Première partie d'une conversation téléphonique entre Jolan Sandro, tsar de la République de Poëtoscovie et Itotia Netzli, première ministre de l'Union des Cités d'Akaltie.Jolan Sandro : Bonsoir chère homologue. Comment allez-vous ? Je me permets de vous appeler afin d'échanger de divers points de la diplomatie internationale voyez-vous.
Itotia Neztli : Bonsoir, je me porte bien, je vous remercie de vous en inquiéter. J'espère qu'il en va de même pour vous. Je suis évidemment d'accord pour que nous échangions quelques temps.
Jolan Sandro : Fort bien. Voyez-vous, depuis quelques temps il se passe des choses peu ordinaires sur la scène internationale. En effet, vous n'êtes pas sans savoir que l'Antegrad se trouve en rivalité avec plusieurs puissances. Tout cela ne regardait pas la Poëtoscovie jusqu'à ce que la nation décide de faire appel à la Société du Marché d'Influence, société déclarée en Poëtoscovie. J'aimerais donc savoir votre version des faits, même partisane, car je sais que vous avez vos propres idées de ce conflit qui s'étend déjà à petite échelle.
Itotia Neztli : Du point de vue de mon pays, l'Antegrad a connu des troubles causés par un évènement venant d'un de nos alliés, mais dont nous ne comptions pas nous mêler. Des citoyens se sont retrouvés maltraités par les forces de l'ordre anteriènes, et nous avons commencé à regarder la situation de plus près. Nous avons "seulement" interdit le survol de notre espace aérien par des avions venant de ce pays et demandé des réparations financières et excuses publiques à leur gouvernement pour nos concitoyens. Ils ont alors décidé de couper tout contact diplomatique avec nous en forçant la fermeture de notre ambassade sur leur sol, alors que nous ne souhaiterions jamais une telle chose, de la même manière que votre service diplomatique lors de la crise avec le Sterus, dont vous aviez maintenu la représentation à Hernani-Centre. Il va sans dire que l'ASEA toute entière est concernée désormais, et que ces actes ne resteront pas impunis.
Jolan Sandro : Et que sous-entendez-vous par "ces actes ne resteront pas impunis" ? Faites-vous allusion à des opérations militaires ? Des tentatives d'influence ?
Itotia Neztli : Malheureusement, nos gouvernements n'étant pas alliés, je ne puis vous en dire plus sur ce point. Ce serait rompre un secret d'État et trahir la confiance du reste de l'ASEA.
Jolan Sandro : Je vais vous le dire : la Poëtoscovie ne s'est pas forgée d'avis là-dessus. Toutefois, la demande de l'Antegrad de renforcer nos liens diplomatique est, dans ce contexte, un élément nous ammenant à nous poser des questions. Je ne suis ni là pour vous sermonner, ni là pour vous dire quoi faire. Je suis là comme représentant d'une nation qui a pour unique souhait le bien-être de ses habitants et, plus largement, de l'humanité toute entière. C'est donc pour cela que je vous posais la question.
Itotia Neztli : Oui je ne vous en tiendrai pas rigueur, ne vous en faites pas.
Jolan Sandro : Ne pensez-vous tout de même pas qu'il serait préférable, ainsi que l'avait fait la Poëtoscovie, annoncer une fin de toute hostilité dans l'objectif premier de revenir à un État de stabilité ?
Itotia Neztli : Bien que vous ayez raison, la machine parlementaire est déjà lancée depuis trop longtemps pour être interrompue, et l'ASEA se doit de toutes façons de préserver sa crédibilité et sa réputation. Se laisser insulter de la sorte par un État non-démocratique serait un véritable déshonneur pour l'organisation. Nous ne comptons de toute façon pas déclencher de guerres.
Jolan Sandro : En faisant cela, en jouant à l'escalade de la violence, n'avez-vous pas peur, au lieu même de "préserver" une forme de crédibilité, de la voir être anéantie justement pour vous être comporté comme l'élève de maternelle de la scène internationale ? Car ce n'est pas la première fois que l'excès dément la réputation de mesure que vous aimez abusivement vous donner. Cela fut avec la Poëtoscovie qui, elle, eut la grandeure d'âme de s'excuser, or je ne pense pas que ces excuses aient portées à notre nation à une position de faiblesse : bien au contraire c'est la puissance d'une diplomatie sans faille qui a été révélée, et au même moment on pouvait lire dans la presse que l'ASEA était ridiculisée. Bien évidemment ces vieilles excuses n'étaient ni sincères ni même ne faisaient état de quelque forme de vertue, mais elles étaient et c'était là tout la démonstration d'une maturité en terme de politique internationale. Je vous le dis de vous à moi, dans un échange privé, mais quand comptez-vous faire grandir cette organisation qui, ayant un immense potentiel et un avenir assurée, se voit ralentie par des erreurs que vous refusez de voir ?
Itotia Neztli : L'Akaltie n'est que l'un des nombreux États-membres de l'ASEA. Bien que nous ne nous fassions pas imposer de décisions, toutes ne nous reviennent pas. Il est évident que la voie de la désescalade paraît la plus "mature" comme vous le dites -même si je ne suis pas certaine que cet adjectif puisse s'appliquer à l'échelle d'un pays ou d'un organisme international- mais nous ne causerons normalement rien de trop grave ni de décès. Ce n'est pas dans nos objectifs, nous ne recherchons que la justice, et, comme évoqué, la crédibilité de notre alliance.
Jolan Sandro : Vous recherchez la Justice, et pourtant vous admettez qu'il y a ici des fautes diplomatiques dont la première a été commise par l'un de vos alliés. La moindre des choses ne serait-elle pas de s'excuser à sa place, quitte à entrer en désentente futile ? Jusqu'où va donc la loyauté dans l'ASEA ? Vous comprendrez évidemment qu'il s'agit d'une forme d'incohérence. Vous souhaitez des excuses publiques sans en donner alors même que vous êtes en tort et que vous le savez. Imaginez deux secondes que les rôles soient inversés. Imaginez être une nation isolée diplomatiquement et qui subie une erreur manifeste, une erreur incontestable de la part d'un membre d'une organisation qui se croit tout permis justement parce qu'il figure parmi l'une des organisations actuellement en ascension. Comment auriez-vous réagit ? Imaginez maintenant que l'organisation demande des excuses publiques pour avoir dit que la nation ayant fait le faux pas se croit tout permis. Comment agiriez-vous ? Comment agiriez-vous en apprenant que cette organisation à un plan contre vous, pour "ne pas rester impuni" selon vous propres termes alors que vous êtes, à l'origine, la seule et unique victime, indépendant de ce que vous ayez pu faire entre-temps ? Vous savez, être dans une organisation en pleine ascension implique des responsabilités. La Poëtoscovie l'a elle-même été, et a pris son courage à deux mains en expliquant publiquement ce qui n'allait pas au sein de l'UICS. Je ne souhaite pas vous séduire en vous disant m'opposer aux communistes, mais comprenez simplement qu'il est de votre droit et presque de votre devoir de suivre vos convitions plutôt que celles d'une organisation sourde à toute critique extérieure. Imaginez que d'autres pays soient comme vous et n'osent pas réagir ? Il serait tout de même dommage de persécuter un pays innocent par manque de communication ou d'humanité.
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