11/05/2017
16:07:18
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[Marhënie-Kaulthie] Un terrain d'entente ? [rencontre terminée]

Un terrain d'entente ?

Drapeau du Saint-Empire de Kaulthie, aussi appelé IIIe Reich
Drapeau du Saint-Empire de Kaulthie

Evelyn, un nom qui avait été oublié par l'aristocratie Kaulthe, était pourtant celui qui les dirigeaient. A coté de son titre connu de tous dans le pays de l'ancien Franz II, Evelyn était avant tout une femme qu'on avait posé là pour assouvir les envies politiques de quelques dégénérés. Heureusement pour elle, ses tortionnaires avaient été enfermé ou tué, et elle avait pu commencer à réellement régner. La Sainte-impératrice, que tous craignaient dans l'empire, s'appelait Evelyn, et était la sœur de Franz II, le dit "dernier empereur". Elle ne souhaitait que le bonheur du peuple à qui elle avait la charge, mais pourtant elle savait que la situation était tendue. La chute du Valheim avait provoqué des affrontements et des manifestations, et la politique répressive des grands souverains avaient aggravé la situation à un point capital.

Mais au delà de ces problèmes, elle avait toujours été pour le progressisme. Elle était même plus pour le Valheim que pour la République de Kaulthie. C'est, par ailleurs, ce qui avait provoqué sa lente mise à écart des décisions impériales. Mais maintenant qu'elle régnait sans réels opposants, elle comptait redresser sa nation. Et cela devait passer par la Marhënie. Ce petit état, autrefois dirigé par l'Ordre des Rosiques, a été dirigé pendant un temps par l'Egide, puis avait formé la Confédération Marhënienne, un état stable et riche. Tout le contraire de la Kaulthie en somme. Mais Evelyn gardait espoir de pouvoir trouver un terrain d'entente entre les deux nations, et dans le meilleur des cas la petite enclave reviendrait au sein de la Kaulthie.

Cependant, tout cela devra passer par le réel projet que souhaite voir l'Impératrice pour la Kaulthie. Même pour les Belkariem tout entier. Un projet fou, peut être utopiste, mais qui pourrait redresser la région toute entière dans le meilleur des cas, ou le plonger dans un conflit éternel pour le pire... Mais il fallait tenter. Coute que coute.


Alors qu'elle rêvassait, on lui fit signe que la délégations Marhënienne était arrivée. Et, avec un signe, leur demanda de les faire venir.
Le sort de la Région allait se jouer ici et maintenant.
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La capitaine-inquisitrice Godeliève Thiers ne s’était jamais imaginée femme d’État, et sa mission prolongée en Mährenie relevait, à son sens, d’une erreur. La satisfaction dont lui avaient fait part et ses supérieurs de l’Égide, et les citoyens de son protectorat lui avaient permis de découvrir qu’elle s’y prenait finalement assez bien. Si elle pouvait s’en féliciter, elle n’en était pas moins surprise.

Elle avit toujours imaginée qu’une mission de "construction" ne pouvait pas être exécutée par autre chose qu’une nationaliste, ou au moins une personne comprenant intimement les enjeux du pays, de la nation et des citoyens. Elle avait envisagée la question sous tous les angles possibles et, lorsqu’il était devenu évident qu’elle resterait en Eurysie pour y superviser l’organisation d’un nouvel État, avait tenté d’assimiler autant de théorique que possible. C’est qu’elle était militaire. Elle vivait pour la défense de l’Union et pour l’élimination de ses ennemis. Finalement, selon elle, la construction de la Mährenie était moins de son fait que de celui de milliers de technocrates, fonctionnaires, militants de tout ordre qui s’étaient coalisés autour de son gouvernement. Son seul mérite avait été de leur faire confiance. Elle restait cependant le visage de cet ensemble et quel que fut son impact (ou son absence d’impact), elle restait le visage de la nouvelle Mährenie.

C’était ainsi. Elle acceptait ce fait et la mission qui l’accompagnait comme elle avait accepté tous les autres. Le soir qui avait précédé la bataille décisive contre l’Ordre Rosique elle avait pensée qu’elle faisait au mieux. C’était encore son mot d’ordre, encore ce qu’elle faisait. Cette rencontre était de même nature : elle ne savait pas dans quoi elle s’engageait, pas à quoi cela amènerait, mais acceptait qu’elle avait son rôle à jouer, et faisait de son mieux pour éliminer tout sentiment de stress.

Kaspar Egner, le chancelier de Mährenie, ne s’était pas déplacé. Ils en avaient parlé et avaient conclut qu’une rencontre avec l’Impératrice pourrait être mal comprise de la part de ce kaulthe gagné aux idées communalistes. L’Inquisitrice, elle, pouvait se le permettre du fait même de son rôle, de sa nature, d’étrangère. Le gouvernement civil tenait cependant à avoir son rôle à jouer et c’était des fonctionnaires de cette nouvelle administration qu accompagnaient les hommes en bleu et noir de l’Égide kah-tanaise.

Godeliève salua l’impératrice avec une certaine rigidité. Les lieux n’étaient pas à son goût et la femme qui lui faisait face représentait une inconnue dans l’équation, un élément dont elle n’était pas encore capable de déterminer le rôle ou la nature. Elle s’installa en faisant signe sa suite de l’imiter.

« Vous nous avez fait venir et nous sommes venu. » Elle se redressa dans son siège. « Nous n’aurions jamais acceptés une telle rencontre avec le précédent gouvernement impérial. Mais vous, vous représentez peut-être de nouvelles possibilités. Alors. Que souhaitez-vous nous dire ? »
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L'impératrice avait entendu parlé de Godeliève Thiers, celle qui avait réussi l'exploit de redresser la Marhënie. Elle était étonné de ne pas voir le chancelier du "pays". Mais bon, elle comprenait que la situation était trop tendue pour qu'il puisse venir. Et de toute manière Evelyn préférait discuter en face-à-face avec une femme plutôt qu'avec un homme.

Ecoutant attentivement son interlocutrice, L'impératrice dit alors :


Impératrice Evelyn - En effet, la dictature menée par les "Grands souverains" n'aurait jamais pu aboutir à une entente entre nos nations, mais j'ai espoir à ce qu'à présent une solution pacifique à ce conflit puisse être trouvée. Voyez-vous, au contraire de mes prédécesseurs, je souhaite reprendre des liens avec la Marhënie plutôt qu'idiotement se jeter dans un conflit ouvert entre la Kaulthie et votre pays. Mon souhait le plus cher, à vrai dire, serait de pouvoir observer enfin une unification des états kaulthes en réintégrant la Marhënie au sein de la Kaulthie. Certes, vous me direz que cela est impossible, et que ce ne sont encore que des ambitions Impérialistes, mais avant de vous exprimez plus sur le sujet, j'aimerais vous faire part d'un projet que j'aimerais voir naitre, et qui pourrait changer drastiquement l'équilibre des Forces dans les Belkariem.

Au delà des rumeurs qui circulent sur mon sujet, je suis plus que tout Communaliste. Autrefois, j'aurai aimé voir la kaulthie devenir le nouveau Kah d'Eurysie. Malheureusement, j'ai été isolé de la cours Impériale pour cette raison. Mais à présent que les tyrans de la Junte sont morts, et que je suis seule à diriger ce pays, j'ai foi en la possibilité de la réalisation d'une grande union Communaliste de Kaulthie en plein centre des Belkariems. Et pourquoi pas même intégrer la Tcharnovie dans ce plan.

Si jamais l'union parvint à se former, alors le centre-Eurysien pourra se relever et éviter une bonne fois pour toute les conflits, les injustices et les génocides incessants.

Je sais pertinemment que cette nouvelle est difficile à croire, venant d'une Impératrice détestée par beaucoup, mais je vous pris de me croire.


Evelyn savait que sa parole allait drastiquement changer la rencontre, mais elle devait le faire, pour enfin amener... la paix.
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Godeliève n'avait pas directement réagit lorsque son interlocutrice avait parlé de réintégrer la Mährenie à la Kaulthie. Ces ambitions ne la surprenaient pas, bien qu'il était plus étrange de les entendre exprimées si crûment. La capitaine-inquisitrice resta silencieuse et écouta impassiblement l'impératrice expliciter sa pensée. Changer l'équilibre des forces dans le Belkariem ? Après tout pourquoi pas, il changerait de lui-même. L'avantage technique et économique dont jouissait la Mährenie ne durerait qu'un temps et on ne pouvait pas espérer pouvoir mettre un terme à la guerre froide d'ici là. Pas par la force, du moins.

La seconde partie de son discours, cependant, lui fit hausser les sourcils. Elle sentit distinctement sa pilosité de hérisser et une suée glaciale lui couvrir le dos lorsqu'elle prit conscience de ce qui venait d'être dit. Une communaliste à la tête du trône ? C'était improbable, pour dire les choses gentiment. Mais si c'était vrai, ça pouvait tout changer, ça pouvait...

L'Inquisitrice ne laissa rien paraître. Elle refusait de croire si directement à quelque chose d'aussi gros, mais gardait à l'esprit la possibilité que tout soit vrai.

"C'est inattendu."

Elle croisa les mains devant elle et pencha la tête sur le côte. Elle pouvait bien écouter, et voir à quel point il serait utile d'engager la Mährenie dans ce qui suivrait : elle avait encore des plans pour renverser la Kaulthie, si tout ça tenait bel et bien du mauvais complot. Autant dire qu'elle risquait assez peu à faire confiance à l'impératrice rouge.

"Très bien. Je vous crois Evelyn. C'est difficile à concevoir, mais je vous crois. Alors, maintenant, quelle serait la suite ?"
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Impératrice Evelyn - "En premier lieu, nous aimerions que les réfugiés Kaulthes en Marhënie soient réexpatriés en Kaulthie, car de toute manière la guerre est terminée. Nous pouvons à présent largement fournir des habitations pour que le peuple kaulthe puisse y vivre.
En second lieu, nous aimerions qu'un traité de non-agression soit signé entre la Kaulthie et la Marhënie, afin d'enclancher un rapprochement avec, pour le meilleur des cas, l'unification. Suite à cela, je changerais le régime afin d'installer durablement un système basé sur le Grand-kah, qui est selon moi le plus stable. Pendant la création du nouveau gouvernement, je me tiendrais aux côté des nouveaux ministres pendant que le régime se met en place. Je quitterais le poste lorsque des élections seront annoncées."


Evelyn savait que la mise en place d'un nouvel état impliquait beaucoup dans le futur de la région, et surtout impliquera certainement le Grand-Kah, invisible fondateur de la Marhënie actuelle. Mais la naissance d'un grand état serait profitable, et permettrait enfin la stabilité... et la paix...
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"Nous réexpatrierons personne."

Son ton fut très ferme. Elle s'était redressé subitement.

"Notre pays est un pays libre : ceux qui y vivent peuvent décider de repartir s'ils le souhaitent, mais nous ne les forceront pas à entreprendre cette démarche." Elle pencha la tête sur le côté puis acquiesça. "Je ne sais pas à quel point les comités seront favorables à un traité avec l'Empire, mais je devrais pouvoir réussir à les convaincre en jouant sur mon propre capital politique. En retour il faudra initier des réformes, même strictement cosmétiques, pour donner des gages aux mähreniens. Dans ces conditions cela devait pouvoir se faire."
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Evelyn ne s'est pas attendue à un ton si ferme. Son trac lui jouait des tours. Elle avait omis bien des détails sur le rapatriement des kaulthes, surtout sur leurs souhaits de revenir. Mais de toute manière, la discussion ne pouvait être reprise, et il fallait satisfaire son interlocutrice, pour l'unité...

Impératrice Evelyn - "Excusez moi j'ai dû mal me faire comprendre. Evidemment je parle des citoyens kaulthes qui désirent revenir en Kaulthie, ce qui souhaite rester en Marhënie est leurs choix, excusez moi de m'être mal exprimée.
Pour ce qui concerne les réformes, j'aimerais proposer une autonomie à la Marhënie, afin que cette nation puisse se développer tout en se rattachant lentement à l'Union des Communes des Belkariem. Enfin, la forme finale si le projet se concrétise. Aussi, les libertés de cultes, d'expressions, politique et collective seront accordées aux citoyens de Kaulthie dans les jours qui viennent. La police militaire sera détruite afin de constituer une police de protection des civils. Les prisonniers politiques seront relâchés. Une cour pénale sera ouverte afin de juger les personnes responsables des horreurs qui se sont produit durant le règne des grands-souverains.
J'espère que cela pourrait arranger une unification et que cela convient aux marhëniens."
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"Hm." L'Inquisitrice se redressa puis acquiesça. "Ce n'est rien. Oui, il est évident que notre confédération mettra en place un dispositif pour permettre le retour des kaulthes le souhaitant. Beaucoup fuyaient le précédent régime et seront ravis de pouvoir retrouver leurs villes et villages d'origine."

Elle acquiesça puis pencha la tête sur le côté.

"Je ne sais pas exactement si les citoyens de Mährenie accepteront une réunification, dans l'immédiat. Mais je sais que si une confédération communaliste voit le jour ici, ils sauront s'y rattacher. Le rétablissement des libertés élémentaires et l'organisation de tribunaux devrait suffire à convaincre de votre bonne volonté, de notre côté de la frontière."
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Impératrice Evelyn - "Oui, bien évidemment. Dans ce cas, si vous ne voyez pas de problème, dans les jours qui suivront je déclarerais la fin du IIIe Reich pour l'avènement d'une nouvelle ère pour les kaulthes et les eurysiens du centre. A partir de ce moment, nos nations pourront enclancher un rapprochement et, pour le meilleur des cas, atteindre la réunification.
Pendant ce temps, je m'attèlerais à l'établissement des libertés fondamentales et à la création du nouveau régime communaliste.

Avez vous d'autres revendications ?"
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"Des revendications ? Nous voulions la paix, vous nous offrez un nouveau paradigme."

Elle se pinça l'arête du nez puis secoua la tête. Cette situation la troublait. C'était tellement inattendu qu’il y avait de quoi trouver ça invraisemblable. Pourtant c’était bien en train de se passer, sous ses yeux. Tous ses sens lui criaient qu’elle assistait bel et bien à la fin programmée de la monarchie Kaulthe, finalement pas acquise par les armes alterkans, nutzeistes, socialiste, mais par la volonté d’une monarque qui avait joué de chance et d’intelligence politique. Combien de moments historiques dépendaient à ce point d’une femme seule ? Enfin, Godeliève ne croyait pas aux hommes – ou femmes – providentielles, et se doutait que des mécaniques encore invisibles qui seraient à terme mis à jour par les historiens, lorsqu’il serait temps de se retourner sur le passé pour tirer un bilan. Mais à son échelle il était impossible d’émettre un jugement, évidemment. Il fallait simplement accepter les faits, aussi bizarres, cruels ou – dans le cas présent – souhaitables fussent-ils.

Alors il y aurait bientôt une nouvelle confédération communale, et celle-là, avec la Mährenie, pourrait bien mener la danse en Eurysie centrale. Il pouvait s’agir d’une opportunité en or pour les kah-tanais, qu’elle continuait malgré tout de représenter au sein de la Mährenie. Et les kah-tanais, justement ? Qu’en feraient-ils ?

S’ils continuaient de soutenir la Mährenie comme une commune alliée et proche, les représentants de l’Union ne prétendaient plus mener la danse dans son armée ou ses instances gouvernementales. Si tous savaient que l’Histoire amènerait, un jour, à une fusion des deux confédérations, la stratégie adoptée par le mouvement communaliste semblait être de laisser les eurysiens mener leur propre stratégie, de les laisser mener des plans, réfléchir à des méthodes d’action adaptées aux orientations politiques et historiques locales. Que diraient-ils face à la situation ? Voudraient-ils s’impliquer directement s’ils constataient d’un changement politique au sein de la Kaulthie ? D’un rapprochement ? D’une hypothétique fusion ? Probablement, oui ? Mais sans doute pour aider. L’impérialisme kah-tanais n’était pas une fin en soi mais un outil devant permettre l’avènement du communalisme mondial. S’il se faisait sans eux c’était tout aussi bien, voire préférable. L’inquisitrice et Protectrice de Mährenie sourit

"Créons une ligne de contact directe entre nos deux gouvernements. Nous allons devoir reste en contact si nous voulons mener ces grands changements à bien."
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