17/12/2016
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Activités étrangères en Drovolski

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Activités étrangères en Drovolski

Ce topic est ouvert à tous les joueurs possédant un pays validé. Vous pouvez publier ici les RP concernant les activités menées par vos ressortissants en Drovolski. Ceux-ci vous permettront d’accroître l'influence potentielle de votre pays sur les territoires locaux. Veillez toutefois à ce que vos écrits restent conformes au background développé par le joueur de Drovolski, sinon quoi ils pourraient être invalidés.
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Bannière du Journal Initative Kartvélie



Journal Indépendant de la Ville de Tbilgorod en Kartvélie



Bonjour à tous et à toutes, chers téléspectateurs,
En cette belle matinée du 28 septembre 2013, nous vous parlerons des premiers échantillons arrivés en Kartvélie ce matin,
dans un documentaire signé Stepane Alasania.

Paysage classique de la capitale du Drovolski
Paysage classique de la capitale du Drovolski

Bonjour à tous et à toutes, pour rappel, le Président de la Kartvélie, Monsieur Ivan Volkov, a rencontré le 21 septembre 2013 le Dauphin du Drovolski.
Le but de cette rencontre officielle était la collaboration diplomatique et économique avec la nation du Dauphin du Drovolski.
De nombreux sujets ont alors été abordés.
Cependant, un sujet important ayant engendré de nombreuses inquiétudes vis-à-vis de la population a été adopté,
le sujet de l'importation de ressources alimentaires venant du Drovolski, notamment du blé.

Alors pourquoi de telles inquiétudes, me direz-vous ?
Comme vous le voyez sur les images qui viennent d'apparaître à vos écrans,
nous pouvons constater que le Drovolski n'est pas un pays comme les autres.
Selon certaines agences internationales, ce serait même le pays le plus pollué du monde.

Cela laisse donc place au doute de nos concitoyens.
Le blé provenant du Drovolski est-il comestible, est-il conforme aux normes agroalimentaires de notre pays ?
Tant de questions auxquelles le Président a souhaité répondre avec des analyses dévoilées en exclusivité sur ce plateau.


Image des analyses du blé provenant du Drovolski
Image des analyses du blé provenant du Drovolski

Selon nos scientifiques kartvéliens, les analyses sont claires : le blé du Drovolski ne représente pas un risque pour la santé de nos concitoyens.
Cependant, prudence tout de même en gardant une consommation raisonnable et non excessive afin de rester en bonne santé.
En direct, la réaction d'artisans boulangers heureux d'apprendre la nouvelle.
En effet, grâce à ce blé, de nombreux commerces artisanaux pourront rouvrir leurs portes, qui étaient jusque-là abandonnés en raison des pénuries de céréales.


Merci à Stepane Alasania pour son documentaire.
Un format court afin de mieux comprendre les premiers échantillons de Blé arrivés en Kartvélie en provenance du Drovolski ce matin, très bien résumé.
En espérant que ce documentaire vous ait plu,
nous vous remercions pour votre attention.
C'était Helen Shaburidze avec la chaîne Journal Initiative Kartvélie, JIK.



Journal Initiative Kartvélie, JIK,
Consacré à l'arrivés des premiers échantillons de Blé en Kartvélie en provenance du Drovolski
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L’arrivée des velsniens au Nazum: le lancer de rolex



Il y a plus de 500 ans, l’historien et voyageur leucytalien Isaakios de Caria nous fit parvenir un témoignage évocateur sur les commerçants velsniens faisant halte à Théodosine : « Deux fois par an, nous vîmes le peuple de Léandre et de Velsna, voguer avec leurs noirs vaisseaux, et s’amarrer à la cité avec d’innombrables richesses. Ils posaient leurs draps à même la plage et y entassaient tout ce que la Terre pouvait porter de fabuleux. Ils vendaient de l’ambre de Manche blanche, de l’ivoire d’éléphant, des merveilles d’Aleucie et de par le monde. Rien n’existait qui ne put se vendre à bord de ces galères. La première année, il y n’eu que deux vaisseaux velsniens, l’année suivante il y en eu quatre, la troisième année ils étaient dix, dix à vendre tout ce que Théodosine pouvait vendre, mais à des prix deux fois moindre. Si bien que le Basileus ordonna que l’on refuse désormais aux velsniens l’accès aux ports impériaux. Les velsniens se vengèrent alors de leur commerce à l’arrêt, et incendièrent une dizaine de villages situés sur la côte avant de repartir. »


Bien entendu, tout cela est ancien, et les pratiques du négoce au long court ont heureusement bien changé. Entre temps, le réseau commercial velsnien s’est également replié quelque peu sur lui-même. Les décennies récentes n’ont pas fait de cadeau à la cité sur l’eau, qui a dû repartir sur des bases nouvelles pour s’enrichir. Et c’est ce qu’elle fit, par l’intermédiaire des industries du luxe, de la haute technologie et du montage fiscal. En 2014, la Grande République, qui paraît avoir rattrapé son retard, constitue ainsi la septième économie mondiale, malgré tous les « on dit » quant à la bulle spéculative dont les sylvois font état. Parallèlement à ce boom économique, la guerre civile qui frappait le pays s’est achevée, et avec elle, le gouvernement républicain peut désormais s’affairer à la reconstitution d’un réseau diplomatique et commercial digne de ce nom. Pour la première fois de l’Histoire, l’Etat, et non le secteur privé, était à l’origine d’un gigantesque plan d’investissement, à la fois dans le cadre des réparations de l’après-guerre, mais également dans la perspective de réinvestir dans le déploiement d’une stratégie commercial à long terme entre ses acteurs et des régions du monde dont le nom de « Velsna » semblait avoir disparu depuis bien longtemps. La Manche Blanche ne suffisait plus à satisfaire les offres proposées par les grandes entreprises qu’étaient le Groupe automobile Strama, le Groupe Laurenti Alfonso, la banque Oliveira, la banque Falieri… Il devenait clair que le regain de stabilité dans la plaine velsnienne allait libérer ces énergies, qui étaient à l’ardente recherche de nouveaux marchés à n’importe quel prix, en plein dans une dynamique d’un enthousiasme indescriptible d’ouverture économique sur le monde.

Le gouvernement velsnien, à l’écoute de ses entreprises et désormais libre de ses luttes internes passées, ne se fit pas prier afin de préparer le terrain en perspective de rentrées fiscales nouvelles. Et son attention, à lui et à ses acteurs privés, avaient l’air de se focaliser sur le Nazum. Il y avait des signes, par-ci par-là depuis plusieurs semaines, plusieurs mois même. La publication du rapport DiGrassi sur les perspectives commerciales den Velsna au Nazum fit l’effet d’une bombe dans les milieux d’affaire velsniens. Si bien que la plupart comprirent qu’il fallait monter dans le bateau très rapidement afin de ne pas se retrouver sur le carreau, et à la traîne de la concurrence ? Cette publication fut rapidement suivie d’une reprise brutale de l’activité de transport maritime dans le Septentrion velsnien, en l’occurrence l’île de Tercera située au nord du Nazum, et qui pendant des siècles fit office de port avancée à proximité du détroit du Nazum. Le trafic maritime avait été multiplié par trois depuis l’annonce du Triumvir DiGrassi. Rapidement après, des diplomates velsniens furent aperçus dans l’étrange contrée de Drovolski, et le lendemain, on eut rapidement appris que ces derniers avaient arraché une concession commerciale et militaire à l’entrée de la mer de Blême. Des cargos velsniens intégralement remplis de denrées alimentaires affluaient désormais dans ce que les velsniens baptisaient désormais « le pays gris », en référence à l’absence notable de faune de cette région aux apparences désolées. Par cet acte d’accord commercial, les velsniens avaient semble-t-il la volonté de créer leurs propres voies commerciales plutôt que de recourir aux autorisations de navigations des propriétaires des canaux reliant la Leucytalée à la Blême. Un pas de plus vers ce que le nouveau gouvernement considérait comme une nécessaire indépendance vis-à-vis de tout acteur étranger.

Les signaux ne cessaient de se multiplier. Parmi cette accumulation de changements, le nouveau gouvernement velsnien vit alors une évolution majeure de son conseil communal : désormais, un bureau spécialement dédié au grand commerce, complètement détaché donc du traditionnel « bureau dui maître des balances », fit son apparition. Et le comble : ce dernier s’arrogea également le portefeuille de la diplomatie (en temps de paix seulement) qui était auparavant dévolu au Maître de l’Arsenal. Le Sénat plaça sa confiance en son excellence Valeria Cavalli, qui parait-il, était la femme déjà responsable de l’accord avec Drovolski.

Dernier signe du réinvestissement du Nazum par la Grande République : l’île de Tavaani, l’unique possession velsnienne située de l’autre côté du globe, avait également recouvré une certaine activité portuaire, des cargos provenant de Drovolski s’entassant de plus en plus dans ses ports. Ce n’était pourtant pas dans les habitudes des quelques 40 000 habitants de ce petit monde insulaire d’assister à une telle activité. De toute évidence, cette activité n’allait pas être limitée au territoire velsnien, et allait affecter toute la région pour le meilleur et également pour le pire, pour ceux voyant d’un mauvais œil l’arrivée de ces étrangers.

C’est ainsi qu’un beau matin, les wanmiriens de Jalitaya furent confrontés à un bien curieux spectacle. Les « noirs vaisseaux » recouverts de goudron relatés par Isaakios de Caria il y a 500 ans avaient laissé la place à de grands porte-containers, lesquels affluaient désormais dans les installations portuaires de la métropole wan. En l’occurrence des navires appartenant à la société navale Laurenti Alfonso, lesquels transportaient en priorité des véhicules de facture Strama produits dans les usines de Saliera, en Eurysie. Depuis les quais, les passants wanmiriens ont pu assister à une bien étrange tradition de la part des marins velsniens : le lâcher d’argent. A chaque fois que des commerçants velsniens entraient dans un territoire nouveau dont ils n’avaient pas encore effleuré le sol, ceux-ci distribuaient aux premiers civils qu’ils voyaient un échantillon de ce qu’ils apportaient, et ce gratuitement. On lançait alors aux wans des montres de luxe, de belles étoffes, avant même de faire cadeau d’une Strama à un passant plus chanceux que les autres. C’était là uen pratique courante à Velsna pour fidéliser et se constituer une clientèle politique au sein des élites velsniennes, une forme de communication que les entreprises avaient repris à leur compte. Mais du reste, le premier cargo velsnien abordant les côtes du Wanmiri était surtout chargé de ces petites automobiles au prix modeste et défiant toute concurrence. L’observation d’Isaakios de Caria se confirma au sujet des prix : les velsniens mettaient un point d’honneur à casser les prix partout où ils allaient, quitte à y perdre dans un premier temps au change.

Le Groupe automobile Strama, fort des erreurs d’un certain Toni Herdonia dans ce même pays, s’était bien renseigné sur les besoins de la population sur place, dans le cadre d’une étude de marché des plus sérieuses. Le Wanmiri était un pays émergeant qui commençait tout juste à se rattacher au monde, mais dont les progrès technologiques dans certains domaines étaient fulgurants. Ses industries concurrençaient déjà Velsna dans le domaine de la construction navale et de l’armement, voire les surpassait en certains points. La population, probablement en quête d’une plus grande mobilité et de moyens nouveaux de parcourir leur pays, devait être dans le besoin d’un véhicule pratique, ne nécessitant pas beaucoup d’entretien dans un pays où les concessions sont encore rares, et qui présentait l’avantage d’afficher un prix particulièrement abordable. Strama produisait de tels véhicules en Eurysie depuis des décennies. L’occasion était trop belle.

Mais le Wanmiri n’était pas le seul marché cible du Nazum. Il fallait contenter les besoins de ce que les velsniens appelaient « le pays du sucre », et qu’ils identifiaient comme étant les « maîtres du Nazum » : la Jashuria. Ce pays constituait un marché bien différent de son voisin. Ici, il était plus à propos d’y vendre des produits de luxe et de sophistication qui auraient la satisfaction d’une classe moyenne et supérieure pleinement développée, exacerbant son égo par le besoin de s’accrocher des bijoux et de riches accessoires autour de son poignet, de ses doigts ou de son cou.

Pour finir, cette irruption soudaine de tous ces commerçants et entreprises n’allaient pas sans son pendant politique. Il fallait s’attendre dans les prochaines semaines, à une multiplication des demandes d’ambassade partout autour de la mer Blême et au Nazum. La présence soudaine de Velsna posait une question à tous les peuples du Nazum : s’agissait-il d’une opportunité de développement, ou d’une porte ouverte à un facteur d’instabilité supplémentaire ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces velsniens ont laissé partout où ils sont allés, une impression pour le moins ambivalente…
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Projet: Conférence de Velcal
Pour la formation d'une ligue de défense de nos intérêts communs


"A toutes les forces de bonne volonté en ce continent et du reste de ce monde, j'en appelle à toutes les nations libres et désireuses de le rester, du danger que représente ces choses qui composent notre paysage politique eurysien actuel. Ces organisations supra-nationales qui défigurent le sens du mot "souveraineté" et qui se servent de tout leur poids pour interférer dans l'existence de ceux ne désirant que la tranquillité d'âme, d'esprit, et dont l'unique volonté est d'exister dans la paix de leur foyer, sans que l'on ait à les invectiver de vivre d'une mauvaise manière. Que ces Hommes soient libres de vivre selon leurs valeurs et conscience propre, c'est là mon seul désir. La Grande République de Velsna sera toujours l'ennemie de toutes les volontés d'hégémonie d'un petit groupe de nations, quelle que soit les valeurs dont ces dernières se targuent ou les convictions politiques qu'elles brandissent. Cela n'a toujours et éternellement que la même finalité: une hégémonie politique, économique, culturelle ou les trois à la fois. Je suis de ces hommes qui estime que c'est la seule volonté d'un peuple qui est légitime à la direction qu'il prendra: si celui-ci désire la démocratie, que l'on ait pas à lui imposer par les armes, et il en va de même avec le communisme et tous les régimes ne mettant pas en péril le droit de leurs voisins à faire de même. OND, Liberaltern, ONC...ce sont là des appellations différentes pour une même méthode de terreur et de pression politique sur les petits, les faibles et les nations isolées. Le seul horizon politique auquel ces nations ont le droit est le suivant: quand est-ce que notre tour sera venu d'être la cible d'une intervention criminelle d'une armée qui causera bien davantage de mal que de bien à notre patrie ? Alors que le sens de l'Histoire devrait être dédié aux particularismes et à l'exception que représente chacun d'entre nous, nous nous complaisons à éterniser un monde ne nous laissons d'autre choix que la conformité. La conformité ou la disparition, tels sont les deux seuls choix de ces nations.

C'est pourquoi, en vertu de l'état politique désastreux d'un monde partagé entre des organisations au but noble, mais dont la finalité est mortifère, que nous annonçons le présent projet validé par le Sénat des Mille de la Grande République de Velsna: à savoir la mise en place d'une Ligue d’États souverains et indépendants, dont le seul et unique but sera la préservation de leur indépendance à tout prix. Notre organisation ne sera pas une union économique, ni même une union politique ou culturelle artificielle et dont les contraintes seraient bien trop nombreuses à notre goût. Il ne s'agira pas là non plus de nous affilier à raison d'une idéologie commune, car nous n'avons que faire que de la manière dont vous concevez votre monde. Il ne s'agira en réalité là que de deux choses: un pacte défensif commun, et uniquement dans ce cas de figure, et la mise en place d'un marché de l'armement interne à tarifs préférentiels. Ni plus, ni moins, car nous pensons qu'il n'y a guère meilleure organisation supra-nationale que celle que l'on voit le moins souvent.

En vertu de ces principes que l'on pourrait qualifier à juste titre de minimaliste, nous n’exigerons des futurs intéressés que deux choses:
- De ne faire partie d'aucune des trois organisations suivantes: ONC, OND ou Internationale Libertaire.
- De respecter votre engagement vis à vis de ce pacte de défense, qui mettra en jeu nos paroles et notre dignité."



- Matteo DiGrassi, Sénateur des Mille de la Grande République de Velsna, Maître du Bureau de l'Arsenal, vainqueur des achosiens et des landrins, restituteur du Sénat




Si vous êtes intéressés par ce projet, veuillez remplir ce formulaire dans l'éventualité d'une conférence qui se tiendra en la cité de Velcal, en Grande République de Velsna:

[b]Entité participante (nom complet du pays):[/b]
[b]Nom du représentant ou de la représentante:[/b]
[b]Observations personnelles et attendus de cette future organisation:[/b]
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Centre 1 du Drovolski

thylacine corporation logo

Suite aux accords de coopération signés avec Bonsecours, la firme pharmaceutique Thylacine Corporation avait inauguré en toute discrétion ses nouvelles installations au Drovolski, au sein du Centre 1, l'une des les trois villes du Kansen-shō. Ces accords très avantageux pour la multinationale lui permettait d'avoir carte blanche et toute latitude pour mener à bien ses projets de recherche et ses expériences dans un cadre législatif quasi sans limites ni restrictions, une véritable aubaine pour les scientifiques, médecins et chercheurs de la Thylacine Corporation.
Prenant ses quartiers au Centre 1, les personnels et employés de la Thylacine purent ainsi apprécier le charme tout particulier de ce territoire austère, aride, et tout en nuance de gris. L'air était considéré comme à peine respirable voilà pourquoi il était tecommandé lors des sorties extérieures de porter un masque de respiration type FFP4.


camion de l'Unité de Confinement
Transport de troupes blindé de l'Unité de Confinement

Comme convenu, l'unité spéciale paramilitaire spécialisée dans les évènements NRBC et le contrôle de la contamination, l'UC prit également possession des lieux, établit un périmètre de sécurité et commença à installer des check-points, des postes de contrôles, et renforça le dispositif de clôture électrifiée, d'un réseau de caméras miniatures par infrarouge et à détection optique. L'UC se déploya bien entendu à l'intérieur du site, mais aussi au niveau du périmètre extérieur. Des hélicoptères polyvalents, des véhicules de transport blindés et des avions de transport hybride destinés à convoyer le matériel et les équipements vinrent compléter les effectifs de la Thylacine. L'entreprise ne laissait jamais rien au hasard, et savait qu'au vu de ses activités, la sécurité ne pouvait pas être négligée, et un haut niveau de vigilance se devait d'être maintenu à tout moment, à la fois pour exercer une surveillance de l'extérieur des locaux, mais aussi de l'intérieur...


soldat de l'UC
Un S.S de la Thylacine (Soldat Spécialisé) NRBC de l'Unité de Confinement

L'un des projets phares de la Thylacine était l'étude et le développement de la cryogénisation humaine, un projet portée par le gouvernement fédéral des Provinces-Unies dans son programme d'exploration spatiale le fameux programme Søvengard 2020

auteur a écrit :Projet Secret : Installation Jütland
  • Effectifs des sujets : 150 ( 80 hommes, 50 femmes, 20 enfants de moins de 16 ans)
  • Personnel scientifique engagé : 45 chercheurs, ingénieurs, et médecins.
  • Personnel technique et de maintenance nécessaire : 90 personnes.
  • Personnel de sécurité de l'UC affecté au projet : 70 SS (Soldats Spécialisés)
Rapport Technique de l'Installation Jütland

Les infrastructures de l'installation Jütland a été conçu pour tester les effets à long terme d'une hibernation sur des sujets humains inconscients de leur situation. le personnel de sécurité de l'UC est responsable du maintien de l'intégrité de l'installation et de la surveillance des activités du personnel scientifique et technique. En aucun cas le personnel n'est autorisé à dévier des tâches qui lui sont confiées tout acte de subordination ou d' ingérence dans les opérations scientifiques de l'installation constituent des infractions majeures autorisant le personnel de sécurité à faire usage de leurs armes.
Tout acte de sabotage avéré se verra sanctionné d'une peine pouvant aller de l'internement forcé sans durée de limitation à la délivrance de la peine capitale, selon la gravité des actions commises.

Admission des volontaires :

Après avoir reçu l'avis d'activation de la compagnie, l'ensemble du personnel est tenu de se rendre à la zone d'entrée A34 pour participer à l'accueil des volontaires, le personnel de sécurité sera chargé du maintien de l'ordre et devra s'assurer qu'aucun volontaire ou membre du personnel ne quitte l'installation. Ce dernier sera habilité à faire usage de ses armes pour éviter tout renoncement ou fuite de l'un des volontaires. Il est fort recommandé d'user de mensonges et de se montrer extrêmement rassurant et bienveillant pour obtenir la confiance et la soumission des volontaires. Dans le pire des cas, le personnel médical sera autorisé à administrer des sédatifs aux sujets les plus récalcitrants. Le personnel scientifique sera responsable de la préparation des sujets et devra les accompagner jusqu'à leur capsule expérimentale cryogénique respective. Les sujets qui ne seront pas sur les listes et formulaires d'admission seront sommés de se tenir à l'écart avec l'aide du personnel de sécurité. Invoquer une raison médicale pour éviter toute question. Si nécessaire une fois tous les sujets et volontaires installés dans leur chambre de conservation cryogénique, se débarrasser des indésirables quel qu'il soit. En cas de sujets supplémentaires, nous conseillons la redirection de ces sujets vers le bâtiment de résidence temporaire, en vue d'une affectation future à un autre projet de recherche. La matière biologique humaine ne doit pas être gaspillée.

L'installation vise également à étudier les effets à long terme d'un confinement d'un groupe de scientifiques chargés d'une mission. Cette étude permettra également de rendre compte des effets physiologiques et psychologiques sur les missions complexes que peuvent constituer l'exploration spatiale.
Rappel : l'entrée de l'installation Jütland ne doit être ouverte en aucun cas et être verrouillée de l'intérieur, et de l'extérieur. Seuls les personnels habilités avec une autorisation de niveau 5 peuvent sortir de l'installation.

Personnel scientifique :
Les membres de l'équipe de recherche doivent surveiller quotidiennement les fonctions vitales des sujets cryogénisés. L'activité cardio-pulmonaire et cognitive en particulier doit être enregistré toutes les heures. Les interventions d'urgence visant à sauver la vie d'un sujet sont autorisés uniquement si plus de 80 % de la population totale des sujets a péri en état de suspension cryogénique et ne doivent en aucun cas interrompre cet état. Prioriser en cas d'urgence le sauvetage des sujets "enfants", les données de ces volontaires particuliers sont plus rares et donc plus difficiles à obtenir. Nous encourageons les recherches effectuées indépendamment qui seront laissés à la discrétion du Directeur de Recherches.

Sécurité :
Des patrouilles de sécurité constante seront organisées sur la base d'une rotation toutes les 6h. Un protocole de sécurité prioritaire comprendra au minimum la surveillance de signes d'intrusion, la vérification de fuites atmosphériques, la résolution des conflits au sein du personnel, l' application stricte des règlements définis par le Directeur de Recherches, et l'application des règlements définis par la compagnie. En cas d'alerte de niveau Rouge, l'UC est autorisé à déclencher le Protocole d'Urgence de Sanitation et de Désinfection Totale.
Étant donné la nature de l'installation Jütland il est attendu du personnel de la Thylacine qu'il exécute des tâches dépassant ses qualifications habituelles telles que la cuisine, la maintenance et l'entretien des installations spéciales. La répartition exacte de ces tâches est laissée à la discrétion du Directeur de Recherches.

L'installation constitue une mission à long terme, le personnel est donc tenu d'effectuer des tâches de recherche et de maintenance de base dans l'installation Jütland jusqu'à l'émission du signal de fin d'étude. En l'absence de signal de fin d'étude de la part de la direction de la Thylacine Corporation, le Directeur de recherches peut décider d'évacuer l'ensemble du personnel au-delà de 360 jours de confinement. En revanche, le personnel n'est en aucun cas autorisé à quitter l'installation tant qu' aucun signal de fin d'études n'a été envoyé par les responsables de la compagnie ou tant que la période de confinement obligatoire dans l'installation n'est pas terminé. Tout membre du personnel contrevenant à ces directives pourra être "neutralisé" par le personnel de l'UC.

Note Confidentielle de la Thylacine au Directeur de recherches :

L'installation Jütland est conçue pour tester les effets à long terme de l'hibernation sur des sujets humains inconscients de leur situation ou des objectifs réels, notre équipe sera affectée à la surveillance à court terme des fonctions cognitives et cardio-pulmonaires des sujets. La surveillance à long terme sera géré à distance par les scientifiques de la compagnie. Il est essentiel que l'hibernation ne soit interrompue en aucune circonstance même pour sauver la vie du sujet. Veuillez considérer tous les membres de votre équipe comme des employés remplaçables. Tout insubordination ou tentative d'évacuation prématurée de l'installation Jütland sera considéré comme une violation majeure du règlement de l'entreprise et pourra être sanctionné comme il se doit. Privilégier les capsules cryogéniques inutilisés pour vous débarrasser des cadavres ou utiliser le circuit d'évacuation vers les centre de retraitement extérieurs.

Note personnelle du Directeur de Recherches :

J'ai longtemps rêvé de mettre au point un système de congélation cryogénique à la demande en format portatif et le Cryolator est ma tentative la plus récente. Si je réussis, la Thylacine me confiera à coup sûr une énorme promotion, et peut être même une place au Comité de Direction aux côtés de Jürgen Applewhite. Heureusement que dans l'installation Jütland , nous ne manquons ni de produits chimiques ni de composants radioactifs dont j'ai besoin pour perfectionner ce prototype. C'est une bonne manière de s'occuper en attendant le signal de fin d'études.

Il se passe quelque chose d'étrange à la capsule cryogénique numéro C3 le sujet semblait avoir des palpitations cardiaques rien de grave mais inhabituel. Nous nous sommes rendus compte juste à temps qu'il y avait un problème de débit d'alimentation en azote concentré au niveau de la baie cryogénique de la capsule. Un peu plus et le sujet aurait commencé à dégeler. Etrange, je soupçonne un problème au niveau des systèmes de commande à distance de la compagnie qui ont peut-être envoyé un signal erroné. Il va falloir faire attention j'espère que leur système seront fiables que nous aurons évacué le personnel .

Notre premier sujet décédé est un enfant de 12 ans. C'est vraiment pas de chance. Il semblerait que le processus soit plus invasif que nous ne le pensions au départ. J'ai demandé une autopsie complète et il semblerait qu'il se soit noyé dans son cryotube, ses poumons étaient remplis de dihydrogène liquéfié. Bizarre, car sa capsule n'était pas remplie de liquide. Bref, direction le circuit d'évacuation.

Un des S.S de l'UC vient d'abattre d'une balle dans la tête l'un des techniciens de maintenance qui s'occupe des compteurs à oxygène. Soit disant qu'il l'a surpris en train de sectionner l'un des es câbles d'alimentation électrique. Ces types sont parfois trop nerveux et ont la gâchette facile, cela étant dit, cela a été un bon message envoyé au reste du personnel pour qu'ils ne tentent pas des choses stupides ou inconsidérées. Je dois dire que je n'apprécie pas toujours leurs méthodes mais on ne peut nier qu'elles soient efficaces.

Dr. Gunnar Swansson

baie cryogénique
Baie cryogénique de l'installation Jütland
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Les voitures électriques se développent en Sylva, et le CMD est le premier à en profiter !

Avec le développement d'énergies vertes et de politiques toujours plus ouvertement écologiques, les petites citadines électriques ont le vent en poupe. De taille très raisonnable et de structure légère, ces véhicules s'avèrent extrêmement intéressant avec des prix comparables à du thermique sur la durée et une empreinte environnementale moindre. Le coût est souvent reproché à cause du remplacement de la batterie, mais tenant compte de l'usure moteur moindre (avec très peu de pièces mobiles à ce niveau) et de l'électricité abordable en Sylva contrairement à l'essence, ces petites voitures électriques s'avèrent rapidement comparables financièrement aux modèles thermiques. Quant à l'empreinte environnementale, elle est définitivement inférieure, même en situation pessimiste, et Sylva est loin de l'être avec un développement accéléré du nucléaire ou renouvelable.

Mais cette question des batteries, au cœur des discussions sur le coût ou l'empreinte écologique qui serait apparemment sous-estimée à cause des besoins en terre rare, amène à une décision qui fait parler en Sylva : se fournir en grande partie depuis le CMD. Si le pays est connu pour son empreinte carbone réduite grâce à son parc électrique nucléaire ultra-développé et des méthodes d'extractions et purification des minerais alternatives avec des fours électriques, il n'en reste pas moins terriblement pollué sur d'autres points, rendant quelque peu douteux les soi-disant avancées écologiques de voitures électriques dont les batteries dépendent du giron des pluies acides.

Pour autant, un ensemble d'éléments contredisent ce discours, ou plutôt, mettent en avant les incohérences. Le premier est de s'attarder spécifiquement sur le lithium des batteries de voitures électriques, quand l'ensemble des éléments, sur les modèles thermiques comme électriques, ont besoin de terres rares et additifs pour obtenir des alliages et composites de qualité. Critiquer une prétendue infériorité sur le plan environnementale de la voiture électrique par rapport au thermique parce qu'une partie de ses matières premières viendrait du Drovolski sous-entendrait que les modèles thermiques ne dépendent pas du même fournisseur, ce qui est complètement faux.

Les besoins miniers pour mettre sur le marché ces nouveaux modèles de véhicules électriques vont quoiqu'il en soi occasionner une évolution des besoins, notamment au niveau du lithium, mais également néodyme ou cobalt. Il est par ailleurs à noter que ce ne sont pas que les voitures électriques, mais aussi l'ensemble du parc de transports en publics qui vont progressivement s'électrifier, mobilisant toujours autant de minerais stratégiques pour les moteurs et les batteries (dans une mesure variable dans ce second cas, en fonction de la connexion ou non des engins au réseau, comme c'est par exemple le cas dans un train électrique).

La disponibilité du CMD permet une nouvelle fois de mettre en avant la proximité industrielle entre le Drovolski et le Duché, ce dernier se réjouissant toujours plus de ces rapprochements mutuellement bénéfiques. Le carnet de commande du CMD se retrouve ainsi remplis et son activité garantie de manière stable, tandis que les industriels sylvois peuvent compter sur un fournisseur fiable et abordable (et qui, à défaut de ne pas rejeter de composés toxiques dans l'air, à une faible empreinte carbone).
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Centre 1 du Drovolski

thylacine corporation logo

Dans une annexe au centre 1 une foultitude de volontaires était rassemblée par les hommes de l'Unité de confinement, en rangs serrés, s’assurant de la bonne marche et de la discipline au sein des cohortes d’unités humaines, le nouveau matériel biologique indispensable aux projets de recherche scientifique de la Thylacine.
Un panel répondant à des critères bien précis avait été sélectionné à l’aide des autorités du Drovolski et sous le patronage bienveillant de Bonsecours, qui tenait à fournir à son partenaire industriel des sujets de qualité. Ces derniers devaient être des hommes et des femmes âgés entre 16 ans et 55 ans, en bonne santé, ne présentant aucun trouble neurologique, ni aucune affection respiratoire, et considérés comme mentalement stables, c’est à dire ne souffrant d’aucune pathologie psychologique ou psychiatrique, ce qui en soit n’était pas si facile à trouver dans un pays tel que le Drovolski.
Dans tous les cas, près d'une cinquantaine d'individus répondant à ces critères étaient alignés et marchaient silencieusement et docilement vers les salles de tests et cellules spécialement conçues pour accueillir les sujets.


cellules du laboratoire

Projet gaz hallucinogène anti emeutes “Halicogenics”®:

auteur a écrit :Experience n° 56-X

Données préliminaires du projet :

  • Protocole de test : 59-211-01b
  • application : gaz anti-émeute
  • véhicule de libération : grenade à fragmentation
  • Concentration particulaire : 0.25 mg/L
  • niveau de dangerosité : niveau 3
Rapport d'expérience : . Le test a été réalisé à 1,5 fois la dose recommandée par le département R&D.
Deux sujets sur 5 blessés par l'explosion dont un très grièvement puisqu'un membre inférieur a été arraché. Le sujet démembré a été extrait pour que lui soit administré une cautérisation expresse et un garrot afin de stopper l'hémorragie. Il a ensuite été réintroduit rapidement dans la salle de test afin d'observer les effets du gaz sur un sujet atteint d'un trauma sévère.
Cinq sujets sur 5 souffrent d'une rupture traumatique des glandes surrénales dues à l'exposition au gaz
Un sujet sur 5 a subi un décollement rétinien et a perdu près de 80% de ses capacités oculaires.
Effets constatés : hallucinations multiples, comportement imprévisible, agressivité exacerbée folie furieuse.

Conclusion : “Halicogenics”® présentent de bons résultats préliminaires et la diffusion de la molécule active par voie respiratoire jusqu'aux connections synaptiques des sujets est plus rapide que prévue. Les comportements imprévisibles et impressionnants des sujets les rends totalement inaptes à tenir debout et à avoir une attitude rationnelle. En revanche, leur tendance autodestructrice ou à attaquer tout ce qui passe à leur portée peut être un problème....

Un sujet
Un sujet volontaire soumis aux effets de l'Halicogenics®

Test à 2 fois la dose recommandée :
Quatre sujets sur cinq tués lors d’un combat à main nue qui s'est ensuivi suite à un accès de rage collectif. Les sujets semblent avoir vu leurs capacités cognitives totalement anesthésiées, ainsi que leur capacités de jugements et de discernement ont été abolis en moins de 2 minutes.
Un sujet sur cinq est décédé pour cause de crise cardiaque survenue après de violentes convulsions.

Rapport d’autopsie : le sujet KL-18 présentait une défaillance de la valve aortique qui n’a pas été détectée lors des examens cliniques préliminaires. Envoyer un rapport à Bonsecours pour leur signifier une anomalie dans leur protocole de détection des anomalies cardiaques. Les sujets ne doivent présenter aucune pathologie particulière qui peut fausser les résultats des tests et les conclusions scientifiques potentielles.

Conclusion : Les résultats sont similaires au test initial précédent. Les taux nécessaires à une dispersion à grande échelle provoque des poussées d'adrénaline massives incontrôlables rendant les sujets capables d’adopter un comportement erratique, compulsif et ultraviolent. Les hallucinations diverses et extrêmement prégnantes expérimentées par les sujets exacerbent ce comportement. Les hallucinations reportées sont décousues et semblent très éloignées de toute réalité. Les sujets évoquent des nuages rouges en forme de crâne humains, des horloges renversées lévitant dans l'air, et des arbres en forme de pieuvres suintant une substance verte et visqueuse.
Recommandation suite au test : modifier le substrat chimique pour atténuer la nocivité du gaz

sujet forte dose
A forte dose, “Halicogenics”® semble provoquer des effets pour le moins inattendus et potentiellement indésirables





auteur a écrit :Expérience n°99-T

Données préliminaires du projet :

  • Protocole de test : 27-391-04
  • Produit : irradieur hallucinogène
  • Application : décontamination de terrain
  • véhicule de libération : respirateur de classe 4
Rapport de terrain observé dans notre simulateur à grande échelle :

49 des 50 contaminants biochimiques relâchés en milieu ouvert ont été neutralisés
13 sujets sur 23 ont été victimes de dose mortelle de radiation et sont mortes quasiment sur le coup
10 sujets ont été partiellement irradiés et ont vu certains de leurs tissus et organes internes brûlés de manière irréversible. Les sujets sont tous décédés après plusieurs jours de souffrance. Dans un geste ultime d'humanité, certains d'entre eux ont été euthanasiés. Leurs cris de douleurs et leurs hurlements au milieu de la nuit perturbaient la productivité et la concentration de notre personnel scientifique.
La salle de test a été fortement irradiée, la totalité du système d'isolation doit être remplacée
conclusion : envisager de transférer le produit à la recherche d'armement mortel, et l'alimentation a besoin d'être améliorée. En outre son poids actuel de 940 kgs est totalement inadapté au déploiement sur le terrain.
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Logo de la M.I.R.A.
Date de la Transmission: 12 Juillet 2015
Expéditeur: Calar
Pays d'Expédition: Drovolski
Pays de Réception: Antares
Code d'Identification: OPAS-1862-VASQ
Chiffrage: Xipher (Maximal, indéchiffrable)



Rapport de Calar:
(Agent de la MIRA attaché à la surveillance de la Ville de Meslovarde, Service de Renseignement Antarien)

Supérieurs,

Si je vous contacte à ce jour, c'est dans un certain esprit d'alarme. Nul n'est supposé se contenter de comprendre ce qui l'entoure, ne serait-ce que pour les conséquences engendrés par celles-ci. Mais si nous nous concertons aujourd'hui, ce n'est point pour un simple rapport. Remettons les marque pages là où ils se doivent de rester ainsi.

Je débuterai par compléter la mission qui m'a été conférée et rédiger un rapport quotidien sur mes observations. Meslovarde, comme je le dis souvent, est une assez vaste ville. Si le soleil ne s'y couche jamais, c'est qu'il n'y apparaît pas non plus. Le nombre d'industries qui masquent le ciel de nuages artificiels est ahurissant. Mais passons, je ne suis pas ici que pour critiquer un lieu. Mais il est nécessaire d'établir cela. Car oui, Meslovarde et le Drovolski dans son entièreté est une gigantesque entreprise, pas seulement un pays. Des personnes travaillent, des entreprises contactent d'autres pays. N'avions nous jamais reçu une missive de la part de l'Etat Drovolskien lui même ? Seulement leurs entreprises cherchent à nous sommer, des entreprises qui représentent à ce jour un certain danger pour notre nation. Oui, notre intégrité est en effet en jeu. Et la rencontre dont j'ai fait part ne fait que confirmer mes soupçons.

Hier soir, j'ai effectué ma rotonde comme par mon habitude. Je me dirigeais vers le bureau de l'entreprise dont nous avons parlé et que je surveillais depuis maintenant deux semaines. J'avais obtenu une position assez haute dans la hiérarchie pour pouvoir obtenir les informations que nous recherchions. Comme vous vous en doutiez et comme nous le savions bien, des suspicions s'étaient dressés ces derniers temps envers ces entreprises pour des objectifs sous-jacents face à notre économie plus particulièrement. Ce que j'ai pu constater va bien au delà de ce que j'aurai bien pu penser, que d'aucuns dans notre organisation auraient pu imaginer. Ces individus ne sont pas que des acharnés de la propagande industrielle, ils ne sont pas seulement attirés par les "bonnes affaires". Non, ce sont de réels charlatans. Pas de ceux qui arnaquent des touristes, mais de ceux qui font tomber les nations sous leur régence. Dans les bureaux, en effectuant les tâches m'étant données, j'ai réussi à déceler des parcelles de conversation. J'ai récupéré les micros que j'avais celé autour des points de contacts et de discussion et j'en ai appris beaucoup sur leurs planifications d'activités. Il me semblerait, avec analyse immédiate, que les récents accords passés entre l'Etat d'Antares et ces entreprises sont en réalité des contre-échelons, des sortes de pièges économiques dans lesquels nous nous sommes engouffrés. J'ai noté les détails, mais il ne me semble pas judicieux de vous les transmettre désormais. Je vous les remettrai en personne, lorsque je serai de retour en Antares.

Je le répète, ce pays est très beau et doté de beaucoup de capacités. Mais ses sous-jaçances sont bien trop considérables pour établir des liens comme ceux-ci. Nous n'avons même pas une ambassade de leur pays chez nous, c'est qu'un problème se pose au niveau de la relation Etat-entreprise. Ainsi, je vous conseille d'arrêter toute opération jusqu'à nouvel ordre. Nous devons parler avec un gouvernement. Pas des sbires et des représentants.

Je suis rentré à l'hôtel où je résidais, j'ai plié toutes mes affaires et je me suis préparé à partir. Ma mission ici était accomplie, les suspicions de fraude de la part de ces entreprises ont été plus ou moins confirmées. Ces personnes là n'agissent pas dans notre plus grand bien. Ils agissent dans le leur, et le leur au dépens des autres.

Je n'ai laissé aucune trace, je n'ai jamais existé. Je n'ai donné de nom à personne ni d'informations. Mon infiltration s'achève ici, la mission est un succès. Lorsque vous recevrez ce message, j'aurai déjà quitté le Drovolski depuis bien longtemps. J'ai envoyé ce message stagnant comme veut la norme Xipher, et pour qu'il ne soit pas intercepté il a attendu dans les serveurs de l'entreprise dans laquelle je me suis infiltré. Si vous l'avez reçu, c'est qu'il est parti sans que leurs informaticiens s'en soient rendus compte. Il n'y a plus aucune voie de savoir que j'ai même existé à cet instant et dans ces lieux. Et pourtant, l'information a été reçue. Nous en discuterons plus tardivement, et nous prendrons des décisions ainsi.

C'est un honneur que de servir mon pays une nouvelle fois pour cette opération. Elle s'achève ici. C'est un succès.


Fin de Transmission
8740
La sécurité portuaire: un quotidien terrifiant



a


Les oiseaux chantonnent, les chats ronronnent, les rats rongonnent...Les oiseaux chantonnent, les chats ronronnent, les rats rongonnent...Les oiseaux chantonnent, les chats ronronnent, les rats rongonnent...

Encore et toujours la même chanson sur les quais bondés et brumeux de Mesolvarde. Des litanies apportées du pays vert au pays gris pour tuer le temps et oublier dans quel endroit on se trouve. Les velsniens sont toujours éternellement aux mêmes postes, surveillent les mêmes endroits et sont assignés aux mêmes missions. La collaboration avec le Drovolski a beau faire des heureux, ce ne sont pas les membres du personnel de la Marineria sur place qui crient victoire. Non pas que les locaux sont hostiles, loin de là...ils sont tout simplement absents.

Sofia est en poste depuis près de deux mois dans les installations portuaires de la cité-état grise, et mis à part quelques officiels de ce gouvernement qui se cache derrière des masques respiratoires, et des "unités de production" déposant et reprenant les marchandises sur les quais, elle n'a rien aperçu de la réalité de ce pays. Elle travaille avec des ombres et des êtres vêtus de combinaisons hazmat. Ils s'expriment tous de la même façon, ont la même démarche, sont aussi courtois que laconiques dans leurs mots. "Bonjour. Je viens récupérer la cargaison THX1138.", suivi d'un "Au revoir" une fois que l'équipe de la velsnienne s'est assurée du respect des normes de sécurité de la cargaison. Mis à part ces rares contacts, pas l'ombre d'un civil. Sofia ne sait même pas à quoi ils ressemblent sous les masques, et elle se demande si il existe des enfants en cette patrie. Elle ne connaît pas non plus de vieillards. Le mesolvardien type a entre 18 et 30 ans caché le visage caché derrière un éventail de protections environnementales. De temps à autre, on lui demande d'effectuer une ronde sur les quais, et elle contemple parfois, pendant de nombreuses minutes l'eau saumâtre qui stagne quelques mètres sous ses pieds, et dont l'odeur rappelle celle de la rouille des vieux tracteurs que son grand père gardait sans la grange de sa ferme au pays. Cette odeur réussit à pénétrer la combinaison, s'insinuer dans les narines...et elle démange terriblement, elle brûle parfois lorsque l'isolation de la combi n'est pas parfaite. On pourrait profiter du paysage...en théorie, mais c'est sans compter le fait que l'horizon est bouché par un épais brouillard qui émane des cheminées pour retomber sur les plaines et les rivages. Il est terriblement difficile pour les navires d'y circuler sans heurter l'un de ces îlots d'immondices dont certains font la taille de petits icebergs. Et pourtant, la Marineria est réputée pour avoir parmi le meilleur personnel de navigation au monde.

C'est dans cet univers que Sofia s'est plongée. Encore deux mois avant la prochaine permission , se dit-elle, impatiente. Car en plus de cette affectation difficile récompensée par un système de primes fortement incitatives, les militaires sur place sont peu nombreux afin de préserver l'anonymat contractuel existant entre la Grande République et Drovolski, ce qui réduit mécaniquement le temps des permissions au pays. Sofia a 22 ans, elle est une citoyenne levée de la 4ème classe censitaire pour un an, et elle ne se voit pas pourrir ici très longtemps...

Ce mardi était terriblement ennuyeux et routinier, à l'image de tous les autres. Les chargements défilent sous les yeux de Sofia, la tête prise dans le registre des livraisons transitant par le terminal portuaire numéro 27. Même dans un environnement clos et pressurisé, l'odeur de l’extérieur parvient en partie à rentrer. Les moments à l'intérieur...les meilleurs, où l'on peut se débarrasser de son masque l'espace d'un temps. Mais malheur à elle, son temps, elle le passe assise en face de Vito, à qui on a confié la même qu'elle: l'épluchement de manifestes des cargos entrants et sortant prochainement du terminal. Souvent des listes très redondantes, et Vito semble s'en amuser:
- Je te parie...100 balles, que la prochaine page c'est...un cargo sylvois, avec des produits agricoles.
La jeune femme se tourne vers son compère:
- Vito. Les cinq derniers cargos c'était des produits agricoles sylvois. Qu'est-ce que tu veux parier là dedans ?
- Pfff...t'as vraiment pas le goût du risque.


Vito soupire encore et encore, il souffle, s'étire, se tortille sur sa chaise. Il en devient presque aussi insupportable que l'air ambiant. Il coupe à nouveau Sofia dans ses vains efforts:
- Qu'est-ce que je m'emmerde...T'as pas une blague ou une devinette ? Je sais pas, n'importe quoi !?
La classe IV pose son stylo sur sa pile de manifestes, elle ne tourne que sa tête vers son camarade, pas un pouce du reste de son corps ne suit le mouvement:
- Pourquoi les castors ont la queue plate ?
- Euh...vas-y, dit ?
- Parce qu'ils se font sucer par les canards.

La jeune femme reprend son stylo, tandis que Vito ne pipe mot durant quelques instants:
- J'aurais peut-être pas dû te demander de blague en fait...mais c'est bien essayé.
- Vito ? Ton pari tient toujours ?

Le ton de la jeune femme avait changé. Ce n'était pas arrivé depuis plusieurs jours. Alors aussitôt interpellé, le collègue se redresse brusquement de sa chaise sur laquelle il se balançait et accourt de suite au dessus de l'épaule de Sofia:
- Alors...qu'est-ce que t'as pour moi...
- C'est...c'est vraiment bizarre. Une partie du manifeste est censuré et peinturluré de noir partout. J'ai pas le contenu de la cargaison, j'ai pas son expéditeur. C'est une cargaison sortante qui vient directement d'un autre terminal de Mesolvarde. Un terminal de réception.
- Ils nous filent une cargaison pour la renvoyer où ? C'est la question. Si c'est encore des putains de Beno-10 je passe mon tour sur l'escorte, je m'approche pas de ces trucs. J'ai entendu dire que des composants radioactifs de l'une de ces saloperies s'étaient directement déversés sur le terminal 12 et avait provoqué une irradiation aiguë chez deux collègues. Ces pauvres enfoirés ont fondu de l'intérieur en trois jours.
- D'habitude ils censurent pas les arrivages de Beno-10. C'est pas leur genre.


Au dessus de Sofia qui faisait défiler les pages du manifeste, Vito piochait de sa besace l'une de ses dernières cigarettes mentholées.
- Mollo avec les clopes. Le prochain arrivage de Velsna ne vient pas avant deux semaines... - lui rappelait sa camarade -
Il prenait ses chaises, déplaçait la chaise à ses côtés et reposait ses jambes sur son bureau. Son côté sans gêne, Sofia ne le relevait même plus. Les pages défilent encore et encore, et Vito plissait les yeux derrière sa propre fumée, espérant relever quelque chose avant elle. Encore de la censure et encore... Puis...ce destinataire...immédiatement, Vito claque des doigts depuis sa place:
- Ho ! Regarde ! Et voilà ! Et voilà ! Le destinataire, Sofia.


- Bonsecours... - murmura la jeune femme -
- Ok. Pas question que j'assure la relève de la sécurité là dessus Sofia, tu vas te demmerder sur ce coup. Moi je reste ici.
- Tu te rappelles qu'on a un travail, pas vrai ?
- Alors. J'ai assuré l'escorte des trois cargaisons de cette journée, alors ma grande celle là tu vas la faire. Mais je m'approche pas de ça.
- Vito, qui était encore il y a quelques instants à quelques centimètres de la jeune femme était immédiatement reparti fumer dans son coin de la pièce -
- T'as vraiment pas de couilles ! - lâcha sa compère -
- Crois moi Sofia, quand tu seras là depuis aussi longtemps que moi, tu comprendras. Fais l'escorte de cette cargaison et tu vas comprendre.


A la tête d'une petite troupe habituelle d'une dizaine de velsniens, Sofia s'en allait donc, plus curieuse qu'effrayée. La femme, menue, se faufile à l'avant de son escorte. Un train de marchandises à la teinte de la rouille, suivie d'un manège infernal de wagons, arrive sur les docks. Les grues sont prêtes en transvaser les containers, mais la jeune femme retarde le déroulement de l'opération. Elle aborde les autochtones, de masques vêtus, toujours des sans-visages... Comme toujours, celui-ci esquisse un simple: "Bonjour, je viens déposer le transport THX 1176 pour l'Hôpital Bonsecours. Préparez vous au transfert.". Sofia lève la main droite en signe d'approbation, elle a des difficultés à s'exprimer dans son attirail. Mais cette dernière, avant de signer le manifeste, fait quelque chose qu'elle n'avait jamais fait: elle s'avance à quelques mètres des wagons. Des wagons à bestiaux recouverts d'une épaisse bâche grise pour ne pas laisser deviner ce qu'ils contiennent. Les combinaisons hazmat se tournent vers elle, mais ne font rien et n'esquissent aucun mouvement brusque. Leur meneur rappelle juste ces mots, sur un ton monotone et froid: "Ce chargement est censuré. Ne levez pas la bâche.". Et il répète la même phrase deux fois, sur le même ton. La conscrite obéit, elle ne lève pas la bâche, mais elle y pose sa main, elle touche, elle ressent. A l'instant où sa paume effleure le drap blanc, le bois du wagon se met à raisonner, à crier, à supplier et à pleurer. C'était un wagon à bestiaux, mais ce n'était pas des bêtes qui y étaient parquées. Le mesolvardien répète encore: "Ce chargement est censuré. Ne levez pas la bâche.".

Sofia avait envie de répondre une bonne formule de circonstance, un 'va te faire foutre" bien mérité. Mais Vito survint au dernier moment pour mettre fin au quiproquo. Signant rapidement le le manifeste avant de le rendre au mesolvardien, il conclue: " C'est bon. Tout est en ordre. Vous pouvez commencer à décharger la cargaison censurée. Le tout partira demain à 5h30." "Merci. Bonne journée." répondit simplement l'homme au travers de la combinaison hazmat. Vito tire sa compère par la manche:
- Bordel qu'est-ce que tu fous ! On touche pas à la marchandise !
- C'était pas de la marchandise, Vito.

Le velsnien fait une pause, et se tourne vers la jeune femme. Plus distinctement au travers de son masque, il articule parfaitement chacun de ses mots:
- On.ne.touche.pas.la.marchandise. Ou tu auras un rapport de la part du commandant du terminal dans la demi-heure, et tu trouveras plus jamais de boulot au pays. Compris ?

Personne ne parle au pays gris. Mais Sofia en a conscience désormais: elle sera maudite par Dame Fortune pour ce à quoi elle participe.

Les oiseaux chantonnent, les chats ronronnent, les rats rongonnent...Les oiseaux chantonnent, les chats ronronnent, les rats rongonnent...Les oiseaux chantonnent, les chats ronronnent, les rats rongonnent...
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Toucher le soleil



Sofia ouvrait et fermait frénétiquement le zippo qu'elle avait dans sa main gauche. Aucun endroit dans lequel elle se réfugiait, à l'intérieur comme à l’extérieur, n'était assez rassurant pour lui faire oublier les évènements de cette semaine. A aucun soldat velsnien en garnison le commandement des guais ne l'informait du contenant des cargaisons. Il y avait simplement la signature d'un contrat stipulant des clauses de confidentialité que tout le monde signait, car qui pourrait bien spéculer sur la nature des transports lorsqu'on est un jeune homme ou une jeune femme de Velsna qui ne connait rien de l'endroit où il va être affecté. Sofia pouvait retourner les choses dans le sens qu'elle voulait: il y avait des gens dans ce wagon, et toute la hiérarchie semblait au courant. Mais personne ne faisait quoi que ce soit. C'était la règle: pas de question, et le comble de l'ironie fut qu'un élément aussi peu sérieux et si espiègle que Vito qu'il lui ait établit les règles autour de cette réalité. Lui, ne faisait comme si l'évènement de la veille n'avait jamais eu lieu. Sofia n'avait pas cherché à parlé de nouveau avec lui sur ce sujet. Cela ne servait à rien, elle en avait conscience. Mais elle se demandait depuis son poste d'ordinateur, le dévisageant parfois de longs instants, comment il pouvait supporter cette situation.

La réponse était simple: Vito était un citoyen de la 5ème classe censitaire, la couche la plus pauvre du corps civique velsnien. C'était un jeune homme qui avait apprit à survivre en faisant des choix lourds sur sa conscience. Un gamin des rues pour qui l'armée était une solution de repli et une source d'argent. Des soldats dans la garnison comme Vito, il y en avait légion... Sofia, elle, était la fille d'un propriétaire terrien, et si sa famille n'était pas dans le haut du panier, elle a eu le luxe de recevoir une éducation et le temps de réfléchir aux grands sujets de société qui se posaient autour d'elle, depuis une perspective confortable. Au détour d'une pause café ou du repas, Vito avait l'habitude de dire que lorsqu'on nous donnait quelque chose, dans une situation désespérée, il fallait le prendre. C'était là un réflexe de survie, que Sofia ne comprenait pas.

Les journées de suivent. Petit à petit, les deux compères du poste de garnison du terminal 17 apprennent à s'adresser à nouveau la parole, et même à rire parfois, dans les rares moments où le brouillard blafard de Mesolvarde qui s'infiltrait dans les combinaisons ne ruinait pas une journée. Les odeurs variaient: un jour, cela sentait la rouille, une autre fois l'odeur de l’œuf pourri prédominait lorsque des containers organiques transitaient par le terminal. Les containers...ils formaient un gigantesque labyrinthe de passages étriqués, un dédale sans fin dans lequel il était aisé de se perdre... Sofia allait et venait à la rencontre des transporteurs velsniens, sylvois et wanmiriens, avant de les rediriger vers des mesolvardiens à l'humeur toujours aussi glaciale. C'était des automates déguisés en hommes et en femmes.

Mais il arrivait des jours, comme celui du "wagon blanc de Bonsecours", où le quotidien, à la fois morne et parfois rassurant malgré tout, était brisé. Cette fois-ci, le problème ne venait pas de l'intérieur, mais tentait de s’immiscer depuis l’extérieur. Que l'on se le dise: cela arrivait plus rarement que l'inverse. Il faut avoir une motivation certaine pour s'aventurer dans ce pays, et un but précis. Il y avait souvent des aventuriers du dimanche qui s'imaginaient que se cacher dans un container en partance de Sylva ou de Velsna était une bonne idée pour s'infiltrer dans le pays. On repérait souvent ces cargaisons suspectes à des petits trous d'air faits de la plus élémentaire des manières, pour laisser passer l'oxygène à l'intérieur. Mais il était de coutume, dans tous les terminaux contrôlés par les velsniens, d'ouvrir chacun d'entre eux à l'arrivée, et de prospecter au passage à l'inspection des cargos avant de les laisser repartir. Cela coûtait du temps et des moyens, mais tel était la nature du contrat liant la cité état de l'ouest et celle de l'est. L'inspection du container 222 du cargo céréalier velsnien "Félicitée" révéla ce jour. Lorsque la jeune femme approcha de ce dernier à la tête de sa petite unité, les petits trous d'air qui parsemaient la masse d'acier étaient un premier indice. Mais ils 'étaient faits plus soigneusement que d'autres, et il avaient été disposés au dessus de la gigantesque boîte, et non sur les côtés. "Malin mon gars. Mais pas assez..." pensa t-elle.

"Ouvrez moi ce tas de ferraille."


On ouvre péniblement les gonds des portes un à un, chose désagréable à faire lorsqu'on a sur soi plusieurs kilos de protection environnementale. Une bouffée d'air pure vient caresser l'hazmat de la jeune femme. La pollution envahit la cargaison en même temps que les velsniens. Heureusement, les produits agricoles sont soumis à des protections supplémentaires qui les isolent du reste du monde. Ce devait bien être là les choses les plus pures qui devaient parvenir sous ces latitudes. L'inspection peut se révéler laborieuse, puisque chaque conteneur pouvait transporter plusieurs dizaines de caisses hermétiques de produits divers. Là encore, il fallait se fier aux détails. Les resquilleurs s’installaient le plus souvent dans des cargaisons de blé déjà égrainé, question de confort. Et magie magie...un trou d'air dans l'une d'entre elles. Lasse de répéter éternellement la même opération, la jeune femme bouche simplement le trou avec son doigt.

"Je peux rester plantée comme ça jusqu'à ce que tu t'étouffes l'ami !"
- cria t-elle assez fort au travers de sa combinaison pour que tout le monde puisse l'entendre -

Il n'aura fallut que quelques instants pour que la caisse s'ouvre d'elle même. "Malin les loquets internes". Il n'y eu aucune résistance, aucune violence. On vit des mains dépasser, puis une tête recouverte d'un masque. Un équipement flambant neuf, qui détonnait avec les combinaisons bricolées de la plupart des passeurs qui tentaient l'aventure au Drovolski. La voix de la jeune femme reprit son ton naturel:
- Bon. Tu vas nous suivre au poste de contrôle. Velsnien ?
- Velsnien.
- répondit simplement l'homme -
- C'était quoi cette fois-ci ? Pari étudiant ? Aventurier du dimanche ? Prospecteur de tas de ferraille ?
- Le troisième.


L'homme avait l'air plus coopératif que la plupart. Esperait-il quelque chose ? Un espoir que cela passe par une négociation ? Il y en avait eu beaucoup, et elles avaient toutes échouer. Au poste de contrôle, on flanqua l'homme sur la chaise du bureau de Vito, faute de place. C'était presque dommage: Sofia le trouvait beau sans sa combinaison. Il était avenant, presque entouré d'une aura. Pourquoi ce trentenaire perdait-il son temps ici ? Sofia et Vito se partageaient une ration devant lui, comme si ils avaient vécu cette scène encore et encore.
- Tu veux une barre protéinée champion ? Le voyage depuis le port de Tercera, ça doit donner faim...et les vagues...t'as dû avoir la gerbe. - lui demanda Vito, conciliant -
- Non merci.
Il était toujours aussi laconique. La velsnienne voulait en finir le plus rapidement possible, et passer à la suite:
- Et si tu commençait par ton nom et ce que tu viens foutre devant nous ?

Sofia était moins encline que son compère à la politesse, mais l'homme resta avare de mots:
- Sebastian Di Maria. Je suis prospecteur.
- J'en ai connu d'autres des prospecteurs, et aucun n'a passé les portes du terminal 17. Tu vas rentrer à Velsna, monsieur le prospecteur. J'appelle le commandement.
- Nuance, je suis le meilleur prospecteur que vous ayez eu sous les yeux.

A peine la jeune femme sortit son talkie que le "prospecteur" perdit son sang froid:
- ATTENDEZ ! Ne faites pas ça. Vous voulez devenir riches ? Non ?
- Comme tout le monde poussin. Comme tout le monde...
- lui répondit la velsnienne tout en ayant encore talkie à portée de bouche -
- J'ai des plans madame la garde, des plans pour accéder à Ascomal-Kowalski. La cité perdue. Et je suis persuadé que si vous décrochez votre bidule et que vous appelez le gouvernement de Mesolvarde plutôt que le commandant du Terminal, vous aussi, vous pourrez devenir plus riches qu'aucun velsnien ne l'a jamais été. Imaginez Scaela, sa fortune...ce sera rien à côté de ce que vous aurez si vous décroché une ligne plutôt que l'autre.
- Bon ça suffit. Silence, que je passe ce coup de fil en paix.


A cet instant, rien ne s'opposait à ce que Sebastian Di Maria ne rentre chez lui...mais le besoin de l'argent est chez certains justifié par le besoin de survie. Et une main se posa sur l'épaule de Sofia:
- On devrait peur-être l'écouter jusqu'au bout...
- Tu plaisantes ? J'ai pas de temps à perdre avec ces histoires Vito. Mon quart se termine dans vingt minutes.
- Sofia...j'ai pas envie de continuer à pourrir là éternellement pour une paye de misère. Pourquoi on l'écouterait pas ? On a rien à perdre.

La jeune femme soupira longuement, avant de consentir sans un mot. Le prospecteur renchérit donc:
- Ascomal-Kowalski. Vous ne vous rendez pas compte de ce que le gouvernement mesolvardien est prêt à donner pour remettre en route ce fichu projet. Et c'est à la portée de nos mains, à quelques centaines de kilomètres d'ici. Il me faut simplement l'autorisation des locaux pour y aller, et la vôtre pour sortir de ce port. Ma démarche, je compte faire en sorte qu'elle soit tout à fait légale.
- Même si tu obtiens l'autorisation de Drovolski, la seule chose qui va se passer c'est que tu vas crever d'irradiation aiguë à l’extérieur de Mesolvarde. Tu feras pas vingt kilomètres avant de tomber raide en saignant par tous les orifices. Laisse tomber et rentre chez toi...


Sofia était encore sceptique, moqueuse, mais le prospecteur était tenace dans ses convictions, presque possédé par ce qu'il avait en tête:
- C'est là que vous vous trompez. Il existe un itinéraire sans risque. Je sais comment accéder à Ascomal-Kowalski, et y circuler sans danger. Tout est là, dans ma combinaison: une copie pour le gouvernement mesolvardien et une copie pour nous. Et pour nous tous les trésors d'Ascomal: des artefacts qui valent des milliards de florius chacun, des armes qui peuvent faire tomber des nations. A nous trois, nous pourrions tenir le soleil dans nos mains...
- Comment ça "nous" ? - lui demanda la jeune femme, qui se redressait lentement de sa chaise -
- Vous pensez que j'ai abordé ce terminal par hasard ? Pour me retrouver devant vous par hasard ? Pendant des mois j'ai épluché les dossiers du personnel de la sécurité portuaire, à vérifier les antécédents de tous les membres des postes de contrôle. Et c'est à vous que j'ai choisi de venir. Parce que je vous connais.

Les deux gardes ne répondaient pas, décontenancés par ce qu'ils étaient en train d'écouter. Ce n'est pas tant par politesse qu'ils le laissait dérouler que par incrédulité.
- Vito Sansorino. Tu as grandit dans la rue, pas vrai ? Je peux faire en sorte que tu n'y retournes jamais, et que tu puisses quitter cet endroit. Et toi, Sofia Umberto: tu as des grands projets. Tu veux revenir à l'exploitation agricole de tes parents ? Couvrir leurs dettes et rénover tout, du sol au plafond ? Ce n'est pas en pourrissant ici que tu y parviendras.
Vito finit par s'assoir aux côtés de sa comparse, la bouche ouverte, et sa bouche recrachant des mots qu'il ne parvient pas à retenir:
- Putain de merde...mais t'es qui toi...

Le prospecteur sourit, dents visibles et cible atteinte:
- Mais je vous l'ai déjà dit: je suis Sebastian Di Maria, simple "prospecteur". Et honorable gentilhomme.


Effets: le gouvernement mesolvardien reçoit la demande d'autorisation de trois velsniens afin de participer à une opération de prospection sur le site d'Ascomal-Kowalski, en échange d'un repérage en vue d'une remise en état des installations de "DAVID". Deux soldats velsniens semblent avoir déserté de leur poste dans le même temps, le commandement maritime de la Classis IV de la Marineria ne le relève pas immédiatement.
11296
Pourquoi nous nous battons ?






Rallions autour du drapeau, les garçons,
Entonnons le chant de la liberté,
Hourra ! hourra ! Laissez vibrer cette chanson,

De colline en colline et de plaine en plaine,
Velsna pour toujours, tuez aux ordres du capitaine,
Pour nous la victoire, pour Scaela la peine,

Et les traîtres entendrons le chant de la liberté !!!


Le prospecteur chantonne. Pourtant, il n'y a pas de quoi: la vie de Sofia telle qu'elle la concevait a pris fin au moment où les deux soldats de la Marineria ont commis leur désertion. Ce fut étonnamment facile: en parallèle de laisser leur nouvel associé de cacher quelques jours dans les docks, eux contactèrent des autorités locales mesolvardiennes afin de déclarer leur intérêt concernant "l'appel d'offre d'Ascomal-Kowalski". "Appel d'offre" était un terme quelque peu abusif pour les demandes discrètes que ce gouvernement diffusait au compte-goutte et dans les oreilles de quelques uns. Nul doute que si ces derniers s'étaient renseignés sur l'identité des deux jeunes gens, ils seraient déjà dans une prison velsnienne à l'heure qu'il est. Mais l'avantage d'être dans la sécurité portuaire résidait dans l'accès que l'on pouvait obtenir des identifications des individus accostant au Drovolski...et si possible procéder à leur changement.

Les trois velsniens en étaient donc là, à l'arrière de ce camion les menant à aucun endroit dont ils avaient connaissance. Sofia tapait nerveusement du pied: qui sait...peut-être velsniens et mesolvardiens avaient découvert le pot-aux-roses et les locaux redirigeaient ces derniers vers la prison la plus proche. Peut-être allait-on les exécuter dans une décharge pour préserver les secrets de cet État défaillant, que le "prospecteur" venait titiller. Toujours est-il qu'il continuait de chanter, et avec le sourire. Vito n'était pas souvent sur les nerfs, mais cette fois-ci était une exception:
- Hé. Di Maria. Ferme là tu veux ? J'ai déjà assez entendu cette chanson merdique à la guerre assez souvent.

Le prospecteur ne s'arrêta que pour lui répondre:
- Tu n'aimes pas cet air ?
- A ton avis. J'ai trop saigné et pas assez gagner d'argent en suivant des types qui chantaient ce que tu chantes.
- Tu étais dans quel régiment Vito ?
- Qu'est-ce que ça peut te foutre ? Qu'est-ce que ça change ? On est associés, rien de plus. Et puis j'ai pas l'impression que t'as besoin de nous entendre parler de ma vie pour la connaître. T'es déjà bien trop bien renseigné pour un type qui pose ce genre de questions.
- Certes.
- répond simplement le prospecteur, avant de se remettre à chanter -

Sofia ne pouvait s'empêcher de regarder en arrière. Les docks de Mesolvarde s'éloignaient derrière des plaines et des collines désolées. On avait tout retiré au paysage: de végétation jusqu'à l'humus. La roche naturelle était à nu sur des kilomètres et des kilomètres. Mais en s'éloignant de ce pôle industriel, l'odeur de rouille s'était quelque peu évanouie. Cela n'allait toutefois pas durer longtemps, mais juste assez pour que Sofia prenne conscience de ce qu'elle avait fait et de la situation dans laquelle elle s'était mise. La velsnienne avait toujours été prudente dans ses choix de vie. Elle était pointilleuse, organisée et prévoyante. Son casier judiciaire était vierge, elle n'avait jamais enfreint la loi et s'était toujours montrée docile à tous les ordres que l'on faisait parvenir sur le pupitre de son bureau. Mais quelque chose avait changé dans ce labyrinthe de containers: elle repensait parfois à la cargaison censurée. Le prospecteur se pencha vers elle. Après tout, après avoir tapé sur les nerfs de Vito, deux valaient mieux qu'un:
- Signora Sansorino. Tu sais: de vous deux, je pensais que je n'arriverai pas à te convaincre de t'engager avec moi. Vito c'était pour ainsi dire du tout-cuit, mais toi...J'ai bien cru que j'allais devoir tenter ma chance dans un autre terminal. Ton dossier était quasiment parfait, tu es dans la quatrième classe censitaire, ce qui veut dire que tu n'as pas forcément un besoin impérieux d'argent, contrairement à notre ami ici présent. Et pourtant...tu m'as vraiment surpris, agréablement surpris j'entends. Puis-je te demander pourquoi ?

"Signora". Cela faisait longtemps que l'on avait pas appelé la jeune femme ainsi:
- J'ai mes raisons. - dit-elle, laconique -
- Bien sûr. On a tous nos raisons...
- Et toi ? Tu aimes bien parler. Pourtant, tu ne parles pas de toi. Pourquoi tu veux autant que ça te rendre à Ascomal ? J'imagine que tu ne fais pas ça pour les beaux yeux des mesolvardiens...


Di Maria marqua une pause, la première depuis qu'ils avaient embarqué à l'arrière de cette camionnette banalisée:
- Eh bien. Je m'appelle Sebastian, je mange à ma faim, j'ai un toit sous la tête, je n'ai pas de dettes... J'aime voyager et j'ai un chat appelé "Siméon".
- Tu tournes en rond, Sebastian. Tu vois très bien ce que je veux dire. Pourquoi tu es ici, avec nous, dans ce camion.
- Tu as raison...


Le prospecteur marque une nouvelle pause.

- Tu sais...j'ai eu une enfance heureuse à Velsna. Quand je te dis que je n'ai jamais manqué de rien, c'est tout à fait vrai. Tout ce que je demandais, on me le donnais, il suffisait d'une colère devant mes parents pour avoir un jouet, ou un poney. Sans cesse, tout qui était autour de moi me rappelait le fait que j'étais dans la première classe censitaire. Et puis, en grandissant j'ai commencé à poser des questions qui mettent les adultes mal à l'aise. C'était très bien d'être dans la première classe, mais si c'était super, pourquoi tout le monde n'y était pas ? On m'a donné plusieurs réponses: mon grand-père me disait qu'il y avait des "âmes" qui valaient davantage que d'autres. Si on était à une place et non pas à une autre, c'est parce qu'on était plus spécial que les autres. On avait une "âme d'or" et les autres avaient une "âme de bronze".

Mon père lui, me disait qu'on 'en était parce qu'on avait énormément travaillé, et que nous le méritions. Pourtant, je l'avais jamais vu travailler de sa vie. Pour finir, ma mère se contentait de me dire qu'il fallait entrer dans des cases et s'adapter, que ce n'était pas une question de droit ou de choix. C'était de loin la personne la plus lucide de cette maison...mais définitivement cynique. Aucune de ces réponses ne m'a plu, alors j'ai fait mon choix: je suis parti.


De cette histoire, Vito ne cachait pas une part d'incrédulité et de dédain:
- T'es en train de nous dire que si aujourd'hui t'es dans ce trou, c'est parce que tu t'emmerdais ?

Le prospecteur se tourna vers le jeune homme.

- Je ne pense pas que l'on doive parler du Drovolski comme d'un trou, vois-tu. Je ne pense pas que vous vous rendiez compte, tous les deux, à quel point cet endroit est une terre de possibilités. Pas pour ses habitants non, j'ai même rarement vu un sort aussi terrible que le leur. Mais ici, je ne suis pas un citoyen de la première classe censitaire, pas plus que toi tu n'es un citoyen de cinquième classe et Sofia de la quatrième. Ici, nous sommes trois associés dont le statut est identique. Si il y a des radiations, elles nous toucheront de la même manière. Si il y a des gens sur notre route, ils nous percevront de la même manière. Et même les officiels du gouvernement qui sont en train de nous conduire, ils ne font pas la différence entre nous. Nous avons tous la même chance de nous enrichir ici. Si nous survivions bien entendu. Le désert de Drovolski nous mettra tous les trois à égalité, et c'est tout ce qui compte.


Une heure, ce fut le temps que mis le camion à atteindre la destination que les hommes masques de Mesolvarde avaient décrit. On aurait pu s'attendre à ce que les autorités de Drovolski emmènent leurs nouveaux contractuels dans une de leurs tours d'ivoire, du même acabit que celles qui percent par endroit les nuages jaunâtres de la cité-Etat. Mais il n'en fut rien, et ce qui allait suivre soulignait le culte du secret qui régnait en cette patrie. Lorsque Sofia descendit la première et réalisa que l'équipée se trouvait sur un vulgaire terrain vague, elle pensa que c'était la fin. Ils allaient être fusillés sur place. Mais cette pensée fut évacuée par l'attitude de leur escorte. Les hommes à l'avant du camion les firent descendre avec la plus grande des courtoisies. On pouvait presque sentir l'amabilité au travers de la combinaison qui dissimulait le visage de chaque être humain que les velsniens avaient croisé jusque là. Encore une fois, on entendit le sempiternel "Bonjour.", clamé sur le même ton que toutes les fois précédentes. Le mesolvardien qui conduisait le camion présenta une caisse aux nouveaux mercenaires. Mais avant de l'ouvrir, il fit tout de même don à ceux-ci d'une courte présentation:
- Messieurs. C'est avec un plaisir non-dissimulé que je vous fais part de vos contrats. Mais avant que vous ne les signez, l'honnêteté me pousse à vous annoncer quel sera le ressort de votre mission. Après quoi, vous pourrez faire votre choix: sachez que vous êtes tout à fait libres de refuser. En ce cas là, vous serez remis aux autorités portuaires velsniennes qui vous rapatrieront dans votre pays d'origine.

Vous le savez sans doute: Ascomal sera votre destination. Depuis des décennies, notre gouvernement a malheureusement perdu le contrôle de cette localité. Non pas que des étrangers l'aient envahi, mais surtout parce que plus personne n'y vit, ou plutôt aucun individu répondant à notre autorité, et que toutes nos tentatives de rétablir un contrôle de l'endroit ont échoué jusqu'à présent.

Votre but premier est de vous rendre au centre du se l'ancien site et si possible, de rétablir un contrôle direct des installations en notre nom. Votre but second, si cette première tâche est impossible, sera de récolter le plus d'informations possibles et de faire un "état des lieux". Vous recevrez des équipements vidéos et photo par la même occasion, ainsi que des clés de stockage pour la récolte de données. Je tiens également à vous prévenir que certaines zones du site ont atteint un niveau de radiations et de pollution bien trop élevé pour que n'importe lequel de vos équipements n'aient la moindre utilité. Aussi je vous conseille d'éviter les dites zones le plus possible, et de vous y aventurer lorsqu'il n'y a aucune autre alternative, et pour un temps limité. Cette caisse contient des protections contre les radiations qui vous sera utile: combinaisons à plaques de plomb renforcées, compteurs Geiger, comprimés d'iode... Ne retirez vos combinaisons que dans un cadre sécurisé et pour la durée la plus limitée possible. Certaines zones du complexe subissent des taux d'irradiation assez élevés pour vous infliger des dommages mortels en quelques dizaines de secondes. Vous ne mourrez pas tout de suite évidemment, mais vous devrez considérer que votre cas sera une affaire de quelques jours.


Le courtois mesolvardien ouvre la caisse en même temps qu'il abonde les mercenaires d'informations.

Il va de soi que tous vos équipements informatiques subiront des dommages en cas de temps d'exposition prolongé aux radiations. Il y a également de fortes chances pour que le véhicule dont nous allons vous faire le don subisse des dysfonctionnements. La pollution également, a des effets corrosifs sur le matériel suivant la zone où vous vous trouvez. Les radiations ne seront pas votre seul problème. Il se pourrait également qu'il puisse y avoir des "habitants" dans la région, mais nous n'en sommes pas certains. Toujours est-il que le complexe d'Ascomal semble actif, et que donc, ses systèmes informatiques devraient l'être par endroits.


Vito fut le premier membre du groupe à aborder la question du paiement, au milieu de ce discours qui n'était pas des plus engageants:
- Euh..eh bien merci de l'info l'ami. Et concernant la paie, comment ça se passe ?
- Évidemment, nous n'oublions pas que les étrangers sont payés avec du "papier monnaie" et de "l'argent". En cas de réussite, notre gouvernement est prêt à vous fournir l'équivalent matériel de 60 millions de florius velsniens chacun. De plus, vous serez en droit de conserver toutes vos trouvailles dans le complexe qui ne concernent pas des avancées technologiques dans le domaine informatique et militaire. Autrement dit, la récupération est autorisée sous conditions. Et pour finir...

La combinaison hazmat parlante sort de la caisse trois papiers, des contrats:
- Vous vous devrez de respecter les clauses de confidentialité en vigueur à Drovolski, et auquel votre pays d'origine souscrit. Interdiction de parler à l'étranger de ce qui se déroule en ces lieux.


Il y eu un moment de flottement: les velsniens se regardèrent entre eux l'espace d'un instant. Vito fut le premier à s'avancer, non sans lancer à ses compagnons "Et merde. Il faut bien que quelqu'un se lance. J'ai pas fait le chemin pour rien.". Le jeune homme signe le document, que le mesolvardien range immédiatement, en émettant un simple "Merci, bien.". Ses deux compagnons lui emboîtent le pas.

"Je vous remercie de votre collaboration. J'espère qu'elle sera fructueuse. Bonne journée."


Sans davantage d'explications, les trois velsniens sont laissés avec une caisse de matériel et un véhicule couvert de protections de plomb. Les trois associés se regardent, avec pour seule réaction le rire aux éclats du "prospecteur":
- Qu'est-de qui te fait rire putain ! - lui demande Vito -
- Ce qui me fait rire ? Aujourd'hui, nous avons droit à une nouvelle chance, voilà ce qui se passe...
9059
Paradis perdu





"Vito. Quand est-ce que t'as arrêté de croire que t'avais une chance au pays ?"



Cette question perçait la nuit autour du feu de camp improvisé. Le ciel, comme partout au Drovolski, était sans étoiles. La brume obstruait la voûte céleste en permanence: ici, toutes les nuits sont tristes. Et ces combinaisons...elles étaient l'équipement le plus inconfortable que l'on puisse concevoir pour une sieste. Dormir avec un masque, c'était là une première pour les trois velsniens. Il y avait peu de chances de pouvoir dormir dans ces conditions, Sofia avait accepté cette idée. L'itinéraire de Di Maria avait permis d'éviter des niveaux mortels de radiation pour le moment, mais il restait les émanations de plomb, les pluies acides et les tempêtes de poussière...toutes ces choses qui rendaient impossible le fait de s'en séparer. Cette question, Sofia la posa sans même qu'elle n'ait eu à y réfléchir: la maison lui manquait, même si il n'était plus question d'y retourner. Peut-être que Vito ressentait la même chose, qu'il partageait peut-être cela, au milieu de toutes leurs différences. Le jeune homme la fixa longuement: il y a encore quelques jours, il aura esquivé toutes les questions de cette nature par une blague ou un artifice qui pouvait cacher son humeur maussade. Mais Drovolski avait cette nature étrange: les retranchements dans lesquels ce pays poussait les individus les rendaient également plus lucides. Il n'y a pas de soleil pour croire que tout va aller mieux demain ici:
- Une chance ? Il faudrait déjà que l'on m'en ait donné une. Mais ouais ma chère collègue, j'y ai cru à un moment. Je me souviens... de quand je suis rentré dans une unité de chasseurs de Strombola. Attention, pas la Garde civique hein, la vraie armée de métier. C'était la première fois que je touchais un salaire sans travailler au noir, ou sans voler. C'était bien trois ans avant la guerre civile. Ma mère, qu'est-ce qu'elle était fière... Elle pensait vraiment qu'un de ses garçons allait s'en sortir, voire grimper d'une classe censitaire. Mais la réalité, c'est surtout que la paye était minable. Je faisais le sale boulot de ceux qui nous crachent à la gueule toute la journée, en étant payé que dalle. Mais je le faisais avec le sourire, parce que je croyais encore que l'uniforme avait un sens, qu'il rendait spécial, comme les médailles. J'avais un statut: quand je me promenais dans la rue avec mon béret blanc, on voyait que moi. C'était comme parader en arlequin au grand carnaval de Velsna ! Et mon commandant était un type bien. Il était de mon monde.

Alors quand Scaela a fait son coup d'état, j'ai pas hésité une seconde: j'ai embarqué avec le reste de l'armée de Di Grassi en Afarée et je l'ai suivi. Là aussi, j'y croyais: après tout, ce gros tas de Scaela avait assassiné les représentants de l'institution que je servais. Di Grassi ne pouvait qu'avoir raison de prendre les armes. J'ai pensé...que si on gagnait, certaines choses changeraient. Une meilleure paye, une hiérarchie reconnaissante, des primes à gogo, un triomphe dans les rues de Velsna quand on serait rentrés au pays... Après tout, Di Grassi était un gars qui venait du peuple, comme nous. Mais, on a tendance à oublier que c'est la condition qui fait l'homme, et non son origine. Donne une cuillère en or à un tisserand, et il commencera à se prendre pour un aristocrate dans un palazzo, comme un singe qui essaie de mimer un seigneur.

Mais à ce moment là, je pensais encore que la cause pour laquelle je me battais allait vraiment changer ma vie, et celle de beaucoup de gens. J'ai été blessé trois fois: une fois au débarquement d'Umbra, la seconde fois à Hippo Reggia, et... La dernière fois, c'était à Vatluna, quelques jours avant la reddition des scaeliens. C'était grave, tellement que l'on m'a démobilisé. Le soir, Di Grassi avait fait le tour des hôpitaux de campagne. Il était de ces hommes pour qui on aurait marcher jusqu'au bout du monde. J'étais à peine conscient, et j'étais tellement bourré de médocs que j'avais bien du mal à voir ailleurs qu'en face de mes trous. Il s'est penché au dessus de mon lit, il a dit à l'infirmier de prendre soin de mes blessures, par principe, et il a déposé 25 florius et une médaille sur le tabouret à côté de mon lit.


Il pointe de son doigt son ventre, et mime un "pouf", celui de la balle qui est allée se ficher là.

C'était là. A côté de l'estomac. On m'a autorisé à participer au triomphe à Velsna quelques jours plus tard. J'avais bien compris que je ne serai plus apte à être dans le régiment. Mais on m'a promis une pension à vie et un mutation "tranquille", mais "intéressante" et "exotique". On a refusé de m'en dire plus, mais j'ai accepté. Et me voilà en face de toi, dans ce trou de merde. Je n'ai jamais reçu la moindre pension, et rien a changé à Velsna. Scaela, Vinola, Di Grassi... rien n'a changé. Une médaille et 25 florius, c'était ce que valaient trois balles prises pour ces types.



Sofia ne savait que répondre: après un tel exposé, il était difficile de se plaindre davantage. Son passage dans l'armée fut beaucoup plus court, et à bien des égards plus "tranquille". Elle n'avait été qu'une simple garde civique après tout. On entendait plus autour du feu que les ronflements du récupérateur Di Maria. On allait en rester là pour ce cette nuit là.


Ascomal n'était en théorie pas excessivement loin...à vol d'oiseau tout du moins. Car en permanence le compteur Geiger que Si Maria avait fixé à côté du volant était scruté et écouté. Autour de soi, quelques routes traçaient un sillon dans le désert. Non pas que Drovolski était brûlante, au contraire, il défilait là un désert glacial, dont les vents avaient tendance à obscurcir davantage le soleil. Ce sable étrange, quasiment de la régolithe, avait cette tendance à s'infiltrer partout dés que le vent se levait. Il n'épargnait rien: la mécanique des véhicules, les instruments électroniques, et même les combinaisons. Chaque micro-fissure était autant de démangeaisons dont on ne pouvait se débarrasser qu'en enlevant la combi dans un bâtiment abandonné suffisamment isolé de l'exterieur. Mais même là, cela n'avait pour effet que se faire empirer la situation. Di Maria cartographiait systématiquement les points d’intérêts sur le trajet dans l'éventualité du retour, car le désert était loin d'être vide. Involontairement, les velsniens contribuaient à affiner les connaissances que l'on avait de l'arrière pays de Mesolvarde, région connue dans les grandes lignes et la technologie de l'imagerie satellite, mais que peu d'étrangers avaient eu l'occasion de parcourir. Ce devait être les premiers, certainement...ce qui conférait à cette expédition une valeur déjà inestimable pour beaucoup de gens. Chaque maison vide était un refuge, chaque usine désaffectée, une aubaine de rechercher de quoi se remplir les poches: schémas, terminaux informatiques fonctionnels, objets exotiques étaient l'objet d'une obsession, pour le moment déçue.

Ascomal se rapprochait au fil des jours, au rythme des chemins tortueux qu'empruntait l'expédition entre les zones irradiées et impraticables. Ascomal était proche et lointaine à la fois. Ils étaient déjà allés sans doute plus loin que beaucoup, mais la ville morte tardait à faire poindre ses tours à l'horizon. Di Maria était formel, l'emprise urbaine était toute proche, et clamait à plein poumons qu'il n'y avait que les nuages de poussière pour les empêcher de voir les noires structures. Mais plus l'équipée approchait du but, plus chaque pas en avant devenait dangereux. Au delà des dangers habituels de la pollution et des radiations, il émanait d'une source inconnue d'une émanation étrange: les tempêtes de poussière laissaient progressivement place à un nuage rougeâtre et permanent. "De la rouille.", pensait Di Maria. Les bâtiments d'une métropole en état de décomposition avancée, mêlée aux produits toxiques des usines dont certaines étaient peut-être encore en état de marche. Très rapidement, on comprit qu'il ne fallait pas y foncer tête baissée. On dormait désormais dans le véhicule qu'on essayait de rendre le plus étanche possible. Certaines nuits, Sofia croyait percevoir des ombres autour du tout-terrain, qui couraient par-ci et par là, qui murmuraient des mots sans jamais finir leurs phrase. Etait-elle déjà devenue folle ? Y-avait-il réellement des gens qui habitaient cet endroit ? L'émanation ambiante qui rongeait les poumons provoquait-elle tout cela ? Di Maria et Vito n'étaient pourtant pas témoins de cela...

Le nuage allait certainement être le premier obstacle d'une longue série, et il fallait désormais par où entrer sur ce site gigantesque. Di Maria avait quelques informations épars, assez pour donner des indices, insuffisantes pour être sûr de son coup. On avait rapidement laisser tomber l'idée d'arriver en ville par l'ouest, là où la plupart des expéditions avaient échoué selon les locaux mesolvardiens. Les niveaux de pollution étaient abyssaux et on ignorait même si les hazmat allaient tenir le coup. Toute idée de passage sous terrain était également écartée: la région était un secteur minier, qui devait abriter en son sous sol un véritable dédale de galleries, certaines peut-être trop étroites pour le véhicule, et qui plus est non cartographiée. Et le sol...cette sorte de plaque verte et craquelée qui arpentait tout le paysage...nul doute que les niveaux de pollution devaient être plus impressionnants encore en dessous qu'à la surface. Arriver par le sud serait également s'exposer à des radiations qu'aucun équipement ne pourrait supporter. Restait donc une arrivée par le nord, qui constituait un détour malheureusement nécessaire dans une zone qui certes, était polluée, mais qui laissait une chance réaliste, même mince, d'être traversée...

Les velsniens arrivèrent finalement à la lisière d'un immense cratère, et c'est là que l'on vit: le monstre de fer et d'acier d'Ascomal. Sur ce surplomb rocheux, Sofia avait les yeux ouverts comme des veilleuses dans le noir: le brouillard concédait son premier secret, bien maigre il était vrai. La ville s'était
étendue, encore et encore dans tous les contreforts du paysage. Il y avait au loin de son d'alarmes si fatiguées qu'elles évoquaient davantage le chant de baleines. Ce cadavre de cité était un crime pour les yeux et l'humanité. Aux pieds des velsniens, le cratère n'était qu'une tasse contenant une masse de brouillard qui rendait difficile le fait d'y voir quoi que ce soit. Mais il y avait ces bruits de métal stridents et répétitifs qui n'avaient que faire du nuage. Bam...bam...bam...

"Allons-y. On a pas fait tout ce voyage pour faire demi-tour." fit la jeune femme, résignée. Et le tout-terrain s'enfonça dans le ventre du démon.


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Citoyens


D'aussi loin que l'on puisse se souvenir de lui, Sebastian Di Maria a toujours été ce jeune homme aventureux, volontiers bravache, à la limite de l'impolitesse et de la provocation. Sa langue d'argent a toujours été l'instrument de son salut, et il n'est guère beaucoup de situations dont elle ne peut pas le sortir. Sebastian peut compter ces dernières en deux occurrences. Deux...c'est pas beaucoup...mais Ascomal est sûrement dans le compte. Cet endroit se contrefiche bien de connaître son éloquence, ses facilités, son intelligence... Ici, il n'y a aucun poème à chanter, aucune déclaration d'amitié ou d'amour à faire, pas plus qu'il n'y a l'argent de son paternel pour le sortir de l'une des très rares occasions qui avaient rendu cette extrémité nécessaire. Sous le tintement fatigué des anciennes alarmes toujours alimentées, le prospecteur observe la jeune femme s'avancer la première dans cette brume rougeâtre, à l'amorce de cette descente rugueuse qui amène les trois velsniens au fond de ce cratère béant. Il n'y a désormais plus moyen de circuler plus en avant vers la ville morte avec le véhicule, il faudra continuer à pied, jusqu'à ce qu'un autre chemin soit découvert tout du moins.

Auparavant, jamais Sebastian n'aurait laissé quelqu'un partir en avant, prendre des risques qu'il n'aurait pas lui-même envisagé. Mais à cet instant, dans cet endroit constituant un danger en lui-même, il était comme paralysé. Il avait déjà ressenti cette sensation, cette incapacité à se mouvoir, les sens aveuglés par son instinct de survie. Cela lui était déjà arrivé une fois, et plus jamais il n'aurait pensé redécouvrir cette horreur. Sofia était à peine visible, quelques mètres devant. Les trois récupérateurs n'étaient pas seuls dans ce cratère, loin de là. Le sol était vivant, bougeait comme lors d'un très léger séisme, cette poussière était soulevée par ce tintement répétitif, partait dans l'air et formait cette brume, finissait par retomber pour s'envoler de nouveau. La ligne d'horizon ne s'étendait pas au delà du bout d'un bras. La jeune femme entend une voix dans son casque, celle de Vito.

"Sofia. T'y vois quelque chose. C'est quoi ce bruit ? On dirait que ça vient du sol.

Elle ne répond pas. Au travers de la brume, les ombres se dessinent devant le groupe, qui calcule chacun de ses pas. Ce cratère est le terrier de géants de fer et d'acier dont on ne peut deviner que la forme. Sofia, Vito et Sebastien sont des fourmis explorant une scène de crime, car il y a là 10 cadavres inertes, de dizaines de mètres de haut, aussi rouillés que majestueux. Le bruit métallique se fait plus pressant, le sol plus mouvant que jamais. Les compteurs geiger ont tendance à quelque peu s'agiter à l'approche de ces carcasses de géants, mais rien d'anormal en soi: une radiation résiduelle qui vient se fixer à tout ce qui est de cet acabit. Mais le tintement du compteur ajoute une oppression supplémentaire qui n'était pas nécessaire. Le bruit devient rapidement vacarme, et deux ombres de cette scène tragique semblent elles, bien encore vivantes, à l'autre extrémité du cratère dont le groupe a déjà parcouru presque la moitié.

On se rapproche, encore et encore, tant et si bien que l'on parvient enfin à distinguer les bêtes. Sofia fait signe à ses deux compères de s'arrêter par un simple appel de la main. Vito n'en croit pas ses yeux:

"Comment ça se fait qu'elles sont en parfait état. Toutes les autres excavatrices sont mortes, pourquoi celles là ont l'air d'être sorties de la chaîne de montage ? On devrait pas rester là. Si elles fonctionnent ça veut dire que quelqu'un se déplace pour les faire marcher... On est à découvert ici, on devrait rejoindre la ville le plus vite possible."

"Tais toi ! Chut..."


La jeune femme avait brutalement interrompu ces errances. Quelque chose d'autre que les machines se faisaient entendre. Presque un grondement. Sebastian s'agrippait à son arme comme on s'accroche à une rambarde au dessus du vide. Une silhouette...derrière Vito ! Le prospecteur n'eut le temps que de laisser échapper l'air l'air de sa bouche: "Attention derrière toi !"...qu'un voile noir venait se faire dérober le sol sous ses pieds. Perdre conscience, perdre le contrôle... la pire des choses.


Le Néant. Presque. Il n'y a pour soulager Sebastian de sa solitude que des chansons, de vieilles chansons qui raisonnent au même rythme que les machines infernales du cratère. Elles se font de plus en plus claires.



Rallions autour du drapeau, les garçons,
Entonnons le chant de la liberté,
Hourra ! hourra ! Laissez vibrer cette chanson,

De colline en colline et de plaine en plaine,
Velsna pour toujours, tuez aux ordres du capitaine,
Pour nous la victoire, pour Scaela la peine,

Et les traîtres entendrons le chant de la liberté !!!


Il retrouve des visages familiers, comme si il vivait à nouveau ce qu'il avait vu et touché trois ans de cela. Un groupe d'hommes entourés de tentes, dans un camp comptant des centaines de jeunes gens comme lui, aussi éméchés qu'il ne l'est, dans de beaux atours donnés par la guerre. Ou du moins, sa perspective: le prospecteur se souvient de tout cela...c'était avant que tout ne commence. Devant Sébastian, le feu de camp émet une chaleur rassurante qui lui manquait. L'homme bourru et à la barde parfaitement taillée en face de lui n'arrête pas de chanter: il a les mêmes tic de langage et de gestes que lui, se possède les mêmes valeurs que lui...il est de son monde, le monde des citoyens de la première classe censitaire. Bravache, arrogante, fière d'elle même, consciente de sa position, confiante dans ses lendemains. Prête à l'aventure. Les aristocrates ne s'arrêtent plus dans leurs provocations, envers un ennemi tout désigné, à en juger par ce que dit la barbe soyeuse:
- J'ai vraiment hâte qu'on arrive à Velsna. On traversera le Pont du 18 mars comme des rois, dans un triomphe digne des héros antiques ! Et les femmes...les femmes failleront sur leurs propres genoux et tomberont dans les pommes ! Je suis bien pressé de voir la tête de Scaela quand on lui annoncera qu'il est sur une liste de proscription. Quelqu'un a une idée de si Frederico Di Grassi est déjà en ville ? C'est lui qui doit lancer le signal après tout...

Tout le monde, essentiellement de jeunes hommes comme Sébastian, leva son verre dans un enthousiasme qui lui avait manqué. Ce souvenir...Frederico Di Grassi...c'était donc la veille du coup d'état. Di Maria se rappelle...Sur son épaule droite, la pression d'une main qui lui fait signe de se retourner. Ce visage...sage, beau, rassurant:
- Père ?

Il était là, devant lui. C'était bien lui... L'un des compagnons de boissons s'exclama à sa vue:
- Excellence Di Maria ! J'espère que vous n'êtes pas trop dépaysés de votre siège de sénateur bien chaud à Velcal ?
- Crois tu que je n'ai jamais fait ce que nous sommes en train de faire, jeune homme ? Des Scaela, j'en ai connu des poignées entières. Cette fois ci ne sera pas différente. Et j'escompte bien que son excellence Pedretti sera lui aussi de notre côté.


Sébastian entendit le son de sa propre voix, qui s'échappait de sa bouche:
- Pensez vous qu'il se joindra à Di Grassi, père ? Il ne l'a jamais tenu dans son cœur...
- J'imagine qu'il ne nous a pas autorisé à séjourner dans ses propriétés et nourrir la garde civique de la ville à ses frais pour rien. Non fils, je pense bien que cette fois, son excellence a peut-être vu qu'il avait tout intérêt à nous rejoindre. Dino Scaela est un parti perdant, et il ne sera sans doute pas long feu après la publication de la liste d'arrestation de son excellence Di Grassi. M'est d'avis que nous n'aurons pas le temps d'arriver à Velsna que Scaela sera déjà traîné en cage. Mais tu as raison de te méfier...


Le père tape dans le dos du fils: cela faisait du bien. De retrouver ce vieux sourire et cet optimisme permanent. Le temps de l’innocence et de la complicité était encore là, le dernier soir...
- Fils. Nous n'avons plus de vin. Est-ce que toi et notre ami compagnon de boisson ici présents pourriez demander aux hommes de Pedretti de nous donner de quoi refaire une tournée ?
- N'avons nous pas des domestiques pour cela ?
-répondit Sébastian, quelque peu véxé -
- Certes, mais je dois parler à son excellence Visconti en privé. Pourrais tu nous laisser...

Penaud, Sébastian se releva effet une partie du chemin parmi les tentes en compagnie de son compère à la barbe taillée, qui voyait déjà sans doute triple à ce stade de la soirée. Les autres hommes de la troupe semblaient être dans un état similaire, si ce n'est pire que le sien, et les premiers vomissements avaient déjà laisser leurs traces au pieds de certaines tentes.
- Ce que j'ai hâte...ça fait des moins que j'ai pas été à Velsna, et quand on père m'y envoie, c'est pour aider à l'arrestation d'un traître. La belle vie...On a de bonnes chances de briller. - lui rabâche encore son compère, à quoi Sébastian répond par la tempérence. -
- J'ai surtout envie de rentrer chez moi...je partage pas ton enthousiasme pour le sauvetage de ce cul serré de Di Grassi. Plus vite on fera ce que l'on a à faire, mieux on se portera, et plus vite on sera de tour à Velcal.
- Fais pas ton rabat joie...c'est le moment de nos vies où il nous bâtir un réseau, faire venir des clients à nous, rendre des services à d'autres excellences...j'attendais que ça !


Les deux aristocrates se présentent à une grande tente aménagée au centre du camp, abritant la réserve de vin surveillée par les hommes de l'excellence Pedretti. Ces gardes étaient froids, et surtout, ils étaient parfaitement sobres. Celui d'entre eux qui gérait les stocks fixa les deux velcaliens d'un œil noir:
- J'ai déjà dit que son excellence DI Maria et ses troupes n'auront pas un seul verre de plus: on a des rations précises pour tout le monde...mais vous avez de la chance que son excellence Pedretti soit d'humeur...généreuse.

L'homme se leva de sa chaise pour aller à l'intérieur de sa tente avec quelques uns de ses semblables, non sans essuyer un commentaire de la barbe soyeuse: "Prends ton temps surtout...Putain de Pedretti...".

Les hommes viennent et sortent de cette petite case, dont le drap battant marquant l'entrée se dérobe au regard des deux jeunes hommes, par intermittence. Di Maria a à peine le temps d'apercevoir quelque chose, l'espace d'un instant. Un de ces moments qui sauve une vie. Alors que la toile se rabattit une dernière fois derrière l'homme de Pedretti qui sortait avec un énorme fut de vin, l'aristocrate de Velcal cru apercevoir un revolver à la ceinture de trois personnes qui étaient encore à l'intérieur. Une sueur froide lui coula le long du dos: qui donc vient armé à une réunion entre alliés ? Sébastian prit violemment le bras de son compère à peine le fut entre ses jambes, et lui dit lentement et distinctement: "L'ami...je crois qu'on doit filer. Vite..."

Le garde qui leur avait fait rouler le fut jusqu'à eux se renfrogna: "Ton copain a l'air de faire la tronche. Quelque chose va pas ? Le vin est pas à ton goût ? Vous devriez profiter de cette nuit vous savez, c'est une belle soirée..."

Tirant au plus vite l'autre jeune homme en arrière, Di Maria le traîna presque de force, à l'étonnement de ce dernier:
- Tu fais quoi Sébastien ! Et le vin, on va le laisser là ?
- Ferme la et suis moi, il faut se tirer de là.
- Di Maria lui agrippant encore plus fermement le bras - A trois tu coures, compris ?

Avant même de compter jusqu'à un, un coup de feu retentit dans la nuit, suivi d'un autre, puis d'une volée, et de cris venant de toutes parts, marquant le début de la course des deux velcaliens. " On nous a trahit ! Défendez vous !" peut on entendre un officier de la garde civique de la cité hurler à toute voix en courant, tandis qu'une orgie sanglante commence à prendre son dû. On sort les hommes et les femmes des de force des tentes, que l'on égorge tantôt, ou que l'on abat parfois. Ceux qui étaient dehors commencent à courir de toutes parts sans savoir où aller et où se cacher. Di Maria accourt aussi vite que possible dans la partie du camp qui avait été réservé par sa troupe. Il se souvient juste avoir hurler, hurler comme jamais il aurait pouvoir le faire: "Père ! Père !"...


Père


Le mot lui revient dans la gorge, encore et encore. Peut-être les choses auraient été différentes si...si... peut-être...

Le prospecteur sent le voile se dissiper. On le sort de ses rêves, ou plutôt,on le plonge dans un autre. Il y a un mal de crane, mais la combinaison a l'air intacte. Sébastian s'appuie sur ses coudes: sur un sol argenté, si propre que l'on pourrait y manger. Autour de lui, quatre murs: il n'est plus dans ce cratère. Comment est-ce possible ? Péniblement, l'aristocrate malheureux se relève. Sous ses pieds, une passerelle. Et lorsqu'il se penche...du vert, le paradis vert...des plantes. Rarement on aura été si extasié par la vue de simples plantes...
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Image des uniformes de l'InquisitionImage des uniformes de l'Inquisition


Arrêt total de l'usine de viande de l'entreprise TomaTo Corp en Altrecht :



Contexte :


L'Altrecht accepta après négociation avec l'entreprise Drovolskienne "TomaTo Corp" l'installation d'une usine à viande en Altrecht. Une négociation stipulant explicitement que les employés devront être 100% altrechtois ainsi que les cadres sur place avec la possibilité pour des cadres extérieurs et des formateurs de venir en Altrecht pour une durée limitée de 45 jours via un VISA exceptionnel. De plus, il a été explicitement demandé à ce que l'entreprise se plie aux lois de l'Altrecht sans contradiction, un terme accepté par TomaTo Corp.

Cependant, un événement bouleversa l'équilibre en train d'être établi. Un meurtre, un assassinat d'un citoyen altrechtois sur le sol altrechtois. Le problème étant que ce dernier n'était pas simplement un inconnu du pays mais bien le plus gros producteur de viande bovine du pays. C'est-à-dire un concurrent direct de l'entreprise TomaTo Corp en Altrecht. Un assassinat brutal, car la victime a été méticuleusement poignardée par trois fois : un coup de couteau dans le dos au niveau du cœur, un autre dans la gorge et un dernier dans le haut du crâne. Un événement d'une rare violence qui secoue le pays actuellement.

L'information n'a pour le moment été révélée que par quelques médias altrechtois qui ne sont diffusés qu'en Altrecht, une information qui est donc pour le moment non communiquée au reste du monde mais connue par quelques citoyens bien informés (les citoyens n'ont pas accès aux réseaux numériques extérieurs sans autorisation numérique de la préfecture).

Que se passe-t-il concrètement :


Lors de l'ouverture matinale de l'usine de viande de TomaTo Corp, les employés furent surpris quand quelques minutes après l'ouverture pour une dure journée de travail, ils virent débarquer devant la porte de l'usine une troupe de 30 Inquisiteurs cagoulés comme à leur habitude et demandant à rentrer, inspecter l'usine, récupérer tout document d'importation et d'exportation, les relevés bancaires, les identités de chacun des employés et leur emploi du temps, ainsi que de parler directement avec le responsable de l'usine.

La petite troupe rentra comme dans du beurre dans l'usine, les employés connaissant le protocole et les ouï-dire sur cette unité de gendarmerie d'élite fanatisée du Haut-Etat d'Altrecht. En effet, ces soldats sont utilisés comme fer de lance de la justice du pays et sont connus pour être protégés judiciairement contre tout. De plus, l'État autorise à l'unité des pouvoirs très complets dans leur lutte pour la justice.

Pendant la saisie de documents par les 10 premiers Inquisiteurs [Merci de me dire ce qu'ils trouvent, ils ouvrent tout ce qu'ils trouvent et cherchent au peigne fin les locaux], 15 autres parcouraient l'usine afin de vérifier la conformité du site avec des capteurs de tout type, c'était de vrais professionnels venus non pas pour aider l'entreprise à se mettre aux normes mais bien pour plonger celle-ci dans un puits qu'elle ne pourrait pas remonter [Merci de me dire si des choses sont inhabituelles dans l'entreprise comme des machines interdites (nucléaire)]. Pendant ce temps-là, les 5 derniers Inquisiteurs interrogèrent brièvement le responsable de l'usine [Merci de me communiquer s'il dit des choses pertinentes ou non], puis une fois l'échange verbal terminé, ils lui annoncèrent son début de garde à vue pour une durée minimum de 24 heures prolongeable de 96 heures.

Une fois la troupe partie de l'usine, celle-ci fut mise à l'arrêt pour le temps de l'enquête. Quant au responsable de cette dernière [Merci de me communiquer son nom], il fut conduit au commissariat central de Ehrenstadt, la capitale du Haut-Etat d'Altrecht. Il se fera interroger plus en détail avec des méthodes peu qualifiables et sera interdit de communiquer sa garde à vue à qui que ce soit [Nous ferons une petite scène de l'interrogatoire].

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Retour des employés dans l’usine de la TomaTo Corp :



Contexte :


TomaTo Corp, via un traité signé avec l'Altrecht, s’est implantée dans le pays avec un réacteur nucléaire dissimulé secrètement dans l’accord. Cet acte est contesté par TomaTo Corp, qui affirme avoir été claire sur le sujet. Cependant, nos diplomates, manquant de connaissances sur ce qu’est un Beno-10, ont signé ce traité sans se douter de sa portée.

Un événement majeur a toutefois bouleversé les manigances de la société wanmirienne TomaTo Corp : l’assassinat de son plus grand rival en Altrecht. Cet événement a conduit à une inspection de l’usine, à la saisie de documents et à la mise en garde à vue du responsable de celle-ci pour une durée de 24 à 96 heures, afin de l’interroger sur son lien potentiel avec ce meurtre.

Lors de cette inspection, les autorités ont découvert un réacteur nucléaire Beno-10, constituant une infraction flagrante au traité stipulant que TomaTo Corp devait se soumettre aux lois locales. Or, celles-ci interdisent strictement la présence de toute installation nucléaire sur le sol national. Cette violation grave a conduit les autorités d’Altrecht à suspendre le fonctionnement de l’usine pendant la durée de l’enquête.

Cependant, le comportement du réacteur suscite de vives inquiétudes : il commence à dégager des radiations, un problème qui n’avait pas été anticipé par l’Inquisition. Par conséquent, les employés ont été réaffectés d’office à la maintenance du réacteur pour éviter tout risque d’explosion. Ils sont placés sous la surveillance civile d’agents spécialisés en énergie nucléaire, devenus responsables par intérim de la sécurisation du site.

Réaction du gouvernement :


Le gouvernement condamne fermement les agissements de TomaTo Corp, non seulement pour la violation du traité, mais aussi pour l’activation, sans préavis, du mode irradiation du réacteur nucléaire Beno-10 sur le territoire altrechtois.

En conséquence, un procès public a été organisé, aboutissant à la condamnation de l’entreprise à une amende de 341 000 000 d’Atmark (équivalent d’un euro) pour non-respect du traité, violation de la sécurité nationale et activité clandestine.

Une missive sera envoyée rapidement à l’entreprise TomaTo Corp afin d’expliquer la situation et de demander le rapatriement immédiat de son réacteur hors des terres altrechtoises, aux frais possibles de l'Altrecht.

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