Rhétorique velsnienne - Historique des grands discours
Posté le : 02 mars 2024 à 09:55:37
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Posté le : 02 mars 2024 à 09:57:28
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Mes frères et mes sœurs, mes excellences sénateurs et sénatrices. Je n’ai pas peur de vous appeler fratrie, car c’est ce que nous sommes les uns pour les autres dans cette salle : une fratrie. C’est ce qu’étaient les fondateurs de notre cité lorsqu’ils ont sont arrivés sur ces berges. Des individus n’ayant plus de nation, plus d’attache, plus de foyer, plus rien. Mais des individus audacieux, entreprenants, courageux, des visages rayonnants de ce qui s’offre à eux…tout comme je les vois en face de moi dans cette pièce. Regardez-vous, regardez votre voisin, et dites-vous : voici un frère !
Vous êtes tous magnifiques ce soir. Comptez le nombre de bagues à vos doigts, et vous mesdames, comptez le nombre de diamants sur vos parures et vos colliers. Pas mal pour des descendants d’exilés, pas vrai ? Je sais ce que vous me direz : mais Triumvir Scaela, je n’ai eu besoin de personne pour gagner tout ce que je possède ! Et vous auriez raison, tout en oubliant quelque chose de très important toutefois. Notre prospérité a un cadre, elle s’inscrit dans quelque chose qui nous dépasse en tant qu’individus. Les loduariens vous répondront que la prospérité est le fruit du travail du glorieux leader. Les Etats-Nations vous diront que c’est le sentiment d’appartenance à un peuple qui conditionne notre existence. Les religieux orientaux de la lointaine Vélésie rétorqueront quant à eux que c’est dieu qui est à l’origine des aléas de la vie. Mais nous savons que nous fonctionnons autrement ici, toutes ces solutions ne sont pas l’origine de notre force. Je vais vous répéter, excellences sénateurs et sénatrices, chers ambassadeurs de l’étranger, je vais vous mettre dans la confidence d’un secret que vous ne révélerez pas à qui que ce soit : le secret de la résistance de Velsna à travers toutes les épreuves que notre cité à dû aborder.
Nous ne sommes pas un Etat-Nation, nous ne sommes pas non plus dans un Etat de dictature personnelle, pas plus que nous sommes des théologiens. Non, nous sommes davantage que cela. Vous vous dites que Velsna n’est que le nom d’une ville ou d’un pays, et là vous auriez tort. Velsna n’est pas une ville, c’est une cité. Nuance. Velsna est un corps civique davantage qu’un lieu. Mettez tous ces palais dont celui-ci en ruines, détruisez le Palais des Patrices, dispersez ses habitants et rasez la ville…mais vous ne détruirez pas Velsna pour autant. Parce que notre cité n’est pas un lieu, pas plus qu’un peuple. Nous sommes un corps civique, comme le dit si bien mon confrère DiGrassi à longueur de journée. Nous sommes un groupe de citoyens politiquement organisé vers un seul et même but : assurer la continuité de notre liberté, notre libertas. Ainsi, si d’aventure une force voulait faire tomber notre cité, il faudrait tous nous passer au fil de l’épée.
Et à ce titre, les trois hommes à cette table, moi y compris, sont de ceux qui se sacrifieront en premier pour vous, au mépris de leurs propres vies. Regardez DiGrassi dans les yeux, et vous verrez le sens de la discipline et l’esprit laconique qui a permis à nos ancêtres fortunéens de triompher des hordes occitanes et achosiennes. Regardez Vinola dans les yeux, et vous verrez la fougue de la jeunesse qui donne à notre cité sa vitalité. Nous prendrons les coups pour vous, nous nous interposerons devant toutes les instabilités et les modèles politiques défaillants que l’étranger tente de faire entrer dans notre maison bien rangée. Ces coups, nous nous engageons à les subir jusqu’au bout, jusqu’à ce que nos corps soient couverts par les cicatrices. Que gagnons nous à faire cela ? Rien. Mais nous le faisons pour le salut de votre gloire et de votre fortune, pour notre cité. C’est pour cela que vous, membres du Sénat, vous nous avez nommé. Vous avez jugé que notre cité devait être défendue face à ses propres caprices, face à ses questionnements qu’elle peut avoir lorsque des étrangers lui tendent un miroir déformant, qui ne leur montre que ce qu’ils veulent que nous devenions. Et ce soir, nous, triumvirs, nous pouvons vous promettre que nous porterons sur nos épaules le poids de ce fardeau jusqu’à ce que vous jugiez bon de nous le retirer, tel Atlas portant le fardeau du monde sur lui.
Buvez, mes frères et mes sœurs de Sénat, car, comme pour tout dans la vie des velsniens, personne ne le fera à votre place.
Posté le : 05 jui. 2024 à 11:33:48
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J’ai ouïe dire que nos voisins du sud se fourvoient encore dans quelque intrigue sournoise, mais que pouvons-nous attendre d’autre de leur part ? Nous leur avons tendu la main avec un traité, le Sénat de Velsna leur a donné les lauriers de la paix. Et regardez donc ce qu’ils nous ont offert en échange de tout cela : de la vindicte, du bellicisme et de la haine. Car ce peuple est bien incapable de donner autre chose que ces sentiments, de nous les propager et d’empoisonner nos cœurs. Car je le dis, ce n’est pas de notre faute si nous sommes dans la contrainte de les haïr, mais bien la leur. Ils sont les seuls et uniques responsables de cette situation, qui est scandaleuse à des égards que je vais présenter à cette noble assemblée.
Envisageons nos malheurs avec sang-froid, et défendons-nous avec courage, car nous allons en avoir besoin. Voici le premier de ces malheurs : l’AIAN. Nous avons été bons avec eux par le passé, trop bons pour la simple raison que certains d’entre eux sont encore vivants. Velsna a été bien trop généreuse avec les survivants de cette secte, comme à sa mauvaise habitude. Nous avons beau nous plaindre de ces sauvages à longueur de temps à ces excellences parfumées du continent, ceux-ci n’ont jamais compris notre situation et à la mauvaise graine à laquelle nous avions affaire. Quand on désherbe un jardin, on doit toujours en arracher TOUTES les mauvaises herbes, sans quoi il faut s’attendre à ce qu’elles repoussent. La bonté de Tomassino et de DiGrassi d’en laisser en vie certains nous a donc conduit à cette situation, celle qui a mené à l’ignoble attentat que nous avons subi sur les marches mêmes de ce Sénat ! Ces animaux sont montés sur les marches de ce palais sacré par nos pairs et l’ont souillé avec le sang de nos enfants et de nos concitoyens. Ils ont commis l’irréparable et se sont fourvoyer dans leurs vieilles malices avec un plaisir qui confine à la démence. Encore une fois, Velsna a répondu à cela avec timidité et faiblesse. Le « compromis », que leurs sénateurs répètent à longueur de temps. Mais je vais vous dire à quoi il a mené. Les achosiens nous avaient promis de faire la lumière sur la culpabilité de ces criminels, nous avons montré patte blanche et nous sommes portés prêts pour enquêter à leurs côtés. Mais c’est bien à croire qu’ils cachent quelque chose lorsque cette enquête est au point mort depuis des mois ! Toujours des excuses et toujours des prétextes ! Et comme de par hasard, le premier reflexe de ces terroristes aura été de passer leur frontière pour y chercher refuge en la patrie des achosiens. Ces éléments sont-ce t-ils pas des preuves accablantes d’une complicité ? Permettez-moi de heurter vos pudeurs en vous répondant que oui : l’Achosie est coupable de tous ces maux, j’en ai la certitude ! Il faut détruire l’Achosie !
Vifs applaudissements et acclamations à l’extrême droite de l’assemblée. Protestations sur les autres bancs.
Mais s’il n’y avait que ça…car un fourvoiement ne va jamais sans une suite de fourberies et de mensonges. Car depuis des mois, sous notre nez, les achosiens tractent avec une autre de ces peuplades, conspirent en leurs terres pour nous encercler, nous et nos familles ! Ils pensent vainement que leur salut vient du caractère mesquin de ces kolisiens qui vivent par-delà la mer. Les têtes de pierre ! Rien que ça ! Ils discutent, ils rient ensemble, ils flirtent. Après avoir amené l’OND à nos frontières, voilà que nous devrions faire face à une alliance de ces deux vils peuples à quelques kilomètres de notre cité ! Car ne vous y trompez pas : les kolisiens ne sont pas les derniers lorsqu’il s’agit de briser des paroles. Eux et leur ZEE ont empoisonné la Manche Blanche avec leur venin durant plus d’une année. Une année au cours de laquelle nos pécheurs et nos exploitants de la mer se sont appauvris sous les enfreintes manifestes à la liberté de notre cité, celle de circuler librement sur les flots ! La liberté que nous avons gagnée lorsque nos ancêtres se sont installés en ces terres froides. Et ce ne sont pas les seuls perfides avec lesquels ils conspirent. Les astériens sont aussi sur nous, et attendent que nous tournions le dos pour nous poignarder ! Eux que notre Sénat a choyé, eux à qui nous avons offert cadeaux et riches présents, eux auquel le Sénat de Velsna n’a que trouvé trop d’excuses. Eux, se liguent également envers nous pour des raisons qui ne se résument à nulle autre que de la détestation de notre simple existence ! Nul doute que ces amitiés ne sont qu’une énième provocation, mais c’est celle de trop ! Celle qu’il ne fallait pas faire.
Je vous le dis ainsi, même si cela en choquera certaines : ces infâmes ne nous laissent pas le choix et nous mettent dos au mur : il faut détruire l’Achosie ! Détruisez l’Achosie, et l’AIAN n’aura plus de base arrière ! Détruisez l’Achosie, et personne ne viendra jamais nous frapper dans le dos ! Détruisez l’Achosie et nous obtiendrons justice pour tous nos morts ! Détruisez l’Achosie , et les kolisiens ne nous menaceront plus jamais !
Le reste de l'humanité ne se plaindra pas car c'est faire son bien que d'extirper le mal. C'est être bienfaisant pour la patrie que de punir des terroristes soutenus par un Etat voyou. Qui pourrait demander grâce pour des tueurs de vieillards et d’enfants ? Que l’on donne une médaille à ceux qui seraient comme moi, pris d’une telle pensée, car ce serait là juste rétribution.
Que les peuples de toutes les cités velsniennes ouvrent enfin les yeux sur les étranges et atroces maximes du gouvernement achosien, et qu'ils tremblent devant la perspective de le voir amasser des troupes étrangères à nos portes. Et si, dans ce moment de peur et d’incertitude, des peuples aveuglés ou asservis par les mensonges achosiens n'entendent pas notre juste et inévitable dénonciation, un jour les peuples de nos ci-tés, effrayés de leur tyrannie, la fourberie de leur nature et la corruption de leur gouvernement, un jour les peuples de Velsna, coalisés par le besoin général de la liberté, réaliseront leur vœu sans même consulter cette assemblée. Ils se feront justice sans vous, et cela sera de votre faute s’ils seront sortis de l’état de droit de notre République.
En attendant que ce vœu des hommes libres se réalise, chassons les achosiens de notre territoire. Ceux qui se cachent parmi nous, ceux qui n’ont pas daigné com-prendre que leur place est de l’autre côté de la frontière. Qu’attendons-nous donc pour se faire ? Achos se refuse à nous offrir la justice ? Soit, très bien ! Alors, en échange, pour leur faire grâce du retour de tous ces achosiens que nous nourrissons à nos crochets sur notre sol ? Ceux qui seraient capables de nous égorger dans nos lits avec un grand sourire, de s’en prendre à nos enfants et à nos institutions !
Aussi, voici ma proposition en état à ce gouvernement, en attendant que ce dernier ne retrouve son courage que de s’opposer à la fourberie du gouvernement achosien. Nous devons, en l’état, être prêts à expulser les citoyens de notre cité qui ne daigneraient pas présenter le sentiment d’appartenance qui est dû à cette dernière. Ce ne serait que sécurité que de se prémunir d’éventuelles attaques de cette minorité de la population qui parle encore dans cette langue barbare et sauvage. Ainsi, je propose l’expulsion temporaire de ces derniers hors du territoire de notre cité, jusqu’au règle-ment de nos différends avec le gouvernement voyou d’Achos. Après tout, ils se sentiront bien plus à l’aise en cette patrie qu’en la notre.
La proposition du sénateur fut rejetée à 671 voix contre 329
Posté le : 22 août 2024 à 18:05:22
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Ainsi, la requête d’excuses officielles et publiques du gouvernement wanmirien, par un quelconque miracle, était arrivée en tête de l’ordre du jour du vieux Zonta. Comme à chaque début de séance, les sénateurs devaient attendre le démarrage de la session, qui était signifié par l’arrivée du Sénateur-Doyen au perchoir. Celui-ci était accompagné de cinq licteurs qui faisaient rideau entre lui et les autres sénateurs. Les cicatrices du coup d’état de Scaela étaient encore fraiches, et quelques précautions étaient encore de mise. On aida le vieil homme à monter sur sa hauteur et on lui fit don de son album sénatorial contenant l’ordre du jour. Zonta a le privilège de l’ancienneté, aussi, personne ne se doit prendre la parole avant lui, et cela vaut même pour des personnages aussi importants que Matteo DiGrassi, l’ancien triumvir. Sans quoi le sénateur auteur de cet affront pourrait être exclu du Sénat pour une certaine période.
Le vieil homme parle :
« Au Sénat et à notre Conseil Communal, je vous salue, mes frères et mes sœurs, vous qui partagez avec moi cette République. Je déclare cette session ouverte et vous informe de notre première question. Il y a trois jours, notre estimée Maîtresse du Bureau du Grand commerce fut interpellée par des étrangers. Et il fut demandé de part du gouvernement du pays wanmirien, la formulation d’excuses publiques au sujet de la période coloniale. Que devons-nous faire, mes frères ? La Grande République demande vos conseils et attend vos propositions. ».
Les sénateurs se regardaient l’air hébété : on ne leur avait jamais demandé une telle chose. Ces individus n’ont pas l’habitude de cette attitude consistant à « s’excuser ». Si dans l’opposition, on se montre intéressés et dans l’attente d’arguments, dans les rangs conservateurs, on entend un discret grondement, qui enfle et enfle encore, et qui se transforme en vif éclat de rire collectif, qui dure une bonne trentaine de secondes. Le vieil homme, pourtant lui aussi sou couvert d’un sourire, repris en main la séance :
« Allons, mes frères. Calmons-nous donc et reprenons le contrôle de nos émotions, mais si nous nous dressons là face à une tâche difficile. Sénateur Mattia, toi qui ris plus fort que tous les autres réunis, voudrais tu prendre la parole pour me dire ce qui t’amuses tant ? ».
Le jeune sénateur ONDehors, conformément à la coutume, se lève de son siège et vient au-devant de ses confrères, se présentant face à eux et dos au perchoir du doyen. Debout, il commence à dérouler sa parole et sa clameur :
- Mes frères. De la majorité et de l’opposition. C’est là une bien curieuse requête qui suscite en effet, notre attention. Nous sommes affairés à conduire les affaires de notre cité, nous veillons à la reconstruction de notre patrie, nous recommençons à faire des affaires et avons repris notre grand commerce d’une main ferme. Nous veillons à ce que nos intérêts ne se heurtent pas à ce qui pourrait détruire notre République, par une gouvernance sage qui n’attire pas le mauvais œil de l’extérieur, comme de l’intérieur. Nous sommes en bon terme avec tout ce qui pourrait commercer, et sommes satisfaits ainsi. Nous sommes de bons payeurs, qui remboursons toujours nos dettes. Et nous venons ensuite au Wanmiri, dont nous couvrons les habitants de trésors et bijoux brillants et luxueux. Nous leur donnons tout et faisons acte de notre bonne volonté, dans une attention soutenue qui confine à l’indécence. Et eux, en retour, que font donc ces barbares ? Ces amateurs d’épices qui sont si innombrables sur leurs plages, qui baignent dans l’indigence et la disgrâce ? Ils nous demandent des excuses. Des excuses ! Mais des excuses pour quoi ? Qu’avons-nous fait, nous, qui sommes assis dans cet hémicycle, qui mérite de se mettre le ventre à plat et de faire à ces étrangers le plaisir d’une proskynèse que l’on faisait autrefois aux empereurs rhémiens ? Pour vous, honorable doyen qui cherchez à comprendre la cause de mon impudence, je vous en donne trois.
Nous avons là des étrangers qui exigent des excuses pour un affront qu’ils n’ont pas subit de leur existence. Nous avons là des individus qui pensent que nous leur devons un préjudice moral, au nom de souffrances qu’ils n’ont jamais endurées eux même. Nous venons à eux avec le laurier, et ils viennent à nous en nous reprochant des évènements s’étant produits il y a cinq siècles ? Devons nous présenter des excuses pour Tavaani ? Je pense, mes frères, que vous connaissez ma réponse à cette impudence.
S’ils veulent des excuses, qu’ils demandent ce que les citoyens de Tavaani en pensent. Et ensuite, qu’ils regardent l’état de leur propre archipel qu’ils estiment, au nom d’une obscure veillété territoriale, leur appartenir de droit, comme si les habitants de Tavaani voulaient vivre à leurs côtés. Nos concitoyens possèdent le droit de disposer d’eux même, quoi qu’en pensent le gouvernement d’un pays qui abandonne ses administrés à la misère et au dénuement ! Je préviens ces excellences de la majorité, la demande formulée à notre encontre ne sera que la première d’une longue série d’offensives à notre encontre, et qui ne vaut pas que nous tendions la joue. Les wanmiriens pensent que parce que les voisins parlent la même langue qu’eux, ceux-ci doivent obligatoirement être rattachés à une forme d’espace vital ethnique. Mais nous, velsniens, sommes différents : notre patrie est là où notre corps civique réside. Et nos concitoyens wans de Tavaani ont la même place dans le cœur de notre cité que des citoyens d’Umbra, de Vatluna et de Saliera ! Voilà donc ma première raison : je refuse d’alimenter la machine d’un Etat qui s’estime avoir un droit d’ingérence auprès de de populations qui n’ont jamais exprimer le souhait d’être rattachée à leur obsession de leur nationalisme.
Voici là, ma seconde raison : Pensez-vous que les habitants de Tavaani ont le désire d’entendre ces excuses de notre part ? Si c’était le cas, il y a bien longtemps que cette requête aurait été formulée par ces derniers. Qu’avons-nous à nous rapprocher ? D’avoir fait d’eux des frères ? Des citoyens dotés de droits civiques ? De leur avoir insuffler cette envie d’entreprendre et de réussir ? Nous avons tout donné à nos concitoyens de Tavaani : la joie de la médecine, de l’éducation, d’un bon salaire, le droit de se représenter eux même au sein de nos institutions. Et qu’ont donc les wanmiriens qui pourraient faire envie à nos gens ? Les wanmiriens, plutôt que d’exercer leur revendication vers l’extérieur, devraient apprendre en premier lieu à fournir à leurs citoyens des routes goudronnées, des hôpitaux, des véhicules à moteurs et des soins de santé. Ce faisant, je pense que nous pouvons disposer de la liberté de ne pas prendre en compte cette requête qui confine à l’insolence.
Et enfin, voilà ma troisième raison de tourner en ridicule cette demande pour le moins comique, qui il est vrai, aura eu le mérite de me décrocher un sourire. Jamais, et en aucun cas un pouvoir étranger ne devrait nous obliger à quoi que ce soit. Nous sommes le Sénat des Mille de la Grande République, nous n’avons de compte à rendre à aucune pouvoir sur Terre si ce n’est Dame Fortune. Nous sommes un corps souverain sur toute l’étendue du territoire de la Grande République, l’incarnation du corps civique constitué de l’ensemble de nos citoyens. Nous n’avons pas mis tous nos efforts dans la balance afin de conserver notre indépendance durant tous ces siècles, pour se voir contraints de fournir des excuses injustifiées à une nation du quart-monde.
Pour finir, mes derniers mots seront destinés à notre gouvernement, ces excellences du Conseil Communal dont les membres sont parmi nous. Faites la seule erreur de répondre positivement à la requête de ces étrangers, Hommes du Patrice, faites-leur le moindre geste de servitude qui déshonorerait l’incarnation du corps civique nous sommes…faites cette erreur et le groupe ONDehors se verra dans l’obligation de se retirer de toute participation gouvernementale. Je vous mets au défi de le faire, car si tel est le cas, vous devrez vous battre contre nous sur toutes les propositions de lois à venir dans cet ordre du jour. Nous ne vous lâcherons plus d’une semelle, car nul ne peut se permettre de fouler l’honneur du corps civique comme vous le feriez sans conséquence.
Posté le : 29 août 2024 à 13:28:01
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Achosie maudite
Maceria : Excellences sénateurs, vous qui êtes l’élite de tous les velsniens, il m’est un sujet cher auquel, à mon estimation, le Conseil Communal actuel fait preuve de la plus suprême des incompétences ! Vous le savez tous, vous vous regardez entre vous sans vous l’admettre. Mais scrutez bien le blanc de vos yeux, car cela n’enlèvera rien à l’ignominie que nous subissons en ne faisant qu’évoquer ce nom : Achos.
Huées depuis la plupart des gradins
Maceria : Oui, plaignez-vous tant que vous le voulez, mais quel degré d’incompétence faut-il avoir pour que vous réalisiez à quel point nos cités d’Achosie du Nord, celles que nous nous devons de protéger, courent un danger grave. Velsna, entends-moi, car il s’agit bien là d’une crise existentielle telle que l’avez décrit son excellence Altarini. Velsna a trois ennemis qui menacent son existence, et avec qui il convient de ne jamais transiger : l’Achosie, Kolisburg et la Zélandia. Et la situation que nous vivons en île celtique concerne deux d’entre eux. Et vous, que faites-vous ? Si ce n’est mettre votre tête dans le sable en prononçant un oui béat à toutes les demandes de ces sauvages ? Rien !
Un an ! Cela fait un an jour pour jour depuis que nos citoyens de Strombola ont été frappés au cœur par des terroristes, possédants d’une méthode issue d’un autre âge. Dans ce cas, qu’attendons-nous ? Ils utilisent de telles méthodes ? Alors nous devons répondre ! Au lieu de cela, nous tractons avec ceux chez qui ces criminels se sont réfugiés ? Rendez vous compte du ridicule de cette situation ? Croyez vous que nous devrions racheter le contenant de ce qui nous est volé au perpétrateur d’un tel crime ? Bien sûr que nous. Pourtant, c’est ce que nous faisons.
Alors, excellences, peut-être qu’au lieu de s’empêtrer dans des aventures hasardeuses en pays des margoulins, nous devrions nous préoccuper en premier lieu de la sécurité de nos cités ! Cessons cette intervention inutile à Rasken, et faisons rentrer nos enfants à la maison pour nous préparer à cette affaire autrement plus sérieuse qu’est celle de l’Achosie maudite. Oui excellences, je vous le dis, que maudite soit l’Achosie qui perturbe la tranquillité que nous nous sommes engagés à maintenir avec la meilleure des volontés. Que maudite soit l’Achosie de cette mauvaise foi qui retarde toute tentative de négociation à notre égard. Qu’attendons-nous bon sang ?
Applaudissements sur les bancs d’ONDehors et des Optimates. Gabriele Zonta rappelle à l’ordre en frappant trois fois avec sa canne, les licteurs font de même avec leurs faisceaux
Zonta : Quelle verbe et quelle fougue, excellence Maceria. L’on aurait moi lors de ma prime jeunesse.
Rires épars
Zonta : Mais n’en doutez point, ce n’est guère un compliment. Car j’ai longtemps été aussi ignorant de la chose politique que vous, me laissant rattraper par un grand amour des lettres velsniennes classiques qui il est vrai, sont inspirantes. Une négociation est toujours longue et laborieuse, excellence Maceria, et je ne vous en veux pas de vous l’apprendre. Après tout, jamais aucune commission de travail de notre Sénat illustre ne vous a convié aux affaires étrangères. Ce faisant, votre lecture de la situation me semble catastrophique. Le Sénat aurait inutilement envoyé de l’aide à l’un de ses alliés les plus proches ? J’en doute. Car comme vous ne le savez…peut-être pas, tout service se rend un jour ou l’autre, et des pertes d’Apex nous seraient désastreuses. Je comprends que cela ne vous intéresse guère, excellence, mais pensez donc à vos amis fortunéens qui entendent mettre la main sur ces capitaux.
Rires et applaudissements sur la plupart des bancs
Zonta : Mais passons. Qui parmi nous aurait le cran de dire que l’Achosie n’est pas un sujet important ? Personne à ma connaissance. Et celui qui aurait cette pensée se confronterait certainement un grand nombre de problèmes. Mais excellence Maceria, afin de résoudre un problème, il nous faut le prendre par tous les sens, et non pas seulement celui de l’agression pure et simple. Ce qui paraîtra ainsi si nous procédons de la sorte. Alors je vous en prie, excellence : si vous souhaitez voir notre cité en état de guerre avec la moitié de l’Eurysie, faites donc. Mais en ce qui me concerne, je tiens à la grandeur de notre cité et sa prospérité. Sujet suivant, excellences...
Posté le : 11 déc. 2024 à 11:03:54
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Débat sur l'arrestation des sénateurs libertariens, le procès de Toni Herdonia et la déchéance du statut de sénateur
Para : Excellences sénateurs, si on peut vous appeler ainsi. Nous avons été le théâtre ces dernières semaines, sur ce sujet touchant à la sécurité de la cité et l'intégrité de ceux qui la dirige. Mais à cela je dirais que cela ne nous sors pas de nos habitudes.
Huées depuis la plupart des gradins, rappel à l'ordre du Doyen Gabriele Zonta
Para: Oui, vous m'entendez bien: les libertariens ont été arrêtés, cela conformément aux recommandations que nos sénateurs font depuis des mois. Les avertissements étaient là et vous aviez conscience de la dangerosité de Toni Herdonia. Ses crimes ne sont qu'un secret de polichinelle dont la majorité des velsniens ont connaissance. Et pourtant, vous avez joué avec le feu, encore et toujours. Vous avez cru que vous n'entendriez plus jamais parler de lui en l'envoyant au loin, comme un enfant qui fermerait les yeux en pendant que ce qu'il ne voit pas peut le blesser. Regardez donc le résultat de cette manœuvre purement politicienne, qui n'a été destinée qu'à se débarrasser de cet individu sans se salir les mains. Regardez le procès dont le jugement qui n'aurait pu appartenir qu'à cette assemblée est désormais à la vue du monde. Encore une fois, vous faites preuve d'une timidité inquiétante, qui nous pousse à croire que vous aviez la volonté de garder ces opposants sous le coude pour vous en servir plus tard. La vérité, sénateurs, c'est que cette situation a échappé à votre contrôle et que vous ne le reconnaissez point.
Nous voterons votre proposition de déchoir les sénateurs libertariens du FHL, Maître de la Garde, mais n'attendez pas la moindre forme de gratitude de votre part. Ces dangers auraient dû être combattus depuis le premier jour. Et c'est ce système politique, dans lequel nous vivons, ou plutôt, nous survivons, qui est responsable de leur émergence. Cela, vous n'y trouverez jamais de solution car votre logiciel politique est purement incapable d'envisager la faillite de votre oligarchie.
*acclamations sur les bancs eurycommunistes et de la part du petit groupe communaliste, huées sur les autres bancs*
Pasqual: Tant de fougue et de verve de votre part, excellence Para. Votre détermination à défendre la libertas de notre cité me fait chaud au cœur. Je sais que, d'habitude, vous avez plutôt tendance à défendre celle de la Loduarie donc...
*rires sur les bancs conservateurs*
Pasqual: ...donc cela représente un changement agréable. Mais, maintenant que cette question de souveraineté s'impose à votre esprit, je puis me permettre d'expliquer les raisons d'une telle manœuvre, si tant est que je puisse envisager que vous soyez capable de la comprendre. Ne voyez vous pas à quel point il y a plus à gagner à rendre service à tout un troupeau de nations, qui ont tous un compte à régler avec cet homme dans un cadre international, plutôt que dans le nôtre. De quoi aurions nous eu l'air si le Wanmiri, Sylva, le Grand Kah, Teyla ou un autre membre de ces mécontents aurait dû se contenter d'une condamnation tenue au secret ? Non. Ce procès doit être spectaculaire, et nous ferons tout, bien que ce dossier ne soit plus en notre pleine possession, pour que la peine de cette...chose...soit la plus lourde possible. Ce n'est pas s'humilier que de livrer un tel homme à la vindicte de toutes les nations, puisque Toni Herdonia n'appartiendra plus, ni à notre corps civique, ni à ce Sénat à la fin de notre session parlementaire.
*applaudissements sur les bancs conservateurs et libéraux*
Pasqual: Mais revenons l'objet de notre réunion d'aujourd'hui, chers sénateurs eurycommunistes. Encore une fois, vos aboiements retardent notre travail. Nous sommes là pour voter l'accusation du nommé Toni Herdonia au motif de tyrannie. En abusant de sa fonction d’ambassadeur et de sénateur, Toni Herdonia s'est comporté en ennemi de la cité, et ses idées, dangereuses, ont de nouveau fait planer le spectre de l'oppression sur la République. Herdonia a voulu se faire plus grand que nos institutions, les a foulé au pied à chaque occasion qu'il a pu saisir. Il est temps de rappeler à tous les libertariens que la libertas n'est pas une idée que l'on peut avilir à ses propres desseins, et je demande aujourd'hui à cette assemblée de se prononcer: allons nous laisser à cet individu le droit de se revendiquer de son immunité sénatoriale, de se dire l'égal de nos personnes en droit ?
*Le doyen Zonta fait signe aux sénateurs de se prononcer. Presque toutes les mains se lèvent.*
Pasqual: Bien. Toni Herdonia, à compter d'aujourd'hui n'est plus membre, ni de notre Sénat, trop noble pour sa personne, ni de notre corps civique. Toni Herdonia ne pourra plus jamais se targuer d'être l'un de nos concitoyens. Il perdra tous les droits qui y sont liés, y compris celui de résidence. L'intégralité des actifs de cet individu seront saisis, et confiés aux bons soin de la questure sénatoriale. Les sénateurs libertariens, eux, conformément à notre vote précédent, seront déchus de leur mandat, et le degré d'implication avec les actions de Toni Herdonia seront conditionnelles de leur sort. Velsna n'a pas de place à offrir à ceux qui veulent se faire roi en leur propre patrie. Toni Herdonia est ainsi déclaré ennemi public du Sénat et de la République, et doit être traité comme tel.
*applaudissements sur la plupart des bancs*
Posté le : 11 fév. 2025 à 17:08:58
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Prise de parole du sénateur et Maître des Balances Rocco Ascone (Les Hommes du Patrice)
Débat sur l'extradition de Toni Herdonia
Rocco Ascone, sénateur depuis 2012, membre du Gouvernement communal depuis 2015, figure parmi les têtes fortes de l'actuel gouvernement velsnien. Il se targue souvent du bilan économique favorable des dernières années, ce dont beaucoup lui refusent le crédit, arguant que cette dynamique était engagée dés 2012. En retrait pendant une grande partie des débats sur la conjuration des libertariens et le procès Herdonia, son désaccord manifeste avec sa consœur Julia Cavali concernant le demande d'extradition du prévenu le pousse à finalement s'exprimer devant le Sénat.
Jusqu'à quand abuseras-tu de notre patience, Herdonia ? Combien de temps encore serons-nous le jouet de tes outrances, de tes vices et de ton incompétence ? Jusqu'où s'emportera ton audace ? Toi Herdonia, toi qui attire le malheur à notre cité à l'évocation de ton nom. Toi qui nous fait honte d'être citoyens de notre ville. Toi que nous regrettons de t'avoir acceuilli comme un frère dans notre hémicycle. Ton audace a toujours été ce qui cachait la honte que n'importe quel aurait pu éprouver en étant dans tes chaussures. Rien ni personne ne t'a fait reculé afin de pervertir ce que nous considérons tous comme les règles élémentaires bienséantes de notre politique. Ni nos institutions séculaires, ni les renseignements de la Segreda, ni la consternation du peuple de Velsna devant tes actions, ni les regards indignés que tous les sénateurs ont porté vers toi... rien n'a pu t'ébranler dans cette honte constante qu'est ta simple existence !
Alors même que tes projets infâmes ont été découverts, que ta conjuration de libertariens est ici environnée de témoins, que nous avons désormais toutes les preuves de tes desseins à l'encontre du regretté Patrice Dandolo, penses-tu qu'aucun de nous ignore ta véritable nature ? Penses tu avoir l'audace suffisante pour mériter une demande d'extradition de notre part ? Nous savons tout de toi, Toni Herdonia: dans quelle disgrâce tu t'es roulé en défigurant l'ambassade qui était supposée nous représenter auprès de barbares sylvois, quels complices tu as réunis à Velsna en ton absence opportune afin de tenter de renverser notre République, quelles résolutions tu as prises. Alors même que nous pouvons désormais te lier sans entrave à la mort de notre ancien patrice, tu continues depuis ta cellule de maltraiter notre grandeur...
Tout ce temps ! Tous ces manquements aux mœurs de notre cité ! Tous ces complots, le Sénat les connaît, le gouvernement communal les voit. Et pourtant, Toni Herdonia vit encore, et certains ici présent ont l'audace de penser que ce dernier mérite l'extradition ! Depuis sa cellule, il se rit de nous: d'une main il vient à ce procès en pensant que nous l'admettrons de nouveau au sein de notre cité un jour, de l'autre il complote encore et encore tel que les barbares sylvois nous l'ont dit et annoncé, les preuves que nous avons reconnu en toute humilité. Nous, citoyens velsniens, hommes libres pleins de courage, nous croyons faire assez pour la patrie si nous nous contentons d'éviter sa fureur et ses trahisons ! Depuis longtemps, Herdonia, ces excellences du Sénat auraient dû t'envoyer à la mort, et faire tomber ta tête sous l'épée dont tu veux tous nous frapper. L'épée que tu as aidé à tenir contre le Patrice Dandolo, le même poignard qui armait encore tes partisans quelques semaines de là encore.
Je suis éhonté devant l'idée même de demander à ce que Herdonia refasse son apparition sur notre territoire. Il y eu déjà des hommes pour tenter de renverser notre République. Le tyran Dino Scaela s'y est essayé lui aussi. Et un illustre citoyen, le Maître de l'Arsenal Di Grassi, l'en punit par l'exil et la mort de ses partisans. Et lorsque Toni Herdonia a tenté par deux fois de faire de notre cité un théâtre de carnage et de meurtres, le gouvernement communal ne l'en punirait pas !? Je ne rappellerai point que des hommes et des femmes, pour sauver la République de la conspiration que méditait le tyran Scaela, ont abandonné leurs familles et leurs amis pour le combattre: de tels exemples ne doivent pas êtres oubliés.
Applaudissements sur la plupart des gradins
Il n'est plus, non, il n'est décidément plus ce temps où de grands hommes mettaient leur gloire à frapper avec plus de rigueur un citoyen pernicieux que le sauvage d'Achosie le plus acharné. Aujourd'hui, seule une misérable déchéance du statut de sénateur nous a été donnée comme arme contre toi, Herdonia, insuffisance que nous regretteront si elle n'est pas corrigée. Nous ne manquons de rien pour gouverner cette cité vers la prospérité qui lui est due: ni la sagesse des conseils de nos citoyens, ni l'autorité de nos lois ne manquent à notre République. Nous seuls, je le dis ouvertement, nous seuls, sénateurs et gouvernement sans vertu, manquons à nos devoirs.
Il y a deux années de cela, pour assurer le salut de notre cité des affres de l'instabilité, nous n'avons reculé devant aucune limite juridique afin de garantir nos acquis. Les excellences du Triumvirat se sont saisies de leur droit de proscription pour nous défaire de groupuscules qui escomptaient faire grand mal à la patrie. Puis, après la guerre, nous avons garanti par un autre texte que plus jamais les scaeliens ne poseraient le pied en notre ville. Ce décret salutaire, nous l'avons aussi à notre disposition. Mais nous l'enfermons dans les archives du Sénat, comme une épée dans le fourreau. Nous disposons de pouvoirs dont nous avons peur de nous servir. Un pouvoir qui demeure donc inutile. Mais nous avons préféré laisser pourrir et désormais, les barbares s'en chargent à notre place. Si je l'exécutais, ce décret, tu mourrais à l'instant, Herdonia. Tu vis non parce que tu es rusé, mais parce que nous avons été faibles.
Mes excellences, mes frères. Je voudrais être clément, tout comme l'a été notre gouvernement en demandant cette extradition. Mais je voudrais plus encore que la patrie, menacée de périr, ne m'accusât point de faiblesse. Mais déjà je m'en accuse moi-même: je condamne ma propre lâcheté de n'avoir proféré mot avant cela. Une armée de conspirateurs libertariens était prête à fondre sur nos gorges, et ils n'ont été décapités que par une intervention tardive et opportune. Le général de cette armée, le chef de ces ennemis est sur les bancs d'un tribunal étranger. Et nul doute qu'il y sera, méditant sans cesse quelque nouveau moyen de bouleverser la République tout en se défendant d'avoir maltraiter tout être humain par delà notre nation. Si j'ordonnais en ce moment, Herdonia, que tu fusses saisi, livré à la mort, qui pourrait trouver ma justice trop sévère ? Je craindrais plutôt que tous les bons citoyens ne la jugeassent trop tardive. Mais ce que j'aurais dû faire depuis longtemps, des puissances étrangères ont décidé que ce ne serait pas ma main qui te portera le dernier coup. Tu recevras procès à Velsna, Herdonia, lorsqu'on ne pourra plus trouver un homme assez méchant, assez pervers, assez semblable à toi, pour ne pas convenir que ton arrestation pour avoir maltraiter un vulgaire félin fusse juste. Tant qu'il en restera un seul homme qui ait chose à te reprocher à l'étranger, tu vivras, mais tu vivras comme tu vis maintenant, entouré de gardes sylvois. Et lorsque tu auras achevé ta peine, il n'y aura guère de chagrin à te voir devant un peloton d’exécution loduarien. Tu reviendras à Velsna, Herdonia, mais tu y reviendras mort.
Ainsi, Herdonia, achève donc tes desseins, sors enfin de ta réserve, dénonce nous tes complices et avoue tous tes crimes. Et peut-être, notre assemblée daignera t'accorder une demande d'extradition.
*acclamations sur tous les bancs*
Les deux censeurs sénatoriaux déclenchent par la suite leur droit de véto sur la demande d'extradition de Toni Herdonia, approuvée par le Sénat des Mille à 973 voix.
Posté le : 16 fév. 2025 à 19:43:39
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Prise de parole du sénateur de l'opposition Dom Francisco Mogador Altarini (Les Optimates)
Débat sur les tensions frontalières et le droit de pêche en Achosie du Nord
Dom Altarini, sénateur depuis 2014, est l'un de ces quelques survivants du camp scaelien, réduit à néant durant la guerre civile de 2013-2014. En guerre ouverte contre le gouvernement velsnien actuel sur tous les sujets possibles, il semble déterminé à refonder sa famille politique, dont le nombre de sénateurs dans l'hémicycle a été réduit dramatiquement (seuls ceux qui ne s'étaient pas rendus de complicité avec Dino Scaela ont été laissés en paix). Dans ce contexte de rivalité politique, la question achosienne qui refait surface est l'occasion de refaire parler de lui, et d'illustrer l'inaction et la passivité du Gouvernement communal velsnien.
J'erre dans les couloirs du Sénat, mes excellences, depuis de longues journées. Cette maison, j'aime à en toucher le marbre des murs, et ressentir le sang qui coule dans ses charpentes. Le sang de nos illustres prédécesseurs, ceux qui veillent sur nous depuis la tombe. Les fortunéens, lorsqu'ils ont mesuré l'étendue de notre baie, lorsque que les autres peuples auraient pu y voir que des marécages infestés de moustiques. Ceux là ont comprit la force de cette endroit, et la vigueur dont une cité bâtie à cet endroit serait pourvue. Des difficultés, oui, il y en eu. Oui, il fallu assécher les marais, construire sur l'eau, irriguer la terre ferme...le tout avec nos mains. Pensez vous que ces terres étaient vides avant que nos prédécesseurs les eussent peupler ? Non, loin de là. Il a fallu se battre contre la lie de l'humanité: des peuplades d'occident qui n'avaient pas été touchées par le reste de l'humanité. Il eut fallu à nos pères se saisir de leurs courage et de leur audace afin de réclamer ce qu'ils estimaient mériter. Menace après menace, guerre après guerre, sacrifice après sacrifice, nous avons ainsi mériter notre survie en tant que corps civique et en tant qu'entité politique, à contrario de tant de colonies fortunéennes qui n'eurent jamais su gagner leur indépendance de leurs géniteurs. Fortuna est la mère de Velsna... mais qui a donc envie de passer sa vie dans ses jupons ?
Nos pères ont survécu contrairement à ceux d'autres nations disparues, car ils avaient conscience des enjeux de leurs batailles et de leurs combats, ils avaient conscience qu'ils ne devaient jamais laisser une insulte ou un affront, car ce serait là le début d'une mise sous un joug étranger de notre cité. Nos pères avaient conscience qu'aucune guerre ne devait se clore par des accords désavantageux, qu'aucune paix ne valait la moindre concession de notre part, sur aucun sujet: toute terre appartenant à la cité est inaliénable, et je ne parlerais pas de l'océan, que nous avons dressé pour être notre. A coup de gouvernail, de rames et d'éperon. C'est là bien la vérité, que notre cité ne doit son salut qu'à elle même et aux décisions fortes que nous devons prendre pour en assurer la sauvegarde, à l'image de nos prédécesseurs.
Or. Il y a en ce monde des contrées qui provoquent chez chacun d'entre nous, un profond sentiment de dégoût, des terres peuplées de ces gens, qui pensent qu'ils possèdent un droit inaliénable à faire un affront de nous en permenance, et dont notre gouvernement s'est fourvoyé: en faisant la sourde oreille, en se cachant les yeux, en pensant vainement que tout s'arrangera un jour... Mais il en est rien, car lorsque le poison de l'apathie s'empare des Hommes, il faut accepter le fait que rien ne changera. Il n'y a que nous autres, excellences sénateurs, qui pouvons être à l'origine des grands changements que notre cité demande.
Trois ans. Voilà donc trois ans que notre République subit les sautes d'humeur, les insultes et les provocations. Voilà trois ans que nous autres excellences, pensons que ne pas rendre les coups sera la solution à nos problèmes. Voilà trois ans que les cités libres de Strombola et de Velathri subissent la fourberie et la mesquinerie d'un peuple dont on sait pertinemment qu'ils ne les laisseront jamais en paix. Les cités libres d'Achosie du Nors essaient de nous prévenir, appuient sur le bouton rouge en toute circonstance, tentent de nous avertir. Mais nous faisons la sourde oreille. Pourquoi ! Pourquoi n'entendons nous pas leurs appels lorsque ces gens se réarment ? Pourquoi n'entendons nous pas leurs appels lorsque d'honnêtes commerçants et exploitants de la mer sont maltraités et battus, quand leurs embarcations sont éperonnées par des sauvages ! Pourquoi ! Parce que nous sommes gouvernés par des lâches !
*huées sur certains bancs de l'assemblée, applaudissements timides à l'extrême droite de l'hémicycle*
Hier, les achosiens nous esquissaient avec de simples moqueries, mais aujourd'hui, ils revendiquent pour leur exclusivité des parties entières de l'océan, par la force des armes ! Ils se jouent de nous, et envoient des patrouilleurs, des vaisseaux de guerre, pourchasser des navires civils ! Allons nous laisser passer cet affront ? Encore un autre ! Allons nous fermer les yeux encore une fois lorsque ces gens seront armés de chars ? Allons nous fermer les yeux encore une fois lorsque des épaves de chalutiers et des cadavres de pêcheurs joncheront nos plages ? Pensez vous que les achosiens s'arrêteront à la simple revendication de zones de pêche ? Bien entendu que non ! Les achosiens ne s'arrêteront jamais, ou du moins ils ne cesseront de nuire que lorsque tous les citoyens de nos cités libres en Achosie du Nord seront détruites !
Dois-je vraiment vous rappeler la nature du contrat qui nous lie aux cités de Strombola et de Velathri ? A l'instar de toutes les autres qui constituent notre République ? Ces gens nous ont accordé leur confiance pour les protéger, assurer leurs intérêts vis à vis de l'étranger et des barbares. Ils nous paient un impôt, et en retour nous assurons leur défense. A votre avis, quelle serait la conséquence si nous nous évertuons à ne pas agir ? Pensez vous sérieusement que Strombola et Velathri continueront à payer l'impôt qui est dû à notre cité ? Pensez vous que les achosiens du nord continueront de s'acquitter du service militaire qui figure dans leurs devoirs ? Alors même que nous sommes incapables de les défendre ?
Depuis trop longtemps nous retenons nos coups, et voilà que désormais, les hommes peints revendiquent l'océan comme leur appartenant ?
*Dom Altarini fait une courte pause, avant de reprendre, redoublant d'agressivité. Il pointe du doigt deux sièges vides dans l'assemblée.*
J'ai une question à poser à ces honorables excellences, à mes frères de Sénat. Les stratèges, ces excellences Agricola: qu'en est-il de leur opération militaire en Achosie du Nord ? Ne devaient-ils pas assurer la sécurité de nos frères de Strombola et de Velathri ? Pourquoi n'avons nous aucun rapport de leur situation à nous mettre sous la dent ? Pourquoi le déroulement de leurs opérations prend un temps aussi considérable ? Sont-ils en guerre contre les terroristes de l'AIAN, pu simplement en vacances, à respirer l'air pur des collines achosiennes. Si c'est pour être si inutiles, pourquoi ne rentrent-ils pas à Velsna, et se présentent à nous pour y avouer leur échec ? Cela aura au moins le mérite de permettre à nos soldats de revoir leurs familles et leurs amis, car en voyant la mollesse de leurs commandants, j'ai bien du mal à penser que leurs manœuvres servent à quoi que ce soit.
Ainsi, par tous ces faits que je viens d'énumérer, je demande formellement à ce que les frères Agricola soient démis de leur commandement, et remplacés par des excellences sénateurs qui seront aptes à régler définitivement cette crise, et qui seront capables de reconnaître cette simple vérité: les achosiens ne veulent rien de moins qu'exterminer les citoyens des cités libres de Strombola et de Velathri, et il n'y aura que la force des armes pour les en empêcher. Nous devons nous opposer à cette revendication honteuse, non plus par des mots, mais par des actes concrets. La Marineria est la plus importante force maritime de la Manche Blanche: mobilisons la !
*Vives huées et insultes émanant du camp gouvernemental. L'un des sénateurs de la majorité tente d'atteindre Altarini pour en venir aux mains, mais est retenu par un garde wanmirien et d'autres sénateurs.*
Prise de parole du sénateur et Maître de l'Arsenal Matteo Di Grassi (Les Hommes du Patrice)
Très bon discours, excellence Altarini. Toujours si plein de verve et de bon esprit, comme d'habitude... Si seulement tu montrerais autant de courage et de combativité à dénoncer les agissements et les tentatives de coup d'état que les méfaits achosiens...tu serais probablement l'un des plus grands hommes de cette République. Il est donc, ô combien dommage, que tu mobilises toute ton énergie dans des causes auxquelles notre Conseil communal consacre déjà toutes ses ressources. Tu dis que le commandement des frères Agricola est un échec, et que le silence est l'aveu de leur déconvenue. Au contraire, je pense que le silence est parfois bien plus réconfortant dans nos positions, et peut faire office d'approbation. Écoute bien ce silence, mon frère de Sénat: avons nous eu à nous plaindre de l'AIAN depuis que la Grande Tribune d'Agricola est en garnison en Achosie du Nord ? Avons nous entendu parler de nouveaux attentats ? De manifestations de mécontentements de nos concitoyens achosophones ? Tu dis que nous sommes impuissants, et pourtant, jamais notre armée n'a aussi bien contrôlé ce territoire, et ce depuis des décennies. Vois tu donc à quel point le manque d'écho de l'Achosie du nord est une victoire ? Vois tu à quel point nous n'avons pas eu à nous en plaindre ? Et toi, tu sèmes encore le trouble et la division parmi nous, comme si tu ne vivais que pour cela.
*applaudissements parmi les soutiens du gouvernements, vives huées à l'extrême droite. Indifférence dans les rangs eurycommunistes.*
Si le silence règne, n'est-ce pas car les frères Agricola ont été généreux vis à vis de achosiens du nord ? N'est-ce pas parce que les achosiens du nord, qu'ils parlent velsnien ou achosien, leur ont rendu l'amour qu'on leur a porté ? Parce qu'ils ont conscience que jamais, ô grand jamais, notre République ne les abandonnera ? Tu te fourvoies, excellence Altarini, encore et toujours: crois tu vraiment que n'allons pas réagir aux positionnements absurdes du gouvernement achosien ? Ne crois tu pas que nous ne diront rien si jamais un seul obus d'un vaisseau de guerre achosien ne venait à s'écraser sur le pont d'un chalutier ? Tu penses découvrir l'eau chaude, Dom Altarini, alors qu'en réalité, tu n'as pas une meilleure vision qu'n vulgaire homme peint !
Ma proposition, mon frère de Sénat, n'est certes pas aussi tonitruante que la tienne, mais elle a le mérite d'être réaliste: de porter la paix en nous et par delà la mer, tout en affichant notre fermeté. Prolongeons le commandement des frères Agricola en Achosie du Nord d'une année en réponse aux maltraitances subies par les patries de Strombola et de Velathri, et formulons une condamnation des revendications achosiennes à l'international. Par ce chemin là nous assurerons la tranquillité de cités libres d'Achosie du nord, et pas par un autre. Une armée n'est jamais aussi efficace que lorsque l'on s'en sert à bon escient. Que les achosiens bousculent ces pêcheurs s'ils l'entendent, nous seront là pour les frapper de mille poignards dans le cas où un seul de nos citoyens ne soit frappé par la mort. Et contrairement à toi qui rêve de guerre dans ton lit, essaies plutôt de faire confiance aux mots d'un homme qui l'a fait lui-même par deux fois.
*Ovation générale dans les rangs gouvernementaux.*
Résultat des votes des propositions de la présente séance:
- "Détruire l'Achosie", proposition portée par Dom Fransciso Atarino: 27 POUR, 750 CONTRE, 223 absentions ou absences
- "Démettre les frères Agricola du commandement de la Grande Tribune velsnienne en Achosie du Nord", proposition portée par Dom Fransisco Altarini: 59 POUR, 622 CONTRE, 320 abstentions ou absences
- "Prolonger les frères Agricola du commandement de la Grande Tribune velsnienne en Achosie du Nord", proposition portée par le Maître de l'Arsenal Matteo Di Grassi, majorité absolue.
- "Condamnation à l'international des revendications maritimes de la République d'Achos", proposition portée par le Maître de l'Arsenal Matteo Di Grassi, majorité absolue.
Posté le : 05 mai 2025 à 13:33:53
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Prise de parole du sénateur Mario Conti (ONDehors)
Question au Gouvernement communal au sujet de l'intervention en Pravoslavyy
Maria Conti, sénateur depuis 2008, est considéré comme l'un des champions de l'isolationnisme le plus strict au sein du Sénat, ainsi qu'un adversaire farouche des dépenses publiques de tout genre et pour tout motif. Comme beaucoup de sénateurs de la faction "ONDehors", Conti est natif de la province, en l’occurrence la cité libre de Saliera. Issu d'une famille de propriétaires terriens dont quelques uns ont déjà été sénateurs avant lui, il ne cesse de plaider pour la mise en place de barroières dounaières importantes avec la quasi totalité des pays faisant actuellement commerce d'exportation avec la Grande République. Son positionnement vis à vis du gouvernement Viconsti est ambivalent, alternant avec soutien sur le plan de la politique intérieure et opposition sur la scène internationale. Très regardant vis à vis des prérogatives du Sénat dans le système républicain, il ne manque jamais de faire remarquer les écarts de protocole divers du Gouvernement communal.
Excuse moi de mon intervention, ô Maître de l'Arsenal. Mais nous n'avons guère l'habitude de te voir souvent entre nos murs. Ta présence nous manque cruellement, même si pour être honnête, c'est bien autre chose que de ta chaleur naturelle et de ton légendaire sourire dont j'ai à te quérir, mon frère de Sénat. J'ai une question au sujet de ton amie et Amirraglia, celle qui se pense être la fille favorite de Dame Fortune et plus maline que San Stefano lui-même, la bien nommée Sofia Di Saltis.
Di Saltis...pourquoi son siège reste si désespérément vide ? Pourquoi ne vient-elle pas nous rendre compte des activités de la Classis III ? Pourquoi sa flotte n'est pas stationnée à l'endroit où elle est censée être ? Son intervention en pays pravoslave est terminée, non ? La Classis IIII est supposée servir les intérêts commerciaux de notre cité dans le Détroit, pas pour se lancer dans des aventures militaires au saut du lit, et mettre en danger un quart de la Marineria sur un coup de tête. Ce qu'elle a fait en posant le pied est un outrage qui va contre notre volonté, et constitue une guerre illégale !
*acclamations à l'extrême droite et à l'extrême gauche de l’hémicycle*
Le pays pravoslave est à genoux depuis longtemps ! Nous avons déjà approuver le traité de libre échange que la "fille de Dame Fortune" nous a mis sous le nez, sans nous avoir consulter avant, bien entendu et suivant son habitude. Et ce n'est pas la première fois qu'elle se comporte ainsi. Depuis trois ans désormais, Sofia Di Saltis, comme la louve qu'elle est, s'abreuve du sang des nations du pays gris, et a amassé des fortunes de façon aussi honteuse qu'opaque ! Nous avons eu beau lui accorder les honneurs d'une frappe monétaire et la proposition d'un triomphe en place publique, cela ne lui suffit pas.
Et que fait-elle de tout cet argent ? Celui de Drovolski, celui de la Polkême, et désormais celui de la Pravoslavyy ? Elle le dépense en extravagances à destination du "peuple" ! Elle n'épargne aucune largesse: tant de festivités, tant de remises de dettes et de festins immodérés...pourquoi donc fait-elle cela ? Je vais te le dire, Matteo: elle veut s'acheter une couronne ! Comme les tyrans de l'étranger en portent ! Voilà pourquoi !
*La plupart des bancs s'agitent, certains en insultes, d'autres en gestes obscènes. Les gardes sénatoriaux wanmiriens font battre leurs faisceaux en bois au sol pour exiger le silence.*
En vertu de tous ces éléments, je demande donc à cette assemblée illustre la mise au vote suivante: Sofia Di Saltis doit être déposée de son commandement dés la fin de sa mission en Pravoslavyy, et doit rendre compte de sa rupture de ban devant nous, pour guerre illégale et trahison !Le tyran Scaela ne vous a t-il pas suffit ! Combien de dérives monarchistes comptez vous voir évoluer sous votre nez avant d'agir ?
*Vives huées et insultes émanant du camp gouvernemental*
Prise de parole du sénateur et Maître de l'Arsenal Matteo Di Grassi (Les Hommes du Patrice)
Ton discours me transperce le cœur, Mario. Il me blesse, car tu n'es pas sans savoir à quel point la tyrannie est un mal qui pèse sur toutes nos consciences, en particulier la mienne. Tu te tiens à quelques mètres de l'endroit où mon frère a été poignardé à mort pour avoir défendu la République. Aussi, surveille tes mots, car il est des outrages qu'il ne faut point dépasser. Dans quel monde, moi, deviendrais-je le complice de la tyrannie ? Dans quel monde puis-je être l'instrument du pouvoir personnel ? Souviens toi, Mario, de tout ce que d'autres hommes que toi ont sacrifié pour que nous, excellences illustres, puissiont nous tenir ensemble aujourd'hui, dans la liberté.
Contrairement à toi, qui s'est cacher dans ta ferme durant le règne de Dino Scaela, elle, celle que tu juges, à payé sa fidélité à cette assemblée par la perte de son époux et de son jeune fils. Où était-tu, toi, Mario ? En train de labourer tes champs ?
*applaudissements parmi les soutiens du gouvernements, vives huées à l'extrême droite.*
Sofia Di Saltis a t-elle agit avec l'impudence de la jeunesse ? Oui. Sofia Di Saltis a t-elle agit sans nous avoir consulter ? Certes. Mais c'est les circonstances et la gravité des évènements sur place qui l'ont exigé, et non quelque tentation tyrannique sortie de ton imagination. Il fallait prendre une décision rapide et raisonnable, et notre consœur a fait les deux ! Son seul crime est d'être efficace et autonome. Si il y avait eu dans notre lutte contre Scaela, ne serait-ce que trois autres femmes comme celle-ci, alors je pense que cette guerre aurait été bien plus courte !
Ta proposition n'est pas raisonnable, et je refuse de voir un vote se dérouler concernant l'une des plus fidèles servantes de ce Sénat. C'est pourquoi je requiert de la part du censeur sénatorial, la mise au véto de ta proposition, sur base des Sénatus-consulte existants. La sagesse du censeur n'est plus à prouver, et je le laisserai trancher la décision. Je connais le cœur de Sofia Di Saltis, et c'est une fidèle servante, non pas un tyran. Tant que l'on m'aura pas prouvé le contraire, je laisserai cette proposition à la censure sénatoriale.
*Ovation générale dans les rangs gouvernementaux.*
Résultat des votes des propositions de la présente séance:
- "Détruire l'Achosie", proposition portée par Dom Fransciso Atarini: 19 POUR, 758 CONTRE, 220 absentions ou absences
- "Démettre la sénatrice et Amirraglia Di Saltis du commandement de la Classis III", proposition portée par Mario Conti: Véto de la proposition
Posté le : 29 juin 2025 à 19:27:04
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Prise de parole du sénateur et Maître des Balances Rocco Ascone (Hommes du Patrice)
Réponse aux questions au gouvernement sur le sujet de la reconnaissance de la République de Nordlig-Kors
Mes excellences sénateurs, sénatrices, mes frères et mes sœurs de Sénat. Durant ces trois jours, le gouvernement communal s'est montré attentif, et à l'écoute de vos éminentes préoccupations. Vous qui êtes le meilleur de ce que l'homme libre est, il était normal que nous cherchions conseil auprès de vous, afin de vous soumettre une question ayant tout à voir avec votre condition d'Hommes libres. Certes, il ne s'agit pas là d'un dossier qui attire grande passion parmi vous, et il est évident que nos priorités sont ailleurs, même si toutes nos pensées vont vers les habitants de Nordlig-Kors. Pourquoi di-je "habitants" au lieu de "citoyens" ? C'est tout simplement parce qu'il s'agit là de la nature même des débats que nous nous sommes livrés ces trois jours durant. Pour répondre à la question de ce qu'est le régime de Nordlig-Kors, il nous fait avant tout répondre à ces termes: qu'est-ce qu'un Homme libre ? Qu'est-ce qu'un citoyen ? Nous avons eu ainsi à cœur de répondre à cette question, sans langue de bois aucune, sans considération de géopolitique internationale aucune. C'est là, la première caractéristique qui définit un homme libre: celle de pouvoir dire "non". Et partant de là, nous nous sommes mis d'accord sur la problématique suivante: les habitants de Nordlig Kors peuvent-ils dire "non" ?
A cette question, nous sommes donc arrivés à une conclusion commune sur ce qui définit un homme libre. Nous avons ainsi prit l'exemple de nombre d'excellences illustres, qui se sont succédé au fil des siècles sur les bancs de notre assemblée, qui se sont posés la même question, à commencer par son excellence sénateur Déria, qui disait déjà au XIIème siècle, qu'un groupe d'hommes libres se caractérise avant tout par la souveraineté et la primauté de leurs choix, et ce dans tous les domaines de leur existence, dans le cadre de leur rassemblement en un corps civique, qu'importe son mode d'organisation; qu'il soit tyrannie, monarchie ou République. A cela, ajoutons que le grand Déria eu évoqué la disparition d'un corps civique en ces termes: "Dés lors que le corps soummette ses choix à une puissance, on ne peut plus parler de nation d'hommes libres, mais de nation ayant passé sous le joug d'une autre nation. Aussi, il faut là parler de province d'un ensemble plus vaste que d'une entité souveraine."
La position du gouvernement communal a ainsi été bien difficile à déterminer, mais ces paroles du grand philosophe et excellence, nous ont fait penché notre préférence concernant la nation des habitants de Nordlig-Kors. Ainsi, il a été confirmé parmi nous, que l'on ne pourrait évoquer une nation libre et reconnue que lorsque celle-ci aura prit tous les attributs de sa liberté. Nous ne doutons pas, à l'heure actuelle, de la bonne foie des autorités tanskiennes, qui sont selon nous et à l'heure actuelle la seule puissance détentrice de la puissance tribunicienne en cette patrie. Aussi, le gouvernement communal est d'avis qu'une souveraineté incomplète n'équivaut à aucune forme de souveraineté. En effet, plusieurs faits sont venus s'opposer à la vision de ce que Déria a considèré comme un corps civique libre. En premier lieu, l'obtention potentiel de la citoyenneté tanskienne sur demande à l'ensemble de la population de ce pays, sonne comme un rappel d'une subordination permanente d'une identité de groupe sur une autre, et le caractère poreux de cette situation n'est pas sans poser de problèmes selon nous.
A cela s'ajoute la question qui est la plus gênante à notre opinion, une autre source de contradiction, et qui est celle du rapport de tutelle entre la République de Tanska et la République de Nordlic-Kors, dans le domaine de la politique internationale et de la signature de traités bilatéraux, car pour le moment, il est bon de nous rappeler que les citoyens de Nordlic-Nors sont dans l'incapacité, de par la loi, de soumettre à des acteurs et entités tierces, la liberté de leurs choix sur le papier.
L'avis provisoire du gouvernement communal à la reconnaissance de Nordlic Mors est ainsi défavorable, et nous soumettons donc ce choix à ces excellences du Sénat à leur tour, car n'est de décision impérieuse que la vôtre, à laquelle le gouvernement communal se soumettra. Il est à noter qu'une fois les critères définissant la liberté et la souveraineté rencontrés, nous soumettrons à nouveau cette proposition. Je vous remercie de votre attention.
*Ovation dans les rangs gouvernementaux et dans presque toutes les oppositions.*
Résultat des votes des propositions de la présente séance:
- "Reconnaissance de la République de Nordlic-Kors, avec réserve de reconnaissance ultérieure", proposition portée par le gouvernement communal: 932 contre, 60 pour, 18 absents ou abtention
- "Détruire l'Achosie", proposition portée par Dom Fransciso Atarini: 12 POUR, 763 CONTRE, 222 absentions ou absences
Posté le : 14 jui. 2025 à 10:39:00
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La plupart de ceux qui avant moi ont pris ici la parole, ont fait un mérite au législateur que je suis d'avoir ajouté aux funérailles prévues par la loi, l'oraison funèbre en l'honneur des soldats morts de la guerre civile, de la stasis qui nous a rongé. Pour moi, j'eusse volontiers pensé qu'à des hommes dont la vaillance s'est manifestée par des faits, il suffisait que fussent rendus, par des faits également, des honneurs tels que ceux que la République leur a accordés sous vos yeux, et que les vertus de tant d'hommes ne dussent pas être exposées, par l'habileté plus ou moins grande d'un orateur à trouver plus ou moins de talent en lui pour les exprimer. Il est difficile en effet de parler comme il convient, dans une circonstance où la vérité est si difficile à à rendre honneur par des mots appropriés. L'auditeur informé et bienveillant est tenté de croire que l'éloge est insuffisant, que l'homme que nous pleurons est tant immense qu'aucune parole ne pourra le décrire. L'auditeur peut croire, étant donné ce qu'il désire et ce qu'il sait, celui qui n'a pas d'expérience sera tenté de croire, poussé par l'envie, qu'il y a de l'exagération dans ce qui dépasse sa propre nature, devant l'idéal incarné par Gabriele Zonta. Les louanges adressées à d'autres ne sont supportables que dans la mesure où l'on s'estime soi-même susceptible d'accomplir les mêmes actions. Ce qui nous dépasse excite l'envie et en outre, la méfiance. Mais puisque nos ancêtres, ceux qui ont fondé notre cité au milieu de la lagune, ont jugé excellente cette coutume, je dois, moi aussi, m'y soumettre et tâcher de satisfaire de mon mieux au désir et au sentiment de chacun de vous. Quoi de mieux, pour honorer un tel homme, que d'honorer sa cité.
Je commencerai donc par nos aïeux et nos fondateurs. Car il est juste et équitable, dans de telles circonstances, de leur faire l'hommage d'un souvenir. Cette contrée, que sans interruption depuis plus de mille ans ont habitée des gens de notre nation, est passée de mains en mains jusqu'à ce jour, en sauvegardant grâce à leur valeur, la liberté de la cité. Ils méritent des éloges, mais nos pères en méritent davantage encore. A l'héritage qu'ils avaient reçu, ils ont ajouté et nous ont légué, au prix de mille labeurs, la puissance que nous possédons. Nous l'avons accrue, nous qui vivons encore et qui sommes parvenus à la pleine maturité. C'est nous qui avons mis la cité en état de se suffire à elle-même en tout dans la guerre comme dans la paix. Les exploits nobles et illustres qui nous ont permis d'acquérir ces avantages, l'ardeur avec laquelle nous-mêmes ou nos pères nous avons repoussé les attaques des barbares achosiens, ou des factieux de notre propre camp, je ne veux pas m'y attarder. Vous les connaissez tous, aussi je les passerai sous silence. Mais la formation qui nous a permis d'arriver à ce résultat, la nature des institutions politiques et des mœurs qui nous ont valu ces avantages, voilà ce que je vous montrerai d'abord. Je continuerai par la suite par l'éloge de nos morts, car j'estime que dans les circonstances présentes, un pareil sujet est d'actualité et que la foule entière des citoyens et des étrangers peut en tirer un grand profit à son écoute.
Notre constitution politique n'a rien à envier aux lois qui régissent nos voisins. Elle est ancienne, mais rien n'a jamais paru aussi stable et noble que ce qui se perd dans le temps. Loin d'imiter les autres, je pense que nous donnons l'exemple à suivre. Du fait que l'État, chez nous, est administré par des hommes et des femmes libres dans l’intérêt de tous, notre régime a pris le nom de République. En ce qui concerne les différends particuliers, l'équité et la liberté est assurée à tous par nos lois: que le velsnien soit libéré de toutes ses entraves, qu'il contribue à la grandeur de la cité par son travail, qu'il entreprenne comme il l'entend, et qu'il finisse par faire travailler son argent à sa place en oubliant jamais ses pères, et les pères de ses pères. En ce qui concerne la participation à la vie publique, que chacun obtienne la considération en raison de son mérite, et la classe censitaire à laquelle il appartient importe moins que sa valeur personnelle. Enfin, nul ne doit être gêné par la pauvreté et par l'obscurité de sa condition sociale, s'il peut rendre des services à la cité velsnienne. La liberté est notre règle dans le gouvernement de la République, et dans nos relations quotidiennes la suspicion n'a aucune place. Nous ne nous irritons pas contre le voisin, s'il agit à sa tête, ou si il est mieux né que nous autres. Enfin nous n'usons pas d'humiliations qui, pour n'entraîner aucune perte matérielle, n'en sont pas moins douloureuses par le spectacle qu'elles donnent. La contrainte n'intervient pas dans nos relations particulières, et c'est une crainte salutaire qui doit nous retenir de transgresser les lois de la République, qui définissent l'homme libre. Nous obéissons toujours aux magistrats et aux lois et, parmi celles-ci, surtout à celles qui assurent la défense de notre cité sacrée, le cadre de notre existence civique, tout en n'étant pas codifiées, imprime à celui qui les viole un mépris universel de la part de chacun des presque neuf millions de velsniens.
En outre pour dissiper tant de fatigues, nous avons ménagé à l'âme des délassements fort nombreux, afin que chacun puisse pâlir à ses échecs personnels et à la pauvreté née de ses erreurs. Nous avons institué des jeux et des fêtes qui se succèdent d'un bout de l'année à l'autre, de merveilleux divertissements particuliers dont l'agrément journalier bannit la tristesse. L'importance de la cité y fait affluer toutes les ressources de la terre et nous jouissons aussi bien des productions de l'univers que de celles de notre pays. Le commerce nous a enrichit au delà de tout ce que l'esprit de nos anciens aurait pu imaginer.
En ce qui concerne la guerre, voici en quoi nous différons de nos adversaires: jadis les achosiens, de nos jours les scaeliens et des factieux. Notre ville est ouverte à tous. Jamais nous n'userons de l'exil pour écarter qui que ce soit d'une connaissance ou d'un spectacle, dont la révélation pourrait être profitable à nos ennemis. Nous fondons moins notre confiance sur les préparatifs et les ruses de guerre que sur notre propre courage au moment de l'action. En matière d'éducation, d'autres nations, par la coercition, par l'esclavage, par la contrainte, accoutument les citoyens au combat viril: ils paient les hommes pour se battre, tandis que nous autres, défendons notre patrie dés lors qu'il nous est demandé de le faire. Nous, malgré notre genre de vie sans contrainte, malgré l'amour de la liberté, nous affrontons avec autant de bravoure qu'eux des dangers semblables. En voici une preuve: les scaeliens et les putschistes, quand ils se sont mis en campagne contre nous et contre nos lois, n’opéraient pas seuls, mais avec tous leurs alliés et mercenaires, sans leur devoir rien d'autre que de l'argent. Nous, nos alliés nous ont rejoint par affection, et sans demander aucun reste. Nous pénétrons à leurs côtés dans le territoire des putschistes et très souvent nous n'avons pas eu de peine à triompher, en pays rebelle, de ces adversaires qui défendaient leur roi autoproclamé. De plus, jamais nos ennemis de l'intérieur ne se sont trouvés face à face avec toutes nos forces rassemblées. C'est qu'il nous fallait donner nos soins à notre marine et distraire de nos forces pour envoyer des détachements sur bien des points de notre territoire. Qu'ils en viennent aux mains avec une fraction de nos troupes: vainqueurs, ils se seraient vantés de nous avoir tous repoussés, vaincus, d'avoir été défaits par l'ensemble de nos forces. Admettons que nous affrontons les dangers avec plus d'insouciance que de pénible application, que notre courage procède davantage de notre valeur naturelle que des obligations légales, nous avons au moins l'avantage de ne pas nous inquiéter des maux à venir et d'être, à l'heure du danger, aussi braves que ceux qui n'ont cessé de s'y préparer. Notre cité a également d'autres titres à l'admiration générale.
Mais Velsna est bien davantage que ces malheureux événements, crées par ceux qui voulaient la détruire. Nous savons concilier le goût du beau avec la simplicité et le goût des études avec l'énergie. Nous usons de la richesse pour l’action et non pour une vaine parade en paroles. Chez nous, il n'est pas honteux d'avouer sa pauvreté à partir de l'instant où on fait notre possible pour en sortir, car il l'est bien davantage de se complaire dans celle-ci. Celui qui se battra contre les injustices de la naissance sera toujours récompensé. Des mêmes hommes peuvent, en notre patrie, s'adonner à leurs affaires particulières et à celles de l'Etat. Les simples artisans peuvent entendre suffisamment les questions de politique aux comices populaires. Nous considérons l'homme qui n 'y participe pas comme un citoyen passif et un acteur en puissance, et non comme un oisif. C'est par nous-mêmes que nous décidons des affaires, que nous nous en faisons un compte exact pour nous, la parole n'est pas nuisible à l'action, ce qui l'est, c'est de ne pas se renseigner par la parole avant de se lancer dans l'action. Voici donc en quoi nous nous distinguons: nous savons à la fois apporter de l'audace et de la réflexion dans nos entreprises. Les autres, l'ignorance les rend hardis, la réflexion indécis. Or ceux-là doivent être jugés les plus valeureux qui, tout en connaissant exactement les difficultés et les agréments de la vie, ne se détournent pas des dangers. En ce qui concerne la générosité, nous différons également du grand nombre, car ce n'est pas par les bons offices que nous recevons, mais par ceux que nous rendons, que nous acquérons des amis. Le bienfaiteur se montre un ami plus sûr que l'obligé. Il veut, en lui continuant sa bienveillance, sauvegarder la reconnaissance qui lui est due. L'obligé se montre plus froid, car il sait qu'en payant de retour son bienfaiteur, il ne se ménage pas de la reconnaissance, mais acquitte une dette. Seuls nous obéissons à la confiance propre aux âmes généreuses et non à un calcul intéressé, quand nous accordons hardiment nos bienfaits.
En un mot, je l'affirme, notre cité dans son ensemble est la meilleure école de ce monde, et, à considérer les individus, le même homme sait plier son corps à toutes les circonstances avec une grâce et une souplesse extraordinaires. Et ce n'est pas là un vain étalage de paroles, commandées par les circonstances, mais la vérité même. La puissance que ces qualités nous ont permis d'acquérir vous l'indique. Velsna est la seule cité qui, à l'expérience, se montre supérieure à sa réputation. Elle est la seule qui ne laisse pas de rancune à ses ennemis, pour les défaites qu'elle leur inflige, ni de mépris à ses sujets pour l'indignité de leurs maîtres. Cette puissance est affirmée par d'importants témoignages et d'une façon éclatante à nos yeux et à ceux de nos descendants. Ils nous vaudront l'admiration, sans que nous ayons besoin des éloges d'un dramaturge ou d'un autre poète épique capable de séduire momentanément, mais dont les fictions seront contredites par la réalité des faits. Nous avons forcé la terre et la mer entières à devenir accessibles à notre audace et à notre courage, partout nous avons laissé des monuments éternels, tant de nos nos défaites que de nos victoires. Telle est la cité dont, avec raison, ces hommes n'ont pas voulu se laisser dépouiller et pour laquelle ils ont péri courageusement dans le combat. Pour sa défense nos descendants consentiront à tout souffrir, cela, je puis l'affirmer tant notre éclat ne se mesure plus.
Je me suis étendu sur les mérites de notre cité, car je voulais vous montrer que la partie n'est pas égale entre nous et ceux qui ne jouissent d'aucun de ces avantages, et étayer de preuves l'éloge des hommes qui font l'objet de ce discours. J'en ai fini avec la partie principale. La gloire de la République, qui m'a inspiré, éclate dans la valeur de ces soldats et de leurs pareils. Leurs actes, dans cette guerre civile désormais derrière nous, sont à la hauteur de leur réputation. Il est peu de patries dont on en puisse dire autant. Rien ne fait mieux voir à mon avis la valeur d 'un homme que cette fin, qui chez les jeunes gens signale et chez les vieillards confirme la valeur. En effet ceux qui par ailleurs ont montré des faiblesses méritent qu'on mette en avant leur bravoure à la guerre, car ils ont effacé le mal par le bien et leurs services publics ont largement compensé les torts de leur vie privée. Aucun d’eux ne s'est lassé amollir par l'oisiveté au point d'en préférer les satisfactions à son devoir. Aucun d'eux par l'espoir d'échapper à la pauvreté et de s'enrichir n'a hésité devant le danger. Convaincus qu'il fallait préférer à ces biens le châtiment des factieux, regardant ce risque comme le plus beau, ils ont voulu en l'affrontant châtier l'ennemi et aspirer à ces honneurs. Si l'espérance les soutenait dans l'incertitude du succès, au moment d 'agir et à la vue du danger, ils ne mettaient de confiance qu'en eux-mêmes. Ils ont mieux aimé chercher leur salut dans la défaite de l'ennemi et dans la mort même que dans un lâche abandon. Ainsi ils ont échappé au déshonneur et risqué leur vie en quittant les rivages de la plaine velsnienne pour ceux de l'Afarée. Par le hasard d'un instant, c'est au plus fort de la gloire et non de la peur qu'ils nous ont quittés.
C'est ainsi qu'ils se sont montrés les dignes fils de la cité, ceux qui se sont exilés pour la sauver. Les survivants peuvent bien faire des vœux pour obtenir un sort meilleur, mais ils doivent se montrer tout aussi intrépides à l'égard de l'ennemi. Qu'ils ne se bornent pas à assurer leur salut par des paroles. Ainsi, c'est ce que Gabriele Zonta a fait également, leur montrant la voie de la légalité et du respect des institutions. Ce serait aussi s'attarder bien inutilement que d'énumérer, devant des gens parfaitement informés comme vous l'êtes, tous les biens attachés à la défense du pays. Mais plutôt, ayez chaque jour sous les yeux la puissance de la cité comme le Sénateur-doyen a pu le faire, tant dans sa jeunesse que dans sa vieillesse, servez la avec passion et quand vous serez bien convaincus de sa grandeur, dites-vous que c'est pour avoir pratiqué l'audace, comme le sentiment du devoir et observé l'honneur dans leur conduite que ces gardes civiques la lui ont procurée. Quand ils échouaient, ils ne se croyaient pas en droit de priver la cité de leur valeur et c'est ainsi qu'ils lui ont sacrifié leur vertu comme la plus noble contribution. Faisant en commun le sacrifice de leur vie, ils ont acquis chacun pour sa part une gloire immortelle et obtenu la plus honorable sépulture. C'est moins celle où ils reposent maintenant que le souvenir immortel sans cesse renouvelé par les discours et les commémorations. Les hommes éminents ont la terre entière pour tombeau, et Gabriele Zonta les rejoint. Ce qui les signale à l'attention, ce n'est pas seulement dans leur patrie les inscriptions funéraires gravées sur la pierre. Même dans les pays les plus éloignés leur souvenir persiste, à défaut d'épitaphe, conservé dans la pensée et non dans les monuments. Enviez donc leur sort, dites-vous que la liberté se confond avec le bonheur et le courage avec la liberté et ne regardez pas avec dédain les périls de la guerre. Ce ne sont pas les malheureux, privés de l'espoir d'un sort meilleur, qui ont le plus de raisons de sacrifier leur vie, mais ceux qui de leur vivant risquent de passer d'une bonne à une mauvaise fortune et qui en cas d'échec verront leur sort complètement changé. Car pour un homme plein de fierté, l'amoindrissement causé par la lâcheté est plus douloureux qu'une mort qu'on affronte avec courage, animé par l 'espérance commune et qu'on ne sent même pas.
J'ai terminé. Conformément à la loi, mes paroles ont exprimé ce que je croyais utile. Quant aux honneurs réels, déjà une partie a été rendue à ceux qu'on ensevelit de plus leurs enfants désormais et jusqu'à leur adolescence seront élevés aux frais de l'État. C'est une couronne offerte par la cité pour récompenser les victimes de ces combats et leurs survivants, car les peuples qui proposent à la vertu de magnifiques récompenses ont aussi les meilleurs citoyens. Maintenant après avoir versé des pleurs sur ceux que vous avez perdus, retirez-vous, et prenez son excellence Sénateur-doyen avec vous.
Posté le : 20 jui. 2025 à 19:25:28
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Prise de parole du sénateur Mario Conti (ONDehors)
Question au Gouvernement communal au sujet du référendum portant sur la fin de l'occupation raskenoise au Gradenbourg
Mario Conti, sénateur depuis 2008, est considéré comme l'un des champions de l'isolationnisme le plus strict au sein du Sénat, ainsi qu'un adversaire farouche des dépenses publiques de tout genre et pour tout motif. Comme beaucoup de sénateurs de la faction "ONDehors", Conti est natif de la province, en l’occurrence la cité libre de Saliera. Issu d'une famille de propriétaires terriens dont quelques uns ont déjà été sénateurs avant lui, il ne cesse de plaider pour la mise en place de barrières douanières importantes avec la quasi totalité des pays faisant actuellement commerce d'exportation avec la Grande République. Son positionnement vis à vis du gouvernement Viconsti est ambivalent, alternant avec soutien sur le plan de la politique intérieure et opposition sur la scène internationale. Très regardant vis à vis des prérogatives du Sénat dans le système républicain, il ne manque jamais de faire remarquer les écarts de protocole divers du Gouvernement communal. Récemment, il a été scandalisé par un certain nombre d’éléments des réformes digrassiennes, en particulier celles portant sur la mise en place de gardes-fous au pouvoir des sénateurs.
Maître de l'Arsenal, frère de Sénat Di Grassi. Sauf perte de l'écoute et de l’ouïe, je suppose que tu n'as pas pu rater tout ce qui se dit et tout ce qui s'entend dans le pays gris, que les barbares margoulins et slaves se disputent encore, là bas, en Gradenbourg. Toujours il faut qu'on nous y rapporte des problèmes qui exaspèrent au plus haut point, nous autres, les gardiens de cette République, qui avons bien mieux à faire de nos journées. Cela fait des mois et des mois que l'on nous rabâche sans cesse ce qui ne met aux prises qu'un territoire pauvre, dont tout le monde se fiche, et qui par dessus le marché, met nos actifs en danger, et rend nerveux les investisseurs voulant mettre leurs billes à Rasken.
Aussi, toi qui a été là bas, toi qui a arbitré ce conflit, toi qui a échoué à le faire, je voudrais recueillir ton avis sur les déclarations portées par les membres de cette confédération dont le nom est impossible à épeler. Comment cela se fait-il que l'on nous sonne encore les cloches après le fatras qu'avait été cette médiation, dont nous avons déjà un compte-rendu de son déroulement, mon frère de Sénat ? Quelle excuse va tu nous avancer cette fois . Et surtout, comment le gouvernement communal compte se débrouiller dés lors que deux de nos alliés sont sur le point de partir pour la guerre. Car ne nous le cachons pas: au vu des déclarations du président Bodnar, c'est bien de guerre dont il s'agit ! De sa perspective imminente ! Un conflit se profile entre deux acteurs d'un marché florissant, et nous paraissons totalement désarmés face à cette situation ! Comment se fait-il que nous ayons...non...que toi, excellence Di Grassi, ait échoué dans ce sens !?
*acclamations nourris à l'extrême droite de l’hémicycle, les rangs eurycommunistes et de la gauche sont quant à eux presque vides.*
Prise de parole du sénateur et Maître de l'Arsenal Matteo Di Grassi (Les Hommes du Patrice)
Je te remercie de ta participation à ces questions, Mario. Il est vrai que nous ne t'avons point beaucoup aperçu dernièrement parmi nous. Aussi, une fois de temps en temps, je prends de ma salive pour te répondre. Toute cette assemblée est témoin de l'intégralité des efforts qui ont été déployés afin de résoudre cette crise, sans succès. Oui, nous n'avons jamais terminé le travail de pacification de cette région, et cela est en partie notre échec, à nous, je l'entends et je l'assume parfaitement. Tout comme vous, j'ai entendu les complaintes du président de la Confédération, et je ne peux que concevoir l'injustice de sa situation: le pays est coupé en deux depuis plus de vingt ans, personne n'a dit que c'était une situation idéale pour qui que ce soit. Et c'est bien pour cela que le gouvernement velsnien, dans sa position actuelle, s'en remet totalement à la participation de la population du Gradenbourg dans la détermination de son propre avenir. Cette voie, ce gouvernement continuera de la suivre, quoiqu'en disent les observateurs extérieurs, pour la simple raison que nous avons déjà offert notre amitié aux margoulins et aux slaves, que tous deux l'ont alors refusé.
La situation aurait pu s'arrêter là, dans ce marché qui aurait garantit à la Confédération la pleine reprise de l'ensemble de son territoire, sans débourser la moindre compensation, si ce n'est la garantie du respect des droits des minorités raskenoises sur place. Nous avons déjà offert notre amitié, et celle-ci a été refusée conjointement par les deux parties. Aux déclarations du président de la Confédération, je n'aurais alors qu'une chose à dire: les deux pieds dedans, ou les deux pieds dehors, il n'y a pas d'entre deux qui puisse être considéré, et pas d'amitié conditionnelle. Une amitié pleine et sincère, dans n'importe quel cadre et en toutes circonstances. La Grande République respectera pour sa part ses engagements, si la Confédération est attaquée dans son intégrité, cela, nous ne transigerons pas sur ce point, mais Velsna ne prendra pas part à un autre chapitre de cette querelle interne à deux nations, auxquels beaucoup trop de gouvernements ont été impliqués. Si en revanche, la Confédération avait l’initiative d'un éventuel conflit, alors advienne que pourra pour la Confédération, car ce n'est pas dans les termes de nos accords de soutenir des guerres offensives.
Les margoulins et les slaves se disputent ce territoire, et voici ce que j'aurai à leur dire, à ces deux camps: si vous n'avez pas été capables de régler ce problème entre vous, alors remettez vous au choix du peuple du Gradenbourg, et respectez le. C'est la meilleure issue possible, car l'appartenance d'une terre n'appartient qu'aux citoyens qui sont sur son sol. Les habitants du Gradenbourg n'ont que faire de la reconnaissance d'une patrie lointaine telle que la notre, si son choix doit être respecté, c'est avant tout par les gouvernements de Rasken et de la Confédération. Quoiqu'il arrive, tout débordement, attaque ou manœuvre militaire visant à trahir l'esprit du scrutin entraînera un désaveu immédiat de notre part, accompagné d'une réponse ferme. Notre position est définitive, et nous sommes plantés sur nos deux pieds. Celui qui versera le sang sera condamné par l'Histoire, et la démocratie fera son travail. Si le Gradenbourg reste raskenois, j'en serai content, mais si le Gradenbourg est rattaché à la Confédération, j'en serai enchanté.. Velsna n'a que des "si" à gagner à s'engager plus en avant dans cette affaire, et tout à y perdre. Plutôt perdre un ami au conditionnel pour garder un ami sincère, que de perdre les deux. Plus de tractage politique, plus de concessions, plus de compromissions: laissez les gradenbourgeois voter, et écoutez les.
*Ovation mesurée dans les rangs gouvernementaux.*
Résultat des votes des propositions de la présente séance:
- Néant.
