25/02/2015
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Colloque de l'harmonie - Suwei

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COLLOQUE DE L'HARMONIE - SUWEI


Bannière_Suwei


Les civilisations se succèdent, elles naissent, elles s'effacent et laissent place à d'autres : mais elles ne meurent jamais tout à fait. Si ce que le monde a nommé la "civilisation extrême-orientale" a manqué l'occasion d'exhumer sa modernité propre, ses fruits continuaient de mûrir, certes en manquant de s'épanouir sur les jardins de l'aube. Face au triomphe de "l'Occident", à sa conquête sur les terres, les cœurs et les esprits, les contrées des milles matins, figées, se décidèrent à se saisir de cette vitalité étrangère au risque de se trahir, ou bien de l'ignorer et de pourrir en silence dans un recoin du monde. Jusqu'ici, l'avenir ne s'entrapercevait qu'à travers ces deux latitudes. Pourtant, à l'épreuve du temps et de l'expérience, les occasions montraient que certains fruits, aussi étouffés soient-ils, trouvaient la force, par quelques fulgurances créatrices, de devenir gros et juteux. Ainsi, il paraissait que devait de nouveau naître, des dévastés jardins de l'aube, l'essor de la vitalité créatrice qui les avait engendrés ; une vitalité propre, anticoloniale, conservatrice et créatrice. La persistance de la fracturation du monde paraissait un terreau fertile pour faire germer la graine de cet Extrême-Orient. Il convenait donc, à l'aune de cette éventualité, de joindre les jardins isolés, de chasser les mauvaises herbes, d'échanger les outils et de travailler à l'épanouissement retrouvé.


Suwei

Suwei est une charmante cité absolument splendide, située dans la préfecture éponyme à l'extrémité levantine du Xinemane, la région cathayenne de l’Empire Burujoa. C’est une capitale préfectorale plus que singulière à bien des égards, souvent comparée à l’unique ville impériale, Kurofunaro.

Ainsi, sur le plan administratif Suwei est la seule capitale préfectorale à n’avoir jamais accueilli sa représentation et autres édifices administratifs. En effet, dès la fondation de la préfecture, l’administration impériale trouva Suwei bien peu commode et préféra s’installer à Handan, un grand port commercial sur les rives de la mer d’Azur. Par conséquent, Suwei est aujourd’hui une ville préservée de la pression démographique et donc urbanistique. Elle a su conserver tout son charme, ses maisons traditionnelles, ses ruelles, ses canaux… Elle a également su restituer dans leur état d’origine ses temples, sa muraille, ses pagodes… Aujourd’hui, le phénix du Xinemane est le cœur battant de la culture cathayenne qui regroupe nombre de nations du Nazum et quelques unes d’outre océan.

Suwei est plus qu’une plaisante ville touristique, elle est le phare de la culture traditionnelle cathayenne et des pensées associées. Son université préfectorale est la plus reconnue dans certaines sciences humaines comme la philosophie ou l’histoire, avec un goût prononcé pour l’étude des textes anciens. Cette dernière abreuve une riche communauté de Fraternités faisant vivre chaque jour la pensée traditionaliste taoïste ou bouddhiste. Les philosophes, historiens ou auteurs membres des Fraternités résidant à Suwei sont parmi les plus écoutés et respectés de l’Empire, ayant même une certaine influence sur l’administration impériale.

C’est donc dans cette éblouissante bourgade que Sa Majesté Son Altesse Impériale Tadashi IV, empereur des saintes terres du Burujoa et de tout le peuple burujois arriva au Xinemane, grâce à la jonque offerte par la République de Maronhi en compagnie de son épouse, l’impératrice Katherine Ière, de son fils aîné et prince héritier, Leonhardt Burujoa mais également de ses 8 autres enfants, de ses 5 frères et soeurs et de leurs conjoints, eux-mêmes accompagnés de leurs enfants. Cette large délégation ne fait pas le voyage uniquement pour faire un peu de tourisme ou des négociations politiques, il est certain que cette rencontre recèle également de grands enjeux matrimoniaux.

Ainsi, après à peine 3 jours de voyage, la jonque impériale arriva au port d’Handan où l’empereur présida quelques réunions de travail à la Représentation préfectorale et à la Délégation municipale après un accueil traditionnel avec de nombreux dignitaires et personnes influentes xinemanes. Tandis que son épouse, l'impératrice Katherine Ière opérat les visites de circonstance, à savoir une école et un hôpital en procédant aux inaugurations d’usage : un nouveau lycée pour 1.600 élèves, un nouveau bâtiment universitaire pour la faculté de droit et enfin un doublement de la superficie du plus grand l'hôpital public de la ville préfectorale. Après cela, les dignitaires burujois prirent le Xinekansen à destination de Suwei, une ligne flambant neuve mise en service quelques mois plus tôt reliant Hanan (Suwei) à Yuyang (Mizhong) par tout l’arrière pays xineman, Suwei incluse.

Suwei

À peine arrivée à destination, le travail repris, certes de manière plus détendue. Le couple impérial se rendit immédiatement au château de Suwei pour superviser en personne les derniers préparatifs. Tandis que la princesse Keiko Burujoa, directrice du département des affaires étrangères, se rendait à l’aéroport pour inspecter les installations censées accueillir les délégations étrangères, tous les préparatifs se déroulaient correctement. L’empereur passa en revu rapidement le château de Suwei pour voir si la restauration qui était menée depuis plusieurs années par le département de la Culture était conforme à ses attentes tandis que l’impératrice Katherine Ière visitait les demeures attenantes au château devant accueillir les délégations étrangères pour les quelques nuits qu’elles devront passer dans la ville. Elle avait personnellement choisi les objets qui serviront à meubler les chambres, les étoffes qui couvriraient les lits ou les divers mets qui étaient encore en cours de préparation par les plus grands chefs burujois.

Le château de Suwei est une pure merveille de l’architecture xinemane. Il ne s’agit pas d’un véritable grand château mais plutôt d’un ensemble de petits palais, pavillons, jardins et maisons sur un parc de plus de 5.000 hectares arrangés autour d’un vaste lac. Les discussions auront lieu dans le principal palais, une sorte de grande pagode octogonale posée sur un vaste socle de pierre surplombant le lac à l’aménagement typiquement xineman. Quant aux délégations, elles résideront dans des petites “maisons” luxueusement aménagées le long d’un canal, puisqu’il a été décidé que le principal moyen de transport durant le colloque serait le bateau.

Suwei

Puisque tout est prêt, la famille impériale n'a plus qu'à attendre l'arrivée de leurs "amis" de Maronhi, de l'Empire Xin, du Tahoku, de la Ramchourie et d'Hangok.

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Dans le cadre du colloque international organisé à Suwei, la délégation de Maronhi arriva en grande pompe, apportant avec elle l'esprit d'échange et de coopération qui caractérisait les relations spéciales entretenues depuis plusieurs années entre la République et l'Empire Burujoa. En dépit de l'éloignement géographique, cette rencontre devait symboliser un pas de plus vers la compréhension mutuelle et la collaboration entre les peuples des États invités, marqués par une idée commune, celle qui se faisait de leur destin. Certains de ces mêmes invités avaient d'ailleurs fait l'objet de partenariats antérieurs, notamment au sein de l'Union Médiane des Traditionalistes, que la Maronhi avait alors quitté pour réorienter sa stratégie, espérant que ce qui se mettrait en place à Suwei permettrait de maintenir et de renforcer lesdits partenariats antérieurs.

D'un bout à l'autre du Scintillant, ce colloque laissait à rêver à un "Extrême-Orient" dynamique, vivant, créatif, capable de se prémunir de l'uniformisation du monde sous une forme dont le goût leur était étranger. Bijoux d'opale, cérémonies de thé, courtisanes, eunuques, ascètes, concours de lettrés, montagnes à monastères, tant de choses pouvant paraître insignifiantes, tant de choses héritées de leurs vertus propres, vertus que l'extérieur venait isoler, corrompre, rendre folles, transformant leur héritage en étrangeté à laquelle l'on ne prêtait attention que par dépaysement touristique ou par le biais d'une vitre de musée. La Maronhi percevait dans cet évènement l'occasion de se replacer dans le cercle, là où elle aurait la main sur son propre destin, là où elle pourrait assembler de nouveau les vertus devenues folles.

L'arrivée de la délégation maronhiene à Suwei se déroula selon un protocole soigneusement orchestré qui devait refléter l'importance accordés par les deux gouvernements à cet événement. Arrivés par avion, les représentants de la Maronhi furent accueillis avec les honneurs réservés aux hôtes de marque. Dès leur descente d'avion, la Gran Man, Awara Kouyouri, et les autres membres de la délégation maronhienne furent accueillis par les représentants locaux et les membres de la délégation impériale, revêtus pour certains de costumes traditionnels, d'autres de costumes ou d'uniformes, et portant des offrandes symboliques, marque d’hospitalité. Après les salutations protocolaires, Awara et sa délégation furent escortés vers les lieux du colloque à venir. Les membres de la délégation eurent ainsi l'occasion de découvrir l'architecture pittoresque de Suwei, ses canaux sinueux et ses jardins luxuriants.
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