Quelqu'un frappa légèrement à la porte de son bureau. Ça ne pouvait être qu'une seule personne à cette heure là, et avec un frappement de porte si léger. Cela voulait donc dire que Lorenzo n'allait pas gueuler à travers la pièce "Entrez !", mais qu'il allait l'ouvrir de lui même.
Et comme prévu, après avoir traversé la pièce et ouvert la porte du vaste bureau, ce fut Aube Thora qu'il rencontra derrière cette porte. La Contre-Amirale de la flotte Loduarienne, et membre du Parti des Communes Unies de Loduarie. Mais également celle que Lorenzo avait trouvé comme étant son âme-sœur, et réciproquement.
Putain mais. Que fiche tu ici maintenant ? Je vais bientôt partir pour Galaisie là, je vais finir en retard si tu me retiens trop longtemps, bon sang !
Étrangement, Aube ne perdit pas son sourire malgré cet accueil peu chaleureux (elle avait l'habitude d'un côté, Lorenzo restait Lorenzo), et se contenta de rentrer sans demander.
Tu pourrais quand même être plus gentil, hein. Je sais que tu ne porte pas particulièrement les Teylais dans ton cœur, mais ça sert à rien de vider ta rancœur sur moi. De toute manière tu devrais regagner un sourire avec ce que je vais t'annoncer.
Lorenzo leva un sourcil.
Vraiment ? Hâte de voir ton annonce, alors.
Elle indiqua un des fauteuils du bureau, l'intimant de s'asseoir. Pour Lorenzo, c'était encore une première. Jamais, de mémoire d'homme, quelqu'un lui avait donné des ordres, aussi subtils soient-ils, en ses propres quartiers. Il s'exécuta néanmoins, pendant que Aube prenait le fauteuil en face.
Alors ? Qu'as tu donc de si joyeux à m'annoncer ?
Elle cachait quelque chose. Pas seulement derrière son sourire, non elle cachait vraiment quelque chose dans ses mains. Chose qu'elle tendit à Lorenzo. Il prit la chose en question, et la reconnu au premier coup d'œil.
Non, quand même pas...
Il leva ses yeux qui s'étaient mis à pétiller en direction d'Aube, qui se contenta d'annoncer simplement :
Tu vas être papa.
Le test de grossesse que Lorenzo avait entre les mains ne mentait donc pas.
Les Teylais allaient bientôt arriver. Les soldats qui avaient accompagné Lorenzo ne parvenaient pas à l'expliquer : on voyait très rarement le Camarade Secrétaire Général avec un si grand sourire, et surtout pas dégageant autant de bonheur.
Lorenzo attendait en face du bâtiment qui allait accueillir la rencontre, à savoir les locaux gouvernementaux de Galaisie. Grands, imposants de près, ils l'étaient moins de loin. Comme la ville, d'ailleurs. Celle qui avait été surnommé la "Ville Forteresse" était pareille. Depuis l'antiquité, de très nombreux ennemis de la Loduarie avaient tenté de prendre la ville, mais aucun n'y était arrivé. Cette ville, considéré comme petite, avait toujours été la fierté de la Loduarie, pour son imprenabilité, et pour la puissance qui s'en dégageait. En plein milieu des montagnes, au cœur d'une vallée, contrôler la ville et ses environs garantissait sa sécurité. C'était d'ailleurs l'une des seules villes au monde à être restée dans le passé, avec ses constructions datant d'un autre temps, et son mur de protection toujours debout. Car Galaisie était toujours la Ville Forteresse. Imprenable et forte, voici la ville qui allait accueillir les Teylais en ce jour.
Les voitures des Teylais arrivèrent.
Le rencontre commençait.