25/02/2015
03:47:03
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VARANYA - Activités étrangères sur les territoires révolutionnaires (Front National Varanyen).

Des manœuvres d'influence sont possibles (influences économique, politico-culturelle ou liées à la mise en place de réseaux clandestins). Le Varanya, en proie à la guerre civile, est plus que quiconque l'objet de manœuvres subversives.

Sous ce topic vous pouvez poster les différents RP qui vous permettront d'élever le plafond des points d'influence que vous serez autorisés à investir sur les territoires révolutionnaires et pour les trois manœuvres d'influence identifiées ci-dessus.

Vous pouvez investir de l'influence depuis le menu dédié sous l'Atlas et suivre en temps réel l'avancement de celle-ci depuis la carte.

Screen FNV

Désormais seul ce topic permet d'augmenter l'influence permise sur les territoires révolutionnaires.
Pris au piège ?

Scrutant la mer les cheveux, le capitaine Ter Zaïvtah dégageait une ambiance plutôt lyrique. C'était le genre d'homme à qui les cheveux longs allaient fort bien et s'accordaient en toute cohérence avec sa forte stature de marin endurci. Ses yeux brun vert étincelants, accompagnés d'un nez fin et d'une machoire musclée sans être trop proéminante ajoutaient à l'impression d'avoir devant soi un homme calme, doux avec qui il était agréable de passer la soirée devant le soleil couchant. Aux sorties entre amis, il était le premier à plaisanter et donner joie et bonne humeur, et parfois à faire une conquête. Son attitude dans sa vie privée cachait néanmoins un sombre aspect. Les apparences sont trompeuses, et Ter constituait le parfait exemple de la mante religieuse : beau et souriant à l'extérieur, démon monstrueusement méticuleux à l'intérieur. Il cachait bien son jeu, mais pour quiconque savait lire les signes du corps et de l'esprit, le visage de Ter se révélait au grand jour : celui d'un homme prêt à reculer devant rien pour assouvir ses ambitions. D'abord pirate de petite envergure au large de Destanh lors de sa jeunesse, Ter comprit vite que le crime ne payait pas pour les plus faibles et entreprit de grimper les échelons. Son but ? Sortir de la misère et fuir sa famille qui depuis quelques années avait perdu le peu de ses économies à cause de son père tombé sous le joug d'une maladie incurable. Après d'âpres débuts sur les flots alors qu'il avait abandonné l'école, résultat de sa profonde instabilité, Ter devint rapidement à l'âge de ses 20 ans chef local d'un gang de contrebande sévissant dans tout l'Est de la mer des Bohrins. Sa montée ne se gagna pas sans traumatisme : témoin puis perpétrateur de vols, passages à tabac voire de meurtres, Ter perdit peu à peu son humanité au profit d'un ego toujours plus disproportionné dont la conviction apparente était qu'en devenant plus puissant, il quitterait enfin sa sensation de n'être jamais lui-même. Quelque-chose le suivait toujours, du lever au coucher, des contrats aux temps morts, de la proue à la cale, cet état de tension permanent qui le rongeait, ce manque croissant, ce trou béant qui inexorablement s'agrandissait, et ce d'autant plus qu'il tentait de le combler. Fatigué et brisé, il finit arrêté à l'âge de 30 ans alors qu'il était devenu depuis peu chef de gang de piraterie internationale. Cela aurait bien pu s'arrêter là-bas, dans une quelconque cellule au fin fond du désert banairais, ou pire, dans un cachot avant exécution dans un état quelconque d'Eurysie du nord, mais le destin en fit autrement. Ter n'avait pas encore assez souffert, la bûche n'était qu'à moitié consommée, il fallait plus. Le pirate rencontra le destin d'un inconnu en smoking qui prétendait être homme d'affaires. Fort de ses contacts, il avait pu entrer en contact avec Ter pour lui proposer un contrat. 《Nous avons besoin de gens comme vous》. Ter s'en souvenait encore, comme si c'était hier. Gravé dans sa mémoire pour l'éternité. 《Ce contrat vous liera à la compagnie pour toujours. Mais n'est-ce pas un prix d'ami pour échapper à la mort ?》. Pour toujours. Oui, pour toujours. Tout comme ce souvenir lui semblerait dater d'hier pour le restant de sa vie. Ter était à l'époque quelqu'un de très sensible, il faisait partie de ce genre de personnes qui étaient affectés par les tragédies bien plus qu'on ne le croit. Il avait changé depuis lors. Depuis ce moment où grâce à l'homme mystérieux, il avait repris la mer. Après avoir officié dans de nombreuses opérations plus ou moins légales au sein d'une compagnie écran, il fut enfin assigné à une mission particulière. Si celle-ci paraissait à premier abord parfaitement banale, elle cachait des aspects bien plus mystérieux qui ne devaient être révélés. C'est pour cela que Ter fut choisi : ses patrons avaient largement de quoi le tenir à la laisse, qu'il le veuille ou non. Son objectif : couvrir l'expension de l'emprise territoriale de compagnies pétrolières banairaises en infiltrant et corrompant si nécessaire les nouvelles et si exposées autorités révolutionnaires varanyennes. Tout lui était permis tant que son objectif était rempli.

Le navire à présent se dirigeait vers le territoire révolutionnaire. Ter serait conduit par des agents sur place en lieu sûr pour un briefing de dernière minute. Assurément, un travail préparatoire avait été réalisé sur place afin de déterminer où et comment frapper. Le trou législatif au Varanya était immense, et les clients de ses supérieurs étaient déterminés à s'y engouffrer et déposséder le pays instable de sa souveraineté maritime. La plus grande menace ? L'Alguarana qui n'hésiterait pas à défendre les intérêts de ce qui allait probablement devenir son état-satellite si ce n'était pas déjà le cas. C'est pourquoi il fallait s'assurer de ligoter législativement et logistiquement le Varanya et ses vautours paltoterrans avant que ses derniers ne se repaissent de leur proie. Car aucun doute n'était envisageable : si l'Alguarana avait sacrifié hommes et matériels pour un pays à des années-lumières de ses frontières, c'était pour ses hydrocarbures, et ça, tout le monde le disait haut et fort. Au-delà de sa mission, Ter s'en était donné une : se libérer des liens qui le retenait à ses 《sauveurs》 d'autrefois. Une fois terminée, la mission au Varanya lui fournira probablement les contacts nécessaires à sa libération et sa montée dans l'échelle sociale d'un pays en formation.
La Voz Del Popolo

9 mars 2006 - La culture de l’opium, levier économique pour le plan de redressement du Varanya unifié.


Culture du pavot varanyen.
Facile à produire, à stocker et à commercialiser, le pavot est un débouché en devenir pour le secteur agricole varanyen.


Dépeint comme néfaste dans la plupart des pays qui interdisent la consommation de drogues, l’opium n’en reste pas moins une opportunité réelle de développement pour l’économie varanyenne.

Les implications de la culture de l’opium au sein du paysage économique varanyen tendent à se marquer davantage, si bien que le gouvernement transitoire tend à favoriser sa culture, pour remettre le pays au travail et rééquilibrer une balance commerciale déficitaire, compte tenu de l’arrêt des industries pendant la période d’affrontements entre les forces impériales et révolutionnaires.

Les différentes phases de la culture de l’opium sont habituellement dépeintes sous le sceau de la clandestinité, de la toxicité, considérant leurs enjeux sur la santé publique et les trafics qu’ils animent dans l’arrière boutique de certains pays développés. Mais dans certains pays post-guerre à l’instar du Varanya, la culture de l’opium devient une production de richesse utile à l’activité économique, identiquement aux autres. À même de créer des emplois et de générer du profit, la culture de l‘opium s’invite par la grande porte des piliers de l’économie varanyenne, se promettant d’irriguer tout ou partie des acteurs socio-économiques d’un pays en crise, meurtri par la guerre civile.

Le cas de l’économie varanyenne apparaît donc dès lors comme étant hors norme, si l’on prend en considération l’impact de la guerre sur le questionnement éthique que n’ont pas eu les autorités politiques provisoires du pays. L’Etat varanyen oeuvre à sa reconstruction et il est déterminé à profiter des atouts dont dispose son territoire.

Il faut dire que la facilité de culture du pavot a tendance à rendre l’affaire très lucrative, d’autant plus que de nombreux pays en interdisent la pratique et que les rares personnes qui s’y adonnent clandestinement ne peuvent pas entretenir des exploitations trop importantes au risque qu’elles soient identifiées par les autorités. Dès lors, la production de pavot varanyen faite en quantité, parvient à offrir les meilleurs prix aux marchés internationaux, qu’ils soient officiels ou clandestins.

Culture idéale pour les familles paysannes varanyennes, l’opium restaure le tissu économique des classes les plus fragiles. En effet le monde agricole varanyen a été très meurtri par la guerre civile, des exploitants et éleveurs ont perdu l’intégralité de leurs cheptels dans les échanges de tirs ou face à des destructions volontaires commises par les factions en guerre. Se lancer dans la culture du pavot est donc le remède à leurs maux, la reconversion professionnelle à moindre frais et moindre mal, leur promettant une rentabilité rapide. Il ne faut pas non plus oublier qu’en cas de guerre civile, ce sont les classes les plus pauvres (et donc paysannes en ce qui concerne le Varanya) qui sont enrôlées de force dans les factions, privant donc d’activités sur un an les exploitations.

35 000 hectares, c’est ce que compterait actuellement le Varanya comme surface dédiée à la culture du pavot en 2006, une donnée colossale alors qu’elle se limitait à 17 000 hectares en 2003, à l’aube de la guerre civile. La raison d’un tel engouement est bien entendu celle du profit. La culture du pavot demande peu de temps et d’efforts, il est possible de la cumuler avec une autre activité si vous n’entretenez pas une grosse exploitation. De plus, le pavot ne nécessite pas de transformation, il peut être commercialisé sur pied et trouve déjà une multitude d’acheteurs sous cette forme. Ultime avantage, l’opium récolté peut être séché et stocké plus facilement et plus durablement qu’aucun fruit ou légume connu. Sans concurrence égale, le marché du pavot varanyen a l’opportunité d’entretenir la principale offre d’opium sur les marchés mondiaux, de quoi fournir au monde paysan les moyens de redresser la situation économique cataclysmique dans laquelle est plongée le Varanya.
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Aumérine, le 23 mars 2006A qui de droit et suffisamment habilité au Ministère des Affaires étrangères
République du Varanya
Thadimis



Votre Excellence,

La chute de Thadimis et la fuite du Shah vers l’île de Bina pour s’y retrancher nous pousse à admettre la défaite de ce dernier et à prendre attache avec votre ministère pour envisager ensemble de voir comment est-ce que le Varanya pourrait s’acquitter de cette lourde dette laissée par le régime sortant.

En effet, le prêt-bail pour de nombreux équipements et matériels militaires est encore actif aujourd’hui et nous aimerions voir avec vos autorités comment elles envisagent la suite à donner. Il va de soi, bien entendu, que pourront être conditionner à cela la reconnaissance officielle du tout nouveau régime par la couronne aumérinoise avant de normaliser nos relations par l’échange de nos ambassades et diplomates. A cette fin, je sollicite une entrevue avant fin mars. Cela vous conviendrait-il ?

Dans l’attente de vous rencontrer, je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en l’assurance de ma très haute considération..


signature
Note hrp : lettre adressée à Serance puisque c'est le joueur qui contrôle la partie adverse dans la guerre civile qui secoue le Varanya, la partie loyaliste m'ayant laissé lettres mortes.
@Serance
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Aumérine, le 11 avril 2006S.E. Mohammad Karimi
Président par intérim
République du Varanya
Thadimis



Votre Excellence,

Tout d'abord, afin de recontextualiser certaines choses et ne pas inverser les rôles comme tend à le faire votre pseudo régime piloté comme chacun le sait depuis Aserjuco, permettez-moi de vous rappeler que le Reinaume a avant toute chose chercher à préserver l'unité et la paix civile au Varanya. Nous étions effectivement convaincu que la transition pouvait se faire de manière tout à fait pacifique. L'empereur varanyen, bien qu'autoritaire si l'on en croit les accusations vilipendées par votre propagande entièrement financée, tout comme l'est votre armée de mercenaires, par des fonds étrangers, ce serait contenté de suivre la volonté de la rue et des tribunaux de gré ou de force. Quand bien même la guerre civile aurait éclatée, il revenait au seul peuple varanyen de choisir la voie qu'il souhaitait prendre et certainement pas à Aserjuco. Ce qui, comprenez-le bien, laisse perplexe mon gouvernement quant à la crédibilité de votre tout nouveau régime lorsque celui-ci prétend vouloir uniquement rechercher la paix... Régime d'ailleurs encore non reconnu officiellement à l'international, pas même par vos faux amis alguarenos... Et pour cause, puisque le Varanya est maintenant l'esclave d'Aserjuco... Ce qui de fait, a motivé l’interventionnisme d'autres nations dont le Reinaume d'Aumérine. C'est en tous les cas le signal incontestable que renvoie l'image aujourd'hui d'un Varanya entièrement colonisé par les troupes alguarenos, et il vous revient donc de me prouver le contraire. En commençant par reprendre des mains d'Aserjuco votre propre politique extérieure et réaffirmer votre détermination à vouloir terminer un processus démocratique par le haut, sans bain de sang contrairement à vos amis qui vous ont entrainés dans ce conflit meurtrier. Car je pense que le peuple varanyen a suffisamment saigné comme cela pour les âneries de quelques cols blancs restés bien en retrait de la guerre et à compter les fûts de pétrole qui sortent chaque jour du Varanya... Je réitère à nouveau ma proposition, celle d'une reconnaissance officielle contre celle d'une reconnaissance de dette de la part du peuple varanyen, qui de facto, hérite de la dette du feu ancien régime que vous vous évertuait à faire disparaître. Sans quoi, votre régime illégal composé de coupeurs de têtes et de criminels selon le droit international, se verra pourchasser et détruit partout où il se cachera. Sans aucune autre forme de procès puisque, sur le papier, ce dernier n'existe pas et n'est à ce jour reconnu par aucun état dans le monde.

Dans l’attente de vous rencontrer, je vous prie de croire, Monsieur, en l’assurance de ma très haute considération..


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Astra, le 25 avril 2006
République du Varanya
Thadimis



Cher Mohammed Karimi,

La chute de Thadimis et la fuite du Shah vers l’île de Bina pour s’y retrancher nous pousse à admettre la défaite de ce dernier. Nous sommes heureux ! Oui, heureux ! Que cette tyrannie capitaliste autocratique s'est enfuie vers l'Ile de Bina ne peut que nous réjouir.

De plus, nous apprenons qu'une démocratie directe a été mise en place ce qui feront de vous le troisième pays à aborder ce régime. De plus, nous sommes voisins et nous pouvons organiser des rencontres culturelles et sportives. Nous sommes impatients de vous proposer une rencontre diplomatique afin de jumeler nos villes ou encore peut-être une alliance militaire. Cela vous conviendrait-il ?

Dans l’attente de vous rencontrer,..


Nahos Majr, président de la démocratie directe peuplique et socialiste d'Astra
COUCOU


نتواصل معكم في هذا الوقت لدعوتكم إلى مؤتمر حول مستقبل عفارية بتاريخ 28/06/2006 والذي سيعقد في الساعة 3:00 مساءً في عاصمتنا الحمزة. في الواقع ، نريد أن نناقش بشكل أساسي موقع الاتحاد العفاري الذي لن يؤدي بالطبع إلى عدم سيادة أراضيك ولكن من أجل قيادة Afarée نحو نظام جديد يفضي إلى الحرية والمساواة والسلام.
بحرارة

TraductionNous vous contactons en ce moment afin de vous inviter à une Conférence le 28/06/2006 sur l’Avenir de l’Afarée qui se déroulera à 15h00 au sein de notre capitale Al-Hamzah. En effet nous voulons y discuter principalement de l’emplacement d’une union afaréenne qui bien sûr ne conduira pas à la non-souverainté de votre territoire mais afin de conduire l’Afarée vers un ordre nouveau propice à la liberté, l’égalité et la paix.

Cordialement
MISSIVE DIPLOMATIQUE
05/04/2008 | Contenu confidentiel

Cémétie croix symbole dynastique

À qui de droit,

Comme vos services ont pu le constater, le gouvernement conservateur est tombé en Cémétie à la suite des élections législatives d'avril 2007. La gouvernance du pays ayant suivi le protocole démocratique, le pouvoir est désormais dans les mains d'une toute nouvelle majorité parlementaire et politique, qui s'est installée et a fait campagne sur un créneau résolument réformiste et avec une nouvelle vision sur le monde. Les anciennes pratiques gouvernementales propres au Χριστιανοδημοκρατικό Μέτωπο (ΧΔΜ, « Front Chrétien-Démocrate ») n'ont plus cours et la Principauté de Cémétie se voit désormais gouvernée par une coalition entre les différents partis de gauche, les régionalistes et le Κεμετιακό Φιλελεύθερο Κόμμα (ΚΦΚ, « Parti Libéral Cémétéen »). Dans cet esprit d'alternance démocratique, le nouveau chef du gouvernement, le Prothypourgos (Premier ministre) Abraam Tadros, en accord avec son Altesse le prince Dimitrios III de Cémétie, m'a chargé de vous contacter.

Cette démarche à votre égard fait bien évidemment suite aux événements ayant opposé la Principauté de Cémétie au gouvernement provisoire du Sud-Varanya ; le gouvernement conservateur ayant été désavoué dans les urnes par une majorité des citoyens cémétiens, en partie suite à la défaite essuyée par l'armée cémétéenne sur votre sol, nous considérons qu'il est de notre devoir de rétablir l'ordre dans le pourtour de la mer des Bohrins en rétablissant des relations normalisées entre Cémétie et Varanya, la jeune République ayant effectivement repris avec succès le flambeau du pouvoir des mains de ce que nous considérons désormais comme l'inefficace monarchie impériale de Thadamis. Étant donné le changement radical d'orientation diplomatique à la tête du gouvernement cémétéen, mais aussi la bonne volonté des parties respectives de faire régner la prospérité dans le bassin maritime que nous partageons, le gouvernement de Cémétie souhaite organiser une rencontre secrète et dont le contenu demeurera confidentiel entre des émissaires de nos deux pays, pour discuter des modalités d'une éventuelle normalisation des relations ; entre autres, la Principauté de Cémétie peut, en guise de preuve de sa pleine et entière coopération, cesser d'accueillir l'ancien monarque varanyen sur son sol dès lors qu'un accord sera trouvé entre nos deux États. De même, une attention particulière est mise sur le traitement accordé à la communauté hellénique de l'île de Bina, dont les rangs certes clairsemés depuis la fin du conflit, n'ont de cesse de se renflouer par la proximité inévitable entre nos deux pays.

Cordialement,

Ράδαμες Χούρι
Rhadames Khoury
Υπουργός Διπλωματίας του Πριγκιπάτου του Κεμέτ
Ministre de la Diplomatie de la Principauté de Cémétie
Informations du Thaon¹

Deux ans après la fin du conflit, les helléniques qui restent au Varanya


Lazaros Primiadis | 05/04/2008

Population hellénique à Bina au Varanya, Cémétie (grecs)

Principalement concentrés sur l'île de Bina, des helléniques sont restés au Varanya - et certains y retournent.


Le 23 juin 2006, les binarans (habitants de l'île de Bina, au large des côtes varanyennes), déclamaient leur soutien au jeune régime républicain tout juste installé de l'autre côté du détroit de Bina, chassant de fait le régime impérial encore partiellement présent dans la région au travers du gouvernement satrapique co-organisé entre la Cémétie et le Shah, devenu Shahrban (satrape), Shahab al-Shahrbān, ainsi que le reste des forces coalisées présentes sur le territoire insulaire. Alors que l'armée cémétéenne s'attendait à une invasion amphibie venue du continent, l'initiative est en fait venue des citoyens insulaires eux-mêmes, parmi lesquels de nombreux helléniques. Certains issus d'un substrat historique lié au commerce, d'autres présents suite à la présence cémétéenne au Varanya, la diaspora hellénique est installée à Bina avec plusieurs centaines de milliers d'hellénophones et d'helléniques.

Cette communauté diasporique, qui a contribué à l'établissement d'une paix nationale varanyenne en chassant le pouvoir impérial de son dernier bastion insulaire, ne s'est pour autant pas considérée comme orpheline dès lors que les dernières troupes cémétéennes eurent quitté l'île. De nombreuses familles, d'abord chassées par la vague de libération de l'île, sont venues ou revenues dans la région, notamment dans le chef-lieu insulaire Baisul, petit port placé face au continent afaréen et servant de zone de transit entre Eurysie, Afarée du Nord, Nazum et Afarée méridionale. Une position avantageuse qui a permis à de nombreuses familles commerçantes de s'établir dans cette perle maritime et portuaire, contre l'avis de l'ancien gouvernement cémétéen particulièrement hostile au régime républicain. Loin de l'image cultivée par les autorités cémétéennes de l'époque, la République, d'inspiration libérale et démocratique, est au contraire devenue un havre de paix économique.

C'est ainsi que le perçoivent les nombreux cémétiens et helléniques établis sur l'île ; certains ont même fait le choix d'adopter la nationalité varanyenne, pour des raisons administratives entre autres. Mais la culture hellénique, elle, reste bien ancrée en eux : folklore, fêtes, musique et arts issus de la culture hellénique cémétéenne continuent d'être consommés dans le territoire insulaire et la diaspora hellénique de Bina pèse de plus en plus sur les institutions locales, à tel point qu'un mouvement autonomiste intitulé Ελληνική Αυγή (سپیده دم یونان en varanyen, « Aube Hellénique ») organise des réunions politiques et des événements culturels pour animer la flamme locale, défendant aussi la représentation de la communauté hellénique locale au sein du Parlement républicain, où la pluralité des opinions fait rêver de démocratie représentative les pontes de la diaspora hellénophone.

Mais pas question de Cémétie, non : les helléniques de Bina se sentent binarans, varanyens. La Principauté est encore vue comme à l'époque du gouvernement conservateur, qui avait fait de la communauté hellénique insulaire une arme contre le Varanya républicain et en faveur d'un régime monarchiste que la majorité des helléniques insulaires désapprouvent aujourd'hui. Mais la communauté, grâce à des fonds venus de familles helléniques de tout le pourtour leucytaléen, retisse un réseau local tant linguistique que culturel, entre autres au travers de cette fameuse Ελληνική Αυγή, qui se désolidarise de toute ingérence cémétéenne et dont elle rejette les crimes commis sur le sol varanyen lors du conflit. Un héritage récent qui promet de peser lourd dans la perception de la communauté hellénique varanyenne par le reste de la population, qui multiplie les tentatives d'ostracisation depuis la victoire républicaine et le départ des dernières troupes cémétéennes en 2006. La promesse d'une union nationale, bien que toujours existante, peine à se concrétiser entre communautarisme des helléniques et rejet varanyen de ceux-ci.

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¹Πληροφορίες από Θάον (« Informations du Thaon ») est un journal cémétéen hellénophone disponible sur le territoire varanyen et dans la plupart des zones hellénophones du monde.
NOTE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE
Réflexions sur l'opération Behedetite
Bureau Afarée orientale | CONFIDENTIEL

Déploiement de troupes au Varanya par la Cémétie navires patrouilleurs

L'opération extérieure et les retombées du conflit

Première opération extérieure entreprise par les forces armées de la Principauté de Cémétie depuis plus de deux décennies, l’opération Behedetite (du nom de la déesse-soleil partagée entre les panthéons mythologiques varanyen et cémétéen) est ainsi la première projection de force de la Principauté du millénaire. Opération d’envergure impliquant un soutien actif à la monarchie impériale du Varanya dans le cadre de la guerre civile opposant loyalistes impériaux et une coalition hétéroclite de libéraux, communistes et islamistes, l’opération Behedetite est entérinée dans les règles de l’art par un vote à la majorité qualifiée du Parlement cémétéen, qui vote majoritairement en faveur de l’intervention militaire. Si la Principauté de Cémétie en elle-même ne rentre pas en guerre, elle déploie directement sur un sol étranger ses forces armées, avec l’accord du régime de Thadamis (loyalistes à l’Empire), sortant de fait la Principauté de son mutisme diplomatique et géopolitique passé. L’émergence de l’idée d’une intervention militaire sur le sol varanyen s’opère rapidement au sein de l’exécutif cémétéen, à la suite de l’éclatement de la guerre civile au Varanya et face à l’incapacité du régime impérial à mettre à profit sa supériorité numérique et technique sur les troupes disparates composant l’insurrection armée.

L’idée émerge d’abord au sein du Ministère de la Défense, qui fait remonter au cabinet du Premier ministre (Prothypourgos) de l’époque, Christodoulos Perrakos (en poste de 2002 à 2008), une note classée confidentielle élaborant un premier scénario de déploiement militaire sur le sol varanyen. En parallèle, les exécutifs des différents pays alliés au régime du Shah élaborent déjà des stratagèmes de soutien au régime impérial avec différents degrés d’implication, allant du simple soutien diplomatique et de renseignement (Aumérine et Walserreich) jusqu’au déploiement d’armes lourdes et de soldats aux côtés du régime impérial (Albel et Cémétie), la Principauté ayant eu le soutien le plus affirmé et le plus abouti au Shah via l’opération Behedetite. Le caractère hétéroclite de ces stratégies de soutien à un des belligérants est également observable du côté révolutionnaire, avec des initiatives diplomatiques, mais aussi des soutiens militaires plus directs (Fortuna et Alguarena). La division Acier, division internationale de l’armée varanyenne destinée à accueillir volontaires et surtout expéditionnaires non-officiels de la Cémétie et d’Albel, joue le rôle de premier pilier opérationnel de l’opération Behedetite à venir.

Avec 8 000 soldats, 10 000 fusils d’assauts, 1 000 mitrailleuses, 1 000 lance-missiles antichar, 100 mortiers tractés, 50 canons tractés, 40 canons anti-aériens, 25 blindés légers, 50 véhicules de combat d’infanterie (VCI), 200 tout-terrain, 3 véhicules de transmission, 25 hélicoptères de transport, 25 avions de chasse et une force navale de soutien de 9 patrouilleurs et 10 vedettes, l’opération Behedetite est l’opération extérieure militaire la plus ambitieuse autour du globe en 2004. Le vote de l’opération le 16 mars 2004 à la Vouli initie le mouvement de l’intervention, effective quelques semaines après le temps du débarquement des troupes et de la disposition de celles-ci. L’éclatement des hostilités sur le sol varanyen entre impériaux et rebelles le 17 mars 2004, soit le lendemain du vote parlementaire approuvant l’opération Behedetite, est une coïncidence illustrant le caractère nécessaire d’une intervention d’appui aux forces impériales. L’intervention cémétéenne a peut-être même précipité l’éclatement ouvert des hostilités, avec une insurrection potentiellement incertaine de ses résultats tactiques dans le cadre d’un affrontement frontal avec des troupes cémétéennes drastiquement plus modernes et mieux équipées.

La situation au Varanya semble positive pour le régime impérial. Malgré un léger déficit numérique facilement comblé par la présence de soldats cémétéens mieux entraînés que les troupes rebelles, le régime de Thadamis dispose d’une supériorité technique sur le front insurrectionniste. Celui-ci s’est attaché le soutien des régions méridionales du pays, plus proches de la bande désertique afaréenne et surtout coupées en leur milieu par une chaîne de montagnes handicapant drastiquement la communication terrestre comme aérienne entre les deux hémisphères de la révolution. Mais en étudiant plus en profondeur la situation géographique et géostratégique, l’Empire se retrouve désavantagé sur son front occidental par la faible connexion routière et ferroviaire de la ville de Wamran, d’ailleurs stratégique pour protéger la ville d’Ahvadeh, deuxième plus grande ville du côté impérial, d’une attaque sur deux fronts. Le réseau routier préexistant joue en faveur de l’insurrection.

Le désavantage du terrain ne semble pas handicaper la rébellion qui, dès le premier mois du conflit, s’établit fermement sur les contreforts de la chaîne montagneuse qui perce le pays en diagonale. A Ahvadeh, les impériaux tiennent tant bien que mal le front et mènent un combat urbain se révélant coûteux en hommes, engrangeant plus de pertes humaines et matérielles que du côté des rebelles et de leurs alliés. La stratégie adoptée des deux côtés et au sein des états-majors coalisés soutenant les belligérants est multiple : tandis que cémétiens et alguarénans s’affrontent dans le sud aux alentours de Javanjan, qui devient le point névralgique du front sud, Wamran à l’ouest reste inattaquée tandis que l’effort militaire révolutionnaire surprend les impériaux et loyalistes alliés à Ahvadeh. Là, une attaque sur deux fronts venant du sud permet la jonction entre deux des quatre fronts révolutionnaires, faisant d’Ahvadeh le point névralgique de tout le théâtre d’opérations et éclipsant les alors moins stratégiques Wamran et Javanjan. Néanmoins, la stratégie cémétéenne de former une tête de pont loyaliste à Javanjan pour porter le front plus au sud porte partiellement ses fruits, avec des forces alguarénanes submergées par le contingent cémétéen sur sa portion du front.

La force de frappe aéro-terrestre de la coalition loyaliste, principalement déployée à Javanjan, donne le change aux expéditionnaires alguarénans qui reculent et perdent des pièces d’artillerie, alors que la force aérienne de 25 avions de chasse cémétéenne semble participer assez efficacement à une poussée interarmes sur le front sud. Mais la menace portée par les révolutionnaires sur le cœur du dispositif loyaliste et la ville d’Avahdeh justifie un redéploiement des effectifs loyalistes vers le centre du pays, laissant Javanjan comme saillant mal protégé qui devient rapidement le point d’effondrement du front coalisé. Le déploiement progressif d’un plus grand soutien terrestre des alliés de la révolution, nommément la République fortunéenne et l’Alguaréna, vient soulager l’effort de guerre révolutionnaire et anéantit les espérances loyalistes. Lors de la phase finale de la bataille d’Avahdeh, en septembre 2005, les troupes loyalistes sont anéanties avec plus de 15 000 soldats coalisés mis hors d’état de combattre, en partie par capitulation des 9 000 soldats impériaux présents. Là, la Cémétie connaîtra ses plus grandes pertes du conflit, tant en termes de matériel capturé que de vies humaines perdues sur cette pierre d’achoppement du front. Dans un contexte déjà difficile de forte avancée des troupes révolutionnaires, l’effondrement du cœur du dispositif, les divisions d’Avahdeh, vient achever un régime impérial déjà à l’agonie militairement parlant par la fuite de généraux vers le camp révolutionnaire.

Le manque de dynamisme de la coalition impériale, en partie provoqué par la mauvaise gouvernance tant du Varanya impérial que de l’armée impériale en elle-même, a également eu raison d’un potentiel différentiel tactique et stratégique qui aurait pu être établi d’entrée de jeu par les forces loyalistes en prenant le dessus sur les forces révolutionnaires en prenant l’initiative. Qu’une force armée de plusieurs dizaines de milliers de soldats ait pu se former sur le sol impérial alors même que le conflit social grondait dans le pays illustre bien la totale inefficacité des services du Shah à pacifier son propre territoire, par la faute d’une hiérarchie incompétente et gangrénée. Les enjeux de la corruption ne sont pas à négliger dans un conflit et dans une défaite comme celle du Varanya. La nature du régime du Shah, ignorée volontiers par l’exécutif du précédent gouvernement pour des raisons de pragmatisme géopolitique, est retombée sur le conflit et la campagne en elle-même. L’absence de prise en compte de la potentielle incapacité impériale à mener un conflit de front contre des révolutionnaires téléguidés par une République fortunéenne et une Fédération alguarénane très présentes dans la région et très investies sur le terrain varanyen montre bien comment l’état-major cémétéen a foncé tête baissée dans le piège tendu par des puissances étrangères qui n’ont même pas eu besoin d’un déploiement militaire d’une ampleur semblable à celui de la Cémétie pour défaire la coalition impériale.

L'opération militaire en elle-même ne constitue qu'une défaite dans le sens d'une non-atteinte des objectifs. L'objectif étant une sauvegarde du régime impérial de Thadamis, celui-ci déchu, la mission est donc un échec. Mais sur le plan tactique, les états-majors cémétéens ont grandement appris de leur confrontation d'abord avec les troupes quasiment irrégulières de la rébellion puis dans l'affrontement direct avec les troupes de puissances étrangères bien entraînées et bien équipées. Les schémas d'intervention des troupes alguarénanes par exemple, ont pu être étudiés en profondeur et fournir de vibrants modèles pour les entraînements des troupes cémétéennes, dans l'objectif entre autres de contre-carrer une future présence alguarénane sur le sol afaréen. Si tactiquement le corps expéditionnaire cémétéen ne s'est pas mal débrouillé, stratégiquement sa présence fut vaine voire contre-productive et symptomatique de l'immobilisme de l'exécutif militaire au moment décisif de batailles comme Avahdeh. Néanmoins, l'état-major a su tirer de brillants enseignements de ces batailles, tant dans la nécessité comme il a été fait de sanctuariser l'espace aérien et d'imposer une véritable zone d'interdiction pour l'adversaire, que dans le besoin viscéral d'une profonde coordination interalliée et des opérations coordonnées et lourdement mécanisées.

En termes de perte, quelques 4 700 soldats cémétiens ont été capturés ou tués au Varanya, soit la moitié du corps expéditionnaire ; 7 500 fusils d'assaut ont été perdus ; 1000 lance-missiles antichar, 1000 mitrailleuses 25 véhicules blindés légers et 50 canons d'artillerie ont été entièrement perdus sur le front. En revanche, les avions de chasse (4 perdus) et les batteries de canons antiaériennes (aucune perte) montrent la supériorité de l'assaut combiné aéro-terrestre, avec une domination aérienne totale sur l'ennemi, montrant la pertinence de la stratégie aérienne adoptée. De même, la supériorité maritime et navale incontestable de la Principauté de Cémétie dans les eaux de la mer Blême a joué en faveur de la coalition impériale et pourtant n'a pas su être décisive pour la victoire de la coalition, rappelant le rôle nécessaire de la présence au sol. Le matériel terrestre perdu, de relativement faible qualité au regard des standards actuels suite aux investissements massifs de l'exécutif dans l'enjeu sécuritaire, n'a pas été remplacé à temps et explique une partie de la perte d'efficacité des troupes expéditionnaires sur la fin du conflit, avec de grosses défaites infligées par les révolutionnaires sur des armées impériales d'à peu près la même taille. La grande mobilité des troupes cémétéennes est également à souligner, révélant une véritable capacité de nuisance des forces armées de la Cémétie surtout dans un cadre potentiellement désertique comme il risque d'arriver à l'avenir pour la Principauté, dans le cadre d'un conflit afaréen ou leucytaléen.

Sur le plan militaire, il est du devoir de l'état-major d'établir une cellule d'analyse et de prospective dédiée à l'établissement de scénarii-catastrophes, sorte d'avocat du diable de la géostratégie. L'inadéquation des méthodes employées par l'état-major dans le cadre d'un conflit se déroulant soit en zone montagnarde, soit en zone urbaine montre que les pratiques militaires cémétéennes obsolètes, notamment concentrées sur la guerre désertique, doivent pouvoir prendre en compte une grande diversité de facteurs modifiant drastiquement le climat du conflit. L'inspection doit être faite de la pertinence des décisions prises dans le cadre d'une volonté politique plus large de faire d'une victoire au Varanya un argument de campagne politique pour les élections législatives qui étaient alors à venir (2007). Bien au contraire, la défaite tactique puis stratégique du corps expéditionnaire cémétéen au Varanya a précipité la chute du gouvernement Perrakos II, avec la potentialité d'une humiliation internationale pour le gouvernement conservateur de l'époque. La raison d'Etat justifie que les considérations de politique parlementaire et électorale passent au second plan devant la véritable motivation de la participation cémétéenne au conflit varanyen, à savoir le maintien de la paix et le rétablissement de l'ordre régional pour protéger les intérêts vitaux de la Cémétie.

Cémétie croix symbole dynastique

La satrapie de Bina : vie et mort de l'« édification de la nation » à la cémétéenne

Deuxième volet de l’histoire de l’opération Behedetite, la période dite des « accords d’Apameia » et de l’établissement de la Satrapie de Bina par les autorités de la Principauté de Cémétie, créant une relation de dépendance du Shah devenu satrape envers la puissance protectrice qu’était la Cémétie, est aussi une nouveauté pour l’exécutif cémétéen. L’isolationnisme historiquement pratiqué par la Principauté avait habitué une certaine centralisation de l’Etat et l’absence de relations subsidiaires avec d’éventuels tributaires, protectorats ou mandataires comme avait pu entretenir par le passé la Principauté avec différents territoires vassaux en Afarée septentrionale jusqu’au dix-neuvième siècle. La satrapie de Bina, première tentative de protectorat cémétéen dans la région de la mer des Bohrins, jouait un rôle-clé dans un potentiel dispositif d’empire commercial et militaire de la Cémétie dans la région. Si la défaite continentale du Varanya impérial avait marqué une période d’humiliation pour les forces armées cémétéennes, remporter l’île de Bina comme protectorat hellénisé était un prix de consolation pour l’armée de la Cémétie qui structurait progressivement l’administration binarane autour du projet panhellénique et de la proximité avec la Cémétie. 350 000 habitants se voyaient ainsi placés sous la férule de la Cémétie, puissance commerciale importante du pourtour de la mer Blême, alors que le Varanya continental était encore un pays en construction, partagé entre tendances illibérales et marqué par le sceau de la guerre et de la destruction. En comparaison, l’activité économique insulaire avait été fortement accélérée par la présence tant militaire que commerciale de la Cémétie.

Mais l’épisode binaran a été un échec particulier, illustrant un véritable manque d’influence culturelle de la Cémétie et de capacité d’attraction suffisante pour maintenir l’île de Bina dans son dispositif géopolitique. Pourtant, la Principauté de Cémétie de l’époque n’était pas en manque : avec une croissance économique annuelle à deux chiffres, une diplomatie nouvelle et un modèle culturel prêt à l’exportation, l’expérience de l’île de Bina paraissait l’occasion rêvée pour la Cémétie de concrétiser son modèle de construction de nation. Mais l’influence alguarénane et révolutionnaire a continué de jouer en défaveur de la Cémétie : alors que les forces navales cémétéennes bloquaient effectivement toute intervention du Varanya contre l’île de Bina et la satrapie, l’insurrection est venue de l’intérieur, avec une forte mise sous influence de la population binarane et l’anéantissement du projet cémétéen pour l’île de Bina. Les cémétiens, vus comme des colonisateurs, ont été chassés par la foule, que les médias alguarénans ont directement salué comme « insurrection spontanée soutenue par [ses] services ».

En clair, l’Alguaréna s’est posé en ennemi direct de la Principauté de Cémétie, frappant frontalement les intérêts vitaux et nouveaux de la Cémétie dans le bassin de la mer Blême, entreprenant un franchissement du détroit qui ne semblait pas nécessaire pour affirmer la victoire totale du Varanya républicain et révolutionnaire sur les décombres de l’Empire déchu. La participation de l’Alguaréna à la défaite tant du régime impérial que de la satrapie de Bina montre un véritable engagement de la Fédération dans des activités d’ingérence visant à déstabiliser la région, ayant depuis permis l’établissement d’un Varanya républicain hostile à la Cémétie directement dans l’étranger proche de la Principauté. Dans le pré-carré que peut potentiellement constituer l’Afarée orientale pour la Cémétie, le Varanya et le Mandrarika forment un ensemble proche de l’Alguarena et hostile à la Cémétie directement installé dans l’« arrière-cour ».

Il n’est pas du ressort du Ministère de la Défense de traiter des sujets diplomatiques, mais le soutien passé et présent de la Fédération alguarenane à des régimes est-afaréens potentiellement hostiles à la Principauté constitue un barrage matériel à un potentiel rapprochement entre Alguarena et Cémétie. Les récents événements impliquant l’Organisation des nations commerçantes (ONC), chapeautée par l’Alguarena, contre les régimes communistes de Leucytalée occidentale, invitent plus à nous inquiéter de la présence alguarénane sur notre façade occidentale et orientale à la fois, que de la menace tout à fait relative que représentent les communistes dans le pourtour leucytaléen. Sur le plan tactique, il est nécessaire de désencercler la Principauté de Cémétie en organisant l’éloignement des intérêts alguarénans, qu’il s’agisse des régimes proches de l’Alguaréna en Afarée orientale ou des forces navales onéciennes en Leucytalée.

Le Varanya semble aujourd’hui être un Etat démocratique et ouvert sur le monde, jeune démocratie naissante encore en construction qui semble parti pour plusieurs années de fonctionnement sous ce même régime qui a gagné la guerre civile et vaincu la coalition impériale. Il apparaît donc aujourd’hui comme une évidence que traiter avec la jeune République varanyenne est une nécessité, tant pour désenclaver celle-ci du cercle vicieux d’hostilités dans laquelle le conflit avec la Cémétie l’a installé que pour la détourner d’autres voies plus tortueuses avec des partenaires directement hostiles à la Cémétie et aux intérêts afaréens. En ce sens, il est nécessaire, comme nous l’avons déjà entrepris depuis 2008 par les canaux diplomatiques, de poursuivre l’effort de normalisation avec le nouveau régime de Thadamis. A terme, la situation d’exil de la famille impériale varanyenne sur le sol cémétéen ne pourra plus être toléré si nous souhaitons avoir des relations normalisées et bonnes avec la nation varanyenne qui occupe une place non-négligeable dans notre environnement régional.

De plus, la diaspora varanyenne croissante sur notre sol, dont la présence a été initiée par le premier éclatement de la guerre civile en 2004, pèse de plus en plus tant politiquement que géopolitiquement en faveur d’un rapprochement Varanya-Cémétie. L’ancienne stratégie du précédent gouvernement ne sera d’ici quelques années plus tenables et nous devons réhabiliter le régime de Thadamis comme interlocuteur de la Cémétie, sous peine de louper le coche du retour du Varanya sur la scène internationale et de nous aliéner un régime foncièrement compatible avec le nôtre.
Plutôt que de prédestiner le Varanya républicain à devenir l’arrière-cour de l’Alguarena en Afarée, avec la possibilité d’une « protectorisation » de la Corne de l’Afarée et l’installation de dispositifs, immatériels comme physiques, permettant à l’Alguarena de directement porter atteinte à l’intégrité territoriale de la Principauté de Cémétie, il est nécessaire de repenser la relation, y compris sur le plan militaire et sécuritaire, avec le Varanya. En réalité, la construction d’une architecture sécuritaire dans la mer Blême en s’appuyant sur une neutralisation du Varanya et la sanctuarisation des eaux locales pourrait assurer à la Cémétie la sécurité nécessaire à la protection de son intégrité territoriale, tout en donnant des garanties à Fortuna et dans une moindre mesure à l’Alguarena en matière de coopération internationale et de concertation sur les résolutions de crises. La guerre civile varanyenne n’aurait peut-être pas pu être évitée, mais les exécutifs proches des révolutionnaires auraient pu chercher à garantir la stabilité régionale par le dialogue, l’objectif initialement recherché par les soutiens du Shah.

L’émergence de nouveaux enjeux sécuritaires en Afarée orientale, entre autres autour de l’émergence de la piraterie sur les côtes varanyennes à cause des retombées socio-économiques et politiques du conflit et du développement des opiacés et de leur production sur le sol varanyen incite à mettre en place de vrais mécanismes internationaux de coopération sécuritaire. L’idée d’une coopération accrue avec le Banairah, sur les enjeux sécuritaires entre autres, doit se concrétiser sous peine de voir une nouvelle crise varanyenne – ou du moins, sur le modèle varanyen. Jadida sera-t-il un nouveau Bina ? L’enjeu est réel de démontrer la paix et la stabilité de la région, sous peine de définitivement déprimer le commerce international dans le secteur, entraînant une spirale de retombées négatives pour tous les Etats riverains.

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