11/05/2017
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Réunion stratégique de Scaela-Fortuna-Manche Silice

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Le Grand jeu


La chaleur de l'été descendait dans les canaux. Implacable, elle venait alourdir les têtes de tous les velsniens, pauvres comme patriciens. La guerre paraissait lointaine quand on regardait les passants de pavaner dans les ruelles, aller au restaurant, se prélasser sur les quais et les points d'observation de la Basilique San Stefano. Pourtant, il y a des détails qui permettent de constater que les temps ont quelque peu changer. Dans la cour de l'Arsenal de Velsna, désertée par une marine rebelle, avait prit place les casernements d'une partie de la Garde civique de Velsna, corps de citoyens-soldats mobilisés pour l'affrontement à venir. C'était là un grand rassemblement de toutes les classes censitaires, encadrés par des officiers de métier qui étaient chargés de les mener dans le premier conflit touchant le territoire de la métropole velsnienne depuis des décennies. La plupart ne savaient pas à quoi ressemblait une guerre monderne, tout juste un grand rassemblement au terme duquel ils rentreraient sans doute à noël bras dessus bras dessous. Les "capitano" des compagnies du 2ème régiment de la Garde civique velsnienne se mettaient en faction. Ils observaient la venue parmi eux du "Stratège de toutes les armées de la Grande République", le vieil homme. Celui qui les appelait "mes enfants" était déjà particulièrement apprécié des recrues. Ils pouvaient déjà d'imaginer le suivre jusqu'en enfer, à défaut de se battre pour un triumvir qui laissait planer davantage de doutes sur la justesse de la cause.

Andrea Tomassino, ce gentilhomme élégant cintré dans son uniforme impeccable, cet aristocrate au regard franc et impénétrable, se préparait à l’accueil des conseillers militaires siliquéens et fortunéens en compagnie du Triumvir Scaela, qui de son aveu même serait présent uniquement pour questions politiques. Les deux hommes s'appréciaient peu, mais aussi étaient-ils obligés de se supporter mutuellement. Dino Scaela n'avait pas vraiment le choix: c'était là le militaire à sa disposition le plus accompli et expérimenté, celui qui connaissait le mieux Matteo DiGrassi sur un champ de bataille, qui avait travaillé avec lui par le passé. Les deux hommes avaient choisi de tenir la rencontre, non pas au Palais des Patrices, mais au Bureau du Maître de l'Arsenal. Peu avant l'arrivée des délégués étrangers, il y eu un silence étrange entre les deux hommes dans l'ancien bureau de Frederico DiGrassi. Dino était assit à la place du mort, Tomassino dans la chaise en face de lui. Ce dernier ne pu s'empêcher:
- Frederico était un brave garçon. Pas du tout l'étoffe martiale de son frère, mais je dirais qu'il compensait avec une plus grande humanité. Bien qu'il a grandit gâté par l'argent gagné par Matteo.
- Je ne pense pas que ce soit le moment pour parler de tout ceci, Maître Tomassino. J'ai croisé les deux, et je puis vous dire que ce sont tous les deux des idiots. Enfin, je devrais parler au passé pour Frederico. Bref, tout cela est de la vieille histoire. Concentrez vous sur votre travail, excellence.
- Mon travail est de faire en sorte que les cités velsniennes redeviennent sereines, et de faire rentrer ces gens chez eux en un seul morceau. Et je le ferai, excellence triumvir.
- Bien.


Le silence imposa à nouveau sa présence, alors que les délégués étaient sur le point d'arriver... Les plans étaient déjà sur la table, prêts. Il était attendu des invités qu'ils fassent état du nombre et du matériel de leur corps expéditionnaire avant l'élaboration du plan. Nul doute que ces derniers vont répondre présent.

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