14/09/2016
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Encyclopédie de la République d'Hasparne

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Encyclopédie de la République d'Hasparne
Hazparneko Errepublikaren Entziklopedia

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SOMMAIRE

Partie 1 : Informations générales

Partie 2 : Atlas

Partie 3 : Les institutions

Partie 4 : Economie & commerce

Partie 5 : Les divers textes d'histoire de la République

Partie 6 : L'abrégé de politique

Partie 7 : L'abrégé de la législation nationale
1636
Partie 1 : Informations générales

Nom officiel : République d’Hasparne
Nom courant : Hasparne

Devise : « Dans l’union la liberté » • La devise a été choisie par les maires ayant participé à la première assemblée conventionnelle de 1742, déclarant unilatéralement l’indépendance de l’Hasparne de sa métropole colonisatrice. Elle figure au frontispice des six conventions constitutives de la République et des bâtiments officiels. Elle symbolise la nécessité de s’unir afin de protéger l’idéal républicain protégé par l’État, garantissant notamment les libertés individuelles.
Hymne : =>LIEN<= • Sans nom et sans parole, ses origines sont à ce jour encore très mal connues. Cette mélodie aurait été importée par des colons en provenance de Youslévie et a ensuite été utilisée par les maires composant les assemblées conventionnelles au 18e siècle. Le roman national a fait de cet air aux détours des années 1910, symbole d’union et de lutte selon les textes officiels de l’époque.
Fête nationale : 8 février • En commémoration de la publication du préambule de la première convention d’Ascaritz, considéré comme l’acte de naissance de l’Hasparne. Le texte, révisé à de nombreuses reprises depuis l’origine, est encore la pierre angulaire modernisée de la République.

Capitale : Ascaritz
Villes les plus peuplées : Ascaritz, Trevalhan, Saint-Privat, Oloron, Lessac, Nouvelle-Hers, Pétroville, Port-Royal, Saint-Nicolas, Pragnères-la-Gave

Population totale : 51 000 000 habitants
Superficie : 891 924 km²
Densité de population : 57,17 habitants / Km²

Monnaie : Liard Hasparnais (Ł)
PIB nominal : 500 000 000 000 (2011)
PIB / habitant : 9 804 $ / hab (2011)

Code ISO : HSP, HS
Domaine internet : .hsp
Adhésions internationales :
1328
Partie 2 : Atlas

GéographieGéographie

LES PRINCIPAUX MASSIFS:

Hegotuerak (Au sud du pays, servant de frontière naturelle avec l'Akaltie) : Il s'agit du point culminant d'un pays essentiellement plat. Ses montagnes abritent la quasi totalité des sources fluviales en Hasparne. Hegotuerak est une contraction de "Hegoaldeko Altuerak" qui veut dire "Hauteurs du Sud" en vasque.

Erbestemendia (Au centre du pays) : Autre chaîne de montagne plus ancienne que celle du sud. Son étymologie vient en réalité de "Erbesteratuen mendia" qui veut dire "Montagne des exilés" en vasque. Cette chaîne de vieilles montagnes doit son nom au fait qu'après la guerre d'indépendance, les personnages publics soutenant la Couronne eurysienne y furent envoyés en exil et tenus captifs, contraints au travail dans les pâturages pour le compte de fermiers indépendantistes.

Les provincesProvinces

Les principales municipalitésCarte des principales villes

1 ASCARITZ
2 BIDASOA
3 MODANG
4 LESSAC
5 SARE
6 SAINT-LEON
7 GAVAROI
8 CASTAGUERE
9 LA TORTE
10 PETIT-TETRA
11 SAINT-NICOLAS
12 NOUVELLE-ANGLADE
13 MICHAKUMO
14 HERS
15 GARBET
16 VILLENIVELLE
17 KOLDOBIKA
18 MONTJOIE
19 LYSANGE
20 MOULINVILLE
21 TAVANI (TSS)
22 VALCOUR
23 SAINT-ROMAIN
24 MONTEREAU
25 PORT-ROYAL
26 ARS
27 NOUVELLE-CLOVANIE
28 PETROVILLE
29 SAINT-MARTIN
30 PONT-AUX-DAMES
31 PRAGNERES
32 SAINT-LAURENT
33 VERNEBLEAU
34 FONTANGE
35 AURE-LA-VILLE
36 MARECHAMPS
37 URRETXU
38 IRANTZU
39 OLORON
40 SAINT-MARTIN DE LA GAVE
41 CARRAVILLE
42 TREVALHAN
43 MEDULOPOLIS
44 BEROVILLE


Le réseau autoroutierRéseau autoroutier
Le réseau ferréCarte du réseau ferré national
3994
Partie 3 : Les institutions

Les maires ont été les instigateurs des révoltes qui ont mené à la guerre et à l'indépendance de l'Hasparne. Au moment de fonder la République, ce sont également eux en tant que notables qui ont rédigé les Conventions qui ne sont ni plus ni moins qu'un contrat qui unit les municipalités entre elles pour former la République d'Hasparne, une réponse aux menaces intérieures et extérieures qui pouvaient exister: Les municipalités ont fondé des institutions dotées d'un des trois pouvoirs théorisés à cette époque et se sont alors arrogés une part importante dans la désignation de leurs membres.
Pouvoir exécutif

> Le Président de la République

L'actuel Président de la République est Armand Duffet. Son mandat a débuté le 1er janvier 2012.
Ses pouvoirs sont régis par la IIIe Convention d'Ascaritz du 3 novembre 1741.
Son mandat dure 5 ans et son élection suit une procédure très spécifique que l'on pourrait assimiler à l'élection des papes.

• Processus de désignation

Les maires et les Gouverneurs sont convoqués au Palais présidentiel en Congrès au minimum un mois avant la fin du mandat du Président de la République. Au total aux dernières élections, ce sont pas moins de 15 000 maires et gouverneurs étaient convoqués.
Des débats ont lieu toute la journée et à la fin de la journée, les électeurs choisissent parmi leurs pairs chacun un nom.
Bien qu'elle ne soit pas clairement encadrée par la Convention, de nombreux maires votent le premier jour avant de donner procuration à d'autres pour voter.
Les maires et gouverneurs sont convoqués chaque jour jusqu'à ce qu'une majorité absolue soit trouvée et qu'un nouveau Président soit désigné.

• Missions

Le Président de la République est le gardien de l'intégrité du territoire et du respect des Conventions.
Par sa stature de chef d'état, il exerce tous les actes de souveraineté au nom du peuple hasparnais qui a délégué cet exercice au maires et qui l'ont subdélégué par le processus électoral. A ce titre, il traite avec les nations étrangères et prend toutes les mesures que lui permettent les Conventions pour satisfaire à ses obligations.
Les Conventions font d'ailleurs du Président le dépositaire du bon fonctionnement des institutions. Des pouvoirs d'exception peuvent lui être confiés si la situation l'exige pour rétablir le fonctionnement normal de l'État.

Sur le plan politique, il nomme le Gouvernement et peut procéder à l'édiction d'ordonnances qui, une fois ratifiées par le Sénat, auront force de loi sur le territoire de la République.

> Le Gouvernement

Le Gouvernement actuel a été nommé par décret du Président de la République le 19 mai 2012.
Il a pour mission de prendre toutes les mesures nécessaires à l'exécution des lois et des décisions de justice de la Cour Suprême.
Quand le Président de la République est du même bord politique que le Sénat, le Gouvernement est force de proposition et va pouvoir mener sa politique comme il l'entend, moyennant le vote des Sénateurs.
En cas de cohabitation, le Gouvernement n'est pas tenu d'exécuter les textes votés par le Sénat. Par conséquent, la majorité sénatoriale et le Gouvernement devront s'entendre et négocier.
Le régime politique de la République d'Hasparne pourrait s'apparenter à un régime présidentiel où le Gouvernement n'est pas responsable devant le Sénat et où ce dernier ne peut être dissout par une autre institution autre qu'elle même.

> Les Provinces

Les Provinces sont des entités administratives déconcentrées de l'État, ce qui veut dire qu'elles n'ont qu'un faible poids politique: Elles sont chargées d'organiser la planification économique et industrielle de leur territoire et d'organiser la protection sociale dans les territoires.
La désignation du Gouverneur de province se fait d'une manière assez similaire à la désignation du Président de la République, à savoir que ce sont les maires qui vont voter. Cependant, ils vont se réunir une fois pour recueillir les candidatures et une fois pour voter seulement. L'élection a donc lieu à la majorité simple.
A noté que le Gouverneur doit être investi par une force politique reconnue par les lois de la République, entre autres conditions. Il n'est pas obligé d'être maire, mais il est en revanche contraint de déjà l'avoir été dans les 15 ans qui précèdent la tenue des résultats. Les candidats doivent également disposer des parrainages d'au moins 15% des maires de la province concernée.

A l'intérieur des provinces, les citoyens vont pouvoir désigner le conseil provincial, institution un peu désuète qui se partage l'essentiel des missions avec me Gouverneur.

> Les municipalités

(en cours...)
863
Partie 4 : Histoire de la République d'Hasparne

Les récits retranscrits ici dans des compilations sont écrits par des contemporains ou des chroniqueurs de l'époque de faits décrits. Ils ont une vision de la réalité qui peut être contredite, infirmée ou confirmée dans des écrits ultérieurs ou postérieurs.

La période précoloniale

  • Colonisation

> Journal de bord, Léon le placide, missionnaire de l'Église catholique.
> Journal de bord, Justinien le simple, évêque des colonies aleuciennes en Hazparneka

  • Guerre du Val d'Ancin

> Journal de guerre, Général Oihan LOUSTAUNAU, général de l'armée coloniale

L'indépendance

  • Situation politico-économique antérieure à l'indépendance

> Chroniques, Luc DE HERBECOURT, Conseiller économique auprès du Gouverneur
> Préludes à la guerre, Andres AZPELEGUI, chroniqueur

  • La guerre d'indépendance

> L'âge de guerre, Xabi d'AFFRES, biographe.
> Les barons rouges, Andres AZPELEGUI, chroniqueur

Temps modernes

(en cours...)
Léon le placide a écrit :
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Illustration des navires à venir...

Nous prîmes place à bord de 2 navires et nous nous dirigeâmes vers quelques terres de l’ouest. La Couronne, fortement en retard sur ses voisins, avait missionné le navigateur Henri de Saint-Privat de revendiquer pour le compte du Royaume « toute terre fertile qu’elle soit déjà explorée ou non ». Insuffisamment préparée et souffrant des affres de la météorologie, l’expédition dût remettre à la mer quelques un de ses membres. Nous arrivions cependant à terre 49 jours après avoir quitté le vieux continent. Alors que nous accostions et que nous plantions l’étendard du lion, nos Hommes fatigués firent la rencontre de populations sauvages. Ils furent amicaux, ne revêtaient pas d’arme et nous observaient à bonne distance, paraissant tantôt intrigués, tantôt très curieux. L’observation dura près d’une dizaine de minutes avant que de premières tentatives de communications eurent lieu. Nous fîmes invités à nous restaurer dans un village à quelques enjambées de nos navires et comme de nombreux hommes avant nous l’avait décrit, les sauvages que nous côtoyions alors ne possédaient ni les mêmes usages ni les mêmes coutumes qu’en Eurysie. Nous passâmes plusieurs jours, nourris et bien traités dans des tentes avant de les emmener sur le chemin de la foi catholique. Ils adoptèrent également la bannière au lion sans savoir réellement de quoi il en retourna. Nous tentions de les instruire mais la barrière de la langue fut à ce moment trop tenace. Après avoir pris suffisamment de richesses à offrir au souverain eurysien, le navigateur repris la mer, ne laissant qu’une petite garnison de sécurité.

Plusieurs mois passèrent, et le premier village converti et placé sous la souveraineté de la Couronne Eurysienne fut attaqué par des peuplades venues du sud. Lorsque le Navigateur revint avec plusieurs navires chargés d’hommes et d’armes, il ne retrouva qu’un village incendié. Les membres de la petite garnison avaient été empalés. Un tel outrage fait aux hommes de sa Majesté était intolérable et Saint-Privat, au nom du Lion, s’était affairé à punir. Chaque village indigène qu’il trouvait était systématiquement pillé, sans distinction d’appartenance ou de qualité de l'accueil. Les populations qui se trouvaient là étaient soumises, réduites en esclavage ou tuées. Il fit bâtir un fortin de bois censé accueillir les troupes royales. Autours, la première ville coloniale fut créée. En l’honneur du village natal du Navigateur, ce dernier nomma ce fort la « Forteresse de Lessac ».

Illustration de la forteresse de Lessac à venir...

Plus jamais l’autorité du Lion ne fut contestée. Cependant, sa réputation parmi les peuplades amérindiennes environnantes n’était plus à faire. Les « hommes de la mer » étaient vus comme féroces, extrêmement dangereux et abusivement violents. Le Navigateur s’accommoda bien d’une telle réputation et ne fit rien pour l’infirmer dans les années qui suivirent l’épisode appelé « massacre des premiers hommes ». En quelques années et jusqu’à sa mort 7 ans plus tard, Saint-Privat installa par la peur et le sang la première ville coloniale durable en Aleucie.
Illustration du massacre des premiers hommes à venir...

La mission d’évangélisation se passa dans ce contexte fort rapidement. Les premières églises pour esclave furent bâties et les colons ne manquaient que peu d’offices. Les premiers d'entre eux étaient venus en Aleucie pour trouver une vie meilleure qu’en Eurysie. Un afflux ininterrompu et sans cesse grandissant de colons de toute condition arrivait dans le port de Lessac jusqu’à l’an de grâce 1633. L’intérêt en faveur de cette colonie décrût en raison de la disgrâce de Saint-Privat et d’autres villes-colonies bâties par des explorateurs parés du Lion comme Ascaritz ou Trevalhan.
Justinien le simple a écrit :
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Illustration des navires à venir...

Mission fut donnée par le lion d’organiser et de favoriser le culte dans les provinces aleuciennes lui appartenant. Il y eut bien sûr Lessac et ses environs, mais également Trevalhan, fondé dans le sud, ville prise au nez et à la barbe du Grand Empire Sauvage. De nombreux rapports d’émissaires constataient que les villes qui naissaient et se développaient se détournaient de la Foi au fur et à mesure des arrivées d’Eurysie. Le profil des immigrants avait bien changé : Les rois avaient entrepris de faire des colonies de la péninsule appartenant au Lion des colonies pénitentiaires, travaillant à son profit et extrayant les ressources dans l'unique profit de la métropole. C’est dans cet esprit que la plupart des villes côtières furent dotées d’installations portuaires, de bagnes et que les premières mines furent se mirent en activité. La réputation des colonies de la péninsule hazparnekoise en tant que colonie pénitentiaire ne tardait pas à naître et freinait la bonne population à venir s’installer sur ces terres.

En tout état de cause, les « villes nouvelles » comme elles étaient appelées se remplissaient maintenant bien moins vite. Sans doute pour le punir, le roi nomma Edgard de Beautor aux fonctions de Gouverneur des colonies, avec pour mission d’organiser le développement des villes côtières ou de percevoir les taxes au nom de la Couronne, entre bien d'autres. Il est aisé de penser qu’entre 1638 et 1645, le gouverneur ait fait un travail remarquable : trêve avec les populations indigènes, développement de villes périphériques à Ascaritz, Lessac et Trevalhan afin de désengorger ces territoires… il est notamment réputé pour avoir demandé et obtenu le droit par le Seigneur eurysien d’entretenir une sous son commandement direct des garnisons afin d’assurer la sécurité des nouveaux propriétaires terriens ou des marchands. Des efforts considérables sont déployés pour permettre la réinsertion des anciens bagnards, et des forts militaires sont créés autours des grandes villes afin de protéger contre de potentielles incursions sauvages ou des raids menés par des colons étrangers.

Portrait du Gouverneur Beautor à venir...

La force du Gouverneur Beautor était de considérer que ceux envoyés en bagne dans les colonies n’étaient pas tous de dangereux criminels, mais aussi des exilés politiques et des déportés culturels. A la même époque, le Roi eurysien menait une campagne féroce contre la population vasque. Ne souhaitant plus les laisser vivre en paix dans son royaume, il les somma d’un exil sans retour. Il y eut énormément d’accidents en mer, mais il en arriva également beaucoup. Ils fondèrent sous la houlette du Gouverneur de nouvelles villes comme Sare, Modang ou Bidasoa et peuplaient désormais majoritairement les villes comme Ascaritz. Nul ne sait si le Lion prêta l’oreille aux chuchotis de ceux qui accusaient le gouverneur une trop grande consilience avec les déportés vasques. Cependant, il n’en fit rien, preuve de sa clémence sans nul doute.

La mission des évangélisateurs chrétiens ne s’en trouva pas simplifiée. L’arrivée toujours plus nombreuse par la mer des colons vasques eurysien ne facilitait pas le contact avec les populations autochtones, tant est si bien que les relations avec elles s’étaient considérablement rafraichies. Ce sentiment fut accentué encore par la mort du Gouverneur Beautor et l’arrivée aux affaires de Jacques-Henri de Courcelles en 1645. Il se maintient à cette charge durant les 8 années qui suivirent. Le Gouverneur de Courcelles avait bien sûr repris la politique complaisante à l’égard des vasques. Cependant, il n’accepta pas que l’autorité du Lion en Eurysie soit remise en cause sur les terres aleuciennes, notamment par les aborigènes pour lesquels il cultivait une certaine méfiance. Chaque nouveau bateau qui accostait dans les villes côtières donna lieu à la construction d’une nouvelle ville, tant est si bien que les territoires autochtones s’en trouvèrent vite menacés.
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Le Général Oihan Loustaunau, dans son Journal de guerre a écrit : 👉 Revenir au sommaire

Passages relatifs à la guerre du Val d’Ancin

Le Gouverneur Jacques-Henri de Courcelles a convoqué l’état-major des armées coloniales le 13 avril 1648. Ce dernier commanda aux armées sur lesquels il exerçait la souveraineté du roi eurysien de répondre par une force non retenue à la violence agression survenue quelques jours auparavant dans les villages nouveaux d’Anchoritz et de Maiona. Dans ces deux villages tout-juste fondés, le mode opératoire avait été le même : une attaque, de nuit, et le massacre indiscriminé et complet de toute la population qui s’y trouvait. Dans les deux cas, les esclaves rattachés à la construction des bâtiments et de la voirie étaient systématiquement soustraits à leur maître et libérés. Également, l’évangélisateur avait été retrouvé clouté et éviscéré sur un arbre non loin de la route.
Illustration du massacre d'Anchoritz et de Maiona à venir...

Les forces armées coloniales avaient écouté et ne retinrent pas leurs coups face à la rudesse du sort réservé à leur compagnon. Pendant plusieurs semaines, les armées avançaient en territoire sauvage, pillaient et torturaient ceux qui avaient osé leur résister et réduisaient en esclavage ceux qui étaient capable de travailler pour les colons. Les temples païens étaient les endroits où la plupart des punitions furent adressées. Ils étaient par la suite systématiquement brûlés lorsque les armées en eurent fini. La région du Val d’Ancin, entre les deux monts, fut ravagées. Le Gouverneur se garda bien de revendiquer : L’expédition de ses troupes n’avait qu’une vision punitive. Pour deux villages pillés et incendiés, de Courcelles avait exigé qu’on en brûla 40. En cela nous l’exhaussions. L’afflux massif d’esclave permit à la civilisation qui s’installait doucement sur ces terres de construire bon nombre d’infrastructures utiles telles que des routes, des fortifications ou des lieux de pouvoirs… Ils furent également mis à disposition des propriétaires de mines ou de carrières qui extrayaient les biens utiles au commerce et à la construction des bâtiments.
Illustration des incendies de villages indigènes à venir...

Il ne fallut pas longtemps avant que plusieurs milliers de sauvages viennent à la rencontre des armées sous mon commandement près du petit village de la Torte. Nos forces étaient en grande infériorité numérique, mais nous avions pour nous poudre, mousquets et canons. Notre organisation militaire fut en tout point supérieure à la leur et tandis qu’ils tentèrent de nous submergés, les projectiles que nous tirions les terrifiaient. Avant même que nos cibles furent atteintes, les sauvages, pris de panique, s’essayèrent à une fuite impréparée et désorganisée. Nous fîmes énormément de victimes dans le camp adverse et par la même, nous leur enseignions combien il était imprudent de s’attaquer aux « hommes de la mer ». À la suite de cette seule bataille, le gouverneur Gabriel de Nurville, successeur de de Courcelles, décida de négocier un accord durable entre le Grand Empire Sauvage et les colonies dont il avait la charge. Les deux parties s’entendirent sur une partition très avantageuse pour les colons et sur des garanties que le territoire sauvage ne serait pas plus en amont contesté.
Illustration de la bataille de la Torte à venir...
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Luc de Herbecourt, dans ses chroniques a écrit : 👉 Revenir au sommaire

Portrait officiel du Gouverneur de Nurville

Les efforts de pacification menés par le Gouverneur de Nurville étaient porteurs. L’esclavage continua, mais l’expansion incontrôlée des terres de la Couronne avait cessé et les villes côtières se remplirent de nouveau, tout comme les fermes, les mines, les exploitations de toute nature… Pendant près de 50 ans, les marchandises pleuvaient sur la Couronne : Bois, café, sucre, farine… Ces biens transportables très aisément étaient par la suite vendus. Sous l’impulsion du successeur du Gouverneur Gabriel de Nurville, la ville d’Ascaritz et de Trevalhan furent choisie pour accueillir des halles où se négociait le prix des denrées et leur transport en métropole. Ces deux halles eurent un impact très prononcé sur le développement économique des villes nouvelles. A la charge de gouverneur, de Nurville excella de 1656 à 1663. Vint ensuite le Gouverneur Henri de Torne qui exerça de 1663 à 1666, puis Gaspard de Jonenzac de 1666 à 1694. Au nom du Roi, des navigateurs prirent la mer en 1691 pour coloniser l’autre côté du val d’Ancin. A cette occasion, les villes de Port-Royal et de Saint-Martin furent fondées.

Fondation de la ville de Port-Royal

En fin administrateur, le Gouverneur de Jonenzac organisa l’immigration de la même manière qu’à l’est : Des offices municipaux étaient créés et vendus à des riches propriétaires terriens ou à des aristocrates désireux de s’éloigner de l’Eurysie. La présence sauvage aurait dû empêcher tout colon de s’installer, mais le Gouverneur estima que ces terres étaient des « Terra Nullius » en raison du dépeçage par les autres nations eurysiennes du Grand Empire Sauvage. Lorsque les colons prirent possession des villages peuplés par des aborigènes, ces derniers furent mis face à leurs responsabilités et sommés de choisir entre le déplacement ou l’assimilation. Les sauvages furent assimilés quand ils eurent appris la langue eurysienne et les évangiles. La mission d’assimilation appartenait aux évangélisateurs, cependant, ils eurent bien peu de travail car refusant d’être réduits en esclavage, les populations sauvages fuirent d’elles-mêmes sans que mal ne leur soit fait. Les vasques furent très peu enclins à émigrer vers les colonies occidentales de la Couronne. L’immigration occidentale fut plutôt semblable à celle qui fit naître Ascaritz : Des eurysiens désenchantés venus réaliser le rêve aleuciens afin d’y prospérer et de s’y faire une place.

Les gouverneurs se succédèrent ensuite : Théodore de Saint-Cast officia entre 1694 et 1700, Lucien de Saint-Cast officia lui entre 1700 et 1702, et Pierre-Marie de Suresnes jusqu’en 1723. Par la suite, la fonction fut plus ou moins abandonnée par leurs détenteurs. Une succession de mauvaises décisions et le népotisme dans les arcanes du pouvoir n’auront rien fait pour contrecarrer une violente crise économique survenue en métropole. Les effets sur les colonies furent très grands : Les échanges commerciaux avec le continent s’amoindrirent considérablement, causant de graves difficultés également dans les colonies. La charge de gouverneur revint finalement à Simon de Lhéry en 1731 et contrairement à ses prédécesseurs, il décida d’assurer les missions qui étaient les siennes depuis les colonies.

Simon de Lhéry en 1731

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Andres Azpellegui, dans ses chroniques "Préludes à la guerre" a écrit : 👉 Revenir au sommaire

Le retour d’un Gouverneur pour coordonner réellement les efforts entre les différentes municipalités était devenu plus que nécessaire. La colonie était administrée à vau-l’eau par des dirigeants absents ou désintéressés de la conduite des affaires publiques, comme ce fut le cas de nombreux officiers municipaux qui se transmettaient leur charge sans se préoccuper réellement de l’état de leur ville. Dans l’objectif de pousser les prix vers le bas dans un contexte de crise économique, la Couronne augmenta drastiquement les droits de douane à destination des puissances étrangères qui pouvaient commercer avec les colonies. Les attentes envers le Gouverneur étaient énormes et De Lhéry s’employa à ne pas les décevoir. Il procéda à l’expropriation de charges municipales tombées en jachère et au rachat d’autres. Il s’agissait d’un investissement pour la colonie qui avait été fait sans autorisation royale. Cependant, comme se plaisait à l’énoncer le Gouverneur, « des villes et des colonies bien gérées sont plus bénéfiques pour le long terme qu’une charge vendue ». Les expropriés n’ont pas manqué de s’en plaindre au Roi qui, par une lettre, somma au Gouverneur de les rendre. Cependant, Simon de Lhéry n’en fit rien et le bras de fer s’arrêta là.

Tableau montrant le retour des Gouverneurs
Par Albert Barn, 1767. Montrant le retour du Gouverneur de Lhéry sur la colonie pour l'administrer au nom du Roi.

Le Gouverneur mit en place en 1735 un système nouveau, celui des Bourgmestres. Ces derniers étaient nommés par le Gouverneur ou élus en fonction de la taille de la ville considérée. Ils eurent pour mission d’administrer pour le compte de la Couronne l’approvisionnement et les réseaux de voirie, d’assainissement… Les missions de ces nouveaux bourgmestres s’accommodaient assez mal avec les charges qu’avaient acheté l’aristocratie et la bourgeoisie, tant est si bien que le Gouverneur de Lhéry proposa à leur propriétaire de les racheter pour le double de leur valeur. La charge municipale d’Ascaritz a par exemple coûté plusieurs millions de livres, ce qui lui sera reproché à de nombreuses reprises.

Bien que méfiants à son égard, les notables ne tardèrent pas à louer l’habileté du Gouverneur. Par des investissements massifs en infrastructures et en moyens financiers, la colonie put sortir du marasme économique dans lequel elle était plongée. Le Gouverneur fit notamment des pieds et des mains pour importer des esclaves d’Affarée afin de servir dans les plantations de coton et de sucre notamment. Comme sur tout le continent, un commerce d’esclaves se mit en place et une bourse d’esclave vit même le jour à Ascaritz, non loin du marché de gros. L’investissement fut ainsi stimulé et de nombreuses familles moyennement riches ont commencé à acquérir des domaines partout où cela fut possible. Le territoire s’agrandit d’autant car les terres achetées sont souvent des terres qui appartenaient auparavant à des familles indigènes ayant accepté la soumission à la civilisation eurysienne et non réduits en esclavage.

Tableau montrant la reconstruction de la Capitale sous l'impulsion du Gouverneur de Lhéry
Par Ludwig von Paulaus, 1739. Montrant les travaux de gentrification de la capitale coloniale Ascaritz commandités par le Gouverneur Simon de Lhéry.

Une fois de plus en 1739, le Gouverneur s’insubordonna. Il ordonna en outre à ses douaniers de ne pas récupérer la totalité des sommes réclamées par la Couronne au titre des droits de douane. Les tensions atteignent leur paroxysme tandis que le roi menaça d’envoyer des troupes et de faire déclarer le Gouverneur hors-la-loi. Une telle menace choqua la plupart des Bourgmestres et des habitants qui étaient très satisfaits de l’œuvre du Gouverneur de Lhéry à la tête des colonies aleuciennes. Les tensions semblèrent s’amplifier quand plusieurs navires remplis de mercenaires eurysiens commandés par François-Xavier de Valunel accostèrent dans la rade de Sarre. Sans doute le Roi ne souhaita pas perdre la main sur sa colonie, mais le mal était peut-être déjà fait. Ce débarquement fut suivi par d’autres et autours de Sare pas moins de 23 000 mercenaires et soldats loyalistes occupaient désormais la ville qui, il faut le dire, était peut-être celle qui était restée la plus féale à son suzerain de l’autre côté de l’Océan. Le Général était un homme de forte expérience militaire mais qui découvrait l’endroit où il mettait les pieds : Il n’avait pas saisi en amont l’hostilité de la plupart des villes à l’égard de la Couronne. Vêtus de leur tunique jaune, les « loyalistes » avaient réquisitionné la mairie de Sarre et y avait établi leur quartier général. Le reste des mercenaires étaient logés dans des tentes de campagne à proximité immédiate de la ville.

Tableau montrant l'occupation de la Ville de Sarre par les forces jaunes.
Par Ludwig von Paulaus, montrant l'occupation de la Ville de Sarre par les forces loyalistes représentées en jaune. Elles investissent l'hôtel de ville.

La tension au détour de l’année 1740 était palpable et l’autorité du Gouverneur était sans cesse remise en cause par les tuniques jaunes qui s’affairaient à contrôler la bonne taxation et la bonne perception des taxes imposées aux produits vendus et expédiés à destination de l’étranger. Afin d’asseoir définitivement son autorité sur les terres, le Général Valunel ordonna le désarmement de plusieurs forteresses et des coupes drastiques dans l’armée coloniale qui était dirigée par le Gouverneur Simon de Lhéry, au motif que le roi avait changé d’avis concernant le maintien de l’ordre dans les colonies, et que ce dernier devait lui revenir exclusivement, en qualité de commandant des armées coloniales. La rencontre entre le Gouverneur et le Commandant fut glaciale et s’organisa au Fort-Argenton, édifice militaire abritant le Gouvernorat des colonies aleuciennes. Nul ne sait précisément ce qui s’y est dit, cependant la rumeur courue que la discussion avait été un rapport de force constant où l’un et l’autre s’échangèrent des menaces plus ou moins dissimulées et plus ou moins subtiles. Par une lettre officielle, le commandant des forces armées ordonna à ce que l’armée coloniale soit démentelée et intégrée aux tuniques jaunes. Le Gouverneur temporisa, comptant sur un soutien des notables locaux qui ne tarderait pas à venir.

En effet, l’attitude autocratique de François-Xavier de Valunel passait très mal dans la plupart des villes nouvelles. A Ascaritz, on avait vu le Bourgmestre rigoler à bon cœur et sans retenue à un spectacle de poupée mettant en scène le caractère inflexible et implacable du Commandant. Dans d’autres villes, les quolibets allèrent bon train et n’étaient plus contestées par les forces civiles de maintien de l’ordre. Il faut dire qu’en quelques mois, les tuniques jaunes avaient pris une place prépondérante dans le paysage public : Sur décret royal du 12 août 1740, le Gouverneur n’était plus habilité à percevoir l’impôt et les taxes et devait s’en remettre aux services des commandants des forces armées. Dans les villes et les villages, la colère sourde avait laissé place à une haine tenace. Les prélèvements augmentèrent encore au 1er février, et au 1er mars, tant est si bien qu’on accusa le commandant Valunel de provoquer délibérément la révolte et la colère. En métropole, ce dernier était connu pour être un gradé sadique et profondément antipathique.

Le rôle de Simon de Lhéry dans le commencement des hostilités était très incertain, tant est si bien qu’on ne sût pas exactement s’il avait été le promoteur ou l’un des opportunistes eut égard aux évènements qui allaient se dérouler à postériori. Ce qui était certain, c’était qu’il était absent des premières réunions clandestines organisées par le Maire d’Ascaritz de l’époque, Antoine Dudignac. Ces premières réunions entre bourgmestres de grandes villes d’abord, avaient pour objectif d’organiser une résistance à l’égard du Commandant militaire, mais également de préparer l’après. Il y eut des désaccords assez vivaces quant à que devaient advenir les villes libérées de l’oppression eurysiennes : Un amoncellement de petites villes indépendantes ? Un état centralisé autours d’un monarque ou d’une assemblée sur un modèle antique ? La décision ne fut pas exactement tranchée quand le Commandant fut porteur d’un message adressé directement par le premier-ministre du Roi Eurysien commandant à Simon de Lhéry de se soumettre ou d’être déclaré ennemi de la Couronne. L’indignation fut telle que la plupart des villes nouvelles de l’ouest comme de l’est s’étaient résolues à la guerre. En signe d’apaisement, Simon de Lhéry accepta de se soumettre mais dans le même temps, il fut aperçu dans ces réunions informelles et secrètes entre dignitaires coloniaux opposés à la conduite des affaires. Le Gouverneur fut rétrogradé à la fonction de Premier conseiller colonial tandis que le Commandant Valunel fut nommé Gouverneur Général de la Colonie d’Hazparneka. L’armée coloniale qui avait brillamment résister à l’incorporation dans l’armée royale des tuniques jaunes fut contrainte à l’intégration par décret du nouveau Gouverneur Général du 28 novembre 1740. Il s’agissait là d’une erreur stratégique car les dignitaires militaires de cette armée coloniale se joignirent aux bourgmestres dans les réunions secrètes, comme de riches bourgeois inquiets par la politique de la Couronne et de Valunel.

Tableau montrant un discours imaginaire de Simon de Lhéry lors d'une réunion secrète
Par Oliver Simpson, 1787, montrant la représentation d'un discours de Simon de Lhéry tout à fait imaginaire.

La poudre était mise en place, il ne manquait que l’étincelle qui y mettrait le feu : Cela fut fait quand le bourgmestre d’une petite ville en périphérie de Sarre fut pendu après avoir refusé d’accueillir un régiment de tuniques jaunes par manque de vivres dans la petite cité. Cette mise à mort choqua tellement que la réaction fut épidermique : Ascaritz fut la première ville à se soulever le 3 décembre 1740 et la contagion fut très rapide : Partout l’on exigea la tête de Valunel et de ses tuniques jaunes. L’administration coloniale suivit également et de nombreuses citadelles fermèrent leurs portes aux tuniques jaunes… A l’exception de la ville de Sarre qui resta comme toujours une ville féale.
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Xabi d'Affres dans son livre "l'âge de guerre" a écrit : 👉 Revenir au sommaire

Le mois de janvier 1741 était un mois extraordinairement froid et extrêmement tendu entre les loyalistes et le « Clan des Bourgmestres ». Sans que l’on sache clairement ce qui allait se profiler, les plus grandes villes s’étaient rebellées contre l’autorité royale. Résultante des premières réunions clandestines, une majorité de Bourgmestres publia une tribune dans laquelle les édiles critiquaient vertement le comportement du Roi et de sa « marionette » dans la Colonie d’Hazparneka. Cette tribune fut bien sûr conspuée et même interdite de publication dans les villes restées loyales à la Couronne comme Sarre, Port-aux-dames, Vernebleau, Fontange ou Aure-la-Ville. Ce furent cependant presque les seules villes à ne pas y adhérer.

Surprises mais nullement préparées, les tuniques jaunes du Gouverneur Général Valunel concentra ses forces dans les forts et les villes qui lui étaient acquises. Les motivations de ce repli restent encore au moment où nous écrivons ces lignes une zone d’ombre : Les loyalistes pensèrent que le Gouverneur Général des colonies ne souhaitait pas disperser des forces qu’il savait assez peu fiables étant donné l’intégration des armées coloniales dont le cœur restait majoritairement favorable à Simon de Lhéry. Les adversaires du nouveau Gouverneur pointaient eux une peur de perdre le contrôle sur ses troupes si elles venaient à être submergées par la populace qui était réputée ne pas être favorable à la Couronne. La situation fut figée pendant plusieurs semaines, cependant les deux camps ne restèrent pas inactifs longtemps. Du côté rebelle, le sujet de l’indépendance vint assez naturellement au cœur des négociations. Les bourgmestres procédèrent à l’élection de délégués parmi leurs pairs et ces derniers avaient pour rôle essentiel de négocier les bases du nouvel État. Les délégués étaient au nombre de 9. Il est important de souligner qu’en réalité, les Bourgmestres ne procédèrent à l’élection que de 8 candidats. Le dernier siège était réservé à Simon de Lhéry, ancien gouverneur ayant initié le mouvement contestataire dans les colonies. Parmi les 8, on comptait le nom des illustres Antoine Dudignac, Severino Jaurrieta, Peïo Grande, Valère de Saint-Marc, Kepa de la Berrixka, Philippe de Saint-Castier, Oihan Goitana et Julen Iroz. Pour la grande majorité d’entre eux, ils étaient des descendants d’immigrés arrivés sans le sou ou des descendants de déportés vasques. Tous avaient la particularité d’avoir été élu dans leur ville d’origine mais également d’avoir été désigné par leurs pairs pour négocier les termes d’un État indépendant de la Couronne eurysienne. Ils furent bien déclarés ennemis de la Couronne par le Roi à travers son Gouverneur général… Cependant, cette action n’était restée que symbolique, ces derniers n’étant pas réellement inquiétés, protégés par une population leur étant largement favorable. Les tuniques jaunes ne s’étaient pas contenté que de ça cependant. Sur ordre du Gouverneur Valunel, il fut procédé à des purges destinées à débarrasser les armées loyalistes des éléments les moins favorables à la Couronne. Il fut procédé à quelques exécutions, cependant, le plus gros des indépendantistes désertèrent ses armées pour venir grossir les rangs des délégués. François-Xavier Valunel, d’un naturel très autoritaire entreprit des expéditions punitives dans les villes qui avaient voulu procéder à l’élection des délégués : Les bourgmestres furent ramenés dans la Capitale loyaliste et furent pendus haut et court. Le Roi, dans un courrier du 23 janvier 1741 lui assura de son plein soutien et de l’envoi de troupes supplémentaires en nombre. Cependant, cette promesse ne fut par la suite jamais tenue : Pour cause, les monarques étaient plus intéressés à l’idée de maintenir la paix intérieure en métropole, malmenée par des crises économiques à répétition.

Le 8 février 1741, les délégués avaient convié les bourgmestres des principales villes à Ascaritz, une ville en ébullition où les cadavres des tuniques jaunes étaient accrochés aux fenêtres de l’hôtel particulier dont le Gouverneur Valunel avait fait l’acquisition à son arrivée. Bien sûr, il n’y était plus et préférait de toutes façons résider à Sarre, une ville acquise depuis le début à sa cause. Cependant, la symbolique pour les émeutiers était très forte. Au sein de l’Hôtel de ville d’Ascaritz, pas moins de 43 bourgmestres signèrent la première Convention constitutive du nouvel État. Cette dernière proclama officiellement l’indépendance d’une République d’Hasparne. Le nom Hazparneka avait été jugé comme ne laissant pas assez de place à la forte présence de la communauté de culture Clovanienne. Aucune organisation de cette nouvelle république n’avait été encore décidée et pour cause : L’objectif de ce texte, de l’aveu même de l’un de ses auteurs, était surtout de fédérer les contestations dans une opposition commune à la Couronne. Selon les mémoires d’Antoine Dudignac, « la première armée de la République était armée de faux et de chapeaux de paille ». Les émeutiers des différentes villes ayant pris par surprise les forts et leur arsenal affluèrent autant qu’ils puissent jusqu’à Ascaritz, tout comme davantage de Bourgmestres.

Les premiers affrontements eurent lieu dans les plaines non loin de la ville de Modang, qui fut ravagée par les flammes des tuniques jaunes dans le courant du mois de mars 1741. Ils ne furent jamais frontaux jusqu’au 16 avril 1741 où les deux armées se firent face sur le flanc est de la ville de La Torte. Le Gouverneur Valunel commanda personnellement son armée. Quant aux rebelles, ils étaient dirigés par des anciens cadres de l’armée coloniale. Ils furent sévèrement battus près de la Torte lors de la Bataille du Fort Villeneuve. De manière désorganisée les rebelles tentèrent de se cacher dans la cité et s’engagea deux jours plus tard un combat urbain d’une grande violence. L’armée bien rangée et disciplinée de Valunel eut énormément de mal à venir à bout des émeutiers dans la ville tant les combats urbains sont d’une violence encore jamais constatée à l’époque. Les combats durèrent 7 jours jusqu’à ce que se dessine une victoire à la Pyrrhus pour les tuniques jaunes. Énormément de civils et d’esclaves avaient péri à La Torte. L’armée rebelle était certes décimée, mais les pertes jaunes étaient également énormes. Les critiques contre la décision de Valunel de poursuivre les rebelles jusque dans la ville de la Torte se firent rapidement entendre, mais la ville fut finalement reprise. Les émeutiers prisonniers furent exécutés et leurs têtes envoyées à Ascaritz dans le but de terroriser les émeutiers.

Il eut à la suite du 16 avril un changement majeur de doctrine de la part des délégués. Tout d’abord, le commandement militaire fut retiré aux généraux de l’ancienne armée coloniale au motif que « Combattre une armée bien nourrie, entraînée et armée ce n’est pas aussi facile que de tuer un essaim de sauvages akaltiens ». Les délégués firent confiance au jeune général Eneko Arlan pour occuper cette fonction vitale et stratégique, ce qui fut au départ un point de crispation entre la base et les délégués. Cependant, le jeune général Arlan ne manqua pas de renverser les préjugés. Il était entré dans l’armée coloniale quelques années avant sa dissolution et avait montré de belles capacités tant tactiques que stratégiques. Lors de l’intégration, il déserta et proposa ses services à Simon de Lhéry qui l’embaucha dans sa garde personnelle. Ce fut donc une promotion tout à fait inattendue et qui était un très risqué pari sur l’avenir. Les délégués vinrent également à la conclusion qu’il fallait entraîner les armées jaunes à assiéger les villes et à vouloir y déclencher l’assaut dans l’objectif de déclencher des combats urbains auxquels les troupes loyalistes n’étaient que trop peu préparés. Une stratégie militaire de harcèlement de l’armée jaune fut mise en place : L’armée et plus particulièrement Eneko Arlan pratiqua pendant toute l’année 1741 et une partie de l’année 1742 la stratégie du hit-and-run. La terre brulée fit également appliquée aux alentours de Sarre, tandis que des opérations de sabotage furent mises en place par des petites villes au passage des tuniques jaunes afin de faire ralentir leur progression. Les affrontements qui eurent lieu furent courts mais intenses et sapèrent le moral des forces de la Couronne qui subirent une attrition assez forte.

Le Gouverneur décida dans un premier temps de s’enfermer dans les places fortes, craignant des attaques pouvant survenir de tous côtés. L’essentiel des troupes resta donc dans la région entourant la ville de Sarre et dans les places fortes de la côte est. Du 16 avril 1741 au 3 juillet 1743, la période de la guerre blanche suit son cours : Il y a peu ou pas de mouvement tandis que les deux côtés renforcent leurs positions que ce soit sur le plan militaire ou sur le plan diplomatique : La nouvelle République, après s’être considérablement renforcée de l’intérieur, décida de chercher de multiples alliés et partenaires commerciaux, appliquant peu voire aucune régulation et de droit de douane. De l’autre, on saborde les navires qui quittent les ports rebelles. En effet, la marine rebelle n’est que faiblement dotée, l’amirauté étant restée largement favorable à la Couronne. La protection du commerce n’étant plus assurée, le risque de laisser perdurer cette situation devenait de plus en plus grand. De plus, la marine loyaliste débuta le blocus d’Ascaritz, ce qui priva les rebelles ascarotes de précieuses richesses. Le 3 juillet 1743, le Gouverneur Valunel vint à la rencontre du Général Arlan et de son armée qu’ils surprirent à ne pas être sur leurs gardes. Cette vraie bataille, la première depuis plus de deux ans fut le prélude à ce que nous appellerions la « guerre rouge ».

La deuxième bataille majeure de cette guerre fut donc remportée pour la seconde fois par le Gouverneur Valunel, mais cette dernière fut remportée de manière plus nette et en y laissant moins de forces. Les troupes rebelles se replièrent jusqu’à ce que la ligne de front se stabilise autours du val d’Ancin. Le point de friction le plus proche était situé sur la côte orientale, où Ascaritz et Sarre étaient séparées par quelques centaines de kilomètres. Les délégués n’étaient pas satisfaits de la mainmise des loyalistes sur le flanc droit du Val d’Ancin. Les délégués avaient réussi à mettre en place un réseau d’espions extrêmement habiles et bien renseignés dans la partie contrôlée par les loyalistes. Les rapports qu’ils établissaient firent rapidement état d’un mal-être croissant de la population placée sous le joug des tuniques jaunes, ainsi que de la peur et du désamour qu’elles suscitaient. Les délégués mirent la pression afin de capitaliser sur ce ressentiment et de mener une offensive rapide, ce que fut contraint de faire le Général Arlan.

L’offensive débuta le matin du 13 août 1743 par une activation simultanée du réseau d’espion dans les grandes villes contrôlées par les tuniques jaunes : Des insurrections eurent lieu notamment à Trevalhan, Saint-Martin de la Gave ou Carraville. Dans ces villes, comme dans tant d’autres, on embrasa la colère populaire en exhibant des « preuves » d’une volonté de massacre de la part de l’état-major du Lion. Bien sûr, tout cela était faux, mais le petit peuple y vu une occasion parfaite pour l’insurrection. Dans le même temps, les attaquèrent de toute part la ligne de front et fit reculer de plusieurs kilomètres la ligne des tuniques jaunes. Trois batailles se déroulèrent quasiment en même temps : Le 16 août, le Général Ecbert von Heigenheim remporta une éclatante victoire à la bataille du Grand-Moulin, près de Castaguere, et pu passer de l’autre côté du fleuve Ibagusa en toute quiétude. Les troupes jaunes devaient faire face à des insurrections en série ainsi qu’à une armée revancharde qui semblait prendre le dessus et fondre de toutes part. Un deuxième affrontement majeur se tint le même jour entre le Général Arlan lui-même et le général Yvo, second du Gouverneur Valunel. Là aussi, une victoire triomphante permis de mettre en déroute l’armée jaune lors de la bataille de la plaine d’Oloron. Enfin deux jours plus tard, la côte était reprise par le Général Charles-Henri Sagosse lors de la bataille de Port-aux-ducs.

Les troupes jaunes furent acculées de toutes part et battues soit par des meutes d’insurgés, soit par les armées galvanisées par les succès des rebelles. Des rapports constants étaient envoyés par des espions du Roi sur la conduite désastreuse des affaires par le Gouverneur Valunel, sur les insurrections simultanées et sur les déroutes militaires qu’elles avaient entraîné par voie de conséquences. Le Lion était bien conscient que « dans une guerre, l’on ne pouvait regarder deux armées quand on est au milieu d’elles ». Estimant la cause perdue, des missionnaires royaux furent envoyés pour négocier avec les émeutiers, mais ceux-ci furent éconduits par deux fois, en janvier 1744 et en septembre de la même année. Les rebelles progressaient certes lentement, mais la progression était continue et il ne fit suite à cela aucun doute que la cause des loyalistes était perdue. Plusieurs grandes villes avaient été reprise et la partie la plus au sud de l’armée avait même dû agiter le drapeau blanc et s’avouer vaincue. Le territoire qui était contrôlé par moitié par chacun des protagonistes fut à ce moment-là de la guerre presqu’entièrement contrôlé par les rebelles. Tant est si bien que le Gouverneur ne concentrait plus que quelques milliers d’hommes dans une poche de quelques centaines de kilomètres autour de Sarre, à l’exclusion du front côtier qui, s’il reculait constamment, recula encore plus lentement que les autres. Une tentative avortée de rébellion eut lieu dans cette même ville mais elle fut rapidement réprimée assez violemment.

Alors que tout espoir semblait vain, le Gouverneur rendit les armes le 1er juin 1745 et fut invité à se rendre à Ascaritz, capitale de la nouvelle République d’Hasparne pour discuter notamment du sort des prisonniers ainsi que de la suite pour lui-même. Dans l’attente de la reconnaissance officielle de l’indépendance de la toute jeune République par son ancienne propriétaire, les tuniques jaunes furent prisonnières. Heureusement, des émissaires envoyés plus tôt par le Roi réussirent à négocier une sortie honorable pour eux, ainsi qu’un retour en métropole. Le soir du 17 juin 1745, le Roi avait officiellement mis fin aux hostilités et avait accepté l’indépendance de la République d’Hasparne. Cependant, ce ne fut pas là la fin des combats, car les délégués allèrent se montrer très durs dans les mois à venir, voire tyranniques.

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Partie 6 : L'abrégé de politique

> Index des personnalités en Hasparne
> Histoire politique du pays

Les partis politiques

Les partis "conservateurs"
> Parti fasciste

> Parti suprémaciste vasque

> Parti traditionnaliste Catholique

> Union conservatrice

Les partis "libéraux"
> Mouvement capitaliste et démocratique

> Parti libéral progressiste

> Mouvement républicain

Les partis "socialistes"
> Parti fédéraliste

> Parti éco-socialiste

> Parti communiste

> Parti anticapitaliste et révolutionnaire
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