11/05/2017
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Retrouvailles entre l'Aquitagne et la Canaan

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Canaan


Un matin, une délégation se présenta à l'Ambassade d'Aquitagne. Elle était forte de huit colonnes de huit Frère chacun. Leurs robes étaient riches de couleurs différentes. On pouvait y voir du rouge, deux teintes de bleu, du vert et une sorte de doré brillant. Chacun des processionnaires portait à deux mains une petite cassette de bois rouges ouverte. On pouvait y voir or rose, blanc, jaune et argent sous la forme de petits lingots étroits et longs. Un présent digne d'un roi. Les fonctionnaires pouvaient estimer ici la présence d'au moins cent kilos d'or pur. L'absence de force militaire ou d'escorte guerrière était à noter.

Le meneur à la tête de la délégation était bien plus modestement vêtu. De lin gris et blanc. Il avançait doucement, avec une mine sérieuse. Ce frère vint jusqu'au seuil de la porte de l'Ambassade et s'y arrêta. Il releva la tête et sa gorge vibra d'une voix étonnamment puissante pour un homme de sa carrure chenue. A ce moment précis, d'autres frères plus en arrière dans la colonne lâchèrent des tourterelles qui se perdirent en vol dans les environs.

- Salut à toi, Amie Aquitagne. Je suis le Frère Fénelon et je viens de la Nouvelle-Canaan chargé de présents et de bons sentiments. Je demande ton hospitalité, car nous avons longuement voyagé. Et toi, noble Chancelier maitre de cette place, j'ai pour toi et les tiens des présents.

Enfin, le frère en gris se permit un sourire.

- Et plus que tout, que l'Ange te bénisse, ami.

Fénélon
Prêtre Fénelon
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Le chef du cabinet du Chancelier avait lui même supervisé les travaux de réhabilitation de l'hôtel particulier que la Couronne destinait à l'Ambassade Cananéenne, et ce à la demande expresse de Son Excellence. Le matin du jour fixé pour l'arrivée des Cananéens, le Chancelier se déplaça en personne pou recevoir les hôtes de la Couronne. Quel fut son étonnement lorsqu'il vit la délégation, déchargée de toute protection armée, mais couverte de cadeaux. Il reçut comme il se doit le Frère Fénelon:

Bienvenue à toi, noble cananéen. Votre route fut longue et arasante, mais elle vous aura permis d'apprécier l'hospitalité Aquitagnoise. Je ne peux accepter de si grands présents, qui doivent être offert aux plus grands souverains de la Terre: en ce Royaume, seul Sa Majesté Le Roy Édouard, mon maître, peut les recevoir. Mais je te remercie pour cette attention qui me flatte et m'agrée.

Le Roy attachait beaucoup d'importance à la délégation cananéenne, et la voulait déjà considérer comme émanant d'un futur pays allié. Il avait peu de doute quant à une possible adhésion de l'Eden à l'Union Médiane des Traditionalistes. N'était ce pas eux qui avaient appelé à l'aide les puissances monarchiques et traditionalistes d'Eurysie de l'Ouest, face à la barbarie des socialistes Loduarien?

Mon devoir, ami, et de te conduire au Palais Royal, afin que tu sois introduit auprès de Sa Majesté. Tu présenteras au Roy les lettres de créance de notre ami votre Hiérophante, te nommant ambassadeur d'Eden auprès de la Couronne.
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Le Frère Fénelon attendit de se trouver devant le Roi et de lui avoir montré tout les respects du monde pour dévoiler son dernier présent à la famille royale. D'un geste discret, le chancelier fit remonter du bas de la colonne diplomatique un Frère encapé et encapuchonné. Puis il dépouilla ce même Frère de ses atours pour révéler une jeune vierge d'environ dix-sept ans. A la beauté frappante et angélique. Blanche de peau, blonde de coiffe, verts d'yeux. À l'étonnement générale, la virginale cananéenne avança doucement pour se laisser tomber à genoux devant le Roi.

- Puissant Sire, je m'offre à ta famille en tant qu'épouse pour souder entre nos deux Nations un lien de Sang qui perdurera pour des siècles et des siècles. Je serais l'épouse de qui tu me désignera. Fils, frères, cousins, neveux. Et je serais une épouse loyale, bonne, aimante. Fais de moi ce que tu entends.

Fénelon, mettant un genou en terre, reprit alors la parole.

- Voici la nièce de nos Hiérophante, Puissant Sire. Dalila la Belle. Par sa présence, nous cherchons à faire de ta Nation une Nation-Soeur au plus haut degrés d'entente et de fraternité. Sache que deux autres de nos femmes sont promis à la Clovanie et à Prima en attente de leurs mariages. Si tu acceptes Dalila, tu rejoindras une puissante famille de Nation, mon Roi.

Dalila la Belle
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Le Roy, auprès duquel on avait introduit l'Ambassadeur et son escorte, se tenait devant son bureau de marqueterie de Sibertet. Il était heureux de recevoir ambassadeur d'une si noble contrée que l'Eden, et y attachait une importance toute particulière.

Mais quel ne fut son étonnement en voyant un des prêtres se dévoiler être une femme! Et quelle femme! Le Roy, qui n'avait pas encore pris femme, voulait exercer son privilège royal, et l'épouser lui-même. L'Ambassadeur, les prêtres, la pièce, tout disparu au profit de la vierge d'Eden... Mais d'un coup, tout lui réapparut. La raison venait de lui chuchoter à l'oreille, et aussitôt il avait repris ses esprits. Lui, le Roy d'une des plus grandes puissances eurysiennes, ne pouvait épouser la nièce d'un Chef d'État. Ce qu'il faut à un souverain, c'est la fille d'un souverain, à minima.

"Je te remercie pour le cadeau que tu te veux constituer. Je te destine à mon frère Jules, qui a fêter le mois dernier ses 26 ans. Vous formerez un beau couple, aube de l'alliance et de l'amitié que je veux voir naître entre ton pays et le mien. Mon père dit-il en s'adressant à Fénellon, veuillez faire don à votre Hiérophante de ce service de table, issue de nos plus grandes manufactures d'orfèvres, dont la réputation internationale n'est plus à faire."

Sur ces mots prononcés d'un ton majestueux et ne laissant rien paraitre de sa vive émotion, il invita le Prêtre à s'asseoir en face de ui à son bureau, et demanda à chacun de sortir afin que commence un véritable entretien diplomatique.
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La vierge sentait agréablement l'eau de muguet et l'essence de rose. Même quand on ne la regardait pas, il était ainsi difficile de l'ignorer. La jeune Dalila baissa la tête quand le Roi s'adressa à elle. Elle redressa ensuite la tête et chercha à ancrer son regard dans celui du Sir.

- Je saurais l'aimer et le chérir, mon Roi. Je lui donnerais une descendance nombreuses et digne de figurer dans les livres d'histoire.

Elle le regarda longuement, souriant de manière docile et séductrice. L'entière délégation quitta la pièce en compagnie de la nièce de la Famille Théocratique. Frère Fénelon gratifia le Roi d'une révérence profonde avant de s'asseoir en face de lui, de l'autre côté du bureau.

- Merci pour ce présent, Sire Roi. Sa beauté et sa sophistication parle en faveur de la richesse et de l'artisanat de votre Nation.

Le mince frère en gris sourit. C'était un homme mince, ascétique. On devinait aisément qu'il menait une vie de privation. Il avait également des mains d'érudits tachées d'encre, aux doigts fins fient pour tenir une plume. Clairement, il n'avait rien du villageois arriéré et violent que le monde pensait être le modèle du citoyen Canaanéen.

- Sire Roi, je viens porteur d'un message de ma Hiérophante. Plus qu'un simple message, il s'agit d'une volonté d'unification. Comme je vous le disiez brièvement, sachez que bientôt, deux autres jeunes femmes de la Famille Théocratique épouseront des membres de la Royauté d'Eurysie. Un membre de la famille Impériale de Clovanie, et le Dieu Roy de Prima. Alors il sera temps de réunir un Conclave de la Foi et de planifier des actions communes afin que nos nations grandissent toujours plus sous l'Ombre du Seigneur. La Hiérophante Lucia se souvient que jadis, les exilés qui deviendraient des Cananéens vinrent des pays aux alentours, dont le vôtre. Il est temps de renouer ce lien.

Le frère marqua une longue pause de déférence pour laisser au Roi le temps de parler.

Fénelon
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Il est vrai qu'en ces temps troublé, ou le progressisme à outrance et l'hérésie socialiste tente de s'accaparer le monde, l'Union est et doit être une priorité pour les Nations soucieuses de préserver leurs intérêts, leur tradition et leur Foi. Faîtes cependant grandement attention avec les mots que vous utilisez: c'est regrettable, mais la Clovanie, par exemple, n'est pas catholique, et ne partage pas notre Foi. Cependant, nous avons en commun avec nos amis clovaniens une volonté de voir perdurer l'héritage de nos ancêtres.

Vous et votre Hiérophante avez raison, l'union par le mariage ne peut être qu'une excellente idée. Je ferais de sorte que l'hymen de mon frère et de la nièce de votre maître se fasse au plus vite. Mais il est d'autre moyens d'actions pour l'union. Je pense aux moyens politiques, diplomatiques. Le Conseil des Chanceliers est unanime en la matière: l'Eden, pour son intérêt et pour ceux de ses sujets, doit rejoindre l'Union Médiane des Traditionalistes. Notre alliance est la seule entité en ce monde capable de fournir une protection militaire et politique digne de la grandeur de Canaan, le temps que celle-ci se fasse une place sur la scène internationale. L'union, aujourd'hui, c'est l'UMT. La Médiane est la seule a avoir la capacité, ou même la volonté de préserver le fruit du travail séculaire de nos ancêtres, notre Foi, et nos traditions.
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A chaque phrase du Roy, le frère approuvait en hochant fermement la tête. Le monarque était loin d'être un fantoche ou un idiot. Ses dires prouvaient à eux seuls sa force de caractère et surtout sa clairvoyance concernant les choses du futur. L'expérience de ce leader avisé serait un grand atout pour la Nouvelle-Canaan. Plus que d'accord avec lui concernant la position de l'UMT, Fénelon se décida à lui parler de la Prophétie du Nordland.

- Seigneur Roy, je me dois de vous entretenir d'une préoccupation qui nous taraude. La parcelle de terre païenne au nord de Rémus. Je crois, Seigneur Roy, que cette terre est une Promesse de Dieu. Nos Hiérophantes veulent vous inviter à la coloniser en compagnie de la Clovanie et de Prima, ainsi que bien sur Canaan. Nos Nations s'ouvriraient ainsi à de grandes opportunités. Nous pourrions gérer cette colonie d'une volonté commune, nous partager les richesses, et profiter ensemble de ce don du Seigneur. Nos cartes nomment cette région ''Nordland''.

Fénelon marqua une longue pause en baissant respectueusement la tête.

- Une Terre que nos familles régnantes offriraient à leur descendance. Une Terre où règnera la Tradition, la Foi, la Paix. Qu'en dites-vous, Seigneur Roy ?

Fénelon
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"La question du Rémus est préoccupante, je vous l'accorde. Cette portion de terre que vous appelez Nordland est en effet peuplée d'hérétiques qui de leur vie n'ont entendue ne serait-ce qu'un verset de la Bible. Nous pourrions vous suivre dans cette aventure de colonisation, pour le bien du peuple rémois qui vit sous une dictature démagogique et totalitaire, mais seulement si l'ensemble de l'UMT se joint à nous pour cela. En effet, la Charte constituante de la Médiane stipule qu'un État ne peut partir en guerre sans l'accord des autres membres, et nous comptons bien respecter ce sage article.

Sur un tout autre sujet, avez-vous ouvert des relations avec le Saint Empire Ambarrois? Ce noble État, qui partage une grande partie de l'histoire de l'Aquitagne, est membre de la Médiane et reconnait Sa Sainteté le Pape de Volignon comme unique souverain pontife. Vous avez voulu entamer des liens diplomatiques avec Prima, la Clovanie et mon Royaume, et dans cette logique l'amitié avec l'Ambar me semble pertinente.
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- Sire Roy, votre expérience de l'exercice de la royauté est une chose profitable pour moi. Votre sagesse m'est nouvelle, et j'ose avouer ne pas posséder le quart de votre connaissance des choses diplomatiques. Dès mon retour sur les Terres de ma Nation, je ferais tout en mon possible pour ouvrir un dialogue avec l'Empire Ambarrois.

Fénelon sourit d'un sourire de reconnaissance pour ces conseils. Maintenant, il fallait manœuvrer subtilement.

- Sire Roy, une question se bouscule à mes lèvres. Je n'ai pas su ne pas voir le plaisir que vous aviez à contempler Dalila. Sa beauté est-elle que personne ne saurait vous le reprochez. Mais Sire, un Roy prend ce qu'il désire. Pourquoi la céder à votre frère alors qu'elle ne désire qu'être vôtre ? Ne sous-estimez pas son statut. Selon notre Théocratie, elle est aussi bien une Princesse de sang qu'un tout autre membre. Nos Hiérophantes ne peuvent encore se targuer d'avoir mis au monde une descendance. Ainsi, ils ne peuvent vous offrir que Dalila. Mais l'intention demeure la même.

Alfred
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Édouard fit comme s'il n'était pas honteux d'avoir été percé si rapidement à jour. "Je ne doute nullement de l'intention, qui me flatte et m'honore. Seulement comprenez que pour la même raison, j'ai refusé la main de la nièce du Roy de Prima, et prendre celle de votre Hiérophante pour épouse serait une injure diplomatique faite à un pays qui dispose de ma sympathie et, en une plus forte mesure, de mon estime. En revanche il me semble inconcevable de ne voir aucun lien familial se tisser entre nos deux familles régnantes, aussi ira-t-elle à mon frère. Mais ce que vous me dites me trouble, aussi mettrais-je moins de hâte dans l'organisation des noces.
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Fénelon opina devant les paroles du souverains.

- Sire, nous savons tout deux que Dieu nous parlent par divers moyens. Les songes, les intuitions, les présages. Votre seul sentiment de trouble est un message. La lignée de Delila est connu pour engendrer des héros et des souverains. Pourquoi vous privez de l'excellence de son Sang dans votre descendance ?

Puis il sourit.

- N'oublions pas, Sire Roy, Noé en personne épousa Nahamma, fille mineure de Lamech et Tsillah. Isaac épousa Rebecca, sans titre. Et n'oublions pas Moïse se lia à Séphora, fille de Berger. Comme vous le savez, bien sûr. Se serait refuser un présent de Dieu que de la donner à votre Frère.

Habilement, Fenelon produisit depuis un étui de cuir à sa ceinture une petite carte de cuir. Il l'étala sur le bureau entre lui et le monarque, et lui montra une région précise.

- Sachez qu'en dot vient une province entière de la région de Moab. Une plaine fertile proche de la cote. Dont vous pourrez jouir sans limite. Ou... vous en servir pour avoir un accès à la mer et au Golfe, Sire.

Canaan
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