monsieur de Manassé, vous seriez l'homme le plus gentilhomme du monde."


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"S'il vous plaît, monsieur de Manassé, vous seriez l'homme le plus gentilhomme du monde."

De quelle bouche charmante sortaient cette demande ! De quelles magnifiques lèvres qui en plus se paraient d'un sourire. Et même dans cette révérence, on ne pouvait ignorer l'instant où la gorge de la dame se portait en avant pour se pencher dans un mouvement qui aurait damné un homme. Le pauvre Capitaine Paul était rouge. Non pas du sang des Ennemis, mais du rouge aux joues du jeunes puceaux qui tombe amoureux pour la première fois. Comment ne pas reconnaitre en la personne de cette damoiselle une Haute Princesse ?

Le pauvre soldat en oublia toute la tirade précédente. Il n'allait pas conduire Mademoiselle de Peslun à Eden pour qu'elle y porte un message, non non ! Il allait l'y conduire simplement pour lui faire plaisir, parce qu'elle le demandait, et surtout parce qu'il rechignait à se séparer de sa présence.

Elle avait même écorché son nom. Manassé. Lui venait de la Tribu de Massané. En temps normal, un tel outrage aurait demandé réparation. Un duel pour un homme, et une bonne volée pour une femme. Mais de quelle femme parlait-on ici ! Il se contenta pour toute remontrance d'un sourire béat.

Il la salua, puis déposa une fois encore son genou en terre pour lui répondre.

- Princesse, je vais donner le commandement de la Porte au Juste Raymond, et je vais vous escorter en personne à notre Sainte Cité. Veuillez assavoir que j'ai également le titre de chevalier et que nous jurons de protéger toute choses justes, bonnes et belles. Ce que vous êtes assurément. Comptez sur ma personne pour défendre la votre de toutes menace. Nous partons sur le champs.
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A ses mots la demoiselle Peslun se lève promptement du trône sur lequel on l'avait fait asseoir, elle ôta la couronne florale délicatement de son crane et la donna à sa servante puis referma son éventail et se mit à le battre délicatement entre ses mains. Et elle s'approcha du jeune homme et dit d'une voix pleine d'impatience contenue :
- Je suis fin prête, monsieur le chevalier, ne perdons pas un instant car c'est pour nos souverains que nous œuvrons !


Puis, pour entretenir l'utile flamme de jeune puceau qu'elle savait avoir allumée dans le cœur du chevalier, elle ajouta avec une lassitude et une tristesse feinte  :

- Quand on est une personne de qualité et de service, nous ne nous appartenons plus, nous sommes, hélas, tout à notre devoir … Allons-y puisque c'est ce que l'on attend de nous !


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Il aurait fallu être aveugle pour ne pas se rendre compte de l'anxieuse agitation qui avait suivie l'arrivée du messager. Il était venu à la rencontre de l'escorte Séraphite de Mademoiselle de Peslun peu après son départ de la Porte des Kerubims. Aucune lettre ne l'accompagnait. Seulement un message orale: la nouvelle d'un terrible acte terroriste ayant frappée la Cité d'Éden. Il était fait termes de quartiers entiers détruits, au nombre de trois. De morts et de nombreux blessés. Le messager argua également que c'était là un acte étranger, car aucune technologie explosive n'était connue des Justes.

Le caractère martial du Capitaine Paul se révéla en cet instant tragique. Dans les choses de l'amour il n'était qu'un novice, mais il semblait connaitre son métier de soldat.

- Mademoiselle de Peslun, il semblerait désormais que vous êtes en danger. Nous allons accélérer le rythme. Pour confondre de potentiels ennemis, vous n'allez plus voyager en carrosse mais à cheval. Nous allons devoir vous vêtir comme l'un des nôtres le temps que nous soyons en sureté. Pardonnez-moi de vous recevoir dans ces circonstances, mais des Barbares rouges sont à l'œuvre. Mais vous venez d'une lignée de guerriers et je ne doute pas que vous saurez faire preuve de bravoure. Allons, vous devez vous changer rapidement...

Carrosse
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Rp Prima

La demoiselle montra des signes de peur pendant quelques instants puis, se ressaisissant, elle se redressa et dit fièrement :

- Monsieur, apprenez qu'une fille Peslun ne se travestit pas comme une vulgaire virago du quartier des Chenils, et qu'elle ne craint pas non plus le danger. Vous avez transmis votre message fidèlement, vous pouvez donc prendre congé ou nous faire escorte, quant à nous, nous allons poursuivre notre route, j'ai reçu du Roy une mission qui ne souffre aucun délais. Monsieur de Massané, chevalier de son état et même capitaine, ainsi ses gens qui nous entourent, sauront bien assurer ma défense.

Puis, avec son éventail qu'elle ferme d'un coup sec et qu'elle tape contre le carrosse, elle fit signe au cocher de reprendre le train immédiatement. Elle se tourne alors vers Paul d'un air de mécontentement :

Mais ça alors ... Quoi, monsieur de Massané ? Qu'est-ce que cela veut dire ? Ne pendez-vous donc pas les communistes et les libéraux infâmes pour que vous soyez ainsi ennuyés par leurs méfaits anarchiques ? Cette faiblesse coupable et dangereuse m'étonne énormément !


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Bien vite, la réalité universelle féminine vint éclairer Paul quant à la nature du beau sexe. Les femmes étaient belles, mais aussi terriblement frustrantes. La Princesse parlait d'une voix impérieuse et critique bien moins courtisane que lors de la petite réception à la Porte des Kerubim. N'eusse été son statut et le faible qu'il éprouvait pour elle, la règle militaire aurait exigé qu'on lui donne la bastonnade. Avec une flagelle de saule. Au moins huit coups pour avoir parlé de la sorte à un Capitaine de l'Armée du Seigneur.

Le petit train de voyageurs repris sa route pour la Cité Sainte quand elle en donna l'ordre. De voir ses propres hommes obéirent à une femelle de la sorte le choqua profondément. Il faudra les punir le moment voulu, une fois à la Caserne d'Éden. Se redressant et faisant grise mine, il se mis à chevaucher à hauteur du véhicule de la Princesse pour pouvoir lui parler tout en chemin.

- Vous ne trouverez nulle faiblesse en moi, Princesse. Je suis un Soldat du Seigneur. Et la prochaine fois que vous oublierez ce fait, je me devrais de vous le rappelez.

Il fronça les sourcils.

- Ne sous-estimez pas le barbarisme loduarien, Princesse. Vous devrez apprendre à le craindre si vous demeurez ici. Je me dois également de vous prévenir...

Cette fois-ci, il baissa le ton. Ce qu'il s'apprêtait à dire était à la limite du Péché.

- Ne manquez pas de respect à notre Hiérophante Lucia. C'est une femme dure et sévère. Votre beauté risque de la mettre de mauvaise humeur. Et votre impertinence pourrait grandement vous nuire.

Paul
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RP PRIMA

La demoiselle de Peslun prit un petit instant pour analyser la situation et, constatant qu'elle avait certainement déplus au jeune homme par ces excès de bravades que l'on considère de bon gout en Prima mais qui font souvent le plus mauvais effet ailleurs, rectifia doucement sa position et rectifia le tir :

"- Capitaine, veillez accepter mes plus plates excuses, ma repartie fut certainement excessive et malséante. D'autant plus qu'avec ce conseil salutaire que vous venez de me donner, vous m'obligez extrêmement ! C'est une chose que je n'oublierai pas, monsieur ! Vous êtes assurément mon protecteur ! "


Elle savait que dans ce pays elle devait se ménager les faveurs de plus de monde possibles, ne pas se faire d’ennemi, ne pas prendre partie et surtout, elle se doutait bien qu'elle avait tout à gagner à jouer profil. On était pas en Prima, sommet de la civilisation, où la courtisanerie et la galanterie sont - les maitresses du monde et des élégances, mais en Nouvelle Canaan, une terre rustre et mauvaise, mais elle ne pouvait avoir mieux pour l'instant, aussi devait elle modérer ses transports d'humeurs et ne jamais oublier que les caprices ne devaient pas être employés ou sinon avec la plus extrême parcimonie. Elle prit alors la pause d'une femme soumise et obéissante et baissa le regard. Elle dit quelques mots d'excuse au capitaine au sujet de la brusquerie déplacée de ses propos puis elle attendit calmement que l'on reprenne la route.


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Le restant du voyage se fit en toute quiétude. Rien ne vint menacer le convoi diplomatique. La neige, douce, ne le ralentit pas non plus. Mademoiselle de Peslun pu cependant sentir l'ambiance se refroidir tangiblement suite à l'annonce du Roi concernant le triste incident d'Asher. Les Séraphites ne semblaient pas enclin à céder et selon eux, leur Hiérophante en ferait de même. Pour eux, les deux tribades étaient des criminelles qui avaient pénétré par le mensonge sur des terres... en se revendiquant d'être de sa propre escorte ! Pour le moment, cela semblait trop mineure pour entraver le projet d'union entre les deux Nations, mais il faudrait prendre soin à ce que cela ne s'envenime pas.

La Cité d'Éden était majestueuse à sa propre manière antique et hellène. Elle était la fille des amours étranges du style gothique et romain. Le rustique s'opposait sans cesse au grandiose à chaque coin de rue. Les gens lui firent grand accueil, comme si elle était réellement une princesse venu ici en visite. On la couvrit de pétales de fleurs séchés. On la couronna de maintes couronnes de lauriers et de buis. Les enfants entouraient son escorte en chantant. Il était difficile de ne pas se sentir légitime dans ces conditions.
Elle fut conduite rapidement au Palais Théocratique. Sans lui offrir de se pomponner ou de se rafraichir, on le mena au travail de couloirs de marbre pour la faire grimper sur un immense balcon de pierre blanche. Avant même qu'elle ne put le réaliser, elle se trouvait au côté de la Hiérophante Lucia. Elle surplombait une foule innombrable de Justes amassés ici pour la voir. Avec un sourire ironique et moqueur, la jolie blonde aux yeux ambrés lui murmura un seul conseil...

- Ils attendent un discours de votre part...

Par jeu, elle lui glissa une main au creux du dos pour la pousser doucement vers la rambarde. La cité entière fit silence dans l'attente d'entendre sa voix...

Hiérophante Lucia

Le Balcon
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RP PRIMA

Le demoiselle de Peslun fut surprise le temps d'un instant avant de se ressaisir et d'improvisée, elle avait des choses importantes à dire comprenant beaucoup de bon et un peu de mauvais et elle ne voulait pas connaître le sort de cette malheureuse bougresse notoire de mademoiselle de Beauminois …
« Très honorables Hiérophantes et conseillés avisés de ceux-ci. C'est à la fois en tant que mère, qu'amis et de juge que Prima s'adresse à la belle colonie de Nouvelle Canaan. Que l'on me permette de commencer par le plus amer et l'on ira ensuite vers le plus doux. Le plus amer, vous vous en doutez, c'est l'affaire des demoiselles prétendues tribades D'Enguerand et De Beauminois, vous nous avez rendue la première après une humiliation publique qui ne nous pas semblé déplacée ni excessive, aussi nous n'avons aucun grief contre vous à son compte, respectant vos coutumes et vos présomptions, nous l'avons rendu à son père, lequel fut très embarrassé et nous a dit qu'il envisage sérieusement de la faire entrer au couvent et qu'en tout cas, elle n'irait plus troubler la tranquillité publique et morale de Nouvelle-Canaan … Mais il n'en va pas de même pour la demoiselle de Beauminois qui, bien que virago, et sans doute inverties (bien que nos contestions le dossier d'accusation) ne méritait certainement pas une combustion publique, châtiment traditionnel pour les crimes capitaux magiques ou doctrinaux les plus graves et les plus infâmes. Vous auriez du nous la rendre pour que nous la soignions de son dérangement, éventuellement après l'avoir battue et exposée, nous ne nous en serions pas contrariés le moins du monde…

Cela dit nous sommes bien conscient que les mouvements de foule que provoquent les émotions dans le peuple ne sont pas des choses contrôlables, aussi le Roy m'a bien transmis qu'il ne vous tenait pas comme coupable mais qu'il exigeait cependant que les bourreaux et les meneurs de la foule, qui eux sont des criminels infâmes lui soient livrés pour endurer le juste châtiment qu'encourent les tueurs de femmes en Prima. Je les redemande donc au nom du Roy et vous informe que nous ne saurions contracter quoi que ce soit avant que cela ne soit réglé. Ha, nous avons la mémoire visuelle de mademoiselle d'Enguerrand, aussi si il vous est plus simple pour vous, sur le plan logistique, de nous porter les têtes plutôt que les individus entiers et vivants, nous pourrons facilement procéder à leur authentification, le Roy tient à ce que vous fassiez ce qui est le plus commode pour vous, pourvu que l'une des deux solutions soient rapidement exécutée. Il y avait des menaces .... (glurps] mais nous sommes entre amis, je pense qu'il n'est pas nécessaire que nous les évoquions ....

Pour le reste, il y a la garantie d'indépendance et les pourparlers pour une entrée dans l'UMT, et enfin cette union matrimoniale entre nos deux trônes, mon Roy n'y serait pas hostile, mais il m'a bien informé que rien ne serait possible tant que les infâmes et misérables meurtriers de la malheureuse demoiselle de Beauminois, bougresse réelle ou supposée, ne lui auront pas été remis pour endurer les rigueurs de sa justice... »


La demoiselle de Peslun s’arrêta là et attendit que l'un des membres du conseil prenne la parole pour lui répondre.


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L'immense foule en bas du balcon demeura silencieuse suite au discours de Mademoiselle de Peslun. IL fallut l'intervention de Baillis armés de longues perches qui vinrent bastonner aux hasard dans la foule pour qu'enfin on applaudisse, puis qu'on scande le nom de la Princesse étrangère. Puis ce fut le moment précis où Mademoiselle de Peslun comprit que la Hiérophante Lucia était bien moins une blanche agnelle que le reste des Justes femmes de son pays. Alors qu'elle était collé contre son flanc et orienté vers la foule, la théocrate suprême vint discrètement faire courir le tout bout d'une dague sur la nuque de la Peslun. Juste une caresse d'acier. Légère mais bien menaçante. Du geste habile, on ne pouvait rien voir à cause des longues manches de la Hiériophante. Puis cette caresse intrusive fut suivis d'un murmure.

- Sujet fâcheux, ma chère. Vous avez la chance d'avoir une bouche plus jolie que savante. Cela vous épargne bien des ennuis.

La dague disparue. Puis la Hiérophante fit un signe. Plusieurs dignitaires apparurent alors sur le balcon pour venir baiser la main de la jeune Primaine. Un vieil homme croulant en tenu de Pape. Puis quatre pontifes caquetants. Les évènements se déroulaient vite. Très vite. On la fit quitter le balcon des allocutions publiques pour la conduire dans une grande salle de marbre. Typiquement une salle digne de tenir un conseil royal. On la fit asseoir proche de la Hiérophante qui semblait voulait la garder à ses côtés.

- Nous pouvons parler désormais; dit Lucia.

Elle murmurait... sans doute pour forcer ses auditeurs à tendre l'oreille et à garder le silence.

- J'ai besoin de savoir l'étendu de l'influence de la Princesse sur son frère le Roy, Mademoiselle. Expliquez-moi comme un Souverain qui tient son pouvoir de Dieu même peut laisser ses missives se faire intercepter par sa soeur. Je suis fort curieuse.
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