Commune Libre de Kotios,
Sur un site de rencontre de fortune,
Quelque part au sein du port de la ville éponyme,
La paix à notre époque
Le port industriel de Kotios, l'un de seuls havres de "paix" au sein de la cité-état où l'ordre n'est pas encore de mise partout
Montefelionne avait fait un travail d'orfèvre, c'était indéniable. La rencontre entre les représentants de la Sérénissime et leurs homologues au service de la nouvelle impératrice du tristement célèbre Empire Latin Francisquien était en soit un véritable défi en termes d'organisation, autant sur le fond que la forme. Et ce notamment au vue des évènements des derniers mois et du passif relatif entre les deux nations que certains pouvaient deviner remonter aux faits ayant vu une Juste Sanction être promulguée à l'encontre de l'Empire et qui était resté en place jusqu'à présent. Méfiance et dédain étaient de mise lorsque les autorités républicaines évoquaient le sujet "Piquant" qu'était cet empire changeant de dirigeants comme d'habits et jouant à la loterie chaque semaine quand à l'ouverture de ses frontières. Une situation des plus chaotiques et absurdes qui ne donnaient point envie à personne de dialoguer avec les officiels de ladite nation, pourtant, un énième coup de théâtre voyant la mise au placard de la dynastie des récents tyrans et des signes concrets cette fois ci d'une possible transition accompagnée d'une formelle prise de contact avait fait évoluer la position fortunéenne. Du moins, partiellement, si sa Grâce, par l'intermédiaire des services diplomatiques de la Torre Bianca, avait acceptée d'accéder en partie au souhait de la nouvelle impératrice d'ouvrir des négociations et établir un contact, il ne s'agissait en soit là que d'une dernière chance accordée à une nation qui selon toute vraisemblance méritait plus le bâton que la carotte afin de revenir à l'ordre et la stabilité. Une chance gracieusement offerte et dû à l'immense patience de la dirigeante de la République qui après avoir pesé le pour et le contre avait finit par céder à la curiosité des propos de la missive francisquienne qui mentionnait une éventualité d'implantation fortunéenne plus poussée dans les mers du nord, une occasion à ne point manquait si du concret pouvait en résulter en somme.
Aussi, afin de conserver un semblant de cohérence avec la Juste Sanction encore en place, et aussi au vue de l'état de guerre entre l'empire et les clans Nhorr qui si eux aussi avaient eux une immense patience, avaient finalement jetés ce qu'il en restait aux orties après avoir été ignoré pendant si longtemps vis à vis de leurs revendications quand au sort de leur défunt roi ayant péris en terre francisquienne, des mesures spéciales avaient dû être prises. Entre autre, la rencontre ne saurait se dérouler en terre Fortunéenne, ni en Terre Francisquienne, car de toute façon les navires Nhorr ne laisseraient assurément rien passer et cette supposition s'étaient révélés comme sage plusieurs jours après alors que l'Albel et le Magermelk annonçait à leur tour joindre les clans dans leurs opérations. Mais habile était la diplomatie Fortunéenne et même si sur l'instant de la réponse, la réalisation de leur "proposition" était incertaine, ils offrirent tout de même en rusant d'utiliser la ville nouvellement libre de Kotios, garantie par de nombreux pays dont la Sérénissime et terrain réellement neutre où le monde entier plaçait désormais ses pions. Ce véritable laboratoire d'idéologie et de politique, malgré le chaos ambiant dû à son nouveau statut et aux tendances majoritairement anarchique en place à l'aube de sa création, était l'unique option pour accueillir cette rencontre, accessible à chacun des partis mais aussi intouchable en soit, sous peine de représailles puissantes et multiples contre quiconque serait assez fou pour oser tenter d'empêcher tout ceci.
Ceci dit, le plus complexe serait d'amener les autorités locales, dont les problèmes sur lesquels elles étaient concentrées étaient tout autres, à donner leur bénédiction pour que cette affaire ait lieu dans un premier temps, puis même si cela advenait de trouver un lieu convenable et facilement sécurisable, car après tout même si les ingérences extérieurs étaient assez improbable, restait cependant le cas de certains locaux plus ou moins courroucés s'ils apprenaient la présence de diplomates impériaux, voir Fortunéens. En soit, c'était à ce moment là qu'était intervenu le génie du dénommé Montefelionne, ce sympathique vieillard au chapon melon avait suivi de très près les récents évènements ayant mené à l'indépendance de Kotios, et en digne vétéran des services de la Torre Bianca, n'avait point perdu de temps à se faire des amis assez improbable au sein de la populace locale après avoir gagné la ville en toute vitesse lorsqu'elle pris son indépendance.
En soit, c'était lui qui avait habilement manoeuvré afin d'assurer quelques pontes locaux de la bonne foi républicaine, et c'était aussi lui qui avait préparé en amont l'arrivée de la flotte marchande, un geste humanitaire que ce don massif de denrées et de vivres à la ville et ses habitants, mais aussi et surtout un mouvement stratégique visant à gagner quelques faveurs et acquérir une vision positive et un tant sois peu bienveillante des locaux afin d'accomplir d'autres affaires ultérieures. La rencontre diplomatique à venir sur place était de ces affaires et alors que les ventres du bon peuples de Kotios étaient à nouveau remplis pour un temps, nul ici ne saurait refuser un humble geste à l'artisan de ce fait. Ainsi, voilà que la délégation Fortunéenne, emmené par Nobello Camberlini, représentant officiel de la Sérénissime pour les discussions à venir, avait officiellement posé le pied sur le sol de la ville libre. Si en fin de compte, ladite rencontre ne se déroulerait point au sein de la vile même, toujours pour des raisons sécuritaires mais aussi dû au fait qu'il n'y avait réellement point de lieux convenables pour tenir un tel évènement, la cité étant dans un état de délabrement assez avancée au sein de plusieurs de ses quartiers suite à des mois de tyrannie impériale, tout devrait se faire au sein du port.
Nobello Camberlini, l'artisan de la paix à notre époque
Une longue table au sein d'une partie des docks, quelques piqués plantés là à la va vite afin de soutenir l'étoffe composant une tente alliant teinte mordoré et écarlate, et une quantité indécente de chaises en bois vieillissant aux ornements centenaires qui tenaient encore admirablement bien en un morceau au vue de l'âge éventuel qu'on pouvait leur attribuer. L'air marin accompagnant le tout, saupoudré des hurlements incessants et horripilants des goélands et mouettes qui allaient et venaient dans les cieux alentours. Une scène atypique pour des affaires diplomatiques, mais faute de mieux il fallait s'en contenter, l'affaire était anodine après tout, au moins pouvait-on compter sur la présence de quelques hommes d'armes descendus des navires pour l'occasion afin de faire bonne effet, qui discutaient de bon trains avec leurs homologues kotioïtes de quelques sujets tantôt grivois tantôt politique. Ce tandis que la délégation Fortunéenne, siégeait à un bout de la table, se plongeant au sein de quelques documents pendant qu'il était encore temps, ce tandis que la tête de l'assemblée lançait de réguliers regards sur sa montre. La délégation Francisquienne ne tarderait point à se monter selon toute vraisemblance, mais pas que eux à dire vrai, d'autres personnes avaient reçu des invitations spéciales à intervenir aux discussions au vue de la situation incroyable volatile des mers du nord.