21/02/2015
18:42:30
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TOUJOURS DEBOUT


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Récit d'une scène d'un livre de science fiction Teylais sortie en Aout deux mille douze.


C'est dans un bruit assourdissant que le commandant de vaisseau, du Syndikaali, ce réveil. C'est le bruit qu'on déteste entendre quand on est commandant. Pour autant, est-ce vraiment sérieux ? Ces derniers mois, il y a eu deux alarmes qui ont sonné lorsque le commandant Léon Mars dormait. La première fois, c'était une intrusion d'un vaisseau d'une nation lointaine en perdition, les instruments de navigation étaient en panne. Cela fait un vaisseau de plus pour la flotte de la République Millénaire. Les prisonniers ? Ca ne concerne pas Léon Mars, l'administration s'en était occupé.

La deuxième alarme, on détecta un signal inconnu, dont personne ne savait l'origine encore aujourd'hui. Le second du vaisseau avait bien des hypothèses, mais hélas toute invérifiables. Léon Mars ne prit même pas la peine d'alerter sa hiérarchie sur le phénomène inconnu. Cinq mois sépare Léon de la dernière alerte à ce moment. Ce moment dont les hommes se souviendront toutes leurs vies, dont l'humanité se souviendra tant que des hommes existeront.

Léon Mars passe sa main dans ses cheveux et se lève vite, comme l'oblige ce bruit assourdissant qui ne veut cesser. Il prend un tee-shirt rapidement, jette un coup d'œil à l'heure à l'intérieur du vaisseau. Deux heures, en pleine nuit, il savait qu'il aurait dû aller au lit plutôt au mieux de regarder un film digne des pires comédies. Il appuie sur le bouton, l'alarme s'arrête nettement, le calme revient jusqu'à ce qu'une voix ferme apparaît, celle de son second :

- Commandant, j'espère ne pas vous réveiller, mais nous avons repéré un vaisseau inconnu. Nous le surveillons depuis cinq minutes, il est à vitesse constante et il se dirige tout droit vers le système. Il est à trente minutes d'ici. Aucune communication ne nous a prévenu d'une arrivée pour la semaine. Je trouve, cela étrange. Le coupable émission et vitesse ne correspond à aucune classe de la République en service, ni vaisseau civil. C'est un vaisseau militaire qui ne nous appartient pas.
- Prévenez le poste de commandant du chantier naval qu'il va devoir accueillir à quai un vaisseau perdu. Déclenchez l'alarme pour le combat, je veux tout le monde à son poste et assurez-vous qu'un abordage peut-être fait d'ici trente minutes.
Encore un abruti qui ne sait pas entretenir son poste de navigation ce dit le commandant.

Léon Mars arrive après cinq minutes sur le pont du vaisseau du Syndikaali. Il vit son second discuter avec la maître des cartes. Autrefois, on aurait parlé de navigatrice, mais les règles ont bien changé depuis l'avènement de la République Millénaire. Adieu le rêve de la piraterie, dite bonjour à une nation sérieuse sur le papier. Foutaise ! Pensa Léon Mars. Il repense chaque jour aux discours de son grand-père lui racontant ses aventures spatiales. Aucune loi à part celle de la piraterie. L'abordage du Revenger, lors de la conquête de Terrium IV, raconté par son grand-père, jamais il ne l'oubliera. Un splendide récit d'aventures, dont il soupçonne son grand-père de mentir ou de défaire la vérité à son avantage.

À sa gauche, il vit le Maitre des capteurs, un nom peu flatteur, mais l'homme qui tenait le poste avait bel et bien un réel talent. Un talent dont Léon Mars pouvait se ravir, car il était rare qu'on fournisse un tel talent à un vaisseau lointain de la capitale. Le Maitre des capteurs est un poste très important, devant jouer avec les instruments à chaque instant à la recherche de la moindre onde électromagnétique, de lumière ou de chaleur thermique. Tout cela pour capter des signaux et espérer repérer à temps les vaisseaux civils comme militaires. M.Tellervo est un maître dans son art, l'art de voir l'ennemi avant qu'il ne soit trop tard au delà de toutes les espérances. Alors que le Maitre des capteurs travaille durement, le commandant s'enfonce dans le pont du vaisseau et s'assoit sur son siège, orné d'or comme le veut la tradition de la République Millénaire. L'or, une référence aux trésors récoltés lors du passé pirate de la République Millénaire. Il mit sa main sous son menton, entamant une réflexion. La République Millénaire était à son apogée, personne n'ose l'affronter en dehors de quelques groupes résistant, avec pour doctrine la guérilla. Une menace insignifiante pour la République. La région n'était pas connu pour ses guérillas, est-ce vraiment un autre vaisseau ayant des problèmes techniques ? Cela est très probable, mais pourquoi aller chez la République, alors qu'à la frontière, il y a une nation qui ne s'accapara pas le vaisseau pour elle ?

-Maitre des capteurs, veuillez faire une comparaison du signal avec ceux dans notre base de données. Il s'agit peut-être d'un vaisseau qu'un vaisseau de la République a déjà aperçu. Il ne saurait dire pourquoi, mais Léon Mars a en lui une étrange sensation jamais ressentie. Son cœur bat plus vite, il sent le stress qui monte en lui comme un poison létal. Est-ce la note des renseignements reçue avant-hier décrivant des actions anormales chez les voisins de la République Millénaire ? Les Millénariens ont écrasé chaque nation, peuple et culture sur leurs chemins. La République n'avait pas mené de conquête depuis huit années à la suite de trouble interne. La réalité, c'est que la situation économique de la République est catastrophique, incapable de soutenir une guerre sans mesure drastique. Une économie basée sur le pillage ne peut pas être auto-suffisant éternellement. L'autorité centrale incapable de faire des réformes pousse les gouverneurs à faire "les changements économiques nécessaires". Incapable d'entretenir la flotte, de maintenir le prestige de la République. Le système est corrompu, Léon Mars le savait. Il avait payé trente mille ducats pour devenir commandant.

L'Amirale du vaisseau avançant dans une vitesse impensable pour tout humain du siècle dernier, Juliette Chimindlo, fixe depuis trois minutes l'écran radar de la capsule furtive, transférant, à son vaisseau, les mouvements ennemi dans le système à une vitesse supraluminique. Un flux d'information sur le Syndikaali, et les trois vaisseaux en soutien. Des informations sur leurs mouvements avec trois jours de retard, mais des informations précieuse pour y voir des habitudes sur cinq mois. Elle est déterminée à faire déchaîner les feux de l'enfer sur la République Millénaire, mettre à genoux le temps d'une bataille ceux qui ont commit tant de crime sur les peuples conquit et occupé. Les médias de l'Orkastan mettant en avant chaque jour un témoignage d'un réfugié venant d'une planète conquit. Elle remarqua à chaque fois un schéma. Ils se sont toujours battus, mais à chaque fois, ils ont perdu. Cette bataille leur est dédiée. La République Millénaire allait vivre son Pearl harbor. Si ces souvenirs d'un livre parlant de cette guerre qui a eu lieu il y a deux millénaires sont corrects. Elle en doute, mais l'adrénaline est trop forte en elle pour remettre en question cet aspect de sa pensée.

Tout se passer comme prévu. L'ennemi ne bouge pas, il l'avait repéré, mais aucun mouvement. Plus l'ennemi prendra du temps pour actionner une manœuvre, plus le taux de réussite augmente. Il manquait plus que la chance, se dit-elle intérieurement toujours le regard fixé sur l'écran radar. Cinq mois passés à analyser les mouvements de la flotte du système, cinq mois à monter un équipage composé de diverses nations, diverses cultures. En plus de robots humanoïdes ou non, servant a éviter un effectif humain trop important. Cela permet à la spatiale de pouvoir mettre en service plus de vaisseau. Toutefois, les robots n'étaient pas admis à des postes de combat par superstition.

L'amiral à toutes les raisons pour être confiante. Qu'elle soit à la tête d'un Super-cuirassé, le Spulcrum-Ajax, y contribue. Le Spulcrum-Ajax, surnommé par l'équipage “Thor des cieux” au vu de sa capacité à être prêt à déchaîner sur ses ennemis des essaims de drones kamikaze et de chasseurs-bombardiers. Ses lance-missiles, imposants et menaçants, déversent la foudre et la colère des dieux sur ses ennemis, faisant revenir à la vie le Spulcrum-Ajax, dans un flash lumineux à chaque salve lancée. Malgré une technologie anti-missiles et de contre-mesures, une capacité extraordinaire de communication et par conséquent de coordination d’escadre faisant pâlir de honte tous les autres bâtiments de la flotte, la faiblesse du Spulcrum-Ajax réside dans sa non-capacité à être efficace dans des combats rapprochés. Un changement de doctrine comparé aux vaisseaux d'Orkastan.

L'Orkastan, une démocratie libérale et parlementaire aux frontières sud de la République Millénaire depuis une vingtaine d'année. Heureusement pour Orkastan, la classe politique a vu la menace que compose la République Millénaire avant qu'elle n'arrive à ses frontières, cela lui permet non pas de faire jeu égal, mais de savoir qu'elle pourra faire mal à la République Millinéaire.

La spatiale, l'organisme de la flotte, obtient des investissements massifs de la part du gouvernement. Les vaisseaux, leurs constructions et modernisation, ainsi que les infrastructures militaires. Il faut rajouter à cela l'encouragement à la recherche et développement à travers des niches fiscales pour les entreprises privées de l'armement et des subventions massives. Sur les dix dernières années cent milliards, on était investi pour augmenter les capacités de production des vaisseaux militaires et les quais. Cent cinquante milliards investit dans l'amélioration des défenses, forts, plateformes de surveillance et d'écoute et six cents milliards dans la commande de vaisseau militaire de tout type.

Un effort économique conséquent auquel tous les pans de la société ont participé. On notera deux événements marquants. La découverte il y a soixante ans de la technologie pour stabiliser un trou de ver. En un saut, le vaisseau se trouve de l'autre côté sans devoir passer par tous les systèmes stellaires intermédiaires. Le régime parlementaire compte au total cinq trous de ver, dont deux directement dans le système capital du pays. Le commerce a bondi de soixante pour cent en trois ans, un record mondial. Deux des cinq trous de ver donnent accès à deux cœurs économiques en Fédération Universelle des Droits. Une révolution économique qui a plus que triplé les recettes du pays avec les taxes de passage sur les trous. Le trafic commercial passant par l'Okastan fut multiplié par cinq. Le deuxième événement marquant est l'introduction et l'autorisation des robots et des intelligences artificielles dans le domaine économique. Les oppositions et les blocages furent nombreux, mais le gouvernement de l'époque n'a pas cédé voyant le potentiel économique de la chose. Le marché du travail fut révolutionné, mais laissant un chômage massif durant cinq ans. La croissance économique ayant permis de résoudre la crise du chômage.

Avec l'augmentation du budget de la spatiale, c'est la flotte qui a vu ses capacités augmenter d'une manière significative. La formation d'équipage n'était pas suffisante durant vingt ans. L'augmentation des capacités de la spatiale fut telle que personne ne pouvait s'opposer à l'introduction des robots et de l'intelligence artificielle dans la spatiale. L'opposition reste forte au sein de la spatiale. Qui voudrait mettre sa vie entre les mains des robots ? Peu de monde. Mais les nécessités ont forcé la chose, les formations ont permis une adaptation rapide aux nouveautés.

La spatiale passe en cinquante ans de cinquante vaisseaux à deux cents. Le nombre vaisseau dit décisif décuple pour passer de décuple à trente. Avec la flotte de réserve le nombre total de vaisseaux passe à deux cent quatre-vingt, mais la réserve est surtout composée d'anciens vaisseaux et n'ayant pas subit une mise à niveau pour diverses raisons. Le bon technologique est phénoménal, aidé par la Fédération Universelles des Droits, les analystes estiment avoir rattrapé, et même surpassé la technologie de la République Millénaire.

Bien que la capitaine de vaisseau du Spulcrum-Ajax était confiante sur le déroulé de la bataille qui allait suivre, elle ne comprenait pas pourquoi on lui demande d'attaquer frontalement la République Millénaire. Le déséquilibre des forces est si important qu'il est impossible pour l'Okaristan d'espérer la victoire. La Fédération Universelle des droits, n'allait pas les aider. Elle n'avait que le nom d'humaniste bien que les planètes membres respectent tous les droits de l'homme et ont une forme démocratique. C'est une fédération qui agit si seulement ses intérêts commerciaux sont en danger. Si les trous de ver étaient conquis est-ce un danger commercial ? Juliette n'était pas sur de la réponse. Il se passe quelque chose qui la dépasse, mais quoi ?

Quand tout à coup un bruit aigue est émit dans tout le vaisseau durant cinq secondes signifiant que l'hyper vitesse est terminé.

La suite bientôt...
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Leon :
Une République contre une République



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Récit d'une scène d'un livre de science fiction Teylais sortie en l'an deux mille.


Prologue :


Dans le tic-tac assourdissant d'une horloge murale antique, le Président à vie Lafontaine toisait les membres du gouvernement présent à la réunion. Une réunion qui se voulait stratégique, au regard des fonctions des hommes et des femmes présents dans la longue pièce froide du palais présidentiel de la République Marche. Le visage du ministre de l'Économie montrait toute l'inquiétude de l'homme, face à une situation pouvant être qualifiée de désespérée. Le ministre de la Défense et l'état-major montraient une attitude de défi envers toute l'assistance.

"N'êtes-vous pas sérieux, il me semble invraisemblable que cela soit possible" demanda le Président Lafontaine dans une tentative désespérée de nier la réalité.

-"Je le suis Monsieur le Président, alors qu'il tendit une note sur le mémo-portable du président. La situation est intenable et selon les projections si nous continuons la cadence de construction des vaisseaux, à la cadence actuelle, alors nous n'aurons plus aucun fond d'ici à trois trimestres. Nous devons prendre des décisions..."

-"Si nous coupons des fonds dans l'armée, le coupa Hélène Matride, il ne restera que des ruines. Nous sommes dans un cercle vicieux monsieur le Président. Nous savons que plusieurs de nos voisins s'arment et parfois reçoivent de l'aide de la Fédération Terrienne. Nous avons eu, le mois passé, deux révoltes majeures et trois mineures sur les mondes occupés légitimement."

"Je vous prie, ma chère, de ne pas surestimer la menace," dit Patrice Oward, le ministre des Affaires Étrangères. "Nous sommes dans une situation inter-galactique - internationale - qui nous est toujours favorable. Ils s'arment peut-être, mais ils restent inférieurs à nous tant que le plan matériel et intellectuel. Aucun de nos voisins ne nous attaquera, ni même la Fédération Terrienne dont les relations commerciales augmentent chaque jour, telle qu'était la volonté de notre Président." Il soutint le regard sur Hélène Matride, mais c'est l'amiral Molet qui répondit :

Vous semblez bien optimiste, dit-il sur un ton rempli de rancœur. Nous avons eu de la chance que les révoltes majeures aient été repérées à temps par les renseignements, obtenus par l'armée, rappela-t-il en fixant Yves Fontaine, le ministre de l'Économie. Si nous avons une situation d'une révolte majeure non repérée, alors nos voisins en profiteront très certainement contre nous. C'est un élément que nous devons prendre en compte, afin d'éviter de faire une erreur, dit-il toujours en fixant Yves Fontaine. Il nous faut davantage de vaisseaux militaires pour assurer notre sécurité et je souhaite rappeler au ministre de l'Économie que la Spatiale n'est pas coûteuse, contrairement à la politique d'aide pour les classes modestes et populaires. Qu'on les laisse crever, montrant tout son dégoût.

C'est la meilleure idée si vous voulez votre révolte majeure, dit semi-révolté le ministre de l'Économie. Les aides permettent de maintenir le niveau de vie de la population et donc d'éviter les révoltes dans les systèmes acquis à notre cause. Si nous diminuons les aides, alors nous aurons des révoltes dans les systèmes qui nous sont acquis, ce serait une grave et grossière erreur.

Ça suffit ! Le président abattit sa main sur la table et abattit son regard foudroyant sur ses ministres. Un silence assourdissant s'installa pendant plusieurs secondes, laissé volontairement par le Président. Il avança son torse et joignit ses mains. Si nous nous montons les uns contre les autres, nous n'arriverons à rien et le peuple voudra nous voir morts. Je n'ai pas envie de finir comme mon prédécesseur et vous non plus. La salle se rappela de la façon dont est mort l'ex-président Ourdin. C'était plus qu'une mort, mais une humiliation publique. La population était arrivée à entrer dans le palais présidentiel avec la passivité de la garde présidentielle et des services de sécurité. Il fut émasculé sur la principale place de la capitale, et ses fils aussi. Après ça, un bourreau se chargea d'exécuter ses deux fils devant lui. Pourtant, Ourdin ne lâcha pas une seule larme, gardant la tête haute et fixant la foule comme pour dire : "Dieu vous juge". Mais la foule voulait la mort ce jour-là se rappela le Président Lafontaine et ses ministres. Il fut pendu et son corps ne put être évacué qu'après trente-neuf jours, la population rhabillant le mort chaque jour pour rappeler qu'il était un homme d'État. Lafontaine, ministre de la Sécurité puis président, durcit la politique sécuritaire en engageant d'immenses purges dans les services de sécurité et la garde présidentielle, seule la Spatiale fut épargnée par manque de courage et par pragmatisme.

C'était il y a onze ans Monsieur le Président. Une prise de parole de l'Amiral Molet pour rassurer le Président, mais aussi les ministres. La prise de parole servit ses intérêts en rappelant subtilement que c'est la Spatiale qui s'occupe depuis cet évènement de la sécurité du Président et des ministres.

Merci, dit le Président. Yves, pouvons-nous tenir plus que trois trimestres ?

- Certainement monsieur le Président, mais cela demandera des sacrifices politiques ou économiques. Je peux maintenir des comptes solides auprès de la chambre plus longtemps que trois trimestres, ayant des amis haut placés là-bas. Le président sourit, il savait qu'il avait bien fait de prendre ce baron de la politique en ministre. En augmentant les taxes et les pillages auprès des mondes récemment conquis, il me semble possible de tenir encore deux années de plus au prix de révoltes assurément. Mais la capitale sera épargnée. Il faudra vivre sur la dette qui est déjà haute, ce qui ne fera qu'empirer la situation au-delà, mais je m'entends bien avec le ministre de l'Économie de la Fédération Terrienne, nous pourrions tenter de négocier des taux de meilleurs intérêts.

- Il faudrait renforcer les frontières avec les systèmes voisins si nous menons cette politique pour ne pas permettre qu'ils interviennent alors que nous mènerons une politique de répression nécessaire. Mais....

- Mais cela marcherait temporairement, coupa le ministre de l'Économie, recommençant les bassesses. Nous devons réformer l'économie pour le long terme, les robots sont un moyen d'augmenter les moyens de production et de richesse. Endor...

-Endor est inférieur. L'Amiral laissa tomber son bras musclé sur la table, visiblement irrité par les propos du ministre de l'Économie. L'intégration des robots dans l'économie et la société de la République a toujours été le vecteur d'affrontements politiques violents et parfois mortels. Toutes les nations, les empires, les royaumes, les républiques avaient adopté les robots non sans heurts, manifestations et émeutes. Mais les forces politiques ont su toujours pousser pour que les robots soient adoptés. Voilà cinquante-deux ans que la Terre a mis au point le premier robot, quarante-deux ans que la République d'Endor a adopté les robots au sein de leur société et les nations aux alentours, ont suivi le mouvement de la Terre et de la République d'Endor. Les marchiens furent toujours hostiles à la robotique et donc aux robots. Alors que la République Marche impérialiste, continuait les conquêtes, les nations adoptées les robots et cela fut un pari réussi. Le bond est tel que l'économie de la République Marche est ridiculisée décennie après décennie. L'industrie Marchienne ne peut rivaliser avec la compétitivité des économies robotisées laissant à Marche la pauvreté. Plus de la moitié de la population vit des aides aux chômages et des aides sociales, seul le pillage successif sur les mondes conquis ont permis à la République Marche de maintenir un semblant d'économie, mais surtout son système social et politique.

-Sur le plan économique votre vision est fausse, nous sommes inférieurs à Endor. L'économie robotisée des nations voisines a mis à mal notre compétitivité, dit-il avec de plus en plus d'affirmation, alors que l'Amiral perd petit à petit sa patience. Mais bien que cela, nos recettes, nous avons dû pour contre-balancer le coût du travail plus élevé et une productivité moindre baisser nos taxes et impôts sur les entreprises ce qui n'a rien changé ou très marginalement. Notre industrie de l'armement est la plus productive et la plus exportatrice de très loin comparée aux autres secteurs, permise par les commandes d'état. Nous voyons bien que si nous continuons ainsi alors, nous n'arriverons à rien ?

- Mon collègue a tout à fait raison, déclara Henry Fort ministre du Commerce et de l'Industrie. Nous devons mettre en place le plan Duquesne, c'est un plan ambitieux, mais nécessaire tout en ne détériorant pas nos moyens armés.

Le président voyait bien qu'on remettait sur la table un débat important, mais insoluble durant les mois prochains tant toute la société est divisée. Il y aura des forces dont l'opposition virulente feront vaciller le régime, voire le renverser et Lafontaine ne se voyait pas être mort par une révolution. Ce débat révélait les passions de chacun et chaque personnage avait un avis très tranché sur la question, en tant que Président à vie, il se devait d'être le plus en retrait d'une question aussi essentielle, mais pouvant lui coûter sa vie.

- Je prends en considération vos points de vue messieurs. Mais je me pose une question, quelle sera la réaction d'Endor si nous positionnons nos bâtiments aux frontières pour imposer la paix ?

- Difficile de répondre clairement à la question posée, Monsieur le Président, alors qu'une carte galactique holographique se projetait au centre de la table. Comme vous pouvez le voir, commença l'Amiral, nous avons des systèmes proches de ceux d'Endor, y compris notre base d'Iruptui. C'est une base militaire conséquente qui organise les opérations aux frontières. Cependant, nous n'avons pas un accès immédiat aux systèmes d'Endor, à l'exception d'un seul. Il pointa avec un laser faible une étoile qui devient subitement plus lumineuse. Le système Uro. Mais il est extrêmement bien gardé parl a flotte d'Endor et des forts. C'est une base logistique et militaire cruciale pour eux. Selon nos renseignements, elle permet la maintenance de plus de vingt vaisseaux de guerre en même temps.

Le Président posa sa main gauche sur son front pour réflechir. Amiral, si je comprends bien si Uro tombe alors nous ouvrons un passage en direction de la capitale d'Endor ? Comment pouvons-nous y prendre ? Le rêve du président, à savoir avoir une conquête majeure à présenter au peuple pour que celui-ci ce calme, piller une économie aussi riche, pouvait se faire via Endor. Si l'occassion était présente de faire tomber Endor, il ne pouvait pas la laisser passer.

- Nous avons plusieurs options, dit l'Amiral après avoir prit une profonde aspiration. Une attaque frontale serait suicidaire, et si nous gagnons, ce serait une victoire à la Pyrrhus. Cette option n'est pas viable selon moi. Deux options viables s'offrent à nous. Nous avons la supériorité numérique sur l'ensemble de la flotte d'Endor, même si l'on ajoute les autres nations à la frontière, créant une zone tampon entre nous et Endor. Nous pouvons ouvrir un front à un endroit opposé à la République d'Endor pour la forcer à réduire les forces aux alentours d'Uro et au sein d'Uro. En gardant une force massive pour attaquer le système au moment opportun, nous serons alors en situation de supériorité très favorable. Les pertes seront nombreuses malgré tout, à moins de concentrer un nombre inimaginable de vaisseaux du mur. La deuxième option valable, à mon sens, est de toucher au commerce d'Endor, qui est une nation très exportatrice. Si nous lui occasionnons des dommages sur des lignes commerciales, sans être pris, cela forcera la République à rediriger les vaisseaux. De plus, nous pouvons mener cette action en parallèle ou peu après l'ouverture d'un autre front. Si nous faisons cela, cela demandera de dégarnir des forces de réserve et amoindrir nos options en cas d'événements imprévus ou d'un échec de l'opération. Quelle que soit l'option choisie, nous devons en parallèle mener des opérations de sabotage des forteresses stellaires du système d'Endor.

- Bien, préparer les plans messieurs, dit le président avec la ferme d'attention de réussite.
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