Rencontre Astérie - Finnevalta

L'odeur de l'automne titilla les narines de Pasi. Le froid s'invitait de plus en plus dans la vie des Finnevaltai et la présidente ne dérogeait pas à cette règle. Debout sur le balcon de son bureau, elle scruta l'horizon la flamme dans les yeux, le corps brûler par la brise glacée du nord malgré l'assortiment de vêtement chaud l'accompagnant. Elle laissait aller ses pensées, en ce beau matin, l'insomnie caractéristique de sa position ne la laissant pas tranquille. Quelques heures, plus tard, alors qu'elle commençait à fatiguer, le soleil pointait le bout de son nez et ses responsabilités l'appelaient. Une migraine venait l'attaquer, mais elle la repoussa comme à son habitude. Aujourd'hui, les représentants de l'Union confédérale d'Astérie étaient censés arriver pour une rencontre officielle avec l'Etat qu'elle représentait, Etat représentant tant bien que mal son peuple, les Finnevaltai. Bah, c'est comme ça et puis c'est tout, songea-t-elle, je ne suis qu'une case soutenant le reste des pions autant ne pas lutter et vivre en paix. Pourquoi cela d'ailleurs. Enfin. Bref.

La présidente fut tirée de ses réflexions par son secrétaire qui l'appela comme tous les matins.

"Bonjour madame la présidente, vous allez bien ? Vous n'avez pas quitté votre bureau de la nuit à ce que je vois."
"Merci, je vais bien Iikka, ne vous inquiétez pas. J'attends mon agenda pour aujourd'hui."

Le secrétaire lui transmettait tout ce qu'elle avait prévu, ou non, de faire en ce jour. Plein de petite broutille chiante à mourir qu'exigeait la fonction de présidente, comme d'habitude, mais aujourd'hui nous accueillons de potentielles alliées et c'est plus qu'excitant, songea la présidente.

Après une matinée, passer à travailler Pasi recevait un nouveau coup de fil d'Iikka. Il la prévenait de l'arrivée imminente de nos hôtes et qu'il fallait se préparer. Comme à son habitude, la présidente s'habilla magnifiquement en deux ou trois mouvements, avant de descendre de son bureau pour s'assurer du bon déroulement des préparatifs. Après un tour méticuleux du palais présidentiel, elle sortit du bâtiment accompagner d'Elina Liikanen, une des cinq ministres des affaires étrangères, ainsi que de Valterri Kärki, un des cinq ministres de l'Économie.



Arriver à l'aéroport, ils accueillir modestement Mme. Sationa Nexhipi, ainsi que sa délégation, avant de prendre la voiture direction le palais. Une fois arriver à bon port, quelques photographes les attendait pour effectuer les photos officielles et nos protagonistes entrèrent dans le bâtiment.

Le trajet qu'ils suivirent fut méticuleusement calculé par la présidente elle-même, pour s'assurer que ses invitées aperçoivent seulement les magnificences du bâti et de la décoration. Pas plus et en vitesse. Ils arrivèrent dans la salle de réunion préparée pour l'occasion. Une fois installer la présidente prit la parole.

"Bienvenue au Finnevalta mes chères amies, j'espère que vous avez fait bon voyage. Permettez-moi de vous proposer à boire avant d'entamer quelconques discutions..."

Sationa ressentait un mélange d'excitation due à sa première mission internationale au poste de membre du corps diplomatique confédéral et de stress à l'idée d'échouer. Mais on l'avait envoyé au Finnevalta pour une raison simple : en raison de la proximité idéologique des deux pays, les débats ne devraient pas être trop houleux, auxquels cas on aurait envoyé quelqu'un de plus expérimenté. Il est vrai que la quasi-totalité des membres du corps diplomatique commençait par une rencontre qui se voulait plutôt tranquille. Elle pensa à son ami personnel Andreu qui devait se dépatouiller avec les Tanskiens au sujet de l'espace Noordcroen et malgré le froid perçant, elle fût bien contente d'être là.

Mme. Pokka, c'est un honneur ! Je vous en prie, appelez-moi Sationa, c'est une habitude en Astérie de s'appeler par nos prénoms. Et effectivement, j'ai peur que cela paraisse malpoli, mais j'accepterai volontiers une tasse de chocolat chaud !

Elle s'assit à la place qui lui était assignée et entama la discussion.

Nous voulions nous rapprocher de votre nation pour des raisons somme toute évidentes : nous avons récemment candidater à l'Internationale, dont vous êtes membres, et il nous paraît important de rencontrer personnellement tous ses membres pour entretenir des liens directs. En parlant de liens, nous pensons d'abord à des accords culturels et politiques. Il est vrai que l'Union reste encore très isolée ; nous avons récemment rencontré les Kah-Tanais, rencontre qui s'est avéré être un franc succès, mais l'Aleucie est bien malheureusement soumise à ce que j'appelle personnellement, vous m'excuserez du terme, à la "gangrène impérialiste-capitaliste". Mon prédécesseur Sokratis a, comme vous le savez, été très... honnête à Elysium. A ce propos, j'ai été très heureuse de n'avoir pas été accueillie avec... des chars. Oui, excusez-nous, mais cela a vraiment été perçu comme une insulte en Astérie. Mais je m'égare ; je devra&is sans doute vous laisser parler.

Pokka laissa parler son homologue. Avant qu'elle ne puisse répondre, un serveur amena le chocolat chaud désiré à Sationa, ainsi que trois glögi finnevaltai pour les trois représentant du même peuple. Ils laissèrent Sationa introduire la discutions. La présidente commença à répondre.

"Vous rapprochez de nous et nous se rapprocher de vous me paraît être une bonne idée naturellement, même si de facto nous sommes déjà étroitement lié d'un point de vue de la diplomatie et de la géopolitique à l'échelle internationale, mais en effet entretenir des relations plus approfondies dans d'autres domaines de la vie de nos nations est évidemment souhaitable."

Madame, la Ministre Elina Liikanen enchaîna en soutenant les propos de la présidente.

"Des accords politique plus poussé qu'une simple alliance diplomatique, de fait, nous parait désirable. À vrai dire, nous avions déjà envisagé, avant votre arrivée, de vous proposer des accords de principe entre nous. Premièrement, nous souhaitons reconnaître nos souverainetés respectives, sur nos territoires respectifs, telles que nous le considérons. Nous voulons que nous reconnaissions mutuellement le caractère inviolable de nos territoires et du pouvoir qui le compose, même si heureusement ce pouvoir passe de main en main dans une démocratie respectable comme les nôtres. En réalité, notre appartenance respective au Liberalintern, fait que ce point est, normalement, acquis. Voici la base sur laquelle nous souhaitons commencer cette rencontre diplomatique."

La présidente reprit la parole en acquissent inconsciemment, via un hochement de tête, aux propos de sa ministre.

"Ainsi, si vous acceptez de reconnaître notre territoire et notre pouvoir qui va de pair, car nous nous vous le reconnaissons, je peux vous le dire, nous vous proposons, logiquement, d'établir entre nos deux nations un pacte de non-agression. De fait, vu que nous somme tout deux à l'Internationale, nous ne devrions pas nous attaquer, mais en droit, rien ne nous y interdit. C'est pourquoi nous vous proposons un tel traité. Enfin bref, qu'en pensez-vous ? "

Avant que la délégation Astérienne ne puisse répondre, madame Elina Liikanen ajouta quelque chose.

"De plus, nous aimerions vous demander qu'entendez vous par des accords politiques et culturels ? Nous vous écoutons..."

Sationa acquiesça.

Et bien, la reconnaisse de votre souveraineté est somme toute déjà acquise en ce qui nous concerne. Pour le traité de non-agression, je comprends vos dires. Nous n'en avons signé encore aucun actuellement, mais si vous vous y tenez, nous n'y voyons aucun inconvénient.

Mais nous voudrions parler accords commerciaux et culturels. Vous avez une économie socialiste... nos régimes économiques ne sont pas identiques mais son proches. Il est vrai que plusieurs pays capitalistes ont voulu avoir des accords semblables, mais l'affirmation comme quoi les profits réalisés sur le sol astérien seraient reversés au Bureau des Redistributions, avec la volonté de ne pas permettre à des patrons de s'enrichir en utilisant les moyens astériens, les ont souvent faire fuir. Mais vous concernant, je ne pense pas qu'il y aura d'inconvénients.

Culturellement parlant, nous aimerons un accord de libre-échange des personnes. Nous autoriserons les Finnevaltais à entrer en territoire astérien sur simple présentation d'une pièce d'identité ou d'un document attestant de la nationalité finnevaltaise, en espérant que vous fassiez de même. Nous pensions qui plus est à des accords universitaires permettant aux étudiants de nos pays respectifs d'étudier les uns chez les autres facilement.

Elina laissa finir Sationa avant de répondre rapidement.

"N'y voyez aucune insulte concernant la reconnaissance de nos souverainetés respectives, ainsi que le pacte de non-agression, mais voyez y plutôt comme une formalité administrative nécessaire pour la suite de l'échange."

Pasi fit un signe de tête approbateur. Toutefois, elle grimaça à cause de la suite des propos de Sationa. Elle savait que cela allait arriver, mais n'empêche qu'elle reste en mauvaise posture.

"Alors c'est un peu plus compliquer que cela..."

Valterri Kärki, un des cinq ministres de l'Économie, voyant la présidente perdre un peu son sang-froid, lui coupa la parole.

"Pour faire simple et rapide, sachez qu'une grande partie de l'économie Finnevaltaise est, en effet, socialiste, mais il existe également, pour les ressources et les biens essentielles surtout, une socialisation du travail, c'est-à-dire que le capitalisme n'est pas totalement absent de l'économie Finnevaltaise, il existe des monopoles entre les mains de capitalistes sulfureux que nous tentons de combattre bien évidemment. C'est pour cela que c'est plus compliquer que cela. Tout dépend du domaine économique, dans un tel les profits sont distribuer équitablement aux salariés/ouvriers, dans un autre les profits sont reverser à des associations diverses et variées et puis dans un autre les profits sont capter par une caste d'actionnaire et de patrons véreux. Nous donnons beaucoup de nos personnes pour les combattre, mais la tâche est loin d'être aisé. Toutefois, il est tout à fait envisageable d'accorder des droits de douane moins élevée pour les marchandises Astérienne et inversement, construire des routes commerciales entre nos deux pays par exemple."

Pasi parut rassurer face à la qualité de diplomate de son ministre. Elle continua.

"L'accord de libre circulation des personnes nous parait tout à fait envisageable, mais nous souhaiterions savoir pour quelles raisons souhaitez-vous instaurer cet accord."

Elina enchaîna.

"Concernant la liberté universitaire entre nos deux pays nous pouvons mettre directement en contact les universités concerner pour qu'elles s'arrangent sur les termes exacts des contrats. Mais sur le principe, nous sommes enthousiastes de mettre à l'écrit dans un traité cette mesure en plus des autres qui sont en train d'être discutés."