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Rencontre entre la Fédération d'Albel et la République Chrétienne-Militaire de Magermelk

Paradis, le 27 juillet 2004

Rencontre entre la Fédération d'Albel et la République Chrétienne-Militaire de Magermelk



Paradis, capitale fédérale
Paradis, capitale fédérale d'Albel

Pourtant sollicité en premier lieu par la diplomatie maguerroise, le rapprochement qu'initiait cette rencontre avec le gouvernement de Magermelk semblait aller de soi pour Paradis. Le rétablissement des relations entre les deux premiers pour la première fois depuis le Grand Assoupissement (nom donné par les Albelais à la période d'isolationnisme global qui a gelé les échanges mondiaux à la fin du XXème siècle) s'était entamé par l'adhésion de la République Chrétienne-Militaire au Pacte Anti-Bolchévique, qui bien que paraissant naturelle au vu de l'anticommunisme revendiqué du pays, avait suscité de nombreuses critiques de la part de certains États et partis libéraux, conduisant même la République Fédérale de Makt à quitter les rangs des signataires suite à son dernier changement de gouvernement. Il était clair que le rapport des Maguerrois à l'État entrait en contradiction totale avec la liberté individuelle hissée au rang de valeur sacrée par la constitution albelaise, alors que le Magermelk se trouvait dirigé par un gouvernement militaire très autoritaire exerçant un pouvoir sans partage dans un pays où aucune des libertés considérées comme fondamentales n'étaient garanties.

Toutefois, il étaient d'autres valeurs qu'Albel et le Magermelk partageaient, au-delà de leur opposition commune au communisme, s'agissant notamment du respect de l'ordre naturel, ou des valeurs d'honneur et de fidélité composaient en partie la devise de la Fédération. La révolution qui avait récemment frappé l'Empire Francisquien, et par-dessus tout le meurtre du précédent empereur de la main de son propre père avait profondément choqué, tant à Paradis qu'à Tarkeft, pour des raisons analogues, si bien que le gouvernement fédéral avait apporté son entier soutien à la position maguerroise de refus d'extrader l'Impératrice Eugénie de Malatios. Cette cause commune avait davantage rapproché les deux nations, dont les chefs se rencontraient aujourd'hui à Paradis pour discuter d'une possible coopération bilatérale plus poussée. Le Président de la Fédération Ignace Charbonneau attendait le Grand-Maréchal Grisette sur le parvis du Palais Blanc.

Ignace Charbonneau, Président de la Fédération d'Albel
Ignace Charbonneau, Président de la Fédération d'Albel

Grand-Maréchal, c'est pour moi un véritable honneur que de vous accueillir à Paradis. J'espère que votre voyage a été agréable, de même que votre visite à travers les rues de notre capitale. Il y a tellement de sujets dont il faut que nous parlions, je vous en prie, entrez-donc !

Les deux hommes se serrèrent la main sur le parvis sous les flashs des appareils photographiques des journalistes présents pour immortaliser la scène, avant de s’éclipser à travers l'entrée du Palais Blanc.
Grand-Maréchal Benoît Grisette, Président de la République chrétienne-militaire du Magermelk
Le Grand-Maréchal Benoît Grisette,
Président de la République chrétienne-militaire du Magermelk

Cette rencontre représentait pour la République chrétienne-militaire du Magermelk un événement très important. Le pays a été, depuis l’arrivée au pouvoir de Benoît Grisette, toujours isolé diplomatiquement. Le Magermelk avait tenté quelques fois des rapprochement avec d’autres nations, mais elles se sont très souvent terminées par un échec, notamment car le pays est très souvent critiqué pour son totalitarisme et son fascisme. Le peu de rencontres officielles qu’avait obtenu le Magermelk avait été effectué par le ministre des Affaires étrangères, le Maréchal Marc Evrand. Cette rencontre pouvait être vu comme un honneur de la part d’Albel pour ce déplacement de la part du Grand-Maréchal.

Le Grand-Maréchal arriva sur le parvis du Palais Blanc sous l’intense soleil estival, où il fut accueilli par le président de la Fédération d’Albel, Ignace Charbonneau.


— Grand-Maréchal, C’est pour moi un véritable honneur de vous accueillir à Paradis[/i], salua chaleureusement le président albelais. J’espère que votre voyage a été agréable, de même que votre visite à travers les rues de notre capitale. Il y a tellement de sujets dont il faut que nous parlions, je vous en prie, entrez donc !

[i]Les deux hommes entrèrent dans le Palais blanc avec le Maréchal Evrand et des membres de la Garde de la République, pour la protection du Grand-Maréchal, sous une nuée de journalistes venus couvrir l’événement, et obtenir de rares clichés du chef d’état maguerrois sans passer par le radar de la propagande du Magermelk.


— Honneur partagé, Monsieur Charbonneau. Mon voyage jusqu’ici fut très calme et agréable ; je m’en réjouis. Cela faisait longtemps que je n’avais pas volé, mais quelle joie ce fut pour moi de me replonger dans un avion. Je n’ai pas beaucoup visité Paradis, et je m’en désole au dire de toutes mes connaissances qui me louent cette ville ; mais je me méfie des quelques personnes qui pourraient me vouloir de sombres folies à cause de la politique que je mène dans mon pays, ou que vous menez dans votre – politique dont devraient s’inspirer beaucoup de pays du monde.

— Que vous me flattez ! répondit Ignace Charbonneau, qui restait méfiant face à de tels éloges.

— Je me dois de reconnaître quand une nation est dirigée avec succès. Albel est un des rares pays qui a su lutter efficacement contre l’emprise du communisme. Albel possède également une forte stabilité politique, que l’Empire Démocratique des États Latins Francisquiens doit vous envier. Votre pays uni permettra à Albel de perdurer pendant des années, dirigé par de grand chef puissants et charismatiques comme un grand chef de guerre face à un envahisseur. Le chef de guerre, c'est vous ; l'envahisseur, les communistes ; et moi je suis venu pour nous unir dans la lutte contre notre ennemi commun.

Ils continuèrent à avancer dans les couloirs du Palais Blanc, quand Ignace Charbonneau invita son homologue maguerrois à entrer dans une autre pièce.

Ignace Charbonneau, président de la Fédération d'Albel
Ignace Charbonneau, président de la Fédération d'Albel
Ignace Charbonneau sourit à l'évocation de l'unité politique de la Fédération par le Grand-Maréchal. En vérité, le Président se trouvait constamment sur le fil du rasoir depuis le début de son mandat, entre l'opposition de plus en plus radicale des Libéraux à sa politique volontariste en terme de lutte contre le communisme et de remilitarisation de la Fédération d'un côté, et de l'autre la Ligue Fédérale qui acquérait une influence toujours croissante, y compris au sein de son propre gouvernement, quand les militaires ne faisaient pas carrément irruption dans l'hémicycle du Sénat pour interrompre le vote des résolutions allant en leur défaveur. Le fait que le chef de l'État maguerrois pense le contraire n'était pas une mauvaise chose. Cela montrait même au contraire que le Président ne s'était pas si mal débrouillé pour ménager la chèvre et le chou jusque-là.
Ignace Charbonneau, Président de la Fédération d'Albel
Ignace Charbonneau, Président de la Fédération d'Albel

Le Magermelk a déjà fait un premier pas de taille en étant parmi les premiers à rejoindre le Pacte Anti-Bolchévique de Paradis. J'ai conscience du fait que ce texte est relativement peu engageant, dans la mesure où il se limite à des clauses d'échange d'informations. Ceci étant, il s'agit d'une première étape utile, permettant une coopération large à l'échelle internationale - plus large que si le traité avait inclus des clauses de défense mutuelle par exemple. Toutes les démocraties libérales n'accordent pas la même priorité qu'Albel à la lutte contre le communisme mondial. Toutes le considèrent certes comme une menace plus ou moins lointaine, mais notre Fédération a la particularité d'avoir été fondée à l'issue d'une guerre indépendance ayant opposé nos ancêtres à une métropole pervertie par des révolutionnaires communards. Nous portons, en quelques sortes, ce combat permanent dans notre ADN, puisqu'il fait l'objet d'un article dédié au sein de notre constitution.

Nous demeurerons toujours prêts à collaborer avec toutes les nations qui le souhaiteront pour combattre notre ennemi commun, indépendamment des autres différences idéologiques qui pourraient exister entre nos États respectifs. Nous ne nous permettrons jamais de juger la manière dont l'un de nos partenaires mène sa politique interne, contrairement à d'autres donneurs de leçons tels que le nouveau gouvernement de Makt, dont je reste convaincu, entre nous, que le retrait du Pacte de Paradis fut davantage motivé par la lâcheté et la soumission à la puissance de son voisin pharois, qu'à une réelle conviction politique « antifasciste ». À l'exception peut-être de l'Empire Francisquien, dont je pense que nous nous accorderons à dire que son attitude diplomatique au cours des derniers mois relève de la pure démence, il est absurde d'affirmer que les régimes autoritaires de droite représentent aujourd'hui la moindre menace pour la sécurité et le stabilité mondiales.

Comme je vous l'expliquais précédemment, je doute que la pluralité de nos partenaires permette un renforcement des dispositions prévues par le Pacte de Paradis. À cela je propose de substituer une coopération bilatérale renforcée entre nos deux États concernant les sujets qui nous concernent en particulier. De telles dispositions pourraient, par exemple, concerner l'engagement défensif qui manque au Pacte Anti-Bolchévique, et que nous pourrions sans doute inclure en tant que clause secrète à un traité bilatéral formalisant le rapprochement entre la République Chrétienne-Militaire de Magermelk et la Fédération d'Albel.

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Ignace Charbonneau, Président de la Fédération d'Albel
Ignace Charbonneau, Président de la Fédération d'Albel

Le Pacte de Paradis a son utilité, de par son côté fédérateur permettant de rapprocher des États qui ont a priori peu en commun sur le plan idéologique. Mais je vous accorde qu'il n'est pas suffisant lorsqu'il s'agit de mener une lutte concrète et frontale contre notre ennemi. Les différents États signataires ont un degré d'implication qui varie beaucoup dans ce combat. La Fédération d'Albel, le Reinaume d'Aumérine et la Principauté de Cémétie y participent de manière active par leur présence au Varanya, en soutien au régime impérial du Shah, avec un soutien logistique de la part de l'Empire Ancalagonais, tandis que la République de Saint-Marquise et la Confédération de Yuhanaca demeurent en retrait de ce conflit. J'ai bon espoir que le Magermelk fasse le choix de s'y impliquer lui aussi militairement à court ou moyen terme, le théâtre varanyen se trouvant en première ligne dans cette lutte mondiale contre le bolchévisme dont nous sommes tous les acteurs. Intégrer un corps expéditionnaire à la Division d'Acier constituerait un bon moyen pour la République Chrétienne-Militaire de se rapprocher également de la Principauté de Cémétie, et donc d'élargir ses horizons diplomatiques, tout en montrant qu'elle est une puissance en capacité de faire valoir ses intérêts à l'étranger, et prête à recourir aux armes pour défendre sa sécurité et l'ordre naturel contre la peste rouge.

Dans la mesure où nous nous accordons sur la nécessité de prendre des dispositions communes renforçant la coopération déjà amorcée dans le cadre du Pacte de Paradis, je propose que nous signions, à la fin de notre entrevue, un traité d'amitié comportant une clause de défense mutuelle dans le cas où l'un de nos deux pays serait agressé par une puissance communiste extérieure, ou en proie à une insurrection marxiste venue de l'intérieur.

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Ignace Charbonneau, Président de la Fédération d'Albel
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