11/05/2017
22:37:51
Index du forum Scène Internationale Diplomatie internationale Archives des Rencontres Internationales Rencontres achevées

Clovanie - Loduarie : Rencontre historique à Erdaim.

1981
Le 29 février 2012, 7h
à Erdaim,
Aéroport Jean-Paul Sternenkov.


Sa Seigneurie Impériale patientait de pied ferme sur le tarmac de l'aéroport. Dans son esprit se bousculaient tous les grands événements qui devaient se tenir prochainement, dont le mariage de son fils qui se profilait enfin. Les semaines précédentes avaient été chargées de rebondissements et d'imprévus, ce qui avait introduit dans le Palais de la Gloire une dynamique de fourmilière. On aurait pu se croire dans une ruche lorsque l'on marchait dans les couloirs de la demeure impériale, manquant de justesse de se faire renverser par un secrétaire filant à grand pas en laissant planer quelques feuilles derrière lui. L'ambiance regorgeait de promesses, installant une sorte de tension perpétuelle dans le corps de tous les fonctionnaires, toujours exécutant une tâche en pensant à celle d'après.
Mais ce matin, l'air était calme et froid. Les avions avaient cessé leur mugissement incessant pour laisser place au doux sifflement du vent septentrional. Les chaussures impeccables du souverain étaient plantées sur le goudron, soutenant fermement la stature confiante et sereine de l'Empereur. Ce dernier avait chargé ses services de prévenir le secrétaire général des communistes de Loduarie, qui devait arriver d'une minute à l'autre. Cette rencontre marquerait possiblement un tournant dans l'histoire de la région, Pétroléon V en avait pleinement conscience. Simplement, de récents événements avaient chargé l'horizon de lourds nuages, obstruant la clarté des volontés célestes. Il s'agissait aujourd'hui de dissiper cette épaisse brume pour retrouver le bon chemin.
Avec l'Empereur étaient réunis plusieurs hommes, dont bon nombre de Ministres Impériaux. Le Grand Maréchal de Clovanie était aussi de la partie, son képi toujours enraciné sur le chef. La garde rapprochée du souverain clovanien surveillait la scène avec attention, certains de près, d'autres des vitres de l'aéroport ou de leurs véhicules garés de l'autre côté de la piste.
D'un coup, un bourdonnement parvint aux oreilles des hommes réunis à proximité de la piste d'atterrissage. C'était l'hélicoptère de la délégation loduarienne qui était sur le point de se poser. Pour la première fois de son règne, Pétroléon V accueillait des communistes sur ses terres.
1432
https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/02/02/360826973.jpg

Nous entrons dans l'espace aérien Clovanien, Camarade Secrétaire Général.

Bien, camarade. Nous arrivons dans combien de temps ?

Les hélicoptères survolaient déjà la ville de Erdaim.

Nous y sommes dans 5 minutes grand maximum, Camarade Secrétaire Général.

Bien.

Lorenzo était pensif. La Loduarie entrait là dans une nouvelle ère, et il devait faire un choix crucial pour l'avenir de son pays.
D'un côté, il avait les traditionalistes, et de l'autre, les démocrates. Et les deux cherchaient à s'allier, d'une certaine manière, à la Loduarie, pour contrer l'autre camp. Les deux propositions se valaient pour le moment, et il fallait résonner en termes stratégiques. Une complication pouvait-elle survenir ? Une guerre éclater ? Et concernant la Nouvelle-Canaan ? Et la vente de navires à Teyla ?
Ces choses surgissaient dans le crâne de Lorenzo, qui les analysait l'une après l'autre, les mettant en relation, faisant en sorte de prédire au maximum l'avenir. Et visiblement, il était très incertain.
Néanmoins, actuellement la Loduarie était en mesure de parer beaucoup de menaces. Mais il fallait désormais voir plus grand, encore plus grand. On ne se mettait pas à contrôler le monde communiste en étant faible.

Les hélicoptères se posèrent sur l'aéroport d'Erdaim. Seul l'un des trois contenait Lorenzo, les autres étaient une escorte militaire. L'on vit Lorenzo descendre de l'hélicoptère central, en uniforme militaire, tandis que 2 soldats sortaient de chaque hélicoptères.

Lorenzo s'approcha, de son pas militaire, déterminé, qui l'avait accompagné depuis le début de la guerre civile. Une nouvelle ère commençait.
1913
L'Empereur de Clovanie étudia avec attention la silhouette du Secrétaire Général qui se profilait sur le tarmac, tandis que le tournoiement des hélices s'apaisait peu à peu. Il avait devant lui l'homme qui avait été la cause de tant de bruit, en Clovanie comme dans les autres nations, par son franc-parler et, il fallait l'avouer, par sa fâcheuse habitude à dégainer les plus grandes menaces à la moindre escarmouche. Lorenzo Geraert-Wojtkowiak était tel que dépeint par les photographies de propagande, dans un uniforme militaire soigné, mais qui témoignait d'une longue expérience de terrain. À mesure qu'il s'approchait, l'on pouvait distinguer une rougeur au niveau de son nez, contrastant avec la blancheur de l'atmosphère matinale. Les soldats qui accompagnaient le chef communiste parvinrent à la vue de ceux destinés à assurer la sécurité de l'Empereur, leur permettant de se considérer plus nettement. Des regards se croisèrent, s'efforçant de paraître le plus neutre possible. Aujourd'hui, toute la haine était oubliée, toute la tension qui avait électrifié la frontière septentrionale de la Clovanie s'était apaisée le temps de se mettre au service d'un Bien supérieur.
Le Secrétaire s'étant avancé à hauteur de l'Empereur, ce dernier lui tendit la main et déclara :
"Monsieur le Secrétaire, bienvenue à Erdaim. Nous sommes tous deux conscients de la spécialité de cet instant au point duquel le Destin a choisi de nous réunir, nous qui nous sommes si longtemps repoussés, propulsant parfois nos populations dans des craintes glacées ainsi que dans de brûlantes passions. Mais Tempérance demeure la vertu maîtresse d'une vie bonne, pour les hommes comme pour les États. Aussi avons-Nous choisi de vous convier en notre territoire pour mettre fin aux tensions qu'ont partagé nos deux peuples. Nous avions confiance en votre jugement qui, en dépit de nos divergences, s'est montré capable de s'orienter en direction d'un horizon pacifique et juste. Cette intention était premièrement motivée par la volonté de fixer les frontières de nos espaces maritimes, mais il est évident que nous avons bien d'autres sujets à évoquer, poussant nos regards vers des ambitions plus élevées en Bien, sur le chemin de la concorde."
698
Lorenzo serra la main que l'empereur lui tendait avec la fermeté qui lui était connue.

Votre Excellence, merci pour votre accueil chaleureux en Clovanie.
Il est vrai que nous nous sommes longtemps regardé à travers des lunettes militaires, cachés respectivement dans nos tranchés. Mais ce n'est plus le cas désormais.
Je n'ai fait que chercher le bien de mon peuple, je vous rassure. C'est ma première priorité, et la raison pour laquelle je suis au pouvoir en Loduarie. Force est de constater que, bien que nos avis divergent, vous avez fait de même. À savoir chercher le meilleur pour votre peuple, chose que je respecte.
Et en l'occurrence, le choix de la paix a été déterminant pour notre recherche individuelle. Il ne reste plus qu'à passer à une recherche commune du bien de nos peuples respectifs, et la paix sera une assurance absolue.
829
L'Empereur fut satisfait de la réponse de Monsieur Geraert-Wojtkowiak, et lui répondit d'un ton engageant.

"Excellent. Avant d'entamer des discussions qui nous mèneraient tous deux très loin sur les chemins de la diplomatie internationale, il Nous semble judicieux de commencer par les considérations les plus élémentaires, quoique capitales. Voici donc une carte de la ZEE revendiquée par la Clovanie dans le Golfe des Merveilles.
Carte de la ZEE clovanienne
Carte de la Zone Économique Exclusive clovanienne dans le Golfe des Merveilles
En la reconnaissant, votre gouvernement ferait un grand pas sur le chemin de la paix dans notre région et dans la cohésion de notre cher Golfe. Il est bien entendu nécessaire que vous revendiquiez également une zone économique exclusive loduarienne dans le Golfe, sans quoi la tâche ne serait accomplie qu'à demi. Le but de cette démarche est en effet de ménager un espace neutre dans le Golfe afin de permettre à nos navires d'y entrer et d'en sortir librement.
602
Lorenzo prit la carte qui lui fut donné.

Voilà qui est intéressant.
À ce que je peux voir, votre revendication maritime ne semble pas soulever de problèmes, du moins pour le Golfe des Empires. Elle est sobre et respectueuse de la volonté Loduarienne, alors je n'ai aucune raison de m'y opposer.


Lorenzo sorti une petite carte de sa poche, ainsi qu'un crayon, et se servit de sa petite carte pour redessiner sur celle que l'empereur lui avait donné.

La fameuse carte en question
https://zupimages.net/up/24/13/i0po.jpg

Et voilà pour la Loduarie ! Nos revendications, qui d'ailleurs datent s'il y a longtemps déjà. D'avant même que je naisse.
Si vous consentez également à la reconnaître, alors nous aurons posé les bonnes bases pour continuer nos discussions.
2369
Pétroléon V observa le secrétaire-général tracer avec soin le dessin de la zone loduarienne, et ne put que se contenter du résultat.

"Il est vrai que les revendications territoriales dans le Golfe datent de temps qui nous dépassent ! Et cela prouve bien que ces questions ne sont pas à traiter avec légèreté. Établissant ainsi le départ d'une entente bilatérale, nous marquons également l'histoire de notre sceau et permettons aux peuples actuels et futurs d'évoluer dans la région avec paix et sérénité. Vos revendications nous conviennent parfaitement.
Voyez-vous, l'institution de l'Eurysie de l'Ouest comme espace de concorde et de sécurité est une de nos principales priorités depuis des années. Notre région a trop été sujette aux aléas de la diplomatie internationale, laquelle se maquille de jolis atours mais mène bien souvent les peuples aux plus sombres supplices. Notre politique internationale s'est toujours caractérisée par la volonté de maintenir la souveraineté et l'unité des nations, contre les pires penchants de l'humanité. L'un de ces vices est le libéralisme à outrance, dont nous partageons la critique. Bien que nos opinions divergent, nous portons le même but : celui d'une souveraineté populaire et d'un mode de vie décent.
Aussi, Nous pensons que la Loduarie et la Clovanie devraient neutraliser leurs relations, dans un seul objectif : l'équilibre régional. Afin de maintenir la paix et la stabilité en Eurysie de l'Ouest, deux des plus grandes puissances militaires de cette région doivent pour toujours exclure tout affrontement. Cette résolution est à vrai dire déjà prise, scellée par le pacte que nous avions signé sous l'égide de la Sérénissime il y a bientôt cinq ans de cela. Cet accord arrive à son terme en 2018, et il vaudrait mieux le renouveler dès maintenant pour étendre sa durée de validité.
De surcroît, un tel pacte de non-agression se doit d'être renouvelé également dans son contenu, au vu des circonstances actuelles. En effet, la Clovanie mène une opération sans précédent au Gondo, en partie contre des factions se revendiquant de l'idéologie communiste. En réalité, elles sont responsables d'une guerre civile meurtrière et sont pleinement intégrées à la mondialisation capitaliste actuelle, puisque recevant soutien de grandes puissances internationales. Il est nécessaire que vous demeuriez neutre dans ce conflit, en paroles comme en actes. Nous nous engageons également à agir de même à votre égard pour préserver une entente sincère entre Loduarie et Clovanie.
Plus largement, si l'un de nos alliés cherche à vous nuire, nous nous engageons à freiner son action, et attendons que vous agissiez de pareille sorte en cas inverse.
Que pensez-vous des propositions que Nous venons de vous énoncer ?"
1369
Lorenzo acquiesca à la plupart des propos de son interlocuteur.

Oui, la stabilité régionale est de mise, surtout en les temps qui courent. Nous ne sommes, pour le moment, pas des grandes puissances, au niveau international. Mais au niveau régional, nous sommes très certainement des puissances certaines, et plus les années passent, plus nous atteignons une certaine équivalence. Un conflit entre nos deux pays, qu'il soit ouvert ou discret, aurait les conséquences les plus graves.
À ce propos nos services diplomatiques ont commencé à élaborer un projet de coopération régionale. L'objectif serait d'ouvrir un forum de discussion commun à toute l'eurysie de l'ouest, tel le Forum de Coopération de l'Afarée, visant à discuter de sujets variés, passant de l'économique au militaire et autres sujets dont les états membres souhaiteraient discuter. J'en ai déjà parlé avec la Galouèse, et ils sont favorables à la mise sur pied d'une telle organisation. Ai-je votre soutien également ?
Concernant le pacte de non agression c'est une évidence qu'il doit être renouvelé, au moins pour une cinquantaine d'années.

Concernant le Gondo... Les choses sont compliquées, mais il n'est pas dans l'intérêt Loduarien d'agir là-bas pour le moment. Nous avons déjà fort à faire avec nombre de dossiers Eurysiens. Ainsi, si vous vous réservez de faire la même chose dans les conflits où nous sommes impliqués, la Loduarie ne vous dérangera pas au Gondo. Et bien entendu, cela s'étend à nos alliés. Nous sommes disposé à les empêcher de vous nuire, tant que vous faites pareil. Mais sur ces sujets là, je pense que nous sommes en accord.
2581
L'Empereur écouta avec le plus grand intérêt les propositions de son homologue loduarien. L'évocation d'un forum de coopération en Eurysie de l'Ouest lui plût grandement, en ceci qu'un tel projet devançait les avances qu'il comptait formuler à son interlocuteur.

"Effectivement, les conditions que vous venez de mentionner relèvent du bon sens le plus élémentaire et une collaboration telle que nous l'ambitionnons aujourd'hui ne saurait voir le jour sans leur ferme assurance. Nous voilà satisfait de votre assentiment.
Par ailleurs, Nous vous félicitons de votre esprit d'entreprise - si ce mot ne provoque sur votre visage aucun bouton ni aucune autre sorte d'allergie - concernant le potentiel forum de coopération ouest-euryisien dont vous nous fîtes à l'instant la confidence. Sans aucun doute, ce projet ne peut que Nous faire rêver, et rejoint les ambitions que Nous portions avant d'entamer cette importantissime conversation. Si le duché de Gallouèse apporte sa participation à une telle organisation, cette dernière en deviendrait d'autant plus intéressante, n'est-ce pas, pour l'équilibre régional dont Nous vous parlions. En effet, nous pourrions alors nous réunir pour organiser des discussions de toutes sortes touchant à notre bien aimée région, et entrevoir l'avenir de nos peuples avec une plus grande clairvoyance, dans l'assurance de la paix et de la stabilité de notre voisinage. Oui, il est certain qu'une telle interface de collaboration remédierait à un bon nombre de problèmes de notre temps, promouvant dialogue et concorde.
Cependant, un tel forum ne pourrait se satisfaire que d'un volet diplomatique, et nous partageons tous deux une grande foi en l'importance capitale du bras armé de l'État moderne. Pour assurer la stabilité et, comme Nous le disions, l'équilibre, nous ne pouvons guère nous en tenir à de simples paroles en l'air. Qui avance la promesse de la paix doit se munir des armes nécessaires à la tenue de ses serments. Or, nous disposons tous - la Clovanie, la Loduarie, Gallouèse, et bien d'autres nations d'Eurysie de l'Ouest - d'armes suffisantes au déclenchement des guerres les plus meurtrières. Dans le cadre d'un forum de coopération régionale, Nous portons la conviction que la neutralisation de nos armées doit être maintenue, comme Nous vous le disions. Mais plus encore, Nous pensons qu'il est nécessaire que tous les membres d'un futur forum doivent s'engager à la mise à disposition de leurs forces militaires dans une démarche cohérente au service de l'ordre régional, en sorte que celui qui ambitionnerait un jour de troubler la stabilité de nos terres ou de nos mers soit assuré de la fermeté de notre réponse.
Bien sûr, la mise en place d'une pareille force d'action nécessite des discussions bien plus longues, et les conversations les plus solides doivent constituer les bases des alliances les plus éternelles. Mais que pensez-vous des quelques fondements que Nous venons de vous présenter ? Agir coordonnés nécessite l'entente la plus fluide et la plus transparente."
1413
Lorenzo sourit, d'un sourire franc. C'était bon signe.

Bonne blague, à propos de l'entreprise. On me l'avait jamais fait, celle-ci.

Mais plus sérieusement, il s'agissait pour moi, et pour mes services diplomatiques, une chose normale à réaliser. Comment maintenir la paix sans un minimum de coopération ? Nous sommes voisins, et nous ne pouvons pas éternellement nous ignorer si l'on ne s'aime pas. Tout comme nous n'allons pas appeler d'autres nations, à l'autre bout du monde, si un problème se déclenche pour avoir de l'aide ou une médiation. Nos affaires, notre organisation.

Cependant, concernant la coopération militaire, je suis assez sceptique. Actuellement, seuls nos deux pays pèsent véritablement dans la balance militaire régionale, si on execpte Fortuna est l'acteur étranger qu'est le Grand-Kah. Une telle prédominance militaire pourrait mener à une inégalité flagrante entre les pays membres.
À minima, un bureau dédié aux questions militaires ne serait pas de trop, notamment pour la coordination militaire, et éviter les incidents, comme en cas d'exercice militaire qui rate, par exemple. On peut citer l'essai raté d'un missile mer-mer Loduarien, vous devez vous en souvenir, qui en 2009 a totalement dévié de sa, trajectoire pour s'écraser dans vos eaux territoriales.
L'ouverture d'un tel bureau pourrait servir à ce genre de questions, et en cas d'urgence, dans le cas où l'un des pays membres se retrouverais menacé par une puissance n'appartenant pas à notre forum.
Mais je ne parirais pas sur une coopération militaire poussé pour le moment, vu l'esprit qui habite certaines nations concernés. Cela risquerait de déboucher sur une faillite diplomatique.
2451
L'Empereur Pétroléon V comprit que ses mots avaient été mal choisis. Aussi se permit-il d'insister sur ce point qui lui était cher.

"Nous comprenons très bien vos appréhensions. Une coopération militaire peut sembler périlleuse dans une région aux enjeux aussi complexes que la nôtre, surtout entre deux régimes présentant autant de divergences apparentes que la Clovanie et la Loduarie.
Vous pointez la dominance militaire de nos deux nations dans la région, affirmant que cette inégalité pourrait être dangereuse. Mais cette supériorité n'est pas un obstacle à Notre idée, mais à l'inverse sa colonne vertébrale. Très justement, c'est bien parce que nous sommes deux des armées les plus puissantes de la région que ce pacte serait si crucial et coercitif. Nous ne parlons pas d'une alliance militaire visant à mener des actions dans la seule vue de nos intérêts communs, mais bien d'une neutralisation de nos relations militaires et, si Nous pouvons nous exprimer ainsi, de l'instauration d'une "police internationale" en Eurysie de l'Ouest. L'activation de ce pacte ne serait soumise qu'à l'intervention d'un acteur international troublant la paix régionale et constituant ainsi une menace à la paix des peuples.
La République Impériale et le Parti communiste de Loduarie sont deux régimes fondamentalement différents, et qui pourront difficilement s'entendre sur un nombre incalculable de sujets. Cependant, si nous sommes réunis aujourd'hui à Erdaim, c'est bien parce que nous partageons un objectif : celui de maintenir la stabilité régionale. Voilà probablement la seule question qui nous unit. Nous voulons le bien pour nos peuples et la paix sur terre et sur mer - ainsi que dans les airs, si possible.
Ainsi, une alliance militaire ne saurait exister entre nos deux états-majors sans mener à des discordances très prévisibles. Il serait impossible d'établir une ligne de conduite claire, si une des deux parties tend vers l'universalisation du communisme, alors que l'autre trouve sa voie dans la tradition, la religion, et la doctrine impériale.
Le pacte que Nous vous proposons donc est un pacte d'urgence, qui a pour seul objectif le maintien de la paix. Il soumettrait nos deux armées dans la région (puisque les deux parties sont tenues par une promesse faite à un régime qui lui est opposé) et permettrait de dépourvoir toute action militaire de fondement idéologique.
En somme, les ambitions du pacte que Nous vous proposons ne dépassent pas le maintien de la stabilité régionale, et a vocation à n'être activé qu'en cas d'urgence. Si les deux plus puissantes armées de la région s'unissent, la guerre peut légitimement être considérée comme un lointain cauchemar en Eurysie de l'Ouest.
Voilà qui devrait clarifier Nos propositions et permettre à votre raison naturelle d'en juger sans que Nos choix oratoires n'en occultent les fondements."

1259
Si seulement il n'y avait que nos deux pays dans l'équation ! Il ne faut pas oublier nos voisins. Dont le Royaume de Teyla, qui a catégoriquement refusé toute coopération militaire avec la Loduarie, et développe chaque jours un peu plus une coopération militaire uniquement avec les états membres de l'OND, dont Teyla fait partie. Et force et de constater que ceci est contradictoire à nos intérêts et positions, étant donné l'internationalisation poussée de cette organisation.
Mais soit, je ne suis pas contre la neutralisation de nos relations militaires, comme vous dites. Avant d'étendre d'ailleurs cette coopération limitée au forum que je vous ais proposé, essayons entre nos deux pays uniquement. Si cela ne fonctionne pas, nous serons fixés. Je suis donc d'accord pour l'établissement de ce pacte visant à garantir la paix entre nos deux pays.

D'ailleurs, pour bien commencer, je pense qu'il ne serait pas de trop que d'initier une démilitarisation de notre frontière commune. Je vous l'avais proposé lors de la médiation tenue sous l'égide de Fortuna, mais rien n'avait été mis en place. Or nous ne pourrons être sûr que la coopération fonctionne correctement avec des armées à chacune de nos portes, n'est ce pas ? Le maintien de la frontière à un niveau de militarisation, tel qu'il est, est contre-productif. Je ne parle pas du retrait de tous les contingents déployés, mais seulement d'une partie, la partie restante conservant uniquement des moyens de défense et de protection.
2399
"Nous sommes ravi que vous acceptiez de neutraliser nos relations militaires, et Nous vous rejoignons sur vos remarques concernant le Royaume de Teyla et l'OND. Nous ne pouvons composer sans ces éléments extérieurs, avec lesquels Nous comptons nous entretenir bientôt. Si les Teylais rechignent à collaborer avec votre gouvernement, peut-être seront-ils plus conciliants avec nous. Quoi qu'il en soit, nous effectuons aujourd'hui un grand pas, et Nous voyons que vous en êtes conscient.
En ce qui concerne notre frontière commune, elle a déjà commencé d'être démilitarisée de notre côté ces dernières années, mais nous en achèverons la pacification si vous vous engagez à agir de même. Cette initiative augure un grand bonheur pour les Almariens vivant à proximité de la frontière qui, bien que la vue des militaires les rassure, voient toujours dans leur présence le signe d'une tension qui les dépasse."


Ces mots prononcés, l'Empereur dirigea son regard vers la mallette posée à ses pieds et en tira quelques feuilles de papier.

"Nous vous proposons de traduire les présentes discussions par un premier traité qui assurera à nos décisions pérennité et engagement."

"Ce traité concerne la démilitarisation de notre frontière commune ainsi que la prolongation de notre traité de paix."

Traité de démilitarisation
Traité de démilitarisation des relations militaires entre la République Impériale Pétroléonienne et le Parti communiste de Loduarie


Préambule : Par le présent traité, Sa Seigneurie Impériale Pétroléon V, Empereur de Clovanie, et Monsieur Lorenzo Geraert-Wojtkowiak, Secrétaire Général du Parti communiste de Loduarie, ont cru bon de prolonger leur pacte de non-agression conclu le 24 novembre 2008 et de sceller leurs récents efforts de pacification bilatérale par un traité ayant deux objectifs :

- Non-agression mutuelle : aucune des deux parties ne peut agresser l'autre ni attenter à sa souveraineté territoriale.

- Démilitarisation de la frontière : la frontière partagée par la Loduarie et la Clovanie ne doit pas marquée par la présence de personnel ou matériel militaire attestant d'une quelconque méfiance ou animosité de l'une envers l'autre partie.

- Valable jusqu'au 24 novembre 2048.

Conclu le 12 avril 2013.

"Ses termes relèvent d'une clairvoyance que nous partageons, mais ne vous retenez nullement de Nous en proposer des modifications ou d'y ajouter des propos que vous jugez nécessaires à la continuation de nos relations de paix. En ce qui concerne l'instauration d'une police internationale pour la stabilité régionale, il semble que nous ayons encore beaucoup à discuter avant d'aboutir à une décision - surtout d'une telle importance. Nos réflexions restent encore soumises à nos prochaines discussions, notamment avec le Royaume de Teyla."
1290
Oui, pas d'inquiétude concernant la démilitarisation prochaine de notre côté de la frontière. Cela soulagera aussi bien nos peuples que nos armées respectives.

J'ose espérer que vous rencontrerez plus de succès que le Duché de Galouèse lors de votre prise de contact avec Teyla
Ces derniers sont abrupts, et semblent obstinément bloqués sur certaines de nos actions ou paroles, en oubliant volontiers beaucoup d'autres de nos dires. Donc ne soyez pas étonnés si il adoptent une posture que je qualifierais de "supérieure" par rapport à vous. Il en faut peu pour grossir leur ego. Donc bonne chance, franchement.


Lorenzo lut rapidement le traité.

Tout me semble bon. Je pense juste que le titre pourrait être changé, notamment le mot "démilitarisation" que nous pourrons changer par "neutralisation", mais cette modification n'est pas de l'ordre de l'urgent.
Concernant cette police dont vous me parlez, que je qualifirais plutôt de "régionale" que "internationale", nous aurons vraisemblablement de nombreuses chose à discuter à l'avenir. Pourquoi ne pas envisager une conférence régionale à Lyonnars ? Je ne pense pas que cela serait de trop, après tout, comme je vous l'ai dit, j'ai pour ambition de rassembler les états de la région en un forum de discussion, et cela pourrait poser les bases de ce forum de discussion. Qu'en dites vous ? Vous pourriez ainsi avoir une bonne place diplomatique dans ce dossier, surtout si vous arriviez à convaincre Teyla de venir à la discussion.
1530
L'Empereur fut satisfait de la prise de parole de son homologue loduarien, qui témoignait de l'intérêt qu'il portait aux enjeux débattus.

"En effet, nous pourrions modifier ces quelques dénominations sémantiques qui, bien que ne servant que d'apparat pour nos discussions, sont plus que capitales pour faire entendre au monde la justesse de nos volontés.

En ce qui concerne les représentants du Royaume de Teyla, Nous mettrons en œuvre toutes Nos qualités diplomatiques pour les gagner à la cause que nous partageons, mais il n'en dépend pas en définitive de Notre volonté. Si le portrait que vous en dressez leur est fidèle, les discussions seront visiblement fastidieuses, et il faudra faire des concessions sans pour autant courber l'échine. Cependant, même s'ils n'adhèrent pas pour l'instant à notre projet, nous pouvons trouver d'autres alliés. La Sérénissime République de Fortuna ainsi que le Royaume d'Aquitagne nous sont très cordiaux et pourront très certainement approuver et se joindre à nos desseins. À ce moment-là, lorsque le bâtiment sera construit et fera ses preuves, il ne tiendra qu'aux Teylais d'y pénétrer.

Par ailleurs, l'organisation d'un sommet afin de poser les fondations d'un tel édifice est une idée découlant du plus admirable des bons sens. Point ne Nous gène de tenir un tel rassemblement dans votre capitale, mais peut-être que certaines nations auprès desquelles vous jouissez d'une réputation disons... légèrement ambigüe verraient dans cette invitation un obstacle à leur intégration dans notre pacte de défense, et à plus long terme dans le forum dont vous parlez. Nous pensons naturellement à Fortuna, membre de l'ONC et qui a dirigé ses armées contre les vôtres ces dernières années. Peut-être que Nous Nous trompons, qu'en pensez-vous ?"
Haut de page