à Erdaim,
Aéroport Jean-Paul Sternenkov.
Mais ce matin, l'air était calme et froid. Les avions avaient cessé leur mugissement incessant pour laisser place au doux sifflement du vent septentrional. Les chaussures impeccables du souverain étaient plantées sur le goudron, soutenant fermement la stature confiante et sereine de l'Empereur. Ce dernier avait chargé ses services de prévenir le secrétaire général des communistes de Loduarie, qui devait arriver d'une minute à l'autre. Cette rencontre marquerait possiblement un tournant dans l'histoire de la région, Pétroléon V en avait pleinement conscience. Simplement, de récents événements avaient chargé l'horizon de lourds nuages, obstruant la clarté des volontés célestes. Il s'agissait aujourd'hui de dissiper cette épaisse brume pour retrouver le bon chemin.
Avec l'Empereur étaient réunis plusieurs hommes, dont bon nombre de Ministres Impériaux. Le Grand Maréchal de Clovanie était aussi de la partie, son képi toujours enraciné sur le chef. La garde rapprochée du souverain clovanien surveillait la scène avec attention, certains de près, d'autres des vitres de l'aéroport ou de leurs véhicules garés de l'autre côté de la piste.
D'un coup, un bourdonnement parvint aux oreilles des hommes réunis à proximité de la piste d'atterrissage. C'était l'hélicoptère de la délégation loduarienne qui était sur le point de se poser. Pour la première fois de son règne, Pétroléon V accueillait des communistes sur ses terres.