11/05/2017
16:13:30
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[TERMINÉ] [Wanmiri - Fujiwa] Une rencontre attendue

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Une rencontre attendue

Hall des Ambassades de Sivagundi - Palais de la Concorde, lieu de réunion, photographie, 2009
Hall des Ambassades de Sivagundi - Palais de la Concorde, lieu de réunion, photographie, 2009

Eddonna attendait sur l’aéroport de Sivagundi. Encore une fois, elle se fit la réflexion que l’aéroport avait changé depuis son dernier passage, pourtant relativement récent, lors du sommet du Pavillon des Ponts. On s’était doté d’une ou deux nouvelles pistes, plus longues et à même d’accueillir de plus grands avions, et on avait agrandi l’aérogare, désormais présentable. Enfin, tout n’avait pas tant changé que ça, il fallait dire que l’éruption du Kamath avait mobilisé tous les moyens ces derniers temps, mettant à l’arrêt nombre de projets jugés « secondaires ». Mais on avait un peu amélioré l’apparence générale du site, ce qui était fort appréciable.
En même temps, on recevait du monde, et il fallait faire bonne impression : cela serait la première rencontre que le Wanmiri accueillait sur son sol depuis l’ouverture du pays en 2009, et la première qu’Edonna assumait depuis les évènements à Dhavalae - qui étaient d’ailleurs la cause de cette rencontre tardive, la jeune femme ayant reporté toutes ses réunions. Celle-ci, donc, attendait.

Il faisait beau sur l’aéroport (enfin l’aérodrome qui se donnait des airs d’aéroport, mais ne nous attardons pas là-dessus), et le Soleil brillait haut dans le ciel. On approchait de midi, et la chaleur grimpait doucement, étant pour le moment aux alentours de 27°C. Il y aurait un petit pic vers 13, 14h, se dit la Tymeri, et puis ça redescendrait dans l’après-midi. Disons que si l’humidité n’augmentait pas trop, ça resterait agréable et laisserait probablement une bonne impression aux dirigeants fujiwans.
Yoshi Kojima, le nouveau Premier Ministre du Fujiwa, était attendu avec une légère impatience donc, par Eddonna. Ils devaient arriver d’une minute à l’autre. Tout avait été préparé pour les accueillir dans les meilleures conditions, et l’on craignait qu’un contre-temps fâcheux fiche tout ce travail en l’air. Ce Yoshi, pour y revenir, on ne savait pas trop comment le voir. Le Fujiwa, s’il avait contacté le Wanmiri assez vite et lui avait montré tout son soutien lors de l’éruption du Kamath, avait vu la montée de l’extrême-droite dans ses rangs récemment, ce qui n’était pas pour plaire à tous.

Mais tout ceci n’étaient que des préoccupations futiles ; Eddonna était convaincue que tout se passerait bien : dans tous les cas, ce serait l’occasion de tâter le terrain de ce nouveau Fujiwa émergent. D’ailleurs, l’avion approchait, on venait de le voir apparaître sur les radars, puis quelques minutes plus tard en visuel. Il amorça la descente, pour atterrir en cahotant un peu sur la piste que venait de lui indiquer la tour de contrôle. Quelqu’un dans l’assemblée fit une légère grimace, et nota d’améliorer la piste à cet endroit. Eddonna, elle, s’approcha de l’appareil qui venait de se stopper pour accueillir convenablement les invités. Ceux-ci sortirent.

« Monsieur Kojima ! Bienvenue au Wanmiri ! C’est un grand plaisir et honneur de vous accueillir en ce jour ensoleillé. Le voyage a t-il été bon ? »

Elle les accompagna jusqu’à une voiture, dont elle ouvrit la portière en les invitant à monter.

« Nous allons au Palais de la Concorde, si vous voulez vient me suivre. Nous mangerons et ferons la réunion là-bas. »
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Le soleil était déjà haut dans le ciel clair de Sivagundi lorsque l'avion du Premier Ministre Yoshi Kojima, fraîchement élu du Fujiwa, entama sa descente vers l'aéroport. Pour Kojima, ce voyage représentait bien plus qu'une simple visite diplomatique ; c'était le symbole d'un nouveau chapitre dans la politique étrangère de son pays, et le choix du Wanmiri pour sa première visite officielle n'était pas anodin. Le Wanmiri, une nation qui avait surmonté des défis considérables, reflétait les valeurs de résilience et de renouveau que Kojima souhaitait incarner dans sa gouvernance.

À bord de l'avion, Kojima observa les changements récents de l'aéroport. Les nouvelles pistes et l'aérogare agrandie étaient des témoins muets de la transformation du Wanmiri, une métamorphose impulsée par la nécessité de reconstruire après la guerre civile et l'éruption dévastatrice du Kamath. Cela lui rappelait combien il était important de rester adaptable et résilient face aux changements et aux crises.

Lorsque l'avion eut finalement atterri et roulé jusqu'à son point d'arrêt, Kojima se leva, ajustant machinalement son costume. Il ressentit une légère montée d'adrénaline, mêlée d'excitation et de l'anticipation de l'inconnu. En descendant les marches de l'avion, il fut accueilli par Eddonna, la représentante du Wanmiri, dont le sourire chaleureux et l'assurance démentaient les défis récents auxquels son pays avait dû faire face. Kojima lui rendit son sourire. « Le voyage a été des plus agréables, merci, Madame. C'est un honneur pour moi de mettre les pieds sur la terre du Wanmiri, un pays qui symbolise tant de valeurs que le Fujiwa chérit. »

En route vers le palais, Kojima regarda par la fenêtre, absorbant les vues de Sivagundi. La ville semblait être un mélange vibrant de modeste modernité et de traditions, une métaphore vivante de ce que le Wanmiri avait accompli et aspirait à devenir. Il réfléchit à la manière dont le Fujiwa pourrait s'aligner et collaborer avec cette nation dynamique et résiliente.
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Eddonna, déjà souriante, devint absolument rayonnante lorsque Kojima lui répondit. Certes, elle savait d’expérience (pour l’avoir subi et l’avoir fait subir) que les paroles ne valaient pas grand-chose en politique, et qu’il s’agissait souvent uniquement de compliments intéressés, mais celui-ci lui faisait tout de même plaisir. C’était de son peuple qu’on parlait, et elle en était fière de ce peuple, alors l’entendre être complimenté lui faisait du bien, surtout en cette période difficile. Et puis, même si on ne savait pas trop vers où se dirigeait politiquement le Fujiwa en ce moment, on était en droit d’espérer qu’une nation avec laquelle on entretenait de si bonnes relations, et qui s’était montrée parfaitement correcte jusqu’ici, soit fiable.

« Dans ce cas, l’honneur est partagé monsieur, et votre visite me réjouit. Mais venez, ne nous attardons pas ici. Nous allons au Palais de la Concorde, si vous voulez bien me suivre. Nous mangerons et ferons la réunion là-bas. »

Sur-ce, et alors qu’ils s’étaient installés dans la voiture, elle referma la portière. Elle fit le tour du véhicule, puis monta à la place du conducteur.

« Je vous prie de m’excuser, nous n’avons pas de chauffeur. J’espère que vous ne le prendrez pas mal, mais la plupart des personnes sachant conduire nous reviennent du Jashuria, et leur formation élevée fait que nous les employons à des postes plus importants que celui de chauffeur. Et puis, j’ai pris l’habitude de m’occuper de ce genre de chose moi-même, ça me rappelle que je suis au service des Wanmiriens et pas l’inverse »

Elle démarra et s’engagea sur la route caillouteuse. Si cette idée avait dérangée Kojima, Eddonna n’en sut rien puisqu’elle lui tournait le dos. Après quelques instants, elle rajouta :

« Le sujet de la modernisation des routes est en cours, mais nous ne disposons pour l’instant que de pistes ou de pavés, ce qui provoque parfois quelqu-… »

Un cahot particulièrement violent fit souffrir les amortisseurs de la voiture et grimacer Eddonna, la coupant dans son élan.

« ...quelques désagréments. » finit-elle. Après quelques minutes de trajet, le véhicule entra dans les rues de Sivagundi même. Aussitôt, la route se fit moins difficile, et les passagers purent se rendre compte du confort qu’il y avait à rouler sur des pavés, comparativement à une piste. De plus, il fallut ralentir rapidement, car ici le piéton est roi. Si quelques forces de l’ordre encadrait la voiture pour libérer le passage, le déplacement fut lent, les rues étant étroites et encombrées de personnes par dizaines.

Au volant, Eddonna fit attention à bien se diriger dans la ville afin d’éviter les pires zones, l’idée étant aussi de faire bonne impression et de ne pas paraître trop faibles – les bidonvilles ayant une fâcheuse tendance à donner cette image du pays. On y travaillait à ces bidonvilles, on les détruisait pour construire des logements sociaux décents, mais il en poussait de partout, tels des champignons, des moisissures se répandant à toute vitesse.

Enfin, on finit par arriver au Palais de la Concorde. Toujours aussi majestueux malgré les années, il impressionnait Eddonna, et elle espérait bien qu’il en irait de même pour les fujiwans. Petite merveille de l’époque impériale, le palais réaménagé en Hall des Ambassades avait un style certain, et il en imposait.

Eddonna gara le véhicule, puis sortit pour ouvrir aux visiteurs, les invitant à entrer dans le bâtiment. Elle les guida ensuite jusqu’à une salle de réunion – préparée pour l’occasion, le bureau de la Première Ambassadrice étant trop petit – où le couvert avait été mis.

« Je vous en prie, installez-vous. Il est de coutume chez nous de discuter des choses importantes autour d’un bon repas. Un dicton dit même qu’un esprit affamé est un esprit belliqueux, tandis qu’un fois rassasié, il devient prompt à la paix. »

Tout le monde s’assit, et l’on servit des gorerans bawang.

Gorerans bawang en question
Gorerans bawang (à base d'oignons) servis à table, photographie, 2012
Gorerans bawang (à base d'oignons) servis à table, photographie, 2012. Pour plus d'informations sur les gorerans, voir ici.

« Il est habituel chez nous de manger avec les doigts, et certains considèrent que les couverts sont une hérésie, mais nous avons jugé bon de ne pas vous déstabiliser et de vous en offrir. Mais maintenant, cessons de parler coutumes. Monsieur Kojima, vous m’avez écrit dans le but de renforcer nos liens, ce avec quoi je suis d’accord, et je pense qu’il s’agit d’une excellente initiative. Mais, si vous me permettez, je souhaiterais vous demander de préciser votre pensée. Que souhaitez-vous particulièrement ? Y a-t-il un sujet dont vous souhaiteriez discuter en priorité ? »
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Yoshi Kojima: « Tout d'abord, l'accueil que vous réservez est des plus chaleureux, et vous savez y faire. Ce n'est pas un hasard si c'est dans votre pays que j'effectue mon premier déplacement à l'étranger. En fait, nous n'avons jamais établi de relations profondes, alors que vous êtes géographiquement un voisin proche et, permettez-moi de le dire sincèrement, une puissance démographique dans le Nazum. Votre influence est indéniable, malgré une certaine fragilité, ou plutôt votre récente démocratisation. Je fais référence à la sortie de votre pays d'une guerre civile et à la nécessité pour les institutions démocratiques de s'ancrer solidement, pour la stabilité du Wanmiri et du Nazum. En bref, au Fujiwa, nous portons un regard privilégié sur le Wanmiri... »

Kojima prend le temps de savourer son plat, insérant une pause fluide et pleine de mystère dans la conversation.

Yoshi Kojima: « Une place privilégiée, disais-je, parce que le Wanmiri, le Fujiwa et le Nazum ont tout intérêt à devenir un pôle prospère à l'échelle globale. Pour y parvenir, nous devons avancer prudemment, étape par étape. Dans un monde où la franchise est parfois absente, je tiens à être transparent: le Fujiwa aspire à faire du Wanmiri son partenaire principal dans de nombreux domaines. Nous voulons que cette collaboration soit avant tout à votre avantage, au bénéfice des Wanmiriens, et fondée sur des décisions prises conjointement. Sans vouloir vous offenser, le développement économique de votre pays est quelque peu lent, ce qui est naturel étant donné votre histoire récente. Il existe un besoin impérieux de reconstruction et de développement. C'est là que le Fujiwa peut apporter son aide. Notre puissance économique pourrait être un atout considérable pour le Wanmiri. Nous envisageons notamment d'offrir des aides publiques étrangères, avec l'idée de créer un fonds spécialement dédié à des projets nazumis. Nous aimerions également faciliter l'implantation d'entreprises fujiwanes sur le marché wanmirien. Voici donc ma première requête: pouvons-nous nous entendre sur une politique favorisant l'intégration des entreprises fujiwanes, en particulier dans des secteurs clés et urgents pour vous? D'ailleurs, pourriez-vous m'indiquer les domaines où vous avez le plus besoin d'aide? Mon objectif n'est pas d'arriver armé de montagnes de documents, en vous submergeant de graphiques et de données vantant nos atouts, ce que je trouverais excessivement arrogant. Je suis sur vos terres, et il me semble juste que ce soit vous qui meniez la danse, pour reprendre cette expression. »
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Eddonna profita de la petite pause que lui offrait Kojima pour lui répondre :

« Je vous remercie, et suis heureuse que notre accueil vous plaise. Les compliments seront transmis aux personnes concernées, il ne faudrait pas que je reçoive toute la gloire d’un travail collectif. Concernant notre sortie de guerre civile et notre récente démocratisation… Ne pensez pas que nous sommes faibles. Fragiles, peut-être, il faut savoir se l’avouer. Mais nous avons bien gagné une guerre contre un ennemi plus puissant, et qui était bien moins fragile que nous. Pour la démocratie, je ne peux que vous approuver malheureusement : mes concitoyens n’ont pas l’habitude de ce mode de gouvernement. Mais ne vous en faites pas : j’ai pu constater qu’ils y avaient vitre pris goût, et qu’il serait bien difficile aujourd’hui à quelqu’un de leur retirer ce qu’ils considèrent maintenant comme un droit inaliénable. Mais, je vous en prie, reprenez. »

Puis elle écouta patiemment le Premier Ministre fujiwan, hochant la tête de temps à autre, tout en savourant ses gorerans. « Ils sont excellents, je devrais féliciter le cuisinier. » Lorsqu’il eut terminé, elle repris la parole :

« Votre humilité et votre franchise vous honorent monsieur. Il est bien vrai que le monde de la politique, et notamment celui de la diplomatie, est en général un espace d’ombres, de mensonges et de faux-semblants ; un rassemblement d’apparences et de superficialités. Puisque vous prenez la peine de me respecter en étant honnête, j’en ferai de même.

En ce qui concerne le développement de notre pays… Oui, je dois avouer qu’il y a des difficultés. Le passage à la démocratie, l’ouverture au monde et surtout les besoins de reconstruction sont autant de facteurs qui ont dérangé notre pays et ralentissent – pour le moment – notre économie. D’autant plus que nombre de Wanmiriens refusent ces changements et la perte de leurs coutumes ancestrales, qui sont une grande part de leur identité. Mais je ne me fais pas de soucis à ce sujet : notre peuple est résilient, et nous relèverons ce défi. Pour autant, votre aide n’est pas négligeable, et elle serait effectivement un atout de taille pour accélérer ce processus.

Bien évidemment, l’arrivée d’entreprises fujiwanes au Wanmiri serait une bonne chose, et cela me paraît même souhaitable. J’ai pu constater que le développement d’AgroSynth au Negara Strana avait apporté nombre de bénéfices, aussi je ne vois pas de problème à ce que vos sociétés s’implantent dans notre pays, et nous pourrons nous accorder sur une politique favorisant leur intégration rapide, du moins pour certaines d’entre elles. En effet, vous parlez de secteurs clés et urgents. En cela, il y a bien des secteurs où nous aurions besoin d’aide mais, permettez moi d’être franche, nombre de personnes chez nous s’inquiètent d’une telle chose. Ils ont peur d’une perte d’autonomie, d’une dépendance au Fujiwa dans des secteurs stratégiques. D’autant plus que les récentes élections dans votre nation suscitent la peur dans les classes intellectuelles, qui craignent le retour de l’Empire Aichi, ce qui n’est pas pour arranger les choses. Soyez rassuré, je ne partage pas leur point de vue. Je pense que nos nations peuvent dépasser cet état de méfiance mutuelle, surtout si nous voulons créer un Nazum fort et uni. Mais il me paraissait important de vous signaler cela, car il y aura peut-être des domaines, des secteurs de l’économie où nous ne pourrons pas conclure d’accords, ou alors avec nombre de restrictions, car je n’aurais pas l’aval du reste du gouvernement.

Pour revenir à notre sujet de discussion principal, les domaines dans lesquels nos avons le plus besoin de soutien sont l’éducation, la santé, l’industrie et la nourriture. En ce qui concerne les domaines de l’éducation et de la nourriture, nous avons passé récemment des accords avec le Negara Strana qui nous permettent d’être assez sereins à l’avenir. En revanche, pour ce qui est de l’industrie et de la santé, il y a un certain nombre de choses qui pourraient être faites. »


Eddonna s’arrêta un instant pour boire, ce qui lui permit également de mettre ses idées en place.

« En ce qui concerne l’industrie d’abord. Il faut savoir que lorsque j’aborde ce thème, c’est au sens large. Ici, je parle de toutes les industries en général, ainsi que du secteur de l’énergie, des transports, etc. Notre pays s’étant tenu à l’écart du monde durant longtemps, notre retard est… pour le moins colossal. Nous cherchons actuellement à rattraper ce retard, et votre aide en ce domaine pourrait nous être précieuse. Vous avez eu votre révolution industrielle. Nous voudrions votre savoir, et surtout vos conseils afin d’éviter certains problèmes qui y sont liés, comme l’apparition d’une sur-pauvreté liée à l’exploitation des populations. Il me semble donc important que certaines entreprises fujiwanes puissent s’implanter pour le moment, dans le but de développer ce secteur. Plus spécifiquement, l’important serait de construire des infrastructures. Centrales et lignes électriques, réseaux ferroviaires, aménagement des ports,… Nombre de choses sont possibles.
Mais, s’agissant d’un secteur stratégique, nous voudrions aussi et surtout des formateurs. Des personnes chargées de former nos jeunes à tout cela, en vue de développer une industrie d’origine wanmirienne. J’espère que vous nous verrez pas de mal à cela. »


Elle fit une pause et lui demanda :

« Votre repas vous plaît ? »

Puis elle reprit sur le domaine de la santé :

« Pour la santé, je parle évidemment des médicaments et vaccins, qui sont presque totalement absents de notre pays, mais aussi plus simplement de l’hygiène globale. Ici, la création de systèmes d’égouts modernes serait déjà un bon début, ainsi qu’un système de filtration de l’eau, que ce soit pour la rendre potable ou pour ne pas relâcher les déchets dans les rivières.. Je ne sais pas si vous avez pu le constater en venant, mais certaines rues sont dans un piètre état, et totalement insalubres. Mais, et pour rebondir sur ceci, il ne faudrait pas que cela - car ce serait traiter les conséquences et non les causes -, mais aussi assainir de nombreux quartiers et détruire les bidonvilles qui fleurissent au travers du pays, et pour cela, nous ne voyons qu’une solution : construire des logements décents. Sur ce domaine, des entreprises du BTP fujiwanes serait les bienvenues. Je ne doute pas que vous trouviez rapidement de la main-d’œuvre et du travail. 

Voilà tous les sujets auxquels j’aie pu penser pour le moment. Nous explorons probablement d’autres pistes, mais il me semblait importer de commencer par cela. Avez-vous des questions, y a-t-il des choses sur lesquelles vous souhaiteriez rebondir ? »


On servit ensuite le plat suivant, une soupe Pömel (Sup Isteal), accompagnée d'un pain Tipenga. Images à venir.

Plats en questionSoupe Pömel traditionnelle, photographie, 2011 Tipenga, aussi nommé "Pain de l'exil", photographie, 2011
(A gauche) Soupe Pömel traditionnelle, photographie, 2011, (A droite) Tipenga, aussi nommé "Pain de l'exil", photographie, 2011
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Yoshi Kojima: « Je comprends bien vos préoccupations et attentes, et je suis convaincu que nous pouvons y répondre ensemble. D'abord, il est important de souligner que notre expertise dans le secteur industriel a déjà été éprouvée, tant sur notre territoire que sur la scène internationale. Un exemple concret est notre collaboration fructueuse dans le Royaume de Teyla, en Eurysie. Bien entendu, cette réussite ne se résume pas uniquement à notre intervention ; elle est aussi le fruit de l'accueil et des conditions offertes par le pays hôte. C'est pourquoi, lorsque vous évoquez l'intégration, nous vous conseillons vivement de prendre ce facteur en compte. Attirer les investisseurs fujiwans et favoriser leur intégration dans un environnement wanmirien propice aux affaires est crucial. »

Après une gorgée de soupe Pömel, dont la saveur exquise se reflète dans les yeux du Premier Ministre, un voile de satisfaction se peint sur son visage. Ses traits, habituellement rigides et disciplinés, se détendent, révélant une rare vulnérabilité. Dans cet instant éphémère, il semble transcender les lourdes responsabilités de sa charge, s'abandonnant à la simple joie d'une expérience culinaire. C'est un instant fugace, un tableau vivant, capturant l'intersection entre le quotidien et l'extraordinaire, le banal et le sublime.

Yoshi Kojima: « D'ailleurs... Je vous remercie pour votre franchise et votre vision ouverte sur la collaboration entre nos nations. Je tiens à vous rassurer sur un point essentiel: il n'est nullement dans notre intention de compromettre l'autonomie ou la souveraineté du Wanmiri. Au contraire, notre objectif est de bâtir une relation basée sur le respect mutuel, la coopération et les avantages réciproques. Concernant les inquiétudes relatives à un éventuel retour de l'Empire d'Aichi, je peux vous assurer que notre gouvernement actuel et nos politiques économiques sont résolument tournés vers la paix, la coopération nazumie et la stabilité régionale. Nous sommes pleinement conscients des erreurs du passé et sommes déterminés à ne pas les répéter. Notre engagement envers un Nazum fort et uni est sincère et inébranlable. Nous comprenons parfaitement que certaines restrictions ou conditions puissent être nécessaires dans certains secteurs stratégiques. Notre intention est de travailler en toute transparence avec votre gouvernement pour identifier ces domaines et établir des accords qui respectent les intérêts et les préoccupations de chaque partie. Nous sommes prêts à discuter de ces restrictions et à trouver ensemble des solutions équilibrées et bénéfiques pour nos deux pays. »

L'invité fujiwan marque une pause soudaine. Il sort ses lunettes d'un geste soigneusement mesuré, accompagné par le froissement discret de quelques papiers de notation. Avec une délicatesse presque cérémoniale, il commence à feuilleter ses notes. Chaque mouvement est réfléchi, presque chorégraphié, reflétant la précision et l'attention aux détails pour lesquelles le Fujiwa est renommé. Les feuilles, soigneusement annotées, sont un mélange d'observations, de réflexions et de stratégies, le produit d'un esprit à la fois poétique et pragmatique.

Yoshi Kojima: « Permettez-moi de vous assurer que notre collaboration ira au-delà d'une simple transaction commerciale. Nous envisageons une véritable synergie, où nos échanges apporteront une valeur ajoutée significative à nos sociétés respectives. Dans le secteur de l'énergie et des infrastructures, nous sommes prêts à mettre notre expertise de pointe à votre service. Imaginons ensemble des centrales électriques et des réseaux ferroviaires qui ne sont pas seulement efficaces et sûrs, mais qui sont aussi des modèles de durabilité et d'innovation. Quant à l'aménagement portuaire, je vois déjà des ports wanmiriens transformés en hubs dynamiques, favorisant le commerce et ouvrant de nouvelles voies vers la prospérité. Mais, ce qui me tient particulièrement à cœur, c'est la formation et l'éducation de vos jeunes talents. Nous sommes impatients de partager notre savoir, mais aussi d'apprendre de vous, de découvrir vos perspectives uniques. Ce partage de connaissances sera le fondement d'une industrie wanmirienne florissante et autonome. Mais nous ne sommes pas là pour imposer, mais pour accompagner et soutenir.

Pour ce qui concerne le secteur de la santé et de l'hygiène, ces initiatives nécessitent une planification minutieuse et une compréhension approfondie des spécificités locales. Cependant, ces défis sont surmontables ensemble. Nous vous proposons de collaborer sur des projets de rénovation urbaine et de construction de logements décents, intégrant des technologies de construction durables. Nous envisageons également de fournir des formations dans le secteur du BTP. En résumé, toutes les initiatives que je viens de mentionner seront soutenues par des politiques publiques de l'État fujiwan. Nous discuterons de ces aspects avec les investisseurs privés qui, grâce à notre relation étroite, pourront être convaincus, à condition de respecter les limites imposées par l'autonomie wanmirienne..»


Après avoir abordé avec assurance et détail les enjeux de la santé, de l'urbanisme, de l'industrie et de l'énergie, le Premier Ministre Yoshi Kojima pose son regard sur ses notes, marquant une transition réfléchie dans la conversation. Son expression, à la fois sérieuse et pensive, suggère qu'il se prépare à orienter la discussion vers un autre sujet crucial.

Yoshi Kojima: « Je souhaiterais également aborder une perspective plus large. La société wanmirienne ressent-elle le besoin ou le désir de s'ouvrir davantage à la consommation? Je pose cette question car elle semble assez isolée du monde moderne de la consommation, des biens et des services tels que nous les connaissons aujourd'hui. Ne prenez pas cela pour un jugement ; je cherche simplement à mieux vous comprendre. Le libre-échange ne pourrait-il pas être une opportunité pour développer un commerce mutuel, permettant ainsi aux Wanmiriens de bénéficier de biens et services modernes? De manière plus générale, la consommation stimule également le développement. Suivez-vous mon raisonnement? Des produits et services fujiwans adoptés par les Wanmiriens, et des productions wanmiriennes introduites sur le marché fujiwan? »
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« Je vois que vous partagez mon enthousiasme et mes espérances sur ces sujets. Tant mieux. Je ne doutais pas des capacités fujiwanes en matière d'industrie, et l'exemple taylais est en effet très bon, mais l'entendre de vive voix me conforte dans mes idées. Pour ce qui est de l'intégration des fujiwans et de leurs entreprises, je ne me fais pas de soucis. En effet, nos citoyens sont motivés et, la diversité ethnolinguistique, ainsi que culturelle, est telle au Wanmiri que nous ne pouvons être que tolérants et accueillants. De plus, nous avons déjà mis en place plusieurs lois afin de permettre aux entreprises de se développer plus librement. Nous comptons, si cette réunion aboutit - ce dont je ne doute pas, au vu de notre bonne volonté commune - soumettre encore d'autres projets au Daryl afin que les sociétés et investisseurs fujiwans puissent s'épanouir au Wanmiri, et que leurs efforts soient vite récompensés. »

Eddonna s'arrêta le temps de boire un peu de sa soupe Pömel. En reposant son bol, elle put observer que Yoshi Kojima en avait fait de même. Si Eddonna était habituée à ce genre de plats, après avoir passé quelques mois sur les îles Isteal, elle se rappelait encore la première fois où elle y avait goûté. Elle retrouva dans les yeux du premier ministre la même émotion qu'elle avait vécue, quelques années plus tôt, assise sur une simple natte. Un instant de bonheur, pur, simple, où l'on oubliait les difficultéss du quotidien pour profiter d'un met, simple s'il en est, mais toujours aussi savoureux. Il posa son bol et elle se reconcentra immédiatement sur ses paroles. Lorsqu'il eut terminé, elle reprit :

« Ne me remerciez pas pour ma franchise : il me paraît naturel d'offrir cette choses simple à quelqu'un qui nous veut du bien. Tout le monde devrait en faire de même et le monde serait beaucoup plus simple à vivre. Après tout, la base du progrès est la confiance en son prochain, et la confiance passe par l'honnêteté... Mais il est vrai que le milieu diplomatique est rempli de zones d'ombres et de mensonges. Je suis heureuse d'habiter au Nazum, terre où la culture et l'honneur valent encore quelque chose, surtout en ces temps où nous parvenons si bien à nous entendre, comme cela s'est vu lors des Accords de Sokcho. Votre parole vaut donc un serment pour moi, et je peux me rassurer concernant les intentions de votre pays à notre égard. L'Empire Aichi est loin : n'oublions pas ses erreurs pour ne pas les commettre nous-mêmes, mais ne nous inquiétons pas d’un retour proche. La paix et l’entraide sont résolument de notre côté. »

Elle s’arrêta un instant pour mordre dans son tipenga, avant de reprendre.

« Votre envie de transparence vous honore, et conforte mes propos. Je ne m’inquiète pas pour ça : nous saurons trouver un terrain d’entente entre nos souverainistes et vos entreprises. Nous l’avons prouvé : le Nazum peut s’entendre malgré ses différences. »

Elle lui laissa ensuite la parole. Tandis qu’il relisait ses notes, qu’elle remarqua à la fois organisées et mélangées, poétiques mais ordonnées, elle but un peu de sa soupe. « Hum, toujours un délice. » s’extasia-t-elle intérieurement. Puis elle sortit elle même ses feuilles, et y jeta un coup d’œil rapide avant qu’il ne reprenne la parole. Dehors, un oiseau chantonnait sur une branche.

Toutes les idées que Yoshi apportait concordaient parfaitement avec la vision du Wanmiri que son frère et elle avaient pour les années à venir. Un Wanmiri qui se relèverait et pourrait devenir une petite puissance régionale, où les gens pourraient vivre paisiblement, dans un pays prospère et non plus accablé par la faim et la pauvreté. Si les députés du Daryl avaient pu être là, ils auraient également été ravis : tout cela correspondait au projet de l’Operasi Renaisans qu’ils étaient en train de débattre.
Il aborda enfin la question de la consommation. Un silence se fit dans la salle ; Eddonna réfléchissait. La question – et sa réponse – était complexe. Enfin, elle lui répondit :

« Comme vous le faites si bien remarquer, notre pays se tient pour le moment à l’écart de la société de consommation. C’est, de fait, une conséquence directe de notre isolement durant plusieurs siècles, qui nous a fait rater le train de la modernité, comme nous le disions au début de cette réunion. Est-ce que nous voulons rattraper ce retard, et devenir consuméristes… C’est une question compliquée. Voyez-vous, le Wanmiri aspire à la modernité, mais est pour le moment une terre de tradition. Nombre de mes concitoyens vivent encore du travail de la terre, passant leur journée au dessus de leurs rizières à s’occuper de leurs plants. Là est tout leur labeur, toute leur vie ; leur survie en dépend même littéralement. Alors, pour eux, ces concepts sont abstraits : pourquoi untel, pauvre fermier peinant à faire vivre sa famille, irait-il dépenser son maigre pécule dans des biens de haute technologie fujiwans ? Je suis votre raisonnement, et suis d’accord que le libre-échange apporte un certain nombre de bénéfices, cela s’est vu avec la croissance rapide du Fujiwa, ou celle rocambolesque du Pharois, qui n’était encore qu’une petite république pirate sans envergure lorsque j’y ai séjourné il y une quinzaine d’années. Mais la grande difficulté est que les Wanmiriens ne connaissent pas l’opulence, et donc n’ont pas le besoin ni l’envie de consommer. Comprenez-vous cela ? Quand l’on trime pour sa survie, on ne s’intéresse pas au dernier jeu vidéo teylais, fut-il excellent. Par conséquent, une société de consommation, même si elle apporterait des bénéfices au Wanmiri, serait difficile à développer. De plus, mon inquiétude serait que le libre-échange étouffe notre pays sous les inégalités, et noie la production nationale sous des biens fujiwans de première nécessité peu chers, créant une dépendance de notre pays et risquant de faire s’effondrer notre économie, déjà fragile.

Mais, ces inquiétudes premières mises de côté, je pense que cela pourrait être une bonne idée. Un libre-échange total sera sans doute impossible, car le Daryl s’y opposera : nombre de députés sont souverainistes et pensent qu’un tel accord serait au désavantage des Wanmiriens. Je ne le pense pas, et me battrai pour faire reconnaître mon point de vue. Les échanges ne seront peut-être, à terme, autorisés que sur certains produits, mais cela sera déjà un début de modernité. Enfin, ne nous embrouillons pas là-dessus : il faudra de toute façon que j’en discute avec mes pairs. Sachez que je suis personnellement favorable au commerce entre nos nations, du moment qu’il est suffisamment contrôlé pour ne pas risquer de faire s’effondrer notre économie, et qu’il n’empirera pas la situation de mes concitoyens. Nous pourrons donc, peut-être si c'est bien cela votre idée, réduire ou même abolir les contrôles douaniers entre nos pays, ainsi que les taxes associées. Est-ce bien à cela que vous pensiez ? »
lui demanda-t-elle.

Puis-elle termina : «Mis à part ça, y a-t-il encore des sujets que vous souhaitiez aborder ? » tandis que l'on apportait le dessert : un délicieux hidamanis venait d'être servi devant chacun d'eux.

Le dessert en question, un hidamanis (dessert sucré à base de riz)
Le dessert en question, un hidamanis (dessert sucré à base de riz)
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« Je comprends que l'introduction d'un modèle de consommation avancée pourrait sembler abstraite, voire déconnectée des réalités quotidiennes de vos concitoyens. En matière de libre-échange, notre proposition n'est pas une adoption indiscriminée du consumérisme, mais plutôt une introduction graduelle et ciblée de biens et services. Cela pourrait débuter avec des produits de première nécessité, améliorant la qualité de vie sans bouleverser l'équilibre socio-économique du Wanmiri. Des biens comme des équipements agricoles plus efficaces ou des systèmes d'irrigation avancés pourraient être introduits en priorité. Quand vous parlez d'équilibre économique, je tiens à souligner que notre approche repose sur le principe de "commerce équitable". Cela signifie mettre en place des mécanismes pour éviter la saturation du marché wanmirien par des produits fujiwans, en privilégiant des accords qui favorisent le commerce bilatéral équilibré. Par exemple, l'application de quotas d'importation ou l'introduction de tarifs douaniers ajustés pourrait être envisagée pour protéger les industries locales. Dans tous les cas avec le renforcement des capacités locales par le transfert de technologie et la formation, les Wanmiriens auront le choix ou pas d'adopter la modernité avec eux, dans leur quotidien. Enfin, je tiens à assurer que toute initiative sera entreprise dans une approche participative et consultative. Nous envisageons de travailler en étroite collaboration avec vos experts et autorités locales pour identifier les secteurs les plus propices à un tel échange, en tenant compte de l'impact social. »
Yoshi Kojima, absorbé par la nécessité de répondre aux questions de son hôte, n'avait même pas remarqué l'arrivée de son dessert. Mais après avoir partagé ses réflexions, il se permit enfin de poser son regard sur le met devant lui, appréciant visuellement la teinte alléchante de la douceur qui l'attendait. Jusqu'alors, il avait grandement savouré chaque plat, et au plus profond de son être, il se promettait de couvrir les cuisiniers d'éloges une fois la rencontre achevée. Cela faisait partie de son code de valeurs; il était un fervent admirateur de la cuisine, un esthète de la gastronomie, célébrant cette culture du savoir-faire culinaire.
« Voyez votre vision du consumérisme peut être nuancée pour mieux correspondre à vos attentes. De mon côté, je m'efforce de cerner les aspects qui vous préoccupent, ceux qui suscitent vos craintes ou réticences. Ensemble, nous pouvons examiner toutes ces nuances et éviter les erreurs potentielles pour construire quelque chose de durable. Je suis, en somme, très heureux de vous avoir rencontré. Par ailleurs, si différents acteurs économiques, sociaux et culturels fujiwans s'établissent sur votre territoire, il serait judicieux d'introduire l'apprentissage de notre langue chez vous. De même, nous envisageons de proposer des cours de wanmirien dans les écoles fujiwanes, favorisant ainsi un Nazum inclusif pour tous. »
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« Je me réjouis de voir que vous compreniez la situation qui est la nôtre, et que vous la respectez et ne cherchez pas à en profiter pour nous exploiter. Cela est honorable, et je ne peux que vous en remercier. L’impact social est en effet très important, et nous ne voudrions pas brusquer les habitudes de notre population. Je suis heureuse que vous vouliez en faire de même.

»Les équipements agricoles, comme des engins modernes, et des méthodes d’irrigation plus récentes seraient en effet de bonnes idées. Nous développons d’ailleurs ce secteur en coopération avec le Negara Strana, à qui nous exportons nos surplus. Nous pourrions peut-être coordonner nos actions à l’avenir ? Cela serait de plus le moyen de tester nos nouveaux moyens de communication issus des Accords de Sokcho. Nous pourrions ainsi établir qui dispose de quoi, et peut-être développer le commerce équitable à l’échelle du Nazum du Sud-Est dans son ensemble… Mais je m’égare. Nous développons-nous aussi les langues étrangères dans les écoles publiques wanmiriennes, comme le jashurien, le plus parlé actuellement du fait de la proximité géographique, mais aussi le stranéen et bientôt le fujiwan. Le Nazum s'ouvre et devient plus inclusif, c'est une excellente chose. En bref, nous arriverons sans peine à trouver des accords : le respect est si grand entre nos peuples que la compréhension est naturelle. »


Eddonna reprit une bouchée de son hidamanis, savourant la texture du riz sucré. Elle racla son bol, faisant attention à ne pas faire de crissements désagréables avec sa cuillère sur la porcelaine, pour ne pas perdre une miette du dessert. « Un délice. J’adore. » pensa-t-elle. Une fois terminé, elle reprit la parole :

« Cette rencontre fut un réel plaisir mon cher. Si vous ne voyez aucun sujet que nous n’ayons pas abordé, alors il me semble qu’il est temps de conclure cette réunion. Je le répète : je suis très heureuse de ce que nous avons pu produire comme travail, et du respect sincère qui existe entre nous. J’espère que cette amitié se poursuivra durant toute la durée de nos mandats respectifs, et qu’elle nous survivra pour continuer entre nos peuples. Ceci est peut-être bien le début d’une nouvelle ère de prospérité au Nazum. »

Elle s’essuya le coin de la lèvre avec une serviette, reposa celle-ci proprement puis se leva. Elle récupéra les assiettes et couverts de chacun et les posa sur un plateau à roulette situé non loin de la table. Puis elle demanda à Kojima de la suivre.

« Si vous me permettez, je vais vous raccompagner. » dit-elle avec un sourire éblouissant. « Laissez la table, je m’en occuperai en revenant. »

Note HRP
Deux choses : déjà on clôture la rencontre si tu es d'accord (il me semble qu'on en avait convenu sur Discord mais je n'y ai pas accès en ce moment). Deuxième chose : on ne dit pas le "wanmirien", il n'existe aucune langue "wanmirienne". La langue la plus parlée est l'hisiu, un croisement entre l'hindi et la bahasa indonesia.

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