Première rencontre diplomatique entre la Fédération d'Albel et le Reinaume d'Aumérine
Paradis, capitale fédérale d'Albel
Paradis, le 16 février 2003
En cette journée plutôt ensoleillée pour le mois de février, le gouvernement de Paradis s'apprêtait à accueillir la première visite diplomatique officielle d'une puissance étrangère depuis plusieurs années. Alors que cela faisait déjà près d'une décennie que le monde était traversé par un pic d'influence sans précédent des courants politiques isolationnistes, on assistait depuis quelques mois à une réouverture progressive des États sur le monde et une considération grandissante pour l'altérité. Les échanges économiques internationaux renaissants étaient naturellement suivis par la reprise des contacts diplomatiques, et c'est dans ce contexte que le Reinaume d'Aumérine s'était adressé au Département d’État albelais pour entériner les liens d'amitié historiques qui liaient les deux nations aleuciennes.
La main tendue par le gouvernement aumérinois fut naturellement saisie par les autorités albelaises qui, en plus d'accepter la proposition d'échange d'ambassades formulée par son partenaire, invita par ailleurs celui-ci à une rencontre diplomatique officielle sur son propre sol. Le gouvernement fédéral accordait une grande importance à ce sommet, y voyant l'occasion d'un rapprochement concret et durable avec le Reinaume, qu'il considérait comme le potentiel partenaire le plus fiable de la Fédération sur le continent aleucien. En effet, la République du Satral semblait encore trop léthargique pour qu'un rapprochement soit envisagé, tandis que l'Arkencheen suscitaient un priori plutôt négatif à Paradis, surpris par l'annonce de la privatisation sans consultation préalable des détroits des Îles Fédérées, risquant de nuire gravement au commerce international transitant par la Mer des Campos Azules.
L'enthousiasme du gouvernement albelais, qui s'était déclaré prêt à se faire représenter par le Président de la Fédération en personne au cours de cette entrevue, avait néanmoins été rapidement calmé par la diplomatie aumérinoise, laquelle avait répondu en annonçant le déplacement de son Ministre des Affaires Étrangères uniquement. Les autorités fédérales voyaient en cette rétrogradation hiérarchique l'expression évidente par le gouvernement aumérinois d'une volonté de ne pas précipiter son rapprochement avec la Fédération d'Albel, préférant établir en ce jour un premier contact avant le potentiel établissement ultérieur de relations plus étroites. Paradis s'était adapté à la communication tacite de son partenaire en limitant sa représentation à sa seule Secrétaire d’État aux Affaires Diplomatiques, Ségolène Poltanova, qui s'était par ailleurs personnellement chargée d'assurer les premiers échanges épistolaires avec son homologue aumérinois. Elle accueillit celui-ci devant la nouvelle ambassade du Reinaume à Paradis, sous les flashs des appareils photo des journalistes qui immortalisèrent la poignée de main entre les deux dignitaires.
Ségolène Poltanova
Secrétaire d’État aux Affaires Diplomatiques
Je vous souhaite la bienvenue à Paradis, Excellence. J'espère que votre voyage fut agréable.