27/03/2015
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Chroniques citoyennes et Altas historique.

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Chroniques citoyennes et Altas historique.


Les chroniques citoyennes mettront en avant des moments de vie de citoyens et citoyennes ou du Royaume de Teyla ou y habitant. Voici les liens des différentes chroniques :



Les chroniques citoyennes mettront en avant des moments de vie de teylais à l'étranger. Voici les liens des différentes chroniques :

  • Un teylais parmi la foule, écrit le 17/10/2014. Une chronique qui décrit l'émigration d'un teylais vers sein la République Translavique.


L'Atlas historique répertorie les différents articles scientifique, de blogs sur des éléments historique en lien avec le Royaume de Teyla. On y retrouve aussi des textes d'époques sur des évènements majeures ou mineures, mais décrivant la société teylaise de l'époque. Voici les liens des différents posts en lien avec l'Atlas historique :


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La nuit change les Hommes :

Homme


La nuit au sein de la capitale du Royaume de Teyla était pluvieuse en ce mois début d'octobre. La pluie s'abattait sur les immeubles de la capitale avec une intensité fracassante, laissant un bruit de tambour incessant quand la pluie heurtait le sol ou un bâtiment. Les passants trempés jusqu'aux os couraient pour fuir cette pluie battante et étaient à la recherche d'un abri. Certains cherchaient à atteindre leur domicile le plus vite possible, d'autres s'installaient dans les nombreux bars de la capitale, tandis que les moins chanceux et les moins fortunés s’abritaient sous un arrêt de bus. Les porches des bars et des restaurants étaient à cette heure-ci bondés par une foule immense, projetant l'immensité de la ville et de la vie humaine aux yeux des passants attentifs. De nombreux groupes d'amis, de collègues ou encore des couples riaient et discutaient dans les différents établissements de la ville, rompant avec l'éclat de la pluie diluvienne qui s'abattait sur la capitale.

Marc, cependant et étrangement, n'était pas ceux qui cherchaient à fuir cette pluie. Il marchait lentement, au milieu d'une rue piétonne, avec son parapluie à la main, contemplant la beauté de cette ville, de cette capitale. Le jeune homme, de vingt-huit ans, se disait ce soir que Manticore était sa ville, faite pour lui et y vivre durant le reste de son existence. Alors que son parapluie ne le protégeait guère, à cause d'un vent venant de face, Marc se contentait de saluer les passants installés dans les bars qui le regardaient avec insistance, ils étaient rares, mais ces personnes existaient. Il n'était guère commun de voir une personne marcher en plein milieu d'une rue, sous une pluie battante, alors qu'il suffisait de marcher, collé à une façade afin de gagner en protection. Un comportement intriguant.

Alors qu'il se baladait sous la pluie, il finit par entrer dans une ruelle étroite, accélérant la palpitation de son cœur, face à une excitation certaine mais aussi à un stress, qu'il avait du mal à refouler, mettre de côté. Ce n'était pas dû à une peur d'être agressé ou poursuivi dans cette ruelle sombre, au contraire cette ruelle était rassurante pour Marc. Malgré les gouttes de pluie qui coulaient sur son visage, il pensait à ses souvenirs qu'il avait vécus à L'Étoile Nocturne, un cabaret entre deux immeubles de la ruelle sombre. Avant aujourd'hui, il y était allé uniquement en tant que spectateur et client. Un client fidèle, régulier, il y allait au minimum une fois par semaine, malgré sa bourse qui n'était pas élevée. Il enchaînait les petits boulots, plusieurs emplois par jours, il habitait dans un appartement de trente mètres carrés, en plein centre-ville, ce qui lui facilitait la vie au niveau des temps de trajets pour ses différents emplois, tantôt commis tantôt barman et parfois homme de ménage. Malgré ces faibles moyens financiers, il s'assurait de toujours avoir de quoi pouvoir payer une entrée à l'Étoile Nocturne.

Ce soir, sa nuit allait être différente, il ne venait pas écouter les performances des uns et des autres, y boire un verre et se joindre aux applaudissements de la foule. Ce soir, il allait performer en tant que Trinity Royale. En effet, ce soir le client fidèle allait passer le pas et être devant les tables du cabaret et sur la scène en espérant recevoir les applaudissements. C'était là la raison de son stress et de son excitation qui faisait augmenter le rythme de battement de son cœur, augmenter sa pression artérielle. Ses talents avaient pris racine dans l'intimité de son appartement. Il s'était entraîné des mois durant, pendant de nombreuses nuits, nuisant à son cycle de sommeil, mais Marc et Trinity n'y prêtèrent guère attention. Malgré la dureté de ses nuits face au manque de sommeil, Marc n'abandonna pas, et mit plusieurs semaines à trouver son "déguisement" pour être Trinity. Ces hésitations portaient en majorité sur les chaussures, il avait grande peine à porter les talons et encore plus à trouver une paire de chaussures féminines entrant dans son budget.

Trinity Royale allait se dévoiler ce soir à Manticore, la capitale des amours libres où le public était toujours en quête de plus d'audace et d'idées révolutionnaires. Pour plaire aux attentes d'un public qui voulait que l'artiste casse les codes et les normes sociales, il avait choisi de se déguiser en personnage extravagant. Le béret rouge sur la tête, avec une pipe de tabac dans la main, disait tout des risques qu'avaient pris Trinity. Il n'avait rien raté des émissions de Drag Race Teyla, il s'est servi de certains shows de l'émission pour s'entraîner à défiler, faire le spectacle. Alors, il avait obtenu une certaine confiance en lui, après avoir terriblement manqué de confiance en lui, pendant sa vie de jeune adulte. Le visionnage des vidéos de ses spectacles, de ses répétitions chez lui, lui avait valu une assurance qu'il n'avait jamais connue. Il savait le message qu'il voulait transmettre ce soir au public, dans le mythique cabaret l'Étoile Nocturne.

En effet, l'Étoile Nocture est une institution au sein de Manticore. L'établissement fêtera l'année prochaine son centième anniversaire. En plein cœur du quartier artistique, dans une ruelle sombre, il était pourtant connu du grand public et des Manticoriens, chaque soirée était complète et revêtait une atmosphère de détente et de liberté à l'intérieur du cabaret. Beaucoup d'artistes connus auprès du grand public, ont commencé ici comme beaucoup d'inconnus se produisent chaque jour ici sans percer dans le monde de l'art et du spectacle. Ce qui faisait la particularité de lieu était la volonté de casser les codes par les propriétaires et le public venant assister au spectacle. Les artistes devaient sans cesse réinventer l'art du spectacle, qu'il soit humoristique ou musical, pour rappeler au public que la majorité de nos vies repose sur des constructions humaines, des structures sociales qui, loin d'être immuables, peuvent être transformées, en particulier lorsqu'il s'agit de lutter contre les discriminations.
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Raymond VI, un règne après une guerre civile, partie I :
Blog historique

La paix retrouvée





Une victoire militaire et une pensée politique

C'est dans la salle des sabres, au Palais Grayson et symbole des victoires fulgurantes du Royaume de Teyla sur le terrain militaire, que Raymond VI réunit, le 2 février 1866 ou le 3 février 1866, selon les sources historiographiques, les autorités religieuses, l'aristocratie, la bourgeoisie, la classe marchande et le peuple, représenté par des seigneurs locaux, et aussi les familles dynastiques battues dorénavant. Le but de cette réunion sous l'autorité royale de Raymond VI n'est nul autre que d'asseoir l'autorité du souverain sur le pays, dont il sait que les tensions sociales et religieuses qui ont amené à la guerre civile ne sont pas calmées. Bien que la victoire militaire soit acquise au souverain Raymond VI, ce dernier sait que le Royaume n'est pas calmé et n'est pas entièrement dévoué à sa personne, ni à sa cause. À ses yeux, la résultante politique de la guerre civile prouve le mouvement constant d'affaiblissement d'une royauté et d'une aristocratie éloignées des problèmes du peuple, qu'il considère comme la voix la plus importante dans sa proclamation du 22 février 1866.

Alors que la paix fut acquise et signée le 11 février 1866, Raymond VI et son conseiller Jean De Courbertin, comme le raconte l'historien Antoine Pierre dans son ouvrage intitulé Raymond VI, l'histoire d'un roi qu'on disait fou, estimaient que sa position restait menacée, bien que la paix fût officiellement conclue et que son pouvoir royal fût renforcé, toutes les familles prétendantes au trône ayant reconnu son autorité, ainsi que son fils de vingt-deux ans comme héritier légitime, deux des conditions du traité de paix. De plus, dans plusieurs lettres qu’il écrivit à des proches, tant parmi les Teylais que dans diverses cours eurysiennes, Raymond VI décrit, à travers plusieurs paragraphes, les intrigues et les jeux de cour qui ont résulté de sa victoire. Alors que le souverain vient d'un milieu aristocratique, il y voit en elle de nombreux défauts et péchés, dont celui de la trahison, non envers Dieu, mais bien envers les personnes qu'elle doit servir. Retour sur l'une des lettres écrites de la main de Raymond, dans laquelle il revient longuement sur la guerre civile, ses actions entreprises et les réformes qui devront être entreprises selon lui.

"Ces prétendants, qui me doivent reconnaître pour souverain légitime, ne le font point par amour du royaume ou par dévotion à la couronne, mais bien parce que leur propre intérêt y est attaché. Il est manifeste, mon cher et loyal serviteur, qu’au jour où ma force viendra à décliner, ils comploteront contre ma personne et, par cela même, contre la royauté. Il est intolérable que de tels hommes aient accès quotidien à ma personne. Ils minent mes desseins et, par ce biais, affaiblissent le Royaume de Teyla, dont la puissance décroît chaque jour, sous mon regard impuissant. Ils se montrent adversaires à l’établissement d'une constitution, tout ainsi qu’ils s’opposèrent naguère à ce que le roi frappât la monnaie¹, établît la justice², et rompît les famines en octroyant la liberté aux serfs d’autrefois.


Première note sur les propos de Raymond VI¹ En l'an 1356, Raymond III de la dynastie Courvoisier décide, afin de renforcer le pouvoir royal, que dorénavant seul le roi peut frapper la monnaie ou déléguer cette tâche royale. Tout seigneur ayant cette délégation devait s'acquitter d'un impôt. Les marchands du pays et les seigneurs n'ont pas apprécié cette décision et plusieurs soulèvements frappèrent le Royaume. Après quatre ans de campagne militaire et un royaume frappé par deux ans de famine, qui décalèrent les campagnes militaires des uns et des autres, Raymond III mit fin aux révoltes. Sa Majesté Raymond VII fait référence à cet événement marquant des débuts d'une monarchie qui se voulait absolue. Il veut montrer ainsi que l'aristocratie ne sera jamais satisfaite des décisions prises par le Roi, réduisant le rôle des aristocrates à des opposants constants, dont il n'est pas viable d'écouter, vu qu'ils sont contre tout.

Deuxième note sur les propos de Raymond VI² Avant les réformes entreprises sous le règne de Basil II, plusieurs justices s'entrechoquaient au sein du Royaume de Teyla. En outre, il existait trois justices et chacune avait ses instances et ses tribunaux, et s'organisait comme elle le voulait, indépendamment du pouvoir royal. Ainsi, il y avait la justice royale, celle qui prévalait sur les autres justices, la justice marchande et la justice seigneuriale. Le fait de dire qu'il n'y avait point de justice avant que celle-ci ne soit unifiée relève un aspect important de la pensée de Sa Majesté Raymond VI, une pensée qu'on retrouvera dans plusieurs lettres et dont on la retrouvera développée dans une correspondance commencée en l'an 1869 avec son ministre de la Justice. Ainsi, il établit qu'une justice efficace doit avoir l'acquis de la cohérence et de l'administration.

J'ai réuni braves hommes et preux guerriers pour reconquérir ce qui me revenait de droit, le trône de la prospérité, le trône de Teyla. Ils pensèrent, parce que les pillages continuaient, que je n'avais point combattu, que je voulais réformer le pays, pour y permettre une meilleure prospérité, que j’étais illégitime, un bâtard, un vilain. Les pairs du Royaume réuni autour de moi, annoncé que le peuple me voulait³, mais ils ont bafoué la volonté du peuple. Je vous jure, qu'ils payeront le prix de leurs trahisons. Un bâtard à plus de courage en son âme, que ces aristocrates qui me dévisagent, alors même que, par ma victoire sur le champ de bataille, je les ai contraints à ployer le genou devant moi.


Trosième note sur les propos de Raymond VI³ Raymond VI fait ici référence à son couronnement en 1858, dont la légitimité faisait débat déjà à l'époque au sein du clergé et des pairs du Royaume. Lors de son couronnement, une bonne partie des pairs du Royaume et de l'Aristocratie étaient absents, renforçant le débat autour de la légitimité du couronnement. La remise en cause de cet acte solennel força Raymond VI à organiser un second couronnement le 2 juin 1868, espérant par ce geste assoir son autorité. Tout d'abord, le couronnement de 1858 a lieu en privé, dans la Cathédrale de Gèvres. La tradition voulait que la foule participe à la cérémonie, en laissant ouvrir les portes de la Cathédrale, afin que la foule puisse voir et entendre les sacrements et le couronnement, renforçant que la légitimité du souverain venait de Dieu, mais aussi du peuple. Une tradition mise en place pour contrecarrer la puissance de l'Église. Le fait que ce rituel ne fut pas respecté permit à ses opposants une critique supplémentaire pour affaiblir Raymond VI, dont on peut estimer que la volonté populaire était manipulée par Raymond VI.

Si les seigneurs et preux guerriers acquis à ma cause fêtèrent plusieurs nuits la libération de la majestueuse Manticore, rendant jaloux les princes de Lyonnars, j'ai vu les larmes et les sanglots qui frappèrent les vaincus et les habitants face au désordre que nous avons amené. Lorsque nous avions dû quitter la ville hâtivement, afin de poursuivre mes desseins et reconquérir le trône, je n'imaginais pas la détresse que cela allait créer en moi. Une force inconnue m'attire sans cesse dans cette cité de toutes les lumières, dans laquelle on dit que le Saint-Esprit y dépose chaque année des enfants de sa création et dont la richesse rend jaloux les plus éminents rois et reines du monde. Pourtant, nous avons dû hâtivement, alors que les rumeurs d'une force étrangère ennemie venant me défaire parcouraient le Royaume, soumettre Manticore, quels que fussent les dommages infligés aux hommes et aux âmes⁴.


Quatrisème note sur les propos de Raymond VI⁴ Le siège de Manticore par Raymond VI, détenu par un prétendant au trône, fut le siège le plus meurtrier de la guerre civile, mais qui fut une victoire stratégique cruciale pour la continuité de la guerre tant sur le plan militaire que sur le plan politique. L'historiographie la plus récente sur le sujet estime les pertes civiles entre vingt à vingt-cinq pourcents. Cela en fait le siège d'une ville le plus meurtrier de la guerre civile Teylaise, mais aussi d'un siège d'une ville teylaise durant tout le XIXème siècle. À la suite de ces événements, les opposants de Raymond VI ont utilisé le siège de Manticore pour discrédibiliser l'action et l'autorité du souverain, même après la guerre civile, un événement qui le suivra jusqu'à sa mort dans les différentes chroniques et la presse.

Plusieurs membres à la cour écrivent sur la santé mentale de Raymond VI à la suite de cet événement majeur. Le souverain alterne entre des périodes de joie, convaincu de la nécessité de son action, et des périodes de "dépression" et de remords sur les actions entreprises pour conquérir Manticore. Plusieurs membres de la cour, dont sa femme, alertent aussi sur la santé physique du Roi, lequel perd du poids selon les écrits de l'époque. De plus, les écrits parlent de marques apparaissant sur le corps du Roi à un rythme constant, faisant penser à des actes d'automutilation. La santé physique et mentale du Roi va de mieux en mieux une fois la guerre civile terminée, mais il a tout de même des moments de grandes colères, sans explication notable.


Je dois gouverner un Royaume, depuis la plus belle cité du monde, mais dont les habitants, plus que jamais, veulent me renverser pour mes actes et ceux de mes partisans. N'ai-je point de répit dans ce monde ? Avez-vous contemplé, ne serait-ce qu'un instant d'observation dont nous sommes tous coupables, les visages de ceux que nous avons libérés des chaînes de la servitude sous le joug du mauvais seigneur ? Avez-vous vu les regards emplis de haine à notre égard, leurs corps tremblants sous notre passage, tant envers ma personne que mes partisans ? Ces gens, que nous avons libérés et qui nous ont accueillis comme des libérateurs, percez-vous sous cet accueil joué comme dans les théâtres velsniens, la crainte et la peur, gravées en eux, comme si elle ne pouvait plus partir ? Pour en finir, avez-vous vu, sous nos propres bannières, les pillages qui ont suivi la fin du siège, alors qu'il s'agit de notre propre cité, commune aux habitants du Royaume ? Consigne avait été donnée de ne point piller, de ne point tuer, de ne point souiller les vierges, cependant, ceux qui disaient se battre à mes côtés pour que la justice soit rendue, ont le cœur rempli de la même haine que sur les visages dont j'ai vu. Rendez-vous compte, j'ai dû faire exemple, en laissant pendre plus de cinq cents corps de pilleurs et guerriers dans les rues de la capitale, afin de calmer la foule.

Comment se pourrait-il autrement que des hommes, nés de ce monde, puissent être à l'origine de pareilles horreurs ? Seul le diable peut être derrière de tels agissements, rendant aux ténèbres une gloire qu'ils ne doivent jamais atteindre. À travers mon destin, se joue-t-il quelque chose de bien plus vaste que mon avenir ? Ne suis-je qu'un instrument d'un combat entre des forces qui me dépassent et vous dépassent, un champ de bataille sur lequel s'affrontent les puissances supérieures ? Comment expliquer tout à chacun et à moi-même ces malheurs qui m'accompagnent depuis mon enfance, la destruction qui me suit à chacun de mes passages et le triomphe qui est suivi du malheur ? N'est-il pas vrai que mes actes soient toujours suivis d'un malheur pour ceux qui m'entourent ou ceux que je gouverne ? Que le sort en soit décidé, car je ne peux détourner mon regard, si des puissances supérieures s'affrontent en m'utilisant. Mon combat n'est plus celui d'un simple mortel, d'un roi déchu retrouvant son trône, c'est le destin d'entités supérieures, qui à travers mes pas, décident de l'avenir du monde.



Cinquième note sur les propos de Raymond VI⁵ Lorsque la guerre civile commence, le jeune et futur Raymond VI a seulement 16 ans. Les propos du jeune roi font sûrement écho à son enfance, période durant laquelle, à partir de ses 10 ans, l'héritier du trône dut fuir le palais et la capitale, étant au cœur de trop d'intrigues et de complots. En outre, le jeune futur souverain était l'unique enfant du souverain Philippe XVI. Avec les tensions religieuses montant dans le Royaume, les multiples factions complotaient autour du jeune roi, soit pour l'enlever et le contraindre à se convertir ou le tuer, soit pour l'influencer en l'approchant ou d'autres tentatives. Face à la multitude des menaces, le Roi décida d'envoyer son fils en "exil" dans le Royaume, loin de la capitale.

L'exil de Raymond VI est très peu sourcé et les historiens ont peu d'éléments à leur disposition pour savoir l'attitude de l'enfant, de ses accompagnateurs et de leurs identités. Les sources obtenues sur l'exil sont pour la plupart contradictoires, dont les auteurs sont remis en question ou alors les écrits datent de plusieurs années après les événements, dont les historiens supposent une volonté de réécriture de l'histoire par la famille royale. Cependant, plusieurs sources contemporaines évoquent une garde rapprochée de soldats étrangers, menée par un mercenaire, qui prendra part à la reconquête du trône de Raymond VI, lors de la guerre civile.

Lorsque des sources évoquent des "mots et des gestes durs envers l'héritier" de la part des courtisans autour de lui, d'autres évoquent un exil vécu de manière heureuse, sous la protection de sa garde et de ce qui sera ses futurs compagnons de guerre. Il n'est pas possible d'établir un récit précis de la pensée du roi et de son entourage durant cette période. L'historiographie récente estime que l'héritier était contraint de se déplacer constamment, afin d'éviter qu'il soit reconnu. Cette vie nomade aurait eu des effets néfastes sur la santé mentale d'un enfant de 10 à 16 ans, obligeant les mercenaires engagés et les courtisans autour de lui à faire attention à l'enfant, plus qu'à l'accoutumée. Elle n'écarte pas que des courtisans auraient pu frapper le roi. En outre, toutes les sources s'accordent à dire que deux courtisans ont disparu après un événement troublant survenu autour de l'héritier.


[...]

Alors que nous parlons, les fervents défenseurs de la Royauté me soutiennent dans les rues de la capitale, aux yeux de leurs nouveaux électeurs, mais complotent contre moi et mon projet d'établissement d'une constitution dans les travers du Palais Royal. Ces derniers, farouchement attachés à leurs privilèges, refusent de voir se concrétiser les promesses et obligations signées en faveur de la paix, bien qu’il soit du devoir des croyants de respecter leurs engagements et de ne pas trahir la parole donnée. Il est évident, pour tous hommes éveillés, que la constitution doit permettre au souverain d'exercer des prérogatives et pouvoirs royaux sans entrave, par le parlement ou toute autre entité construite par les Hommes. Toutefois, cette constitution doit permettre au souverain de s'assurer qu'il a en lui toutes les volontés du peuple et de chacune des classes sociales, afin que ce dernier puisse émettre des décisions satisfaisant le peuple mais aussi servant le Royaume.

C’est pourquoi, après mûre réflexion, je consens à la constitution d’une Assemblée⁶, laquelle aura pour mission sacrée de représenter la nation tout entière en son sein. Cette Assemblée, véritablement nationale, sera composée de représentants investis de la légitimité du peuple, chargés de porter au Souverain l’expression fidèle des volontés de celui-ci. Or, pour que cette représentation soit sincière et fidèle à la volonté populaire, il est impératif que le scrutin, loin de toute volontés malsaine corruptives, que le bulletin soit secret et universel. L'ambitions des Hommes ne doit pas contrevenir à la sincérité des scrutins, ceux-ci doivent représenter fidèlement la volonté population, sinon le souverain aura tout un mal a établir une politique nationale prenant en compte la volonté populaire. Quant à la question de savoir si ce suffrage doit s’étendre aux seuls hommes ou embrasser également les femmes, j’abandonne cette grave décision à la sagesse et à la délibération des hommes d’État éclairés, afin qu’ils tranchent selon les intérêts supérieurs de la patrie.

[...]



Sixième note sur les propos de Raymond VI⁶ Après la guerre civile, Raymond VI consacra ses efforts à l'élaboration d'une constitution pour le Royaume de Teyla, ainsi qu'à diverses déclarations, qui demeurent aujourd'hui des piliers du droit teylais. Son objectif était de prévenir de nouveaux troubles majeurs dans le pays. Pour ce faire, le souverain convoqua dans la capitale, des représentants de toutes les classes sociales, afin qu'ils débattent des propositions royales. L'invitation à la capitale n'était pas un hasard, elle permettait au roi de surveiller les discussions, chaque délégation comptant au moins un espion, selon les historiens. Cela lui offrait également l'occasion d'exercer une pression ou de contraindre, si nécessaire, pour atteindre ses objectifs. Les historiens désignent sous le nom de "Chroniques Royales de Raymond VI" les rapports rédigés par ces espions, qui ont joué un rôle déterminant dans la réussite du monarque. Grâce à ces informations, Raymond VI parvint à faire adopter sa vision et celle de ses partisans sur la constitution, transformant ainsi la monarchie en une monarchie constitutionnel et parlementaire.




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