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[Rencontre] Entretien entre la Sérénissimes République d'Achos et la Grande République de Velsna

Coningsby, le 05 décembre 2012

Inquiet ? " demanda Arawn Lewison à son collègue et ami Ermid Cadwalader
Pas le moins du monde, ce ne sont que des Velsniens. J'aurais peut-être été inquiet si ça avait été une autre nation, mais là, c'est presque habituel de les recevoir !.
Les deux consuls attendaient l'avion des représentants de la République de Velsna qui avaient sollicité plus tôt une demande de rencontre. Ainsi, les procédures de réception avaient été mises en place. En ce jour somme toute pluvieux (météo normale en Achosie), les deux hommes se tenaient sur le bord de la piste, en compagnie d'un groupe de l'armée républicaine en tenue d'apparat et de leur fanfare, prête à jouer de leurs cornemuses.

À l'arrivée des invités, ceux-ci devraient être accueillis en musique, mais sans salut. En effet, comme le veut la tradition, il est interdit à un soldat de saluer un Velsnien, qui qu'il soit. Une fois cela fait, ils seront emmenés au Palais Républicain situé Place de la Victoire du 6 août au centre-ville pour la suite de la rencontre.

Soudain, un avion aux couleurs de la République de Velsna atterrit sur la piste.
Arawn Lewison salua les représentants en ces mots :
"Helo a chroeso i'n gwlad!" en gallois, puis Ermid Cadwalader enchaîna par "Bonjour et bienvenue dans notre pays " en langue internationale.
Dans l'avion:

Au dessus de la Manche Blanche, tout semble si petit...Il n'y en bas que les problèmes des mortels: une mer agitée par l'action de plus en plus intempestive de la Loduarie, qui a finit par faire sortir la Marineria de Velsna de sa réserve qui aura duré plusieurs décennies. Désormais, les navires de la République sillonnent de nouveau ces eaux. Un vent de changement s'annonce, et la question allait désormais être de s'assurer les arrières de la République en cette période si spéciale de Triumvirat. Car cela faisait un mois maintenant depuis la mort du Patrice et l'incapacité du Sénat de nommer un successeur. L'ovation commune des trois hommes l'institution sacrée a donné l'illusion de l'entente entre ces derniers, mais pour combien de temps ? Une course entre les trois hommes s'engage désormais sur toutes les questions: politique intérieure comme extérieure, il fallait marquer des points partout, collecter les soutiens des hommes et sénateurs les plus riches de la République. Vinola avait l'amour des petites gens, DiGrassi avait l'amour de l'armée et pour l'instant, Scaela pouvait encore compter sur le Sénat. Mais c'était une institution versatile, qui exigeait des victoires quelqu’un soit la nature. Il fallait briller à l'international. Et quoi de mieux pour commencer cette manœuvre que de piétiner un pré-carré de DiGrassi: l'île celtique.

Dans cet avion, l'ambassadeur Michele Petrola, sénateur à l'humeur taciturne et complètement détaché de toutes ces questions de lutte de pouvoir, doit subir les bavardages incessants du triumvir sur la question. Scaela est bravache et volontiers goguenard:
- Regarde moi cette île de péquenauds par ton hublot, ambassadeur. Ce que je vois, ce n'est pas une île cher Michele, c'est une opportunité que je vais prendre. DiGrassi fanfaronne sur ses origines d'outre-mer et sur le fait qu'il connait mieux ces terres que la moitié de la création. Eh bien regarde moi, car aujourd'hui je vais marcher sur cette île, sur son île, ce petit strombolain prétentieux qui a bien besoin d'être remis à sa place de fils de paysan. Et toi Michele, que penses-tu de tout ça ? J'ai bien conscience que tu es un être totalement dénué d'ambition, mais qu'a tu à me dire sur le dossier achosien ?
Petrola aurait bien voulu répondre à la négative à ces piques que lance le triumvir...si il n'était pas triumvir. Alors il lui dit sans enthousiasme ce qu'il veut entendre et ce dont il doit se quérir:
- La situation en entre nous et les achosiens est...stable je dirais. Cela ne veut pas dire qu'elles sont bonnes, mais nous sommes loin d'une période de trouble. Les cités libres d'Achosie du Nord n'ont émises aucune protestation à l'égard de notre gouvernement, et n'en attendent pas quelque chose de particulier. Cette visite sera essentiellement une affaire de mise en place de relations de travail je pense. Il pourrait y avoir des résistances de certains éléments conservateurs de leur gouvernement, mais j'estime que nous avons de bonnes chances d'aboutir à un accord intéressant aujourd'hui.
- Très bien. Hâte de voir un autre traité porter mon nom.



L'arrivée:

Les deux hommes, accompagnés de dix licteurs, les gardes du corps assignés à chaque membre du Sénat, descendent sur le tarmac. Dino Scaela ouvre la marche, l'ambassadeur de Velsna en Achosie se tenant quelques pas en arrière. Les licteurs forment deux rangs entre les deux éminents sénateurs. Lorsqu'ils arrivent au devant de la délégation achosienne, l'un d'entre eux clame:
- Faites place à ces excellences ! Dino Scaela: triumvir de la Grande République et sénateur ! Michele Petrola: ambassadeur et sénateur ! La Grande République est venue à vous.
L'absence de révérences protocolaires des soldats achosiens contraste avec le formalisme des licteurs, qui se retirent une fois leur présentation terminée. Scaela s'élance alors avec son plus beau sourire de façade et serre la poigne ferme de ses homologues achosien. Les salutations dans la langue locale le laisse dubitatif, mais il parvient à passer outre:
- Hum...bonjour. C'est un véritable plaisir, consuls. Je n'avais jamais eu le loisir de visiter l'Achosie. Quel beau soleil vous avez...Nous vous suivons, je suis sûr que nous avons beaucoup à discuter.
Le plaisir est... partagé ! répondit Ermid Cadwalader avec le fort accent connu des Achosiens, Nous espérons que l'air local vous sera revigorant ! Maintenant, je vous prierais de nous suivre en direction du Palais Républicain où nous entamerons les choses sérieuses.

Deux Afon noires, des berlines de la marque nationale, arrivèrent alors sur le tarmac, suivies de plusieurs fourgons afin d'accueillir les gardes du corps des différents représentants. Le cortège prit ensuite la direction du Palais, sans oublier de prendre les routes permettant au mieux de montrer aux Velsniens la gloire de l'Achosie, en passant par exemple devant le mémorial en l'honneur d'Ewys Gwyndel, une immense statue de bronze de 11 mètres de haut.


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Statue d'Ewys Gwyndel

Coningsby étant bâtie sur une colline, on pouvait apercevoir l'Imposant Palais Républicains de loin. Le bâtiment était en effet une ancienne forteresse servant à protéger la ville et ses habitants. Une fois arrivé à destination, les représentants furent accueillis aux son des cornemuses dans Ystafell Goch, pièce luxueuse du Palais Républicain dont les murs rouge vif sont ornés des symboles et des armures des héros de la République . En les voyants arrivés, les gardes au devant de la porte crièrent en faisant claquer leurs talons "Gwneud lle i Gonsyliaid Anrhydeddus Iawn y Weriniaeth!" (Faites place aux Très Honorables Consuls de la République) et ouvrirent d'un mouvement bref les lourdes portes de la salle qui grincèrent bruyamment, signe de leur âge avancé.

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Vue extérieur du Palais Républicain

Là, une grande table en chêne était disposée, entourée de sièges de velours aux couleurs du Tartan national. Sur les murs avait été installer les plus belles toiles de la victoire du 6 août afin d'endiguer l'arrogance et l'égo des représentants velsniens. Un feu vivace avait quand à lui été allumé dans la cheminé, et crépitait bruyamment. Les consuls invitèrent leurs homologues à s'asseoir, puis Arawn Lewison reprit : Bien, nous voici tous installés en un lieu plus propice à la discussion. J'espère qu'il est à votre goût ! Vous souhaitiez vous entretenir avec nous afin d'établir des relations de travail dans un premier temps, et à cause des tensions dans la mer Blanche dans un second, c'est bien ça ?

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Photographie de l'Ystafell Goch
La présentation tape à l’œil n'était pas anodine, Scaela le savait. Il comprenait la symbolique du pouvoir, même si pour lui, c'était d'autant plus d'enfants qui tentaient de parler un langage politique. La statue de Gwyndel. Il était évident qu'ils allaient parader fièrement devant ce morceau de bronze comme des coqs...Toujours est-il que cet ancien château est bien beau, et à l'architecture peu commune pour un velsnien qui ne vit pas en Achosie du nord. Scaela serait presque tenter de proposer d'ajouter un ancien bastion achosien à sa liste de propriétés. Qui sait, peut-être voudront-ils bien lui vendre ce bien joli bâtiment...

Le jeu des cornemuses irrita Scaela au plus haut point, et cela releva pour lui du miracle d'avoir réussi à ne pas exprimer physiquement sa douleur et sa détresse. Il glissa un mot à l'ambassadeur Michele:
- Voyez excellence, c'est ce qui se passe lorsqu'on se sert de boyaux de mouton comme instrument de musique...500 ans à essayer de les éduquer...quel temps perdu.
Toutefois, lorsque le brouhaha s'arrête, Scaela commence à se montrer curieux des armures. Malgré une connaissance toute relative de l'Histoire, il se risque à poser la question:
- Quelle période ces armures ?

Une fois entrés dans la pièce qui, semblerait-il serait le lieu de leurs négociations, Scaela ne pu s'empêcher de s'intéresser aux toiles qui formaient un motif de décoration. Il demanda à ses homologues:
- Excellences consuls, ces peintures sont vraiment magnifiques. Presque parfaites. Presque. A vrai dire j'ai un faible pour les peintres zélandiens du XVIIème siècle en ce moment. J'ai fait l’acquisition de deux spécimens du genre pour un prix modique à Amstergraaf. J'ai également de jolies croutes de Caratrad, des bustes tanskiens, de la tapisserie teylaise...bref, toutes ces cultures et ces peuples qui ont une place toute particulière dans mes galeries. Peut-être seriez vous intéressés, excellences consuls, à l'idée de les visiter un jour. En revanche, je n'ai rien qui ne vienne d'Achosie. Bref, si nous passions aux choses sérieuses, excellences.
Scaela et l'ambassadeur Michele s'installèrent à la place assignée aux diplomates velsniens. A la question des achosiens, Scaela ne se fit pas prier de sa réponse:
- C'est tout à fait exact, messieurs les consuls. Je ne sais pas si vous êtes régulièrement tenus au courant des aléas qui secouent la Manche Blanche, mais la situation actuelle paraît explosive. Avec cette intervention de la Loduarie en...Okaristan ? C'est bien comme cela que cet endroit s'appelle ? A moins qu'il ait changé de nom pour la quatrième fois cette semaine...Bref, avec cette intervention, ce sont toutes les nations riveraines de la Manche blanche qui sont impactées. Les loduariens déstabilisent le commerce, et ce n'est en général que le début des ennuis avec eux. Bref, il nous faut de nouveaux débouchés commerciaux. Et c'est là que vous entrez en jeu messieurs. Nos deux pays ont vécu des choses difficiles. Je pense récemment aux activités de l'AIAN. Mais si il y a une chose que je sais, c'est que le commerce permet de réconcilier tout le monde et tout le temps. C'est pourquoi aujourd'hui je voudrais vous proposer un accord commercial incluant des baisses de frais de douane sur certains produits, une aide mutuelle aux entreprises de nos deux pays qui viendraient à d'installer à Velsna et inversement an Achosie, un droit de mouillage mutuel...bref, j'ai un certain nombre d'éléments sur la table. Donc je voudrais connaitre votre opinion: êtes vous intéressés par la perspective de nouer des liens commerciaux avec notre République ?
Les deux consuls écoutèrent attentivement le discours de leur homologue. Malgré le comportement somme toute outrecuidant du triumvir, ils savaient que celui-ci n'en était pas moins un homme politique sérieux et perspicace. De plus, la situation ne pouvait mieux tomber. Les agissements récents de la Londuarie Communiste avaient fortement perturbé la pêche à la baleine en Manche Blanche, ce qui était très mauvais pour l'économie achosienne. Une fois que Scaela eut fini, Lewison enchaîna :

"Oui, nous avons eu vent de la situation actuelle en Manche Blanche. Les agissements de la Londuarie Communiste nous menacent tous, et les ignorer reviendrait à faire l'autruche. Notre commerce reposant en majorité sur l'export vers l'Eurysie, notre économie sera indéniablement impactée à long terme. Votre offre paraît donc être pertinente en premiers lieux. Néanmoins, nous avons vu récemment que votre Marine a recommencé ses patrouilles en Manche Blanche, montrant ainsi votre engagement indirect dans le conflit. Vous évoquez le droit de mouillage, nous voulons être clairs d'emblée : la République d'Achos ne deviendra pas un port militaire velsnien. Cela étant dit, la création de relations bilatérales purement commerciales serait bénéfique à nos deux nations. Reste à approfondir quels produits seront concernés, nous attendons pour cela vos propositions. Ensuite, les entreprises. L'installation d'entreprises velsniennes en Achosie ne nous gêne pas, mais tout dépend de quelles entreprises. Il ne faudrait pas que des sociétés étrangères fassent trop de concurrence à nos entreprises locales, je pense que vous comprenez. En ce qui concerne l'installation d'entreprises achosiennes au sein de votre pays, nous pouvons vous proposer une liste et vous nous direz ce que vous en pensez."

Cadwalader opina de la tête aux dires de son homologue et reprit :

"Pour la baisse des frais de douane, nous n'y voyons aucun inconvénient. À condition que cela soit raisonnable. Il ne faudrait pas que cela soit à perte !
Nous aimerions néanmoins rajouter quelques sujets de débat. Nous comprenons la nécessité de patrouiller au large de vos côtes dans la Manche Blanche, cela est très honorable. Nonobstant, nous avons peur que ces patrouilles s'étendent trop loin, jusqu'à atteindre les eaux riches en poissons nourrissant notre population et faisant notre renommée à l'international. Or, une forte activité maritime dans ces zones perturbe les bancs de poissons. Nous serions ainsi rassurés si , à long terme, vous évitiez ces zones, importantes pour notre économie."
En entendant les propos de ses homologues achosiens, Scaela répondit par une question relative au cadre de ces négociations :
- Je meurs de soif. Ces excellences d’Achosie ont-elles prévues de nous laisser passer ces discussions sans nous pourvoir boissons pour nous donner du courage ? Il n’est pas de négociation digne de ce nom sans honneurs fait à ses participants. Au passage je dois dire que cet endroit est magnifique. Mais soit, passons aux choses sérieuses. Michele, je t’en prie.

L’ambassadeur reprit la parole au triumvir, qui lui avait donné de bon cœur :
- A propos de vos inquiétudes concernant les activités de la flotte de la République en Manche blanche et cette proposition de droit de mouillage. Je me dois de rassurer ces excellences consuls : cette proposition de droit de mouillage affecte autant les bâtiments militaires et commerciaux. Il s’agirait d’un accord mutuel, qui vous autoriserait donc à jouir du même droit que nous. Et nous avons l’idée, pour répondre à cette inquiétude, de limiter le nombre de bâtiments militaires pouvant amarrer dans vos ports simultanément. Cette proposition, nous la faisons pour une bonne raison. La situation de l’île celtique à l’embouchure de la Manche blanche paraît idéale pour permettre à des navires endommagés d’amarrer pour réparer, et nous n’avons aucune raison de nous servir de ce droit pour autre chose. Et dans le cadre des tensions actuelles, cette position que vous avez paraît d’autant plus stratégique. Nous avons bien des bases en Achosie du Nord, mais elles sont plus éloignées des éventuels fronts que ne le sont les vôtres.
Maintenant que nous avons abordé ce point plus clairement, qu’en pensez-vous ?


Dino Scaela, lui, évoque également d’autres termes de l’éventuel accord à venir, plutôt d’ordre économique et militaire :
- Pour le moment, à propos d’une éventuelle implantation d’acteurs privés velsniens en Achosie, il n’y a pas encore foule. Mais le peu d’entreprises qui sont intéressées par un tel investissement sont des plus fiables. Le groupe de construction navale Laurenti Alfonso, qui est déjà implanté en Achosie du Nord, a déjà éprouvé de l’intérêt pour cette main d’œuvre…brave et travailleuse que sont les achosiens.

Lorsque vous évoquez les patrouilles de la Marineria, vous faites allusion aux escortes de nos cargos commerciaux ? Parce que je pense qu’il doit y avoir méprise. Premièrement, nos patrouilles accompagnent nos cargos dans l’éventualité d’une attaque loduarienne. En second lieu, ces patrouilles ont lieu à des centaines de kilomètres de vos côtes. Etes Vous en train de me dire que les pêcheurs achosiens vont pêcher la morue à l’est de la Zélandia ? Nous n’avons aucune raison de patrouiller au-delà des latitudes de Noordcroen, vraiment. Les navires tanskiens patrouillent dans des latitudes très proches des nôtres et vous ne leur trouvez rien à leur redire pourtant. Et puis, nous n’avons qu’une parole, et nous ne vous avons jamais fait défaut.

Les deux consuls furent agacés par la remarque de Scaela sur son désir de boissons, et Cadwalader ne manqua pas de lui faire remarquer :
"Monsieur le Triumvir, nous ne sommes pas dans un bar, mais dans un lieu de diplomatie. Nous pouvons vous apporter un verre d'eau si vous avez la gorge sèche, mais vous attendrez la fin de la réunion pour les boissons alcoolisées, lors du repas d'État. Ce manque de civisme ne ressemble pas à l'image de la Grande République de Velsna. Nous sommes néanmoins ravis que l'architecture vous plaise ! Cette salle a été conçue par nos illustres prédécesseurs après la bataille d’O bont yr Ornach, et les armures que vous voyez sur les murs sont celles des Tribuns Généraux qui ont dirigé la Grande Armée de la République. Mais revenons-en au sujet principal, voulez-vous ?"

Bien qu'il sache que Scaela allait très mal prendre sa remarque, Cadwalader se sentit soulagé d'avoir réussi à recadrer son homologue, bien trop arrogant selon lui.
Lewison, amusé par la situation, reprit la parole plus sérieusement, lui aussi légèrement agacé :
"Vous semblez nous avoir mal compris. Lorsque nous disons que nous ne voulons pas que la République d'Achos devienne un port militaire, cela signifie que nous ne voulons pas de navires de la Marineria dans nos ports ! De plus, notre nation, bien qu'en pleine politique de montée en puissance, ne possède pas encore de réelle marine. Cela serait donc uniquement bénéfique pour vous. Si vous voulez un droit de mouillage, cela serait uniquement pour vos navires de commerce. Vous rajoutez par la suite que nos inquiétudes quant au passage de patrouilles velsniennes dans nos zones de pêche sont infondées, car vous ne dépasserez pas les latitudes de Noordcroen. Mais si cela était vraiment vos intentions finales, pourquoi négocier un droit de mouillage dans nos ports, et pourquoi parler de réparations de vos bâtiments possibles dans ceux-ci ? Admettez que cela est paradoxal ! Notre position serait stratégique pour vous ? Et bien tant mieux, mais comme vous le dites si bien, vous avez vos bases en Achosie du Nord. Et leur distance ne devrait pas vous gêner, car de toute manière vous ne comptez pas patrouiller aussi loin !

Deuxièmement, nous ne sommes pas dupes, la manière dont vous présentez l'implantation d'entreprises velsniennes au sein de notre pays semble dissimuler plus ou moins bien votre volonté de profiter de la main-d'œuvre que vous supposez bon marché chez nous. Pensez-vous Velsna meilleur qu'Achos ? Je connais évidemment votre réponse, mais pensez-vous que nous avancerons dans de bonnes conditions si nous ne discutons pas d'égal à égal ? Ou alors, votre bon sens est si altéré par votre fierté que vous préférerez abandonner toutes diplomatie si cela vous permet de garder votre sentiment de supériorité . La décision est votre, Excellence, mais dans les circonstances actuelles, votre attitude nous suffis à remettre en questions nos potentiels projets communs. "
Scaela fut quelque peu surpris (vraiment ?) par l’absence manifeste de volonté d’échange courtois de la part de ses homologues achosiens, et ce dernier dû abaisser sa sublime personne pour répondre aux accusations d’absence de bienséance de la part de ces… « hommes peints » comme les appelaient les anciens :
- Ces excellences consuls doivent savoir que c’est justement le ventre plein que l’on obtient plus de la personne en face de vous. Et c’est justement un manque de civilité que de ne rien donner d’autre qu’un reproche à un homme ayant fait plusieurs milliers de kilomètres pour se retrouver en face de vous. Mais qu’importe, nous ne sommes pas là pour courtoisie j’ai l’impression. Alors repassons à nos affaires.

En premier lieu, j’ignorais que le simple fait de commercer nécessitait un droit spécifique pour des acteurs privés du grand commerce en Achosie. D’habitude et dans tous les pays où nous commerçons, il n’est nul besoin de ce genre d’artifice. Mais soit, nous pouvons établir un droit de mouillage spécifique aux vaisseaux cargos velsniens, mais ce que nous espérons de cette rencontre, entre autres choses, c’est d’encourager les acteurs privés velsniens et achosiens à densifier le flux commercial entre nos deux pays en baissant les droits de douane mutuels dans nos deux pays, de préférence à un taux égal. N’est-ce pas là ce que vous voulez ? Etablir des accords d’égal à égal, comme vous dites ? Il me semble également que vous faites grand drame de la perspective d’implantation d’une seule entreprise velsnienne sur le territoire de la République d’Achos. Il m’est difficile de croire que le Groupe Laurenti Alfonso, composé pourtant d’investisseurs intègres et judicieux, pourrait être seul responsable de l’effondrement économique de votre nation. Pour ce qui est de cette question de savoir si je me pense meilleur que vous, voici ma réponse : chacun d’entre nous dans le monde de la diplomatie pense son pays meilleur que les autres, sinon, nous tous autour de cette table serions de bien piètres diplomates, n’est-ce pas ? Pour ce qui est de la question militaire, je vais laisser notre ambassadeur ici présent répondre à ma place, mais il me semble que vous vous faites du souci pour peu de choses.


Michele Petrola s’empresse de rebondir sur ce sujet, et de le temporiser :
- Bien entendu, ce droit de mouillage est à mettre au conditionnel, excellences. Vous avez raison : dans l’immédiat, Velsna n’a aucunement besoin des havres portuaires d’Achos. Son excellence triumvir a également raison lorsqu’il dit que votre pays se trouve très loin de l’itinéraire de patrouille actuel de la Marineria. Mais le problème est que la situation politique en Manche blanche est instable, et qu’en cas d’attaque des communistes, celle-ci serait amenée à changer dramatiquement, et la présence de vos cales sèches pourrait alors faire complètement basculer ladite situation. Bien entendu, nous sommes disposés, en plus de notre proposition initiale d’accord mutuel, à laisser les ingénieurs militaires achosiens à avoir accès aux éventuels navires devant mettre en panne dans vos eaux. Cela devrait permettre pour vous un transfert de technologie à un coût quasi-nul. Et nous sommes même prêts à laisser la responsabilité des éventuelles réparations à un personnel militaire achosien uniquement. Cette contre-proposition me paraît largement en votre faveur. Qu’en pensez-vous ?
Les deux consuls eurent un haut-le-cœur en écoutant Scaela parler. La manière dont il avait de retourner les conversations à son avantage, tout en ridiculisant son interlocuteur, ne pouvait pas émaner d'un homme bon. Si, par malheur, il devenait Patrice, pensa Cadwalader, alors Velsna est perdue. Passant outre le caractère répugnant du personnage, Lewison reprit la discussion et sur un ton grave dit :
"Monsieur, vous êtes ici en République d'Achos, et ce n'est pas aux Achosiens de se plier aux normes et coutumes velsniennes, quand bien même auriez-vous traversé la moitié du globe. Vous attendiez-vous à être accueilli comme un prince en terrain conquis ? Pensiez-vous que toute l'Achosie était passée sous influence velsnienne, et que vos années d'occupation avaient suffi à éradiquer nos traditions ? Vous ferez selon nos normes que vous le vouliez ou non. Et, en République d'Achos, l'alcool est prohibé lors des discussions diplomatiques pour éviter d'altérer le jugement des deux parties. Merci, en revanche ,de nous avoir appris qu'à Velsna, on se sert de n'importe quel moyen pour dominer son interlocuteur. Cela étant dit, nous avons parlé de droit de mouillage commercial, car nous pensions que c'était ce que vous vouliez, malgré la nature saugrenue de l'idée. Mais comme votre ambassadeur nous l'a si bien fait comprendre, vous ne cherchez qu'à faire de notre pays un port stratégique en cas d'expansion du conflit. Avez-vous pensé à nos opinions sur cette guerre ? N'avez-vous pas songé à notre potentielle neutralité ? Et bien, vu que le dire en langage international ne suffit pas, Je vais vous le dire comme chez nous : Ni fydd Achos yn dod yn borthladd milwrol Velsna ! Nous ne voulons ni de navires de guerres velsniens, ni de technologies velsniennes. Nous ne voulons rien avoir à faire avec votre Marineria. Que vous vous engagiez dans le conflit, cela ne nous regarde pas, mais nous ne souhaitons pas être impliqué également. Le débat est clos sur ce sujet."

Cadwalader , satisfait de la répartie de son compère, reprit :
"S'installeront en République d'Achos les entreprises que nous voulons. Si vous voulez installer le Groupe Laurenti Alfonso au sein de notre pays, alors laissez-nous mener une enquête préalable afin de déterminer si cette firme présente un intérêt pour notre pays, si ses méthodes de fonctionnements sont en raccords avec les Lois achosiennes, et si celle-ci ne dissimule rien de... douteux, dirons-nous. Il en vas de soit que vous pourrez faire la même chose au sein des entreprises achosiennes intéressées par votre nation. Cela sera plus avisé qu'accepter en simple entretien diplomatique. Pour finir, nous pouvons vous proposer de réduire la taxe de douane des marchandises velsniennes de 5 %. Nous attendons maintenant votre proposition."
Étant donné la nature tendue de l'échange sur les bases militaires, Scaela préféra laisser la parole à l'ambassadeur Michele, qui était entre autres reconnu pour un penchant naturel pour les tractations de ce type avec les achosiens. Ce dernier repris les propos de Lewison:
- Je comprends vos réticences concernant ce sujet. Il est dommage de ne pas laisser profiter votre future marine de l'expertise de la Marineria dans ce domaine, surtout par les temps qui courent. Mais nous n'insisterons pas. Une éventuelle invasion de l'Achosie par des communistes n'est pas notre problème en soit. Croyez moi bien, les loduariens se fichent bien du concept de neutralité qui pour eux est très théorique. Passons au sujet économique si vous le voulez bien. Devrions nous parler de droit de douane étant donné que le thème est déjà lancé ?

Le triumvir Scaela se sentait bien plus à l'aise sur le sujet, et fit signe à l'ambassadeur de lui laisser le relais dans cette partie de "ping-pong" rhétorique qu était en train de se jouer dans cette salle au nom d'un éventuel accord à venir:
- En effet Michele, je pense qu'une mesure de réduction des droits de douane à hauteur de 5 à 10% des tarifs habituels sur un certain nombre de ressources de notre choix commun pourrait stimuler la croissance du commerce entre nos deux pays, ce que nous souhaitons du tout cœur. A ce titre je pense que le secteur des spiritueux particulièrement développé à Achos pourrait bénéficier de mesures de ce type, ce qui doperait vos ventes à Velsna. A l'inverse, comme nous l'avons déjà mentionné, les entreprises de construction navale velsniennes voient en Achos un marché à fort potentiel. Ces deux exemples figurent parmi beaucoup d'autres, mais je pense qu'ils illustrent le mieux le gâchis que représente ces tarifs existants prohibitifs. 5 ou 10%, sur ce point là nous vous laissons décider. Mais qu'importe ce que vous choisirez, nous pensons que cela représentera déjà une belle avancée. Pour un prince se pensant en territoire conquis, voyez que je vous laisse une marge de manœuvre des plus confortables, n'est-ce pas ?

Sur un autre sujet qui a tenu à cœur du Sénat et dont certains de ses membres vivant en Achosie du nord m'ont informé, nous avons eu l’idée de développer notre politique culturelle à l'égard de l'Achosie du Nord, et ce dans une optique semblable aux accords que nous avons déjà avec Teyla ou la Zélandia. Ainsi, nous vous proposons la mise en place d'un programme d'échange inter-universitaire entre les établissements de nos capitales respectives. Que pensez-vous de cette proposition ? N'est-elle pas trop arrogante pour vous ?


Scaela s'affaissa légèrement dans son siège, observant à nouveau les armures trônant dans la pièce. Il ajoute:
- XVIIème siècle donc ? J'adore cette période. J'en ai plusieurs de cette tranche au Palazzio Scaela, mais ce sont des zélandiennes, elles sont beaucoup plus faciles à trouver. A l'occasion, peut-être votre ambassadeur à Velsna voudra bien visiter en ma compagnie le musée de l'Arsenal un de ces jours. Il y a là-bas des pièces exceptionnelles.
Lewison et Cadwalader furent satisfaits que les représentants velsniens aient fini par lâcher le sujet militaire, ce qui permit enfin de se concentrer sur de vrais sujets de débat, malgré l'arrogance pestilentielle de Scaela. Ils analysèrent les propositions du triumvir. Finalement, Cadwalader reprit.

"En ce qui concerne les frais de douane, coupons la poire en deux, nous vous proposons une réduction de 7,25 % dans nos ports respectifs. Ainsi, cela répond aux attentes de chacun. En ce qui concerne le programme d'échange interuniversitaire, nous n'y voyons aucun inconvénient. Nos universités seraient ravies d'accueillir des étudiants velsniens. Nous avons d'ailleurs des projets similaires dans nos cartons, Lewison ?"
Interpellé par son collègue, le consul s'empressa de répondre :

Tout à fait, Cadwalader, nous avions eu l'idée d'installer une ligne aérienne directe entre Velsna et Coningsby. Dans le même domaine, nous réfléchissions à une ligne ferroviaire rapide reliant l'Achosie du Nord à la République d'Achos. Ces deux projets auraient pour conséquence de faciliter le déplacement entre nos deux pays, mais également de favoriser le tourisme, ce qui ne peut être une mauvaise chose. Qu'en pensez-vous ?

Et en écoutant la remarque de Scaela sur les tableaux achosiens, Cadwalader proposa :

Si vous le souhaitez, nous pouvons prêter au Musée de l'Arsenal quelques pièces du Trésor National comme l'un de ces tableaux ou quelques armures et autres accessoires achosiens. Cela pourrait donner lieu à une exposition des plus intéressantes à Velsna ! Nous pouvons même envoyer quelques Historien achosniens faire des conférences sur ces objets si vous le souhaitez.
[justify]A la proposition d'un accord sur une densification des transports civils entre Velsna et Achos, ce fut le sénateur Michele qui eu la réaction la plus manifeste. Ce dernier était natif d'Achosie du nord et maîtrisait son sujet bien plus que le lointain Scaela, pour qui le domaine des transports était un thème de second ordre réservé au Maître des Canaux, souvent considéré comme le ministère le moins prestigieux du Conseil Communal:
- Excellences consuls, à propos des propositions faites sur de nouvelles liaisons inter-étatiques entre nos deux États. Vous ne manquez là pas d'idées. Pour ce qui est d'une liaison aérienne entre la cité de Velsna et l'Achosie, je pense qu'un certain nombre de nos compagnies vont s'empresser de se présenter à un éventuel appel d'offre concernant une ouverture de ligne. Nous avons par la passé signer un accord de ce type avec la nation d'Esmea, alors je pense que c'est largement dans nos cordes. Nul doute qu'une ligne telle que celle là aura de la demande. Et puis, si cela ne marche pas, nous aurons au moins essayer. A votre convenance, nous pouvons d'ores et déjà inclure cet appel d'offre d'ouverture de ligne dans nos accords à venir.

Cependant, je me dois d’émettre un point d'arrêt en ce qui concerne ce projet de ligne ferroviaire, et ce pour une simple raison d'ordre politique. Le Sénat et le Conseil Communal de Velsna n'ont aucun pouvoir sur les infrastructures ferroviaires construites en Achosie du nord, sauf utilité jugée stratégique. En effet, ce que vous appelez l'Achosie du nord, et que ses habitants nomment plus communément la "Strombolaine", est sous la juridiction de deux cités libres, Strombola et Velathri, qui bénéficient d'une autonomie élargie au titre de leur statut. Mis à part sur les questions militaires, étrangères et fiscales, nous n'avons que peu d'influence sur les décisions prises par leurs sénats respectifs. Si vous voulez continuer cette conversation en amont, il faudra donc en référer à ces derniers. Mais cette idée, à titre personnel, doit être creusée. Et si réunion il y a, je serai présent pour représenter la Grande République.


Dino Scaela subtilisa de nouveau la parole à l'ambassadeur pour un court instant:
- Ce taux de 7,5% que vous proposez, nous le trouvons acceptable. Vous pouvez d'ores et déjà faire des propositions sur les secteurs dans lesquels ces réductions de tarifs auront lieu. Naturellement en ce qui nous concerne, nous sommes intéressées à l'idée d'une baisse notable dans la branche de la construction navale civile, ainsi que le transport naval de fret.

Je vous remercie de la proposition concernant un partenariat culturel. Je dois dire que ces toiles me font de l’œil. Un échange d’œuvres me paraît envisageable.

En l'état, mon ambassadeur va vous montrer à quoi ressemble nos accords, regardez par vous-même. Et si vous avez quelque chose à rajouter, faites le nous savoir. Si vous êtes satisfaits, alors inutile de perdre davantage de temps.


Dino Scaela a écrit :
Accord commercial et culturel du 7 janvier 2013


Préambule :
Par ce présent traité, les représentants de la Sérénissimes République d'Achos et de la Grande République de Velsna s'engagent à respecter les termes suivants pour une durée indéterminée dans un esprit de coopération et de concorde:



Article 1 :
Les deux parties s'engagent à une réduction des tarifs de douane de l'ordre de 7,5% sur tout bien, associé à un secteur de l'économie faisant l'objet d'un consensus entre les différents acteurs publics et privés des deux parties. Achos et Velsna se réservent le droit d'organiser entre leurs acteurs privés des réunions ultérieures afin de réaliser un audit d'un éventuel besoin de ces baisses de taxe.

Article 2 :
Les deux parties s'engagent à l'institution d'un programme d'échange inter-universités concernant le personnel étudiant et enseignant. Les deux parties s'engagent à se donner les moyens financer de sa mise en place, et en facilitant l'accès aux filières et écoles de leurs nations respectives sur le plan financier et culturel. Un programme d'aide linguistique sera proposé aux ressortissants étudiants afin de garantir une meilleure intégration possible.

Article 3 :
Les deux parties s'engagent à la dynamisation du secteur du transport aérien, devant permettre l'ouverture d'une nouvelle liaison entre Velsna et Coningsby. Un audit suivi d'un appel d'offre sera réalisé par les deux parties afin de trouver deux acteurs du secteur capables d'assurer la dite liaison. Deux compagnies, respectivement une achosienne et une velsnienne, se partageront le droit d'exploitation de cette dernière à hauteur d'un vol sur deux.
Les consuls analysèrent méticuleusement le contrat ainsi rédigé, et conclurent qu'il était pertinent et conforme à l'accord trouvé lors de cette rencontre, qui, bien que mouvementée, aura permis de rapprocher les deux nations. Ils signèrent tous deux le contrat, chacun d'une couleur et d'un stylo différents comme le veut le protocole, puis Lewison reprit la parole :
"Bien, cela semble conclure cette rencontre, nous pouvons donc commencer les préparatifs du dîner de ce soir ! Le thème sera celui de la tradition, mais ne vous inquiétez pas, nous savons que nos plats nationaux ne sont pas toujours appréciés aux quatre coins du monde. Ainsi, des plats plus communs seront également disponibles. Si vous voulez bien nous suivre !"

Les consuls accompagnèrent leurs homologues vers la salle d'honneur pour le repas, concluant ainsi cette rencontre.

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DÎNER

Offert par Messieurs les Très Honorables Consuls de la République d'Achos
à l'occasion de
La visite officielle des représentants d'États de la Grande République de Velsna

Entrées:

Cullen skink de Haddock et pomme de terre, accompagné de son croquant d'avoine aux sésames
Saumon fumé dans son écrin de légumes du soleil, sublimé d'une sauce au fromage de chèvre de la région
Assortiment de fruits de mer

Plats Principaux:

Haggis de brebis accompagné de sa purée de navet et de patates douces
Brochette de baleine avec sauce au citron, rumbledethumps de choux frisé et de pomme de terre
Mi-cuit d'espadon pané aux sésames et ses frites de rutabaga
Boxty enveloppant son entrecôte de bœuf et son sauté de courgettes à l'ail et au persil

Desserts :
Assortiment de sablés du millionnaire aux multiples chocolats et caramels
Pancakes aux myrtilles sublimés par un sirop d'érable de Gwlad y llochesau
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