Ferza : l'automobile à la GuadamosL'entreprise
Ferza Vapor est fondée en 1867 par Antonio Ferza Delone pour concurrencer
Delone Máquinas l'entreprise de son frère, Juan Ferza Delone, dont il était le codirecteur jusqu'en 1866 jusqu'au remaniement de l'entreprise. Comme sa concurrente, l'entreprise était spécialisée dans la production de machines à vapeur haut de gamme pour les usines.
La décision d'Antonio F-D d'appliquer des prix agressifs à ses produits et de jouer sur sa réputation lui permet rapidement de devancer son frère dans un secteur pourtant déjà saturé. Ainsi, en 1885, elle est la troisième société la plus importante du pays et la première à ne pas être dans le secteur du transport de fret maritime. Au contraire, Delone Máquinas fermera ses portes en 1887 en raison de son manque de compétitivité. Néanmoins, cette période est bouleversée par l'arrivée du moteur à explosion, une innovation qui inondera les usines Guadamos dans les années 1890. Le recul de la vapeur mettra à mal la firme qui se fait racheter par Elhada, une entreprise pionnière de l'énergie électrique en 1895. Les deux sociétés forment le groupe Elhada y Ferza. Ce rachat permet à la société de rapidement changer sa production, elle devient en 1897
Ferza Combustible. En 1905, le groupe Elhada y Ferza décide de se lancer dans la course à l'automobile qui débute tout juste et commercialise la Modelo 100. Les moteurs et le châssis sont signés Ferza Combustible, le reste est produit par Elhada.
La Modelo 100 du groupe Elhada y FerzaSa lancée réussie avec près de 17 commande dans le pays lors de sa présentation. En 1908, le groupe décide de produire en la Modelo 100 en série dans son usine de Lluvia afin de réduire son prix et en espérant augmenter ses ventes. La même année, Elhada sort, seule, un nouveau modèle électrique, l'Auto Romeo (du surnom donné au moteur) cependant ses ventes s'avèrent bien plus décevantes. Cet échec commercial affaibli la firme qui perd en puissance face à Ferza Combustible, de plus l'arrivée de concurrents sur le marché de l'électricité à cet affaiblissement. Elhada fini par revendre Ferza à sa famille d'origine en 1912, avant d'être elle-même rachetée et fusionnée en 1913. À cette date, Ferza Combustible devient Ferza Automóvil et se concentre sur la production de voitures. Les années suivantes sont marquées par la sortie des Modelo 200 et de la Modelo A première voiture à être adopté par la Présidence et qui sera aussi la première à être exportée à l'internationale.
La Modelo A sortie en 1919 devient la première voiture présidentielle GuadamosDans les années 20, le secteur automobile Guadamos est boosté par le nouvel âge d'or que connait la société, la voiture passe du rang de luxe que seuls les aristocrates peuvent se payer à un besoin pour la bourgeoisie du pays. Ferza profite pleinement de cette période avec la création d'une gamme plus diversifiée de voiture. L'entreprise adopte désormais une position d'entreprise haut de gamme. Si les automobiles des années 1920 sont très réputées, ce sont celles des années 30 qui deviendront mythiques. En effet, ces années sont marquées pour l'entreprise par d'immenses succès commerciaux comme avec la S1, la Modello D ou la Nacional.
La Ferza Série 1 (dit S1) dans son édition décapotable
La Ferza Nacional, une Berline luxueuse choisie comme voiture présidentielleC'est aussi à ce moment que Ferza Automóvil se fait une réelle place à l'internationale, cet avantage va lui permettre de devenir la première entreprise du pays. La décision du Président Carmen Gomez de faire de la firme la fournisseuse officielle du gouvernement en automobile va permettre à Ferza de gagner encore un peu plus en réputation. La seule entreprise Guadamos à parvenir à, plus ou moins, encore lui tenir tête à cette époque est Estrella Motor qui joue, elle aussi, sur le secteur du haut de gamme. C'est cette réputation et la mondialisation de ses ventes qui va permettre à la firme de garder la tête hors de l'eau pendant la très grave crise économique qui touchera Guadaires dès 1940. En effet, la chute inattendue de la Bourse Guadamos provoque la faillite de beaucoup d'entreprises du pays. Le secteur automobile subit la crise d'une manière particulièrement violente, en effet, le temps n'est plus à l'achat de nouvelle voiture luxueuse. Des 15 entreprises automobiles Guadamos présentes avant la crise, seulement quatre réussissent à ne pas fermer. Mais Ferza grâce à sa forte présence sur les marchés extérieurs, parvient plus facilement que les autres à se relever et plus tôt.
Après une décennie sans grande innovation, le nouveau directeur de l'entreprise, Valentín Ferza, lance une grande opération de renouvellement de la gamme. Fidèle à elle-même, la firme ne fait pas dans la demi-mesure et présente une multitude de voiture luxueuse et innovante, dont une partie deviendront des références.
La S1 de seconde génération présentée en avril 1950
La Matriarca descendante de la Nacional, elle deviendra pendant longtemps une référence dans le secteur du luxe automobile
La Gran Via, une voiture mythique de la marque d'abord destinée aux marchés étrangers avant d'être introduite dans le catalogue Guadamos en 1960Si ces automobiles font sensations à l'international, le marché Guadamos reste paralysé par la crise financière toujours en cours dans le pays. De plus, Ferza rencontre des difficultés à assurer la production des voitures dans le pays. Cette situation met à mal les finances de la marque qui prévoit la délocalisation de ses usines dans des pays voisins. Pour éviter ce scénario, l'État, tout juste sorti du fascisme, nationalise l'entreprise en 1955. Cette décision aura un rôle important dans la sortie de crise du pays, Ferza étant à cette époque la société la plus importante du pays.
Dans les années 60, le secteur automobile connait, comme toutes les autres industries du pays, un redémarrage rapide et la demande augmente simultanément. Mais la société Guadamos est appauvrie et pour pouvoir à nouveau la séduire, Ferza est contraint de s'ouvrir au marché des voitures familiales destinées à des classes plus populaires, en témoigne la Modelo O.
La Modelo O, un break familial qui visait les familles populairesNéanmoins, la firme n'oublie pas son histoire et continue à proposer des véhicules haut de gamme. Encore une fois, Ferza rencontre un franc succès commercial à Guadaires et à l'international. Elle est de nouveau privatisée en 1973 par un nouveau gouvernement plus libéral qui développe également le réseau autoroutier Guadamos. Cependant, le fleuron industriel et économique du pays laisse rapidement apercevoir un côté plus sombre. En effet, la firme est poursuivie en 1975 pour des faits de manquement grave au Code du Travail et d'Exploitation. Plusieurs employés de l'usine Ferza, située au nord du pays, se plaignent entre autres d'être forcés à faire des heures supplémentaires non rémunérées, de se voir refuser des congés de manière quasiment systématique et d'être victime de retard de payement long parfois d'un ou plusieurs mois. L'année suivante, la justice ouvre une enquête pour corruption (et conflit d'intérêt), l'entreprise aurait payé plusieurs hauts fonctionnaires ainsi que le Ministre de l'Économie pour que leur gouvernement promeuve l'automobile et le tout voiture. Ferza est aussi accusée d'avoir financé illégalement la construction de plusieurs tronçons de l'autoroute A4. L'entreprise est reconnue coupable, en 1977, de l'ensemble des faits dont elle était accusée, elle est condamnée à une multitude de grosses amendes et doit payer des dommages et intérêts considérables. La plupart des membres de son conseil d'administration sont condamnés à de la prison ou se voient dans l'interdiction de pratiquer leurs fonctions. Le PDG lui-même est condamné à six ans de prison ferme pour corruption. L'affaire touche aussi des membres actuels et anciens du gouvernement, dont le ministre de l'Économie et son prédécesseur. Ces événements affaiblissent durablement la marque qui est en plus touchée par une vague de boycott au niveau national. Il lui faudra du temps pour retrouver sa réputation auprès des Guadamos.
Tout cela n'empêche néanmoins pas l'entreprise de continuer à proposer des modèles de véhicules luxueux et vue très favorablement par les critiques. Mais le nombre de ventes s'avèrent décevantes, c'est notamment le cas de la S1 de cinquième génération sortie en juin 1986 et de la Formula de 1987.
La Ferza Formula en édition LimousineC'est à partir de 1995 que la marque gagne retrouve sa popularité notamment avec son entrée dans les sports automobiles comme la Formule 2, la sortie de véhicules importants dans l'histoire de la marque comme la S1 de sixième génération et avec sa présence dans de nombreux films de l'époque. Depuis, l'entreprise est la plus importante firme automobile nationale en terme de chiffre d'affaire et de ventes (bien qu'au coude à coude avec Pert), elle domine le marché de l'automobile haut de gamme dans le pays et sa présence est importante à l'internationale. Ses voitures sont toujours réputées comme luxueuses et fiables et son souvent de grandes réussites commerciales. Ces dernières années le PDG a néanmoins émis sont souhait de conquérir plus de parts de marché dans le reste du monde.
La S1 de sixième génération dans sa configuration "999", son style osé marque les esprit (cette édition est vendu en série)
La Ferza Céspedes de 2013