Chapitre 1 : Les Coulisses de l'Enfer
LES PRISONS EN CÖTE D'ASSAD
Derrière les Barreaux. Une Plongée dans l'Enfer des Prisons de la Côte d'Assad.
Attention : Nous rappelons que "Le Lion" n'est que le diffuseur de ce documentaire et n'est en aucun cas impliqué dans sa production. Le public est donc averti.Dans un pays où la justice est souvent aveugle et la compassion rare, les prisons sont devenues des cauchemars pour ceux qui ont l'infortune d'y être enfermés. À travers ce documentaire, nous nous aventurerons dans l'univers sombre et impitoyable des établissements pénitentiaires de la Côte d'Assad. Notre objectif est d'exposer la vérité crue sur les conditions inhumaines, les abus de pouvoir et les souffrances endurées par les prisonniers. Nous avons donc décidé de visiter l'une des plus grandes prisons de la Côte d'Assad, la prison d'Austoh. Cette prison accueille environ 7 000 prisonniers, ce qui est énorme. La prison d'Austoh devait accueillir 3 000 prisonniers, ce qui est déjà énorme, mais elle en accueille environ 4 000 de plus. Nous avons donc passé plusieurs mois dans cette prison. Nous présenterons les différents abus et l'enfer que vivent certains des détenus.Prison d'Austoh
Je suis Al-Vandigo Jamal, le réalisateur de ce documentaire. Avec moi, une équipe déterminée à révéler la vérité sur les conditions horribles de cette prison. Accompagné de :
Salya Isnen : Experte dans la captation d'images saisissantes et évocatrices. Elle est militante et plaide pour les droits d'expression et contre les abus.
Tynour Adam : Porteur de la voix des sans-voix, prêt à dénoncer les injustices. Il est aussi militant pour les droits d'expression.
Agiri Zajia : Responsable de la logistique et du soutien à l'équipe sur le terrain. Il aidera en cas de problème et créera le montage vidéo.Cette équipe n'a pas été créée par la chaîne "Le Lion", mais par nous-mêmes et aussi financée de notre poche. Ils vont juste diffuser ce documentaire. Ils ne sont pas impliqués et ce documentaire est le fruit de notre travail. Nous ne souhaitons pas dire comment nous avons réussi à nous rendre dans ce lieu et comment nous avons réussi à pouvoir diffuser simplement ce documentaire.Chapitre 1 : Les Coulisses de l'Enfer
Dès notre arrivée, les détenus sont assez froids et tous méfiants. Les regards sont très vite tournés vers nous. Nous débutons notre exploration en nous rendant à la prison centrale d'Austoh, surnommée "La Forteresse de l'Enfer". Cette prison de haute sécurité détient le triste record du nombre le plus élevé de détenus et est réputée pour sa violence extrême. Les cellules, petites et insalubres, sont surpeuplées, privant les prisonniers de tout semblant d'humanité. Nous avons décidé de visiter et de parler de cette prison pour le premier chapitre de ce documentaire. Le réveil est à 5h30, accompagné de chansons assez provocatrices avec des phrases qui ont capté notre attention comme "Vous n'êtes que des déchets, ne croyez pas vous en sortir" ou "Vous allez être traités comme des sous-humains, vous n'êtes que des êtres qui sont plus bas que tout être, mécréants de la société". Certaines phrases sont encore plus choquantes, attisant encore plus le dégoût. Après toutes ces musiques insultant les détenus, entre 5h30 et 6h, ils doivent tous être comptés dehors pendant près de 2 à 3 heures. Certains détenus déjà malades ont vu leur santé se dégrader encore plus. Les règles sont claires : aucun détenu ne doit sortir tant que l'appel n'est pas fini. Après un long appel, les prisonniers sont priés de manger du pain sec avec de l'eau. Nous voyons notre première scène d'abus. Un homme assez grand et robuste, accompagné de 4 personnes derrière lui, prend leur "due". Nous comprenons qu'ils font partie d'un des gangs de la prison. Ils prennent la moitié du pain de certains prisonniers. Après ce maigre petit-déjeuner, vers 8 heures, les prisonniers sont laissés dans la cour. Dans cette cour, nous pouvons voir plusieurs choses que nous avons donc décidé de dessiner car elles nous intriguaient.
Les dessins sont mal faits et n'ont pas été changés, le but est de refaire la même situation et de garder les mêmes détails.
Dessin de la cour de la prison d'Austoh
On l'aperçoit, on a une hypothèse. Bien sûr, avant d'arriver, nous avons décidé de regarder les dossiers de la prison d'Austoh. D'après les dossiers et ce que nous avons vu, nous apercevons deux camps. L'idée nous vient en tête tout de suite : les deux grands gangs de la Côte d'Assad réunis dans une seule prison. Les deux gangs sont séparés par des cercles et un mur. Dès leur arrivée, on identifie leur gang pour les mettre dans leur gang afin de ne pas démarrer une bagarre. Les deux gangs ne sont pas vraiment rivaux mais plutôt associés à vrai dire, mais là, les prisonniers changent radicalement.
Dès que nous avons franchi les grilles massives et rouillées de la cour, la tension est palpable. Des regards furtifs, des échanges silencieux, et une organisation souterraine que seuls les initiés peuvent comprendre. Les détenus se regroupent en fonction de leurs affiliations, et il devient évident que la hiérarchie carcérale est stricte et impitoyable. Tout est fait pour que les détenus deviennent plus dangereux. Nous ne pourrons pas l'expliquer pour l'instant. Les deux gangs principaux, que nous appellerons le "Clan de l'Est" et le "Clan de l'Ouest" (nous ne pouvons pas dire leur prénom pour les représailles que nous pourrions avoir par la suite), dominent la vie à l'intérieur de la Forteresse de l'Enfer. Le Clan de l'Est, reconnaissable à leurs tatouages distinctifs représentant des motifs de lion rouge avec des cornes de diable, occupe le côté gauche de la cour. Le Clan de l'Ouest, quant à lui, arbore des marques plus modernes et des symboles de pouvoir économique comme l'écriture "Ass", qui est la monnaie assadienne.
Les autorités pénitentiaires ont adopté une politique de ségrégation pour minimiser les affrontements violents, mais cette séparation ne fait qu'accentuer l'animosité entre les deux groupes. Chaque clan contrôle ses propres secteurs, y compris la distribution des ressources rares comme la nourriture, l'eau potable et même l'accès aux zones sanitaires. Certains gardiens n'hésitent pas à agir pour accomplir les désirs de certains "Gangspra" (nom des prisonniers dans les gangs, surtout les hauts placés des gangs). Ils peuvent demander de priver des repas et les gardiens pourront le faire sans problème. La direction n'investit plus dans cela car les 250M Ass par an du gouvernement ne sont plus versés depuis plusieurs années. Donc, des gardiens moins compétents, des prisonniers fous, une vraie pièce de théâtre orchestrée et laissée par tout le monde.
Témoignages
Pour comprendre le fonctionnement interne de cette micro-société carcérale, nous avons tenté d'obtenir des témoignages. Beaucoup de détenus ont refusé de parler, craignant des représailles. Cependant, quelques-uns, sous condition d'anonymat et avec des visages floutés, ont accepté de partager leurs expériences.
Témoignage 1 : Un des principaux chefs du gang de l'Est, surnommé "l'Hibou" :
"Je suis ici depuis cinq ans. Au début, c'était l'enfer. J'ai dû me battre pour survivre. La seule façon de rester en vie ici, c'est de rejoindre un clan. On n'a pas le choix. Ceux qui restent neutres deviennent des proies faciles. Dans mon clan, j'ai trouvé une certaine protection, mais ça a un prix. On doit constamment prouver sa loyauté, et ça peut être brutal. Les corps, j'ai l'habitude d'en frapper. Les gardiens sont très corrompus, nous sommes les chefs de la prison. Je veux rester toute ma vie ici. Pas de loyer, tu es chef, des femmes tu peux en ramener en cachette... bref, j'ai tout le luxe. Même des télés ou une voiture, j'ai tout."
Témoignage 2 : Un prisonnier isolé :
"Je suis innocent, mais ici, ça n'a aucune importance. J'ai refusé de rejoindre un gang. Je vis dans la peur constante. On me harcèle, on me vole mes rations. Les gardiens ne font rien. Ils sont soit corrompus, soit terrifiés. Chaque jour est une lutte pour garder un semblant de dignité. J'ai donc employé, on va dire, des gens qui assurent ma sécurité. Ces personnes sont dans les gangs qui m'harcèlent, mais cette fois-ci, ils sont plus calmes, ils sont corrompus par leur gang pour pouvoir plus manger. Je leur passe à peu près la moitié de mon pain le matin, c'est la protection d'une journée. Beaucoup de prisonniers utilisent cette technique pour ne pas seulement vivre, mais pour survivre."Après ces deux témoignages, nous avons donc décidé de passer cette fois-ci dans le côté sanitaire de la prison d'Austoh.
Les Conditions de Vie
La surpopulation est l'un des problèmes les plus pressants. Les cellules, conçues pour accueillir un maximum de trois détenus, en abritent souvent jusqu'à huit. Les prisonniers dorment à même le sol, les conditions d'hygiène sont déplorables et les épidémies de maladies infectieuses sont fréquentes. L'eau potable est rare, et les repas, composés principalement de pain rassis et de soupe aqueuse, sont insuffisants pour maintenir une santé décente. Les soins médicaux sont quasiment inexistants. Les détenus malades ou blessés doivent souvent compter sur leurs camarades de cellule pour des soins rudimentaires.
Nous avons donc eu la possibilité de filmer un des "toilets", ou plutôt une fosse creusée avec une dizaine de mètres de hauteur. Quand tu entres dans les toilettes, tu dois te boucher le nez tellement l'odeur est forte et une odeur vraiment horrible. Nous sommes restés quelques minutes, et l'odeur ne veut pas partir. Des prisons non seulement non surveillées, mais aussi des prisonniers laissés à eux-mêmes.
Le manque de soins médicaux est une autre préoccupation majeure. Les détenus malades sont rarement traités de manière adéquate. Les médicaments de base sont une denrée rare, et les infections se propagent rapidement dans des conditions de vie aussi précaires. Nous avons rencontré le docteur Aminata, une ancienne infirmière de la prison qui a accepté de témoigner sous couvert d'anonymat :
Témoignage du Docteur Aminata : "Les conditions sanitaires ici sont déplorables. Nous manquons de tout : antibiotiques, analgésiques, antiseptiques... même des bandages et des gants sont parfois introuvables. Les maladies respiratoires, les infections cutanées et les troubles gastro-intestinaux sont monnaie courante. En l'absence de traitement, ces affections banales peuvent devenir fatales. Beaucoup de détenus succombent à des maladies qui pourraient être facilement traitées en dehors de ces murs. C'est un véritable enfer sanitaire. Les gardiens ne sont pas responsables, c'est aussi à cause de certains qui viennent en prison et frappent, ou laissent des détenus. Ce sont des soldats, ils veulent juste que le monde sache ce qui arrive si on fait quelque chose de mal."Les quelques médicaments disponibles sont souvent détournés par les gangs, qui les revendent à prix d'or. Cette situation crée un marché noir interne où la santé devient une monnaie d'échange.
La tuberculose est endémique dans la prison d'Austoh. Les cellules surpeuplées et mal ventilées sont des terrains fertiles pour cette maladie contagieuse. Les détenus atteints de tuberculose sont souvent isolés tardivement, après avoir déjà contaminé plusieurs de leurs codétenus. Le docteur Aminata nous explique :
"La tuberculose se propage rapidement ici. Les tests de dépistage sont rares et les traitements incomplets. Nous n'avons pas les ressources pour isoler tous les malades, et beaucoup d'entre eux continuent de vivre avec les autres détenus, propageant ainsi la maladie."Témoignages des Malades
Témoignage 1 : Un détenu atteint de tuberculose "J'ai commencé à tousser il y a des mois, mais personne ne m'a pris au sérieux. Quand ils ont finalement fait des tests, c'était trop tard. Maintenant, je suis isolé, mais je sais que j'ai déjà contaminé d'autres personnes. Je ne reçois presque aucun traitement, juste des conseils de boire beaucoup d'eau et de me reposer. Comment me reposer dans une cellule surpeuplée ?"
Témoignage 2 : "J'ai été diagnostiquée il y a deux ans. Au début, on me donnait des médicaments, mais depuis six mois, je n'ai plus rien reçu. Je me sens de plus en plus faible chaque jour. Les autres détenus m'évitent comme la peste."Des Conditions Propices aux Épidémies
Les conditions insalubres et la surpopulation créent un terreau fertile pour les épidémies. Les infrastructures sanitaires sont délabrées. Il y a souvent des pénuries d'eau, et les toilettes sont des foyers d'infection. Les rares latrines sont constamment bouchées, débordant parfois dans les cellules et la cour.
Les épidémies de maladies diarrhéiques sont fréquentes, souvent causées par la consommation d'eau contaminée. Sans traitement adéquat, ces maladies peuvent être fatales, surtout pour les détenus déjà affaiblis par la malnutrition ou d'autres maladies chroniques.
Tentatives de Réformes
Les autorités de la Côte d'Assad ont promis à plusieurs reprises de réformer le système carcéral, mais ces promesses sont restées lettre morte. Les fonds alloués aux prisons sont souvent détournés par des fonctionnaires corrompus. Les gardiens, mal payés et mal formés, sont laissés à eux-mêmes pour gérer des situations de plus en plus hors de contrôle. Nous avons réussi à parler à l’un des anciens gardiens, l'un des seuls fidèles qui n'a pas été corrompu. Sous traitement après avoir passé des années dans cette forteresse, il nous explique son calvaire.
Témoignage d'un ancien gardien : "J'ai travaillé à la Forteresse de l'Enfer pendant dix ans. J'ai vu des choses que je n'aurais jamais cru possibles. Nous, les gardiens, sommes dépassés. Nous n'avons ni les moyens ni le soutien nécessaire pour gérer cette situation. Beaucoup d'entre nous ferment les yeux sur les abus par peur des gangs, ou parce qu'ils sont eux-mêmes impliqués dans des activités illicites pour arrondir leurs fins de mois. Je ne souhaite plus jamais retourner dans cet endroit, même le nom me donne encore des frissons."Les Efforts des ONG
Quelques organisations non gouvernementales tentent d'intervenir pour améliorer les conditions de vie des détenus. Elles fournissent des médicaments, organisent des campagnes de sensibilisation et tentent de mettre en place des programmes de réinsertion. Cependant, leur accès à la prison est souvent limité par les autorités, qui ne veulent pas exposer l'ampleur des problèmes. Les soucis des prisons ne sont pas très connus par certaines personnes et sont souvent cachés.
Témoignage d'un volontaire d'une ONG : "Nous faisons de notre mieux, mais nos efforts sont souvent entravés. Les autorités pénitentiaires nous voient comme une menace, pas comme des alliés. Nous avons réussi à mettre en place des cliniques mobiles et à fournir des médicaments, mais c'est une goutte d'eau dans l'océan. La situation est tellement critique que nos interventions ne sont que des aides temporaires. Nous avons investi énormément pour cette prison mais rien ne bouge, donc nous avons abandonné le projet de la prison pour nous concentrer sur d'autres problèmes."Les Conséquences Psychologiques
Les conséquences psychologiques de l'emprisonnement dans de telles conditions sont désastreuses. Les détenus souffrent de troubles mentaux graves, exacerbés par le stress constant, la violence et l'isolement. Les tentatives de suicide sont fréquentes, et les services psychologiques sont inexistants. On estime près de 23 % des détenus en 2013 qui ont des problèmes psychologiques. Monsieur Khalisben, psychologue, nous explique.
Monsieur Khalisben, psychologue : "Le traumatisme psychologique chez les détenus est omniprésent. La dépression, l'anxiété, le stress post-traumatique sont courants. Sans soutien psychologique, ces conditions ne font qu'empirer. Beaucoup de détenus développent des comportements autodestructeurs, et les tentatives de suicide sont monnaie courante. Beaucoup de détenus sombrent même en prison dans la drogue et dans la violence, alors que certains n'étaient là que pour ne passer que quelques années."
Une Lueur d'Espoir
Malgré cette situation désespérante, il y a des lueurs d'espoir. Le gouvernement, plus précisément l’ancien Chancelier de gauche, a annoncé que l’argent versé dans les prisons serait remis pour améliorer leur quotidien. Des cercles de soutien, des ateliers de formation, et des activités éducatives voient le jour. Il faudra tout de même attendre plusieurs années avant que cela se mette en place dans toutes les prisons de la Côte d’Assad.
Témoignage d'un détenu : "Nous avons commencé un cercle de lecture dans notre cellule. Nous partageons des livres, discutons des idées, et essayons de nous évader mentalement de cet enfer. C'est notre façon de garder une part d'humanité. Nous ne voulons pas devenir comme la plupart des toxicos de la prison, nous voulons juste finir notre peine et partir, vivre une nouvelle vie."À suivre...