Extrait du livre "Géographie ethnique des Westaliens", par Arthur Movinci, membre de l'AWEA
Il n’est pas difficile de comprendre que Westalia est une société multiculturelle où chaque communauté semble partager de prime abord peu de point commun, possédant chacune une langue, une apparence et des traditions différentes. Pourtant, le lien qui relie ces différentes ethnies est l’Histoire, le rassemblement autour de “l’Union nationale”, un concept théorisé durant les débuts de la Grande République et qui pousse à voir l'entièreté des habitants de Westalia comme un seul et unique peuple, malgré les différences et sans désigner une ethnie supérieure à une autre. Le concept s’est beaucoup élargi au cours des décennies pour inclure non seulement les communautés d’origines de la nation, mais également toutes celles issues de l’immigration et ayant acquis la nationalité Westalienne, dans la théorie tout du moins.
On divise les communautés ethniques en deux catégories : les communautés nationales et les communautés étrangères.
Communautés nationales :
Austarien
La communauté austarienne est la plus nombreuse sur le territoire de la Grande République. Peuple de colons, arrivés à partir du début du XVIIIème siècle dans la région, ils fondent de nombreuses villes côtières puis, au fur et à mesure de son expansion, à l’intérieur des terres, souvent au détriment des peuples autochtones. Culture dominante depuis plusieurs siècles, elle a donné naissance à la plupart des personnalités majeures de l’Histoire westalienne. On la retrouve donc un peu partout, dans tous les États-Républicains, et même un peu en Lermandie, de l’autre côté de la frontière. La langue pratiquée par cette communauté est l’anglais austarien, qui en fait donc la langue la plus utilisée au sein de la Grande République, même par les autres communautés bien obligées de se plier à la pratique d'une langue commune depuis presque deux siècles. Surreprésentés dans la société westalienne, ils sont considérés comme la communauté qui “dicte” la direction à suivre pour la Grande République. Mais l’implication de plus en plus présentes des autres cultures changent cet état de fait depuis la seconde moitié du XXème siècle. Même si le nombre d’austariens continue d’augmenter au fur et à mesure des années, sa croissance démographique est la plus basse de toutes et la proportion d’austariens dans la société diminue ainsi à chaque recensement, au profit des autres communautés qui augmentent bien plus vite.
Madrerian
La communauté madrerian est la plus ancienne ethnie coloniale de Westalia. Elle trouve son origine dans les colons venus s’installer dans la région de Terracristo sous l’impulsion de Roberto Lambrosi, fils du célèbre explorateur Vistali Lambrosi. Jusqu’à la guerre de l’effondrement, la population ne se voit pas comme différente de celle de sa métropole Eurysienne. L’invasion puis l’annexion au Royaume de New Austaria vont pourtant poser les bases d’une culture au tempérament fort et à un sentiment d’appartenance inébranlable qui améneront notamment aux deux grandes révoltes madrerians de 1816 et de 1825. Après cela, cette communauté va s’intégrer progressivement dans Westalia jusqu’à connaître son heure de gloire sous le Général puis Dictateur Henry Horvanx, métis austarien et madrediran. Cette population va connaître une forte croissance démographique entre les années 40 et 60, lui permettant de s’étendre au-delà de Terracristo, au sein de Westalia. La langue pratiquée par cette communauté est l’italien vistal, qui nomme le pays Vistalia au lieu de Westalia, considéré comme une version anglophone et postérieur au véritable nom. Bien que leur langue est la seconde la plus parlée dans le pays, elle n’est reconnue qu’en Terracristo, mais reste protégé sur le reste du territoire. Les madrerians sont également connus pour être de fervents croyants et catholiques, bâtissant de somptueuses églises très caractéristique de leur culture.
Nipozam
Dans la foulée des grandes découvertes des territoires Aleuciens et le début de la colonisation Eurysienne, de nombreux habitants de Nazum tentent la traversée pour s’installer de l’autre côté du Scintillant, au cours de la seconde moitié du XIIIème siècle. Pêcheurs, artisans, paysans, prêtres… Nombreux sont ceux qui vont fonder des colonies au sein de ces terres encore peu exploitées par l’homme. Pour autant, leurs rêves de grandes expansions coloniales vont se heurter à leur manque de connaissances dans ce domaine et vont limiter leurs installations aux côtes du Golfe de Kamishiwa. Ces cités vont recevoir un apport constant en immigrés originaires de nazums, notamment de cultures nippones, tout particulièrement durant la ruée vers l’or westalienne, qui va également permettre leur première intégration au sein de la Ier République, rapidement qualifié de Nipozam. Cette communauté pratique principalement le dialecte de Kamishiwa, une langue japonaise propre à la région. Mais le coréen ou le chinois de Kamishiwa sont également représentés à plus faible proportion. Considérée comme la seconde communauté la plus peuplée à partir de l’annexion de 1901, elle se fait rapidement dépasser par la croissance démographique des madrerians, au milieu du XXème siècle. Considérés comme une communauté disciplinée et au sens de l’honneur important, les Nipozams modernes sont particulièrement présents dans les hautes sphères de la société et notamment en politique. Ils sont également connus pour majoritairement pratiquer la croyance du Shinbutsu Shugo, une forme de syncrétisme entre le bouddhisme et les cultes shintos propres aux populations du golfe de Kamishiwa. Le plus célèbre des Nipozam est un métis Nipozam-Austarien qui n’est autre que Stanislas Asfort, fondateur de la Grande République en 1919 et principal acteur dans l’ajout du dialecte de Kamishiwa (japonais) en tant que langue officielle de Westalia, en plus de l'anglais austarien.
Hamajak
Plus ancienne communauté présente sur les terres de Westalia et pourtant la moins nombreuses des trois autres, les amérindiens de Westalia et de Lermandie sont rassemblés sous l'appellation de “Hamajak”, dans laquelle ils se reconnaissent également. Cependant, depuis aussi longtemps qu’ils existent, ils se regroupent entre eux sous des clans qui existent encore aujourd’hui. Bien que le concept soit plus d’ordre culturel que sociétal de nos jours, c’est une population très attachée à ses traditions et est en constante lutte pour préserver leur culture face à l’intégration plus ou moins prononcée des deux entités étatiques qui les hébergent. Réduit principalement en esclavage ou tout simplement massacré jusqu’en 1851, exclu puis victime de la ségrégation jusqu’en 1979 avant de se voir enfin doté de véritables droits en Westalia, cette population a beaucoup souffert de la colonisation et des actes qui ont suivi, amenant presque à sa disparition à la fin du XIXème siècle, période à partir de laquelle ils connaissent un début de croissance démographique qui explosera à partir des années 60 et 70. Politiquement, elle se divise en deux courants : les autonomistes qui veulent s’intégrer dans la société déjà existante avec plus d’autonomie pour leur communauté et les indépendantistes qui souhaitent purement la création d’une nation hamajak, ce dernier étant le moins populaire. Certains hamajaks pratiquent, de façon minoritaire, une langue du même nom, mais également de très nombreux dialectes propres à chaque clan. La forme écrite de l’Hamajak n’a été inventée qu’à partir de la fin du XIXème siècle par quelques rares intellectuels de ce peuple et reste peu pratiquée. La très grande majorité des hamajaks modernes adoptent plutôt l’anglais austarien et des prénoms de cette culture pour mieux s’intégrer. Même chose du côté de la religion où la majorité d’entre eux sont chrétiens, à majorité protestante, ne laissant qu’à peine à plus d’un tiers la pratique des cultes animistes et ancestraux de leur peuple.
Communautés étrangères :
Lermandien :
Les lermandiens représentent la communauté étrangère la plus représentée au sein de la population westalienne. La première grande immigration de cette population arrive au cours des années 1870 avec le début de la grande ruée vers l’or du pays, s’installant principalement au nord de New Austaria. Au cours de l’exploitation intensive du charbon, une communauté importante va se former dans le Dakantia comme mineurs ou constructeurs principalement et d'autres suivront suivants les aléas historiques et économiques. Les descendants de cette communauté continuent de pratiquer les langues lermandiennes et ont pour beaucoup rejoint les côtes Ouest de la Grande République, s’intégrant durablement dans la société à des postes divers et variés, du simple ouvrier au chef d’entreprise. Considérée comme assez discrète et travailleuse, cette communauté pourrait avoir de nouveau un rôle important à jouer dans un contexte de rapprochement entre Westalia et la Lermandie.
Autres étrangers :
La Grande République a eu recours à de nombreuses reprises à l’immigration dans des périodes où la main-d'œuvre n’était pas suffisante pour assurer la bonne évolution économique du pays. Ces communautés étrangères viennent principalement d’Aleucie, mais également de Nazum et d’Eurysie à plus petite proportion. Considéré comme “les petites mains de la société”, une bonne partie d’entre elles se trouvent dans les classes populaires, voire dans des conditions de pauvreté. Tandis que certaines s'intègrent et réussissent socialement, à l’image des Lermandiens, d’autres éprouvent plus de difficulté que les autres. Principalement arrivée entre les années 70 et 2000, les conditions de ces communautés, à l’intégration plus difficile, furent longtemps un sujet tabou et invisibilisé dans les débats politiques westaliens. L’ouverture du pays sur le monde à partir des années 2010 et l’accueille de nouveaux migrants, cette fois-ci plus qualifiés grâce à l’ouverture diplomatique, repose cette question du traitement reçu par ces minorités qui pourrait devenir un sujet de société dans les années à venir.
Répartition des communautés ethniques au sein de la population :

Répartition officielle des différentes communautés ethniques au sein de la Grande République de Westalia, par rapport au recensement de 2012 sur une population de 62 420 000 habitants.
Répartition des communautés ethniques sur le territoire :

Rouge : Austarien
Jaune : Nipozam
Vert : Madrerian
Violet : Hamajak
Note : Cette carte représente uniquement les zones où une certaine ethnie est plus présente que les autres. Toutes les communautés sont présentes un peu partout sur le territoire à différents niveaux d’importance. Par exemple, il y a des minorités importantes d’hamajaks dans les grandes villes des côtes bordant le Scintillant. Tout comme on peut retrouver des quartiers de nipozams à Santa Maria, fief de la culture madreriane.