21/02/2015
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[ENCYCLOPÉDIE] Histoire de la Rimaurie

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1589
Chapitre 1 : De la Guerre à l'Union
L'origine de la Rimaurie remonte à la Guerre Forren-Hagkrona ayant opposée le Royaume Germanique de Forren (dirigé par le Roi Franz V) au Royaume Scandinave d'Hagkrona (dirigé par le Roi Karl III) de 1421 à 1424. Cette guerre, dont la cause a depuis été oubliée (les auteurs de l'époque ne s’intéressant que très peu à la politique, se contentant de rapporter le déroulement des grandes batailles), a fait des milliers de victimes des deux côtés et dévastée la région pour des décennies à cause notamment de l'utilisation abusive de canons (arme qui n'était arrivée que récemment dans la région). La dévastation était telle que la Rimaurie, le fleuve séparant les deux royaumes, est restée noir de boue et rouge de sang pendant près de trois mois ce qui lui vaudra son surnom de Rivière Noire.

InfoboxInfobox de la Guerre Forren-Hagkrona

Deux Royaumes
Les deux royaumes avant l'unification

La paix a été conclue entre les deux monarques sur un pont traversant la Rimaurie, le célèbre Pont d'Union détruit en 1506 et reconstruit à l'identique en 1757. Pour garantir la paix et la faire perdurer indéfiniment, un mariage fut arrangé entre le Prince Jacob de Forren et la Princesse Alma d'Hagkrona. De cette union naquit un seul fils, Hahnemann, né en 1429, qui hérita du Royaume de Forren à la mort de son père, en 1439, et du Royaume d'Hagkrona à la mort de son oncle en 1444 (ce dernier n'ayant pas eu d'enfant) qu'il unifia en un seul : le Royaume des Deux Rives de Rimaurie (plus tard rebaptisé Royaume de Rimaurie) et fonda sa capitale, Prinz-Hahnemann-Stadt (communément appelée Hahnemann), à l'embouchure du fleuve.

Traité de paix
Le traité de paix sur le Pont d'Union (1424)

Drapeaux
Dans le sens des aiguilles d'une montre en partant d'en haut à gauche : le drapeau d'Hagkrona, le drapeau de Forren, le drapeau du Royaume des Deux Rives de Rimaurie
1541
Chapitre 2 : Le pan-scandinavisme

En 1454, voyant que, malgré dix années d'union, les tensions entre les populations Scandinave et Germanique restaient toujours très importantes, le Roi Hahnemann rassembla une centaine de représentants des différentes communes et ordonna que les deux langues des deux communautés devraient être équitables et comprises par tous et donc que tout les Rimauriens devaient apprendre l'Allemand et le Suédois sans distinction, l'objectif étant de briser la barrière de la langue, principale différence culturelle entre les deux peuples et de les fusionner en un seul.

Cet ordre se révéla très efficace et, trente ans après, plus de la moitié de la population du pays était bilingue, facilitant les échanges entre les deux communautés. Face à cette réussite, le Roi Hahnemann eu l'idée ambitieuse d'unir tout les peuples scandinaves de la même façon, mettant ainsi en place les bases du pan-scandinavisme qui est encore aujourd'hui très important en Rimaurie.

Malgré cela, le Roi Hahnemann ne se lança pas dans ce projet avant 1498, lorsqu'il attaqua le petit Royaume de Hverajahlíð, avant tout pour prendre le contrôle de son port, l'un des plus grands de la région à l'époque. L'Armée Rimaurienne posa le siège de Hverajahlíð en Août 1498 mais n'entra dans la ville qu'en Décembre de la même année, après près de quatre mois de combat. Cette guerre fut la seule guerre menée par Hahnemann. En effet, le Roi mourut à peine un mois plus tard mais pas avant d'avoir posé les fondations de l’expansionnisme Rimaurien dont s'inspireront les Rois suivant pendant plusieurs siècles.

Les navires Rimauriens entourent Hverajahlíð

L'infanterie Rimaurienne à l'assaut de Hverajahlíð

InfoboxSiège de Hverajahlíð

Guerre Rimaurie-Hverajahlíð
Guerre Rimaurie-Hverajahlíð
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Chapitre 3 : L'expansion du Royaume

Pendant les trois siècles suivants la mort du Roi Hahnemann, ses successeurs s’attelleront à étendre le Royaume de Rimaurie.

Ainsi, en 1521, le Roi Erwin 1er envahit le petit Royaume de Kanmiera mais il fut tué sur le champ de bataille près de la ville d'Hämeenvieska l'année d'après. Son fils Jacob 1er retenta l’expérience en 1531 et occupa la ville de Kanmiera pendant un temps avant d'être contraint de fuir. Son successeur Erik 1er s'attaqua au Royaume de Smalcionys en 1558 et occupa la ville mythique d'Åsgårdjøen pendant quatre années avant de mourir au combat lors de la libération de la région par les troupes du Roi Roald III en 1562.

Ces nombreux échecs décimèrent les forces Rimauriennes et leur moral. Profitant de cette faiblesse, les Royaumes de Kanmiera et de Smalcionys s'allièrent et envahirent le Royaume de Rimaurie en 1563. Les forces coalisées atteignirent rapidement Hagkrona mais furent finalement repoussées lors de la bataille de Fürstenschlag en 1566 à seulement une cinquantaine de kilomètres de la capitale.

InfoboxGuerres du Nord

Cette victoire remonta le morale des troupes Rimauriennes mais elles attendrons tout de même 1627 avant de se relancer dans l'expansion du Royaume sous l'impulsion du Roi aujourd'hui légendaire Erik II qui mena ses troupes dans une guerre de dix ans qui s’acheva sur la capitulation et l'annexion des Royaumes de Kanmiera et de Smalcionys, ennemis historiques du Royaume de Rimaurie pendant plus d'un siècle.

InfoboxConquête du Nord

L'expansion du Royaume ne s'arrêta cependant pas là. En effet, à peine huit ans après sa victoire, le Roi Erik II se lança dans l'invasion du Royaume de Gammelgård en 1645 mais cette campagne s’avéra trop longue et trop coûteuse et le Roi ne put même pas en voir la fin, il mourut en 1655 dans son palais d'Hahnemann. Ses successeurs tenteront tant bien que mal de continuer leurs conquêtes mais ils furent grandement ralentis par la farouche résistance des Gammelgårdiens. De nombreux armistices furent signés mais il ne s'écoulait que quelques années avant que l'un des deux camps ne le rompe.

Ce n'est qu'en 1779 que le Roi Erik III, rassemblant une quantité impressionnante d'hommes et d'armes, fut en mesure de briser les lignes ennemies et d'enfin forcer son adversaire, le Roi Leevi V, à capituler, mettant fin à cent-trente années de guerre et établissant ainsi les frontières actuelles de l'Etat de Rimaurie, inchangées depuis lors.

InfoboxGuerre Gammelgårdo-Rimaurienne

Expansion
Les quatres Royaumes en 1520
1418
Chapitre 4 : L'Âge d'Or

Après plusieurs siècles d'expansions, le Royaume de Rimaurie avait atteint un territoire largement suffisant à son développement et se recentra sur son développement économique, très en retard par rapport aux autres pays à l'époque. Le pays développa ainsi son agriculture et investit massivement dans la pêche et l'industrie minière, lui permettant ainsi de se spécialiser dans l'exportation massive de ressources brutes. Ce développement économique fut accompagné de la fondation de la Marine Nationale Rimaurienne dès 1784, regroupant à la fois des navires de commerces et des navires militaires d'escorte.

Cette période fut également le début des grands voyages Rimauriens. C'est en effet entre 1781 et 1789 que l'explorateur Victor Rottmanner fut le premier Rimaurien à effectuer un voyage d'exploration complet du Nazum. Il fut suivi par Sebastian Wahlström et sa célèbre traversée de l'Afarée de 1795 à 1800 et enfin Thomas Harnisch qui a navigué sur les côtes Aleuciennes et Paltoterranes pendant une quinzaine d'années entre 1824 et 1839.

Les Grands voyages Rimauriens

Souhaitant diversifier l'économie de son pays, le roi Tobias III décida de lancer de grandes réformes économiques dans les années 1800 donnant plus de libertés aux patrons d'entreprises. Le pays connu donc un afflux de nouvelles entreprises, notamment dans l'industrie textile. Ces réformes furent maintenues par son fils Erwin II qui lança de grands plans d'industrialisation dans tout le sud du pays à partir de 1854, transformant petit à petit la région en une zone industrielle gigantesque et faisant entrer le pays dans l'Âge du Charbon.
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Chapitre 5 : Les flammes de l'industrie et le sang des ouvriers

Les réformes économiques entamées par Tobias III et poursuivie par Erwin II poussèrent les riches industriels à développer de plus en plus leurs entreprises et l'arrivée de nouvelles machines toujours plus performantes ne fut pas pour les stopper. De son côté, la Famille Royale elle même continuait d'investir massivement dans l'agriculture et l'industrie. Toute cette industrie consommant énormément de ressources, il fut décidé de construire de nouvelles exploitations minières dans les montagnes et de moderniser celles existantes.

Répartition des différentes industries en 1870
Répartition des différentes industries en 1870

Cette industrie croissante fit du Royaume de Rimaurie l'une des plus grandes puissances économiques de la région mais elle provoqua également le développement de la classe ouvrière qui devint rapidement la classe sociale majoritaire du pays. Cette classe ouvrière très pauvre se mit rapidement à quémander de meilleurs conditions de travail et des salaires plus élevés : le socialisme gagnait la Rimaurie.

Influencées par les idées d’extrême gauches, de nombreuses grèves et manifestations ouvrières frappèrent le pays dès les années 1860 et furent sévèrement réprimées par la Police ou même l'Armée Royale. La plus terrible fut surement celle de 1883 à Hahnemann. Le 18 Octobre 1883, après une intervention armée ayant entraînée la mort de plusieurs centaines de manifestants, plusieurs dizaines de milliers d'ouvriers se révoltèrent contre les soldats et prirent d'assaut plusieurs casernes afin de récupérer armes et munitions et de s'emparer de la ville.

Il s'ensuit près d'une semaine de combat acharné entre révolutionnaires socialistes et militaires royalistes dans les rues de la capitale mais aussi dans d'autres centres industriels, comme Forren, Hagkrona, Gammelgård ou Hverajahlíð, où les populations ouvrières se sont également révoltées en soutien au soulèvement d'Hahnemann bien que de façon beaucoup moins significatives.

Insurgés dans les rues d'Hahnemann
Insurgés dans les rues d'Hahnemann

En seulement trois jours, les révolutionnaires prirent le contrôle de la majorité de la ville, ne restaient plus que le Palais Royal, dernier bastion de l'Armée Royale dans la capitale, où le Roi Magnus II et le Maréchal Gabriel Hattendorf s'étaient retranchés avec leurs derniers hommes. Cependant, la contre attaque de l'Armée Royale ne se fit pas attendre, les Généraux Harald Orndorff et Jakob Eisenstein, après avoir aisément défait les insurgés d'Uppstuna et de Forren, déferlèrent sur la capitale le 22 Octobre. L'attaque fut sans merci, la lutte inégale. Les révolutionnaires, bien moins équipés et entraînés, ne purent pas résister et le 25, la ville était revenue aux mains des royalistes.

Plan des révoltes de 1883

La défaite fut terrible pour les insurgés, malgré plus de 800 victimes dans les rangs royalistes, les pertes des révolutionnaires s'élevaient à entre 8 000 et 10 000 hommes, dont une grande majorité de morts du fait des ordres des soldats royalistes de ne pas faire de prisonniers. A cela s'ajoute 8 000 prisonniers dont une grande partie seront condamnés à mort ou déportés dans les mines du nord glaciale pour y travailler dans des conditions à peine meilleure que l'esclavage. Enfin, les civils furent les plus durement touchés, les combats urbains ayant entraînés la mort de près de 40 000 d'entres eux, notamment du fait de la difficulté qu'on éprouvés les hommes de l'Armée Royale à les différencier des combattants insurgés.

InfoboxRévolte de 1883

Cette révolte, bien que très courte, servit d'inspiration aux révolutions futures pendant près de cinquante ans et est à l'origine de toutes les guerres suivantes ayant frappées la Rimaurie jusqu'à aujourd'hui.
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Chapitre 6 : L'aube de la démocratie

Malgré l'étendue des dégâts provoqués par les combats d'Octobre 1883, le Gouvernement Royal ne retint aucune leçon de ses erreurs. Bien au contraire, la répression des mouvements ouvriers se faisait de plus en plus sévère et les conditions de travail de plus en plus dures.

Malgré tout, de nombreuses voix s'élevait déjà à peine la poussière retombée sur les pavés de la capitale. Parmi celles-ci, la plus célèbre est très certainement celle de Peter Bohm, ouvrier de l'armement et surtout militant de la cause sociale, suspecté d'avoir prit part aux combats urbains de 1883, durant lesquels son épouse a d'ailleurs été tuée. Dès Mai 1885, l'homme de 29 ans fonde le Parti Populaire Socialiste des Travailleurs Rimauriens, parti aux idées ouvertement socialistes, communistes et anti-royalistes mais aussi le premier parti de l'histoire de la Rimaurie, qui, malgré son interdiction officielle par la famille Royale, ne put jamais être dissout du fait de sa popularité grandissante dans les tranches basses de la société.

En Septembre 1887, malgré l'interdiction formelle du Gouvernement Royale, Peter Bohm fonde le Syndicat National Populaire des Travailleurs Rimauriens, branche syndicaliste de son parti et également le premier syndicat de l'histoire du pays, qui, dès Novembre, se vante de pouvoir compter plus de trois milles adhérant à travers le pays. C'en est trop pour le pouvoir Royal. Le 12 Novembre 1887, Peter Bohm est arrêté par la Gendarmerie Royale à son domicile de Prinz-Hahnemann-Stadt et enfermé au Fort des Pénitents.

Le lendemain, plusieurs dizaines de milliers de manifestants réclamant sa libération se réunissent devant le Fort des Pénitents, le Palais Royal, ainsi que de nombreuses mairies et casernes dans tout le pays, bloquant les issus et empêchant les soldats et la famille Royale de sortir. Pendant douze jours, le Roi Magnus II resta emprisonné dans son Palais, interdisant à ses troupes d'ouvrir le feu sur la foule afin de ne pas reproduire la même catastrophe que quatre ans auparavant.

Peine perdue. Devant l'absence de réponse positive de la famille Royale, les manifestants prennent les devants et attaquent le Fort des Pénitents le 25 Novembre 1887. Nombre d'entre eux sont tués par les gardes mais ils parviennent à prendre le contrôle du fort et à libérer Peter Bohm. L'homme, qui n'a plus mangé depuis une semaine (le Fort ayant été assiégé par les manifestants, la nourriture était au seul usage des gardes), récite un discours, certes très court mais à l’importance capitale : "Vous avez libéré un homme, nous libérerons un peuple."

Récupérant les armes du fort mais également des casernes à proximité, les manifestants deviennent des insurgés mais étant désormais guidé par un seul chef, ils sont sûr de pouvoir l'emporter et venger leurs camarades tombés au combat quatre ans auparavant. Cette fois, plutôt que de prendre le contrôle de la capitale et d'attendre la contre-attaque royaliste, les insurgés décident de concentrer leurs efforts sur la capture de la famille royale et la destruction de ses forces armées.

Ainsi, le jour même, Peter Bohm mène son armée à peine formée à l'assaut du Palais Royal. Terrible échec : les soldats royaux, bien entraînés et dans une position défensives des plus avantageuses, repoussent facilement les révolutionnaires, donnant le temps à la famille royale et au Maréchal Hattendorf de s'enfuir avec leur garde rapprochée, abandonnant ainsi la capitale aux mains des insurgés.

Ne perdant pas de temps, Bohm envoi ses hommes à la conquête de la région et prend rapidement le contrôle d'un grand territoire qu'il déclare libre de la couronne et sur lequel il fonde la République Populaire Socialiste Indépendante et Libre de Rimaurie le 12 Décembre 1887. Il s'autoproclame Commissaire Général le lendemain et rebaptise sa capitale Stadt Rimauria. Le micro-état nouvellement formé deviendra ainsi le laboratoire du communisme en Rimaurie et servira de modèles à la future République Socialiste Rimaurienne.

Drapeau de la République Populaire Socialiste Indépendante et Libre de Rimaurie
Drapeau de la République Populaire Socialiste Indépendante et Libre de Rimaurie

Mais Bohm ne souhaite pas laisser au Roi la moindre chance de remonter sur le trône. Aussi, il mène personnellement ses troupes à la conquête du reste du pays, ciblant plus particulièrement la ville de Forren où le Gouvernement Royal est allé se réfugié. Craignant une contre-attaque des forces royalistes par le nord, il envoi également Roman Steppuhn, son plus proche collaborateur et ami, à l'assaut la ville de Gammelgård pour ainsi bloquer l'avancée des forces d'Antonsson et Lennartsson.

Plan de la Révolution de 1887-1888

Les conquêtes des révolutionnaires, d'abord rapides et victorieuses, furent cependant brutalement interrompue en Juin 1888, aux portes de Forren, l'Armée Royale ayant réussie à organiser sa défense, formant un front ininterrompu de près de 500 km. Finalement, le 12 Juillet 1887, le Roi Magnus II, exténué par ce conflit qui dure et souhaitant stopper le massacre, demande un cessez-le-feu. Les révolutionnaires acceptent, mettant fin à plusieurs mois d'une guerre meurtrière ayant causée près de cent-milles morts et blessés.

Malgré la fin des combats, le conflit n'est pas terminé pour autant et si les deux camps sont près à faire des compromis, ce n'est pas le cas de Peter Bohm qui reste intransigeant quand à la formation d'une république sur le modèle de son micro-état. Ainsi, les révolutionnaires refusant de laisser le Roi revenir à la capitale et les royalistes refusant que Bohm entre dans Forren, c'est dans les ruines d'une ferme située sur la ligne de front qu'auront lieues les négociations de paix.

Pendant cinq jours, les négociations seront compliquées par le refus de Peter Bohm d'accepter un compromis, rendant la signature d'un traité de paix impossible. La solution viendra finalement du Commandant Steppuhn, le second de Bohm, qui le démet de ses fonctions le 17 Juillet avec l'appuie de nombreux officiers révolutionnaires, permettant la signature du Traité de Wassermann (du nom de Piet Wassermann, propriétaire de la ferme où a lieu la signature et victime des combats) le 19 Juillet 1888.

Ce traité voit, outre la dissolution officielle de la République Populaire Socialiste Indépendante et Libre de Rimaurie après seulement sept mois d'existence, la chute de la monarchie absolue et son remplacement par une monarchie constitutionnelle. Le Roi reste donc sur le trône mais son pouvoir se voit grandement diminué par la création d'un Parlement élu au suffrage universel masculin. De son côté, Peter Bohm, désormais isolé et défait, se suicide sur la tombe de son épouse au cimetière de Prinz-Hahnemann-Stadt le 21 Juillet 1888 à trente-deux ans, quatre mois et huit jours.

Le suicide de Peter Bohm le 21 Juillet 1888
Le suicide de Peter Bohm le 21 Juillet 1888

InfoboxRévolution de 1887-1888
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Chapitre 7 : Le mensonge et la colère.

En 1888, les habitants du Royaume de Rimaurie, désormais à première vue démocratique, pensaient enfin pouvoir goûter à la paix et à la prospérité dans un état enfin égalitaire, ou plutôt, c'est ce qu'ils croyaient. En effet, malgré la création d'un Parlement composé de 500 députés élus et la diminution des pouvoirs de la famille royale, le pays était très loin d'atteindre les niveaux de démocratie qu'il prétendait : le roi conserve une très grande influence sur le Parlement grâce à un droit de véto et la majorité des députés sont corrompus. Très vite, le suffrage universel masculin sera, dès 1889, remplacé par un suffrage censitaire dont le coût diminuera certes au cours du temps mais restera largement trop élevé pour la majorité ouvrière de la population, de sorte à ce que seuls les nobles et riches entrepreneurs pro-royalistes puissent voter et être élus.

Ainsi, la monarchie constitutionnelle n'est dans les faits pas différente de la monarchie absolue qui l'a précédée et comme, cette dernière, la condition des ouvriers et des tranches basses de la société n'a que peu évoluée. Ainsi, on notera de nombreuses manifestations et grèves ouvrières, désormais autorisée mais toujours sévèrement réprimées par la gendarmerie ou l'armée. C'est finalement en 1895 qu'éclata le scandale des cent-vingt-huit, sombre affaire impliquant 128 députés accusés de corruption par divers riches entrepreneurs afin de voter la destruction de plusieurs quartiers pauvres pour y construire une gigantesque zone industrielle.

Malgré le scandale, le projet est autorisé par le Parlement le 12 Avril 1895. La population des quartiers ciblés se révolte en masse, c'est le début de la Révolution de 1895. Celle-ci début d'abord calmement avec des manifestations plus ou moins pacifiques mais provoquant de nombreux dégâts matériels dans les quartiers bourgeois qu'elle traverse. D'abord réticente, la gendarmerie, poussée par les destructions, se décide à charger les mécontents le 16 Avril provoquant quelques dizaines de morts et centaines de blessés. Encore une fois, une troisième fois, le même scénario se reproduisait.

Très vite, la foule se dispersa pour assaillir les casernes et piller leurs réserves d'armes pour riposter mais, moins bien formés et moins bien équipés, la plupart furent tués ou arrêtés en moins d'un mois. Mais cela ne les empêcha pas de continuer le combat. Le Parlement et la famille royale ayant refusés d'écouter leurs revendications, plusieurs centaines de personnes entrèrent dans la clandestinité, s’exilant à la campagne ou se cachant dans les quartiers mal famés où la gendarmerie ne mettait jamais les pieds. Ils furent vite rejoins par de nombreux volontaires socialistes, communistes et anarchistes et notamment par des vétérans Bohmistes de la Révolution de 1887-1888 qui formeront le gros des combattants révolutionnaires et deviendront leurs plus éminents membres.

Malgré quelques escarmouches campagnardes entre soldats royaux et révolutionnaires dès Mai 1895, principalement pour voler du matériel de meilleur qualité, les combats ne débuterons réellement qu'en Août de la même année lorsque les insurgés, désormais bien armées et suffisamment nombreux, lancèrent l'assaut non pas sur la capitale mais dans les villes avoisinantes afin de l'isoler et d'obtenir la capitulation de la famille royale, reprenant ainsi la même stratégie utilisée par celle-ci sept ans plus tôt.

Mais, au vu des faibles moyens dont ils disposaient, ils ne purent qu'utiliser des tactiques de guérillas, incluant notamment le sabotage des axes de transports et les embuscades de convois de marchandises ou de troupes militaires, permettant uniquement les voyages par la mer. La réponse de l'Armée Royale ne se fit pas attendre : un important blocus fut formé à une trentaine de kilomètres autour de la zone d'action des guérilleros, empêchant les courageux de rejoindre ou de soutenir le mouvement et les rebelles de fuir mais abandonnant également un grand territoire à la seule autorité des révolutionnaires, leur permettant de notamment prendre la ville de Sauldona, quatrième plus grande ville du pays, et d'y établir leur quartier général.

Les zones de combats pendant la guerre

La zone séparant le territoire révolutionnaire du blocus militaire sera connue comme la zone de non-droit. C'est dans cette fine bande de terre que se dérouleront la totalité des combats du conflit, la plupart résultants des nombreuses offensives de l'Armée Royale qui, malgré quelques succès, ne parvinrent pas à rétablir son autorité sur la région. Les grandes villes, même les plus éloignées, ne furent cependant pas épargnées par le conflit. Bien qu'il n'y ai jamais eu de conflit en dehors de la zone de non-droit, le scandale des cent-vingt-huit n'était pas oublié et les populations les plus pauvres continuaient de manifester pour la reconnaissance de leur cause ou en soutien aux révolutionnaires.

Cette situation perdura sans grande évolution pendant presque deux ans jusqu'à Février 1897, lorsque les ressources à disposition des insurgés commencèrent à manquer. S'ensuit alors de nombreuses désertions et réditions aux forces royales mais également de nombreux pillages de fermes et villages de la zone de non-droit. Les rebelles affaiblis et affamés furent forcés de se rendre le 24 Février 1897, en ayant rempli aucun de leurs objectifs, piégés par leur propre stratégie.

Cette rédition fut perçue comme un soulagement par l'opinion publique. La tentative de révolution n'a pas aboutie et les pertes humaines furent relativement faibles. Une petite victoire des socialistes fut l'annulation de la construction de la zone industrielle, origine du conflit qu'ils avaient désormais presque oubliés.

Cette troisième révolution était alors vu comme la toute dernière. Les Rimauriens pensaient être enfin au début d'une longue ère de paix. Il n'en fut rien.
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