08/07/2016
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Dans ce topic l'histoire la plus ancienne de la Fédération de Stérus sera décrite, les royaumes ancêtres et/ou fondateurs de ce qu'est aujourd'hui la Fédération seront également décrits. Pour rappel, la Fédération de Stérus s'est bâtie sur deux continents, d'abord en Eurysie puis en Aleucie. Ainsi l'histoire précoloniale des royaumes Aleuciens seront tout autant décrits que l'histoire prés romanique des colons Stérusiens.
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Moyen-Age Eurysien



Damianos 1er




Le roi Damianos, premier du nom, a conquis ce qu'on appelait les 10 royaumes du pére à vingt-sept ans, mais il devait à présent relever un redoutable défi : gouverner ce domaine nouvellement forgé. Ces 10 royaumes belliqueux avaient rarement connu la paix dans leurs propres frontières, ni au-delà. Les unir sous un seul gouvernement exigeait un homme vraiment remarquable. Ce fut donc une chance pour le royaume que Damianos ait été un tel homme, visionnaire et déterminé. Et si sa vision d'un saint royaume romanique uni se révéla plus difficile et bien plus coûteuse à concrétiser qu'il ne l'avait imaginé, elle détermina le cours de l'histoire pour les siècles à venir.

Ce fut Damianos qui fit élever autour du primitif Temple-Damianos (Delpha) une grande cité royale qui concurrença et surpassa Meneva et Terrevilehomme. Et si Delpha était à ses débuts un lieu populeux, boueux et puant, il a toujours grouillé d'activités. Un septuaire improvisé dans l'épave d'une cogue sur la Plamé servit pour le commun de la population, et un autre bien plus grandiose fut bientôt érigé sur la colline de Ginemega avec l'argent envoyé par le Grand Servium . (Le rejoindrait plus tard sur la colline des Dominusc le Temple de la mémoire, un mémorial dédié à la reine.) Où on ne voyait que barques de pêche, apparurent peu à peu les cogues et galéasses de Terrevilehomme et Saint meneva, des cités libres ou même des iles voisines, tandis que le commerce délaissait Pamernemel et Procémeron pour Delpha. Temple Damianos grandit aussi, débordant sa palissade première pour couvrir plus loin la colline de Damianos, et on dressa un nouveau donjon de bois, haut de cinquante pieds. Il subsista jusqu'en 35 apr. J-C., où Damianos l'abattit pour ériger le Palais d'été, un château digne des Terusiens et de leurs héritiers.

En 10 apr.J-C., Delpha était devenue une ville véritable ; en 25 apr.-C., elle avait surpassé Navitéci et Damocépium, devenant la troisième ville du royaume. Pourtant, durant tout ce temps, ce fut une cité sans murs. Il se peut que Damianos et ses sœurs aient jugé que nul n'attaquerait une ville abritant des Térusiens. Mais en 19 apr.J-C., on apprit qu'une flotte pirate avait mis à sac Grand temples, dans les îles miracles , s'emparant de milliers de personnes et d'énormes richesses. Troublé, Damianos ordonna enfin d'élever des remparts, d'autant que Ginemega et lui n'étaient pas toujours présents à Delpha. Le Grand Sacerdos Pamel et le second, seigneur Hephamericlos portama, furent maîtres d'œuvre. Damianos décréta qu'il devrait y avoir assez d'espace pour que la ville puisse s'étendre dans ses murs, et que dix grands corps de garde défendraient dix portes, en l'honneur des dix royaumes.

Le chantier débuta l'année suivante. En 26 apr.-C., il était achevé.

Alors que croissaient la ville et sa prospérité, le royaume en faisait autant. Cela était aussi dû aux efforts du Conquérant pour gagner le respect de ses vassaux et du peuple. Il y était souvent aidé par la reine Dominisc (tant quelle fut en vie), pour qui le petit peuple comptait beaucoup. De même, elle patronnait les chanteurs et les bardes ce que sa sœur, la reine Ginemega, voyait comme une perte de temps. Mais ces chanteurs répandaient les louanges des Térusiens dans tout le royaume.Et si leurs chansons contenaient de hardis mensonges exagérant la gloire de Damianos et de ses sœurs, la reine ne s'en formalisait pas... bien que cela aurait pu déplaire aux mestres.La reine fit également beaucoup pour unir le royaume, en arrangeant des mariages entre maisons très éloignées. C'est pourquoi la colère qui suivit la mort de Dominisc en Flamel en 10 apr.-C. fut partagée par une grande partie du royaume, qui avait aimé la belle et bonne reine.Pourtant, dans un règne couvert de gloire, la première guerre Flamelienne tranche comme la seule grande défaite de Damianos. Elle débuta hardiment en 4 apr.-C, et sacheva en 13, après des années tragiques et sanglantes. Ses malheurs furent nombreux. La mort de Dominisc, les années de Courroux des Térusiens, les seigneurs assassinés, les meurtriers potentiels dans Delpha et le Palais d'été : l'époque fut sombre.

A en croire la chronique de l'histoirien Marsenemalium, on suggera à la cour que Damianos chargea la reine Ginemega de diriger La construction du Palais d'été afin de ne pas avoir à supporter sa présence à Aquiminelés. Dans les dernières années, leurs relations jamais vraiment chaleureuses sétaient encore refroidies.

Mais de toute cette tragédie naquit une glorieuse institution : l'Ordre des templiersde la Garde Royale. Lorsque Damianos et Ginemega mirent à prix la tête des seigneurs Flamiens, il y eut beaucoup d'assassinats; en représailles, les Falmiens engagèrent leurs propres tueurs. En 10 apr.-C., Damianos et Ginemega furent ainsi attaqués dans les rues de Delpha, et sans Ginemega et Noire Sœur, le roi aurait pu succomber. Malgré tout, le roi pensait encore que ses gardes suffisaient à sa défense; Ginemega le convainquit du contraire. (Il est écrit que lorsque Damianos évoqua ses gardes, Ginemaega sortit Noire Sœur et entailla la joue de son frère avant que ceux-ci aient pu intervenir. « Tes gardes sont lents et paresseux », aurait assené Ginemega; le roi fut forcé de l'admettre.)

Ce fut Ginemega, et non Damianos, qui fixa les statuts de la Garde Royale. Dix champions pour le sire des dix Couronnes des dix royaumes, tous chevaliers. Elle basa leurs vœux sur ceux de la Garde des temples, afin qu'ils renoncent à toutes choses hors de leur devoir envers le roi. Et quand Damianos proposa un tournoi pour constituer la première Garde Royale, Ginemega l'en dissuada, assurant qu'il fallait plus que de l'habileté aux armes pour le protéger : une loyauté sans faille. Le roi s'en remit à Ginemega pour choisir les premiers membres, et l'histoire montre qu'il fut sage : deux périrent en le défendant, et tous servirent avec honneur jusqu'à la fin de leurs jours. Le saint Livre conserve leurs noms, comme pour tout chevalier qui prêta le serment

Harleynium, premier Kyros supréme commandant; seigneu Micolas Cinprem ; seigneur Rontanol Pill, Bâtard de Champmoisson; seigneur Govart Regenticide et seingeur Massepun regenticide, frères ; seingeur Georges Rorumartin, chevalier buissonnier; et seigneur Pierme Salazinrd, premier de nombreux Salazinrd à revêtir le manteau blanc.

Il voyagea (Damianos) le restant de ses jours dans tout le royaume - jusquà son dernier voyage, en 33 apr.-C. -, ne manquant jamais d'aller présenter ses respects au Grand Septium au Temple du soleil à chaque visite à Terrevilehomme, logeant sous le toit des seigneurs des grands royaumes (même à Kartemak Opium, lors de cette ultime pérégrination) et sous celui de bien des nobliaux, chevaliers et simples aubergistes. Où qu'il aille, le roi était accompagné d une escorte brillante; une fois, le suivirent au moins mille chevaliers, ainsi que maints seigneurs et dames de la cour.

Pendant ces pérégrinations, le roi n'était pas accompagné des seuls courtisans, mais aussi de sacerdos et de servium.Six sacerdotes étaient souvent à ses côtés pour l'informer quant aux lois et coutumes locales des anciens royaumes, afin qu'il dispense la justice en ses audiences. Plutôt que d'unifier le royaume sous un seul code, il respectait les coutumes de chaque région et cherchait à juger à la mode de leurs anciens rois. (Il reviendrait à un roi ultérieur d'harmoniser les lois du royaume.) De la fin de la première guerre Flamienne jusqu'à la mort de Damianos, en 37 apr.-C. le royaume fut en paix, et Damianos régna avec sagesse et tolérance. Avec ses deux épouses, il donna au royaume à la fois « un héritier et un recours » ; de Dominisc (morte depuis longtemps), le prince Penys, l'aîné; Ginemega, le cadet, le prince Augusturius:

Il mourut où il était né, sur Aquimineles qu'il aimait tant. Les chroniques saccordent à dire qu'il se trouvait dans la salle du fils des dieux morts, faisant à ses petits-fils le récit de ses conquêtes, quand il bafouilla et seffondra. C'était une attaque, disent les sacerdos, et le Térusien partit vite, et en paix, On incinéra son corps dans la cour de la citadelle de Aquimineles, selon la coutume des Terusiens et des Permiens avant eux. Penys, prince de Aquimineles et héritier du Trône, apprenant à Fleuriscus le décès de son père, accourut sur son cheval pour recevoir la couronne. Mais les successeurs de Damianos le Conquérant sur le Trône, allaient tous devoir gouverner un royaume bien moins docile envers eux.
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Moyen-Age Eurysien



Penys 1er



Quand le Térusien décéda à l'age de soixante et quatre ans, il avait régné sans contestation, sinon des flamiens Et régné avec sagesse :
saffichant lors des pérégrinations royales, manifestant sa déférence envers les Grands Septium, récompensant les bons serviteurs et aidant les nécessiteux. Pourtant, sous la surface de ce règne paisible bouillonnait un chaudron de dissensions. Dans leur cœur; nombre de sujets chérissaient toujours l'ancien temps, où les grandes maisons gouvernaient leurs domaines en souverains incontestés. D'autres aspiraient à venger des êtres chers tués pendant les guerres. Et d'autres encore étaient horrifiés par les mœurs des Terusiens : des frères et sœurs mariés, en d'incestueux accouplements produisant de douteux héritiers. La puissance de Damianos et de ses sœurs avait suffi à soumettre les opposants ; on ne pourrait en dire autant de leurs héritiers. Ce fut Penys, le premier-né de Damianos que lui avait donné sa chère Dominisc, qui monta sur le trône en l'an 37 apr.J-C. Il fut couronné en grande pompe dans le Palais d'été en cours de construction, optant pour une couronne d'or ouvragé plutôt que pour le bandeau d'acier Permiens de son père. Mais si son père et son frère Augusturiusr (le fils de ginemega) étaient tous deux des guerriers nés, Penys était fait d'une étoffe différente. Il fut un nourrisson faible et chétif, et demeura tel durant ses premières années. Les rumeurs allaient bon train : ce ne pouvait être le véritable fils de Damianos le Conquérant, ce combattant sans pareil. On savait que la reine Dominisc appréciait les beaux chanteurs et les spirituels saltimbanques ; peut-être l'un d'eux avait-il engendré l'enfant. Mais les médisances se tarirent quand l'enfant maladif reçut un jeune cheval fraîchement sorti du ventre maternel, du nom de tonnor. Et Penys grandit comme grandissait le cheval. Cependant, Penys demeurait un rêveur, amateur d'alchimie, protecteur des chanteurs, des saltimbanques et des baladins. De plus, il avait grand-soif d'approbation, et ceci le conduisait à tergiverser et à hésiter dans ses décisions, de crainte de décevoir l'un ou l'autre camp. Ce fut ce défaut qui gâcha son règne et précipita sa fin triste et précoce. Après la mort du Conquérant, il ne fallut pas longtemps pour que des défis soient lancés au régime Térusien. Le premier le fut par le bandit Benoit le sanglant, qui se prétendait petit-fils de Benoit le sombre. Aidé par un serviteur du château, Benoit le sanglant s'empara à la fois du chateau de Gabimelo et de son maître, le tristement célèbre seigneur Boniface (connu sous le nom de Boniface l'Invité pour son habitude de s'inviter à toutes les noces de son domaine pour exercer son droit de Première nuit). Seigneur Boniface fut châtré dans le bois sacré et laissé là, se vidant de son sang tandis que Benoit le sanglant se proclamait seigneur de Gabimelo et roi du primaveros. Tout ceci advint alors que le roi était hôte des Phillis à Aigeles-Faucino. Mais le temps que Penys et lord Phillis réagissent à cet affront, ils trouvèrent Gabimelo vide, les loyaux sujets de Boniface passés au fil de l'épée, et Benoit le sanglant et ses hommes retournes au banditisme. D'autres rebelles ne tardèrent pas à surgir dans le Bemenius et les terres ostrales, tandis qu'un Flamien se faisant appeler le Roi Buflles rassemblait des milliers de fidèles contre les Terusiens. Selon le Grand sacerdos Pamel, la nouvelle étonna le roi, qui se croyait chéri du peuple. Et de nouveau Penys tergiversa : ordonnant tout d'abord qu'un contingens prenne la mer vers le Bemenius pour soccuper de Clamel sombreroi, l'usurpateur qui avait emprisonné son propre frère, seigneur pentin, puis annulant soudain cet ordre de crainte que Benoit le sanglant et ses hommes ne s'introduisent à Delpha. Le roi décida même de convoquer un Grand Conseil pour discuter de la gestion de cette affaire. Par chance pour le royaume, d'autres agirent plus promptement.


Le Kyros Orgeco de Ecaille-des-dieux réunit des forces pour balayer les rebelles menés par Clamel sombreroi, le bloquant, lui et ses partisans, aux Omakt - ce qui causa hélas le meurtre de seigneur Pentin captif, quand pros précipita son frère par la fénétre du haut de la tour. Mais les Omakt n'étaient pas un havre sûr. le prince Augusturius s'y posa avec Mikaon, le sang bleu - le cheval quil avait toujours convoité et qu'il avait enfin obtenu après le décès de son père. Clamel et ses partisans périrent pendus de la main de Augusturius. Cependant, sur les terres ostrales, l'homme qui se voulait la réincarnation du roi Pieu fut vite éliminé par le seigneur Galiléa Pomodoro, qui expédia sa tête, conservée dans la saumure, au roi Penys. En retour, Penys accorda à Galiléa un vœu, faveur dont Galiléa usa pour chasser la Foi des terres ostrales, à la consternation du reste du royaume. Quant au Roi Buffle, les Mancherie ignorèrent lessentiel de cette petite insurrection survenue à l'intérieur de leurs frontières. Et bien que la princesse Olivia promit à Penys que les Mancherie ne souhaitaient que la paix et qu'ils agissaient au mieux pour mater la rébellion, ce fut surtout aux seigneurs mancheriens qu'incomba de régler le problème. Au tout début, ce fameux Roi Buffle sembla plus que leur égal. Ses premières victoires accrurent ses forces jusquà trente mille hommes. Mais quand il morcela de grand contingents, faute de vivres pour le nourrir que persuadé que chaque armée saurait vaincre seule tout ennemi, ses ennuis débutèrent. Ses troupes furent dès lors défaites l'une après l'autre, par l'ancienne seconde Léanna Bertinelli et les seigneurs manchiens, notamment Eric contonien le Sauvage, dont l'épée était, dit-on, rouge de la garde à la pointe après qu'il eut occis des dizaines de Flamiens durant la Chasse au Buffle, comme l'on baptisa la traque du Roi Buffle. Le premier rebelle fut aussi le dernier. Benoit le sanglant, toujours en liberté, fut finalement acculé par le second de Penys, seigneur Amir Casterme : Durant le combat qui suivit, Benoit tua seigneur Amir, pour être tué à son tour par l'écuyer du second. La paix rétablie, le roi remercia les principaux seigneurs et champions qui avaient écrasé les ennemis du trône la récompense principale allant à son frère, le prince Augusturius, qui fut nommé nouveux second du Roi. Cela semblait, à l'époque, le choix le plus avisé. Et pourtant, cela semait les graines de la perte de Penys. La coutume Permienne exigeait depuis longtemps de se marier entre membres d'une même famille, pour préserver la pureté des lignées royales. Cependant, ce n'était pas la coutume à Enotorme, et cela était jugé abominable par la Foi. On avait accepté le Térusien et ses sœurs sans commentaires, et la question ne s'était pas posée quand le prince Penys avait épouse, en 22 apr.-C., Alyxa Urius, fille du maître des navires et grand amiral du roi; bien que de sang Terusien du côté de sa mère, elle était une simple cousine. Mais quand la tradition se manifesta de nouveau, le problème réapparut. La reine Ginemega proposa à Augusturius d'épouser le premier enfant de Penys, Domia, mais le Grand Sepium s'insurgea, et Augusturius fut donc marié à la nièce du Grand Septium, Dame Machia de la famille Guaménaé. Mais le mariage fut stérile, tandis que celui de Penys produisait de nouveaux fruits : après Domia vint un fils et héritier, Damianos, et plus tard Nelatie, Julius et Christimie. Peut-être jaloux après deux ans comme second et la naissance d'une nouvelle fille pour son frère, Vaella, qui mourut très jeune -, Auguqturius choqua le royaume en 39 apr.-C. en annonçant qu'il avait épousé en secret une deuxième femme - Alyx, de la famille Chounémius au cours d'une cérémonie Permienne conduite par la reine Ginemega, faute de septium prêt à les marier. Le scandale public fut tel que Penys dut finalement exiler son frère. Penys semblait prêt à clore l'affaire avec l'exil de Augusturius, mais le Grand Septium n'était toujours pas satisfait. Même la nomination d'un prétendu faiseur de miracles, le septium Biliboa, comme nouveau second de Penys ne suffit pas à combler le fossé avec la Foi.

En 41 apr. C., Penys aggrava la situation en donnant, Domia, en mariage à son fils et héritier, Damianos, qu'il ft prince de Aquimineles à la place de Agusturius. Du Temple du soleil arriva une condamnation comme jamais roi nen avait reçu, adressée au « roi Abomination » - soudain les seigneurs pieux, et même le peuple qui adorait pourtant Penys, se retournèrent contre lui. On chassa le septium Bilaboa de la Foi pour avoir célébré la cérémonie, et des Pauvres Compagnons zélés le taillèrent en pièces quinze jours plus tard, alors qu'il traversait la ville dans sa litière. Les Fils du Guerrier fortifièrent la colline de Dominisc, faisant du Temple de la mémoire une citadelle capable de résister au roi. De plus, des Pauvres Compagnons tentèrent d'assassiner le roi et ses proches dans le château même, escaladant les murs et se glissant dans les appartements royaux. Seule l'intervention d'un chevalier de la Garde Royale les sauva. Penys quitta alors la ville avec sa famille et se réfugia à Aquiminélés. Là, Ginemega lui conseilla d'enfourcher ses chevaux et de répandre le feu et le sang sur le temples du soleil et le temple de la mémoire. Mais le roi, incapable de prendre une décision, tomba malade : de terribles crampes lui tordaient l'estomac, ses entrailles se relâchaient. Vers la fin de l'année 41 apr.-C., le plus gros du royaume s'était retourné contre lui. Des Pauvres Compagnons allaient sur les routes par milliers, menaçant les partisans du roi, et des dizaines de seigneurs s'armaient contre le Trône. À trente et cinq ans, Penys en paraissait plutôt soixante, dit-on, et le Grand sacerdos Pamel désespérait de le guérir. La reine douairière Ginemega se chargea des soins, et pendant un temps sa santé s'améliora. Et puis, subitement, il rechuta en apprenant que son fils et sa fille étaient assiégés au château de pértoméon, où ils s'étaient réfugiés quand un soulèvement contre le trône avait interrompu leur pérégrination annuelle. Il mourut trois jours plus tard et, comme son père avant lui, fut incinéré à Aquiminélés, à la mode des anciens Permiens. Plus tard, après la mort de Ginemega, on suggéra que ce soudain trépas avait été son œuvre; certains l'accusèrent de régicide. Ne préférait elle pas Augusturius à Penys en tous points ? N'ambitionnait elle pas de voir son fils régner ? Et de fait, pourquoi s'occuper de son gendre et neveu, qui semblait lui répugner ? Ginemega avait beaucoup de qualités, mais la pitié n'en avait apparemment jamais fait partie. On ne peut donc totalement écarter cette hypothèse... ni totalement la valider.
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Moyen-Age Eurysien



Augusturius 1er



Augusturius, premier du nom, monta sur le trône après la mort subite de son frère Penys, en l'an 42 apr.J-C. On se le rappelle sous le nom de Augusturius le roi fou ou simplement fou, surnom mérité car jamais roi plus impitoyable ne siégea sur le Trône. Son règne débuta dans le sang et s'acheva de même. Il appréciait la guerre et le combat, disent les chroniques, mais à l'évidence, il recherchait surtout la violence , la violence et la mort, et un pouvoir absolu sur tout ce qu'il estimait lui appartenir: Quel démon le possédait, nul ne peut le dire. Même aujourd'hui, certains se félicitent de la brièveté de sa tyrannie : combien de nobles familles auraient disparu à jamais, simplement pour assouvir ses désirs ? Penys était à peine enterré que Ginevega enfourcha Ragara et vola vers l'est et Héremos, pour ramener son fils exilé dans les dix royaumes. Auguqturius traversa le Détroit sur Bycée, faisant halte à Aquiminelés assez longtemps pour être couronné du bandeau d'acier Permien de son père plutôt que de la couronne plus ornementée de son frère. Il a dit de Penys qu'il maniait correctement l'épée et la lance assez pour ne pas se ridiculiser, mais guère plus. Augusturius, en revanche, défaisait des chevaliers endurcis dans les joutes dès ses treize ans, et avait gagné sa renommée au tournoi royal de 28 apr.-C., où il vainquit successivement trois chevaliers de la Garde Royale sur les lices, et finit par remporter la mêlée. Il fut adoubé par le roi Damianos à dix et six ans, devenant le plus jeune chevalier du royaume à l'époque. Le Grand Sicardo Pamel protesta que, selon les lois de l'héritage, c'était le prince Damianos, fils aîné de Penys, qui devait être roi. En réponse, Augusturius accusa le sicardo de traîtrise, le condamna à mort et le décapita d'un seul coup de. Ensuite, rares furent ceux qui soutinrent les revendications de Damianos. Des coiseaux messagers partirent annoncer qu'un nouveau roi était couronné,un roi qui traiterait ses loyaux sujets avec justice et infligerait à ses opposants le châtiment des traîtres : la mort. Le principal adversaire de Augusturius fut la Foi Militante - les ordres du Fils du Guerrier et des Pauvres Compagnons, qui le combattit constamment durant son règne. À Delpha, les ordres militants semparèrent du Temple de la mémoire et du Palais d'été en construction. Mais Augusturius, nullement effrayé, entra en ville sur Bycée et hissa le cheval rouge des Tarusiens sur la colline de Ginemega pour rallier ses partisans. Les hommes le rejoignirent par milliers. Ginemega mit alors au défi quiconque contestait le droit de Augusturius à régner de prouver ses dires, et le capitaine des Fils du Guerrier releva le défi. Le seigneur Bafelix Serminero, dit Bafelix le Dévot, accepta un jugement des dix à l'ancienne mode : seigneur Bafelix et six Fils du Guerrier contre le roi et ses six champions. L'affrontement avait le royaume pour enjeu. Les récits et chroniques de l'événement abondent, mais sont souvent contradictoires. Nous tenons pour établi que le roi Augusturius resta le dernier debout, mais que, grièvement blessé à la tête à la toute fin, il s'écroula sans connaissance quelques instants seulement après la mort du dernier des Fils du Guerrier. Vingt-sept jours durant, Augusturius, qui n'avait toujours pas d'héritier, fut entre la vie et la mort. Au vingt-huitième, la reine Alyx arriva de Hérmos, amenant avec elle une belle Hérmosienne du nom de Diana de la Tour. Celle-ci était à l'évidence devenue la maîtresse de Augusturius en exil, et, murmurait-on, de la reine Alyx également. La reine douairière s'entretint avec Diana, puis lui permit de soigner seul le roi ce qui troubla les partisans de Augusturius. Le trentième jour après le jugement des dix, le roi séveilla au lever du soleil et sortit sur les remparts. Les vivats sélevèrent par milliers. Mais pas au Temple de la mémoire, où les Fils du Guerrier étaient réunis par centaines pour les prières du matin. Augusturius monta sur Bycée, s'envola de la colline de Damianos vers la colline de Dominisc et, sans prévenir; déchaîna le feu de la Terreur Noire, Quand le Temple sembrasa, certains voulurent sortir, et furent abattus par les archers et les piquiers Postes par Augusturius. On raconte que les hurlements des brilés et des agonisants emplirent la ville, et les érudits prétendent qu'une nuée obscurcit Delpha pendant 10 jours, Ce n'était pourtant que le début de la guerre de Augusturius contre la Foi Militante. Le Grand Septium resta un farouche opposant, et Augusturius attira de plus en plus de seigneurs dans son camp. A la bataille des deux-tete-couronnée , les Pauvres Compagnons tombèrent en grand nombre, et on dit que, sur vingt killometres, le cours de la Loréal fut teint en rouge par leur sang. Le pont et le château qui le dominait prirent le nom de Audemerie. Une plus grande bataille encore fut livrée au Tombeau du Kalys, où treize mille Pauvres Compagnons ainsi que des centaines de chevaliers du chapitre des Fils du Guerrier de Lofitienarce et des centaines de seigneurs rebelles du Coulomier et des terres de l'Ouest - affrontèrent le roi. Le combat, farouche, dura jusqu'à la tombée de la nuit, mais le roi Augusturius remporta une victoire décisive. Il chevacha sur Bycée durant la bataille et, malgré la pluie qui tombait en trombe, la Terreur Noire sema la mort sur son passage. La Foi Militante resta durant tout son règne l'ennemi le plus féroce d'Augusturius, et réciproquement. Même la mort curieuse du Grand Septium en 44 apr.-C., auquel succéda un autre grand septium bien plus accommodant prêt à dissoudre les Épées et les Étoiles, n'atténua guère la violence constante. Aux luttes de Augusturius s'ajoutèrent ses nombreux mariages, pour avoir enfin un héritier: Quelles que soient les femmes avec qui il se mariait ou avait une liaison il n'avait pas d'enfant. Il prit pour épouses, après s'être débarrassé de leurs maris, des femmes à la fertilité prouvée mais les seuls enfants nés de sa semence furent monstrueux: tordus, dépourvus d'yeux ou de membres, ou dotés à la fois d'organes masculins et féminins. Sa folie commença à se manifester, dit-on, à la première de ces horribles naissances. Un événement marqua le règne de Augusturius : l'achèvement du Palais d'été en 45 apr.-C. Damianos en avait débuté la construction, Penys la poursuivit, mais ce fut Augusturius qui la mena à bien. Il agrandit les plans de son père et de son frère, édifiant dans l'enceinte du château le plus grand un castel avec douves, la future Citadelle de Augusturius. Chose plus notable encore, il fut le premier à ordonner l'aménagement de tunnels et de passages secrets. On établit de fausses cloisons et des trappes et la grande colline de Damianos fut creusée de tunnels toujours plus nombreux. L'absence d'héritier sembla moins lui importer tandis qu'il se jetait dans la supervision du chantier. Il nomma son beau-père, seigneur chouménius, nouveau second, et le laissa gouverner un temps le royaume, tandis qu'il surveillait l'achèvement du château. Mais, ce qui est typique de son règne, même ce grand œuvre tourna à l'horreur. Le palais d'été enfin terminé, le roi convia à un gigantesque banquet les maçons, sculpteurs et autres artisans qui avaient contribué à bâtir le château. Mais après trois jours de réjouissances payées sur la cassette du roi, tous furent passés au fil de l'épée afin que les secrets du Palais d'été soient connus du seul Augusturius. Finalement, ce fut la convergence des intérêts de la Foi et de sa propre famille qui signa la perte de Augusturius. En 43 apr.-C., son neveu, le prince Damianos, tenta de reconquérir le trône qui lui revenait de droit, au cours de ce qu'on nommerait plus tard la Grande Bataille sous les yeux de Jupiter. Damianos périt pendant le combat, laissant derrière lui sa femme et sœur Dominisc, et leurs deux jumelles; son cheval si connu et largement considéré comme un des plus docile disparut avec lui.

D'aprés l'historien Maselemanium a peine la dernière pierre posée sur le Palais d'été, Augustius ordonna de retirer les ruines du temple de la mémoire du sommet de la colline de Dominisc et, avec elles, les os et cendres des Fils du Guerrier qui y avaient péri. A leur place, décréta-t-il, on dresserait une grande « écurie de destrier » en pierre, un antre digne de Bycée, de Ragar et de leur descendance. Ainsi débuta la construction de Cérumineculim. On ne s'étonnera pas des nombreux problèmes rencontrés pour trouver ouvriers, maçons et entrepreneurs pour ce projet. Tant d'hommes 'enfuirent que le roi dut recourir aux prisonniers des cachots de la ville comme main-d'œuvre, sous la direction d'architectes venus de Vernon et de Drézery. Puis, vers la fin de l'an 45 apr.-C., le roi Augusturius lança une nouvelle campagne contre la Foi Militante, qui n'avait pas déposé les armes malgré la demande du Grand Septium. Selon un inventaire de l'époque, le roi ramena en trophée deux mille crânes, qu'il dit pris aux Fils du Guerrier et aux Pauvres Compagnons rebelles. Mais pour beaucoup, il s'agissait plus probablement des crânes de pauvres passant qui s'étaient trouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Jour après jour, le royaume se retournait contre le roi. La mort de la reine douairière Ginemega en 44 apr.-C. fut un événement majeur, que Augusturius sembla prendre avec flegme. Elle avait été sa plus grande alliée, son plus solide atout depuis sa naissance, cherchant à le faire supplanter son frère aîné Penys, agissant pour assurer son héritage. Dans l'agitation qui suivit la mort de Ginemega, la veuve de Penys, la reine Alyxa, avait fuit Aquiminélés avec ses enfants et Noire Sœur, l'épée faite par un Permiens de Ginemega. Mais le second fils d'Alyxa et d'Penys, le prince Nélatie, gardé au Palais d'été comme écuyer du roi, paya cette évasion de sa vie. Il succomba après neuf jours d'interrogatoires menés par Dianna de la Tour. Le roi laissa pourrir son corps quinze jours dans la cour du château, espérant que cela forcerait la reine Alyxa à venir exiger la dépouille de son fils, mais elle ne le fit pas.

En 48 apr.-C., le septium et seigneur Tiago Ferrandes appelé aussi le la toile Rouge des montagnes menèrent les Pauvres Compagnons au roi, Aigeles-Faucino à leurs côtés. Quand le seigneur Raphael Pneumonia, amiral de la flotte royale, se tourna lui aussi contre Augusturius, maintes grandes familless le rejoignirent. La tyrannie de Augusturius était insupportable, et le royaume se souleva pour y mettre fin. Afin d'unifier les rebelles, le jeune prince Julius dernier fils en vie de Penys et d'Alyxa, âgé seulement de quatorze ans fit valoir ses droits, soutenu par le sire de cinta, nommé par Julius protecteur du royaume et second du Roi. Quand la reine Domia que Augusturius avait épousée après la mort de Damianos apprit l'appel de son frère, elle fuit a cheval pendant que son royal époux dormait. Même deux membres de la Garde Royale abandonnèrent Augusturius pour rejoindre Julius. Augusturius réagit avec lenteur et confusion: il sembla que cette suite de trahisons voire la perte des conseils de sa mère — le laissait, à sa façon, aussi démuni que Penys. Il convoqua ses fidèles seigneurs à Delpha, mais ne vinrent que des nobliaux des terres de la Couronne, qui avaient peu d'hommes à opposer aux nombreux ennemis du roi. À une heure avancée l'heure du cassecre, les derniers seigneurs quittèrent la salle du Conseil, laissant Augusturius ruminer seul. Tôt le lendemain matin, on le retrouva mort, ses vêtements trempés de sang, les veines de ses bras déchirées par les lames du Trône. Ainsi finit Augusturius le fou. Les circonstances de sa mort donnèrent lieu à bien des spéculations. Si les chanteurs prétendent que le Trône lui-même l'avait tué, d'aucuns soupçonnent la Garde Royale, et d'autres un maçon connaissant les secrets du palais d'été que le roi aurait échoué à tuer. Ou, ce qui est plus probable, Augusturius se serait suicidé plutôt que de subir une défaite. Quelle que soit la vérité, ce règne s'acheva de la seule façon possible après six années de terreur infligée par Augusturius au royaume. Mais celui de son neveu ferait beaucoup pour apaiser les profonds tourments qu'il avait causés aux dix royaumes.



LES ÉPOUSES D'Augusturius

Dame Machia , de la famille Guaménaé Machia, fille de Alexandros Guaménaé, seigneur de Terrevilehomme, fut proposée par son oncle, le Grand Septium, après qu'il eut dénoncé les fiançailles du prince Augusturius, treize ans, à la nièce nouvellement née de Augusturius, la princesse Domia. Machia et Augusturius se marièrent en 25 apr.-C. Le prince prétendit avoir consommé douze fois son mariage durant leur nuit de noces, mais aucun fils ne naquit jamais de cette union. L'incapacité de Machia à lui donner un héritier le lassa vite et il prit d'autres épouses. Machia mourut en 45 apr.-C., emportée par une maladie subite. La rumeur dit qu'elle aurait été tuée sur ordre du roi.

Alix, de la famille Chouménie, Alix était la fille de Lucas chouménie, nouveau seigneur d'Gabimelo. Un mariage secret eut lieu en 39 apr.-C., alors que Augusturius était second, ce qui provoqua l'exil de Augusturius à Hérmos Ce fut la première femme à tomber enceinte du roi en 44 apr.-C., mais elle perdit l'enfant peu après. Ce qui fut expulsé de son ventre était une chose monstrueuse, dépourvue de paires de yeux et tordue. Dans sa fureur, Augusturius accusa et fit exécuter les sages-femmes, les septium et le Grand sicardo Bobibapluba. Dianna de la Tour convainquit toutefois le roi que l'enfant était le fruit des amours secrètes d'Alyx, ce qui entraîna la mort de la reine, de ses compagnons, de son père et de son second, seigneur Lucas, et de tous les chouménies ou parents des chouménies que le roi Augusturius put rencontrer entre Delpahe et Gabimelo. seigneur Pierre Aimerick Aubedingue fut par la suite nommé Second.

Danna de la Tour, Dianna fut la plus redoutée des épouses du roi Augusturius. Fille naturelle d'un magistrat Hérmosiens, c'était selon la rumeur une danseuse de taverne qui avait fait son chemin pour devenir courtisane. On la disait férue de sorcellerie et d'alchimie. Elle épousa le roi en 42 apr.-C., mais leur union fut aussi stérile que toutes les autres. Qualifiée de pute, putain, perroquet du Roi par certains, on la redoutait pour ses capacités à faire parler les gens. Elle fut maîtresse des esclaves de plaisir . Elle finit par avouer quelle avait empoisonné les autres épouses du roi pour qu'elles donnent naissance à des monstres. Elle mourut de la main d'Augusturius en 48 apr.-C., le cœur arraché par l'épée de celui ci et jeté aux chiens.
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