
Des maisons traditionnelles montagnardes dans la préfecture de Kikokonai
Les relations entre la troisième république du Jashuria et l’Empire Burujoa sont depuis longtemps qualifiées de cordiales, voire amicales par les observateurs géopolitiques. En effet, les deux grandes puissances du Nazum ont depuis plusieurs années mené à bien des “coopérations mutuellement bénéfiques” selon les termes employés par le Département impérial des Affaires étrangères. Ces coopérations protéiformes regroupent un réseau électrique commun, des partages de données universitaires ou encore des exercices militaires réguliers.
Cependant, les observateurs géopolitiques aboutissent presque tous à la même conclusion, presque évidente, que ces coopérations sont avant tout un affichage de la part des deux nations pour entretenir l’image d’un Nazum stable et prospère. En effet, les deux puissances ont tout intérêt à montrer au monde entier que le Nazum est le continent le plus pacifique et florissant au monde, en comparaison aux très tourmentés Eurysie et Paltoterra. C’est ainsi que ces deux pays pourtant radicalement opposés, l’un est une république démocratique, l’autre un empire autocratique, l’un joue à fond la carte de l’alignement de l’ONC quand l’autre privilégie la multipolarité…
De plus, les tensions risquent d’être croissantes entre les deux pays à mesure que chacun des deux va croître et va vouloir augmenter son influence régionale, voire internationale. Si la Jashuria n’a jamais caché ses politiques résolument hégémoniques en intervenant notamment au Mokhaï ou ne masquant pas sa volonté de réprimer tout débordement entre deux nations nazumis. Quant à lui, le Burujoa s’est montré plus craintif, préférant cultiver ses relations de voisinage avant d’affirmer une politique résolument de réunification de la Maronhi avec l’Empire et la pose de la première pierre, il y a quelques semaines à Suwei, d’une organisation de coopération internationale fondée sur l’appartenance des nations à la sphère culturelle cathayenne.
C’est donc pour éviter toute forme de malentendus actuels ou futurs, que les deux nations ont décidés, collectivement, de se retrouver pour une rencontre “amicale” dans la très pittoresque préfecture de Kikokonai, haut lieu du tourisme en montagne au Nazum connus pour ses villages atypiques, ses chemins de randonnés et ses forêts luxuriantes.

Les délégations jashuriannes et burujoises contraintes de prendre le téléphérique pour accéder au château
La délégation jashurianne fut d’abord accueilli à l’aéroport local de Mankhorin, plus grande ville de la préfecture de Kikokonai par tout un parterre de dignitaires burujois comme la présidente du Comité des Préfectures d’Ylma Jinu, le Représentant préfectoral, les Délégués municipaux, l’ambassadeur jashurian au Burujoa mais surtout Keiko Burujoa, princesse impériale et directrice du Département Impérial des Affaires étrangères, considérée comme la numéro 2 de l’exécutif burujois, derrière son grand frère, l’empereur Tadashi IV.
Après de vives salutations, les délégations prirent place dans des voitures et paradèrent quelques minutes dans la ville de Mankhorin, sous les acclamations d’une foule nombreuse avant de rejoindre le village de Yamataka pour visiter un authentique village montagnard ylmasien, avant de déguster quelques produits locaux comme des Karasumi, une confiserie à base de farine de riz cuite, du thé, du jus de carotte et du boeuf wagyu. Enfin, des céramiques locales et des objets en laque ont été offerts par la princesse Keiko à l’ambassadrice Lalanna Preecha.
Les mets dégustés et les présents offerts ont tous été minutieusement choisis par l'ambassadeur du Jashuria en collaboration étroite avec l’impératrice Katherine Ière et la princesse Keiko en marque d’amitié. Par ailleurs, les burujois ont préféré d’abord mettre en avant leur cheffe de la diplomatie, au lieu de l'empereur, pour respecter les pratiques diplomatiques jashuriannes préférant traiter avec les diplomates “professionnels” plutôt que les chefs des exécutifs.

Le château de Kikokonai lieu de l'entretient solennel entre la première ambassadrice et l'empereur
Enfin, une fois cette petite balade touristique et culinaire terminée. Les délégations reprennent la route du château de Kikokonai en voiture, les deux diplomates profitèrent du trajet pour s’échanger quelques amabilités tout en admirant le paysage montagnard qui s’offrent à eux par les larges vitres du véhicule impérial. Dans chaque village, de nombreux burujois munis de drapeaux des deux pays acclament le cortège et brandissent régulièrement le slogan “vive l'amitié éternelle entre le Burujoa et le Jashuria”.
Une fois arrivés à la gare du téléphérique, les plus importants membres des deux délégations prennent place dans la cabine pour accéder au château, là où doit se tenir la rencontre de très hautes importances. Pour l’occasion, la cabine a été entièrement révisée et modernisée et deux fauteuils plus confortables ont été installés afin de rendre le voyage plus confortable pour l'ambassadrice Lallana et son homologue burujoise. La montée vers le château est absolument majestueuse avec un passage au plus près de temples et de pagodes nichés au cœur d’une magnifique forêt.

Lallana Preecha (de dos) serrant la mains à Keiko Burujoa à l'entrée du château de Kikokonai
Une fois arrivées au sommet, les deux délégations se séparèrent quelques instants pour un “temps de repos”, en prenant notamment le temps de se changer avant la très importante séance de photo officielle pour nourrir les propagandes respectives.
Après quelques minutes de détente, les deux diplomates se retrouvent devant les portes du château pour une poignée de main se voulant historique mais également très codifiée. Les mots échangés avaient déjà été prévus à l’avance, tout comme les interactions de chacune. Le tout se déroula entouré du crépitement des flashs de dizaines de photographes ne voulant pas rater une seconde de cet instant unique.
Après cela, la princesse Keiko invita l'ambassadrice Lallana à entrer dans le château afin de rencontrer l’empereur Tadashi IV qui l'accueillit chaleureusement en lui présentant son épouse Katherine Ière et son fils, le prince héritier Leonhardt.