29/03/2015
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[THINK TANK] Centre Tanskien d'Etudes Stratégiques et Internationales

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CTESI

Le Centre Tanskien d'Etudes Stratégiques et Internationales, ou CTESI, est un think-tank tanskien - bien que disposant de bureaux dans d'autres pays -, traitant de questions internationales, principalement liées aux question de défense, de conflits armés et de relations internationales. Il s'agit d'un groupe de recherche scientifique fondé en 1997, entièrement indépendant des autorités fédérales et gouvernementales tanskiennes bien que disposant de nombreux contacts auprès de ces dernier. Le CTESI exerce une influence non négligeable sur les politiques tanskiennes et participe au débat universitaire et scientifique tanskien et mondial. Le lecteur pourra ici retrouver les derniers numéros.


Défense & Conflits armés

  • Mathilda Nilsson, "La fin dune parenthèse de paix : Comment l'invasion loduarienne de l'Okaristan contraint Tanska à repenser son modèle", Février 2012. Doi/4825
  • Mathilda Nilsson, "L'Eurysie au centre des inquiétudes : La déstabilisation au cœur de l'actuelle réforme de la Force Territoriale", Mai 2013. Doi/1649
  • Mathilda Nilsson, "L'Organisation des Nations Démocratiques entre capacités et manquements : la complémentarité et l'interopérabilité comme seule option", Octobre 2013. Doi/9487

Economie

  • Daniella Stenbock, "La réforme Skaarup : une panne de la légitimité de l'action publique fédérale ?", Septembre 2012, en partenariat avec la Revue norjienne d'administration publique. Doi/98465


Diplomatie et relations internationales

  • Önne Linden, "La relation Tanska-Wanmiri mérite mieux", Octobre 2013. Doi/9841

Aires régionales

Eurysie
  • Eemeli Toivonen, "Rosborg-Skaudme, à l'ombre de la guerre au Valkoïnenland", Octobre 2013. Doi/75395
  • Cýrus Ernisson, "Kronos, entre renouveau démocratique et fantômes du passé, Septembre 2013. Doi/9477

Nazum
  • Önne Linden, "La relation Tanska-Wanmiri mérite mieux", Octobre 2013. Ibid
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Rosborg-Skaudme, à l'ombre de la guerre au Valkoïnenland


Octobre 2013 - Eemeli Toivonen



Le 15 juin 2012, quelques jours seulement après le déclenchement du siège de Kønstantinopolis par les forces rebelles au Valkoïnenland, les forces alliées de l'Organisation des Nations Démocratiques lançaient l'opération Beach Wizard. Celle-ci débutait alors par une "notice to airmen" et une alerte navale. Le surlendemain, les forces se concentraient dans les bases et ports caratradais avant de finalement débarquer dans et autour de la ville à la fin du mois, marquant un évènement salvateur pour le quasi million de civils assiégés et la première opération humanitaire de l'OND. Dans le même temps, un grand nombre de réfugiés affluaient vers Konungens, capitale impériale encore sous contrôle. Située à moins de 100 kilomètres de cette dernière, Rosborg-Skaudme, colonie listonienne de 235 000 âmes sur les rives froides de la Manche Blanche vu arriver ses premiers réfugiés, rapidement instrumentalisés par Eppelcot, acteur humanitaire kolisien important.

Ete 2013, alors que la guerre civile au Valkoïnenland semble se poursuivre, les tensions augmentent en Manche Blanche entre Caratrad et Sylva d'une part, et Kolisburg de l'autre à propos de question halieutiques. Rapidement, plusieurs navires de guerres caratradais sont illuminés et menacés par des navires kolisiens qui craignent une possible agression militaire caratradaise. Là encore, la colonie listonienne aux premières loges de ces tensions reste sans réponse de sa Métropole.

31 juillet 2013, l'Eurysie, et plus particulièrement les rives de la Manche blanche se réveillent sous l'ombre menaçant d'une guerre régionale. L'Organisation des Nations Démocratiques, rapidement suivi par une République Pharoise en perte de vitesse voyant là un moyen de réaffirmer son rang, impose un blocus et un ultimatum aux forces loduariennes dans l'auto-proclamé oblast indépendant de Zladingrad sous occupation militaire. Violant le traité de paix qu'elle a elle-même imposée, la Loduarie Communiste se retrouve confrontée à un ordre de départ faisant suite à l'envoi d'un groupe aéronaval contre la Translavya, à l'autre bout du continent, et deux océans de distances. Là encore, alors qu'un groupe aéronaval caratradais croise à quelques bonnes distances de la colonie listonienne et que la guerre semble proche, le gouvernement listonien reste sans réponse.

Cette série de crises depuis plus d'un an, dont certaines sont toujours en cours, semble témoigner de l'atrophie dans laquelle se trouve le gouvernement listonien envers sa colonie alors que le massacre de Port-Hafen trotte encore dans les têtes. La crainte, largement relayée par les médias kolisiens, d'une extension de la guerre au Valkoïnenland n'a pas eu lieu et en dépit des crises migratoires réelles et provoquées, un calme local réside toujours dans la colonie. En dépit des apparences, et dans l'ombre sinon l'oubli, le risque pour celle-ci réside sans doute désormais moins dans l'escalade que dans l'effrondement.


Rosborg-Skaudme, foyers de tensions, foyers de convoitises

Rosbog-Skaudme est une très petite colonie listonienne. Ne dépassant pas les 500km², elle compte tout de même une population importante comme évoquée auparavant, frôlant ainsi les 500 habitants au km². Liant la Manche Blanche, les océans polaires et l'Océan d'Espérance, elle fait aussi face à l"île celte". Ancien grand port de pêche à la baleine, c'est aujourd'hui un territoire en stagnation économique dont les murailles de l'ancienne forteresse - aujourd'hui dépassée mais toujours active - font office de témoignage de cette richesse d'antan. Son économie tourne aujourd'hui toujours à la pêche, au charbon et à l'industrie forestière. En d'autres termes, elle subsiste plus qu'elle ne se développe.

Défendue par l'Empire Listonien, la colonie n'a connu que peu de velléités indépendantistes en dépit des déliquescences de la métropole. La réaction impériale à l'indépendance de Port-Hafen en Aleucie plantant le dernier clou dans le cercueil de ce qui reste aujourd'hui un mirage. Pour autant, cette focalisation sur la seule relation avec la métropole impériale risquerait de masquer ce qui se joue réellement sur ce petit territoire du nord de l'Eurysie : un carrefour des influences, un théâtre des ingérences.

L'apparition, au printemps 2012, d'une nouvelle radio, "Rive-Rosborg", émettant dans la colonie est passée sous les radars de la plupart des analystes. Pourtant, celle-ci reste intriguante. Emettant dans la langue impériale et dans la langue locale, elle n'a pas été fondée par des locaux mais, vraisemblablement, par d'anciens pêcheurs tanskiens retraités sur les rives de la cité. Invitant des citoyens lambda et quelques officiels, Rive Rosborg reste à ce jour encore en activité et reste l'une des seules radios réellement liées à la colonie et ne traitant que des sujets de la colonie ou de son entourage proche. Pour autant, à y regarder de plus près, elle ne semble pas neutre. Critique de la position de Kolisburg à l'égard de la guerre civile voisine, la radio s'est aussi faite la porte-parole des actions de l'OND à Konstantinopolis et à longuement évoquée les questions de réfugiés sous un angle particulièrement inquiet vis à vis des potentielles conséquences pour le territoire. Si le gouvernement tanskien l'assure, la radio n'a rien à voir avec l'Etat Fédéral, et les financements de celle-ci semble le démontrer (la majorité des financements provient de particulier dont une partie est située dans la Commune de Kotios), son approche politique des sujets régionaux n'en reste pas moins favorable à Tanska.

De l'autre côté, Eppelcot active sur la question des réfugiés a reçu un soutien financier et politique de l'Etat de Prismurgue (composante du Kolisburg) mais l'Etat central semble lui pour l'instant ne pas se positionner sur la question. Les accusations mutuels entre Rive-Rosborg et Eppelcot, qui ont amenés le secrétaire général de l'ONG, Clarck Himlich, à s'exprimer dans une conférence de presse, témoigne davantage de la lutte d'influence qui se joue sur le territoire mais aussi en partie de l'ingérence qui y est faite. Les réfugiés, au-delà d'une question humanitaire - on peut aussi citer l'action de Rauði krossinn, principale ONG humanitaire tanskienne sur le sol et uniquement sur celui-ci du Valkoinenland - sont devenus l'objet d'invectives politiques.

Plus récemment, à la fin de l'année 2012, Kolisburg s'est félicité de sa pénétration économique de la colonie et, pour citer la presse kolisienne du "joug de l'économie kolisienne dans laquelle est tombée Rosborg-Skaudme. En d'autres termes, le royaume a mis fin, au tournant de l'année 2013, à une forme de silence absolu sur la colonie et a dévoilé sa politique économique et politique allant jusqu'à parler, selon les mots d'une journaliste kolisienne, d'un "remplacement d'une culture". Anne-Marie Vasquez, au fait des questions politiques kolisiennes rajoutait ainsi que "c'est un jeu dangereux auquel l'état kolisien joue. Dans les prochaines années, il va devoir jouer au funambules pour convaincre la population listonienne qu'il n'est pas là pour remplacer ou imposer mais soutenir une territoire eurysien qui est délaissé."

Ainsi, sur le plan politique, l'année 2012 semble avoir été un tournant pour la colonie. L'année 2013, plus calme, n'a pas vu évoluer la situation. Néanmoins la situation reste particulièrement tendue avec la guerre civile proche, l'afflux de réfugiés et l'ingérence économique kolisienne. Le tout alors que le gouvernement listonien semble sans réponse, voir même sans connaissance de ce qui se joue pour sa "petite" colonie septentrionale. Mais les facteurs de déstabilisation s'accumulent les uns après les autres. La récente crise de la pêche entre Caratrad et Kolisburg pourrait impacter, par effet domino, la colonie et la plonger dans la crise économique qui viendrait s'ajouter à une crise politique en place et une crise identitaire naissante.

Pendant longtemps, c'est la situation militaire, par la présence impériale, qui fut le principal sujet d'inquiétudes concernant Rosborg-Skaudme. Désormais, c'est la dominante interne qui l'emporte et l'augmentation de l'incertitude. La gouvernance interne, toujours marquée du sceau de l'impérialisme et de l'autoritarisme listonien pourrait ainsi bientôt rentrer en confrontation avec les divergences idéologiques et politiques de la population. Les intérêts économiques se détachant de la métropole, les regards étrangers attirés vers ce port, les élites politiques potentiellement proche du pouvoir quand une base sociale s'en détache. Mit bout à bout, tous ces éléments indiquent une crise en formation. Alors que l'escalade liée à la guerre civile semble s'être aujourd'hui éloigné, c'est davantage l'effondrement interne qui émerge. Seul facteur qui, en plus de provoquer davantage d'activités étrangères, pourrait aussi provoquer une réaction impériale imprévisible.
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Kronos, entre renouveau démocratique et fantômes du passé


Septembre 2013 - Cýrus Ernisson


A la surprise générale, le 20 juillet dernier un groupe paramilitaire peu connu prenait le pouvoir dans la République de Kronos, évinçant Baldassare Calabraise du pouvoir. Bien installé, soutenu par plusieurs pays partenaires mais affaiblit politiquement et militairement par ces défaites face à l'Organisation des Nations Commerçantes, l'autocrate kronosien paraissait pourtant loin de perdre le pouvoir lors de ce coup de palais orchestré à la perfection. Vraisemblablement aidé de forces des sécurité dont Calabraise aurait perdu la loyauté et l'attachement, expliquant la facilité de la prise de palais, le groupe Blackhawk à d'abord suscité des craintes à l'internationale conte un potentiel (nouveau) revirement autoritaire du pays.

Certes, ces dernier sont appelés à un référendum - rapide -, annonçant une transition démocratique du pouvoir alors en place, mais l'instabilité politique régnante, les tensions militaires toujours existantes et la passivité de la société civile kronosienne qui n'a pas ou peu battu le pavé dans les jours qui suivirent le coup d'Etat ont laissé craindre à une conservation du pouvoir. Le 25 juillet, dans l'un des votes les plus cruciaux de l'histoire du pays, et les plus importants pour l'avenir de la région, 40 567 000 kronosien se sont prononcés pour ou contre leur ancien gouvernement et ont décidé, à une écrasante majorité (91% des votes) de se défaire de l'ancien régime. L'un des piliers des régimes autoritaires eurysiens, et un Etat fondateur de l'eurycommunisme semble alors s'effondrer, à la quasi surprise générale, et sans mouvement de la population qui, en définitive, semble ainsi soutenir le mouvement.

La "Révolution silencieuse" est en cours. C'est une révolution comme nul autre pareil dans l'histoire récente. Loin de la révolution indépendantiste de Port-Hafen, qui a mené à son massacre par les forces impériales, loin de la révolution du MRO ayant conduit à l'intervention Loduarienne, à l'indépendance de Kalland, au détachement de Zladingrad puis à son occupation, loin des activités anti-révolutionnaires en Communaterra ayant amené au massacre de milliers de civils et à l'invasion kah-tanaise, loin de la révolution au Valkoïnenland qui plonge le pays dans la guerre civile. En d'autres termes, loin de la violence, le changement de régime en Kronos semble, pour l'instant, prendre la voix silencieuse d'un changement de régime pacifique.

La transition, rapide, peut-être trop, semble ce poursuivre davantage. Le 30 juillet, seulement 10 jours après le coup de palais, le groupe organisa des élections parlementaires dans le pays avec l'entrée de quatres partis au parlement, soit deux de moins que lors de la précédente mandature, mais néanmoins des partis plus libres. Le GPK (Gloire et Puissance Kronienne), favorable à une remilitarisation et sasn doute à une reprise des territoires en Afarée, le RK (Renouveau Kronien), lui aussi défenseur d'une remilitarisation mais aussi d'une décalabrisation du pays et d'une protection des droits humains, le SNL (Sécurité et Nation Libre), à nouveau militariste et centré sur les affaires internes et enfin le PEI (Paix et Indépendance), seule parti défavorable à la remilitarisation. Le RK a obtenu une large majorité des votes (374 sièges sur 650).

Les programmes des différents partis politiques pointent tous vers la centralité de la question militaire. En effet, une telle attention portée sur le futur des relations entre la société et l'armée n'est qu'un rappel, parmi tant d'autres, du peu de temps qui s'est écoulé avec l'ancien régime et d'une transition encore manquante, sans voie, et sans voix. Sans voie, parce qu'il ne s'est passé que quelques semaines depuis la chute du gouvernement communiste. Si Blackhawk rempli actuellement l'agenda de la transition démocratique, celle-ci reste rapide. Aucune constitution, aucune remontée de doléances, aucune consultation de la société civile. Et ce dernier point interroge. La société civile kronienne existe-t-elle encore après des décennies de musellement de son expression et d'un militarisme accentué ? Aucune mobilisation sociale, aucune revendication clairement visible malgré la liberté accrue des canaux de communication depuis le coup d'Etat et pourtant une très grande participation aux référendums et un grand désamour exprimé avec l'ancien régime.

Si RK et les autres partis abordent largement le sujet des droits fondamentaux, voir de l'abolition de la peine capitale pour le PEI, on peut ici extrapoler les attentes émises par la population. Mais par quelles voies ? La société civile était-elle vraiment silencieuse ? Sans doute que non, mais ces canaux d'expression se font plus discrètement, encore trop habitués aux décennies de dictature. En d'autres termes, ce n'est pas parce que pour nous l'expression de la société civile kronienne n'est pas visible qu'elle n'existe pas pour autant, il faut la chercher ailleurs. Car si pendant la dictature les droits fondamentaux furent restreints, certaines formes d'association et de communautés ont pu persister via le voisinage, les activités sportives ou même directement au sein des sections locales du Parti Communiste Kronien et des cinq autres partis présent au parlement. Ne voir dans l'absence d'expression, de mobilisation publique hors des urnes, l'absence d'une capacité à s'exprimer de la part de ces groupes politiques longtemps dominés. D'autant qu'ils sont sans doutes encore marqué par leur ancien régime. Les fantômes du passé communistes sont encore trop présents pour attendre les signes d'une démocratie vivante au grand jour.

Le risque reste cependant que la classe dominante, l'élite politique et intellectuelle qui a rapidement saisit l'occasion des urnes se saisissent aussi de cette forme de silence public pour imposer ses vues sur les attentes des autre catégories de population. Autrement dit, que l'on ne finisse par voir la démocratie kronienne encore balbutiante que par les expressions, surplombantes et biaisées, de ces élites déjà acclimatées voir anciennement proche du pouvoir. Plutôt que de chercher dans la rue, il faut davantage regarder les sections ouvrières, les syndicats, les milieux locaux pour trouver les pratiques politiques des anciens groupes dominés.

Les rapports des Kroniens à la démocratie sont encore compliqués mais pas inexistant. Les urnes en témoignent mais cachent un fossé encore existant entre des attentes d'un changement, validé par 91% des votants du référendum du 22 juillet, et l'expression publique de ces attentes. Le risque, pour les Kroniens, comme ce fut le cas sous la dictature, serait de voir ces attentes volées, dominées, écrasées par un nouveau régime, certes plus démocratique, mais qui parviendrait, dans le lapse de temps séparant les législatives des présidentielles, à priver les Kroniens d'un avenir correspondant davantage à leurs souhaits.
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Etat des dépenses militaires dans le monde


Octobre 2013 - Daniella Stenbock & Mathilda Nilsson


"Qui veux la paix finance la guerre". Une telle maxime définirait sobrement mais justement l'état des dépenses militaires dans le monde en octobre 2013. Ces dernières sont en augmentation constantes depuis plusieurs années.

Dans le cadre d'une étude non exhaustive, plusieurs chercheurs du CTERI ont réuni les données de dépenses militaires estimées et les plus fiables possibles sur un total de 50 pays parmi tous les continents. La sélection ne comprend donc pas l'intégralité des pays du monde pas plus qu'elle ne comprend, dans les faits, les 50 plus hauts PIB du monde. Ces dépenses ont par la suite été analysées au regard de situations économiques nationales et plus générales pour en tirer des analyses visant à faire ressortir l'évidente militarisation du monde, mais aussi la militarisation de certaines sociétés ou encore de certaines régions. Enfin, plusieurs mythes sur des sociétés particulièrement militarisées seront revu à la baisse face aux réalités des dépenses publiques des Etats en question. Notons toutefois que pour un certain nombre d'Etats peu transparents, les dépenses militaires comptabilisées pourraient ne pas représenter l'intégralité des dépenses militaires. En effet, selon les cas, les soldes, les dépenses liées à la recherche et au développement ou encore les dépenses de gardes cotes ou autres ne sont pas comptabilisées comme relevant des dépenses militaire. Ainsi, un même $ dépensé en Velsna, en Alguarena, en Loduarie ou en Poëtscovie ne traduit pas nécessairement les même leviers.

La totalité des dépenses militaires combinées amène ainsi, en octobre 2013, à un budget annuel de 2 182 milliards représentant environ l'intégralité de l'économie d'Alguarena (2 260 milliards), le premier PIB mondial. Ce budget annuel mondial est réparti, par continent, de la manière suivante : Eurysie 1 100 milliards Paltoterra 416 milliards, Aleucie 303 milliards, Afarée 186 milliards et Nazum 171 milliards. Le vieux continent contre ainsi la moitié de dépenses militaires (50.4%) tout en comprenant 28 des 50 pays étudiés ce qui le place ainsi dans une moyenne. A l'inverse, le continent paltoterran ne représentant que 14% des Etats de la liste fait à lui seul 19% des dépenses militaires et reste, en valeur numéraire, le continent le plus dépensier en matière de dépenses, principalement liés à la présence de l'Alguarena et du Grand Kah qui, à eux seuls, dépassent les dépenses afaréennes ou nazuméennes. La moyenne du budget annuel est de 42,78 milliards soit l'équivalent du budget de défense Translave, Sylvois ou encore Faravanais. La médiane se situe elle à 38 milliards soit l'équivalent du budget de Canta.

représentant des dépenses régionales

Pharois et velsniens à vos chéquiers

Si l'on s'intéresse à des situations nationales, les situations sont bien plus différenciées que les a priori ne pourraient le laisser entendre. La moyenne des dépenses militaires par année et par habitant est à 1895$, légèrement supérieure aux dépenses publiques caratradaises (1754) et inférieures aux dépenses publiques tanskiennes (2040). La médiane est elle bien inférieure, se situant à 1317 ce qui équivaut parfaitement à la dépense par an et par habitant de la Loduarie Communiste dans sa défense.

Alguarena, leader incontesté en dépenses militaires pures ne dépense en réalité que 2608$ par an et par habitant. Plus surprenant, Carnavale, en dépit de ses dépenses militaires à hauteur de 13% de son pib (le plus haut taux au monde ne dépense que 2703$ par habitant dans sa défense. Loin du mythe militariste de la première économie mondiale, les valeurs restent en réalité dans ne moyenne haute, mais dans une moyenne tout de même. Ces valeurs n'en reste pas moins particulièrement haute. 35 des 50 Etats dépensent en effet moins de 2000$ par an et par habitant pour leur défense. Les Communes du Grand Kah, pourtant vivement critiquées pour leur impérialisme militaire - qui peut être vrai d'un point de vue politique - n'est en réalité pas particulièrement dépensier au regard de ses dépenses publiques envers ses habitants. A l'inverse, une poignée de pays atteignent des valeurs très importantes.

Les pirates pharois, société militariste et instable par excellence figurent sur la seconde marche du podium dans les deux catégories retenues. En effet, en plu d'être le second budget militaire mondial (bien qu'il soit très compliqué de parvenir à un chiffre fiable), les pirates pharois dépensent aussi environ 7600$ dans la défense par an et par habitant. A titre de comparaison, si Alguarena devait atteindre une telle valeur, leurs dépenses militaires atteindraient les 410 milliards, soit la quasi intégralité des dépenses militaires actuelle du continent paltoterran. Pour autant, la plus haute marche du podium reste occupée par Velsna. Critiquée pour son militarisme important et ses nombreux achats sur étagère qui ne font qu'alimenter son instabilité chronique par plusieurs officiels tanskiens et onédiens, la République velsnienne est en effet, eu égard de sa population, l'état le plus militariste au monde devant les pirates pharois. Contactée, plusieurs officiels velsniens ont expliqués l'importance de cette valeur par l'existence des citoyens-soldats et par les dépenses de défense propre à chaque cité de la République.

Plus surprenant, c'est Saint-Marquise qui figure au troisième rang, dépassant là encore les 7000$ par an et par habitant dans ses postes de défense. Malgré un budget militaire peu élevé (33 milliards) inférieur à la médiane et à la moyenne, la république qui a vu Port-Hafen rasée par l'Empire Listonien dépense en réalité largement par habitant.

Pour autant, l'écrasante majorité des Etats se situent dans une fourchette comprise entre 300 et 1700$/an/habitant. Les membres de l'ONC, à l'exception d'Alguarena et de Lofoten ont en réalité des dépenses par habitant limitées, y compris pour certains grands empires coloniaux comme Fortuna qui ne dépense que 641$ par habitant chaque année. A l'inverse, c'est le Libéralintern, du fait des hautes dépenses par habitant de Canta, Zélandia et surtout Pharois qui fait office de principale organisation militarisée d'un point de vue sa population. L'OND et l'UEE - ne comptant chacune qu'un seul membre au delà des 2000$, Tanska, déjà évoquée pour l'OND, et Kölisburg (2410$) pour l'UEE - voient leurs Etats membres principalement constituées dans la fourchette haute (au-delà de 1000$) de la majorité des Etats. Dans le cas de l'OND, seules les Républiques Faraviennes et l'Empire du Nord sont ainsi en deçà de la médiane.

Graphique représentant les dépenses militaires annuelles en milliard de$ par rapports aux dépenses militaires par année et par habitant de 50 pays

Des situations pour autant bien disparate

Si ces valeurs font ressortir des différences extrêmement élevées entre pays, elles n'en disent pour autant pas tout de la réalité de ces dépenses et de leurs impacts sur la société civile et sur les finances publiques nationales. Dans le cas velsnien, la privatisation des hôpitaux, des écoles, l'absence de subvention des entreprises amènent à des dépense publiques maigres et font donc de la défense, à l'échellon de la cité comme à l'échelon national, le premier poste de dépense. Pour Tanska, l'importance des dépenses publiques, en particulier dans la redistribution des richesses entre habitants et entre territoires ainsi que les politiques d'égalisation territoriales amènent les dépenses à recouvrir voir parfois à dépasser l'intégralité des recettes engendrées par l'Etat. Les dépenses de défense à hauteur de 46 milliards (5%) du PIB, n'aboutissent ainsi qu'à une minorité du budget fédéral.
Enfin, si des pays comme Zélandia dépensent fortement par habitant, l'importance du PIB par habitant fait relativiser cette somme.

Nous souhaitions aussi revenir sur les difficultés d'obtenir des chiffres exhaustifs. Dans le cas Loduarien, par exemple, l'opacité du régime politique rend difficile l'attribution de certaines dépenses entre civil et militaire. Vers quoi sont en réalité tournées les dépenses dans la recherche, le développement de technologie ou encore dans le spatial loduarien ? Vers la société civile loduarienne, vers les forces armées, vers les deux ? De représentant de la médiane, la Loduarie, selon certaines estimations, pourrait en réalité totaliser des dépenses de défense par habitant avoisinant les 3000 $ par an et par habitant.
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Les confettis de l'empire : les provinces fédérales dans la stratégie tanskienne


Juin 2014 - Mathilda Nilsson


.....Tanska est l'un des rares pays de ce monde à disposer d'une puissance militaire réparti sur plusieurs continents. Si d'autres nations comme Caratrad, Fortuna ou encore Zélandia disposent, comme Tanska, des restes d'un empire colonial - ou toujours d'un empire colonial - et que d'autres à l'instar du Grand Kah présentent des bases avancées au-delà de leur continent principal, ces pays restent peu nombreux. La particularité de la géographie tanskienne est pour le moins marqué par une différence notoire avec les autres pays eurysiens. En effet, à l'inverse principalement de Caratrad et de Zélandia, les territoires ultra-marins - ou provinces fédérales - tanskiennes sont peu nombreuses (3 au total, 2 si l'on élimine Halvø située en Manche Blanche) et bien plus peuplée que les possessions ultramarines caratradaises ou zélandiennes. Plus que des "confettis" d'un empire colonial, Tanska possède plusieurs blocs distincts peuplée au minimum de plus d'un million d'habitants sur les 22 millions que compte la Fédération.

.....Ces territoires isolés forment ainsi la colonne vertébrale et le squelette du dispositif de défense tanskien mais aussi de sa réflexion stratégique et géopolitique. La province de Kyli, sur l'isthme d'Afarée possédant elle la particularité de faire face à deux façades maritimes en plus d'être le point de jonction terrestre en Eurysie et Afarée, bien qu'un canal conjoint avec Caratrad permet de rejoindre souverainement les autres eaux.

.....Au cours des dernières années, la pensée géopolitique tanskienne dans ces régions a cependant été frappée par une série de déflations budgétaires, de déflations d'intérêts, de déflation d'effectifs et in fine d'une forme de désintérêt politique en faveur de l'Eurysie et de la Manche Blanche.

La province d'Etelämanner en Aleucie, longtemps l'un des fleurons de l'empire colonial tanskien est aujourd'hui le joyaux de la République en ce qui concerne le domaine spatial, la recherche aérospatial mais aussi la pêche. Ces investissements récents dans la recherche et l'exploration spatiale qui se sont traduit par la réouverture puis l'agrandissement désormais continu du Centre Aérospatial d'Akrak ne cache néanmoins pas le délaissement des autres secteurs économiques provinciale et au-delà de la politique régionale. La formation de la Confédération Aleucienne des Nations, sans prendre en compte Tanska ou même simplement cette province a marqué un coup pour un certain nombre de diplomates tanskiens. Loin de provoquer l'électrochoc nécessaire au regain d'intérêt que la région aurait du avoir, cette déconvenue a amené à une forme de délaissement supplémentaire pour une région régulièrement perçue comme limitée en intérêt et en raison d'inquiétudes. Le calme (apparent) qui y règne a semble-t-il des désavantages surprenant.

La province fédérale de Kyli sur l'isthme d'Afarée a elle jouit d'importants investissements financiers dans le cadre du canal, mais cela s'arrête pratiquement ici. Les secteurs industriels et technologique y étant faiblement présent voir inexistant, les investisseurs et politiques tanskiens délaissent la zone. Et cela en dépit de la présence de deux métropoles actives, Vardø et Ny-Norja, chacune sur une des deux façades maritimes de la province et reliée par le réseau ferroviaire et routier. Si l'activité récente liée à la crise loduaro-translave a remis les projecteurs sur la région pour quelques temps, l'intérêt s'avère pour le moins limitée. Comme Etelämanner, au-delà des investissements socio-économiques liées à la politique d'Egalité Fédérale qui porte effectivement ces fruits dans le resserrement des inégalités entre les territoires, Kyli reste un angle mort d'intérêts pour les politiques et penseurs stratèges tanskiens.

Enfin, la province fédérale d'Halvø est dans une situation à part. Pour beaucoup, elle est de facto une partie quasi intégrante des Régions Centrales. A seulement plus d'une heure en avion de la capitale, fortement développée et disposant d'une bonne industrie technologique de pointe notamment sur les semi-conducteurs, Halvø et sa ville du même nom sont constamment au coeur des réflexions tanskiennes sur la Manche Blanche. Pour ainsi dire, elle est directement inclus dans chaque réflexion touchant à la région et s'éloigne donc largement de la pensée des autres provinces.

Le dispositif de défense Tanskien

Le dispositif militaire tanskien hors de la Manche Blanche constitue un ensemble à part au sein de la structure générale de défense. Cette dimension s'observe au travers des zones de commandement et de division géographique. La Zone Maritime Nord, couvrant la Manche Blanche et une partie de l'Eurysie est la zone centrale qui regroupe l'écrasante majorité des forces. La Zone Maritime Ouest, affiliée à Etelämanner et sa capitale provinciale Järvi couvre l'Océan d'Espérance. La Zone Maritime Centre, basée depuis Vardø couvre la Mer de Leucytalée et la Zone Maritime Est coure la Mer Blême jusqu'à l'entrée de l'Océan des Perles.

Chacune de ces zones dispose d'un Commandement interarmées propre ainsi que d'un Etat-Major pouvant agir en autonomie. Dans les provinces fédérales, principalement dans les ZMC, ZME et ZMO, la présence terrestre tanskienne est limitée et centrée autour de deux éléments distincts : d'une part les forces prépositionnées, d'autre part les éléments de réserve. La mission première de ces forces est d'entretenir des connaissances fines de la région afin de contribuer à l'anticipation de crise et à la planification opérationnelle des réponses à apporter. Cette première mission de "connaissance et anticipation" fut mise à fruit, pour la ZMN, par les deux interventions successives à Kønstantinopolis en 2012 et depuis le début du mois de janvier 2014 et pour la ZME par l'intervention coalisée en Translavya.

La seconde mission est évidemment celle de la protection du territoire fédérale ainsi que des citoyens tanskiens présent dans celui-ci et à l'étranger. Cette protection active est aussi celle des intérêts nationaux et peut entraîner des actions de protection de ceux-ci comme ce fut le cas au Kolcovo avec l'éviction de la présence Loduarienne dans la région. Il est fréquent que les deux missions permanente de "connaissance et anticipation" et de "protection" puisse aboutir à des réponses similaires donc.

Pour autant, si la Connaissance et l'anticipation semblent avoir été juste et suffisamment effectives dans la ZMN, l'actualité récente et le désintérêt marqué pour les politiques locales témoignent d'une perte d'efficacité dans les autres régions, nous y reviendrons.

La mission de Protection, elle, a connu une importante évolution au cours de l'année 2013 avec l'entrée en vigueur d'une réforme portée par le gouvernement de Jaka Lakkas entraînant la formation d'unités de "cavaleries" prépositionnées sur place. Elles sont aujourd'hui au nombre de 4 :
  • 2e Régiment de Cavalerie, basé à Ny-Norja
  • 3e Régiment de Cavalerie, basé à Vardö et anciennement déployé dans le Royaume de Teyla
  • 9e Régiment de Cavalerie basé à Järvi
  • 11e Régiment blindé de Cavalerie, basé à Ny-Norja et nouvellement formé
Branche de l'armée réactivée en 2012, la cavalerie tanskienne trouve ses origines dans l'empire colonial tanskien. Elle a pour mission l'engagement des forces ennemies au travers de forces particulièrement mobiles. Plus précisément, elles sont chargés de mener des missions actives de combat interarmes ou d'être capable de se greffer en appui de brigades de combat plus classiques (les 46e et 47e brigades, situées dans les Régions Centrales). En d'autres termes, elles servent de premier relai à la défense nationale sur le territoire tanskien mais aussi de premier échelon transposable dans leurs régions d'affectation ou ailleurs. Le 11e régiment blindé de cavalerie ayant lui la particularité d'être plus lourdement équipé notamment par la présence de chars de batailles ainsi que d'un grand nombre de véhicules de combat d'infanteries à l'inverse des autres unités.

Si le 11e Régiment est encore nouvellement formé et, des mots du ministre de la défense, encore "majoritairement non équipé", cette évolution récente de développement capacitaire dans ces régions stipule un intérêt croissant et un renforcement régional qu'il est intéressant de suivre sur un aspect terrestre.

Ensemble des patchs des 4 régiments

D'un point de vue aérien désormais, le dispositif présent depuis 2012 a assez peu évolué au détriment d'un renforcement considérable des capacités aériennes tanskiennes en Eurysie par la dotation d'au moins 4 nouveaux escadrons en plus du groupe aérien embarqué qui a jusqu'à présent majoritairement opéré dans le nord de l'Eurysie et notamment en Manche Blanche. Du point de vu naval, l'arrivée des patrouilleurs maritimes de classe Elv en Manche Blanche a permit le renforcement de la présence par le déploiement de batiment plus agés, il en va de même pour les corvettes de classe Frelsi. Ce qui reste marquant néanmoins reste encore la concentration des bâtiments de premiers rangs (5 des 6 frégates), de tous les sous-marins, des batiments logistiques et des navires amiraux et amphibies dans les régions centrales.

Des environnements changeants et une menace qui évolue

Le principal changement dans l'environnement géopolitique des provinces est sans nul doute marqué par l'effondrement puis les opérations en Translavya pour la province fédérale de Kyli. Le bombardement loduarien de ce pays suivi de la frappe ballistique translave (dans cet ordre) sur la Loduarie ont entrainé les engrenages de l'épuisement et de l'implosion du régime translave sur lui-même. Si la situation politique post-invasion (loduarienne, onédienne et une coalition dirigée par la Gallouèse) reste très volatile et encore non-fixée aujourd'hui, son évolution pourrait amener à un changement drastique de la politique régionale.

L'implantation loduarienne en Manche Blanche avait apporté de très nombreuses modifications politiques pour Tanska a commencer par son recentrement politique. Bien que la situation dans la dictature Rimaurienne face l'objet d'inquiétudes tout autant que les tensions avec l'Union Economique Eurysienne, pour de nombreux officiels le gros de la tempête semble être passé désormais. Ainsi, selon le degré d'implémentation loduarien à l'avenir à proximité de l'Isthme, le regard pourrait naturellement se pencher vers cette région. De plus, la récente évolution de la piraterie à proximité de la petite république Wazacke semble attirer de nombreux Etats désireux de renforcer leur influence régionale.

A l'inverse, l'Aleucie semble être toujours aussi calme et son environnement stratégique l'est aussi. Le faible nombre de crises, certes ponctuées par quelques irruptions de pirateries, n'entament nullement le climat général et donc le désintérêt tanskien pour cette dernière, au grand désamour sans doute de l'Empire du Nord.
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